Sabbats, célébrations de la nature

Page 1


SABBATS

célébrations de la nature

Stéphanie Ribeiro

SOMMAIRE

BELTANE, LE CŒUR

AVANT-PROPOS

Enfant de la forêt et gardienne des eaux sacrées, je porte en moi l’amour de la nature et des saisons. Je connais le pouvoir des fleurs, des herbes médicinales, et ne prélève toujours que le strict nécessaire. J’entends les secrets que murmurent les arbres, dans la forêt. Je respecte et j’admire chaque animal vivant sur cette planète ; je considère qu’il a le droit de vivre en paix tout autant que nous. Je me baigne dans l’eau froide des lacs et des rivières. Je m’émerveille devant un arc-en-ciel, un coucher de soleil, un nuage qui passe. Je chante avec le vent et vibre au rythme des battements du cœur de la Terre. Je danse sous la pluie qui tombe en riant aux éclats. Je suis sauvage et je suis douce. Je suis une graine de sorcière.

Au fil de ce livre, je vous ferai découvrir mon univers rempli d’amour et de magie. Je pose l’intention que ce voyage au cœur des saisons réenchante votre quotidien et vous donne envie de vous reconnecter à la nature et à son cycle éternel.

LES CÉLÉBRATIONS DE LA NATURE

Le cycle des saisons

Sous un climat tempéré comme celui de la France, l’année est divisée en quatre saisons, qui correspondent à des changements naturels et climatiques. La nature, qu’il s’agisse des animaux ou des végétaux, suit ce cycle des saisons. Ainsi, si nous prenons l’exemple d’un pommier, nous verrons qu’au printemps ses fleurs et ses feuilles apparaissent ; en été, ses fruits se forment ; en automne, les pommes sont à maturité et les feuilles tombent ; en hiver, l’arbre est nu jusqu’au printemps suivant, où le cycle recommencera…

Les saisons sont des périodes qui commencent à des dates précises. En effet, chaque saison débute et se termine par un solstice ou un équinoxe.

Par exemple, l’été commence le jour du solstice d’été et se termine le jour de l’équinoxe d’automne. Le printemps débute le jour de l’équinoxe de printemps et se termine le jour du solstice d’été.

Les saisons sont donc définies par les positions de la Terre par rapport au Soleil, qui amènent aux équinoxes et aux solstices.

Qu’est-ce qu’un équinoxe ?

L’axe de rotation de notre planète est incliné de 23,5°. De ce fait, les hémisphères Nord et Sud de la Terre ne reçoivent pas la même quantité de lumière solaire pendant la majeure partie de l’année. L’existence des saisons est due à cette inclinaison axiale. Cependant, deux fois par an, en mars et en septembre, la Terre est positionnée de telle sorte que les rayons du Soleil arrivent perpendiculairement sur la planète. Les rayons du Soleil sont alors parallèles à l’équateur. En conséquence, la

Qu’est-ce qu’un solstice ?

Le mot « solstice » provient du latin solstitium, qui est une contraction des termes sol, « soleil », et status, « s’arrêter ». Ce nom provient du fait que, deux fois par an, lors des solstices, le soleil paraît

durée du jour est égale à celle de la nuit, et ce partout sur Terre, d’où l’origine du mot équinoxe (aequus : « égal » ; nox : « nuit »).

Le jour de l’équinoxe se produit un autre phénomène intéressant : le soleil se lève pile à l’est et se couche pile à l’ouest partout sur la Terre. Ainsi, si vous souhaitez déterminer où se trouvent l’est et l’ouest par rapport à votre lieu d’habitation, il vous suffira de regarder le soleil le jour de l’équinoxe, au moment de son lever et de son coucher.

ralentir sa course vers le nord ou vers le sud, avant d’atteindre sa déclinaison extrême. Il semble alors marquer une pause, avant de repartir graduellement dans l’autre direction.

Équinoxe de printemps
Solstice d´hiver
Équinoxe d´automne
SOLEIL
Solstice d´été

Au solstice d’été de l’hémisphère Nord, l’extrémité Nord de la Terre pointe davantage vers le Soleil. C’est pourquoi cette période correspond au moment de l’année où, d’un point de vue terrestre et depuis l’hémisphère Nord, le soleil atteint sa position la plus haute dans le ciel, amenant la journée la plus longue de l’année : presque seize heures de lumière diurne.

La roue de l’année

La roue de l’année se compose de huit fêtes païennes, que l’on appelle « sabbats ». Ce sont des célébrations de la Nature. Les sabbats de la roue de l’année suivent le cycle annuel des saisons.

Quatre sabbats correspondent au début de chaque saison :

• Mabon a lieu le jour de l’équinoxe d’automne,

• Yule se déroule le jour du solstice d’hiver,

Les dates astrologiques des sabbats

Les dates des solstices et des équinoxes varient d’une année sur l’autre, en général entre le 19 et le 23 du mois concerné et se datent à 0° de leur signe astral respectif (voir l’illustration ci-contre).

Les dates des sabbats de mi-saison vont également varier d’une année sur l’autre (voir l’illustration ci-contre)

Au solstice d’hiver de l’hémisphère Nord, c’est l’extrémité Sud de la Terre qui pointe davantage vers le Soleil. Le solstice d’hiver correspond donc, inversement, au moment de l’année où, d’un point de vue terrestre et depuis l’hémisphère Nord, le soleil atteint sa position la plus basse dans le ciel, ce qui conduit à la journée la plus courte de l’année : à peine huit heures de lumière diurne.

• Ostara se célèbre lors de l’équinoxe de printemps,

• Litha correspond au jour du solstice d’été.

Les quatre autres sabbats correspondent à la mi-saison :

• Samhain marque le milieu de l’automne,

• Imbolc indique le milieu de l’hiver,

• Beltane a lieu au milieu du printemps,

• Lugnasad se trouve au milieu de l’été.

La roue de l’année astrologique est en équilibre parfait avec le ciel, les étoiles et la Terre. Elle nous rappelle que nous sommes tous connectés aux rythmes naturels de l’univers. Si vous reliez les différentes dates sur votre roue, vous obtiendrez une étoile à huit branches, qui est un symbole sacré.

entrele 5etle10novembre (15 ° Scorpion) tne r e l e 1 9 e t l e 2 3 s e p tem bre ( 0 ° B a l a n c e )

L°51()noi

entre le 19 et le 23 décembre (0° Capricorne)

entrele2et7février (15°Verseau)

51( ° )uaeruaT

ertne el 91 te el 32 niuj °0( )recnaC iam01elte4elertne

Sabbats et dates astrologiques

L’étoile à huit branches est un symbole associé à l’équilibre cosmique, à la création et à l’éternité, à l’harmonie entre l’esprit et la matière. Ce symbole indique que tout est lié. L’étoile représente également le soleil rayonnant dans les huit directions. Elle est aussi connue sous le nom d’étoile de Bethléem.

Pour connaître les dates astrologiques des sabbats d’une année, quelle qu’elle soit, il vous suffira de chercher les dates des équinoxes et des solstices sur Internet ou dans une éphéméride. Comptez ensuite 45 jours après chaque équinoxe ou solstice pour trouver la date du sabbat astrologique de mi-saison.

