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LA MAÎTRISE DU FEU L’une des plus grandes révolutions de la préhistoire, c’est la conquête du feu. Une fois sa peur dominée, l’homme va s’éclairer, se chauffer, cuire ses aliments, se protéger des animaux féroces, améliorer ses outils, s’aventurer au plus profond des cavernes... et peut-être même communiquer au coin du feu. En effet, en rassemblant les hommes autour de lui, le feu favorise les échanges entre les membres du groupe et resserre les liens. Ainsi, bien plus qu’un simple progrès technique, la domestication du feu marque le début de la vie sociale. Apprivoiser le feu Le feu est d’abord un élément effrayant. Les hommes redoutent la foudre qui s’abat sur l’arbre et le réduit en cendres ; ils craignent la lave des volcans et les feux de savane à la saison sèche. Un jour, un homme, sans doute plus curieux et plus téméraire que les autres, a dû profiter d’un incendie naturel pour capturer une flamme au bout d’un bâton ou goûter un morceau de viande grillée. L’événement s’est reproduit et les hommes ont appris à apprivoiser la précieuse flamme en l’alimentant avec des herbes sèches et des brindilles pour ne pas qu’elle s’éteigne.

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Les premiers foyers scientifiquement reconnus remontent à 400 000 ans, mais cette date peut reculer avec de nouvelles découvertes.

Reproduire le feu L’homme a sûrement utilisé le feu bien avant de savoir le faire naître. Cette prodigieuse découverte est probablement un hasard : un tailleur de pierre cogne un silex contre un minerai de fer. Les étincelles qui jaillissent embrasent des herbes. Ou bien encore, en frottant deux morceaux de bois l’un contre l’autre, l'homme produit un petit tas de sciure échauffée qui joue le rôle de braises. Ainsi serait donc né le premier briquet !

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Le feu pour se protéger Auprès d’un feu, l’homme peut dormir sans craindre l’apparition d’un fauve. Armé d’un bâton enflammé, il peut aussi se défendre des bêtes et même les effrayer en brandissant sa torche pour les acculer vers des pièges.

Le feu pour s’éclairer Le feu illumine la nuit et prolonge le jour. Le soir venu, les hommes se rassemblent probablement autour du foyer. Peut-être est-ce l’occasion de perfectionner le langage ? La lumière des flammes permet de s’enfoncer dans les cavernes : équipés de torches en bois de pin ou de lampes remplies de graisse animale, les hommes vont pouvoir dessiner sur les parois des grottes (pp. 22-23).

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Le feu pour se chauffer Le feu, source de chaleur, fait reculer le froid. Grâce à lui, l’homme peut s’aventurer dans des régions glacées (pp. 12-13) et avancer toujours plus au nord (pp. 18-19).

Le feu pour rendre les outils plus solides Le feu sert à perfectionner les outils. La chaleur permet d’affiner la taille des silex (pp. 20-21), de durcir la pointe des épieux en bois, de redresser le bois de renne utilisé pour la confection de nombreux outils.

Le feu pour cuire L’homme découvre probablement la cuisson par hasard, alléché par l’odeur de la viande cuite d’une bête victime d’un incendie. Avec le temps, le mode de cuisson varie : rôtie, grillée ou même bouillie en jetant des galets bouillants dans des récipients en peaux de bêtes, la viande peut aussi être séchée et fumée pour être conservée. Grâce à la cuisson, la viande est plus facile à mastiquer, elle est plus digeste, il y a aussi moins de parasites. Mieux nourris, les hommes sont en meilleure santé.

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L’HOMME DE NEANDERTAL

C’est avec l’homme de Neandertal qu’est née la paléontologie moderne. Après la découverte en 1856 d’un fossile à Neandertal, en Allemagne, le premier individu complet est mis au jour en 1908. Avec sa grosse tête et son petit corps trapu, Neandertal a longtemps été considéré comme une brute épaisse, mais les études et découvertes archéologiques prouvent le contraire. Apparu il y a environ 450 000 ans, cet artisan adroit fabrique de nouvelles armes, enterre ses morts et serait même musicien...

Chasse au gros gibier Rennes, chevaux, mammouths, rhinocéros laineux, bisons... le gibier prolifère sur les immenses plaines glacées d’Europe. Neandertal est un gros mangeur de viande. C’est armé de lances qu’il s’attaque aux animaux, même les plus gros. Il utilise aussi probablement le feu pour les effrayer et les rabattre vers des marais ou des précipices.

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Un corps taillé pour le froid Mesurant environ 1,65 m et pesant jusqu’à 90 kg, Neandertal possède un physique robuste, adapté au froid intense qui règne durant une partie de son existence. Des arcades sourcilières proéminentes protègent ses yeux tandis que son nez épaté permet de réchauffer l’air glacial qu’il inspire. Sa musculature d’athlète le rend apte à la chasse qu’il pratique alors à la lance et au javelot.

Ses armes Neandertal ne taille pas la pierre au hasard mais décide à l'avance la forme des outils qu’il fabrique. Les outils obtenus – grattoirs, racloirs, couteaux – sont minces et tranchants. Des lames en pierre sont fixées sur des manches en bois à l’aide d’un lien végétal. Habile artisan, Neandertal réalise ainsi de véritables javelots parfaitement adaptés à la chasse. Grattoir mince et coupant.

Les animaux de l'époque sont souvent bien plus grands que les espèces actuelles. Néanmoins, Neandertal s’y attaque armé de simples lances.


Des fleurs pour les morts N eandertal honore ses morts. Il les enterre dans Néandertal des fosses qu’il enduit parfois de couleur ocre et garnit de fleurs ou d’ossements d’animaux. Dans une tombe retrouvée à Shanidar, en Irak, on a découvert une grande quantité de pollen, signe que de nombreuses fleurs avaient été déposées.

Dans les sépultures retrouvées, le squelette est généralement placé sur le dos ou sur le côté, comme dans cette fosse de Neandertal découverte en France.

Neandertal un cannibale ? Certains ossements humains présentent les mêmes traces que ceux des animaux, la chair a été raclée, la langue et le cerveau prélevés et les os à moelle brisés : Neandertal serait-il cannibale ? Comme le gibier abonde autour de lui, ce n’est donc pas pour survivre qu’il mange ses semblables. Peut-être s’agirait-il d’un rituel ? Le mystère demeure.

Le premier musicien De Neandertal, on ne connaît ni gravures ni peintures, mais la découverte d’une flûte en os d’ours, en Slovénie, fait de lui le plus ancien musicien connu. L’instrument percé de quatre trous serait vieux de plus de 40 000 ans.

Une étrange disparition

Principaux sites connus occupés par Neandertal

Vers – 40 000 ans, une nouvelle espèce d’homme apparue au Proche-Orient arrive en Europe : Homo sapiens, appelé Cro-Magnon. Neandertal et Cro-Magnon chassent le même gibier sur les mêmes terres, ils connaissent les mêmes conditions climatiques... Au bout de 10 000 ans, Neandertal disparaît. Cro-Magnon l’aurait-il éliminé ? Les chercheurs pensent plutôt à une extinction naturelle. Durant cette période, l’Europe connaît de violents écarts de températures : la faune et la flore souffrent, la nourriture se raréfie. Neandertal s’éteint vers – 30 000 ans, laissant la place à Cro-Magnon, mieux outillé.

