Chroniques du Chat

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Chroniques du

C

a t h

La grande  histoire des chats de l’Antiquité à nos jours


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Introduction p.

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Les chats étaient là bien avant nous p. Le chat prince de l’Antiquité p.

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Les années sombres du Moyen Âge p.

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La Renaissance p.

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Le xixe, siècle des chats p.

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Chats du bout du monde p.

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Le chat moderne p.


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Intr

duction

Plus de 600 millions de chats vivent sur notre planète, dont au moins 1 million en France. C’est l’animal de compagnie le plus répandu et le plus apprécié au monde. Quelle que soit la couleur de peau, la langue, le pays de leurs maîtres, tous les chats ronronnent et miaulent dans leur langue commune, faite de séduction, de mystère, de douceur et de connivence avec les humains.

Un peu d’étymologie Le mot « chat » est apparu au xii e siècle, venant du latin cattus qui désignait à l’épo­ que le chat domestique, tandis que le chat sauvage s’appelait felis. En grec, le chat se nommait ailuros, qui a donné « ailurophobe » – qui a la phobie des chats –, ou « ailuro­ phile » – ami des chats. En anglais on dit cat, en allemand Katze, en espagnol gato, en italien gatto, en japonais neko, en can­ tonais Maow. En français courant, le chat est aussi un matou, un minet, un minou, venu du mot gallo-romain mine, un mistigri, et en argot un greffier. Dans ce livre, vous lirez leur histoire, vous apprécierez l’intelligence avec laquelle les chats ont survécu aux pires époques, vous admirerez l’indépendance et la malice de ces animaux qui ont su paraître si doux tout en restant des félins aux talents incroyables.

Vous comprendrez comment le puis­s ant animal sauvage de la préhistoire a pu se fondre dans le chaton qu’on ne peut s’em­ pêcher d’adorer aujourd’hui. Vous aimerez toutes les anecdotes racon­ tées au fil des pages, qui vous révéleront bien des secrets et qui rendront votre ani­ mal favori plus attachant encore. Et surtout, vous découvrirez que votre chat a une bien plus longue et plus ancienne his­ toire que vous ne l’imaginiez… Apprivoisé par l’homme des cavernes voilà 7 millions d’années, il a traversé déserts et mers pour deve­nir une divinité de l’Égypte antique, a connu l’Empire romain, l’obscurantisme du Moyen Âge, des épidémies de peste, des guerres… pour enfin arriver jusque chez vous. Et puis en lisant ce livre, vous vous poserez l’inévitable question : « De l’homme ou du chat, qui a domestiqué l’autre ? »…

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UN CHAT GARANT DE LA PAIX

Sous le règne de Cléopâtre, les rapports déjà tendus entre Romains et Égyptiens se détériorèrent pendant des mois parce qu’un soldat romain avait accidentellement écrasé un chat avec son char. La population, outrée, se jeta sur lui pour le lyncher et il fut sauvé in extremis par une patrouille. À cette époque, toute brutalité envers un chat était passible de lourdes condamnations. Insulter un chat était déjà un délit.

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Des fêtes mémorables Chaque année, son culte donnait lieu à des fêtes considérables dans sa ville de Bubas­ tis et des centaines de milliers de per­ sonnes s’y rendaient pour la célébrer, ce qui devait composer un incroyable cortège fluvial car c’était la seule voie d’accès à cette ville. La fête de Bastet était une des plus attendues du calendrier. Tout le monde s’y retrouvait, riches, pauvres, digni­taires, prêtres ou paysans. Hérodote raconte cette longue procession d’esquifs se pressant sur le fleuve pour atteindre le magnifique temple de granit rouge de la déesse, où tous se retrouvaient pour partager chants et libations : « Hommes et femmes ensemble arrivent en bateaux, sur des embarcations surchar­ gées. Pendant le voyage, les femmes font de la musique avec des claquettes de bois et de métal, les hommes jouent de la flûte, chantent et frappent dans leurs mains. Lorsqu’ils croisent une cité le long du fleuve, ils accostent et continuent leurs jeux. Cer­ taines femmes provoquent les femmes du lieu et leur lancent des insultes en agitant leurs robes en tous sens. Au terme de leur voyage tous et toutes se rassemblent et célèbrent la fête par des sacrifices ; enfin l’on boit à cette occasion plus de vin que durant tout le reste de l’année. » Hérodote, le plus grand historien de la Grèce antique, racontait que beaucoup apportaient les cadavres de leurs chats pour les embaumer et les enterrer sur place, dans des urnes sacrées. Il précisait qu’il y avait parfois plus de 700 000 fidèles qui se pressaient là, lors de grandioses fes­ tivités qu’il décrivit avec tant de superlatifs que ses lecteurs, pendant des siècles, prirent son récit pour une invention pure et simple, au mieux une allégorie.