Des connaissances millénaires

Il me semble logique de penser que nos ancêtres s’appuyaient sur leurs connaissances astrologiques pour fêter les changements de saisons. En effet, de nombreux édifices très anciens indiquent que, depuis des millénaires, les humains savent précisément quand ont lieu les équinoxes et les solstices.

Les solstices à Stonehenge

Le site mythique et mystique de Stonehenge est vieux de près de cinq millénaires. Le cercle de pierre de Stonehenge a fait l’objet de nombreuses spéculations au fil du temps. Certains y ont vu une légion romaine pétrifiée par la sorcellerie de Merlin, d’autres un détecteur d’ondes sismiques primitif. Mais la plupart s’accordent désormais à le considérer comme un véritable calendrier solaire. En effet, l’installation des pierres semble s’être appuyée sur le Soleil et ses solstices. L’axe de Stonehenge est orienté du nord-est vers le sud-ouest. Cette ligne relie le lever du soleil durant le solstice d’été (au nord-est) et le coucher de l’astre lors du solstice d’hiver (au sud-ouest).

Les équinoxes au Machu Picchu

Le Machu Picchu est une ancienne cité inca perchée au sommet d’une montagne, au Pérou. On y trouve une pierre géante, un intihuatana (ce mot signifiant « l’endroit où le soleil se lie »). Cette pierre est parfaitement positionnée, de façon à ce que chacun de ses coins se trouve à l’un des quatre points

Stonehenge serait donc un calendrier solaire perpétuel.

cardinaux (nord, sud, est et ouest).

La pierre projette une ombre tout au long de la journée, sauf le jour de l’équinoxe de printemps ou d’automne.

Là, à midi pile, l’ombre du soleil disparaît. Cette pierre est donc un indicateur précis de la date des deux équinoxes.

Les dates des sabbats, selon la Wicca

De nos jours, on célèbre généralement les sabbats suivant un calendrier établi en 1950 par Gérald Gardner, le fondateur de la Wicca. Scott Cunningham définit la Wicca comme « une religion païenne à structure lâche, centrée sur la vénération des forces de la nature, d’ordinaire symbolisées par une Déesse et un Dieu ». L’étymologie du mot « Wicca »

proviendrait de witchcraft, qui signifie « sorcellerie ».

Dans le calendrier wiccan, les sabbats se célèbrent chaque année à date fixe. Les pratiquants de la Wicca font souvent partie d’un coven (réunion de sorcières ou sorciers), ce qui permet d’avoir une pratique commune. Étant donné

que ces dates fixes peuvent différer de quelques jours par rapport au calendrier astrologique, il faut garder à l’esprit que les énergies cosmo-telluriques ne seront pas à leur puissance maximale, même si elles seront quand même présentes. D’ailleurs, les pratiquants de la Wicca, en fêtant tous le sabbat le même jour, créent un égrégore énergétique puissant, catalysant les énergies. C’est pourquoi il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises dates pour fêter les sabbats. Il faut juste avoir toutes ces données en main afin d’exploiter celles qui font sens pour chacun et chacune.

Au début de mon initiation, je m’alignais sur les dates du calendrier de la Wicca. Mais, au fur et à mesure de ma pratique et de ma connexion avec la nature, j’ai préféré me caler sur le calendrier astrologique. Il est également possible de fêter les équinoxes et solstices

aux dates du calendrier astrologique et de fêter les intersaisons sur le calendrier Wicca. Faites ce qui résonne le plus pour vous.

Les dates des sabbats selon la Wicca

Imbolc : 1er ou 2 février

Ostara : 20 mars

Beltane : 1er mai

Litha : 20 ou 21 juin

Lugnasad : 1er août

Mabon : 22 ou 23 septembre

Samhain : 31 octobre

Yule : 21 décembre

LES SABBATS

De tout temps, les populations ont fêté les changements de saisons et les intersaisons. En 1950, le Britannique Gérald Garner, fondateur de la Wicca, conçut la roue de l’année à partir des solstices et équinoxes. Il donna un nom à chaque sabbat intersaisonnier, dit « sabbat majeur » : Samhain, Lugnasad, Beltane, Imbolc.

Dans les années 1970, un dirigeant de la Wicca, Aidan A. Kelly, décida de nommer également chaque solstice et équinoxe, dit « sabbat mineur » : Mabon, Litha, Ostara et Yule. C’est depuis cette époque que la roue de l’année est composée de huit noms de sabbats. Il faudra cependant attendre les années 2020 pour que ces termes soient connus du grand public et non uniquement des initiés.

Dans ce livre, chaque sabbat fait l’objet d’un chapitre complet. Vous découvrirez des pratiques anciennes et actuelles, des correspondances magiques, des autels, des rituels, des plantes à privilégier, des artefacts magiques, des recettes de magie des fourneaux, et plein d’autres surprises encore…

Pourquoi parle-t-on de saison claire et de saison sombre ?

Dans la tradition celtique, l’année est partagée en deux grandes périodes : une saison sombre, suivie d’une saison claire. Cette représentation provient des lointaines origines nordiques des peuples celtiques. En effet, au-delà du

La saison sombre débute à Samhain

Samhain est, pour les Celtes, la fête la plus importante de l’année, puisqu’elle introduit la saison sombre. Ce passage correspond à un moment où les portes de l’Autre Monde s’ouvrent pendant trois jours et trois nuits, permettant aux vivants et aux morts de se rencontrer.

La saison claire débute à Beltane

Beltane – ou Bel-Tan, qui signifie « le feu de Bel » – est une fête rattachée à la lumière et aux feux cérémoniels. Pour les Celtes, cette fête est considérée comme le début de l’été.

cercle arctique, l’année se réduit à seulement une grande nuit et un grand jour.

Ces deux « saisons » ont donc été transposées à notre culture moderne.

Durant la saison sombre, la nature est au ralenti. Les périodes de récoltes sont terminées. La nourriture peut se faire rare dans le potager. Il fait froid et le temps est souvent maussade. C’est un temps d’introspection.

Durant la saison claire, la nature bat son plein. La nourriture est abondante, le potager foisonnant. Il fait beau et chaud. C’est un temps de récolte, durant lequel la vie est active. Le soleil nous dynamise. C’est un temps d’expansion, d’extériorisation.

Samhain (se prononce so-win) : c’est le Nouvel An des sorcières. La magie est puissante, cette nuit-là. La communication avec l’au-delà est facilitée. Le lien aux ancêtres, à sa lignée familiale, est à l’honneur. Il y est également question de mort symbolique ; de quitter l’ancien, ce qui ne sert plus. C’est le début de la saison sombre.

Yule (se prononce you-le) : c’est le moment propice pour renaître à soi-même. Symboliquement, à cette période, la déesse met au monde le roi Soleil. Il est temps de se tourner vers le futur avec joie et allégresse. Yule symbolise le renouveau, la transformation et l’inspiration.

Imbolc (se prononce ime-bolc) : c’est un moment de purification et de guérison. L’énergie féminine de ce sabbat est incarnée par la déesse Brigid, à qui l’on rendra honneur à cette saison. C’est également le moment d’un nettoyage intérieur (corps / cœur / esprit) pour refléter la lumière divine.