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LA DÉCOUVERTE En cette fin d’été 1940, alors que la Deuxième Guerre mondiale préoccupe les Français, deux journées vont marquer à jamais l’histoire de l’art et bouleverser les connaissances sur les peintures préhistoriques. En parcourant les coteaux boisés au-dessus de leur village de Montignac, en Dordogne, dans le sud-ouest de la France, des adolescents vont faire un bond de 18 000 ans dans le passé et découvrir un trésor inestimable. C’est le début d’une aventure archéologique sans précédent qui va passionner les préhistoriens puis, très vite, un large public.

Au hasard d’une promenade

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Le 8 septembre 1940, parti en promenade au-dessus de son village de Montignac avec trois compagnons, le jeune Marcel Ravidat (1922-1995), alors âgé de 18 ans, est attiré par le comportement de son inséparable chien Robot, qui disparaît à l’entrée d’un terrier. Cherchant à voir si le trou est profond, Marcel y jette des pierres qu’il entend rouler profondément. Il n’en faut pas plus au jeune homme pour qu’il ait envie de revenir explorer ce qui lui semble être un souterrain...

L’exploration L’exploration du du 12 12 septembre septembre Le Le 12 12 septembre, septembre, c’est c’est décidé, décidé, Marcel, Marcel, alors alors apprenti mécanicien, revient avec d’autres apprenti mécanicien, revient avec d’autres compagnons, compagnons, Georges Georges Agnel Agnel (15 (15 ans), ans), Simon Simon Coencas Coencas (13 (13 ans) ans) et et Jacques Jacques Marsal Marsal (bientôt (bientôt 15 15 ans). ans). Une Une fois fois le le trou trou retrouvé retrouvé et et élargi, élargi, équipé équipé de lampes et d’un couteau, Marcel se glisse de lampes et d’un couteau, Marcel se glisse àà l’intérieur. l’intérieur. Une Une première première descente descente verticale verticale le le conduit conduit dans dans un un passage passage étroit étroit en en pente, pente, puis puis ilil franchit franchit quelques quelques petits petits monticules monticules sur sur le le sol sol avant avant de s’arrêter, rejoint par ses compagnons. de s’arrêter, rejoint par ses compagnons. En s’enfonçant sous la terre, non loin du manoir de Lascaux, les garçons s’imaginent quelques instants sur la piste d’un butin caché ; c’est un tout autre trésor qu’ils découvrent...

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Alors qu’ils ont désormais la sensation d’être bel et bien dans une grotte, l’un d’eux lève la lampe en direction de la voûte : stupéfaits, les garçons découvrent une série d’animaux en couleurs peints sur les parois ! Emportés par leur curiosité et leur émerveillement, les voilà à détailler la cavité. Mais leurs lampes ne sont pas assez puissantes. Ils se décident à remonter, tout étourdis encore de leur découverte. Leur décision est prise : ne rien dire de leur secret et revenir au plus tôt avec un meilleur éclairage pour poursuivre l’exploration.

L’instituteur dans la confidence Les jours qui suivent leur incroyable découverte, les jeunes continuent leur exploration dans le plus grand secret. Pourtant, conscients de l’importance de ce qu’ils ont vu, ils décident d’en parler à leur instituteur, M. Laval, passionné d’archéologie. D’abord perplexe, l’homme les suit sur place. Il hésite avant de descendre... puis s’engouffre finalement dans le trou, qui a été élargi. Pour Léon Laval, c’est un choc ! Le spectacle exceptionnel qu’il a sous les yeux l’incite immédiatement à prévenir les autorités compétentes.

De gauche à droite, l’instituteur Léon Laval, Marcel Ravidat, Jacques Marsal et l’abbé Henri Breuil, devant l’entrée de la grotte

La première description de la grotte Léon Laval prend rapidement contact avec un spécialiste de la Préhistoire, l’abbé Henri Breuil, qui a étudié de nombreuses grottes ornées. Arrivé à Montignac dès le 21 septembre, ce dernier se serait exclamé : « C’est presque trop beau ! » L’abbé Breuil passe trois jours à observer la grotte et à en faire une description écrite. Quant aux jeunes inventeurs (nom donné aux découvreurs d’un gisement archéologique), ils vont s’organiser pour ne jamais laisser la grotte sans surveillance, installant un campement aux abords et sécurisant l’entrée. 31


LES HOMMES DE LASCAUX D’après les découvertes faites dans la grotte et les datations qui ont pu être obtenues scientifiquement à partir des peintures, on sait que les artistes qui ont peint et gravé les parois de Lascaux ont vécu au paléolithique. Ces Cro-Magnon, ou Homo sapiens sapiens, sont nos ancêtres les plus proches et les mieux connus. Déjà bien équipés, ce sont encore des nomades qui déplacent leur campement et changent de région selon les saisons pour se procurer de la nourriture.

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Les Cro-Magnon vivent en petits groupes de plusieurs familles. Il y a peu de personnes âgées, les accidents et les maladies ne donnent pas la chance de vieillir !

La fréquentation de la grotte

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D’après les différents éléments et traces retrouvés, il semblerait que des groupes d’individus aient fréquenté la grotte à plusieurs reprises, il y a 18 000 ans. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à penser que ce sont les Cro-Magnon dits « Magdaléniens » qui ont réalisé l’essentiel des peintures et dessins de Lascaux. Toutefois, contrairement à d’autres abris-sousroche, Lascaux n’a jamais servi d’habitat, même si quelques repas ont pu être pris sur place.

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Un environnement privilégié ll y a 18 000 ans, en Dordogne, le climat est légèrement plus froid qu’aujourd’hui. La végétation ne manque pas. Des forêts bordent la rivière de la Vézère, une large prairie s’étend dans la vallée et une faune variée occupe cet environnement accueillant. Tandis que quelques bouquetins et chamois peuplent les collines, des chevaux et des aurochs (l’ancêtre du bœuf) vivent dans les prairies et du gibier se cache dans la forêt (cerfs, sangliers, biches...). Des troupeaux de rennes fréquentent également la région.

Datation Diverses méthodes ont été employées pour essayer de définir quand la grotte a été fréquentée. La datation par le carbone 14 consiste à prélever dans la grotte des matières (comme du charbon) contenant du carbone radioactif et de mesurer grâce à un compteur ce qu’il reste de ce carbone 14, étant prouvé qu’il disparaît à un rythme connu. La datation a été complétée par l’étude des objets et outils trouvés à Lascaux, et aussi par l’analyse de pollens qui donne des précisions sur le climat et l’environnement de l’époque. Toutes ces mesures convergent vers une période située il y a environ 18 000 ans.

Portrait de Cro-Magnon Venus d’Afrique en passant par l’Europe centrale ou la Méditerranée, les hommes de Cro-Magnon sont installés en Europe de l’Ouest depuis au moins 35 000 ans. Physiquement, les Cro-Magnon sont très proches de l’homme actuel et leur cerveau est le même que le nôtre.

