Oracle des sorcières et dames de lune

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SORCIÈRES Oracle des et dames de lune

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Qui d’autres que ces Dames de Lune seraient à même de nous faire ressentir et humer les parfums issus d’une autre réalité ? D’une substance plus sensitive, cachée au limbe d’une feuille de l’automne, au creux des bruyères éclairant les landes, au profond des sources ou aux ombres jouant aux âtres des frimas, elles sont gardiennes et guides, sœurs et amies des invisibles contrées.

Les sorcières représentent les émanations fugaces et timides de forces anciennes, de sagesses perdues, peut-être aussi de férocités oubliées. Leur reflet de déesses nonchalantes et aimantes, cruelles ou vengeresses persiste aux envers des miroirs. Leurs visages ont traversé les temps et les paysages, s’imprégnant de-ci de-là des humeurs paysannes, de la douceur des bocages, de la rosée s’attardant aux prairies de l’aube. Elles ont été tour à tour guérisseuses, tisanières, marraines ou marâtres, ont parcouru les cieux sur leurs balais enchantés, semant par monts et vaux les pollens de nos questionnements.

Qui sont les Sorcières ?

Elles sont les Bonnes Dames, les Enchanteresses, celles qui nous entraînent sur des chemins bordés d’orties et d’astragales, au milieu de ciels de lune et d’ombres, où les fêtes agraires illuminent la nuit de vespérales brillances. Leurs faces plus obscures se nimbent d’élixirs de morelle douceamère, de sucs de jusquiame, d’amulettes désenchantées et de désordres charnels. Ces figures, tantôt maléficieuses ou envoûtantes, souvent charmeuses, nous amènent vers l’archétype de la sorcière : la femme sachante, initiée et percutante de connaissances étendues en des domaines ondoyants et multiples. Elle est la voix dans le vent, la silhouette cachée

au creux de la pierre, elle est source et folle avoine, cendres aux restes du bûcher d’ignominie. Accoucheuse et faiseuse d’anges, femme volante, bouc émissaire…

Un souffle d’histoire : les origines mythiques

Les sorcières sont nées au début des temps, accompagnant les tempêtes, les moissons, les accouchements…

Elles furent les premières déesses agraires que les hommes révéraient, adoraient et célébraient en fêtes et en rituels saisonniers.

Ishtar régnait en Mésopotamie, Isis en HauteÉgypte, Perséphone, Hécate ou Médée en royaume de Colchide ou de Thrace. La Morrigane des champs de guerre celtiques, ou

Frigga, la tisserande des brumes nordiques, illuminèrent les territoires anciens de leurs silhouettes fécondantes.

Le Moyen Âge est encore tout habité par ces figures de déesses de la nature, les modifiant petit à petit en arbres Fay, en sources enchantées, en pierres d’enfantement.

Au cours du xiiie siècle, les héritières de ces rituels et de ces connaissances sacrées, qu’elles se nomment magiciennes, rebouteuses, sagesfemmes, herboristes ou guérisseuses, devinrent des sorcières. Dès lors, elles furent jetées à bas de leur piédestal et transformées en vilaines empoisonneuses, en dévoreuses d’enfants, en horribles marâtres, décimant les troupeaux et semant la pagaille dans les couples. L’Inquisition les pourchassa, les tortura et les réduisit en cendres et poussières au nom d’une religion masculine et cruelle.

La forêt protectrice et nourricière, la nature sauvage et abondante, furent, dans le même temps, rejetées et méprisées, devenant lieux rêvés de sombres sabbats et de damnation.

La pauvre sorcière, honnie et brûlée, entraîna avec elle les déesses sauvages et folles, les parfums subtils des garrigues, les histoires d’antan à la liberté des feuillages.

Leurs reflets au sein du légendaire

Les sorcières des contes et des légendes portent en elles la trace incertaine de ces entités aux féminines résonances. Elles ont été façonnées par les terres qu’elles habitèrent, les folklores qui les rêvèrent. Baba Yaga descendait tout droit des taïgas et des forêts de bouleaux des contrées nordiques, elle fut dès lors un peu différente d’une Cailleach des landes irlandaises. Que ce soit par son aspect et ses attributs, ou en raison des lieux qu’elles visitaient ou protégeaient. Mais cette identité fut surtout liée à l’âme des conteurs et des conteuses qui les firent vivre dans leurs récits. L’essentiel est là : sous les guimpes, les manteaux de noirceur, les pustules, se révèle toujours le même message, celui de l’ode aux forces saisonnières, à l’immuabilité des cycles, à la naissance, à la mort, à la merveilleuse beauté du monde en ses mystères les plus profonds. Plus qu’une maison de pain d’épice où la sorcière se terre en espérance de chair fraîche, plus qu’une figure courbée, défraîchie, loqueteuse, verruqueuse, bossue et hideuse, la sorcière mérite de retrouver son identité première, sa force de femme thérapeute, experte et sachante.

