Femmes sportives

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Femmes sportives

Des athlètes en quête d’exploits et à la conquête de leur corps

Synonyme d’épanouissement, de dépassement de soi et de liberté, le sport a globalement longtemps été refusé aux femmes. Tout juste leur concédaiton à la fin du XIXe siècle un peu d’activité physique sous forme de gymnastique pour être en bonne santé et donner vie à de beaux enfants. En cause, une vision réductrice, misogyne et patriarcale* du corps féminin, qui imposait aux femmes de rester discrètes, pudiques, peu musclées et d’éviter les efforts qui mettraient en péril leur capacité à devenir mères. Cette réduction du corps féminin à sa seule fonction de reproduction a été la source de nombreux interdits et l’exclusion des femmes du marathon, jusqu’en 1971, en est un exemple frappant. Comme la marathonienne Kathrine Switzer le raconte, on lui prédisait que ses poils pousseraient et que son utérus tomberait si elle courait 40 kilomètres.

L’impudeur supposée des femmes, si elles pratiquaient un sport, a sans doute été l’un des autres verrous majeurs pour la reconnaissance du sport féminin.

Toujours suspectées d’être indécentes, puisqu’on pouvait voir leurs bras ou leurs jambes nues, les sportives pionnières ont souvent été des femmes libres, affranchies des normes. Il n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si plusieurs d’entre elles se sont distinguées durant la période des Années folles* et la première vague de féminisme*. La joueuse de tennis Suzanne Lenglen abandonne le corset et la jupe longue pour jouer plus à son aise sur le tournoi de Wimbledon en 1919, et Alice Milliat, qui a sans doute côtoyé des suffragettes*, cofonde la Fédération sportive féminine internationale en 1921.

En partie libérées de ces interdits, les sportives se sont attelées ces dernières années à repousser les records et à s’imposer dans des disciplines où l’on ne les attendait pas. Par leurs exploits, et parfois leur prise de parole, elles ont fait avancer la cause de toutes les femmes mais aussi des minorités et des personnes en situation de handicap, et prouvent que « le sport peut ainsi devenir un lieu de lutte, et un outil d’émancipation et de déconstruction des normes de genres », selon les mots de l’historienne Florys Castan-Vicente. Cet ouvrage, qui raconte les parcours de 23 athlètes, revient en premier lieu sur leurs records sportifs, leurs prouesses et leurs médailles, mais évoque aussi leurs combats pour devenir des championnes et imposer le sport féminin et le handisport dans toutes les grandes instances et événements sportifs planétaires. La parité et l’inclusivité dans le sport ont été acquis de longue lutte. Il tient à chacun de ne pas l’oublier et de porter cette flamme bien haut.

Alice MILLIAT

1884-1957

LA CRÉATRICE DES JEUX OLYMPIQUES FÉMININS

Alice Million naît le 5 mai 1884 à Nantes. Issue d’un milieu modeste, la jeune fille n’a guère accès au sport, qui reste une pratique aristocratique réservée aux femmes de l’élite. Son installation à Londres va néanmoins changer sa vision des choses car elle y découvre le football, la natation et l’aviron. Revenue en France, elle milite pour le développement des clubs sportifs féminins et se bat pour l’accès des femmes à tous les sports et aux Jeux olympiques.

àquoi rêve-t-on en 1903 lorsqu’on est une jeune femme ? Alice Million a pour sa part envie de voir du pays. Autonome et aventureuse pour l’époque, elle part s’installer à Londres, pour y être préceptrice* dans une famille aisée, et en profite pour voyager aux États-Unis et apprendre l’anglais.

Curieuse de tout et plus sportive qu’elle ne l’aurait cru, elle découvre en Angleterre des sports collectifs qui ne sont pas encore pratiqués en France par les femmes et s’initie dans des clubs féminins au football et surtout à l’aviron. Quel plaisir et quelle liberté de s’exercer dans Hyde Park ou de naviguer sur la Tamise, pense-t-elle réjouie. Pourquoi n’est-ce pas ainsi répandu en France ?

