NN •A
A MARIA FOL I•
Dieu REMÈDES ANCIENS DE LA TRADITION MONASTIQUE POUR LA SANTÉ, LE BIEN-ÊTRE ET LA BEAUTÉ
Traduction :
Anne Kurian
MAME
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À Roberto, Gemma et Giacomo
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Le Seigneur a créé les plantes médicinales, l’homme avisé ne les méprise pas.
Si 38,4
Note de l’éditeur Ce livre rassemble des siècles de la sagesse botanique née au sein des ordres religieux, du Moyen Âge à nos jours. Il n’est pas une base thérapeutique ni diagnostique et ne peut, en aucune façon, remplacer l’avis d’un médecin ou d’un phytothérapeute (à consulter pour d’éventuelles contre-indications). En effet, les recettes et les ingrédients des nombreuses préparations décrites ne sont pas toujours connus, soit que le temps en ait effacé les traces, soit – plus souvent – que les moines les produisant gardent le silence à leur sujet. Là où il manque des informations, c’est que le secret résiste encore, jalousement protégé tel un patrimoine unique et inaliénable. Ce catalogue de recettes accorde une place spéciale à la tradition franciscaine. La plus grande partie des remèdes provient des archives de la pharmacie historique Saint-Sauveur à Jérusalem, au siège de la Custodie franciscaine de Terre Sainte.
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L A S ANTÉ D U C ORPS Les plantes et les herbes officinales • La tradition monastique • La tradition franciscaine
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LES PLANTES ET LES HERBES OFFICINALES
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ACHI LLÉE Achillea millefolium
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caractéristiques
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Plante herbacée vivace dotée d’une tige résistante et élancée qui peut atteindre 80 centimètres de hauteur, aux longues feuilles dentelées et aux fleurs à petits capitules, réunies en corymbes de couleurs blanche et rose, exhalant un parfum agréable. Elle fleurit entre juin et septembre, période recommandée pour la récolte des sommités fleuries qui peuvent ensuite être séchées à l’ombre sous forme de bouquet, à une température inférieure à 40 degrés, et conservées dans des sachets en tissu ou en papier. L’achillée grandit dans les régions tempérées de l’hémisphère nord, notamment en Europe et dans certaines régions d’Asie, où elle se développe aussi bien sur les terrains humides que sur les terrains rocailleux. En Italie, une vingtaine d’espèces spontanées, poussant parfois jusqu’à la lisière des neiges éternelles, ont été recensées. Elle y est très répandue, il est facile de la trouver au bord des chemins et de la voir poindre des fossés.
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histoire
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L’achillée est connue depuis l’Antiquité et ses vertus d’herbe médicinale étaient déjà connues à l’époque préhistorique. En Chine, 2 000 ans avant J.-C., elle était utilisée pour réaliser des pratiques divinatoires. Le médecin grec Dioscoride, au ier siècle après J.-C., fut le premier à la conseiller dans le traitement des plaies sanglantes. Son pouvoir cicatrisant continua à être exploité au Moyen Âge et même jusqu’au xixe siècle. Pline raconte que son nom dérive d’Achille, héros de la mythologie qui blessa à la jambe le fils d’Héraclès, Télèphe, lors d’un combat. L’oracle de Delphes décréta que seule la main qui avait frappé le jeune homme pouvait le sauver.
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Dès lors, Télèphe se rendit dans le camp adverse, où le guerrier grec le soigna avec la pointe de sa lance recouverte d’achillée. Vénus lui avait en effet conseillé d’utiliser cette plante pour soulager la douleur de son talon blessé par la flèche empoisonnée de Pâris, lors de l’assaut de la ville de Troie. La déesse savait que cette herbe était facile à trouver dans un champ de bataille et souvent utilisée par des soldats pour se soigner. L’achillée est connue aussi comme « millefeuille », « herbe aux charpentiers », « herbe à la coupure » ou « saigne-nez », termes qui renvoient à ses vertus cicatrisantes légendaires.
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vertus
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Dans les anciens herbiers, l’achillée est appelée « salut de tous les maux ». En plus d’être utilisée pour soigner les blessures, elle présente des propriétés anti-inflammatoires et antiseptiques et s’avère très utile pour soulager divers troubles parmi lesquels : • les crevasses et la peau gercée • les cycles féminins irréguliers • les symptômes de la ménopause • les migraines • les problèmes veineux (hémorroïdes, phlébite, varices) • les troubles digestifs. R
ETTE EC S
Infusion à l’achillée 1 cuillère à soupe de fleurs d’achillée • une tasse d’eau. Verser l’achillée dans de l’eau bouillante et retirer du feu, couvrir et laisser infuser pendant 10 minutes. Filtrer et en consommer deux tasses par jour, à distance des repas.
L’infusion est indiquée pour soulager les fissures, hémorroïdes, ulcérations et diarrhées. Elle favorise aussi la digestion et atténue les douleurs menstruelles.
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Huile cicatrisante à l’achillée 200 g de fleurs d’achillée fraîches • 10 gouttes d’ huile essentielle de lavande • huile d’olive. Cueillir les fleurs le matin, dès que l’humidité de la rosée s’est évaporée. Les hacher finement et les mettre dans un vase en verre. Verser une quantité équivalente d’huile d’olive, bien mélanger et ajouter la lavande. Couvrir le récipient en laissant passer l’air afin que la préparation respire, et la placer dans un endroit sec et à l’abri de la
lumière. Laisser macérer trois semaines, en mélangeant une fois par jour. Filtrer le mélange, le transvaser dans des bouteilles en verre. Il se conserve à l’abri de la lumière. Appliquée sur les lèvres ou sur de petites blessures cutanées, cette huile favorise la cicatrisation en assouplissant délicatement la peau.