Ci-contre Tête de la déesse Bastet en marbre incrusté d’or, avec des yeux en ambre (Carlsberg Glyptotek. Museum, Danemark). Page de droite Statue en bois peint de la déesse Bastet (Archeological Museum, Istanbul).


CHATS SAUVAGES ÉGYPTIENS

Tandis que les chats venus avec les hommes de Mésopotamie et du Proche-Orient commençaient à s’acclimater aux rives du Nil, ils ont côtoyé quelques cousins, sauvages et peu enclins à la domestication – même si au cours des siècles, de nombreux croisements avec des chats intégrés au paysage et aux coutumes humaines réduisirent leur sauvagerie. Les trois principales familles de chats sauvages sont :

LE CHAT AFRICAIN (Felis silvestris libyca) ou chat ganté (à cause des extrémités plus sombres de ses pattes), que l’on trouve dans toute l’Afrique sauf au Sahara. De petite taille, il pèse de 3 à 7 kg et présente une morphologie comparable aux chats abyssins. Les chats vivant en forêt ont un pelage plus sombre que les habitués des zones désertiques, au poil plus clair. Chasseur nocturne, le chat africain se protège de la chaleur du jour dans des terriers ou dans les branches des arbres. LE CHAT DES MARÉCAGES (Felis chaus) vit dans les zones humides ; il est un peu plus grand, pesant entre 10 et 15 kg. Doté d’un museau long et fin, il a une queue annelée et son pelage est d’un brun rougeâtre, marqué de bandes noires sur les pattes antérieures. LE CHAT SERVAL (Felis serval) est originaire de Nubie et on peut le rencontrer du sud du Sahara à l’Afrique australe. Un peu plus gros que ses deux cousins, il est pourtant très élancé et très rapide, doté de longues et hautes pattes. Il a une petite tête fine, de grandes oreilles, de grands yeux, et un pelage reconnaissable : tacheté et strié d’un brun fauve qui rappelle de plus gros félins, son pelage devient clair sous son corps. Vivant dans la savane, c’est un grand chasseur nocturne. Chroniques du chat

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TOUS LES HÉRÉTIQUES AIMENT LES CHATS NOIRS C’est en tout cas ce que l’histoire du Moyen Âge nous montre : D’après le théologien du xiie siècle Alain de Lille, les Cathares adoraient un gros chat noir, c’est-à-dire le diable déguisé, et lui baisaient le posté­ rieur. Le Gallois Walter Map, à la même époque, accusait une autre secte hérétique, les Publicani d’Angleterre, d’horreurs semblables. Les hérétiques vaudois furent eux aussi soupçonnés des mêmes pratiques, et enfin les Templiers furent accusés, lors de leur terrible procès de 1309, d’un commerce diabolique avec un chat noir.

PROVERBES FÉLINS Dès le Moyen Âge, les chats prêtèrent leurs comportements aux proverbes populaires. Ainsi un auteur anglais du xive siècle rapporte le dicton suivant : « comme un chat qui voudrait attraper un poisson dans la rivière sans se mouiller les pattes », pour décrire de façon imagée quelqu’un qui a envie de quelque chose mais qui n’a pas le courage de se « mouiller » pour le faire.

Ci-dessous Sorcière chevauchant un chat volant (illustration d’Arthur Rackham pour Les contes de Grimm, 1925). Page de droite Chauve-souris à tête de chat, gravure de Athanasius Kircher en 1667.


FEMMES FÉLINES

La littérature médiévale regorge de récits de femmes se transformant en chattes. Gervais de Tilbury, clerc et écrivain anglais du xiie siècle, raconte l’histoire de femmes blessées alors qu’elles avaient pris forme féline, et qui se retrouvaient marquées des mêmes blessures lorsqu’elles reprenaient forme humaine.