Peu de temps après son arrivée à Londres, elle fait la connaissance de Joseph Milliat et l’épouse. Mais, contrainte de revenir à Nantes suite au décès de sa mère en 1907, elle devient veuve cinq mois plus tard quand Joseph meurt à son tour.

C’est sans doute pour trouver du travail qu’Alice Milliat s’installe alors à Paris entre 1908 et 1910. Elle y devient interprète et sténographe et s’inscrit pour pratiquer l’aviron au Fémina Sport, l’un des premiers clubs féminins français. Douée et très athlétique, elle remporte en 1922, le brevet Audax rameur après avoir parcouru 80 kilomètres sur la Seine en moins de 12 heures.

Vraisemblablement influencée par les féministes anglaises et choquée de voir des hommes diriger les instances sportives féminines, Alice décide de militer pour l’accès des femmes à tous les sports. Hormis la gymnastique et la natation qui participent selon la vision masculine à la beauté et à la santé du corps, il n’est pas jugé convenable pour une femme de courir, de transpirer dans la société patriarcale française de l’époque, et la jeune femme va s’attaquer à ces stéréotypes. Est-ce normal que seules 22 femmes aient pu participer face à 997 hommes aux Jeux olympiques de Paris en 1900 ?

Devenue présidente du Fémina Sport en 1915, elle ouvre son club au football féminin, au basket-ball et à la barrette (sorte de rugby pour les femmes), puis va s’engager pour la reconnaissance du sport féminin dans des compétitions nationales et internationales en devenant présidente de la Fédération des sociétés féminines et sportives de France (FSFSF) en 1919.

La guerre de 1914-1918, qui a conduit les femmes à travailler à l’usine et à s’émanciper, a eu des conséquences sur les pratiques sportives des femmes, et il est temps, pense Alice, que les meilleures sportives puissent être reconnues lors de compétitions prestigieuses. Elle demande ainsi au Comité international olympique (CIO) d’introduire des épreuves féminines d’athlétisme aux JO de 1920 à Anvers, mais se heurte au non catégorique du baron Pierre de Coubertin, qui dirige le CIO depuis 1896.

– Impratique, inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter incorrecte, telle serait à notre avis cette demi-Olympiade féminine, a-t-il déjà martelé en 1912.

Dès lors, il ne reste plus à Alice qu’à se démener sans l’aide de dirigeants rétrogrades et sexistes. Résolue, elle prend la tête de la Fédération sportive féminine internationale, créée en 1921, et décide d’organiser les premiers Jeux olympiques féminins. Le 20 août 1922, elle proclame ouverts, devant 20 000 spectateurs réunis au stade Pershing de Vincennes, les premiers Jeux mondiaux féminins, et va se réjouir durant trois jours des exploits de 77 sportives venues des États-Unis, de Suisse d’Angleterre, d’Espagne et de Tchécoslovaquie.

La compétition qui comporte 11 épreuves d’athlétisme sera un grand succès mais, en dépit de trois autres éditions des Jeux mondiaux féminins en 1926, 1930 et 1934, Alice Milliat n’arrivera pas réellement à faire changer les mentalités sur le sport féminin. Elle verra même son combat reculer, avec la montée des nationalismes et la Seconde Guerre mondiale, et mourra en 1957 dans l’anonymat le plus complet.

Longtemps oubliée, Alice Milliat est redevenue une figure tutélaire pour toutes les sportives, et la fondation Alice Milliat, créée en 2016, est la première fondation dédiée au sport féminin, en Europe. Le 8 mars 2021, a été inaugurée une statue à l’effigie d’Alice Milliat, qui trône désormais à la Maison du sport français, aux côtés de celle de Pierre de Coubertin. Juste retour des choses !

Kathrine SWITZER

NÉE EN 1947

LA PREMIÈRE MARATHONIENNE OFFICIELLE

Kathrine Virginia Switzer naît le 5 janvier 1947 à Amberg en Allemagne. Revenue dans son enfance aux États-Unis, elle s’inscrit plus tard à l’université de Syracuse, dans l’État de New York, pour y suivre des études de journalisme. Sportive et endurante, elle pratique le cross-country* avec des étudiants – car il n’existe pas d’équipe féminine – et décide en 1967 de s’inscrire au prestigieux marathon de Boston, malgré tous les préjugés sexistes. Sa course mythique va ouvrir la voie à toutes les coureuses de fond.