Pommade à l’achillée 15 g de fleurs d’achillée hachées • 15 feuilles de framboisiers hachées • 90 g de beurre non salé ou de saindoux. Réchauffer le beurre et faire frire brièvement l’achillée et les feuilles de framboisier, en les retournant de temps en temps ; retirer du feu et laisser reposer. Le jour suivant, réchauffer légèrement la mixture, filtrer à l’aide d’un tissu en lin et verser dans des récipients en verre propres. À conserver au réfrigérateur. Cette pommade est très utile pour calmer la douleur des hémorroïdes.
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Compresse à l’achillée 10 g d’achillée • 500 ml d’eau bouillante. Préparer une infusion d’achillée (cf. recette précédente) et laisser reposer. Lorsque la température de l’infusion est tiède, tremper des morceaux de coton, bien essorer et les appliquer sur
le visage pendant quelques minutes. Ce remède est très utile pour éliminer les points noirs et réguler l’excès de sébum de la peau.
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AIL
Allium sativum •
caractéristiques
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L’ail communément cultivé dans les pays d’Europe méridionale et utilisé pour relever les aliments est l’Allium sativum, mais il existe plus de trois cents espèces de cette plante dans le monde. Sa taille peut aller d’une vingtaine de centimètres à plus d’un mètre et ses feuilles, de dimensions variables selon l’âge et la fertilité du sol, sont creuses, légèrement aplaties, tournées vers l’intérieur, d’une belle couleur vert vif et luisant, et habituellement aromatiques. Les fleurs éclosent à la fin du printemps ou au début de l’été et peuvent être blanches, roses, violettes, jaunes, pourpres ou bleues. Généralement, le bulbe est composé de plusieurs gousses arquées, enveloppées de membranes d’une consistance proche de celle du papier, ou bien, plus rarement, il se présente en un seul élément. On le récolte quand les feuilles sont jaunies, habituellement vers la mi-juillet et on le sèche en l’entreposant dans un endroit sec et aéré durant une dizaine de jours. Il peut se conserver plusieurs mois sans perdre ses caractéristiques. Les régions d’origine de cette espèce sont les zones tempérées de l’hémisphère nord.
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histoire
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Vraisemblablement très ancien, le terme dérive du celtique all, « chaud, âpre, brûlant », en référence à l’odeur âcre et piquante de la plante. L’un des premiers à utiliser ce nom à des fins botaniques fut le naturaliste français Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708). L’histoire recèle de témoignages sur l’ail. Les Égyptiens le considéraient comme un puissant énergisant et ils exploitaient ses propriétés en le donnant à consommer aux esclaves qui construisaient les pyramides, afin d’augmenter leur
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résistance et éviter qu’ils ne tombent malades. Dans la Grèce antique, les athlètes en mâchaient quelques gousses avant de participer à des jeux olympiques pour améliorer leurs performances sportives. Hippocrate (ve siècle av. J.-C.), le père de la médecine occidentale, le prescrivait comme traitement d’un large éventail de maladies : problèmes respiratoires, difficultés de digestion et asthénie. À partir du Moyen Âge, la croyance populaire attribue à cette plante des propriétés en mesure de combattre le « mauvais œil », les maladies mentales et même la peste. Durant l’épidémie de Venise en 1630, les médecins, en plus de porter une tenue spéciale (manteau, gants, chapeau à bords larges et masque en forme de bec), avaient toujours sur eux une série d’herbes aromatiques, dont l’ail. Ils étaient convaincus que cela les protégeait de la contamination. Durant la Seconde Guerre mondiale, ce bulbe devint fameux comme « pénicilline russe », car les médecins de l’Armée rouge exploitaient ses propriétés antiseptiques pour soigner les blessures des soldats au front.
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vertus
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L’ail est considéré comme un antibiotique naturel, mais, pour de plus grands bénéfices, on conseille de le consommer cru. Il possède aussi des propriétés antibactériennes, anti-oxydantes et de protection du système cardiovasculaire. Toutes ces propriétés sont bien connues depuis l’Antiquité. Il est particulièrement efficace en cas de : • hypertension • hypercholestérolémie • toux.
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ETTE EC S
Pâte d’ail et de miel 3 gousses d’ail • 1 cuillère à soupe de miel. Écraser les gousses et les mélanger au miel. Consommer une cuillerée de cette pâte trois fois par jour pour bénéficier de l’effet antibiotique de l’ail.
Ce remède est utile contre la toux, les maux de gorge ou contre d’autres maladies saisonnières.
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ARNICA Arnica montana
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caractéristiques
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L’arnica, qui appartient à la famille des Composées comme la Camomille, est une plante herbacée vivace mesurant 20 à 25 cm de hauteur. Elle vit en Europe, surtout dans les zones montagneuses, mais on la trouve aussi en Asie centrale et dans le sud de la Russie. Elle grandit sur les hauts plateaux des Alpes jusqu’à 2 000 m d’altitude, où elle survit à l’hiver rigoureux grâce à son rhizome très robuste. L’arnica est facilement reconnaissable à ses grandes fleurs jaune orangé, particulièrement parfumées, qui apparaissent dans les premiers mois de l’été. Une fois récoltées, ces fleurs sont laissées à l’ombre et ramassées lorsqu’elles sont complètement sèches.
