L’ÉCOLOGIE
L’ÉCOLOGIE TEXTES EMMANUELLE FIGUERAS
Remerciements : L’auteur et l’éditrice remercient très chaleureusement Gilles Landrieu, de l’Agence française pour la biodiversité, pour sa relecture attentive.
L’agriculture utilise plus de 70 % de toute l’eau douce consommée sur Terre, notamment du fait de l’irrigation intensive des céréales telles que le blé, le riz ou le maïs.
De l’eau en accès limité
Nous puisons dans la Terre toute l’eau douce que nous consommons. Heureusement, celle-ci se renouvèle en permanence en suivant un cycle régulier. Sous l’effet de la chaleur, l’eau des océans, de la végétation ou des sols s’évapore, et la vapeur s’accumule dans l’atmosphère. Elle se condense en nuages et retombe sur Terre sous forme de pluie ou de neige, qui remplit des réservoirs d’eau douce (nappes phréatiques, fleuves, rivières...). Mais à force de pomper de grandes quantités d’eau pour l’agriculture ou l’industrie, nous vidons les réserves plus vite qu’elles ne se remplissent, et certains pays manquent d’eau potable.
La fin des énergies fossiles ?
Pour fabriquer de l’essence et du plastique, chauffer nos maisons et produire de l’électricité, nous utilisons surtout du pétrole, du gaz naturel et du charbon. Ce sont des énergies fossiles : des matières qui proviennent de la décomposition d’êtres vivants (surtout des végétaux), et que nous récupérons dans le sol. Mais celles-ci mettent des millions d’années à se fabriquer. Elles n’existent qu’en quantité limitée et ne sont pas considérées comme des ressources renouvelables. Plus on les utilise, plus les réserves diminuent. Site d’extraction de pétrole en Russie
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Agriculteurs aspergeant de pesticides un pommier et un champ de fraises
Des sols sous pression
Sans terre cultivable, il serait très difficile de produire les aliments que nous mangeons. Et à cause du paysage rocheux ou difficile d’accès, et du climat trop sec ou trop froid, plus des trois quarts des sols de notre planète sont impossibles à cultiver. Les terres fertiles, sur lesquelles nous pouvons faire pousser des fruits ou des légumes, sont précieuses ! Pourtant, les méthodes utilisées en agriculture et les rejets des usines ont déjà détruit un tiers d’entre elles. Et il faut attendre des centaines voire des milliers d’années pour qu’un sol se forme et se renouvèle…
De l’air, de l’air !
L’atmosphère terrestre est une fine enveloppe gazeuse qui entoure notre planète : c’est l’air que nous respirons ! Tout cet air invisible est constitué d’un mélange de gaz naturels auxquels s’ajoutent des gaz d’origine humaine. Partout dans le monde, les usines, l’agriculture, les transports et le chauffage libèrent des gaz toxiques, comme le monoxyde de carbone ou le dioxyde de soufre, qui modifient la composition de l’air. Aujourd’hui, des millions de personnes souffrent de maladies (cancer, asthme...) dues à cette pollution de l’air. New Delhi, la capitale de l’Inde, est la ville la plus polluée du monde.
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE Le climat de notre planète a déjà changé plusieurs fois depuis son origine. Mais depuis 1880, on mesure la température de la surface de la Terre... Et celle-ci a déjà augmenté de près de 1 °C en un peu plus de 100 ans ! Les scientifiques ont montré que ce sont les activités humaines (énergies, transport, agriculture, chauffage...) qui provoquent ce changement, et s’inquiètent de ses conséquences. Cyclones plus fréquents, montée des océans, fonte des glaciers, menaces sur la biodiversité... celles-ci se multiplient.
Les animaux que nous consommons et l’agriculture liée à leur alimentation produisent plus de gaz à effet de serre que l'ensemble des transports de la planète !
Chaud devant !