En 1966, Roberta Gibb ose l’impensable. Surgie d’un buisson dans lequel elle s’était cachée, la jeune femme participe au marathon de Boston de manière non-officielle et parcourt la majorité des kilomètres de l’épreuve, prouvant que « le sexe faible » peut tout à fait supporter ce que les hommes endurent. Pour Kathrine Switzer qui pratique le cross-country*, c’est une révélation.

– Je participerai au marathon de Boston, l’année prochaine ! se jure-t-elle.

Face à sa détermination, les mises en garde vont bon train.

– Les gens me disaient : « Si tu cours, tes jambes vont s’épaissir, les poils vont pousser sur ta poitrine, tu vas devenir un homme, tu ne pourras ni te marier ni avoir d’enfant », raconte-t-elle dans le film Free to run . Mais qu’importe.

Prête à tout pour réussir cette course mythique de 42,195 kilomètres, Kathrine convainc Arnie Briggs, l’entraîneur du club de cross-country* de son université, de la prendre sous son aile. Malgré ses réticences et le conservatisme de la fédération d’athlétisme américaine, qui interdit la course sur route aux femmes, Arnie accepte et devient son meilleur allié.

Il faut dire que la jeune femme est douée et court depuis qu’elle est au collège. Rompue à la course de fond, elle peut tenir des kilomètres durant et réalise même lors d’un entraînement en mars 1967 une course de presque 48 kilomètres. Mais Arnie a mis une condition : Kathrine doit participer officiellement à ce marathon en s’inscrivant, comme c’est la règle. La jeune femme de 20 ans imagine alors un stratagème. Reprenant l’idée d’un écrivain qu’elle admire, J. D. Salinger, elle inscrit les deux initiales de ses prénoms, suivis de son nom, et obtient le dossard 261 pour K. V. Switzer.

Le 19 avril 1967, elle s’élance dans la course aux côtés d’Arnie et de son petit ami Tom Miller et foule les six premiers kilomètres sans être inquiétée, avant d’entendre le véhicule des journalistes derrière elle et de voir l’organisateur de la course, Jock Semple, surgir en hurlant : – Tire-toi de ma course et donne-moi ce numéro !

Kathrine a peur, d’autant que Jock Semple, humilié l’année précédente par la présence de Roberta Gibb, l’attrape violemment par le sweat-shirt pour l’arrêter et lui enlever son dossard. Tout se passe sous les yeux des journalistes. Des photographes qui ne perdent pas une miette de la scène, immortalisent l’instant : Arnie tente de s’interposer quand Tom Miller intervient et donne un grand coup d’épaule à l’organisateur qui est éjecté sur le bas-côté.

– En une fraction de seconde, je me suis demandé : est-ce que je dois quitter la course ?

Les journalistes me posaient des questions très agressives : « Vous essayez de prouver quoi ? Vous êtes une suffragette ? Vous êtes une militante ? » Je me disais en moi-même : « Je veux juste courir ». Et j’ai tout de suite pensé que si je ne terminais pas la course, tout le monde dirait que les femmes ne sont pas capables de courir un marathon. Il fallait que je termine.

Kilomètre après kilomètre, Kathrine reste donc dans sa course et finit son premier marathon de Boston en 4 heures et 20 minutes. Mais radiée par la fédération d’athlétisme américaine, elle prend surtout conscience de la portée de son geste et de la discrimination dont toutes les femmes sont l’objet, puisqu’on leur interdit encore les courses officielles de plus de 800 m.

Grâce aux photographies, sa course devient un mythe et le jeune marathon de New York est ouvert aux femmes, dès sa 2 e édition, en 1971. En 1972, Kathrine peut participer officiellement au marathon de Boston et, immense victoire pour toutes les femmes, le marathon féminin est enfin ajouté aux épreuves des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984.

Coureuse émérite, Kathrine Switzer a remporté le marathon de New York en 1974. Elle est aussi arrivée 2 e au marathon de Boston en 1975, avec un temps remarquable de 2 heures 51 minutes. Défenseuse inlassable de la liberté de courir, elle a fondé en 2016 l’association « 261 Fearless » pour créer des clubs de course à pied féminine partout dans le monde.