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histoire
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L’étymologie du mot « arnica » est assez controversée : le terme pourrait dériver du latin tardif ptàrmica, relié quant à lui au grec ptarmikos (« sternutatoire ») faisant allusion à l’effet que peut provoquer l’odeur de la plante, ou au grec arnakis (« peau d’agneau »), en référence aux nervures délicates des feuilles, semblables à celles d’une peau d’agneau. L’arnica est connue sous de nombreux noms, comme « tabac des Vosges » ou « tabac de montagne ». Par le passé, en effet, les montagnards en fumaient les feuilles séchées, notamment pour bénéficier de ses propriétés anti-catarrhales et décongestionnantes des voies respiratoires. Elle était également appelée « quinquina des pauvres » parce que l’infusion de ces fleurs était conseillée en cas de fièvre intermittente, en alternative à l’écorce de quinquina, très coûteuse à l’époque. Au xixe siècle, la plante jouit d’une grande renommée pour le traitement des affections nerveuses et des commotions cérébrales provoquées par les chutes
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ou les chocs à la tête. Pour cette raison, les pharmacopées de cette époque la définissaient comme panacea lapsorum, c’est-à-dire « panacée des gens tombés ».
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vertus
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La vertu principale de l’arnica est de soulager la douleur provoquée par les contusions, les ecchymoses et les entorses. Elle possède des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques utiles pour combattre notamment : • les douleurs musculaires ou articulaires • les inflammations de la peau • les piqûres d’insectes. En cosmétique, elle peut être un remède efficace contre l’acné, les furoncles et les lèvres gercées.
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ETTE EC S
Macération solaire d’arnica 50 g de fleurs d’arnica • 500 ml d’ huile de pépins de raisin. Mettre les fleurs dans un vase en verre et les recouvrir d’huile de pépins de raisin. Exposer le récipient au soleil quelques heures par jour et laisser macérer un mois. Au bout de 30 jours, filtrer la macération à l’aide d’une passoire et presser pour récupérer le plus de
liquide possible. Conserver dans un récipient fermé au frais et à l’abri de la lumière. Ce produit est particulièrement utile pour combattre les douleurs articulaires et musculaires et les rhumatismes. Masser la partie à traiter jusqu’à complète absorption.
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Pommade à l’arnica 80 g de macération d’arnica dans de l’ huile de pépins de raisin • 8 ml de teinture-mère d’arnica • 12 g de cire de soja ou de mimosa • 30 gouttes d’ huile essentielle de camphre • 30 gouttes d’ huile essentielle de lavande. Réchauffer la macération d’arnica au bain-marie et la cire à une température de 70 degrés maximum. Quand le mélange aura complètement fondu, ajouter l’huile essentielle de camphre et de lavande, puis remuer durant 2 mn. Laisser refroidir environ 3 mn et verser la pommade dans un bocal avant qu’elle ne se solidifie.
Lorsqu’elle sera totalement refroidie, fermer le récipient de façon hermétique. Cette préparation peut être conservée deux ans à température ambiante et loin de toute source de chaleur. La crème à l’arnica est utile pour soulager les douleurs des contusions, des ecchymoses, et des raideurs musculaires. Appliquer localement sur la peau en massant délicatement.
Teinture-mère d’arnica 50 g de fleurs d’arnica tout juste récoltées • 500 ml d’alcool. Mettre les ingrédients dans un récipient en verre transparent et étanche. Laisser reposer le mélange pendant environ une semaine, exposé au soleil, ou dans un lieu tempéré. Filtrer et conserver à l’abri de la lumière. Utiliser cette teinture pour faire des compresses sur les zones douloureuses,
en évitant de la mettre en contact avec des plaies ou des lésions cutanées. Renouveler le traitement fréquemment sur des durées relativement courtes. En mélangeant une cuillerée de teinture à deux cuillères de miel, on obtient une crème efficace contre les furoncles.
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LES REMÈDES DE LA TR ADITION M ONASTIQUE
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MÈDE RE
BAUME APAISANT DU M ONASTÈRE DE GAN AGOBIE Le monastère bénédictin Notre-Dame de Ganagobie est situé dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Il est notamment connu pour son célèbre sol en mosaïque datant de 1120-1130. L’abbaye se trouve sur la via Domitia qui, selon Strabon, constituait le trajet le plus sûr et le plus court entre l’Espagne et Rome. Au xe siècle, l’évêque de Sisteron fonde un prieuré qu’il donne ensuite à l’abbaye de Cluny. À l’époque de la Révolution française, trois moines seulement y résident et sont ensuite dispersés. Le lieu reste abandonné jusqu’au xxe siècle, à partir duquel il est à nouveau occupé par une partie de la communauté de Hautecombe. L’abbaye fait désormais partie de la Congrégation de Solesmes, érigée par le pape Grégoire XVI en 1837, pour retrouver la tradition des anciennes congrégations bénédictines françaises supprimées en 1790. Ce baume très concentré s’utilise en massage sur les parties du corps endolories par un torticolis, une migraine, des douleurs articulaires, une lombalgie, des contusions et des entorses, des piqûres d’insectes (moustiques, guêpes, araignées) et sur les coups de soleil. Appliquer de préférence le soir avant d’aller dormir et masser jusqu’à complète absorption. En cas de rhume, il peut être appliqué sur la poitrine et sur la base du cou, donnant une agréable sensation de bien-être. Il n’est pas adapté aux enfants de moins de 6 ans, ni aux femmes enceintes ou allaitantes. La recette et les dosages de ce baume sont secrets, sauf quelques ingrédients comme les huiles essentielles de diverses plantes : eucalyptus, camphre, menthe, lavande, romarin et giroflier (Syzygium aromaticum, un arbre à feuilles persistantes originaire d’Indonésie, des Antilles et de Madagascar). 92
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MÈDE RE
COMPRESSE CONTRE LES MAUX D’INTESTIN DE SAINTE HILDEGARDE Selon sainte Hildegarde9, les maux d’estomac et d’intestin dépendent de nombreuses causes, parmi lesquelles l’accumulation de certains aliments nocifs dans les organes digestifs ou le gonflement de la rate. Ces troubles peuvent provoquer de mauvaises sécrétions (humeurs) qui abîment le cœur et favoriser la mélancolie et l’amertume, en réduisant l’appétit du malade qui refusera alors de boire et de se nourrir.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Mélanger la chaleur de la sauge à celle de la racine de bryone dioïque et de la rue : ces trois ingrédients s’exhalent dans l’eau chaude et leurs propriétés dissiperont les mauvaises sécrétions qui provoquent les douleurs d’intestin.