Ostara : c’est l’éclosion printanière, la résurrection de la nature. L’œuf symbolise la gestation, la genèse et la création de la vie, d’une naissance ou d’un projet. C’est le moment propice pour développer son feu créateur et sa grande Vision.

Beltane (se prononce beltaine) : c’est le début de la saison claire. Ce sabbat symbolise l’union du masculin et du féminin sacrés. Les rituels liés au couple et à l’amour seront favorisés. À cette date, il est temps de passer à l’action. C’est la fête de la vie et des vivants ! La communication avec les êtres de la nature est facilitée.

Litha : c’est la fête de la lumière. De grands feux sont alors allumés pour rendre honneur au dieu Soleil et le remercier de ses bienfaits. C’est le moment de matérialiser ses projets. C’est le temps des récoltes de plantes et d’herbes magiques, car l’énergie solaire est à son paroxysme.

Lugnasad (se prononce louna-sa) : c’est le moment des récoltes, de l’abondance et de la gratitude. L’entraide, le partage et la bienveillance sont de mise. On pratique des offrandes afin de remercier la Terre-Mère de ses bienfaits.

Mabon (se prononce mabonne) : c’est le moment de faire un bilan, de retrouver un équilibre dans sa vie. On range, on trie, on réorganise et on laisse de la place pour de nouvelles choses, pour la nouvelle année qui arrive. On se prépare ainsi à rentrer dans la période sombre.

SAMHAIN, LE CŒUR DE L’AUTOMNE

HISTOIRE AU COIN DU FEU

Cette seconde moitié d’automne m’emporte souvent dans une certaine nostalgie. J’écoute la pluie tomber dehors, alors que je suis bien au chaud dans ma witchy house. Je me souviens de mon enfance, des heures de joie partagées avec mon grand-père, des soirées à jouer à la belote en famille, ou encore du plaisir que j’éprouvais à partir, avec mes bottes en plastique, à la chasse aux escargots, pour sentir cette odeur de pluie et l’air frais sur mon visage rayonnant de bonheur. C’est une nostalgie réconfortante, des souvenirs doudous que je chéris. Cette période est idéale pour se reconnecter à ses ancêtres, leur rendre hommage, et perpétuer les doux moments que nous avons vécus, ensemble. Car, même s’ils ne sont plus là physiquement, nos défunts sont encore avec nous, de l’autre côté du voile.

Dans ce chapitre, je vous explique comment j’aborde ce sabbat particulier, très lié à la mort et à la transmutation.

LES ORIGINES DE SAMHAIN

De Samhain à Halloween

Dans le calendrier celtique, le sabbat de Samhain marque l’entrée dans la saison sombre. Cette célébration se déroule sur trois nuits consécutives, les Tri Nox Samoni, du 31 octobre au soir au 2 novembre au soir. Les Celtes considéraient Samhain comme la fête la plus importante, car ils y célébraient la fin de l’année écoulée aussi bien que le commencement de la nouvelle. En effet, novembre (samon) était le premier mois de l’année celtique. De plus, ils envisageaient le temps au départ de la nuit vers le jour. C’est pourquoi l’année celte démarrait au cœur de l’obscurité, avec une fête lunaire.

Les célébrations de Samhain débutaient au crépuscule, au cours duquel on allumait de grands feux sur les collines, entre le jour et la nuit. Ce soir-là, les familles laissaient le feu s’éteindre dans l’âtre de leur foyer. Puis, elles se rassemblaient en cercle autour des druides, qui étouffaient solennellement le feu sacré de l’autel, avant de frotter des branches sèches provenant du chêne sacré afin d’enflammer un nouveau feu. C’est ainsi qu’ils honoraient le dieu du Soleil et effrayaient les esprits diaboliques. Les druides énonçaient aussi des prédictions quant à l’année à venir. À la fin de la cérémonie, chaque famille recevait

une braise du feu sacré, qu’elle emportait dans son foyer pour y allumer un nouveau feu protecteur. Ce dernier devait brûler jusqu’à l’automne suivant.

La structure de la société celtique était organisée et assez stricte. Chacun connaissait sa place et y restait. Alors, pour rendre cet ordre établi plus supportable, les Celtes permettaient au chaos de régner durant les trois jours du festival de Samhain. Ainsi, chacun faisait ce qui lui plaisait, ce qui entraînait de nombreuses farces plus ou moins drôles.

Durant ce Nouvel An celte, le 31 octobre était consacré à la célébration du Petit Peuple (fées, lutins, gnomes…), afin de renouveler l’alliance avec la Terre-Mère.

Le 1er novembre, on célébrait les Atrawon, les sages passés dans l’Autre Monde, honorant ainsi l’alliance avec le Ciel. Enfin, le 2 novembre, on célébrait le jour des morts (terme désignant a priori non pas les défunts mais les humains non éveillés), pour se relier à soi-même et à l’humanité.

Au cours des festivités, de grands banquets étaient organisés. Les Celtes y mangeaient de la bonne chère, des noix, des pommes… Ils buvaient du vin, de l’hydromel et de la cervoise (bière d’orge). Les villageois déposaient des offrandes (fruits et autres victuailles) à l’extérieur des maisons, en l’honneur de leurs ancêtres. Ils plaçaient également des bougies autour des maisons, ou sur le bord des routes, afin que les âmes des anciens puissent retrouver leur chemin. Ils utilisaient des citrouilles creusées pour protéger les chandelles du vent et de la pluie.

Les Celtes pensaient que, durant les Tri Nox Samoni, le monde des vivants et celui des morts n’étaient plus séparés, permettant ainsi aux esprits de se mêler aux vivants. Les Celtes croyaient que les âmes des morts prenaient forme animale pour revenir hanter les vivants. Afin de repousser les esprits malveillants, ils se grimaient donc, portaient

des costumes effrayants. Selon eux, se déguiser avec des peaux de bêtes était le meilleur moyen de se faire passer auprès des revenants pour l’un des leurs. C’est pour la même raison que les Celtes laissaient de la nourriture aux entrées des villages : cela dissuadait les mauvais esprits d’entrer dans les maisons ou de saccager les récoltes. Si les vivants devaient sortir le soir, ils fabriquaient des lanternes creusées dans des navets, sur lesquels ils découpaient un visage terrifiant.