Marie-Amélie LE FUR

NÉE EN 1988

UNE ATHLÈTE ENGAGÉE POUR L’INCLUSION DANS LE SPORT

Marie-Amélie Le Fur naît à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, le 26 septembre 1988. Vive et sportive, elle pratique l’athlétisme depuis l’âge de 6 ans quand un terrible accident de scooter la prive à 15 ans d’une de ses jambes. Déterminée à continuer le sport, la jeune fille reprend la course avec une prothèse et va devenir l’une des plus grandes championnes paralympiques françaises d’athlétisme.

-Comme handicapée, on ne répond plus à la norme, on doit affronter des regards différents. […] Le sport est un vecteur de confiance en soi.

C’est pour ne pas sombrer dans l’isolement et rebondir que Marie-Amélie Le Fur reprend seulement quatre mois après son accident la course dans un club d’athlétisme. Le sport a toujours été sa passion pour lâcher prise, se dépasser et rencontrer les autres. Si son destin a basculé, elle sait qu’elle peut trouver dans l’athlétisme les ressources pour affronter sa nouvelle vie et se réapproprier son corps. Entourée de ses parents, de ses coachs et d’une prothésiste qui l’écoute beaucoup pour la mise au point d’une prothèse de jambe performante, Marie-Amélie reprend confiance en elle et remporte, dès 2006, aux Championnats du monde d’athlétisme handisport, trois médailles d’argent aux 100 m, 200 m et saut en longueur dans la catégorie T44*. Déçue de ne remporter que l’argent au 100 m des Jeux paralympiques de Pékin, en 2008, Marie-Amélie s’entraîne ardemment et décroche enfin l’or au 100 m des Jeux de Londres en 13 secondes 27. C’est une consécration, une joie inoubliable, mais cette performance est loin d’être la seule victoire de sa carrière car elle décroche à nouveau, aux Jeux de Rio en 2016, deux médailles d’or, l’une en saut en longueur en battant à l’époque le record du monde établi à 5,83 m, et une seconde sur 400 m en battant également le record du monde. Afin de se consacrer à sa famille et de militer pour une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap dans le sport, Marie-Amélie Le Fur a mis fin à sa carrière de haut niveau en 2021, après avoir établi un nouveau record du monde en saut en longueur (6,14 m) en février 2021 et remporté la médaille d’argent dans cette discipline aux Jeux de Tokyo.

En 2018, Marie-Amélie Le Fur est devenue à 30 ans la présidente du Comité Paralympique et Sportif Français pour faire entrer le sport dans la vie des personnes en situation de handicap et préparer au mieux les Jeux Paralympiques de Paris 2024.

Yusra MARDINI

NÉE EN 1998

LA NAGEUSE PORTE-PAROLE DE TOUS LES RÉFUGIÉS

Yusra Mardini voit le jour le 5 mars 1998 à Damas en Syrie. Initiée par son père, nageur et coach sportif, Yusra découvre dès son plus jeune âge la natation avec sa sœur Sara, de trois ans son aînée, et se jure bientôt de devenir une championne olympique pour défendre les couleurs de la Syrie. La guerre civile qui éclate dans son pays en 2011 va la contraindre à fuir vers l’Europe mais son courage et sa détermination vont faire d’elle une héroïne incroyable et une voix pour tous les exilés.

-Je n’ai jamais choisi de devenir nageuse mais, à compter de ce jour, je suis mordue. J’ai l’ambition chevillée au corps. Je marcherai dans les traces de Phelps jusqu’au sommet. Jusqu’aux Jeux olympiques. Jusqu’à l’or. Même si je dois y laisser la vie.

À 6 ans, Yusra regarde à la télévision le champion américain de natation Michael Phelps gagner la finale du 100 m papillon, aux Jeux olympiques d’Athènes, et a la révélation de sa vie : c’est décidé, elle sera une championne de natation ! Dès lors, peu importe les entraînements draconiens de son père, la douleur, les heures passées dans l’eau, elle veut devenir la meilleure nageuse de son pays.