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recette
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sauge, racine de bryone (cinq fois plus que la sauge) • rue (dix fois plus que la sauge).10 Cuire les ingrédients dans une petite casserole avec un peu d’eau, en arrêtant avant l’ébullition. Essorer les
herbes cuites et chaudes pour éliminer l’eau, les lier dans un tissu et les poser sur la zone douloureuse.
9. Cf. Introduction : Hildegarde de Bingen, sainte, moniale, herboriste 10. Attention à l’utilisation de la rue. Demander conseil.
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MÈDE RE
FORMULE CONTRE LA MIGRAINE DE SAINTE HILDEGARDE Selon sainte Hildegarde, la migraine naît de la mélancolie et des mauvaises sécrétions présentes chez l’homme. Désagrément pénible, elle est même souvent insupportable pour celui qui en souffre. En outre, il est difficile de la soigner. En effet, en freinant la tristesse, on excite les mauvaises humeurs. À l’inverse, si ces dernières s’estompent, le découragement grandit et dure.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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La chaleur de l’aloès et la sécheresse de la myrrhe, unies à la douceur de la fleur de farine et au froid de l’huile de pavot, apaisent le mal de tête et procurent une fraîcheur apaisante.
•
recette
Se procurer de l’aloès, de la myrrhe (le double en proportion) et les réduire en fine poudre. Ajouter la fleur de farine (T45) et l’huile de pavot, et mélanger pour obtenir une pâte de la consis-
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tance du levain. En appliquer sur toute la tête jusqu’aux oreilles et au cou, couvrir d’un bonnet et garder ainsi trois jours et trois nuits.
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LA TRADI TION FRANCISCAI NE
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MÈDE RE
ANTI-DIARRHÉIQUE Dans deux des recettes ci-dessous, on retrouve le Laudanum. Cette substance était autrefois utilisée comme anti-diarrhéique, comme remède contre la toux et, au xixe siècle, pour soulager les douleurs des soldats blessés. On dit généralement qu’il a été créé par Paracelse même si, dans ce cas, le mot laudanum désigne une résine secrète de feuilles et de fleurs d’espèces végétales du genre des cistes (cistus), ou un autre remède médicinal secret, encore difficile à identifier aujourd’hui. Les disciples du fameux médecin d’origine suisse associèrent le Laudanum à l’opium et attribuèrent cette préparation à leur maître. À partir du début du xviie siècle surtout, les recettes opiacées du Laudanum Paracelse se multiplient et se répandent dans toute la littérature médicale occidentale.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Le Laudanum s’utilise en cas de diarrhée et de troubles intestinaux.
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recette
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15 g de gomme arabique en poudre • 4 g d’extrait de ratanhia • 1 g de laudanum liquide • 40 g de sirop simple • 150 g d’eau ou 30 g d’écorce de gommier rouge • 700 g de vin de Malaga ou 2 blancs d’œuf • 40 g de gomme arabique • 1 g de Laudanum liquide • 45 g de sirop d’orange • 500 g d’eau 114
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MÈDE RE
EAU DE BOTOT L’eau de Botot est mise au point spécialement pour le roi Louis XV, par le médecin de la cour, Edme François Julien Botot. Il cherche en effet à protéger les dents du souverain tout en lui procurant une haleine parfumée, nécessaire à sa renommée de séducteur. Ce médecin s’intéressait à l’hygiène dentaire à une époque où personne encore n’y prêtait une attention particulière. Il estimait indispensable de pouvoir assurer la santé de ses dents et de ses gencives sans recourir à un dentiste. La formule originelle date de 1755 et prévoit l’emploi de diverses plantes et épices comme la cannelle, l’anis étoilé et les clous de girofle. On pensait aussi jadis que ce produit frictionné sur la peau apaisait les douleurs rhumatismales et les névralgies.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Ce remède au goût très agréable sert à laver la bouche et à redonner leur tonus aux gencives. Il convient d’effectuer des bains de bouche une ou deux fois par jour afin de préserver la santé et la beauté de la bouche et de parfumer l’haleine.
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recette
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80 g d’étoiles d’anis • 20 g de clous de girofle • 20 g de cannelle • 10 g d’ huile (essentielle) de menthe • 1 g de teinture-mère d’ambre • 2 240 g d’eau-de-vie. Faire macérer les graines d’anis et de girofle et la cannelle 8 jours dans l’eaude-vie. Filtrer le mélange et ajouter la
teinture d’ambre et la menthe. Verser quelques gouttes dans un verre d’eau et faire des gargarismes.
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HUILE CAMPHRÉE On pensait autrefois que le camphre avait des vertus anaphrodisiaques. Les moines en portaient habituellement dans un sachet autour du cou ou au niveau du périnée, convaincus que cela les aiderait à respecter leur vœu de chasteté. D’autres traditions, au contraire, le considèrent comme un puissant aphrodisiaque. Aujourd’hui, il est surtout utilisé pour ses propriétés anti-inflammatoires et balsamiques.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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C’est un produit fortifiant, anti-inflammatoire, vasoconstricteur, balsamique et antiparasitaire.