Liens ensorcelés au climat, aux saisons, aux fêtes

La sorcière, symboliquement, est une émanation de la terre profonde, elle pourfend le temps qui passe à grands coups de balais, secouant les oreillers des saisons en parsemant le sol de plumes et de flocons blancs. Elle est protectrice de l’arbre, se meut au cœur de l’écorce et meurt à son automne, elle connaît et protège toute une petite armée de plantes et de simples, cueille et vagabonde au soleil des étés, sèche et enflaconne ses glanages aux

rigueurs de l’hiver. La sorcière est gardienne des vents et des seuils, faiseuse d’anges et de nuages, elle vagabonde de nuées en rosées, chansonne à la lune, danse, vole et aime sous ses blancs auspices.

Autrefois, des fêtes moissonnières et saisonnières, consacrées aux sorcières, aux fées, aux déesses, aux lutins, brasillaient sur les collines. Imprégnées de révérences païennes, d’odes naturelles, ces réjouissances étaient les traces d’anciens cultes endiablés, de noces dionysiaques et sacrées.

La Saint-Jean, Walpurgis, Yule, l’Épiphanie, la Chandeleur ou la Toussaint célébraient la terre, les déesses-mères. Elles avaient le feu comme centre : le brasier purificateur, la bûche protectrice, la roue enflammée et fertilisante…

Chamanes des bois et Déesses-mères

La sorcière est l’esprit même de la forêt. Par sa connaissance des plantes, des champignons, des forces instinctives, par son lien aux esprits tutélaires, aux êtres élémentaires, elle imprègne la nature en s’y fondant.

Ses ancêtres divines, comme elle, régnaient sur la luxuriance, les animaux, l’ensauvagé, parfois aussi sur les espaces maîtrisés par l’homme : les champs, les pâtures, les vergers. Mêlées, toutes ces forces féminines protégeaient le monde en son centre et en ses émanations.

La mort et les champs de bataille de la Morrigane sont autant de chants à la force vitale et fécondante, au respect infini des cycles et de l’ordre premier du monde.

Cet oracle est tout habité des souffles créateurs de ces Dames de lumières et d’ombres mêlées, de leur chant nostalgique, du brame du cerf l’automne venu, des chemins secrets serpentant aux flancs des landes et des pierres vieilles.

Bâtons et baguettes

La sorcière alimente bien des imaginaires, elle est chevauchante de balais broussailleux, cuisinière infâme de brouets infernaux aux ventres de noirs chaudrons. Elle enfourche le bouc des sabbats ou la corneille des supplices aux soirs de lune noire, agite sa baguette en tous sens, présente la pomme alléchante ou le poison perfide… Ces attributs sont toujours porteurs de sens, issus d’une symbolique autrefois grandiose et emplie du vacarme des armes, de prophéties tonitruantes, de feu, de suie et de bourrasques. Trop souvent laide, trop souvent démoniaque et crochue par tous les bouts, cette sorcière-là a perdu sa grandeur pour se replier aux seules coutures de son chapeau de toiles d’araignées et de vapeurs souffreteuses. Les caractères de la sorcière antique sont venus s’étouffer aux brasiers de l’époque médiévale. Le bâton de savoir de la Völva, architecturé de runes magiques, la quenouille des Moires, dévideuse des temps à venir, le chaudron des fées domestiques, gardien des rites de fécondité, périrent avec elles, victimes des répressions que l’Église infligeait alors aux femmes.

Seule la baguette magique, taillée à la branche de l’arbre sacré – aubépine, sureau, saule –, et baignée des rayons de la première lune, perdure encore. S’étant imperceptiblement fondue aux encres des contes, elle devint l’apanage des fées marraines et protectrices.