En Irlande, ces traditions ont perduré plus longtemps qu’ailleurs, se transformant petit à petit en Halloween, contraction de All Hallows’Eve, qui signifie littéralement « la veille de tous les saints ». Lors de cette fête, les Irlandais mangeaient du colcannon : une purée de pommes de terre, de panais et d’oignons frits, dans laquelle on glissait une bague, un dé, une poupée en porcelaine ou une pièce. Lors du repas, certains trouvaient ces objets dans leur assiette. La bague prédisait alors un mariage dans l’année ; la poupée, l’arrivée d’un enfant ; et la pièce, la richesse. Le dé, en revanche, était de mauvais augure, car celui qui tombait dessus était voué à rester célibataire toute sa vie. Le soir d’Halloween, le 31 octobre, les Irlandais disposaient des Jack’-O’-lantern à l’entrée des maisons, pour éloigner les mauvais esprits. Ces citrouilles sculptées faisaient référence à la légende de Jack, un homme particulièrement avare et porté

sur la bouteille, qui rencontra une nuit le Diable, dans un pub. Peu désireux de lui vendre son âme, l’ivrogne se moqua du démon, qui en représailles lui interdit, au jour de sa mort, d’entrer en Enfer. Malheureusement, lorsque Jack lâcha son dernier souffle, il ne put pas non plus monter au Paradis, à cause de son avarice. Il se retrouva donc rejeté dans le monde des vivants. Plongé dans le noir, Jack réussit à obtenir du Diable, pour éclairer sa route, un morceau de charbon ardent, qu’il plaça dans un gros navet évidé. La légende raconte que l’homme erre toujours dans les rues aujourd’hui, une lanterne à la main, et que son calvaire ne prendra fin qu’au Jugement dernier.

De Samhain à la Toussaint

En France, au Moyen Âge, on croyait que les pouvoirs des sorcières et du Diable étaient à leur apogée, à Samhain. Alors, pour éviter de se faire posséder ou d’attirer les mauvais esprits, les habitants éteignaient le feu dans l’âtre de leur foyer cette nuit-là.

Puis, peu à peu, Samhain est tombé dans l’oubli, suite à une décision du pape Grégoire IV. Ce dernier a en effet modifié, en l’an 835, la date de la Toussaint, qu’il a établie au 1er novembre, sûrement pour remplacer et occulter les fêtes païennes. Car, au ive siècle, la Toussaint se fêtait le dimanche suivant la Pentecôte. Mais cette célébration avait déjà changé

Au xixe siècle, l’Irlande a connu une grande crise économique. La famine se répandant, de nombreux Irlandais ont émigré aux États-Unis, à cette époque, emportant avec eux leurs traditions, dont celle d’Halloween. C’est pourquoi, au fil du temps, cette fête s’est américanisée. Depuis les années 1920, c’est devenu un événement commercial. Les enfants costumés frappent aux portes des maisons, récitant la formule Trick or Treat : « Des bonbons ou un sort ! ».

De nombreuses fêtes et parades sont aussi organisées à cette occasion, notamment dans la célèbre ville de Salem.

de date en 610, lorsque le pape Boniface IV avait décrété que la Toussaint aurait lieu tous les 13 mai : ce qui fut le cas jusqu’en 835.

Il ne faut pas confondre la Toussaint, qui a lieu le 1er novembre, et le jour des morts, célébré le 2 novembre, bien que les deux soient associés dans l’usage commun. Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints, connus et inconnus ; alors que le 2 novembre correspond au jour des morts. À cette date, les Catholiques célèbrent leurs défunts en allant fleurir leur tombe et en priant pour le salut de leur âme.

SAMHAIN, UNE TRADITION

MONDIALE

Les morts sont célébrés partout à travers le monde, mais de manière différente en fonction des traditions ou religions de chaque pays. Le Día de los Muertos, le jour des Morts au Mexique, fête le retour temporaire sur terre des êtres chers décédés.

Cette tradition du « jour des morts » est vieille de quelques milliers d’années. On la retrouve notamment chez les Aztèques, les Toltèques et d’autres peuples Nahua, pour lesquels le deuil était apparenté à un manque de respect.

La mort était plutôt considérée comme une phase naturelle du processus de la vie. Les défunts étaient ainsi toujours des membres de la communauté, conservés par la mémoire et l’esprit. Avec le Día de los Muertos, ceux-ci revenaient alors temporairement sur terre.

Les festivités du Día de los Muertos ont lieu le 1er et le 2 novembre, dans une explosion de couleurs et de joie. L’objectif est de manifester amour et respect envers les membres de la famille décédés. Les habitants des villes et villages du Mexique se maquillent et se déguisent, organisent des

défilés et des fêtes, chantent et dansent, et font des offrandes aux êtres chers disparus.

La pièce maîtresse de la célébration est l’ofrenda (l’autel), construite dans les maisons et les cimetières, destinée à accueillir les esprits qui font leur retour dans le royaume des vivants. Ces autels sont chargés d’offrandes, de photos de famille et de bougies (une par ancêtre).

Sur ces autels, les fleurs les plus fréquemment utilisées sont les soucis (Calendula officinalis). Les pétales de soucis sont dispersés de l’autel jusqu’aux tombes pour guider les âmes errantes vers leur lieu de repos. On brûle aussi de l’encens de copal pour transmettre les prières et purifier la zone autour de l’autel.

Les Mexicains pensent que voyager du monde des esprits vers celui des vivants donne faim. C’est pourquoi certaines familles placent sur leur autel le repas préféré de l’être cher disparu, ou bien du pan de muertos, un pain sucré typique aux graines d’anis décoré d’os et de crânes, ou encore de crânes en sucre.

LE SABBAT DE SAMHAIN, DE NOS JOURS

De nos jours, Samhain est considéré par les païens comme le sabbat le plus important, car il correspond au Nouvel An sorcier. Pour célébrer ce sabbat, les

Le travail de l’ombre

À Samhain, nous entrons dans la période sombre. C’est la fin d’un cycle et le lien avec la mort est plus que symbolique. Durant cette période, nos peurs, nos blessures et nos angoisses ressortent naturellement. Nous sommes donc poussés à pratiquer le Shadow Work, le « travail de l’ombre ». Il s’agit d’un temps introspectif qui nous demande de plonger dans nos ombres pour trouver l’origine de nos blessures. Comme les arbres qui se délestent de leurs feuilles mortes, nous devons nous aussi laisser partir tout ce qui nous bloque, tout ce qui nous fait peur et nous empêche d’avancer pour mieux renaître à la nouvelle année.

La divination

Samhain est le moment idéal pour pratiquer la divination, car le voile entre les mondes est très mince, durant ces quelques jours. Vous pouvez utiliser le pendule, les cartes de tarots ou d’oracles, les dés divinatoires, les charmes, les miroirs noirs, les livres oracles… Il y a tellement de techniques différentes pour pratiquer la divination. À vous de

Néopaïens œuvreront en général autour de trois thématiques : le travail de l’ombre (Shadow Work), la divination et l’hommage aux défunts.

Samhain correspond au signe zodiacal du Scorpion, qui est associé à l’élément du Feu (destruction et transformation) et à l’élément de l’Eau (intuition). Samhain est également associé à Pluton, qui représente le changement, la transformation. Autrefois considérée comme la planète du système solaire la plus éloignée du Soleil, Pluton correspond bien à l’aspect sombre de ce sabbat. C’est pourquoi on pratique souvent, à cette période, des rituels de bannissement, pour se défaire de mauvaises habitudes, par exemple.

choisir celle qui vous correspond le plus. Les réponses que vous obtiendrez seront beaucoup plus rapides et bien plus claires qu’habituellement. Vous pouvez également vous relier à vos ancêtres et leur demander de vous envoyer un message, que vous retranscrirez en écriture canalisée.