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recette
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50 g de camphre • 450 g d’ huile d’olive de bonne qualité. Mettre le camphre et l’huile dans un flacon et faire fondre au bain-marie. 10 gouttes d’huile diluées dans 100 ml d’huile d’amande douce aident à détendre les muscles fatigués ou endoloris et à soulager les rhumatismes ainsi que les douleurs articulaires, les ecchymoses, contusions, entorses, crampes ou tensions musculaires. Masser la zone à traiter avec l’huile camphrée deux ou trois fois par jour, jusqu’à complète absorption.
Lotion pour peau grasse : ajouter 8 gouttes d’huile camphrée à 200 ml d’eau distillée. Mélanger, y tremper des compresses de gaze stérile et les poser sur la zone affectée par de l’acné ou des furoncles. Les changer dès qu’elles se seront réchauffées. Continuer pendant un quart d’heure minimum.
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MÈDE RE
POTION DE RIVIÈRE Lazare Rivière, né à Montpellier en 1589 et mort en 1655, est un médecin disciple de Paracelse. Il en diffusa d’ailleurs les doctrines en France. Docteur et enseignant à l’université de Montpellier, il voit sa notoriété augmenter lorsqu’il guérit le roi de France Louis XIII de plusieurs affections. Il était également un conseiller apprécié de ce dernier. Ses œuvres Institutiones medicae (1656) et Praxis medica (1640) ont longtemps été les textes de base pour l’enseignement des pratiques médicales et galéniques (concernant l’absorption des médicaments).
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Cette composition s’utilise comme antiémétique, c’est-à-dire en cas de vomissement et de nausée.
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recette
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acide citrique • bicarbonate de sodium. D’autres recettes ajoutent de l’eau de menthe poivrée, du jus de citron et du sirop simple. Prendre une cuillère à soupe d’acide citrique et de bicarbonate de sodium en même temps, 5 à 6 fois en 24 heures.
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L’ÉQ U I LI B R E E T LA B ONNE H U M E U R Les plantes et les herbes officinales • La tradition monastique • La tradition franciscaine
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LES PLANTES ET LES HERBES OFFICINALES
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AUBÉPINE Crataegus oxyacantha ou Crataegus monogyna
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caractéristiques
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L’aubépine, appartenant à la famille des Rosacées, est un arbuste épineux pérenne pouvant atteindre 5 m de hauteur, d’une écorce jaunâtre fonçant avec l’âge. Les fleurs, petites, de couleur blanc-rosé et très parfumées, apparaissent en avril et en mai. Elle est originaire d’Europe, d’Afrique du Nord, d’Asie occidentale et d’Amérique du Nord, où elle pousse à l’état naturel. Dans nos pays, elle grandit en marge des bois ou des pâturages arborés, préférant souvent les zones montagneuses. Certains spécimens nés en haute altitude parviennent même à 500 ans de vie, bien qu’ils se développent lentement. L’aubépine fut utilisée, à une époque, comme haie pour délimiter les terrains, puisque ses épines et l’enchevêtrement épais de ses branches constituaient une barrière quasiment impénétrable.
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histoire
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Le nom oxyacantha vient du grec oxys signifiant « pointe » et akantha, « épine », en référence aux branches épineuses. Les Grecs antiques considéraient l’aubépine comme élément de bon augure et l’employaient pour orner les autels durant les cérémonies nuptiales, tandis que les Celtes lui dédiaient un mois entier (de mi-mai à mi-juin) et la désignaient comme l’arbre des fées. Selon les croyances populaires de l’époque, là où poussait cette plante, il était possible d’admirer tôt ou tard ces petites créatures magiques. Les Romains la nommaient alba spina, c’est-à-dire « épine blanche », et lui attribuaient le pouvoir de chasser les esprits malins. En outre, ils l’employaient comme ornement à l’occasion des mariages et en posaient quelques branches fleuries sur les berceaux des nouveau-nés en signe de protection.
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Au Moyen Âge, l’aubépine décorait les places des villages où les habitants venaient danser pour obtenir la prospérité et chasser le « mauvais œil » et la malchance. On disait alors que ses fleurs blanches représentaient l’Immaculée Conception, ses fruits rouges les gouttes du sang du Christ et ses branches la couronne d’épines. Une autre tradition chrétienne l’associe au culte de la Sainte Vierge, qui, selon une légende, lava les vêtements de l’Enfant Jésus puis les étendit sur cet arbuste pour les faire sécher.
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vertus
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Les éléments présents dans l’aubépine agissent comme spasmolytiques, sédatifs et anxiolytiques naturels. Cette action relaxante est bénéfique surtout aux personnes très nerveuses, aidant à réduire l’émotivité et à lutter contre les états anxieux, agités et angoissés, en améliorant le sommeil. En outre, cet arbuste est connu depuis toujours comme la « plante du cœur », car les propriétés contenues dans ses feuilles et dans ses fleurs sont très utiles pour prévenir les maladies cardiovasculaires et combattre le cholestérol. Les affections traitables avec ses feuilles et ses fleurs sont les suivantes : • nervosité, anxiété • hypertension d’origine nerveuse • émotivité excessive • mal de tête. • insomnie R
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Teinture d’aubépine 20 g de fleurs d’aubépine fraîches • 60 ml d’alcool pur à 95° • 40 ml d’eau. Hacher les fleurs finement, ajouter de l’alcool et de l’eau et laisser macérer dans un bocal en verre foncé, secouer de temps en temps. Après 5 jours, filtrer avec une gaze fine et transvaser dans un flacon opaque, si possible
un compte-goutte. Diluer 20 gouttes du composé dans un peu d’eau pour une action apaisante et relaxante, ou 40 gouttes pour obtenir un effet sédatif et favoriser un sommeil tranquille.