Animaux-frères

Ils sont compagnons de fortune et d’infortune, chevaliers servants, valets de sabbat, condamnés à la mort aux brasiers fumeux de l’Inquisition… Ils sont magiciens et détiennent au moins autant de pouvoir que leurs compagnes aux sombres frusques. La sorcière a la capacité de se changer en crapaud, certes, mais aussi en chat terrifique, noir de poils et maléficieux en diable. La relation entre la sorcière et son

animal se mêle et s’emmêle, à ne plus pouvoir les distinguer l’un de l’autre.

Dans les suites ensorcelées de la pleine lune, s’en viennent les boucs, montures de choix, les corbeaux rebelles et bavards, les lièvres agiles et toute une cohorte patibulaire d’araignées, de rats, de chauves-souris, de punaises ou de vipères. Ténus échos de nos cauchemars enfantins ou traces d’une magie ancienne où l’animal était le compagnon magique des humains, l’égal différent ?

Plantes-sorcières

Les sorcières, plus que tous, savaient la puissance végétale, la douceur de la feuille, le rugueux d’une tige. Elles dansaient dans le monde vert en y prélevant le nécessaire, juste ce qu’il fallait de pollen pour envoler leur balai ou soigner les maux des hommes et des bêtes. La sorcière aimait ces petites filles des orées et des jachères, Belles-de-Mai ou Porte-Rosée, ces sauvageonnes douces mais inflexibles. Mandragore, Ciguë, Jusquiame, celles qui endorment d’une poussière de leur feuille, tuent d’une larme de sève ou entraînent vers des rêves sans retour.

Les sorcières étaient les dépositaires de cette science dangereuse, oubliée depuis les temps troubles de l’Inquisition ; elle reparaît en ces jours nouveaux, heureusement, cachée au sein de quelques recettes de grands-mères ou dans des remèdes d’herboristes éclairés.

La divination

Elle ne se tient pas qu’au centre nébuleux d’une boule de cristal, qu’aux entrelacs hermétiques laissés par le marc au fond d’une tasse, ou aux dessins impénétrables des migrations dans le ciel d’automne. La divination consiste aussi et surtout au travers de la connexion profonde aux mondes immatériels de l’esprit.

Tirer les cartes, les runes, les oghams, permet de dévoiler un possible, un demain. Ces supports tangibles assistent le consultant, l’aident à intégrer son instinct, à fondre son intuition au secret du symbole. Ces appuis doivent être consacrés et respectés, car ils sont porteurs d’énergie : la leur, celle du questionnant et celle du devinant.

L’oracle

Nous avons choisi six territoires bien distincts pour y nicher nos sorcières. Ces lieux correspondent à leurs caractères, leurs dons, ou l’endroit au sein duquel elles puisent leurs forces. Leurs représentations graphiques tiennent compte de ces paysages différents, de couleurs évocatrices et des imaginaires enfantins habitant les rêves de chacun.

Les Gardiennes des terres et des âtres sont parmi les plus anciennes, les créatrices des légendaires et des traditions agraires. Elles protègent, animent ou dessinent les contours de mondes oubliés.

Les Sombres, celles des chemins et des chaudrons, peuvent se montrer maléfiques. Coureuses des bois et des falaises, elles sont fortes et inflexibles.

Les Ensorceleuses, d’amour et de larmes, imprègnent cet oracle d’un peu de douceur, de tristesse aussi. Elles disent le don de soi, la compassion parfois.

Les Feuillues, guérisseuses et protectrices, dispersent aux feuillages des messages de guérisons, d’attention profonde aux autres et à la nature.

Celles de l’eau, de brumes et de marées, sont les Belles Dames des ondes et de la fluidité, les joueuses, les intemporelles.

Les Errantes, du vent et des collines, nous racontent la liberté et l’espace, la solitude accomplie, les sentes sous les étoiles.

La Carte des Dieux est la lune ronde et blanche au-dessus des herbes, celle qui parle de destinée et de hasard, du cycle infini des vies, des morts et des apprentissages.

Chaque carte, représentant une sorcière forte, se lit selon une progression symbolique : de son visage le plus évident à sa figure la plus intime.

• Le Nom est celui qui semble être le plus ancien, le plus personnel de chaque sorcière.

• Les Clés sont les mots qui, en un coup d’œil, personnalisent le mieux la carte.

• Le Visage est la représentation de la sorcière avec ses traits principaux, l’empreinte revêche ou merveilleuse qu’elle a imprimée sur la mémoire des hommes.

• Le Légendaire est le souvenir onirique que chacune de ces Dames a laissé aux envers des parchemins, à l’encre sympathique.