La haine

du chat reflète un esprit laid, stupide, rustre, fanatique. Il ne peut y avoir de compromis avec cet esprit laid. William Burroughs (1914-1997)

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L’homme est

civilisé dans la mesure où il comprend le chat. George Bernard Shaw (1856-1950)




Le romantisme du chat Enfin, c’est le mouvement roman­­tique qui remet le chat au premier plan de l’inspira­ tion artistique : Le Romantisme, mouvement culturel apparu en Angleterre et en Alle­ magne, se dif­fuse à travers toute l’Europe jusqu’aux années 1850. Il touche tous les arts, la littérature, la pein­ture, la sculpture, la musi­que et s’impose comme un courant, un mode de pensée dans la société bour­ geoise. Il se carac­térise par la volonté d’ex­ plorer toutes les possibilités de l’art afin d’exprimer les états d’âme, et veut imposer le sentiment contre la raison. Les artistes romanti­ques exaltent dans leurs œuvres la dimension fantastique des rêves, allant par­ fois jusqu’à sublimer les cauchemars les plus morbides. La quête du sublime les entraîne à rechercher l’inspiration et l’éva­ sion dans un passé idéalisé, plus exotique et mélancolique que réel. Cette sensibilité pas­ sionnée et nourrie d’esthétique eut une très grande influence sur toute la bourgeoisie européenne, touchant non seulement le domaine des arts, mais s’exprimant jusque dans la manière de s’habiller, de se nourrir, de parler… jusque dans la politique même. Voilà donc une époque idéale pour nos amis chats, devenant par leurs qualités naturelles des modèles absolus pour ce romantisme avide de mystères, d’esthétique, d’exotisme et de sensibilité. Et ils ne s’en privèrent pas, posant pendant un demi-siècle leurs pattes de velours et leur regard plein de mystères dans des milliers d’œuvres d’art, des poèmes aux ballets, en passant bien sûr par les toiles des plus grands peintres de l’époque romantique. Géricault (1791-1824) est un des peintres essentiels du romantisme, comme son dis­ ciple Delacroix (1798-1863). Artistes majeurs

The saucer of milk (La soucoupe de lait), huile sur toile du peintre danois Carl Holsoe (1863-1935).

de toute l’histoire de l’art, ils ont tous deux marqué leur époque et inspiré de nombreux courants et écoles picturales de la fin du xixe siècle, jusqu’aux impressionnistes qui se réclamèrent de leurs influ­en­ces. Célèbres pour de multiples tableaux qui ornent aujour­d ’hui les plus grands musées du monde, ils ont dans ce livre une place bien à part, car ils ont passé leur vie à dessiner et à peindre des chats ! Peu d’artistes ont su immortaliser comme eux le demisommeil d’un gros matou ou la délicate toilette d’une chatte posée délicatement sur le coin d’un coussin de velours… Peintres du romantisme, certes, mais annonciateurs aussi d’un certain réalisme, cette école de peinture fait le pont entre le romantisme et l’impressionnisme, et Gus­ tave Courbet en fut l’un des piliers. Dans son célèbre tableau, L’Atelier du peintre (1855), on se régale du petit chat installé aux pieds de l’artiste. Quant à Camille Corot (1796-1875), peintre d’une nature réaliste en contrepoint du romantisme, il a croqué de nombreux chats de campagnes et de chaumières.

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PENDANT QUE DES CHATS « DOMESTIQUAIENT » LE MONDE MÉDITERRANÉEN PUIS L’EUROPE DE L’OUEST ET DU NORD, D’AUTRES QUITTÈRENT LA MÉSOPOTAMIE DE LEUR NAISSANCE EN DIRECTION DE L’EXTRÊME-ORIENT, PROFITANT DES ROUTES ET S’INTÉGRANT AUX CARAVANES COMMERCIALES RELIANT PEU À PEU ROME, LA GRÈCE ET LA CHINE. CERTAINS PRIRENT LA MER À BORD DE BATEAUX PHÉNICIENS ET ATTEIGNIRENT L’INDE.