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Tisane à l’aubépine 1 cuillère à café de baies d’aubépine écrasées • 1 cuillère à café de feuilles et de fleurs d’aubépine hachées • 3 gouttes de jus de citron • 1 tasse d’eau bouillante. Après avoir fait bouillir l’eau, éteindre le feu et faire infuser les ingrédients quelques minutes. Sucrer à volonté avec du miel. Pour profiter des effets bénéfiques de cette tisane, en boire une tasse le soir, avant d’aller dormir.
Cette boisson a des propriétés cardiotoniques, équilibrantes et calmantes, et les nombreux principes actifs présents dans les fruits d’aubépine aident à rétablir et à rééquilibrer le système cardiovasculaire.
Vin d’aubépine 100 g de fleurs sèches d’aubépine • 100 g de gui • 1 l de marsala. Mettre les fleurs d’aubépine et le gui à macérer une semaine dans le marsala, puis filtrer et consommer un petit verre après les repas.
Ce vieux remède populaire s’avère très utile pour favoriser la digestion.
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BOURRACHE Borago officinalis
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caractéristiques
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La bourrache est une plante herbacée annuelle haute de 20 à 70 cm, avec de très jolies fleurs étoilées de couleur bleu-violet, disposées en grappes et apparaissant de mai à septembre. Celles-ci sont d’ailleurs utilisées pour garnir des plats et des boissons. Mises à macérer dans du vinaigre (pour l’aromatiser,) elles perdent leur couleur bleue. Elles étaient très appréciées des teinturiers pour cette raison. C’est aux feuilles de la plante qu’on attribue les plus grandes propriétés. Cellesci sont ovales, de couleur vert foncé, avec des bords ondulés et recouvertes d’un duvet épais leur conférant un aspect velouté. Probablement originaire d’Espagne et du Maroc, la bourrache est répandue dans le bassin méditerranéen où elle pousse à l’état naturel jusqu’à 1 800 m de hauteur. Le moment propice pour la récolte de ses feuilles et de ses fleurs est le mois de juin, au moment où leurs propriétés balsamiques sont à leur apogée.
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histoire
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Le nom « bourrache » provient du latin borra, « tissu de laine rugueux », en raison du duvet qui en recouvre les feuilles. D’autres le relient à l’arabe abu araq, « père de la sueur », à travers le latin médiéval borrago, peut-être pour les propriétés sudorifères de la plante. D’autres encore soutiennent qu’il provient du celtique barrach, « homme courageux ». Les guerriers de ce peuple ancien avaient en effet l’habitude de boire du vin avec de la bourrache avant une bataille, convaincus qu’elle leur insufflerait du courage. Par le passé, les Grecs l’utilisaient pour apaiser le mal de tête de lendemain d’ivresse, tandis que les Romains et les Celtes l’appelaient « plante de la hardiesse et de la gaieté » puisqu’elle avait la réputation de réveiller les esprits vitaux. Le fameux naturaliste romain Pline affirmait même qu’« une décoction de bourrache éloigne la tristesse et donne la joie de vivre », considérant qu’elle 124
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rendait l’homme euphorique et heureux. Pour les médecins de l’École de médecine de Salerne aussi, la bourrache constituait un excellent remède contre la mélancolie et les peines de cœur. Les fleurs bleues étaient utilisées dans les salades pour donner « de la joie à l’esprit » et dans les sirops pour calmer la toux. En association avec le vin, elles auraient incité les hommes à se marier. Certains peuples d’Europe centrale définissent la bourrache comme « plante de la bonne humeur », pour son action dépurative et diurétique capable de combattre la dépression et les états d’angoisse et d’abattement.
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vertus
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Les recherches modernes ont reconnu que la bourrache favorisait la production d’adrénaline, hormone connue pour donner du tonus, en relâchant le stress. Ses propriétés toniques agissent sur le système nerveux, pour le rééquilibrer et le revitaliser. Elle est aussi très utilisée comme ingrédient pour les produits de beauté. Cette plante est donc très utile en cas de : • dépression, fatigue, apathie, anxiété, irritabilité et stress • toux sèche et d’irritation
• douleurs menstruelles • peau sèche, dermatites.
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Breuvage à la bourrache 30 g de bourrache (fleurs et feuilles) • 40 g de tiges de prêle • 10 g de fleurs de lavande • 20 g de graines de fenugrec • 1 l d’eau. Faire infuser les ingrédients une nuit dans de l’eau, puis porter à ébullition et laisser reposer durant dix minutes. Filtrer et sucrer avec du miel de tournesol.
Consommer deux ou trois tasses par jour en cas de légère dépression, afin de retrouver son énergie et son esprit positif. Ce breuvage favorise également un bon repos nocturne.
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Vin à la bourrache feuilles de bourrache • vin rouge. Mettre quelques feuilles de bourrache fraîche dans le vin rouge et laisser infuser quelques heures avant de consommer. Les Romains de l’Antiquité considéraient cette préparation comme un
antidote à la tristesse et à la mélancolie, et le buvaient pour égayer les esprits. Selon Pline, en revanche, elle incitait à l’oubli et à la bienveillance.
Compresse à la bourrache 80 g de feuilles de bourrache • 1 l d’eau. Faire bouillir les feuilles de bourrache 10 mn dans l’eau, laisser tiédir et filtrer soigneusement. Utiliser la décoction comme désinfectant pour des applications externes, en
utilisant des compresses de gaze imbibées du liquide. L’action antiseptique de la bourrache aidera à désenflammer et à purifier la peau affectée par de l’acné.
