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• La Diffusion Catéchistique - Lyon •

Signes du

Parcours catéchuménal pour adultes

Livre de l’accompagné

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Rencontre 1

Marc 10, 46-52

Dieu s’invite dans notre histoire

Au fil du texte

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Mc 10, 51 Avant même que j’en aie conscience : Dieu entend mon appel et s’invite dans mon histoire.

Évangile selon saint Marc 10, 46-52

Rabbouni : C’est le diminutif familier du mot hébreu Rabbi qui veut dire « mon Maître ». Les juifs donnaient ce titre aux spécialistes des Écritures juives.

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. 47 Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » 48 Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » 49 Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lèvetoi ; il t’appelle. » 50 L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. 51 Prenant la parole Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » 52 Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin. 46

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Ailleurs dans la Bible « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » (Isaïe 9, 1.)

Écouter et comprendre la Parole de Dieu Fils de David : Le peuple juif attendait un messie, c’est-à-dire un libérateur envoyé par Dieu et de la descendance du grand roi David (environ 1000 ans avant J.-C.)

• Repérer les différents acteurs du récit. • Que font-ils ? Que disent-ils ? • Observer la demande de Bartimée. Que fait-il (repérer les verbes) ? • Comment comprendre les paroles de Jésus ? • Quels sont les changements opérés entre le début et la fin du récit ?

Pitié : Ce mot est une prière de demande d’amour, de miséricorde. Jésus est remué profondément par cette demande parce qu’il y reconnaît un cri de vérité sur sa personne et sur lui-même.

Isaïe, prophète en Israël au viiie siècle avant Jésus Christ, affirme que Dieu veille sur son peuple même dans une situation désastreuse où tout semble perdu (le pays est attaqué par ses voisins). La lumière se lèvera de nouveau. Il en est de même dans la vie de chacun et en tout temps si nous faisons confiance et si nous écoutons la Parole de Dieu. Au début de l’Église, le baptême s’appelait « illumination » parce qu’il opère un passage dans notre vie en l’éclairant d’une lumière nouvelle.

Voix d’Église Voici ce qu’écrit saint Éphrem, homme d’Église au ive siècle, à propos de la rencontre de Jésus avec Bartimée : « Quand notre Seigneur vit que les yeux de son cœur étaient bien ouverts et les yeux de son corps aveugles, il éclaira les yeux du corps comme ceux du cœur, afin que lorsque l’aveugle voudrait encore accourir à lui, il vît clairement son Sauveur. C’est bien l’homme tout entier, dans son cœur et dans son corps, qui est appelé à être sauvé par le Christ. »

Foi : Ce mot est de la même famille que le mot « confiance ». Avoir foi en quelqu’un c’est lui faire confiance. Croire en Jésus, c’est avoir confiance en son amour pour tout homme.

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Rencontre 5

Ailleurs dans la Bible « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur, et un jour de vengeance pour notre Dieu, consoler tous ceux qui sont en deuil, ceux qui sont en deuil dans Sion, mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un habit de fête au lieu d’un esprit abattu. » (Isaïe 61, 1-3a.) Ce passage est celui que Jésus cite en partie dans le texte de Luc 4, 15-30.

En savoir plus Dans les églises, la lecture de la Bible est proclamée depuis un pupitre appelé « ambon ». Le lecteur dit à haute voix pour que d'autres entendent ce qui est dit. Ce qui est proclamé est la Parole de Dieu, le lecteur est alors comme un porte-parole, il ne parle pas en son nom personnel. On appelle aussi l’ambon « table de la Parole », ce qui manifeste qu’en écoutant la Parole de Dieu, nous sommes nourris. De même qu’on nourrit son corps chaque jour, on est invité aussi à se nourrir de la Parole de Dieu chaque jour ! C’est pour donner à celui qui chemine son « pain de chaque jour » que la Bible est remise au catéchumène lors de la première étape du baptême.

Luc 4, 14, 30 « Dans les livres saints, le Père qui est aux cieux s’avance de façon aimante à la rencontre de ses fils, engage conversation avec eux. » Concile Vatican II, Constitution dogmatique, Dei Verbum, VI, n° 21.

Prier Merci Seigneur pour ceux avec qui et par qui je découvre ta Parole, Merci Seigneur pour ta Parole qui me nourrit, Merci Seigneur pour ta Présence. Aide-moi, Seigneur, dans les moments de doute, de remise en questions par ceux qui m’entourent. Donne-moi la force, Seigneur, de continuer mon chemin avec toi, même si cela m’amène à m’éloigner de certaines personnes. Merci Seigneur pour ta Présence. Ambon de l’église Saint-Germain l’Auxerrois, Paris.

Voix d’Église « Si la Parole de Dieu n’était pas voilée, elle ne serait plus la Parole de Dieu : ce serait une vérité parmi d’autres, une vérité dont on pourrait faire le tour, sans changer de vie, sans se convertir. Si la Parole de Dieu s’imposait à nous avec évidence, elle ne respecterait plus notre liberté, elle ne susciterait plus une réponse d’amour. » Claude Geffré, Un espace pour Dieu, coll. « Foi vivante » n° 372, éditions du Cerf, 1996, p. 78.

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Rencontre 5

Repères sur ma route

Rencontre 6

Un amour sans limite « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

Quelle parole m’a mis(e) en route ? Comment réagissent ceux qui m’entourent ?

Jn 15, 12

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Nous entendons souvent aujourd’hui des paroles de violence. « J’ai la haine », disent ceux qui n’attendent apparemment plus rien de personne et qui s’enferment dans la violence et la désespérance. Le discours de Jésus à la synagogue de Nazareth a provoqué l’incompréhension et la fureur. Pourtant, Jésus va continuer à parler avec une force inouïe et une grande douceur, celle de l'Esprit Saint.