tant qu’une marchandise à échanger contre des soieries, mais très vite il sait se faire remarquer et apprécier pour ses talents. C’est la dynastie des Han qui règne alors, et le chat est très vite accueilli comme ani­ mal de compagnie à la cour de l’empereur où il séduit les femmes qui lui prêtent le t voilà nos chers félins s’adapter et pouvoir d’éloigner les démons grâce à ses se mêler aux populations d’agricul­ yeux brillant la nuit. Symbole de beauté et teurs, leur rendant les mêmes ser­ de sérénité, il devient au cours des siècles vices que leurs cousins européens : un animal apprécié par les familles, voire un chasse aux rongeurs et aux serpents, pro­ signe de fortune pour toute la maisonnée. tection des navires et des greniers… C’est au Japon que les chats connurent un Mais à la différence de l’Europe, l’Extrêmeimmense succès, qui dure aujourd’hui Orient n’était pas peuplé de chats sauvages encore. Arrivés avec les premiers boudd­ avec lesquels s’accoupler et se croiser. Les chats domestiques arrivés en Orient ont histes au vie siècle, ils s’installèrent comme donc évolué en échangeant le même patri­ Courtisane toujours aux abords des fermes avant de s’approcher tout doucement de l’âtre moine génétique, avec les évolutions parti­ tenant son chat en laisse, domestique et de charmer la gent féminine. culières que cette consanguinité impose. par Suzuki Mais un événement très particulier, très Ainsi des petits groupes se croisaient entre Harunobu (1724-1770), précisément le 19 septembre 999, allait eux et l’on vit apparaître dans certaines un des changer leur destin et assurer leur fortune régions de « nouvelles » espèces de chats maîtres de pour des siècles : ce jour-là, l’empereur aux caractères génétiques marqués, la période comme le Siamois et le Birman. Au milieu de l’Ukiyo-e. Ichijo fêtait ses treize ans et reçut un cha­ du xive siècle, des moines bouddhistes Thaïs ton comme cadeau d’anniversaire. Connais­ les décrivirent dans un ouvrage de poèmes sant le caractère divin de l’empereur au entièrement consacré aux chats. Ces races Japon, on imagine comme fut révéré son orientales, nées il y a des millénaires, sub­ chaton, et tous ses descendants… sistent encore aujourd’hui, avec quasiment les mêmes caractéristiques génétiques. Des chercheurs de l’université de Californie et des vétérinaires de l’université du Mis­ souri ont pu remonter à plus de sept siècles de constance génétique sur ces espèces. C’est environ 1 000 ans av. J.-C. que le chat pose ses pattes en Chine. Il n’est pour l’ins­

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risto hats

Les Aristochats, (The Aristocats) est le 25e film long métrage d’animation des studios Disney, sorti en 1970, trois ans après Le Livre de la jungle, et quatre ans après la mort de Walt Disney, qui en a initié la production en 1961, mais qui n’a pas participé à la réalisation du film. Walt Disney avait eu entre les mains une nou­velle d’Émile Zola, Le Paradis des chats, qui lui avait donné l’idée d’un duo avec effets tragi-comiques entre un chat domes­tique bien élevé et un chat de gouttière aux manières rustres. Même si l’on retrouve certains de ces thèmes dans l’opposition entre la chatte aristocratique Duchesse et le matou séducteur O’Malley, la comparaison s’arrête là. En 1962, le projet prend corps avec un scéna­rio de Tom Macgowan et Tom

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Rowe, puis Harry Tytle. Il faudra deux ans pour que Disney le considère comme acceptable, mais la réalisation est retardée par la production du Livre de la jungle. Réalisé par Wolfgang Reitherman, Les Aristo­chats aura coûté environ 4 millions de dollars, réuni 35 animateurs et 200 dessinateurs, auteurs de plus de 325 000 dessins. Mais c’est à sa bande originale et aux chansons des chats que le film doit une grande part de son succès. Les frères Sherman ont composé nombre de morceaux pour les films Disney, dont la chanson principale The Aristocats et Scales and arpeggios. C’est Louis Armstrong en personne qui devait donner sa voix à Scat Cat, le chef des chats jazzy, mais il était souffrant et dut décliner l’offre. C’est Scatman

Crothers qui le remplacera. Le coup de génie des studios Disney fut de demander à Maurice Chevalier, acteur et chanteur français très célèbre aux États-Unis et grand ami de Walt,de participer au film. À 80 ans, il donne sa voix rocailleuse et son accent inimitable aux Aristochats. C’est d’ailleurs en pensant à lui que Richard et Robert Sherman avaient composé le thème des Aristochats. Maurice Chevalier les connaissait tous les deux, puisqu’il avait travaillé avec leur père dans les années 1930, et qu’il chantait plusieurs de leurs chansons dans ses spectacles, comme It’s a Small World, la fameuse ritournelle bien connue des parcs d’attractions Disneyland. Les frères Sherman sont aussi connus pour avoir composé musiques et chansons de Mary Poppins