Un bel équipement Cro-Magnon est passé maître dans l’art de la taille du silex, mais aussi de l’os, de l’ivoire et du bois de renne. Ainsi, ses lames en pierre taillée sont de plus en plus tranchantes, il perce des trous dans les aiguilles en os pour coudre les vêtements, fabrique des harpons pour attraper le poisson, des sagaies sophistiquées, mais aussi des propulseurs qui permettent de les lancer avec plus de force.

Aiguille à chas retrouvée sur le site de Lascaux

Propulseur

Ce chasseur utilise un propulseur pour renforcer la puissance de jet de sa lance, dont la pointe est taillée dans un matériau résistant.

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L’ÉGYPTE ANCIENNE Il y a 5 000 ans environ, sur les bords du Nil, dans l’est de l’Afrique, apparaît la civilisation de l’Égypte ancienne, qui va marquer l’Antiquité. Fondée sur l’agriculture et le commerce, elle doit sa richesse aux crues du Nil et à ses boues fertiles. Le pharaon est le souverain tout-puissant qui règne sur les Égyptiens, répartis en plusieurs classes (prêtres, scribes, soldats, paysans, artisans). Les pharaons de l’Égypte ancienne font bâtir des monuments dont on admire encore la splendeur.

Les grandes périodes de l’Égypte ancienne L’Ancien Empire (env. 2778 - 2100 av. J.-C.) C’est à cette époque que sont construites les grandes pyramides, dont Saqqarah, la première, et celles de Gizeh, parmi les plus célèbres. Le Moyen Empire (env. 2100 - 1580 av. J.-C.) Cette période est marquée par le règne de princes puissants et conquérants mais se termine par l’invasion de l’Égypte par les Hyksos, venus du Proche-Orient. Construction des temples de Karnak. Le Nouvel Empire (env. 1580 - 1085 av. J.-C.) Les Hyksos sont chassés d’Égypte. De grandes dynasties marquent cette période comme celles des Aménophis et des Ramsès. L’invasion des Hittites, venus d’Anatolie, est arrêtée à la bataille de Qadesh, gagnée par Ramsès II. Construction des temples de Louxor et Abou Simbel. La Basse Époque (1085 - 332 av. J.-C.) L’Égypte décline. L’empire est envahi par les Nubiens venus du Sud, les Assyriens puis les Perses.

Le Nil, à l’origine de l’Égypte Le Nil détermine entièrement la vie des Égyptiens. Il fertilise les terres qui le bordent et constitue une voie de communication essentielle, permettant aux commerçants étrangers, grâce au delta, de pénétrer à l’intérieur du pays. Les Égyptiens ont su utiliser cet atout pour faire prospérer leur royaume.

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La période grecque (332 av. J.-C. – 30 ap. J.-C.) Alexandre le Grand, roi macédonien (Grèce actuelle), conquiert la vallée du Nil et fonde la ville d’Alexandrie en -331. Se succèdent ensuite rois et reines grecs, dont Cléopâtre VII, qui est la dernière reine grecque à régner sur l’Égypte des pharaons. Les pyramides de Gizeh, édifiées à l’Ancien Empire.

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BA S S E – É G Y P T E La ville d’Alexandrie porte le nom du conquérant Alexandre le Grand, qui envahit l’Égypte en 332 av. J.-C. Son phare, l’une des Sept Merveilles du monde, fut construit en 299 av. J.-C. mais s’effondra en 1302, lors d’un tremblement de terre.

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C.) des es s ille on La pyramide de Saqqarah comporte six degrés, ou niveaux. C’est la pemière des pyramides.

Les pyramides de Gizeh se dressent à quelques kilomètres seulement du Caire, la capitale actuelle de l’Égypte.

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Le temple d’Hatshepsout fut commandé par la reine du même nom (voir p. 57). Édifié au XVe s. av. J.-C., avec ses immenses terrasses, c’est l’un des joyaux de la Vallée des Rois.

Avant qu’elle soit réunifiée, l’Égypte était divisée en deux royaumes : la Haute-Égypte, au sud, et la BasseÉgypte, au nord, qui correspondait au territoire couvert par le delta du Nil. En 2900 av. J-C., le roi de HauteÉgypte conquiert le royaume du Nord. Le pharaon prend alors le titre de « roi de Haute et de Basse-Égypte ».

Temple d’Hatshepsout

Karnak Louxor Le temple de Louxor comptait deux obélisques. L’un d’eux fut offert à la France en 1831. Il est aujourd’hui visible à Paris, sur la place de la Concorde.

Abou Simbel Ramsès fit construire deux temples à Abou Simbel, l’un pour lui et l’autre en l’honneur de son épouse royale Néfertari. Abou Simbel

Terre rouge et Terre noire La Basse-Égypte était surnommée « Terre noire » à cause des boues foncées qui s’y déposaient au moment des crues du Nil. La « Terre rouge » représentait la Haute-Égypte et ses déserts arides.

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LE PHARAON Le pharaon représente à la fois une personne humaine et un être divin immortel. Il est reconnu comme fils de Rê, dieu du Soleil, et cumule trois qualités : chef de guerre, prêtre et devin. Le pharaon est donc chef d’État, chef religieux et guérisseur suprême. Ses décisions sont incontestables et sa responsabilité est très grande : il est le lien entre le monde des dieux et le monde des hommes. Il doit veiller sur le peuple égyptien, le protéger et garantir sa sécurité. Il acquiert sa fonction par sa naissance, ce qui amène certains pharaons à régner très jeunes. Ramsès II sur son char de guerre

Un chef militaire

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Chef de l’armée, le pharaon peut engager son peuple dans de grandes batailles. Ses soldats disposent d’armes en bois et en bronze et de boucliers en bois avec des poignées de cuir. Certains sont protégés par des armures. Ces guerriers entrent souvent très tôt dans l’armée.

Un être tout-puissant Le pharaon est doté de tous les pouvoirs. Considéré comme un dieu lui-même, ses jugements représentent la volonté divine et il participe aux principaux cultes religieux. Il contrôle tout grâce aux fonctionnaires, des hommes responsables qu’il désigne pour faire exécuter ses ordres. Il est également propriétaire de toutes les terres et de toutes les richesses d’Égypte.

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Les couronnes et coiffes du pharaon ont chacune une signification précise. La couronne blanche symbolise la Haute-Égypte, la rouge la Basse-Égypte, tandis que la double couronne représente les deux territoires réunis. La bleue est portée en temps de guerre. Le pharaon est aussi parfois coiffé d’un tissu bleu et or qui retombe sur ses épaules : le némès (comme sur ce masque de Toutankhamon).

Les attributs du pharaon sont la crosse, qui symbolise le pouvoir du devin, le fouet, qui représente la puissance cosmique, la massue, emblème du combattant et la croix ansée, symbole de la vie.