Écouter et comprendre la Parole de Dieu Évangile selon saint Jean 15, 9-13 Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. 10 Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. 11 Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. 12 Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. 13 Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. 9

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Rencontre 6

Au fil du texte La notion d’aimer apparaît neuf fois dans ces cinq versets. Le mot français « amour », comme le verbe « aimer », recouvre une large variété de sens. Ainsi, le français utilise le même verbe pour exprimer ce que d’autres langues expriment par des verbes différents : J’aime ma petite amie » et « J’aime le chocolat » par exemple. Les évangiles ont été écrits en grec ancien, et le mot « aimer » a dans cette langue trois traductions diférentes : • Éros, l’amour qui prend, qui consomme et qui peut aussi être destructeur. Divinité de l’amour chez les Grecs (Cupidon chez les Latins), Éros est le symbole de l’amour dans sa dimension sexuelle, en ce qu’elle peut avoir de destructeur.

• Philia, l’amour qui partage, qui prend et qui donne, dans une relation de réciprocité. C’est avoir le souci les uns des autres (amitié, solidarité, chaleur humaine), générosité qui nourrit et stimule le compagnonnage humain à travers les plaisirs comme à travers les épreuves.

• Agapè, l’amour qui donne. C’est la philia poussée jusqu’à l’universel en tant que don gratuit, sans contrepartie. C’est une réelle empathie pour les autres, qu’ils soient inconnus ou intimes. Il nous faut comprendre vraiment de quel amour Jésus nous aime, et quel amour il attend de nous. Mais pour cela, il nous faut avancer sur le chemin qui nous mène vers lui. Aller avec lui jusqu’au bout, jusqu’à sa Croix et sa Résurrection.

Jean 15, 9-13 il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais. […] » (1re Lettre de saint Paul aux Corinthiens 13, 1-8.)

Voix d’Église « Ce qui compte ce n’est pas ce que l’on donne, mais l’amour avec lequel on donne. » Mère Teresa Agnès Gonxha Bojaxhiu est née à Skopje en Macédoine. À 18 ans, Agnès quitte son pays et sa famille pour devenir religieuse et ainsi aller vers les plus pauvres. Elle prend le nom de Sœur Teresa. En 1929, sa communauté l’envoie à Calcutta en Inde : elle va enseigner l’histoire et la géographie dans une école pour jeunes filles riches. En 1946, elle quitte sa communauté et l’école pour aller enseigner aux enfants des bidonvilles, puis plus tard accueillir et soigner les malades, recueillir des petits enfants orphelins ou abandonnés, accompagner les mourants. Dans cette mission, elle trouve le bonheur en donnant de l’amour à ceux qui n’ont rien. Rapidement, des jeunes filles indiennes vont la rejoindre et partager sa vie au milieu des pauvres et des malades : la communauté des Missionnaires de la Charité est née ! Le mot « charité » vient du latin caritas qui veut dire « amour » : ce qu’elles font, elles le font « par amour de Jésus et des pauvres ».

Ailleurs dans la Bible « J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; 28

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Rencontre 6

Rencontre 7

Commencement

Prier Lors de la célébration de l’entrée en catéchuménat, les candidats au baptême sont marqués du signe de la croix par le célébrant. Avant toute prière individuelle ou communautaire, les baptisés tracent sur leur corps le signe de la croix. Ils expriment leur confiance en Dieu qui est Père, en Jésus son Fils et en l’Esprit Saint qui les relie. « Seigneur, donne-moi la force de vivre comme tu le veux. Augmente en moi la foi pour que je n’aie pas peur de te suivre. » D’après Seigneur, apprends-nous à prier, Mame-Tardy, 2009, p. 93.

Repères sur ma route J ’ai entendu le commandement d’amour de Jésus. Comment estce que je le comprends ? a-t-il pour moi des limites à l’amour ? Des empêchements ? Y Si oui, qu’est-ce que je peux en dire ? ______________________________________________________________________________________

« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre… » Gn 1, 1 Nous avons entendu Jésus nous révéler l’amour du Père. Avec les textes de la Genèse, nous allons découvrir que cet amour est à l’origine du monde. Beaucoup disent : « À l’origine, dit-on, était le big-bang. Mais qu’y avait-il avant le big-bang ? La création du monde procède-t-elle du hasard ou d’un plan divin ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Quelle est notre origine ? Quelle est notre fin ? » La science cherche à savoir quand et comment a surgi le cosmos, et quand l’homme est apparu dans le monde. La foi cherche à découvrir quel est le sens de l’origine de tout ce qui vit : elle voit et célèbre l’œuvre du Dieu créateur qui, en créant, révèle son amour et son projet pour l’homme. Vous avez reçu la Parole de Dieu lors de votre entrée en catéchuménat. Désormais, vous trouverez dans votre Bible le texte proposé à chaque rencontre. Votre accompagnateur vous aura expliqué comment y retrouver ce texte.

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Écouter et comprendre la Parole de Dieu Genèse 1-3 Les trois premiers chapitres de la Bible ne sont pas à lire d’une seule traite : pour mieux s’approprier ce « commencement », il est préférable de lire d’abord le premier récit (Gn 1, 1-2, 4a), puis, après un temps de réflexion et de méditation, le second récit de la Création (Gn 2, 4b-24). Le récit qui relate comment le péché est entré dans le monde (Gn 3) sera lu lorsque le visage de Dieu et son projet pour l’humain auront commencé à se dessiner.