L’atmosphère de la Terre comprend naturellement des gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, vapeur d’eau, méthane, etc.) qui conservent la chaleur du Soleil et maintiennent la température de notre planète à environ 15 °C. Sans eux, il ferait aussi froid sur Terre que dans un congélateur ! Mais les usines, les transports et l’agriculture produisent aussi des gaz à effet de serre, qui retiennent encore plus de chaleur et font augmenter la température de la surface de la Terre. À ce rythme, celle-ci pourrait encore monter de 1 à 7 °C d’ici 2100 !
Catastrophes naturelles en série
Plus le climat se réchauffe et plus les catastrophes naturelles se multiplient. Le nombre de canicules, sécheresses, inondations et feux de forêts est deux fois plus élevé qu’il y a 15 ans. Les puissantes tempêtes (cyclones, ouragans et typhons) qui trouvent leur origine dans les eaux chaudes des océans sont aussi plus violentes. Katrina à la Nouvelle-Orléans, Nargis en Birmanie, Sidr au Bangladesh... plusieurs d’entre elles ont déjà produit des effets dévastateurs depuis 2004.
En 2005, à la Nouvelle-Orléans (États-Unis), un puissant ouragan surnommé « Katrina » dévaste tout sur son passage et tue plus de 1 800 personnes.
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Vers la disparition de la banquise
En Arctique et en Antarctique, au sud et au nord de la Terre, d’épaisses couches de glace flottent sur la mer : la banquise. Mais plus le climat se réchauffe, plus la glace fond en été et plus elle a du mal à se reconstituer en hiver. Sa surface et son épaisseur diminuent d’année en année, bouleversant les écosystèmes. Phoques, ours polaires, manchots empereurs, narvals... perdent l’habitat dont ils ont besoin pour se nourrir, et disparaissent progressivement. Ours polaire cherchant de la nourriture sur la banquise qui se désintègre
DES VILLES SOUS L’EAU EN 2100 ? Quand il fait plus chaud sur Terre, l’océan absorbe plus de chaleur et se réchauffe lui aussi. Et comme l’eau chaude occupe plus de volume que l’eau froide, le niveau de la mer monte... Plusieurs îles inhabitées ont déjà été englouties par l’océan au cours des dernières années. Et d’après les prévisions des scientifiques, le niveau de l’eau pourrait s’élever de 1 à 2 mètres en 2100 si le climat se réchauffe encore. Des villes comme San Francisco, Venise, Amsterdam ou Shanghai pourraient alors disparaître sous la mer.
Construite sur une centaine d'îlots reliés par des canaux, Venise est exposée à la montée des eaux.
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ÉCONOMISER L’EAU DOUCE Vue de l’Espace, la Terre est bleue parce qu’elle est recouverte par l’eau salée des océans. En comparaison, la quantité d’eau douce est minuscule... Elle ne représente que 3 % du volume total de l’eau sur Terre ! Mais l’essentiel est gelé et contenu dans les glaciers. Pour boire, cuisiner ou nous laver, nous ne pouvons donc en utiliser qu’une toute petite partie. L’eau douce est en plus répartie très inégalement dans le monde et les habitants n’y ont pas tous accès de la même manière.
LE LAC BAÏKAL EN DANGER Surnommé « la perle de Sibérie », le lac Baïkal est le plus vieux et le plus grand réservoir d’eau douce liquide de la planète. Mais pendant 50 ans, une usine de papier a rejeté des produits chimiques dans le lac, alors que les villes des alentours continuent d’y déverser leurs déchets et leurs eaux usées. Aujourd’hui, la pollution a entraîné le développement de millions d’algues vertes qui étouffent le lac et menacent les espèces végétales et animales qui y vivent. 14
Des réserves d’eau potable
D’où vient l’eau du robinet ? Celle-ci est puisée dans les nappes phréatiques sous la terre, ou dans les cours d’eau (fleuves, rivières...). Puis elle est transportée vers des usines de traitement pour la rendre potable, avant d’être distribuée dans les habitations. Mais ces installations coûtent cher et tous les habitants de la planète n’ont pas accès à l’eau potable chez eux. Aujourd’hui, 1 personne sur 5 dans le monde n’a pas d’eau à la maison, au travail ou à l’école !