Huile de bourrache L’huile de bourrache, réalisée selon une procédure de pression à froid des graines, favorise la régénération cellulaire et redonne à la peau son élasticité. Par conséquent, elle représente l’un des antirides naturels les plus efficaces. En cas de cernes, en appliquer quelques gouttes sur la peau humide le soir avant de se coucher, en veillant à ne pas appliquer le produit trop près
de l’œil. Masser délicatement et laisser agir toute la nuit. Elle est également utile en cas de troubles de la peau, tels que les éruptions cutanées et la desquamation, la dermatite séborrhéique et atopique. Elle régule enfin la formation de graisse dans les glandes sébacées et agit comme rééquilibrant de la circulation capillaire.
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GINSENG Panax ginseng
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caractéristiques
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Le ginseng grandit, à l’état sauvage, de façon regroupée, se répandant par des graines tombées de la plante mère. Il germe ensuite au début du printemps, après être resté sous terre de 18 à 21 mois. Ses feuilles sont palmées, ses fleurs blanches et ses petits fruits regroupés en bouquet, d’un beau rouge brillant. Son rhizome, comestible, fusiforme et de couleur jaune paille, a une saveur amère caractéristique et se présente sous des formes particulières, généralement anthropomorphes. Cette plante se développe très lentement, a besoin d’au moins 4 ans pour parvenir à maturité, et d’au moins 5 ans pour que son rhizome atteigne des dimensions appréciables. Cette croissance peu vigoureuse rend ce produit précieux − bien qu’il soit très résistant aux conditions atmosphériques, ne craignant ni le froid ni les terrains arides. Originaire des forêts d’Asie orientale, le ginseng est cultivé en Chine, en Russie, en Corée, en Sibérie orientale et en Amérique du Nord. Il se développe typiquement dans les climats les plus froids. L’espèce la plus communément utilisée est le Panax vietnamien, qui n’a commencé à être importé et apprécié en Europe qu’à partir du xviiie siècle.
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histoire
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Le nom du genre, Panax, est un terme latin dérivant du grec pan (« tout ») et akèia (« soin, remède »), ayant la même origine que « panacée », c’est-à-dire le remède à tous les maux. Ginseng, en revanche, est un mot chinois qui signifie littéralement « plante de l’homme », « homme racine », en référence aux caractéristiques anthropomorphes
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du rhizome qui, comme celui de la mandragore, rappelle la forme du corps humain. Dans la Chine antique, il était considéré comme la racine du ciel et était honoré à travers des rites spécifiques. Selon certaines légendes, sa consommation aidait même à atteindre l’immortalité. Ses propriétés sont restées secrètes durant des millénaires. Sa récolte représentait une grande source de richesse, jusqu’à ce que l’empereur et sa cour décident de la monopoliser et de punir les transgresseurs, mettant fin à son commerce. Ce végétal miraculeux tombe ainsi dans l’oubli jusqu’à ce qu’un grand lettré, Shennong (3500 av. J.-C.), fondateur de la médecine traditionnelle chinoise, en décrive les vertus incroyables, en la définissant comme la « plante-homme qui soigne tout ». Elle était, en effet, l’ingrédient principal d’un élixir de jeunesse auquel on attribuait d’innombrables vertus. C’est seulement autour de 1000 av. J.-C. que les navigateurs maures apportèrent les premières racines en Europe, où sa culture fut néanmoins très difficile. Les médecins occidentaux ne parvinrent pas initialement à obtenir les résultats escomptés. Au xviiie siècle, le père Pierre Jartoux, missionnaire jésuite, apporta cette plante en France et parvint finalement à en vérifier la réelle efficacité. Pour autant, une fois encore, son extrême fragilité en freina la diffusion. C’est la raison pour laquelle le ginseng ne fut disponible en Occident que de nombreuses années plus tard.
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vertus
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Le ginseng est la plante médicinale possédant les plus grandes propriétés adaptogènes. Cela signifie qu’il peut induire, dans le corps, une meilleure capacité de résistance pour contrebalancer les signaux de stress. Pour cette raison, il est idéal pour combattre l’anxiété et la dépression, et a un effet tonifiant et énergisant pour tout l’organisme. En outre, il renforce les capacités cognitives et la mémoire, et, en améliorant la vitalité dans son ensemble, a un effet indirect sur la sphère sexuelle. Il est également employé dans le domaine cosmétique. Il est utilisé particulièrement comme remède contre : • le stress • l’apathie
• la fatigue
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Breuvage au ginseng ½ racine de ginseng séchée (ou en poudre) • eau. Faire bouillir la racine de ginseng dans l’eau durant 15 mn. Retirer du feu, laisser reposer encore 15 mn et filtrer. De prime abord, le goût de ce breuvage
peut être fort et amer, mais il aura ensuite un arrière-goût agréable, sucré et corsé. Il peut être utilisé à la place du café pour obtenir les mêmes effets excitants.
Tisane au ginseng ½ racine de ginseng séchée (ou 2 cuillères à soupe en poudre) • miel • quelques feuilles de menthe • 1 tasse d’eau. Porter l’eau à ébullition, retirer du feu et laisser infuser environ 5 mn la racine découpée en fines rondelles ou la poudre. Sucrer avec le miel et les feuilles de menthe. Boire une tasse par jour, de préférence le matin ou en début
d’après-midi, durant trois semaines, en évitant les fins de journée. Cette tisane est utile en cas d’épuisement physique ou mental, notamment lorsque l’on éprouve le besoin d’un soutien émotionnel.
Masque au ginseng 2 cuillères à soupe de ginseng en poudre • 2 cuillères à soupe d’eau déminéralisée • 1 cuillère à soupe d’eau de rose. Mélanger la poudre de ginseng, l’eau déminéralisée et l’eau de rose dans un bol. Appliquer le masque sur le visage en évitant le contour des yeux et laisser poser une dizaine de minutes. Rincer à l’eau tiède et répéter le traitement une
ou deux fois par semaine. La préparation aide à redonner sa luminosité à la peau éteinte grâce aux propriétés anti-âge du ginseng et à sa capacité à stimuler la production de collagènes.