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Rencontre 7 Souffle de Dieu : Les Hébreux conçoivent le monde d’une manière concrète. Pour eux, l’esprit c’est le souffle, vent de tempête ou brise légère, la respiration. Plus encore, l’esprit est un souffle qui pénètre et fait agir la personne entière. L’homme est ainsi animé d’un souffle donné par Dieu. Dieu est source de vie et, pour communiquer la vie, il l’insuffle en nous. Le souffle de Dieu, c’est l’Esprit Saint qui accomplit l’œuvre de Dieu dans le monde. Image et ressemblance : Il y a dans cette parole du Dieu créateur, une volonté particulière qui consiste à imprimer dans la nature humaine quelque chose qui lui ressemble. Mais alors, en quoi consiste cette ressemblance, en quoi sommes-nous faits à l’image de Dieu ? Le projet de Dieu est de permettre une relation, une communication avec ses créatures. Nous avons reçu de Dieu comme une marque de son image en nous : la capacité d’aimer, de vouloir, de choisir, de développer des qualités morales et intellectuelles, de concevoir, d’apprendre, d’entreprendre… Dieu bénit et sanctifia le septième jour : Le dernier jour de la Création est bien différent des autres. Il est sanctifié, ou consacré, ce qui signifie que c’est un jour qui est mis à part. Sanctifié par Dieu parce que Dieu se repose de son œuvre. Mis à part pour les hommes en les invitant à se reposer de leurs œuvres. Le repos du Seigneur le septième jour est donc pour les hommes aussi une invitation au repos, et donc une invitation à rentrer dans le repos et la contemplation de Dieu.

Au fil du texte • La Bible s’ouvre par ce texte chantant l’œuvre créatrice de Dieu en sept jours. Ce n’est pas un compte rendu scientifique. C’est un poème que les Hébreux ont longuement médité. Quelles sont les certitudes qu’ils y expriment ?

• L’être humain créé à l’image de Dieu est un couple ; un homme et une femme, entre lesquels la parole, l’amour et la vie pourront circuler. Comment cela résonne-t-il pour moi aujourd’hui ?

• Ai-je conscience que je suis responsable du devenir du monde ?

Ailleurs dans la Bible « La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. Et quand l’Écriture rend témoignage aux anciens, c’est à cause de leur foi. Grâce à la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par une parole de Dieu, et donc ce qui est visible n’a pas son origine dans ce qui apparaît au regard. » (Lettre aux Hébreux 11, 1-3.) La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas…

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Genèse 1-3

En savoir plus D’où venons-nous ? La Bible commence par ces mots : « Au commencement, Dieu créa… » L’origine du monde serait donc là : entre les mains et la sagesse d’un Dieu qui ne nous dit pas le « comment ? », mais qui nous dit le « qui ? ». Est-il donc déraisonnable ou naïf de croire en un Dieu créateur, à l’origine du monde ? Être chrétien ne veut pas dire que l’on met sa raison de côté. Un chrétien sait très bien que la science peut expliquer comment un événement « naturel » s’est produit. C’est la foi et la confiance qui font discerner que Dieu est là, et il n’y a là rien de naïf ou d’incompatible avec l’usage de notre intelligence. La foi chrétienne n’infantilise pas le croyant en le privant de sa raison… Dieu est bien plutôt cet être magnifique de sagesse et de bonté qui ne voudrait qu’une chose : que nous puissions entrer en relation avec lui pour trouver enfin ce que la science ne pourra jamais nous apporter : le sens de notre vie.

Voix d’Église « Il est juste que l’homme puisse exercer une maîtrise responsable sur la nature pour la protéger, la mettre en valeur et la cultiver selon des formes nouvelles et avec des technologies avancées, afin que la terre puisse accueillir dignement et nourrir la population qui l’habite. Il y a de la place pour tous sur la terre : la famille humaine tout entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement grâce à la nature elle-même, don de Dieu à ses enfants, et par l’effort de son travail et de sa créativité. Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu’elles puissent elles aussi l’habiter décemment et continuer à la cultiver. Cela implique de s’engager à prendre ensemble des décisions, “après avoir examiné de façon responsable la route à suivre, en vue de renforcer l’alliance entre l’être humain et l’environnement, qui doit être le reflet de l’amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons”. » Pape Benoît XVI, Lettre encyclique, L’Amour dans la Vérité, 50. 33

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Rencontre 15 sur son développement ? Comment se manifeste le travail de germination ? À quoi cela vous fait-il penser ? • Quel visage de Dieu découvrez-vous dans ces paraboles ? v. 35-41 Le même jour, l’enseignement de Jésus se poursuit non plus en paraboles mais en action : la traversée de la mer, de nuit vers un territoire étranger par une météo défavorable… Les gestes de Jésus viennent compléter son discours. • Repérer l’attitude et l’évolution de Jésus. Que vous rappelle la puissance de sa parole ? • Repérer l’évolution des disciples.

Marc 4, 26-41 nous le reconnaissions. Par l’action de l’Esprit Saint, c’est en Jésus et par Jésus que le royaume de Dieu est présent ici et maintenant : « Le message central de l’Évangile c’est que le royaume de Dieu est proche. Une coupure se produit alors dans le temps, quelque chose de nouveau se réalise. Et en réponse à ce don on demande aux hommes conversion et foi. Au cœur de cette annonce, il y a le message de la proximité du royaume de Dieu qui constitue effectivement le noyau de la parole et de l’activité de Jésus. » Joseph Ratzinger -Benoît XVI, Jésus de Nazareth, tome 1, Flammarion, 2007, p. 68.