L’hommage

aux défunts

Honorer les morts, c’est avoir une pensée toute particulière pour les êtres qui nous ont quittés. Il peut s’agir de nos ancêtres (liens de sang), mais également de nos amis, de notre famille de cœur, de nos animaux familiers… Il est courant de réaliser un autel des défunts à cette époque de l’année, sur lequel on dispose des photos des êtres disparus, des objets leur ayant appartenu, des fleurs, des gâteaux d’âme (soul cakes), et d’allumer une bougie en l’honneur de chaque défunt. Votre autel peut être très coloré (à l’instar de l’ofrenda des Mexicains) ou plus sobre et épuré. Tout dépend de votre choix. Vous pouvez également y déposer des offrandes

correspondant à la nourriture ou à la boisson préférée de vos chers disparus. Certains écrivent une lettre à l’intention d’un défunt, d’autres chantent ou dansent devant l’autel.

Samhain est également un moment de transmission entre les générations, qui permet de faire perdurer les enseignements et les pratiques ancestrales de nos lignées familiales. C’est un moment de partage, durant lequel on se retrouve autour de grandes tablées familiales pour un délicieux repas. On peut ainsi se remémorer les bons moments que nous avons passés en présence des défunts et transmettre l’histoire familiale aux enfants.

ANTRE DE SORCIÈRE

Vivre au rythme des saisons et des sabbats se reflète non seulement dans notre pratique magique mais également dans nos intérieurs. Il suffit de quelques éléments pour changer l’ambiance d’une pièce. En général, c’est la pièce à vivre qui est la plus adaptée aux décorations saisonnières. Cependant, le jardin peut également être un bel espace où déployer sa créativité.

DÉCORATION DE LA MAISON

À Samhain, nous sommes en plein cœur de l’automne. Nous pouvons donc conserver la décoration que nous avons mise en place à Mabon (voir p. 325). Cependant, il est possible de rajouter des petites citrouilles ou des coloquintes pour changer un peu l’ambiance. Il existe toutes sortes de décorations en céramique, en bois, en tissu ou même en coussin qui mettent à l’honneur les cucurbitacées. Sur la table, j’aime installer à cette époque de l’année des chrysanthèmes dans une citrouille creusée. Je vais également ajouter plus de bougies blanches ou noires dans mon intérieur, que j’allumerai chaque soir, pour une ambiance mystique et feutrée. On peut aussi placer quelques mignons petits fantômes, sous forme de photophores ou de bougies.

Certaines sorcières préféreront une ambiance à la Tim Burton, en noir et blanc, pour célébrer Samhain. Dans ce cas, vous pouvez intégrer dans votre décoration des squelettes, des crânes d’animaux, des cercueils, des tombes et autres objets évoquant la mort.

Personnellement, je préfère célébrer Samhain dans l’esprit de la fête des morts mexicaine, avec beaucoup de couleurs, de fleurs et de crânes souriants et finement décorés.

Sur votre porte d’entrée ou en centre de table, vous pouvez placer une magnifique couronne de Samhain, créée à partir d’éléments naturels comme des feuilles de chêne séchées, des cynorhodons, des hortensias séchés ou des baies orangées.

Dans le jardin, il est l’heure d’exposer vos plus belles citrouilles, par exemple dans une vieille brouette en bois ou sur une botte de paille. Vous pouvez aussi ajouter des pots de chrysanthèmes. Les lanternes apporteront également une belle ambiance à votre jardin. Enfin, n’oubliez pas de déposer quelques balais de sorcière devant votre porte d’entrée. Ils seront du plus bel effet !

CRÉATION D’UN AUTEL

Pour Samhain, je crée un autel des ancêtres. J’installe d’abord une nappe noire, sur laquelle je dépose mon chaudron, un balai de branches de genêt, des bougies (noires, blanches ou orange), une petite citrouille, une pomme et des noix, un bouquet d’œillets d’Inde, des physalis, un masque de la muerte. Dans un vase soliflore, que je leste avec du sable à l’intérieur, je place une branche morte. Puis, je choisis des photos de mes proches disparus, que je suspends aux branches à l’aide de pinces à linge miniatures.

Si vous possédez des objets ayant appartenu à vos ancêtres, vous pouvez également les exposer sur l’autel. Vous pouvez aussi y insérer, dans une boîte joliment décorée, les photos de vos animaux de compagnie adorés et disparus, si vous en ressentez le besoin.

Parfois, nous habitons dans de petits espaces où nous ne pouvons pas faire d’autel traditionnel. C’est pourquoi je vous propose également une alternative, que j’ai adoptée dans ma witchy house : un autel miniature en jarre.

Autel miniature de Samhain

INTENTION MAGIQUE : créer un autel pour célébrer Samhain.

1 bocal en verre vide

MATÉRIEL

De la terre du jardin 1 bougie noire

De petites feuilles d’automne séchées

MODUS OPERANDI

1. Dans le bocal en verre, déposez la terre, qui représente la nature.

2. Puis, installez la bougie noire pour honorer vos ancêtres.

3. Disposez autour de la bougie des feuilles d’automne, qui vont rappeler la mort, la fin d’un cycle.

Quelques graines de citrouille 1 obsidienne

4. Ajoutez des graines de citrouille, symbolisant la fin des récoltes et la transformation.

5. Déposez enfin l’obsidienne, pour ses propriétés de divination et de protection.

MA BIBLIOTHÈQUE DE SORCIÈRE

Samhain marque le début de la saison sombre. C’est pour moi une période propice pour étudier les us, coutumes et savoirs de sorcière, l’art divinatoire, la médiumnité…

C’est également la période où je pense le plus à mes ancêtres, à ma famille en général.

C’est une période très introspective, durant laquelle je travaille sur ma lignée familiale et sur les croyances qui en découlent. Je ressens également le besoin de protéger mon foyer et ses habitants, durant cette période. Pour moi, c’est une saison assez studieuse et introspective. J’ai souvent envie de m’isoler et d’entrer en ermitage à cette époque de l’année, comme pour me dépouiller de tout ce qui ne m’appartient pas et me reconnecter à moi-même, à mes pouvoirs.

Voici une liste de livres qui pourrait vous intéresser durant cette période (voir la bibliographie complète en p. 364).

TRAVAUX MAGIQUES

Le mot-clé du sabbat de Samhain est « transmutation ». En effet, au mois d’octobre, vous risquez d’être confronté à tout un tas de difficultés qui seront là pour vous faire évoluer. C’est un sabbat où l’on prend conscience de nos épreuves et apprentissages de l’année écoulée. Samhain symbolise la mort, la fin d’un cycle. La période entre Samhain et Yule est une sorte de période d’incubation, où nous rentrons en introspection jusqu’à notre propre renaissance, en même temps que celle du Soleil, lors du sabbat de Yule. Samhain est le sabbat idéal pour travailler la transformation, la communication avec les défunts, la divination, la renaissance, le bannissement (de mauvaises habitudes, par exemple).

CORRESPONDANCES

Afin de faciliter la création de vos rituels pour Samhain, voici une petite liste des correspondances de ce sabbat.

Arbre : Lune.

Couleurs : noir, orange, or, violet.