Son ambition la pousse et elle concourt dès ses 12 ans dans des compétitions nationales puis internationales, comme les Championnats du monde d’Istanbul auxquels elle participera en 2012. Sa carrière est promise à un bel avenir mais une guerre civile meurtrière éclate en Syrie, suite aux mouvements du printemps arabe*. Yusra et Sara continuent, malgré les bombes, à s’entraîner coûte que coûte. Mais un jour de 2015 où Yusra est en train de nager, un obus tombe sans exploser dans la piscine et finit de l’horrifier. Aucun avenir n’est possible dans leur pays dévoré par la guerre.

Conscientes du danger qui les guette, les deux sœurs décident, la mort dans l’âme, de quitter Damas et échafaudent un plan pour rejoindre l’Allemagne, où Sara connaît une amie. Leur itinéraire les conduit d’abord en Turquie où elles doivent embarquer sur un petit bateau de fortune pour rejoindre l’île grecque de Lesbos, et donc l’Europe. Mais 15 minutes à peine après être montées à bord, avec plus de vingt personnes – dont des enfants en bas âge –, le petit moteur du bateau crachote et s’arrête. Les vagues de la mer Égée se dressent, menaçantes, et l’embarcation trop chargée, prend l’eau et risque de chavirer à chaque instant. C’est alors que les deux sœurs décident de forcer le destin.

– Nous sommes des nageuses, nous pouvons guider le bateau ! décrète Sara.

Tandis qu’elle saute à l’eau pour alléger l’embarcation et la diriger face aux vagues, Yusra la suit et se met à nager et à battre des jambes avec l’énergie du désespoir. Durant trois heures, les deux sœurs, accompagnées de deux hommes volontaires, vont lutter contre la mer, nager jusqu’au bout de leurs forces pour maintenir le canot à flot, et ainsi sauver leur vie et celle de leurs compagnons de voyage.

Cet exploit, nul chronomètre, nulle médaille, ne le mesurera jamais mais les sœurs Mardini entrent ce jour d’août 2015 dans la légende des plus grandes sportives.

Parvenues après bien des risques et périls à Berlin, les deux sœurs prennent des voies différentes. Sara, marquée par leur traversée, décide de s’engager dans une association pour aider les réfugiés en Grèce, tandis que Yusra reprend la natation.

Accueillie et coachée par Sven Spannekrebs, la jeune fille reprend confiance en elle et retrouve le goût de la compétition, mais ses temps en nage papillon ou nage libre ne lui permettent pas d’espérer concourir aux Jeux olympiques comme elle se l’était toujours juré.

Son exil forcé et son courage en mer, repris dans plusieurs médias, vont néanmoins attirer l’attention du président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach. Ce dernier décide, en juin 2016, de créer une équipe olympique de réfugiés pour y accueillir dix jeunes sportifs prometteurs, brisés dans leur élan par la guerre ou la famine. Sélectionnée et oratrice de talent, Yusra va devenir presque malgré elle la représentante de cette équipe et porter haut la voix de tous les athlètes réfugiés. Elle réalise son rêve le plus fou et participe en juillet 2016 aux Jeux olympiques de Rio. Ses performances ne lui permettront pas d’accéder aux demi-finales en nage papillon, mais la jeune Syrienne découvre, la tête haute, qu’elle peut devenir pour tous les réfugiés un symbole d’espoir et porter leur voix.

Yusra Mardini est devenue en avril 2017 la plus jeune ambassadrice de bonne volonté pour le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU. En 2019 est paru son ouvrage Butterfly qui rend compte de son parcours jusqu’aux Jeux olympiques. Cette histoire émouvante a été portée en film sur Netflix sous le titre Les nageuses . Depuis, elle défend inlassablement l’accueil des réfugiés.

Femmes sportives

Serena Williams, Megan Rapinoe, Nadia Comaneci, Marie-Amélie Le Fur... Autant de sportives émérites qui ont brigué les premières places des podiums !

Pionnières du sport féminin, femmes libres et courageuses, championnes olympiques, athlètes paralympiques...

Découvre 23 portraits de femmes sportives qui nous ont fait rêver et ont su s’imposer au plus haut niveau !

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