Des femmes et des enfants pharaons Toutankhamon (1345 – 1327 av. J.-C.)

est un enfant pharaon qui régna à partir de l’âge de 9 ans durant une dizaine d’années. Il est surtout connu pour la richesse de sa tombe. Découverte en 1922 (voir p. 74), elle renfermait des milliers d’objets somptueux.

Toutankhamon

Hatshepsout (1479 – 1457 av. J.-C.)

Cette femme s’est proclamée pharaon après la mort de son époux Thoutmès II. Elle se présentait en public sous l’apparence d’un homme, portant, comme les autres pharaons, une barbe postiche ! Parmi les reines d’Égypte, elle est celle qui régna le plus longtemps.

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Cleopâtre VII (69 – 30 av. J.-C.)

est la dernière des reines d’Égypte et l’une des plus connues. D’origine grecque, elle s’est efforcée de maintenir la souveraineté de l’Égypte face aux Romains César et Marc-Antoine. Cléopâtre VII

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ROME, ENTRE LÉGENDE ET HISTOIRE Fondée au VIIIe siècle avant notre ère au centre de la péninsule italienne, dans la région du Latium, la ville de Rome va devenir en quelques siècles le cœur d’un immense empire, réunissant sous sa domination tous les territoires bordant la Méditerranée. Succombant aux invasions barbares, l’Empire romain d’Occident s’éteint en 476 ap. J.-C. Mais sept siècles ont suffi pour qu’il laisse aux Européens un important héritage, dont, en premier lieu, l’alphabet que nous utilisons encore aujourd’hui.

Les origines de Rome selon la légende...

Les vestiges archéologiques qui ont été découverts montrent que Rome date bien du VIIIe siècle av. J.-C. Elle serait née du regroupement de plusieurs villages peuplés de Sabins et de Latins. L’histoire des débuts de Rome voit les Latins s’opposer ou s’associer au gré des nécessités à leurs voisins sabins, mais aussi aux Étrusques. Ce peuple du nord de l’Italie va en effet étendre sa domination jusqu’à Rome. Les historiens ont aussi mis en évidence l’influence exercée par les colonies grecques établies dans le sud de l’Italie, notamment à travers le commerce. En donnant des origines divines à Rome, les auteurs de la légende ont voulu rivaliser avec la puissante civilisation grecque et gommer le rôle des Étrusques, considérés au moment où ils ont écrit comme des ennemis des Romains.

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Le poète Virgile et l’historien Tite-Live ont écrit la légende de Rome au Ier siècle av. J.-C. Ils placent à son origine Romulus et Remus, fils jumeaux du dieu Mars et de la princesse Rhea Silvia. Par leur naissance, Romulus et Remus sont destinés à régner sur Albe la Longue, une cité-État proche de Rome. Mais leur oncle, qui a usurpé le trône, ordonne de les faire jeter dans le Tibre. Ses serviteurs les abandonnent en fait sur la rive du fleuve, au pied du mont Palatin. Nourris par une louve puis recueillis par un berger, ils grandissent et décident de fonder une ville là où ils ont été sauvés. Incapables de s’entendre sur celui qui la dirigera, les deux frères s’opposent violemment. Romulus tue Remus et fonde la cité de Rome, dont il sera le premier roi.

Abandonnés au bord du Tibre, Romulus et Remus sont allaités par une louve. Cet animal est depuis devenu l’emblème de Rome.

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Un emplacement stratégique Rome se développe sur sept petites collines entourant une plaine marécageuse. Mais le site a des atouts : il se trouve au centre de l’actuelle Italie, à moins de 30 kilomètres de la mer Méditerranée et au bord du plus grand fleuve du pays, le Tibre, par lequel les marchandises sont acheminées de la mer vers l’intérieur du pays. De plus, à cet endroit, le fleuve est aisément franchissable grâce à un gué naturel (un passage plus étroit et moins profond). Sur sa rive droite se trouvent des marais salants, dont on tire du sel, très précieux dans l’Antiquité pour conserver la viande et le poisson et pour fixer la couleur des teintures.

Avant que Rome ne devienne une ville, elle n’est qu’un rassemblement de villages de bergers.

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Les rois étrusques Dès le début de l’histoire de Rome, les cités étrusques se disputent sa domination. Trois rois étrusques vont faire de ce regroupement de villages une véritable ville. Tarquin l’Ancien, dont on situe le règne entre 616 et 578 av. J.-C., fait construire un égout long de 800 m, la Cloaca maxima (ci-dessous), qui va permettre d’assainir la plaine. La ville peut dès lors s’y étendre autour d’un forum, une grande place publique. On a coutume d’attribuer à son successeur, Servius Tullius, la construction de la première muraille entourant Rome. Tarquin le Superbe poursuit ces grands travaux. C’est sous son règne qu’est achevé le temple de Jupiter, sur la colline du Capitole. La Cloaca maxima était à l’origine un canal à ciel ouvert qui drainait les eaux des marécages vers le Tibre. Elle fut ensuite utilisée comme égout jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. Quirinal Viminal

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Rome entame son expansion hors de l’Italie au IIe siècle av. J.-C., après trois guerres appelées guerres puniques, gagnées contre Carthage, alors la principale puissance en Méditerranée. Les Romains conquièrent peu à peu tout le pourtour du bassin méditerranéen. Leur soif de richesses et de puissance les mène loin au Proche-Orient, au sud-est, et en Europe, au nord-ouest, où ils soumettent la Gaule et une partie des îles Britanniques. L’Empire romain atteint son extension maximale sous le règne de Trajan, de 98 M U IC à 117 ap. J.-C. N A G

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L’Empire romain réunit sous sa domination des populations très diverses, qui ne connaîtront jamais plus une telle unité. Les conquêtes, commencées au IIe siècle av. J.-C., sont achevées pour l’essentiel vers – 50 av. J.-C. Elles laissent place à la paix romaine, la Pax Romana, une période de prospérité pour les provinces conquises mais aussi, et surtout, pour Rome. Tandis que la culture romaine se diffuse dans les provinces, le mode de vie des Romains se trouve transformé.

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Carte de l’Empire romain en 117 ap. J.-C., au maximum de son extension.

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Tous les produits arrivent à Rome Les provinces conquises versent un impôt à Rome mais assurent aussi son approvisionnement. Dans le port d’Ostie, à l’embouchure du Tibre, près de Rome, de gros navires débarquent le blé d’Égypte et d’Afrique du Nord. Il y en a tant que l’empereur peut le faire distribuer gratuitement aux citoyens de Rome. Le commerce avec l’Orient est intense. De Chine vient de la soie, d’Arabie des parfums, d’Afrique de l’ivoire et de la Baltique de l’ambre (résine naturelle précieuse). L’Empire fournit également des milliers d’esclaves qui travaillent souvent à la place des citoyens romains dans les champs et les ateliers. 86

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Les mines

Les voies romaines

Rome tire les métaux dont elle a besoin des mines de son Empire, qui sont la propriété de l’État. Condamnés et esclaves y travaillent dans des conditions très pénibles. À partir du Ier siècle, ce sont surtout les mines de la Gaule et de l’actuelle Espagne qui fournissent l’or, le plomb, le fer et l’étain transformés et travaillés en Italie.