Ailleurs dans la Bible Plusieurs psaumes attribués au grand roi d’Israël, David (environ 1000 ans avant J.-C.), proclament la royauté de Dieu. Ils chantent sa gloire et sa puissance. Son règne est éternel et le royaume de Dieu s’étend sur l’univers entier ainsi que sur tous les habitants de la terre : le psalmiste reconnaît la grandeur et la dignité de Dieu dans sa manière de régner avec justice et droiture. Il s’extasie devant ses merveilles. « Il est grand, le Seigneur. […] » (Psaume 95, 4-10.)

Prier « Il est grand le Seigneur. [...] » (Psaume 95, 4-10.)

En savoir plus Jésus invite les hommes à faire advenir le règne de Dieu en écoutant sa Parole et en la mettant en pratique. Il annonce Dieu, le Dieu vivant qui agit ici et maintenant dans la petitesse et la discrétion comme la semence ou la petite graine de moutarde et il fait des merveilles. Il est capable de sauver de la mort comme dans la tempête apaisée. Il nous dit « Dieu existe », Dieu est le Seigneur de l’univers. Il ouvre une espérance. Par ses paroles et par ses gestes, Jésus exprime qu’il est lui-même le Royaume qui est « au milieu de nous ». Encore faut-il que

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Voix d’Église La charité comme tâche de l’Église « La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche : annonce de la Parole de Dieu, célébration des sacrements, service de la charité. Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une

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Rencontre 15 expression de son essence elle-même, à laquelle elle ne peut renoncer. » Pape Benoît XVI, Lettre encyclique, Deus caritas est, 25. Le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire) est un rassemblement de 29 mouvements et services de l’Église catholique en France. Il est une des organisations qui porte cette tâche de l’Église au service de la charité au nom de l’Évangile. Association type Loi 1901, il est la première ONG française de développement. Depuis sa création en 1961, le CCFD-Terre Solidaire mobilise la solidarité en France pour lutter contre la faim dans le monde et promouvoir des projets de développement et d’éducation.

Répondre en chrétien « Tout ce que vous faites, faites-le pour la gloire de Dieu. » (1 Corinthiens 10, 31.) Le royaume de Dieu s’accueille, il est un don de Dieu, et un don sans mesure. L’écoute des paraboles nous invite à nous rendre réceptifs à l’action mystérieuse de Dieu qui se réjouit de notre foi : elle est la source bienfaisante qui nous appelle à reconnaître les merveilles que Dieu fait en nous, à changer notre regard sur le monde, à être des « semeurs » d’amour, d’espérance et de paix.

Rencontre 16

Joie « Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux. » Mt 5, 3 « C’est que du bonheur ! », « rien que des petits bonheurs », « un bonheur sans faille », « le bonheur d’aimer », « à la recherche du bonheur », « l’argent ne fait pas le bonheur », « au petit bonheur la chance », « ne pas connaître son bonheur », « souhaiter beaucoup de bonheur à quelqu’un »… C’est dans la nature de l’homme que de chercher le bonheur mais quel bonheur ? La Bible aussi nous parle de « bonheur », mais d’un bonheur absolu et durable, d’une joie profonde, car celui qui cherche à nous rendre heureux et à partager son bonheur, c’est Dieu !

Écouter et comprendre la Parole de Dieu Évangile selon saint Matthieu 5, 1-12 On appelle Béatitude dans la Bible toute phrase qui annonce le bonheur.

Repères sur ma route « La semence germe et grandit, il ne sait comment » (Marc 4, 27.) Est-ce que mon chemin vers le baptême me permet de prendre conscience de la « graine » de foi qui grandit mystérieusement en moi et de son retentissement dans ma vie ? Comment ? I l peut nous arriver parfois, comme aux disciples, d’avoir peur, de douter, d’avoir l’impression que « Jésus dort ». À ce moment de notre parcours, que redoutons-nous ? De quoi avons-nous peur ? Sommes-nous prêts à faire confiance à Jésus, à Dieu ?

Heureux : Le mot « heureux », qui revient avec insistance, appelle à un élan vers la joie, le bonheur. La répétition renforce cette dynamique, cette marche vers le royaume de Dieu. Certains traducteurs n’ayant pas hésité à traduire « heureux » par « en marche » ! « Être heureux », c’est marcher avec le Christ dans l’esprit des Béatitudes… Pauvres : On parle très souvent des pauvres dans la Bible. Ils sont très nombreux et représentent une frange d’exclus et de parias. Jésus a annoncé le bonheur aux pauvres de son temps car c’est auprès des faibles et aux sans-grade que Dieu prête toute son attention. On distingue les pauvres « économiques » et les pauvres « spirituels ». Pour être à l’écoute de Dieu, il faut pouvoir être désencombré de choses et de soi-même. Être pauvre pour Dieu c’est être comme un enfant, dans la pleine écoute et la confiance. Récompense : Dieu reconnaît en chacun les fruits d’une vie tournée vers lui et les autres. Il nous donne en retour sa consolation, sa joie, son bonheur, sa vie, au centuple !

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Rencontre 16

Au fil du texte • Lire plusieurs fois le texte. • Repérer les répétitions des mots, les temps des verbes, les personnes à qui

Matthieu 5, 1-12 Fra Angelico, Le sermon sur la montagne, couvent San Marco à Florence (Italie), 1437.

cela s’adresse. • Qu’est-ce qui vous surprend ? • Y a-t-il des contrastes, des contradictions qui vous choquent ? • Comment recevez-vous ces Béatitudes ? • Comment les comprenez-vous ?

