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ISBN : 9782317014888 MDS : 63346 N° d’édition : A16112 Édition n°1 Dépôt légal : octobre 2016 Imprimé en Chine par Toppan Leefung © 2016 Mango

DIRECTION ÉDITORIALE

Anne la Fay ÉDITION

Elise Marcantoni DIRECTION ARTISTIQUE

Julie Mathieu et Emmanuel Perrin-Houdon CONCEPTION ET RÉALISATION

Emmanuel Perrin-Houdon CORRECTION

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation strictement réservés pour tous pays.

Améline Néreaud

www.mangoeditions.com

Gwendoline da Rocha et Thierry Dubus

FABRICATION




UN AERIAL – OU AIR – EST UNE FIGURE… EN L’AIR ! IL S’AGIT D’UN SAUT HABITUELLEMENT EFFECTUÉ EN ATTRAPANT SON SKATE AVEC UNE MAIN, QUI SE DÉVELOPPE ET SE DÉCLINE SUR LA VERT (RAMPE*). L’AUTEUR DU PREMIER AERIAL, UN FRONTSIDE AIR, EST TONY ALVA DANS LE DOG BOWL DE 1977.

Les * vous indiquent qu’une page est consacrée à ce thème dans le livre.

Le frontside air est la figure de base : il consiste en un demi-tour en l’air face au coping, skate sous les pieds généralement tenu avec la main. L’aerial se décline en de nombreuses figures : les rotations, jusqu’à trois tours sur soi-même (1 080°) ou tête en bas, comme le très populaire McTwist inventé par Mike McGill en 1984 (540 invert, mute) ; les grabs, tail grab (planche tenue par le tail), nose grab (par le nose), melancholy ou mellon (main avant qui grabe le côté talon) et mute (main avant, côté orteils). Un backside air Indy est un demi-tour dos au coping avec la main arrière qui agrippe le skate côté orteils. Le Christ air, inventé par Christian Hosoi – bras en croix pendant le saut, en tenant la planche dans une main – et le Madonna de son rival Tony Hawk, (il fait un demi-tour en tenant son skate par le nose, pied arrière dans le vide et claque son tail sur le coping en descendant) sont des figures spectaculaires ! Pendant un aerial, on peut aussi faire des flips* et les combiner avec un grab (kickflip indy, par exemple). Certaines compétitions proposent des épreuves de big air* sur méga-rampes, où les sauts énormes ressemblent à ceux que l’on pratique en snowboard*. Le ollie* a permis d’adapter ces tricks hors de la courbe, en flat, au-dessus d’un gap ou de marches d’escalier.



RELEVANT AUTANT DE L’ACROBATIE ET DE L’ÉQUILIBRISME QUE DU JONGLAGE, LE SKATE EST AUSSI UNE ACTIVITÉ SPORTIVE. LES PRATIQUANTS S’AFFRONTENT LORS DE COMPÉTITIONS QUE L’ON DÉSIGNE PAR LE MOT ANGLAIS CONTEST.

Le premier a lieu en 1963. On y trouve du freestyle* et du slalom. Quand les Z-boys débarquent à Del Mar en 1975 avec leurs figures inconnues et leur style de surfeurs, ils ne remportent pas le contest, mais l’enthousiasme immédiat du public. Ensuite, les compétitions ont lieu dans des skateparks*. Les épreuves sont le bowl*, le street* et la rampe*, comme à Munich où a lieu de 1982 à 2005 le Munster Monster Mastership. En 1994, la compétition de sports extrêmes X-Games débarque sur les écrans et le skate y est représenté. C’est lors de l’édition de 1999 que Tony Hawk rentre le premier 900 ° (2 tours et demi) sur la rampe*. Aujourd’hui, les épreuves phares sont le street* et le bowl* et les skateurs sont spécialisés dans l’une ou l’autre. La Street League Skateboarding, série de contests du type show à l’américaine, attire, grâce à ses énormes primes à gagner, l’élite du street* international. Le skate semble y être devenu un sport comme un autre, prêt pour les JO… Dans un autre esprit, Les Battles at the Berrics reprennent la vieille formule du Game of S.K.A.T.E., que tout skateur a pratiqué avec ses copains ou sur les spots*. C’est un duel : le premier à obtenir toutes les lettres du mot SKATE (ou OUT, ou HORSE) a perdu. Un premier participant réalise un trick que le second doit réussir à son tour. S’il échoue, il prend une lettre et ainsi de suite. Les règles varient ensuite selon les spots* et le niveau des joueurs.