Plantes : chrysanthème, œillet d’Inde, armoise, bruyère, genêt, sauge, dictame, patchouli, giroflée.

Arbres : grenadier, hêtre, cèdre, cyprès, if, pommier, prunellier, robinier, saule, chêne.

Pierres : cornaline, obsidienne, onyx, tourmaline.

Métaux : fer, argent.

Outils magiques : livre des ombres, chaudron, balai.

Encens : romarin, pin, patchouli, cyprès, sauge, noix de muscade, pomme, girofle.

Offrandes : pommes, noix, gâteaux d’âme, hydromel.

Carte du tarot : L’Arcane sans nom, la Mort.

Rune : Dagaz.

Animaux : hibou, chat, chauve-souris, loup, sanglier, araignée, corbeau.

Déesses : Durga, Hécate, Morrígan, Kali, Macha, Nephtys.

Dieux : Bélénos, Hadès, Loki, Odin, Pluton.

Intentions : changement, transformation, renaissance, communication avec l’au-delà, divination.

PLANTES MAGIQUES

Si vous possédez votre propre jardin de sorcière, vous pouvez récolter les potimarrons, les potirons, les courgettes, les carottes, les navets, les betteraves, les blettes…

Si vous ne possédez pas de jardin, vous pouvez quand même récolter dans le grand jardin de Mère Nature, toujours à votre disposition. Vous pouvez glaner dans la campagne des plantes sauvages telles que les cenelles d’aubépine, les châtaignes, les noisettes, les noix, les orties, l’origan sauvage, le lierre terrestre, la racine de carottes sauvages, la racine de benoîtes urbaines, et bien sûr les champignons comme les cèpes de Bordeaux, les bolets, les girolles, les lépiotes, les trompettes-de-la-mort…

Dans les pages suivantes, vous trouverez trois plantes phares de ce sabbat, afin de mieux les connaître et de les intégrer à votre pratique magique : l’oignon, l’ortie et le potiron.

LES PLANTES DE SAMHAIN

On retrouve également : le chou, le navet, la belladone, la mandragore, l’œillet d’Inde, la cardamome, la patate douce, le plaqueminier.

Vous pouvez les retrouver dans mon Grimoire de jardin de sorcière, paru aux éditions Rustica.

OIGNON

Les premières traces de production d’oignon proviennent de Mésopotamie, il y a plus de 5 000 ans. Sa culture s’est rapidement étendue en Égypte antique, en Grèce, dans l’Empire romain, en Europe puis dans le reste du monde. Dans la Chine ancienne, l’oignon est le symbole de l’intelligence. Ce n’est qu’en 1273 que le terme « ognon » apparaît dans la langue française. Au Moyen Âge, il est très consommé et on l’utilise également en cataplasme pour calmer la douleur. De nos jours, l’oignon est un incontournable de la cuisine et des potagers !

POUVOIRS MAGIQUES

On utilise l’oignon pour favoriser la protection, la purification, la perte de poids, la fertilité, et pour absorber le mal.

En amulette : disposez une moitié d’oignon dans votre cuisine pour absorber le mal.

En élixir : pour purifier et éliminer les toxines des différents corps énergétiques.

En magie des fourneaux : mangez des oignons pour créer un flux énergétique de protection autour de votre corps.

ORTIE

Urtica diodica (Urticaceae)

Connue des Gaulois et des Romains, l’ortie figure dans la plupart des pharmacopées anciennes. Ses vertus aphrodisiaques et médicinales ainsi que ses qualités alimentaires furent très appréciées par nos ancêtres. Paracelse, célèbre médecin de la Renaissance, réservait à l’ortie une place de choix dans ses préparations.

Pourtant, au xxe siècle, les jardiniers et les paysans modernes ont considéré l’ortie comme une mauvaise herbe et l’ont combattue vigoureusement.

De nos jours, elle retrouve enfin ses lettres de noblesse dans le jardin pour ses bienfaits thérapeutiques, pour la cuisine, mais également pour le jardinage.

POUVOIRS MAGIQUES

On utilise l’ortie pour favoriser l’accroissement, la confiance en soi, le courage, le désir sexuel, l’enchantement, la guérison, la justice, la magie défensive, la protection psychique, la purification, la sécurité ; pour briser ou se protéger contre les envoûtements ; pour bannir ; pour empêcher le mal d’entrer dans un foyer ; pour poser des limites ; pour gérer les problèmes.

En amulette : portez-la sur vous pour la protection psychique ou contre les envoûtements.

En bouteille de sorcière : associée à de l’aubépine et du fenouil, elle empêche le mal d’entrer dans votre foyer.

En infusion : faites bouillir 3 cuillères à soupe de feuilles séchées dans 500 ml d’eau pour favoriser la guérison.

En sachet magique : sous le matelas, associée à la cannelle et à une cornaline ou un grenat, elle stimule le désir sexuel.

POTIRON

Cucurbita maxima (Cucurbitaceae)

Le potiron, originaire d’Amérique du Sud, est désormais cultivé dans tous les pays tempérés du monde. On le confond souvent avec la citrouille ! La famille des cucurbitacées comprend différentes espèces : le potiron, la citrouille, la courgette, le potimarron, le pâtisson, le giraumon… Ce sont les Portugais qui ont introduit le potiron en Europe et en Chine, au xvie siècle. En 1860, le botaniste Charles Naudin établit pour la première fois une liste de vingt variétés de potirons. Pour tous les peuples du monde, les courges sont symboles d’abondance, de prospérité, de fécondité et de bonne santé. On dit même que leurs lianes sarmenteuses représenteraient l’axe du monde tandis que leur fruit, symbole du ventre de la Mère, serait la représentation accessible à l’Homme de l’œuf cosmique dont jaillit toute vie.

POUVOIRS MAGIQUES

On utilise le potiron pour favoriser la guérison, le changement, la transformation, la renaissance, la manifestation, l’abondance, la prospérité, pour attirer l’argent, les nouvelles rencontres, amicales et professionnelles, ou pour développer sa spiritualité.

En amulette : gardez sur vous des graines de potirons pour attirer l’argent.

En cuisine : pour les sortilèges visant un changement de vie rapide, une métamorphose.

En sachet magique : pour attirer à soi l’abondance, déposez dans un sachet

doré des graines de potiron, une citrine et du chèvrefeuille.

Au jardin : tracez un pentagramme en incisant doucement la peau du potiron quand il est petit. Le signe grandira avec lui. Vous pourrez ensuite le déposer sur votre autel de Samhain pour développer votre spiritualité.

WITCHLIST DE SAMHAIN

Samhain est le moment idéal pour développer vos talents de sorcière. Ce sabbat invite à honorer vos ancêtres et à faire perdurer vos traditions familiales. À cette époque de l’année, je fais toujours de la soupe d’ortie, une recette qui se transmet de mère en fille dans ma famille. De fin octobre à fin novembre,

il est encore temps de profiter des forêts et de leurs couleurs automnales chatoyantes. Bien sûr, la fraîcheur se fait sentir dehors et c’est un vrai bonheur de retrouver nos intérieurs douillets pour lire, cuisiner ou boire un thé fumant devant un joli feu de bois !