Au IVe siècle, 29 grandes routes convergent des grandes cités provinciales et italiennes vers Rome. Elles ont été construites par les légions pour faciliter les déplacements militaires, mais elles favorisent aussi la circulation des marchandises. Les chariots roulent mieux sur ces voies larges, plates et recouvertes de dalles, que sur les routes en terre battue. Mais aucune route n’est très sûre, pas plus que les auberges peu confortables qui accueillent voyageurs et marchands. Il n’est pas rare que ceux-ci soient dévalisés par des bandits !

Les pièces romaines en bronze, en argent et en or, à l’effigie de l’empereur, circulent dans tout l’Empire.

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Ingénieurs exceptionnels, les Romains construisent des routes formées de plusieurs couches de matériaux. Elles sont aussi conçues pour que les eaux de pluie s’écoulent sur les bas-côtés.

La défense des frontières Pour défendre l’empire contre les « barbares », (tous ceux qui sont extérieurs à cet empire), les empereurs font édifier le limes, un réseau de petits forts bâtis sur les frontières, où stationnent les légions romaines. Ces fortins sont reliés entre eux soit par des barrières naturelles, un fleuve par exemple, soit par un mur ou un talus bordé d’un fossé aménagé par les soldats. Partout dans les provinces conquises, l’armée établit aussi des cantonnements permanents : de petites villes romaines, avec leurs boutiques, leurs thermes, leurs lieux de spectacles. Cette présence militaire diffuse ainsi le mode de vie romain.

87


Voici Voici une une scène scène représentée représentée sur sur une tombe du une tombe du IV IVee siècle siècle av. av. J.-C. J.-C. Elle Elle montre montre un un combat combat de de gladiateurs gladiateurs lors lors d’une d’une cérémonie cérémonie funèbre. funèbre.

QUI ÉTAIENT LES GLADIATEURS ?

Les combats de gladiateurs ont pour origine des cérémonies religieuses qui se déroulent en Italie du Sud au IVe siècle av. J.-C. lors des funérailles d’un personnage important. Pour honorer sa mémoire, deux hommes s’affrontent jusqu’au premier sang versé. Au fil du temps, ces cérémonies perdent leur caractère sacré pour devenir un spectacle très apprécié des Romains. À son apogée, l’Empire romain compte près de 200 amphithéâtres où s’affrontent, dans des combats sanglants, des milliers de gladiateurs. Forcés ou volontaires ?

Des funérailles aux jeux publics Le premier combat de gladiateurs attesté à Rome a lieu en 264 av. J.-C., sur le Forum Boarium, le marché aux bestiaux de la ville, pour les funérailles d’un citoyen fortuné, Junius Brutus Pera. Six gladiateurs (trois paires de combattants) s’y affrontent. Très vite, des personnages de la scène politique voient dans ces combats un moyen d’accroître leur prestige et de s’attirer la faveur des électeurs. Les combats de gladiateurs deviennent un divertissement qu’ils offrent au peuple de Rome.

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Avant que Rome ne devienne un empire, en 27 av. J.-C., les gladiateurs sont majoritairement des prisonniers de guerre réduits en esclavage que l’on force à combattre. Mais, au lendemain de la révolte de Spartacus (ci-dessous), il devient dangereux de continuer à contraindre des milliers d’hommes à mourir sur le sable de l’arène. En outre, on ne se bat bien que si on le veut bien et le public exige des spectacles de qualité. Ainsi, au Ier siècle de notre ère, préfère-t-on recruter des volontaires, qu’il s’agisse d’hommes libres ou d’esclaves. La révolte de Spartacus

En 73 av. J.-C., Spartacus, un guerrier rendu esclave d’origine thrace (une région située à l’est de la Grèce actuelle), s’évade avec 70 compagnons de l’école de gladiateurs de Capoue, au sud de Rome. Ralliant à sa cause de nombreux opprimés, il mobilise une armée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes qui affronte les légions romaines et fait trembler le pouvoir. Spartacus est finalement vaincu en 71 av. J.-C.

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L’Empire romain en 200 ap. J.-C.

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Bas-relief du milieu du Ier siècle ap. J.-C. représentant des gladiateurs.

Huit siècles de gladiature La gladiature est un phénomène qui a duré 800 ans et n’a cessé d’évoluer. Elle se diffuse dans tout le bassin méditerranéen, passé progressivement sous la domination de Rome (voir la carte). D’innombrables lampes à huile représentant des gladiateurs, mais aussi des mosaïques, des bas-reliefs, des céramiques, des fresques... témoignent des jeux de l’arène, particulièrement sous le Haut-Empire (les deux premiers siècles de notre ère). Après l’avènement du christianisme, qui condamne les combats de gladiateurs, ces derniers disparaissent lentement, sous le coup également des difficultés économiques que connaît l’Empire. Ils sont définitivement interdits par l’empereur Honorius en 404 ap. J.-C., suite à une émeute dans l’amphithéâtre du Colisée.

« Gladiator » Aujourd’hui, les gladiateurs fascinent toujours autant. Des reconstitutions grandioses de combats sont présentées au public dans des arènes ou des parcs de loisirs (comme le Puy du Fou, en France). En 2000, le film américain Gladiator a connu un succès planétaire. Il raconte l’histoire de l’invincible Maximus (ci-contre), un valeureux général capturé et vendu comme gladiateur par un marchand d’esclaves.

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Le Colisée, un colosse

LE COLISÉE Au départ, les combats de gladiateurs sont donnés sur des places publiques autour desquelles sont installés des gradins de bois provisoires. Mais avec le temps, ces endroits ne peuvent plus contenir les spectateurs, toujours plus nombreux. Au début du Ier siècle av. J.-C., un nouveau type d’édifice voit le jour en Campanie (une région située dans le sud de l’Italie) : l’amphithéâtre. En 80 ap. J.-C., l’empereur Titus inaugure à Rome le plus grand amphithéâtre jamais construit : le Colisée.

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Les vomitoires Pour accéder à leur place, les spectateurs, munis de leur jeton d’entrée, empruntent des escaliers et des couloirs circulaires qui les mènent jusqu’aux gradins. Ces derniers sont desservis par de nombreuses ouvertures, les vomitoires. Ces passages permettent une évacuation du lieu en 8 minutes seulement !

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Les coulisses À 6 m de profondeur sous le plancher de bois de l’arène, il existe, sur deux niveaux, un véritable dédale de salles et de couloirs faiblement éclairés. On y trouve les enclos des animaux (présents à l’occasion des jeux de l’arène, voir pp.114-115) et les quartiers des gladiateurs, qui y attendent le moment d’entrer en scène. C’est par le plancher percé de trappes que fauves et autres bêtes sauvages surgissent dans l’arène grâce à des rampes et un ingénieux système de monte-charges qui hissent les cages.