Ailleurs dans la Bible Le livre des Psaumes s’ouvre par cette promesse : « Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! […] » (Psaume 1, 1-2.)

Prier et contempler « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, Là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. Là où est l’erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie. Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer. Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Voix d’Église 1. « […] Chers jeunes, les propositions qui vous sollicitent de toute part sont nombreuses et séduisantes : beaucoup vous parlent d’une joie qui pourrait s’obtenir par l’argent, par le succès, par le pouvoir. Surtout, ils vous parlent d’une joie qui coïnciderait avec le plaisir superficiel et éphémère des sens. 2. […] La parole clé de l’enseignement de Jésus est une annonce de joie : « Heureux… » L’homme est fait pour le bonheur. Votre soif de bonheur est donc légitime. Le Christ a la réponse à votre attente. Il vous demande donc de lui faire confiance. La joie véritable est une conquête, qui ne s’obtient pas sans une lutte longue et difficile. Le Christ possède le secret de la victoire. 3. […] Les huit Béatitudes sont les panneaux signalétiques qui indiquent la direction à suivre. C’est un chemin qui monte, mais Jésus l’a parcouru le premier. Et il est prêt à le parcourir de nouveau avec vous. […] C’est en marchant avec

Prière attribuée à saint François d’Assise 70

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Rencontre 17

Luc 9, 10-17

Surabondance

Foule, peuple : Une foule, c’est un amas de gens, une grande quantité de personnes indifférenciées. Un peuple est un ensemble de personnes qui ont des choses en commun, des relations.

« Tous mangèrent à leur faim. » Lc 9, 17 Petite parabole : un jour, un journaliste achète un pain d’un kilo pour un reportage, et s’arrête dans quelques rues très fréquentées de plusieurs grandes villes. Dans notre vieille Europe, on passe sans le voir. En Amérique du Nord, on l’oblige à circuler. En Afrique, des gens se disent prêts à travailler trois heures pour avoir ce pain. En Inde, beaucoup proposent de travailler toute une journée pour gagner ce même pain. Il y a une sorte de faim qu’on peut rassasier avec un pain d’un kilo. Il y en a une autre qu’on ne rassasiera pas, même avec un pain de cinq kilos. Cette autre faim, c’est la faim d’aimer et d’être aimé, la faim d’être compris, écouté, la faim de paix et de justice, de tendresse et de bonheur. Et moi, de quoi ai-je faim ?

Écouter et comprendre la Parole de Dieu Évangile selon saint Luc 9, 10-17 Bethsaïde : Village sur la rive nord du lac de Tibériade, près de Capharnaüm. Pierre, André, Jean et Jacques le Majeur y étaient pêcheurs jusqu’à leur rencontre avec Jésus qui leur demande de tout abandonner pour venir évangéliser l’humanité avec lui. Un endroit désert : Dans la Bible, le désert a deux significations : c’est un lieu de proximité avec Dieu, mais aussi un lieu de tentation. C’est le lieu où Dieu parle au cœur de l’homme, et où l’homme, seul devant Dieu, décide d’obéir ou non à sa volonté. Chiffres et nombres : Les cinq pains représentent les cinq livres de la Loi (la Torah : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) et les deux poissons désignent les livres des prophètes et de Jean Baptiste. Le chiffre sept (cinq + deux) symbolise la totalité, la plénitude. Cinq mille hommes : selon les Actes des Apôtres (Ac 4,4), c’est le nombre de ceux qui crurent en écoutant Pierre et Jean. Les nombres 100 et 50 évoquent sans doute l’organisation des fils d’Israël au désert pour former le peuple de Dieu (Exode 18,21). Le nombre douze sert à exprimer le nombre des « élus » de Dieu : les douze tribus d’Israël et les douze apôtres de Jésus.

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Au fil du texte • Ce récit se retrouve six fois dans les évangiles : qu’est-ce que cela nous dit ? • Observer les rapports entre Jésus et ses apôtres ? Comment évoluent-ils ? • Que dire de l’attitude de la foule ? • Cette abondance de pain, que me dit-elle pour aujourd’hui ?

Ailleurs dans la bible « Le Seigneur dit à Moïse : “Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous” […]. » (Exode 16,4.) Selon le récit de l’Exode, les Hébreux traversant le désert avaient faim et Dieu leur donna de la “manne” à manger. Cette nourriture particulière est décrite comme de petits grains blancs au goût de miel apparaissant à la levée de la rosée du matin. C’est cette nourriture qui leur permit de survivre quarante ans dans le désert. Avec le temps, la manne est devenue le symbole de la fidélité de Dieu qui a nourri son peuple au désert.

Prier et contempler La tradition situe la multiplication des pains sur la rive nord du lac de Tibériade, à Tabgha, en Israël. On y trouve une mosaïque rappelant cet événement. Notre Père qui es aux cieux, Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour…

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Rencontre 17 Détail de mosaïque du sol, église de la multiplication des pains, Tabgha (Israël), ve siècle.

« Il n’y avait que cinq pains et deux poissons pour cinq mille hommes… Et pourtant quelle abondance ! Personne n’est oublié, et il y a même des restes ! Oui, Dieu peut combler toutes nos faims. Il pourvoit à tous nos besoins en nous encourageant à collaborer avec lui : le Christ ne fait-il pas appel aux disciples pour la distribution de ses dons ? Dire : « Donne-nous notre pain de ce jour » nous donne des obligations envers tous ceux qui vivent dans la pauvreté. De quelle nourriture avons-nous besoin aujourd’hui ? De pain, évidemment, d’écoute, de justice, de reconnaissance, de paix… Mais aussi de la foi en Jésus Christ, et du Christ lui-même qui se donne en nourriture dans le pain de l’eucharistie. Seuls la Parole de Dieu, la rencontre de nos frères, les sacrements de l’Église combleront nos faims au-delà de toute attente. Que nous ne soyons jamais rassasiés de cette nourriture, car elle nous ouvre à nos frères et à la vie de Dieu. » Seigneur, apprends-nous à prier, Mame-Tardy, 2009, p. 25.