QUELQUES PROPOSITIONS D’ACTIVITÉS

À RÉALISER POUR SAMHAIN

 Réaliser son arbre généalogique.

 Fleurir les tombes.

 Créer un autel aux ancêtres.

 Décorer sa maison pour la Spooky Season.

 Creuser une citrouille.

 Regarder des films de Tim Burton ou de sorcières.

 Cuisiner des gâteaux d’âme.

 Lire des Cosy Mystery.

 Mijoter une soupe d’automne.

 Allumer des bougies noires ou orange.

 Abuser des boissons chaudes.

 Manger du pop-corn.

 Pratiquer la divination.

 Brûler de l’encens de Samhain.

 Se réchauffer devant un poêle ou une cheminée.

 Fabriquer un pentagramme en bois.

 Faire sécher des graines de citrouilles.

 Allumer des lanternes à la nuit tombée.

 Écrire une lettre à un proche.

 Chiner dans une brocante.

 Récupérer l’eau de pluie.

RITUEL DE SAMHAIN

À Samhain, c’est le bon moment pour réaliser une introspection et se concentrer sur soi afin de se débarrasser de ses mauvaises habitudes et des éléments toxiques qui encombrent nos vies. C’est pourquoi je vous propose tout d’abord une célébration plutôt solitaire, pour vous recueillir, honorer vos ancêtres et pratiquer la divination. Puis, dans un second temps, lors du repas de Samhain,

je vous invite à une célébration plus festive et joyeuse, entourée de vos amis et de votre famille. Vous pourrez ainsi vous remémorer les bons souvenirs de vos défunts et faire perdurer les traditions familiales à travers les générations. Bien entendu, ce n’est qu’une proposition de rituel parmi tant d’autres, et vous pouvez l’adapter à vos goûts, à votre personnalité ou à votre histoire familiale.

CÉLÉBRATIONS DE SAMHAIN

Bain rituel

Le bain de purification de Samhain peut se réaliser à partir d’un sachet magique dans lequel vous aurez glissé : du gros sel marin, du romarin, des aiguilles de pin, 3 clous de girofle et de la sauge.

Laissez le sachet infuser dans l’eau bien chaude en déclamant :

« Que les énergies purificatrices de ces plantes et du sel se déploient dans l’eau afin de purifier tous mes corps. »

Puis, lorsque la température vous convient, glissez-vous dans le bain et détendez-vous.

Tenue d’apparat

Pour ce sabbat, laissez votre côté « sorcière » s’exprimer. Il s’agit quand même de fêter le Nouvel An sorcier ! Au crayon khôl noir, dessinez des runes et des lignes sur votre visage, qui rappellent les maquillages tribaux. Portez une robe noire, une veste en fausse fourrure avec des bottes et une cape à capuche. Vous pouvez même vous coiffer de votre plus beau chapeau pointu ! Ou alors, vous pouvez vous inspirer de la culture mexicaine en arborant une coiffure et un maquillage de Catrina (Santa Muerte). À vous d’élaborer la tenue qui vous correspond le mieux.

TIRAGE DE CARTES :

TIRAGE DE LA ROUE ASTROLOGIQUE

Samhain est le meilleur moment de l’année pour pratiquer les arts divinatoires. C’est pourquoi je vous propose donc de réaliser un tirage de cartes, afin d’obtenir des indications sur ce qui pourrait vous arriver dans l’année à venir.

Prenez votre tarot, ou oracle, et battez-en les cartes en demandant ce qui va vous arriver pour cette nouvelle année.

Tirez ensuite 12 cartes. Placez-les comme sur l’illustration ci-dessous (veillez à ce qu’elles soient bien disposées dans le sens inverse des aiguilles

d’une montre). Vous pouvez recouvrir une fois les 12 cartes pour avoir un tirage plus précis. Vous aurez alors 24 cartes face à vous.

Interprétez les cartes en fonction de la maison (la catégorie) dans laquelle elles se trouvent.

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 12 11

VOICI CE QUE CHAQUE MAISON REPRÉSENTE

Maison I : le consultant, autrement dit son état d’esprit, ses possibilités, ses intentions, son attitude au moment de la consultation.

Maison II : les acquisitions, la situation financière, le travail rémunérateur.

Maison III : l’entourage proche, les familiers, mais aussi les nouvelles, les petits déplacements, le mental.

Maison IV : le foyer, la maison, la famille, le patrimoine, l’hérédité, le père.

Maison V : la vie sentimentale, les enfants, les amours, les loisirs, la création et les œuvres.

Maison VI : le travail, l’emploi, la santé.

Maison VII : la vie extérieure, les relations, les autres, les rencontres, les associations, le mariage.

Maison VIII : les changements, les transformations profondes, les profits et même la sexualité ou la mort.

Maison IX : les voyages, les hautes études, les concours, l’administration, la loi, la vie spirituelle.

Maison X : la situation sociale, les ambitions, l’idéal, le destin, la réussite, la mère.

Maison XI : les relations, les appuis, les amis, les projets, les espérances.

Maison XII : les épreuves, les luttes, les choses secrètes et cachées, la vie intérieure.

Pour préciser votre tirage sur cette nouvelle année, vous pouvez également faire une divination à l’aide de runes Futhark.

Allumez une bougie noire sur votre autel (à l’intérieur ou en pleine nature).

Mettez toutes les runes dans vos mains et demandez ce qui va vous arriver durant cette nouvelle année.

Jetez vos runes en l’air. Laissez-les tomber sans intervenir. Analysez-les de haut en bas.

Interprétez en premier les runes visibles, car elles représentent les événements qui vous arriveront avec certitude.

Analysez ensuite les runes tombées face contre sol : elles représentent les événements qui arriveront si vous vous écartez de votre chemin, ou si vous refusez une épreuve. Elles peuvent aussi vous indiquer les armes à employer pour vous aider.

1 cordelette en coton ou chanvre (15 cm)

RITUEL DE LA CORDELETTE

MATÉRIEL

1 bougie noire

Des allumettes 1 pelle à main

MODUS OPERANDI

1. Allumez une bougie noire. Prenez 1 cordelette de 15 cm, en coton ou en chanvre.

2. Pensez à une mauvaise habitude dont vous voulez vous débarrasser. Faites un premier nœud au début de la cordelette. En même temps, prononcez :

« Je te bannis de ma vie, ici et maintenant. »

3. Pensez ensuite à une relation toxique à laquelle vous devez mettre un terme (relation actuelle ou issue de votre passé). Faites un deuxième nœud au milieu de la cordelette et prononcez en même temps :

« Je te bannis de ma vie, ici et maintenant. »

4. Pensez enfin à une situation de vie récurrente et nocive, ou à une situation bloquée. Faites un troisième nœud à la fin de la cordelette et prononcez en même temps :

« Je te bannis de ma vie, ici et maintenant. »

5. Une fois ces 3 nœuds effectués, enterrez la cordelette dans le sol avant que minuit sonne. Au fur et à mesure de sa détérioration dans le sol, au cours de la nouvelle année, vous verrez disparaître ces 3 choses négatives de votre vie.