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À quoi ressemblaient les Gaulois ? Les Gaulois ont souvent été décrits comme d’impressionnants gaillards. Les hommes étaient, semble-t-il, de grande taille et pouvaient porter la barbe et la moustache. Ils étaient vêtus d’une tunique de laine serrée à la taille par une ceinture en cuir, quelquefois recouverte d’une cape. Leurs pantalons, les braies, étaient amples et resserrés aux chevilles. Ils se chaussaient de sandales ou de bottines en cuir souple.

Les femmes avaient les cheveux longs et revêtaient une robe en lainage ou en lin complétée d’un châle selon la saison.

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Les Gaulois sont des Celtes qui ont vécu il y a environ 25 siècles, entre le Ve siècle av. J.-C. et le Ier siècle ap. J.-C. Ils occupaient le territoire de l’Europe correspondant approximativement à la France actuelle, la Gaule. Les Celtes regroupaient alors différents peuples ayant en commun des langues proches et la maîtrise du fer. Paysans, forestiers et habiles artisans, les Gaulois formaient un ensemble de sociétés indépendantes jusqu’à ce que la Gaule devienne une province romaine, en 52 av. J.-C.

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La Gaule La Gaule représentait le territoire qui s’étendait des Alpes aux Pyrénées, et de la Méditerranée à la Manche et à la mer du Nord. Elle était constituée de plusieurs régions et d’une multitude de petits peuples ayant en commun des traditions religieuses, une organisation politique, des techniques artisanales... Malgré cette unité culturelle, les différents peuples gaulois étaient indépendants et ne se fréquentaient qu’à certaines occasions. Les Gaulois n’ayant pas laissé de longs textes, ce sont les objets retrouvés lors des fouilles qui permettent de savoir comment ils travaillaient, ce qu’ils mangeaient, quels animaux ils élevaient, quels bijoux ils portaient...

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Certains Gaulois se décoloraient les cheveux à l’eau de chaux afin de paraître très blonds. Les historiens ne connaissent pas la raison de cette curieuse coutume.

Photo aérienne montrant les fondations d’une ferme gauloise dont le sol a gardé la trace.

À la découverte des Gaulois... Grâce aux fouilles entreprises par les archéologues, beaucoup de sites ont pu être mis au jour, et avec eux des objets, des céramiques, des squelettes, des traces d’habitations... qui en disent long sur les Gaulois. Aujourd’hui, les chercheurs disposent de techniques très pointues, telles que la télédétection au laser, qui sert au repérage des sites et permet de voir, par exemple, le tracé d’anciens remparts de villes fortifiées. Les photos aériennes sont très utilisées. Elles révèlent l’emplacement de fermes ou de villages dont les traces sont encore visibles dans le sol (voir ci-dessus). Casque de guerrier Céramiques

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LA VIE QUOTIDIENNE Chez les Gaulois, la famille est très importante. Elle regroupe souvent trois générations, chacun s’entraidant dans les différentes tâches de la vie quotidienne. Lorsqu’un membre de la famille est âgé ou malade, il est pris en charge par ses proches. Mais à l’époque on ne vit guère vieux et il est heureux de dépasser l’âge de 35 ans ! Le chef de famille protège et défend son foyer, les femmes se chargent de l’éducation des enfants et des activités domestiques. Quant aux célèbres banquets gaulois, des fouilles archéologiques montrent qu’ils ont effectivement existé.

À table ! L’étude des sites et des récipients qui ont été retrouvés permet d’en savoir un peu plus sur les repas gaulois. L’élevage de cochons, de moutons et de chèvres procure de la viande, que l’on accompagne de légumes secs ou de bouillies de céréales. Le pain agrémente ces mets. Les plats en terre servent à faire mijoter des ragoûts ou des soupes, tandis que la technique de la broche est inégalable pour le rôtissage. Les Gaulois sont aussi connus pour leur charcuterie. Et si la région offre de quoi pêcher, on sert du poisson à table. Côté boissons, les Gaulois fabriquent de la bière (cervoise) et importent du vin italien.

La vie de famille La femme gauloise dispose d’une certaine indépendance. Elle est libre de choisir son mari et de s’en séparer (même si c’est assez rare). Dans la journée, le chef de famille est souvent absent ; il est occupé par ses activités d’artisan, de paysan ou de commerçant. Les enfants les plus jeunes restent avec leur mère à jouer aux osselets, à la poupée ou à la dînette... Les plus grands aident à différentes tâches : garder les troupeaux, saler la viande, moudre le grain...

La maison gauloise est simple mais confortable.

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Les banquets Des fouilles récentes attestent que les Gaulois donnaient des banquets comme cela a longtemps été décrit. Des festins les réunissaient certainement à l’occasion de fêtes religieuses ou saisonnières. Assis sur des peaux et des paillasses de végétaux, mangeant dans des assiettes en bois ou en terre cuite, ils se régalaient de viandes rôties (plus probablement du porc que du sanglier) et arrosaient le repas de vin pur. Ces banquets donnaient lieu à des récits glorieux, des chansons et des réjouissances qui pouvaient durer plusieurs jours. Saler la viande, moudre les céréales, préparer le pain... est l’affaire des femmes et des jeunes filles de la maison.

Les travaux domestiques Les femmes sont chargées des principales tâches de la maison. Elles s’occupent des enfants, tissent les textiles et préparent les aliments. Ce sont elles par exemple qui moulent l’orge ou le blé, dont la farine servira à faire le pain. Les femmes préparent aussi la viande rapportée par les hommes. Pour la conserver plus longtemps, elles la salent avant de la disposer dans un récipient en terre. En dehors de leur foyer, certaines Gauloises peuvent parfois être commerçantes ou sage-femmes. 131


Comment connaît-on les Vikings ?

QUI SONT LES VIKINGS ? On nomme Vikings les peuples vivant dans la partie nord de l’Europe appelée Scandinavie entre le IX e et le X I e siècle. Celle-ci rassemble le Danemark, la Suède et la Norvège actuels, pays couverts de landes, de forêts et de lacs, avec quelques reliefs. Le climat y est rude en hiver et le sol souvent peu fertile. Les Vikings parcourent le monde et s’installent sur de nouvelles terres. En favorisant les échanges commerciaux et culturels, ils contribuent à former l’Europe moderne. Paysans et marchands organisés, ils peuvent se transformer en pillards féroces.

Au Moyen Âge, des textes ont été écrits sur ces conquérants étonnants à partir des traces qu’ils ont laissées. Mais c’est l’archéologie qui fournit le plus de renseignements. Des chercheurs fouillent des sites, d’autres construisent des bateaux avec les techniques anciennes et retrouvent les voies maritimes et terrestres empruntées Amérique à l’époque. Cela permet de mieux du Nord comprendre leur manière de se déplacer et de commercer. Des musées et des sites vikings sont répartis dans toute l’Europe, surtout en Scandinavie, où ils se comptent par centaines.

De nombreux bateaux et objets vikings découverts en Scandinavie depuis le XIXe siècle sont aujourd’hui présentés dans des musées.