Un risque de pénurie
Les quantités d’eau douce disponibles ne sont pas les mêmes partout sur Terre. Alors que neuf pays (dont les États-Unis, la Russie et le Brésil) se partagent plus de la moitié des réserves, d’autres en ont très peu. Le Koweït, la Jordanie ou encore Israël sont des pays chauds où il pleut rarement et les habitants manquent d’eau. Avec le réchauffement climatique et la multiplication des épisodes de sécheresse, cette situation pourrait s’aggraver et s’étendre à de nombreux autres pays. En 2050, plus de 5,7 milliards d’êtres humains pourraient vivre dans une région où l’eau manque au moins un mois par an ! En Casamance, au sud du Sénégal, certaines maisons disposent d’un grand bassin appelé impluvium, qui permet de récupérer l’eau de pluie et de l’utiliser pour le ménage, les animaux ou les travaux maraîchers.
Fabriquer de l’eau potable ? Les scientifiques ont trouvé des solutions techniques pour fabriquer de l’eau douce. On peut dessaler l’eau de mer en la pompant et en la filtrant pour enlever le sable et les algues, puis en la faisant passer sous pression à travers une membrane pour éliminer le sel. On peut aussi envoyer des fusées remplies de cristaux de sel dans les nuages, pour forcer la pluie à tomber. Ces deux méthodes coûteuses sont utilisées dans de nombreux pays dans le monde. Mais les scientifiques les accusent de polluer les sols et les océans.
Les usines de dessalement se multiplient dans le monde. Mais pour fabriquer un litre d’eau douce, celles-ci rejettent 1,5 litre de boue salée qui pollue les mers et les rivières.
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TA B L E D E S M AT I È R E S
UNE SEULE TERRE 2 LE CHANGEMENT CLIMATIQUE 6 SAUVER L’OCÉAN 10 PRÉSERVER LA FORÊT 12 ÉCONOMISER L’EAU DOUCE 14 PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ 16 AGIR POUR LA PLANÈTE 20
© 2020, FLEURUS ÉDITIONS 57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19 www.fleuruseditions.com Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Emmanuelle Braine Bonnaire Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche Édition : Nathalie Merluzzi Relecture : Gilles Landrieu, Adjoint au Directeur de la recherche de l’expertise et des données, et secrétariat du Conseil scientifique, de l’Agence française pour la biodiversité Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création d’Élisabeth Hébert Direction artistique : Bleuenn Auffret assistée de Julien Di Giorgio Mise en page : Graph’M Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Axelle Hosten Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la Loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. Dépôt légal : mars 2020 1re édition – N° d’édition : J20015 ISBN : 978-2-2151-7285-7 • MDS : FS72857 Achevé d’imprimer en février 2020 en Italie par L.E.G.O S.p.A. par l’intermédiaire d’Ercom
Crédits photographiques Fonds des pages : pixabay.com. Page 2 : Oiseaux mazoutés recueillis après le naufrage de l’Amoco Cadiz, au large de la Bretagne (France) © Alain Dejean / Sygma via Getty Images. Page 3 : Cheminées d’usines © Shutterstock – Jeunes manifestants pour l’écologie © Shutterstock. Page 4 : Système d’irrigation d’un champ © Shutterstock – Tiges de forage d’un puits de pétrole dans la région de Mishkino (Russie) © akg-images / Sputnik. Page 5 : Agriculteurs aspergeant de pesticides un pommier et un champ de fraises © Shutterstock – Ville de Bombay (Inde) © Shutterstock. Pages 6-7 : Élevage de vaches © Shutterstock. Page 6 : Nouvelle-Orléans après le passage de « Katrina » (États-Unis) © Shutterstock. Page 7 : Ours polaire sur un iceberg dans la baie d’Hudson (Canada) © Paul Souders / Biosphoto – Venise © Shutterstock. Pages 8-9 : Jeunes Somaliens attendant