LE « FISHEYE » S’EST TRÈS VITE IMPOSÉ DANS LES VIDÉOS* ET LES PHOTOS DE SKATEBOARD. EN SAISISSANT DES IMAGES À 180°, CET OBJECTIF TRÈS GRAND-ANGLE PERMET DE CAPTER LE SKATEUR EN GROS PLAN SUR L’ENSEMBLE DE SON ENVIRONNEMENT. AINSI, ON A DANS LE MÊME TEMPS L’ENDROIT D’OÙ IL VIENT ET CELUI OÙ IL VA.

Les images prises au fisheye sont reconnaissables par la forte distorsion des lignes droites qui contournent le centre de l’image, ainsi que par l’effet de grossissement de ce qui se trouve en son centre – dans le cas qui nous intéresse, le skateur et son obstacle. Aussi peut-on reprocher à cet objectif d’exagérer les dimensions d’un obstacle et de tricher en quelque sorte. Toutefois, il est fort utile pour obtenir une vision élargie de l’action du skateur. Le spectateur peut décoder et comprendre plus facilement la figure. Le caméraman peut filmer de très près un skateur qui effectue plusieurs tricks à la suite le long d’un parcours (on appelle ça « une ligne »), sans en rater une miette. Dans un bowl*, les photos au fisheye soulignent la courbure en plaçant le skateur bien au centre de l’image. Les vues prises à l’aide de ce type d’objectif sont impressionnantes, mais pas toujours très esthétiques. Il vaut donc mieux les alterner avec des photos ou des séquences joliment cadrées à l’aide d’un modèle plus standard ou même, d’un téléobjectif ; celui-ci permet de détacher le skateur du décor environnant en jouant avec la profondeur de champ et donc, avec le flou.



LE FLIP EST UNE AUTRE INVENTION DE RODNEY MULLEN. BIEN QU’INCONTOURNABLE, CETTE FIGURE N’EN EST PAS MOINS DIFFICILE À MAÎTRISER : IL S’AGIT DE FAIRE TOURNER SA PLANCHE SUR UN AXE LONGITUDINAL. POUR UN GOOFY, LE KICKFLIP LA FAIT TOURNER DE GAUCHE À DROITE ET LE HEELFLIP DANS L’AUTRE SENS. POUR UN REGULAR, C’EST L’INVERSE.

Avant de se lancer dans ce genre de figure, il est nécessaire de maîtriser le ollie* et de préférence, de s’entraîner au ollie* 180 et au pop shovit. Pour exécuter un kickflip, il faut taper un ollie* bien haut pour que la planche ait le temps de tourner, pied arrière sur le tail, l’autre derrière les vis du truck* avant. Pendant la phase montante, le pied de devant glisse vers le bord de la planche et le petit orteil enclenche la rotation. Puis on retire ses jambes. La rotation terminée, on attrape la board* avec les pieds (pied arrière en premier) et on retombe sur les vis des trucks*. Les genoux se plient pour amortir le choc, baisser le centre de gravité et assurer la stabilité. Pendant toute la figure, les épaules doivent rester bien horizontales pour maintenir l’équilibre et garder la planche sous les pieds. Pour le heelflip, c’est le talon du pied avant – dont on laissera les orteils dépasser légèrement du skate – qui pousse sur la planche pour lancer la rotation dans le sens inverse du kickflip. Ces deux figures peuvent se combiner avec des rotations horizontales de la planche ou du skateur avec sa planche. Il existe ainsi de nombreuses variantes de flip* : flip front, hard flip, varial flip, 3,6 flip, etc.