Écouter un témoin Justin, né à Flavia Neapolis (actuelle Naplouse en Cisjordanie) vers le début du iie siècle, est un philosophe chrétien, témoin de la vie des premières communautés chrétiennes. Condamné pour avoir refusé de participer au culte d’idoles, il est décapité à Rome vers 165. Dans un de ses ouvrages, Justin donne la plus ancienne description de la célébration de l’eucharistie : « Le jour qu’on appelle le jour du soleil, tous, dans les villes et à la campagne, se réunissent dans un même lieu : on lit les mémoires des apôtres et les écrits des prophètes, autant que le temps le permet. Quand le 76

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Luc 9, 10-17 lecteur a fini, celui qui préside fait un discours pour avertir et pour exhorter à l’imitation de ces beaux enseignements. Ensuite nous nous levons tous et nous prions ensemble à haute voix. Puis, comme nous l’avons déjà dit, lorsque la prière est terminée, on apporte du pain avec du vin et de l’eau. Celui qui préside fait monter au ciel les prières et les eucharisties autant qu’il peut, et tout le peuple répond par l’acclamation “Amen”. Puis a lieu la distribution et le partage des choses consacrées à chacun et l’on envoie leur part aux absents par le ministère des diacres. Ceux qui sont dans l’abondance, et qui veulent donner, donnent librement chacun ce qu’il veut, et ce qui est recueilli est remis à celui qui préside, et il assiste les orphelins, les veuves, les malades, les indigents, les prisonniers, les hôtes étrangers, en un mot, il secourt tous ceux qui sont dans le besoin. » (Première Apologie, n° 67.)

Répondre en chrétien Le Carême invite de façon toute particulière au partage, à la prière et à la conversion. Il prépare à la fête de Pâques, cœur de la foi chrétienne, qui célèbre la résurrection du Christ. Il fait référence aux quarante années passées au désert entre la sortie d’Égypte du peuple d’Israël et son entrée en Terre promise ; il renvoie aussi aux quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique. Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements.

Repères sur ma route Ces cinq pains et ces deux poissons sont peut-être mes grandes ou petites qualités, mes réussites, mes compétences, mais aussi mes limites, mes faiblesses, mes échecs. En réalité, il suffit que je me remette entièrement dans les mains de Jésus et que je lui offre tout ce que j’ai, tout ce que je suis. C’est à partir de nos petits riens que Jésus nourrit le monde. omment, à ma mesure, puis-je être « pains et poissons » pour les C autres ?

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Rencontre 18

Ailleurs dans la Bible La foi de l’Église en Jésus, Christ et Fils de Dieu, prend sa source dans la proclamation des apôtres. Le discours prononcé par Pierre le jour de la Pentecôte témoigne avec force de sa foi en Jésus le Christ. Il nous est transmis dans le livre des Actes des Apôtres (Actes 2, 14-36). « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. » (Actes 2, 36.)

En savoir plus Credo, du latin credere, veut dire « je crois ». Lorsque nous disons le symbole de la foi, le Credo, nous répondons à la première personne du singulier, assemblés en communauté chaque dimanche, à la parole de Dieu. Ce texte proclamé ensemble unit tous les chrétiens qui partagent la même foi en Dieu le Père, le Fils et l’Esprit Saint. « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ; qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen. »

Luc 9, 18-22 baptisés dans la même foi et nous avançons vers le même but. Nous sommes animés d’une espérance et d’une charité communes. Nous voulons fonder, ensemble, notre vie sur l’amour de Dieu et des autres. » Seigneur, apprend-nous à prier, Mame-Tardy, 2009, p. 185.

Voix d’Église « Mes fils et mes filles, recevez la règle de la foi qu’on appelle le symbolum. Et lorsque vous la recevrez, écrivez-la sur votre cœur et dites-la chaque jour au-dedans de vous-mêmes : avant d’aller dormir, avant de sortir pour votre travail quotidien, fortifiez-vous avec votre Credo… Ce que vous allez entendre de notre bouche, c’est cela que vous devez croire ; et ce que vous croyez, vous devez nous le rendre par votre langue. […] C’est ce Credo que vous allez recevoir et nous rendre. […] Car c’est d’elle [l’Église] que vous avez reçu, que vous avez appris à méditer, et que vous avez fait vôtre dans votre étude accompagnée par la prière, ce que vous allez maintenant professer : Je crois en Dieu, le Père tout-puissant… » Saint Augustin, De symbolo : Sermo ad catechumenos.

Prier et contempler « Seigneur, tu es… Ma Lumière, quand la nuit n’en finit pas ; […] Ma Source, quand le sol en craque d’être trop sec ; […] Ma Folie, quand la raison l’emporte sur le cœur ; Mon Espérance, quand mon cœur n’en peut plus d’attendre. […] » Prière écrite par une missionnaire à Hong-Kong, 1981.

