LES
PORTE-AVIONS
LES
PORTE-AVIONS T E X T E S E T I L L U S T R A T I O N S J A C Q U E S D AY A N
LES LA FOURMILIÈRE PREMIERS PAS EnLes 1903, fourmis deux Américains, d’une mêmeles colonie frèresvivent Wright, rassemblées effectuentdans le premier une seule vol réussi maison, à bord ou nid, qu’on d’un avion. appelle Très la vite, fourmilière. l’arméeLes s’intéresse espèces diffèrent à ce nouveau autant dans modeleur de transport. morphologie Laet marine leur mode envisage de vie d’utiliser que dans l’avion le choix dans lade guerre leur habitat. sur les mers, La plupart en le faisant des espèces décoller
Le premier décollage
Les Américains sont les premiers à faire décoller un avion depuis un bateau. Ils construisent à l’avant du cuirassé Birmingham (un bateau de guerre) une plate-forme inclinée en bois de 25 m de long et 7 m de large pour qu’un avion muni de roues puisse y prendre son élan et décoller. Eugene Ely, pilote d’essai, est engagé pour mener à bien cette mission le 14 novembre 1910. Les avions de cette époque sont très légers et volent à faible vitesse.
européennes à partir d’un élisent bateau. domicile Encore sur faut- la terre il ferme, aménager sous une le bateau pierre, en comme conséquence les fourmis ! noires Aprèsdes diverses jardins, tentatives ou bien hasardeuses sous un dôme d’aiguilles et quelques d’épicéa, accidents comme fatals les fourmis pour rousses les pilotes, des bois. le premier Certaines porte-avions construisent desvoit nidsledans jour.le Il est bois. muni D’autres d’uneencore, longue qui plate-forme viventoù dans les avions les forêts peuvent tropicales, décoller font leur nid à la cime et atterrir. des arbres.
Une rampe de lancement
Après les exploits d’Ely, les Anglais mettent au point une rampe de lancement au- dessus des canons d’un croiseur d’où le pilote Charles Samson s’élance avec succès le 10 janvier 1912. Il se sert d’un hydroplane équipé de flotteurs gonflables. En effet, pour se poser, l’avion doit amerrir. Il est hissé à bord du croiseur à l’aide d’une grue.
Le 14 novembre 1910, jour du premier décollage, le vent qui souffle en rafales retarde la tentative du Curtiss Pusher. Dans l’après-midi, profitant d’une accalmie, Eugene Ely prend place à bord de l’appareil (auquel on a ajouté des flotteurs), met le moteur en marche et s’élance sur la rampe de lancement. Arrivé en bout de piste, l’avion prend son envol mais il ne va pas assez vite et le biplan pique vers les flots. Prenant de la vitesse, Ely réussit à redresser l’appareil, non sans avoir touché l’eau de ses roues, et reprend de l’altitude, sous les acclamations.
La rampe de lancement permet à l’avion de ne pas quitter sa trajectoire.
Le premier appontage
Le 18 janvier 1911, Eugene Ely entreprend d’atterrir sur le cuirassé Pennsylvania. Pour l’occasion, le pont arrière du navire a été équipé d’une plate-forme de 36 m de long sur 9 m de large (à droite). En travers, on a placé 22 câbles d’acier, des brins d’arrêt, arrimés à des sacs de sable. Il faut que l’avion, qui ne dispose pas de freins, accroche l’un d’eux à l’aide d’un crochet pour s’arrêter. Ely s’arrête ainsi avec succès en 9 m. Une heure plus tard, à partir de la même plate- forme, il décolle et regagne la côte. Quelques mois après cet exploit, il trouve la mort lors d’un meeting aérien.
En cas d’échec de l’appontage, Eugene Ely s’est équipé d’une bouée faite de chambres à air de vélo gonflées.
La catapulte
Après 3 ans d’essais, les Américains mettent au point un système de catapulte qui permet de projeter un avion sur une rampe à partir du pont d’un navire pour lui faire prendre suffisamment de vitesse (voir page 12). Ce dispositif à air comprimé est monté sur le cuirassé North Carolina en 1915 et c’est Henry C. Mustin, sur l’hydravion Curtiss Flying Boat, qui effectue brillamment le décollage.