et Le Livre de la jungle. Le film sera un grand succès à sa sortie, aux États-Unis comme en Europe, malgré quelques critiques négatives, reprochant trop de similitudes avec d’autres classiques Disney, comme La Belle et le Clochard et Les 101 Dalmatiens, sans qu’un « méchant » de taille ne sorte du lot. Il est vrai que le scénario utilise des recettes connues du monde de Disney, et que le personnage d’Edgar, censé incarner le mal en faisant tout pour tuer les chats, est plus ridicule et balourd que démoniaque. Bien sûr, la relation entre Duchesse et O’Malley évoque le couple de Lady et du Clochard, mais pourquoi se priver d’une telle richesse romantique ? Le film se déroule à Paris et dans la cam­pa­gne française, dans une époque grossièrement brossée entre 1910

et 1930. Les décors sont plus français que nature [une évocation d’une France gentiment stéréotypée], et les chats évoluent dans un Paris [« pittoresque »] « typique ». Les animaux por­tent des noms français, de personnages connus des Anglo-saxons : Berlioz et Toulouse – pour Toulouse-Lautrec – et Marie pour les chatons, Roquefort la souris, les deux chiens Napoléon et Lafayette. Le laitier est doté de larges moustaches et dans la version originale, il parle avec un fameux accent français, jurant sans cesse « Sapristi » et « Sacrebleu ». La vieille dame riche est madame Bonfamille (C’est la célèbre Denise Grey qui la dou­ble dans la version française) et son avocat se nomme Hautecourt

(Phonétiquement haut et court, ce qui évoque la pendaison des criminels, curieux pour un avocat…). Quant à la jument, son nom, Frou-Frou, évoque la fameuse chanson de cabaret, chantée depuis la fin du xixe siècle sur les scènes des revues parisiennes. L’histoire se passe dans un Paris idéalisé des années 1910, où une charmante vieille dame, Adelaïde Bonfamille, vit avec ses chats, Duchesse et ses chatons Marie, Berlioz et Tou­louse. Aidée par son vieil avocat, Geor­ges Hautecourt, elle lègue par testament sa fortune à ses chats, précisant qu’à leur mort, l’argent reviendra ensuite à Edgar, son majordome. Ce dernier apprend la nou­velle, décide de ne pas attendre et forme le projet de se débarrasser des chats au plus tôt. Il mélange des somnifères à leur nourriture et part avec son side-car pour les abandonner en pleine campagne. Mais deux chiens de ferme au caractère très militaire Napoléon et Lafayette le poursuivent et Edgar s’enfuit, abandonnant sur place le panier qui contient les chats. Peu après, la très aristocrate Duchesse rencontre Thomas O’Malley, un chat de gouttière hâbleur qui tente de la séduire par ses allures de bad boy. Il lui propose de la protéger et de la ramener à Paris avec ses chatons. Le retour sera épique et émaillé de nombreuses mésaventures. Tout d’abord embarqués comme passagers clandestins à bord d’un camion laitier, ils sont vite repé­rés et chassés par le chauffeur. Ensuite O’Malley sauve la petite Marie de la noyade et deux oies anglaises, Amelia et Amelie, croisent le chemin des chats. La petite troupe s’en va vers la capitale, où la vieille dame, la souris Roquefort et la jument Frou-Frou, se rongent les sangs.

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Le chat vit seul, n’a nul besoin de compagnie, n’obéit que

quand il a envie,

fait semblant de dormir pour y voir plus clairement, et égratigne tout ce sur quoi il peut poser sa patte.  François René de Chateaubriand (1768-1848)



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Votre chat a une histoire bien plus

longue et plus ancienne que vous ne

l’imaginez : apprivoisé par l’homme des cavernes voilà 7 millions d’années, il a traversé déserts et mers pour arriver en Égypte puis partir à la conquête du monde. Craint, divinisé, persécuté, choyé ou rejeté, le chat a connu bien des aventures et il se fait mémoire de l’évolution de notre monde. Dans ce très beau livre illustré, découvrez l’histoire magnifique de ce félin et appréciez les anecdotes racontées au fil des époques, qui vous révéleront bien des secrets… pour finalement faire de votre animal favori un être plus attachant encore. Enfin, vous pourrez vous poser la question de savoir, de l’homme ou du chat, qui a domestiqué l’autre ?

Prix 29,00 € ISBN 978-2-36602-605-4


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