« Je crois en Dieu ! En disant cela, je fonde ma vie sur Dieu, je lui accorde toute ma confiance, c’est en lui que je vais chercher ma lumière, c’est à lui que je confie la direction de ma vie. À première vue, cette décision personnelle n’engage que moi. Mais quand je proclame “je crois” avec tous les chrétiens, je les reconnais comme frères et sœurs. Même si nous sommes différents par nos âges, nos origines, nos opinions, nous avons été

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Rencontre 18 Le symbole des chrétiens est le poisson. En grec, cela se dit ichtus. Chaque lettre de ce mot renvoie au nom et aux titres de Jésus. Plaque funéraire avec les symboles chrétiens, catacombe de San Callisto, Rome, iie siècle.

Luc 9, 18-22

Repères sur ma route n me rappelant les différents épisodes qui m’ont permis de E découvrir Jésus, sa manière de vivre, qui est-il pour moi aujourd’hui ? u’ai-je appris sur lui ? Que m’a-t-il permis d’apprendre sur le Q Père et sur l’Esprit ? Là où j’en suis aujourd’hui, à quoi est ce que j’adhère dans le Credo de l’Église ? omment vais-je chercher à mieux recevoir les articles du Credo C auxquels je résiste ? ______________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________

Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur

Répondre en chrétien Par le baptême, je vais devenir fils adoptif du Père et frère en Christ d’une multitude de frères.

• Comment est-ce que je comprends cela ? Qu’est-ce que cela provoque en moi ?

• À quels choix de vie cela m’engage ?

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Rencontre 19

Jean 13, 1-17 ; Corinthiens 11, 23-26

Invités à la table du Seigneur

Judas Iscariote : Il est l’un des Douze. Sachant qu’il allait le trahir en le livrant aux autorités du Temple, Jésus lui lave les pieds comme aux autres apôtres. Sans le dénoncer, Jésus se contente de dire que l’un d’entre eux n’est pas pur.

« Faites cela en mémoire de moi. » 1 Co 11, 24 Vous avez cheminé pas à pas avec le Christ depuis plusieurs mois, vous avez appris à le connaître par sa Parole et par ses actes. La célébration du Jeudi saint, trois jours avant Pâques, fait mémoire du dernier repas de Jésus avec ses disciples. Nous sommes invités à reconnaître celui qui se donne dans le pain eucharistique et dans le service du frère.

Écouter et comprendre la Parole de Dieu

Le repas du Seigneur : Il était très important pour les premiers chrétiens de se retrouver régulièrement pour partager le repas du Seigneur au cours duquel ils faisaient mémoire de la Pâque de Jésus, de sa mort et de sa résurrection. Ils le rendaient présent par le partage du pain et du vin et l’appel de l’Esprit. Ce pain et ce vin devenaient ainsi son corps et son sang.

Au fil des textes Jean 13, 3-17 Lire les versets à haute voix et essayer de visualiser les mouvements, les gestes, les objets. • Comment comprenez-vous le geste de Jésus, l’attitude de Pierre et la demande de Jésus de suivre son exemple ?

Ailleurs dans la Bible

Évangile selon saint Jean 13, 1-15 ; 1re Lettre aux Corinthiens 11, 23-26 Le jeudi avant la fête de la Pâque, Jésus prend un dernier repas avec ses amis. C’est le lieu et le moment où il va révéler totalement le sens de sa mission par deux gestes inséparables : le lavement des pieds des apôtres et le partage du pain et du vin. Le premier geste nous est raconté par Jean ; le second, par Paul dans une lettre adressée à la jeune communauté chrétienne de Corinthe vers 53.

Jean 13, 1-15 L’heure est venue : Jésus et ses disciples vont être séparés. Voici venue l’heure de la Croix. Les siens : La multitude des hommes de tous les temps. Laver les pieds : En lavant les pieds de ses disciples, Jésus prend la place du serviteur ou, à son époque, de l’esclave qui nettoie avec de l’eau les pieds poussiéreux des invités au repas. Pour faire ce geste, il a quitté sa tunique de Maître et Seigneur et s’est abaissé aux pieds des disciples surpris et embarrassés. Pur : Être pur, c’est être habité par la présence de Jésus, c’est être imprégné par sa manière d’aimer, par sa Parole : « Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu. »

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1 Corinthiens 11, 23-26

« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » (Jean 6, 35.)

En savoir plus Les chrétiens ont fait du dimanche (dies Domini) le jour du Seigneur, premier jour de la semaine en mémoire de la résurrection de Jésus. C’est le jour du repas du Seigneur où le Christ nous rejoint par sa Parole proclamée, commentée, et par son pain partagé. Ainsi, dimanche après dimanche, nous sommes fortifiés par l’eucharistie et rendus capables d’être serviteurs les uns des autres à l’exemple de Jésus.

Prier et contempler « Au moment d’être livré et d’entrer librement dans sa Passion, il prit le pain, il rendit grâce, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant : “Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous.” De même, à la fin du repas, il prit la coupe ; de nouveau il rendit grâce et la donna à ses disciples, en disant : 85

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BAPTEME CONFIRMATION EUCHARISTIE Un chemin de vie

Le temps de la mystagogie Le temps de la mystagogie est la quatrième et dernière période de l’initiation chrétienne. Il se situe entre Pâques, où sont célébrés les sacrements, et Pentecôte qui clôt le temps pascal. Il propose aux nouveaux baptisés et à la communauté de faire un retour sur la célébration, de faire mémoire de ce qui a été vécu dans les sacrements reçus, de mettre des mots sur l’expérience vécue et de s’ouvrir à la vie nouvelle qu’ils donnent : la vie de baptisé.