Le premier décollage à l’aide d’une catapulte
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L’Argus
LA FOURMILIÈRE
En 1916, la marine anglaise achète un paquebot en construction pour réaliser le premier véritable porte- avions : l’Argus. Le pont est équipé de brins d’arrêts. Deux ascenseurs Les fourmis d’une même vivent permettent d’accéder au hangar oùcolonie sont rangés plusieurs appareils. À l’avant, le poste de navigation rentre rassemblées dans une seule maison, ou nid, sous le pont pour permettre aux avions de circuler. qu’on appelle la fourmilière. Les espèces L’Argus est mis en service en 1918.
diffèrent autant dans leur morphologie
Ci-contre, l’Argus avec ses peintures de camouflage
lors de la Seconde Guerre en 1942 et leur mode de vie que dans lemondiale choix
de leur habitat. La plupart des espèces européennes élisent domicile sur la terre ferme, sous une pierre, comme les fourmis noires des jardins, ou bien sous un dôme d’aiguilles d’épicéa, comme les fourmis
Pour éviter un nouvel accident, on aménage en 1918 une plate-forme à l’arrière du Furious puis, en 1925, on supprime l’îlot pour construire un pont unique sur toute la longeur du navire.
rousses des bois. Certaines construisent des nids dans le bois. D’autres encore, qui vivent dans les forêts tropicales, font leur nid à la cime des arbres.
En 1917, la plate-forme du Furious, située à l’avant du croiseur, oblige les pilotes à effectuer des manœuvres périlleuses.
Un appontage acrobatique
En 1917, les Anglais effectuent des transformations sur le croiseur Furious. À la place des canons situés à l’avant du navire, ils construisent une plate- forme de 70 m de long pour le décollage et l’appontage. Le 2 août, le capitaine Dunning effectue le premier appontage à bord d’un avion Sopwith. Un véritable exploit car, pour se retrouver sur la piste, face au vent, Dunning doit contourner l’îlot (la tour de navigation au centre du bateau), ce qui l’oblige à des manœuvres périlleuses (voir schéma). Sur le pont, des marins sont chargés d’attraper l’avion et de le freiner. Dunning se noie quelques jours plus tard lors d’une nouvelle tentative.
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Remorques porte-avions
En 1918, la Royal Navy, la marine anglaise, entreprend la construction de petits bateaux munis d’une plate-forme de décollage. Ils sont remorqués par des destroyers rapides. Le 11 août, le pilote Stuart Culley prend son envol à bord d’un chasseur Sopwith-Camel pouvant décoller sur une courte distance et abat un dirigeable allemand. À la fin de la guerre, ce système est abandonné.
Un décollage périlleux
En 1924, les Français imaginent une solution originale pour faire décoller les avions. Sur le cuirassé Lorraine, ils équipent un mât en trépied d’une potence horizontale d’environ 10 m sous laquelle est installé un rail. Entraîné par son moteur à pleine puissance, l’avion glisse sous ce rail. Arrivé en bout de parcours, il effectue une descente vertigineuse. Le pilote doit alors contrôler le piqué et redresser l’appareil avant qu’il ne touche l’eau.
L’hydravion porte-avions
Pour expédier du courrier par avion vers le Canada, les États-Unis ou l’Amérique du Sud, les Anglais imaginent en 1938 le Short Mayo, un hydravion porte- avions. Le but est de couvrir plusieurs milliers de kilomètres sans escale. Le principe est simple : après avoir parcouru une certaine distance, le gros avion se sépare du petit en vol et ce dernier poursuit tout simplement sa route, jusqu’à destination !
Un sous-marin porte-avions
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les sous-marins Sen Toku japonais font office de porte-avions. Une rampe de lancement permet aux trois appareils embarqués de prendre leur envol à l’aide d’une catapulte. Ils sont armés de torpilles ou d’une bombe. Leurs ailes se replient pour rentrer dans un hangar.
TA B L E D E S M AT I È R E S
LES PREMIERS PAS 2 BATAILLES DANS LE PACIFIQUE 6 LES PORTE-AVIONS MODERNES 8 L’AVIATION EMBARQUÉE 16 UNE VILLE FLOTTANTE 18 LE GROUPE AÉRONAVAL 20 LES PORTE-AÉRONEFS 22
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