• Le Pouvoir correspond à l’essence de son interaction avec le monde, à sa force primordiale.

• Le Maléfice symbolise la face sombre de la sorcière, l’excès d’un trait ou d’une force qui entrave la quête initiatique.

• L’Animal-Frère est le compagnon, l’allié, celui de toutes les fêtes, de tous les supplices aussi. Il aide, explique et enseigne.

• La Potion ou le Talisman matérialise l’aide magique, la pierre, l’élixir, l’objet ou la plante qui ouvre les perceptions et fendille la carapace.

• La Danse évoque le chemin à prendre, peutêtre, la voie des sortilèges, l’envol vers ses propres sabbats, ses champs secrets.

• La Parole magique incarne le message de la sorcière, celui qui va permettre la compréhension du moment présent, de la place qu’occupe le consultant par rapport à sa recherche intime.

• L’Envers est le côté sombre, caché et mystérieux, celui qui n’est pas apparu dans le tirage et qui se tient aux aguets.

L e S tirage S

Un oracle des sorcières ne peut être utilisé comme un autre oracle, il se doit de porter à ces Dames un respect intime. Trouver en nous les figures anciennes, les reflets passés, les présences d’aujourd’hui, demande de se connecter à ce qu’il y a de plus profond en nous-même : la pulsion du sang qui nous relie à la terre, aux arbres, aux plantes ainsi qu’à notre intuition, notre clairvoyance nécessaire à l’approche du ciel, des esprits, des forces. Retrouver son âme sorcière exige une liberté d’esprit certaine, un rire léger face aux dogmes et à la morale. Il faut aussi posséder un regard attentif et affectueux envers le petit peuple foisonnant des lisières et des marais et celui plus furtif, fuyant, des tertres, des cairns et des mondes invisibles. Pour utiliser au mieux ces 25 cartes, sortez au soleil ou dans la fraîcheur du matin, connectez-vous au monde simple et merveilleux des plantes et des insectes, respirez l’air et la rosée, ancrez-vous profondément dans le sol riche et fécond.

Déployez sur le sol un grand tissu blanc, puis battez 7 fois les cartes, et étendez-les, faces retournées. Choisissez-les en conscience, une par une, plutôt en nombre impair. Vous pouvez en retourner une seule, ou trois, ou cinq, et faites-le avec votre main gauche, celle du cœur et de l’intuition. Les sorcières aiment le tabac, l’encens, la sauge ou le romarin, les épices de feu. Une bougie à la cire d’abeille et au miel vous aidera à vous connecter à leurs messages. Et n’oubliez jamais de les remercier : les paroles magiques, les chants de la terre primitive ou le son d’un tambour les bercent et les rendent disertes !

Tirage d’une seule carte, ou tirage de la baguette magique

Il permet de se relier à l’énergie d’une sorcière, de lui confier ses doutes et ses questionnements. La sorcière répondra par de menus signes auxquels le consultant se devra d’être attentif.

Tirage à trois cartes, ou tirage lunaire

C’est un tirage qui permet de se situer dans le temps et dans l’espace. Le passé, le présent et l’avenir cachés dans son parcours initiatique.

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Tirage à cinq cartes, ou tirage du sabbat

Ce tirage explore les forces et les faiblesses du consultant, il donne les réponses à ses questionnements profonds, aide à le définir.

Il nous semble, mis à part ces principes de tirage que l’on retrouve dans tous les oracles, que la sorcière mérite mieux, quelque chose de plus : une identification. Nous sommes toutes et tous faits d’eau et de lichens, de rêves et de plumes, mais avons en nous-même un petit grain spécial, une signature, une exhalaison qui n’est propre qu’à nous. Une sorcière d’entre ces cartes sera de la même eau, il faudra la dénicher, la comprendre et l’apprivoiser sans se l’approprier. Dès lors, la Dame vous accompagnera, sera de conseil avisé et de compagnie hautement initiatrice. 1 5 3 2 4

Tour à tour guérisseuses, tisanières, marraines ou marâtres, les sorcières représentent les forces anciennes, les sagesses perdues, les férocités oubliées. Elles habitent les landes, les sources et les ombres, gardiennes des rêves et des légendes. Tantôt maléficieuses ou envoûtantes, souvent charmeuses, elles nous invitent à questionner les archétypes féminins. Sous la lumière de la lune, écoutez leurs murmures et entendez leurs messages au travers des 25 cartes de cet oracle.

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