Baptisés dans l’eau et dans l’Esprit, Nous renaissons créature nouvelle ! Plongés dans la mort avec Jésus, Nous sommes les enfants du Père ! Alléluia, alléluia ! (CFC / J. Berthier © Studio SM – Secli N14-67-1)

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Halte spirituelle avant l'entrée en catéchuménat « Il me conduit par le juste chemin. » Ps 22, 3 C’est le moment ! Voilà déjà plusieurs mois que le voyage, avec et à la suite de Jésus, est commencé. C’est le moment de faire une pause, de relire le chemin parcouru avec Jésus, et de se poser la question de demander à devenir chrétien, d’être marqué du signe de la croix. Avant toute prière individuelle ou communautaire, les baptisés tracent sur leur corps le signe de la croix avec la main droite sur le front, sur la poitrine, sur l’épaule gauche et sur l’épaule droite. En se « marquant » ainsi et en concluant par « Amen », ils expriment leur confiance en Dieu qui est Père, en Jésus son Fils et en l’Esprit Saint qui les relie. Le mot « amen » vient de l’hébreu qui signifie la pleine adhésion de foi.

Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

Écoutons, contemplons Psaume 22 Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom.

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Temps de prière guidée par l’accompagnateur Relecture à la suite du temps de prière • Depuis le début des rencontres et après ce temps de prière, qu’est-ce que j’ai découvert ou qui ai-je découvert ? • Ces découvertes ont-elles provoqué un changement en moi ? Est-ce que j’ai des questions, des résistances ? • Quel est mon désir là où j’en suis de mon chemin de foi ? • Est-ce que j’ai le désir de devenir chrétien ? Est-ce que j’ai le désir de suivre Jésus ? • Est-ce que je demande à l’Église à devenir chrétien ? Si je désire devenir chrétien, l’Église, après discernement, m’accueillera pour vivre la première étape du baptême : l’entrée en catéchuménat. Je serai alors appelé chrétien-catéchumène et j’entrerai dans un nouveau temps appelé catéchuménat. Si je décide de ne pas poursuivre, l’Église respectera ma décision.

Repères sur ma route Je peux noter ici les fruits de ma relecture : ______________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________

Halte spirituelle avant l’appel décisif « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. » Ps 24, 4 C’est le moment ! Depuis que je suis catéchumène, le voyage avec et à la suite de Jésus continue… C’est le moment de faire une nouvelle halte, de relire le chemin parcouru avec le Christ, et de dire à l’Église mon désir de recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne aux prochaines fêtes pascales.

Écoutons, contemplons Selon l’année liturgique en cours :

Psaume 90 (Année A) R/ Reste avec nous, Seigneur, dans notre épreuve. Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut et repose à l’ombre du Puissant, je dis au Seigneur : « Mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! » Le malheur ne pourra te toucher, ni le danger, approcher de ta demeure : il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins.

______________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________

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Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte les pierres ; tu marcheras sur la vipère et le scorpion, tu écraseras le lion et le Dragon.

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Frise chronologique de l’histoire biblique et du début du christianisme

Carte de la Palestine au temps de Jésus Abraham

LES PREMIERS TEMPS

Moïse

L'EXODE

Samuel David

EN CANAAN

970 930

DEUX ROYAUMES 716

Isaïe 687

Jérémie Ézékiel

587

570 Zacharie 520

627

L'EXIL À BABYLONE 520

DOMINATION PERSE

Daniel 167

Ste Marie

St Pierre 64 St Jean Baptiste St Paul 67 Ste Blandine 177

DOMINATION GRECQUE

167

0

JÉSUS

DOMINATION ROMAINE

Les évangélistes St Jean St Marc St Luc St Matthieu

200

St Martin de Tours 397

St Augustin 430 476 CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN

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Légende des œuvres pp. 89, 94 et 97 : Arcabas, polyptyque « Passion-Résurrection », centre de pèlerinage de Montaigu (Belgique) ; p. 92 : Arcabas, La Crucifixion.

Crédits photos p.6 : © Stadtbibliothek/Stadtarchiv Trier - p.12 : © Ateliers et Presses de Taizé, Commuauté, 71250 Taizé p.15 : © DeAgostini/Leemage - p.21 : © Lissac/Godong/Leemage - p.25 : © Corrine Simon/CIRIC - p.29 : © Calogero Cascio/Gettyimages - p.34 : © ADAGP, Paris, 2016. Photo © RMN-Grand Palais (Musée Marc Chagall)/Gérard Blot - p.38 : Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) - Jean-Gilles Berizzi p.42 : © ServizioFotograficoOR/CPP/CIRIC - p.45 : © Akg-images - p.51 : © Akg-images - p.56 : © DeAgostini/Leemage - p.60 : Arcabas © ADAGP, Paris 2016 - p.63 : © Macha Chmakoff - p.66 : © Sergio Ranalli/Gettyimages - p.71 : © Electa/Leemage - p.76 : © Raffael/Leemage - p.82 : © Akg-images - p.86 : Photo © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais/Jörg P. Anders - pp. 89, 92, 94 et 97 : Arcabas © ADAGP, Paris, 2016 © Musée d’art sacré contemporain de St Hugues de Chartreuse (France) - p.100 : Photo © RMNGrand Palais (musée du Louvre)/Gérad Blot - p.100 : Photo © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre)/Adrien Didierjean - p.100 : © Photo Josse/Leemage - p.103 : © John Elk Il/Gettyimages - p.107 : © Heinz Wohner/ Look-foto/Gettyimages - p.111 : © Bernadette Lopez

Achevé d’imprimer en mai 2016 par la Sepec (France). N° d’édition : 16147 Dépôt légal : juin 2016

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