1. Heelflip 2. KickFlip 3. Ollie


EN OBSERVANT LES CHAUSSURES D’UN SKATEUR, ON APPREND PAS MAL DE TRUCS SUR LUI – ET PAS SEULEMENT SUR SES GOÛTS VESTIMENTAIRES ! L’USURE, LES POINTS DE FROTTEMENT ET LE TYPE DE BASKETS QU’IL PORTE RÉVÈLENT S’IL EST GOOFY OU REGULAR, MAIS AUSSI SON NIVEAU, LES FIGURES QU’IL TRAVAILLE OU ENCORE, S’IL SKATE EN SWITCH.

Les shoes de skate ne sont pas réservées aux skateurs. Elles se sont fondues dans le vaste monde de la sneaker de tous les jours. Pourtant, elles sont dotées de réelles particularités qui répondent à des contraintes techniques. On les reconnaîtra donc à leur semelle plate, un peu épaisse (pas trop), à leur talon assez souple pour amortir les coups, ainsi qu’aux épaisseurs de toile et aux coutures renforcées aux endroits qui frottent le plus le grip. À la fin des années 80, les chaussures montantes laissent la place aux modèles bas, plus adaptés au street*. Les skateurs découpent le haut de leurs shoes pour libérer leurs chevilles et peaufiner leurs flips*. La Half Cab de Vans®* sort en 1992 pour répondre à cette nouvelle demande. La première « signature shoes » est imaginée par Etnies® (marque portée par le freestyler français P.A. Senizergues) en 1988 pour Natas Kaupas. La Half Cab et la Es Koston 1 sont cultes et ont connu un très gros succès. D’autres modèles de chaussures de sport ont usé leurs semelles sur du grip : la Jordan, la Clyde ou la Gazelle, par exemple. Depuis quelques années, Nike Skateboarding® est un acteur important du marché, sponsorisant des stars comme Nyjah Huston ou Luan Oliveira.


Love Park (JFK Plaza) Philadelphie, Pennsylvanie, USA.


UN SPOT DÉSIGNE UN LIEU IDÉAL POUR LE SKATEBOARD. CE MOT ISSU DU SURF* S’EST ÉTENDU À TOUTES LES PRATIQUES SPORTIVES UTILISANT L’ENVIRONNEMENT EXISTANT COMME TERRAIN D’ACTIVITÉ.

Depuis les cours d’école de Santa Monica, skatées dans les années 70, la pratique et le matériel ont beaucoup évolué. L’invention du ollie* et le développement du street* ont transformé toute la ville en terrain de jeu. Mais alors, comment reconnaître un bon spot ? Une surface lisse, du béton, des marches, un muret ou une pente, des bancs* et ça y est ! On prendra aussi en compte la tolérance du voisinage, l’absence de surveillance trop stricte ou encore, la proximité d’une épicerie ou d’un shop*. Sur un bon spot, on peut trouver du monde jour et nuit. Certains, très célèbres, ont connu plusieurs générations de skateurs – citons le Love Park à Philadelphie, par exemple, l’Embarcadero à San Francisco, le Macba à Barcelone* ou encore, le Dôme à Paris. Les vidéos* et les photos, abondantes sur ces spots, sont autant de témoignages de l’évolution du skate et du niveau des skateurs, sur les mêmes ledges, les mêmes gaps, les mêmes handrails. Mais les spots ne sont pas éternels. Le Love Park n’existe plus, Bercy a disparu, le Dôme est usé par des années de skate. Quand certains disparaissent, d’autres apparaissent. L’œil du skateur est légèrement influencé… Sans cesse à l’affût, où qu’il se trouve, tout ce qu’il voit se transforme en spot potentiel : Tiens, un banc* ! Oh, la jolie courbe ! Ouah, ces marches sur cette place toute lisse !…


Pour être un skateur, il ne faut pas seulement savoir se mettre debout sur une planche à roulettes. Le skate est également au cœur d’une culture passionnante : des lieux mythiques, des stars, des marques emblématiques mais aussi de la musique, des vêtements et des films. Découvrez les 50 incontournables de la culture skate décryptés et illustrés par deux passionnés.

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