Les origines La Scandinavie est peuplée depuis environ 10 000 av. J.-C. À partir de - 3000, des groupes venus de Russie et de Finlande y auraient introduit l’élevage, l’agriculture et un habitat perfectionné. Les Scandinaves subissent ensuite l’influence des tribus germaniques et sans doute aussi des Romains installés à travers l’Europe. Ils adoptent des techniques nouvelles, comme le travail des métaux, et font déjà du commerce jusqu’à la Méditerranée. Dès la fin du VIII e siècle, on peut dire que la civilisation viking existe.

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Les Vikings sont les premiers Européens à atteindre le Groenland (900) puis l’Amérique du Nord (vers 1000).

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De la mer Baltique à la mer Méditerranée, et des îles Britanniques à l’Empire byzantin, les Vikings parcourent de nombreux territoires sur lesquels ils décident parfois de s’installer.

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À partir de 793, les Vikings organisent les premiers raids. Depuis la Normandie, ils parviennent même à gagner Paris en 845, après avoir remonté la Seine en bateau. Territoires où se sont installés les Vikings

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Une même culture pour plusieurs peuples Les Vikings parlent le norrois, une langue ancienne de la famille germanique. Ils ont un physique semblable et partagent un même mode de vie, avec des activités, un habitat, des coutumes et des pratiques religieuses semblables. Dans le reste du monde, ils sont considérés comme un seul peuple. Pourtant, les Vikings ont surtout conscience d’appartenir à une famille et au territoire qu’elle occupe. Divisés en une multitude de clans et de chefferies locales, ils regroupent les trois grands peuples actuels : les Danois, les Norvégiens et les Suédois.

Des idées fausses On a longtemps considéré à tort les Vikings comme des barbares et des brutes sanguinaires. Aujourd’hui encore, ils sont parfois représentés avec des casques à cornes, qu’ils ne portaient en fait que lors de certaines cérémonies religieuses. La légende les a souvent décrits avec des armes imaginaires, tuant des bébés par plaisir et croyant en des dieux malfaisants ! Contrairement à cette réputation souvent injuste, les Vikings ont su apporter leurs richesses et leur culture au monde de l’époque.


LES BATEAUX Le bateau est un objet central dans la civilisation viking. C’est le moyen de transport principal lors des expéditions lointaines, mais aussi sur place, en Scandinavie, où le paysage de lacs et de forêts rend les voyages terrestres difficiles. Si les Vikings sont reconnus grands marins, les techniques maritimes qu’ils utilisent existaient déjà avant eux. Quels que soient les types de navires, les matériaux et les méthodes de construction restent identiques. Nécessaire pour se déplacer, faire du commerce ou se battre, le bateau sert également de tombe aux plus puissants.

La figure de proue, menaçante, était placée quand les Vikings abordaient des mers ennemies afin d’effrayer les esprits protecteurs des lieux.

Une machine impressionnante Le bateau viking a fière allure. Pensé pour être rapide, souple et pour s’adapter à la haute mer comme aux rivières peu profondes, il n’est pas très confortable mais terriblement efficace ! Il possède un fond plat, des bords bas et son mât est amovible. À l’avant se trouve la proue et à l’arrière la poupe. Taillée dans de la toile, la voile, rectangulaire ou carrée, peut être remplacée par la force des rames.

Un chantier méthodique La construction d’un bateau est une entreprise longue et coûteuse. S’il est de petite dimension, l’équipe de charpentiers est souvent familiale. En revanche, le chantier d’un grand navire demande des ouvriers spécialisés. On construit d’abord la structure qui constitue la partie flexible. Puis de longues planches, les bordages, sont placées les unes au-dessus des autres. Enfin sont assemblés le mât, haut de 10 à 12 m, la proue et la poupe. Un large gouvernail, à l’arrière, permet de diriger le navire.

Toutes les pièces sont fixées par des rivets en bois ou en métal.

Pour la rendre étanche, la coque est couverte une fois par an d’un mélange de goudron végétal et d’huile de phoque !

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Le voyage vers l’au-delà

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Le bateau a une telle importance dans la société qu’il est présent jusque dans la mort. Certains chefs ou épouses royales sont enterrés dans leur bateau, avec armes, bijoux, vivres et même des chevaux, pour le voyage dans l’autre monde ! Toutefois, ces bateaux luxueux ne servent pas à la navigation. Ils sont fabriqués spécialement pour ces cérémonies de funérailles très particulières, réservées aux plus puissants. Girouette en cuivre certainement fixée sur les navires afin d’indiquer le sens du vent.

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Les bateaux à rames les plus rapides peuvent filer à 35 km/h et ceux à voile à 20 km/h. À ce rythme, la traversée entre la Norvège et l’Islande prend au mieux une semaine.

1 Les avirons des bateaux de guerre peuvent atteindre 12 m et être actionnés par huit rameurs chacun.

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Des navires pour tous les usages La forme et les dimensions des bateaux varient selon leur utilisation. Le bateau de guerre, ou langskip (1), peut mesurer 28 m de long ! Il embarque parfois près de soixante rameurs. Le bateau de commerce, ou knörr (2), qui servait parfois pour les raids, est court et très ventru. Il se déplace surtout à la voile et son équipage peut compter trente hommes. Pour la pêche et les transports locaux, les Vikings se servent d’embarcations plus modestes, comme la barque, ou bát (3). 159


l’asPect du château fort Se défendre et résister ! Voilà les deux impératifs qui dictent la construction du château. Dès le début du XIe siècle, le donjon en pierre remplace la tour en bois, tandis que la palissade cède la place à une haute muraille. Au fil du temps, les dispositifs de défense et d’attaque s’améliorent. Au XIIIe siècle, le château est constitué d’une grande enceinte crénelée, hérissée de tours rondes. Tout est pensé pour qu’une poignée d’hommes puisse résister à l’assaut ennemi. 3 Les hourds Au XIe siècle, ces galeries en bois couvrent les chemins de ronde et les créneaux en dépassant des murs. Elles servent à déverser des projectiles sur les assaillants tout en restant à l’abri de leurs tirs. Elles compliquent aussi l’escalade des murs. 4 Les tours de flanquement Ce sont les tours placées aux angles de la muraille. Elles sont rondes ou semi-circulaires et n’offrent aucun recoin aux assaillants pour se cacher. De plus, il est difficile de saper leur mur arrondi avec un bélier. 5 Créneaux et merlons Au sommet des murailles, les murs sont dentelés. Les parties vides, les créneaux, permettent de voir l’ennemi et de lui lancer des projectiles. Les parties en pierre, les merlons, servent d’abris aux soldats qui s’y protègent des tirs ennemis. 178

1 Les mâchicoulis À la fin du XIIIe siècle, les hourds sont remplacés par des mâchicoulis en pierre, qui forment un chemin de ronde avec des créneaux, en saillie des murs, en haut des tours et des courtines. Ils sont percés de trous verticaux pour permettre aux soldats de la garnison de jeter des morceaux de bois, des pierres ou de la chaux vive sur les assaillants. 2 La porte L’entrée du château est un point vulnérable qu’il faut bien protéger. La porte est souvent flanquée de deux tours et précédée d’un pont-levis. Une fois le pont passé se dresse une herse, c’est-à-dire une sorte de grille qui glisse le long des murs pour barrer le passage. Vient ensuite une sorte de sas doté d’une trappe découpée dans son plafond : c’est l’assommoir, d’où l’on peut déverser toutes sortes de projectiles. 13

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6 Les échauguettes Ces petites loges, destinées aux sentinelles, sont généralement placées au sommet des donjons, près des portes, à l’angle des murailles.