la nourriture distribuée par une association humanitaire © Giles Clarke / Getty Images. Page 8 : Bangladesh sous les eaux © Rehman Asad / Barcroft Media via Getty Images. Page 9 : Jeune manifestante © Shutterstock – Enfants éthiopiens protégés par une moustiquaire © Louise Gubb / Corbis via Getty Images. Pages 10-11 : Illustration de la chaîne alimentaire marine © Franco Tempesta (www.francotempesta.eu). Page 10 : Marée verte sur la plage du Bon Abri, à Hillion, dans la baie de Saint-Brieuc (France) © Jean-Luc Kokel / Biosphoto. Page 11 : Baliste titan s’apprêtant à mordre dans un bouchon de bouteille en plastique sous un amoncellement de déchets flottants, à Thilafushi (Maldives), image composite © Paulo de Oliveira / Biosphoto – Manchots Adélie dans la mer de Ross (Antarctique) © Samuel Blanc / Biosphoto – Coraux © Shutterstock. Page 12 : Enfants pygmées en train de chasser © Veronique Durruty / Gamma-Rapho via Getty Images. Pages 12-13 : Incendie dans la forêt amazonienne (Brésil), photo de Brasil2, Getty Images (libre de droits). Page 13 : Feuilles d’arbre sous la pluie, photo de olaser, Getty Images (libre de droits) – Enfants plantant des arbres dans le quartier de Chalco, à Mexico (Mexique) © Environmental Images / UIG / Photononstop. Pages 14-15 : Mains d’enfants sous un robinet © Riccardo Mayer / Shutterstock. Page 14 : Vue panoramique du lac Baïkal sur l’île d'Olkhon (Russie) © Shutterstock. Page 15 : Case à impluvium, maison typique de Casamance (Sénégal) © Michel Renaudeau / Gamma-Rapho via Getty Images – Centre de traitement de l'eau, photo de TerryJ / Getty Images (libre de droits). Page 16 : Reconstitution de Grand Pingouin en maquette Canada © Jean-Pierre Sylvestre / Biosphoto – Orangs-outans dans la forêt de Bornéo (Indonésie) © Katesalin Pagkaihang / Shutterstock. Page 17 : Pêcheur, photo de Monty Rakusen / Getty Images (libre de droits) – Peau de jaguar tué par un braconnier © Antoine Lorgnier / Biosphoto – Poisson-lion nageant près d’un récif à Tuamotu (Polynésie) © Yann Hubert / Biosphoto. Page 18 : Photo sous-marine du Nautile pendant la campagne NAUTINIL © Ifremer / Éric Lacoupelle – Rat-kangourou de San Quintín découvert en BasseCalifornie, au Mexique © CATERS/SIPA. Pages 18-19 : Panda © San Hoyano / Shutterstock. Page 19 : Saisie de défenses d'éléphants d’Afrique à la douane France, à l’aéroport Paris-Charles De Gaulle (France) © Cyril Ruoso / Biosphoto – Ours brun femelle et ses petits © Shutterstock. Page 20 : Île de Samsø (Danemark) et paysage du Bhoutan © Shutterstock. Page 21 : Tri des déchets et Amsterdam (Pays-Bas) © Shutterstock – Les Relais du Cœur, à Nantes (France) © Alain Le Bot / Photononstop. Page 22 : Fruits et légumes © Shutterstock – Vélo en bambou, photo de LisaBlue / iStock / Getty Images Plus (libre de droits). Page 23 : Enfants ramassant les déchets dans la forêt et mains d’enfant plantant une pousse d’arbre © Shutterstock. Couverture : Jeune pousse © Shutterstock. Vignettes : Usine © Shutterstock – Tortue marine © Paulo de Oliveira /Biosphoto – Éoliennes, tracteur et ours polaire © Shutterstock. Toutes les images à découper sont des reprises de l’intérieur sauf : Amoco Cadiz © Laurent Maous / Gamma-Rapho via Getty Images – Ours polaire sur la banquise à Larsen Sound (Canada) © Jean-Jacques Pangrazi / Biosphoto – Grande Barrière de corail © Tanya Puntti / Shutterstock – Forêt amazonienne, photo de Westend61 / Getty Images (libre de droits) – Centrale nucléaire de Tchernobyl, photo de DeSid, iStock / Getty Images Plus (libre de droits) – Militants Greenpeace à Berlin, en septembre 2019 © Monika Skolimowska / picture alliance via Getty Images.
MDS : FS72857
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