Cercle de protection

Si vous le pouvez, allumez un grand feu. Puis, tracez autour un cercle de protection, en pointant votre index ou votre baguette sur la zone à délimiter. Ce faisant, dites à voix haute :

« Nul ne pourra franchir cette ligne de protection sans mon autorisation. »

Rituel de bannissement

Nous allons profiter des énergies du sabbat de Samhain pour nous débarrasser de tout ce que nous ne voulons plus actuellement dans nos vies. Le rituel de la cordelette (ci-contre) doit impérativement être réalisé avant minuit.

Livre des ombres

Lors du sabbat de Mabon, j’écris sur un bout de papier une liste de tout ce que je veux bannir de ma vie. Puis, j’enroule cette liste autour d’une paire de ciseaux que je laisse dans une boîte sur mon autel. Lors de la célébration de Samhain, je relis cette liste et je la brûle. Je vous encourage donc à faire de même et à écrire aujourd’hui cette liste de choses à bannir de votre vie et à la brûler. Ensuite, vous pouvez prendre votre livre des ombres et écrire à l’intérieur vos désirs et souhaits pour la nouvelle année sorcière qui commence.

Création d’un artefact magique

Samhain est le moment idéal pour développer vos talents de divination et créer votre propre outil divinatoire, qui vous sera utile toute l’année (voir le panier de divination en p. 38-39).

PANIER DE

PANIER DE DIVINATION

INTENTION MAGIQUE : créer un outil de divination.

INTENTION MAGIQUE : créer un outil de divination.

MATÉRIEL

MATÉRIEL

POUR LA CONFECTION DES SACHETS

5 carrés de tissus différents imprimés de motifs witchy

POUR LA CONFECTION

DES SACHETS

5 étiquettes en cartonnette

5 morceaux de cordelette

POUR LE CONTENU DES SACHETS

Sachet 1 • Richesse : basilic, sauge, noix de muscade, camomille, malachite

Sachet 2 • Protection : coquille d’œuf, clou de girofle, poivre, onyx

5 carrés de tissus différents, imprimés de motifs witchy, 5 étiquettes en cartonnette, 5 morceaux de cordelette

Sachet 3 • Amour : pétales de rose, vanille, cannelle, lavande, quartz rose

POUR LE CONTENU

Sachet 4  • Guérison : romarin, gland de chêne, verveine, thym, améthyste

DES SACHETS

Sachet 5 • Transformation intérieure : œillet d’Inde, queue de citrouille, pin, sugilite

1 petit panier

Sachet 1 • Richesse : basilic, sauge, noix de muscade, camomille, malachite

1 petite fiole

Sachet 2 • Protection : coquille d’œuf, clou de girofle, poivre, onyx

Sachet 3 • Amour : pétales de rose, vanille, cannelle, lavande, quartz rose

Sachet 4  • Guérison : romarin, gland de chêne, verveine, thym, améthyste

Sachet 5 • Transformation intérieure : œillet d’Inde, queue de citrouille, pin, sugilite

1 petit panier

1 petite fiole

MODUS OPERANDI

MODUS OPERANDI

1. Pour chaque sachet, déposez chaque groupe d’ingrédients au centre du carré de tissu que vous voulez lui attribuer. Relevez les bords des tissus et attachez chaque petit ballotin individuellement à l’aide des morceaux de cordelette.

1. Pour chacun des sachets, déposez chaque groupe d’ingrédients au centre du carré de tissu que vous voulez lui attribuer. Relevez les bords des tissus et attachez chaque petit ballotin individuellement à l’aide des morceaux de cordelette.

2. Inscrivez le nom de chaque sachet sur l’une des étiquettes. Suspendez chacune d’entre elles au ballotin correspondant, au niveau de sa ficelle.

2. Inscrivez le nom de chaque sachet sur l’une des étiquettes. Suspendez chacune d’entre elles au ballotin correspondant, au niveau de sa ficelle.

3. Déposez tous les sachets dans le panier.

3. Déposez tous les sachets dans le panier.

4. Les yeux fermés, faites tourner le panier et piochez un sachet en demandant quelle énergie a le plus besoin d’entrer dans votre vie en ce moment.

4. Les yeux fermés, faites tourner le panier et piochez un sachet en demandant quelle énergie a le plus besoin d’entrer dans votre vie en ce moment.

5. Préparez-vous alors une fiole magique correspondant à cette intention et comprenant les mêmes ingrédients qui composent le sachet que vous venez de piocher. Ajoutez dedans une mèche de vos cheveux.

5. Préparez-vous alors une fiole magique correspondant à cette intention et comprenant les mêmes ingrédients qui composent le sachet que vous venez de piocher. Ajoutez dedans une mèche de vos cheveux.

Refermez la fiole et scellez-la avec de la cire de bougie blanche.

Refermez la fiole et scellez-la avec de la cire de bougie blanche.

6. Récitez la formule suivante :

6. Récitez la formule suivante :

« Que cette fiole magique m’apporte (dire ici l’énergie souhaitée, par exemple « uneintérieuretransformation »).

« Que cette fiole magique m’apporte (dire ici l’énergie

souhaitée, par exemple

« uneintérieure »).transformation

Puisque je le souhaite, Qu’il en soit ainsi.

Puisque je le souhaite, Qu’il en soit ainsi. Abra-ka-amra ! »

Abra-ka-amra! »

7. Enfin, gardez cette fiole sur vous jusqu’à Yule.

7. Enfin, gardez cette fiole sur vous jusqu’à Yule.

IDÉE CRÉATIVE

IDÉE CRÉATIVE

Si vous maîtrisez la couture, au lieu de faire des ballotins, vous pouvez coudre des pochons en forme d’os, des citrouilles ou des chauves-souris en tissu, que vous garnirez avec les plantes indiquées.

Si vous maîtrisez la couture, au lieu de faire des ballotins, vous pouvez coudre des pochons en forme d’os, des citrouilles ou des chauves-souris en tissu, que vous garnirez avec les plantes indiquées.

Histoires au coin du feu, antre et bibliothèque de sorcière, célébrations, correspondances, travaux magiques, magie des fourneaux...

Samhain, Yule, Imbolc, Ostara, Beltane, Litha, Lugnasad, Mabon… l’autrice, Stéphanie Ribeiro, a glissé dans ces pages ensorcelantes toutes ses connaissances et son savoir de sorcière pour vous offrir un grimoire précieux et complet traitant de chacun des 8 sabbats de la roue de l’année.

Plus de 150 rituels et recettes pour vous reconnecter au rythme de la nature et des saisons, et célébrer les fêtes païennes !

L’autrice

Amoureuse de la nature depuis sa plus tendre enfance, Stéphanie Ribeiro a toujours souhaité contribuer au rétablissement de l’harmonie entre l’homme et la nature, que ce soit par le biais de son métier d’enseignante, au travers de son association Réenchante le monde, ou encore de son compte Instagram @grainedesorciere. Sa pédagogie et sa créativité lui permettent de rendre accessibles à tous des connaissances botaniques et ésotériques qui peuvent parfois sembler complexes. Retrouvez-la sur son compte Instagram : @grainedesorciere

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.