13 Le chemin de ronde Il fait le tour de la muraille en haut des courtines. Les sentinelles s’y promènent, à l’abri des merlons, pour surveiller les alentours. 3

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5 6 7 Les remparts Les remparts constituent le bouclier du château. Ils sont composés de courtines (murs) qui courent d’une tour à l’autre. Ces murs peuvent atteindre 12 m de haut pour une épaisseur de 1,50 à 2,50 m. Leur base est inclinée à la manière d’un talus afin que les projectiles lancés depuis le chemin de ronde puissent rebondir sur les assaillants. Cette partie profilée du mur s’appelle l’escarpe.

12 Le pont-levis Le pont est composé d’une partie fixe, dite dormante, et d’une partie mobile que l’on actionne à l’aide d’un système de treuil, de chaînes et de poutres pivotantes. Mais il arrive que, en cas de danger, les planches du pont soient tout simplement retirées. Elles sont remises en place une fois l’alerte levée.

11 Les meurtrières Ce sont des fentes ménagées dans la muraille qui permettent de tirer à l’arc tout en restant à couvert. Elles sont souvent très nombreuses pour impressionner l’ennemi. On les appelle aussi archères.

10 La tour maîtresse La tour maîtresse est la tour la plus imposante du château. Jusqu’au XIIIe siècle, elle sert de résidence au seigneur et de dernier refuge lorsque le château tombe aux mains de l’ennemi. Dans les châteaux les moins luxueux, on monte à l’étage par une échelle ; dans les autres, on y accède par des escaliers. 9 La chapelle Pour remplir ses devoirs envers l’Église, le seigneur doit faire construire une chapelle. Quand elle se situe dans une des tours, elle prend le nom d’oratoire. Elle communique souvent avec la grande salle. Mais quand le château est très vaste, elle peut prendre place dans un bâtiment à part. 8 Les fossés D’immenses fossés garnis de ronces et de pieux empêchent l’ennemi de s’installer au pied de la muraille. Les fossés sont appelés douves quand il y a à proximité une rivière ou un étang que l’on détourne pour qu’ils soient remplis d’eau en permanence. 179


la chevalerie Tout habillé de fer, le chevalier taille sa route à coups d’épée. Perché sur son indispensable destrier, il protège les plus faibles, court les tournois, toujours prêt à épauler son seigneur en cas d’escarmouche ou de guerre. Courtois, loyal et courageux, il ne connaît pas pire déshonneur que d’être traité de poltron ou de félon. Et s’il advient un jour qu’il ne respecte pas, l’un des dix commandements de la chevalerie, alors il risque d’être banni du clan des chevaliers !

Du page page àà l’écuyer l’écuyer Du S’il est est capable capable de de suivre suivre le le difficile difficile apprentissage apprentissage S’il des armes armes qui qui l’attend, l’attend, l’aîné l’aîné des des garçons garçons qui qui des naissent au au château château sera sera chevalier. chevalier. Dès Dès l’âge l’âge de de sept sept naissent ans, ilil est est envoyé envoyé dans dans un un autre autre château château pour pour yy être être ans, formé. Petit Petit page, page, ilil apprend apprend aussi aussi bien bien les les bonnes bonnes formé. manières, la la danse danse et et la la poésie poésie que que l’art l’art de de se se battre battre manières, ou de de s’occuper s’occuper d’un d’un cheval. cheval. ÀÀ quatorze quatorze ans, ans, ilil devient devient ou écuyer au au service service du du seigneur seigneur :: c’est c’est lui lui qui qui porte porte écuyer son bouclier bouclier jusqu’au jusqu’au champ champ de de bataille. bataille. Pour Pour son parfaire son son apprentissage apprentissage de de guerrier, guerrier, parfaire fait des des exercices exercices physiques, physiques, s’exerce s’exerce ilil fait la lutte, lutte, dresse dresse des des chevaux… chevaux… àà la Car ilil doit doit pouvoir pouvoir maîtriser maîtriser Car sa monture monture en en toutes toutes sa circonstances. circonstances.

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Le code de la chevalerie Le chevalier doit obéir aux commandements de l’Église, la protéger, respecter et défendre les faibles et les pauvres, aimer son pays, être courageux face à l’ennemi, combattre l’infidèle (c’est-à-dire tous ceux qui ne partagent pas la foi catholique), accomplir ses devoirs envers son seigneur, ne pas mentir et respecter sa parole, être généreux et défendre le droit et le bien face à l’injustice et au mal. Gare à celui qui ne respecte pas ces dix commandements ! Il risque d’être exclu du clan des chevaliers : on lui confisque ses éperons, ses armes et son cheval. Et comble de la honte, il est promené dans une charrette devant tout le monde !

Pas de chevalier sans cheval Le cheval est bien plus qu’une simple monture, c’est un vrai compagnon, qui reçoit parfois un prénom. Le chevalier dépense beaucoup pour entretenir cette monture achetée à prix d’or. Ainsi, au IXe siècle, un cheval de guerre, un destrier, vaut déjà quatre bœufs. Mais le cheval est la cible favorite des archers. Il part au combat, enveloppé dans une housse rembourrée, en mailles ou en cuir, appelée le caparaçon. Sa tête est couverte d’une armure en acier…

Entre le Xe et le XVe siècle, l’armure et le casque du chevalier évoluent beaucoup. Au Xe siècle, celui-ci porte une simple cotte de mailles et, au XVe siècle, il est armé comme un robot !

Du fer de la tête aux pieds Au Xe siècle, le chevalier porte un long tricot de fer, appelé le haubert. Dessous, il enfile une tunique rembourrée, le gambison, qui amortit les chocs. À cela s’ajoute, au XIIe siècle, un surcot, une seconde tunique à revêtir pardessus le haubert pour empêcher la cotte de mailles de chauffer au soleil. Chausses, manches, mitaines et coiffes en cotte de mailles complètent la panoplie… Au XIIIe siècle, la protection est renforcée de plaques en métal ou en cuir au niveau du torse, des bras, du dos. Puis le corps tout entier est enveloppé de plaques rigides. Au XVe siècle, celles-ci sont articulées de manière à permettre de bouger aisément. 187


T A B L E

D E S

M A T I È R E S

L’HISTOIRE DE LA PRÉHISTOIRE AU MOYEN ÂGE

LA PRÉHISTOIRE 4 LASCAUX 28 L’ÉGYPTE 52 LES ROMAINS 76 LES GLADIATEURS 100 LES GAULOIS 124 LES VIKINGS 148 LES CHÂTEAUX FORTS 172


MDS : 661459 ISBN 978-2-215-16033-5 © FLEURUS ÉDITIONS, 2017. Dépôt légal à la date de parution. Conforme à la loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Imprimé en Italie (10/17).



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