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LES REMÈDES DE LA TRADI TION M ONASTIQUE
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MÈDE RE
EAU FLORALE DE LAVANDE DES MOINES BÉNÉDICTINS SILVESTRINI La lavande, l’hysope et le romarin appartiennent à la flore typique du mont Fano (région italienne des Marches), un environnement préservé à moins de 1 000 m d’altitude. C’est là que se trouve le monastère des Silvestrini. Les Bénédictins s’occupent personnellement de cultiver et de récolter diverses plantes officinales, qui sont ensuite séchées à l’ombre dans des lieux adaptés bien aérés, puis utilisées pour la préparation de remèdes variés, de produits de beauté et de soins du corps. Cette activité se réalise en parfait accord avec la règle du Ora et labora proposée par le fondateur de l’Ordre, saint Benoît. Les moines sont les dépositaires de formules et de produits s’inspirant des recettes de jadis.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Ce parfum adapté à tous les âges régénère et revigore par sa fraîcheur. Sa fragrance délicate et tenace aide à se réconcilier avec soi-même, avec la vie et avec le monde, contribuant à améliorer l’humeur. L’essence est tirée d’une lavande de la variété de la vallée de la Roya et du lavandin (au parfum plus intense).
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MÈDE RE
EAU DE MÉLISSE D E S CARM ES DÉCHAUX DE PARIS L’eau de mélisse, appelée aussi alcoolat de mélisse, est une création des carmes déchaux de la rue de Vaugirard à Paris (siège historique de l’ordre avant la Révolution), qui la produisent dans la pharmacie du couvent depuis 1611. Les moines utilisent une herbe connue sous son nom vulgaire de mélisse turque ou mélisse de Moldavie, originaire des Carpates, dont le nom scientifique est Dracocephalum moldavica. On trouve l’une de ses premières descriptions, morphologique et fonctionnelle, dans l’Herbario Novo du médecin Castore Durante (en 1584) et ses vertus thérapeutiques ont été découvertes par un carme. Ce produit continue à être confectionné dans plusieurs monastères se transmettant une recette inchangée depuis le début du xviie siècle.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Utilisée d’abord comme antidote contre les épidémies, en particulier la peste, cette préparation s’est montrée efficace également pour soigner de nombreuses pathologies, parmi lesquelles les somatisations de l’anxiété sur l’appareil gastroentérique, grâce à son action sédative et antispasmodique sur les muscles lisses abdominaux. Elle est également bénéfique en cas d’évanouissements et de vertiges et pour éliminer le mal des transports. Ses propriétés antispasmodiques ont fait d’elle un remède populaire auquel recouraient toutes les classes sociales aux moments critiques de la vie (syncopes, crises de nerfs, rages de dents).
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10/07/2020 19:23
MÈDE RE
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recette
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150 g de mélisse fraîche • 30 g de zeste de citron râpé • 15 g de cannelle émincée • 15 g de clous de girofle • 15 g de noix de muscade râpée • 5 g de racine d’angélique • 5 g de coriandre • 500 ml d’eau • 500 ml d’eau-de-vie. Faire bouillir tous les ingrédients 5 mn dans l’eau ; ajouter le demi-litre d’eau-de-vie et poser le mélange trois semaines au soleil, dans un bocal fermé. Filtrer et mettre en bouteille : à ce
stade, le breuvage est prêt à l’emploi. Pour la consommation, dissoudre une cuillère à café de la préparation dans de l’eau chaude, ou en mettre 30 gouttes sur un morceau de sucre.
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10/07/2020 19:23
MÈDE RE
REMÈDES CONTRE L’INSOMNIE DE SAINTE HILDEGARDE La sainte moniale est convaincue – à juste titre – de l’importance d’un bon sommeil pour mener une vie équilibrée et saine. C’est en effet pendant le sommeil que la moelle de l’homme se régénère, tandis qu’elle diminue et s’affaiblit durant la veille. À la fin de la journée, lorsqu’une personne se sent fatiguée, son âme, en réunissant ses forces, agit pour rétablir la juste harmonie. Elle consolide les os, coagule le sang et élargit le savoir et la connaissance du dormeur.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Les remèdes suivants sont très bénéfiques pour favoriser le sommeil d’une personne ne parvenant pas à dormir en raison de contrariétés.
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recette
Prendre du fenouil, ainsi que le double d’achillée millefeuille, et faire bouillir dans un peu d’eau. Essorer et étendre les herbes chaudes sur les tempes, sur le front et sur la tête que l’on enveloppe alors dans une serviette. Faire tremper quelques feuilles de sauge fraîche dans du vin et les appli-
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quer sur la poitrine et autour du cou. Cette plante ralentit le rythme cardiaque et apaise les veines du cou, et fait ainsi survenir rapidement le sommeil. Ses propriétés sont exaltées par l’alcool. En hiver, utiliser des graines de fenouil à la place du légume frais et de la sauge en poudre.
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MÈDE RE
COMPLÉMENT DE FRÈRE SOMMEIL DE L’ANTIQUE PHARMACIE SAINTE-ANNE DES CARMES DÉCHAUX La pharmacie Sainte-Anne existe depuis 1650 au sein du couvent des carmes déchaux fondé par Nicolò Doria à Gênes en 1584. Les origines de cet ordre sont incertaines. Il naît en Palestine au xiie siècle dans le massif du mont Carmel avec un groupe d’ermites, peut-être des croisés, se consacrant à une vie mendiante. Il se répand ensuite en Europe occidentale, en Italie, en France, en Espagne et en Angleterre à partir du xiiie siècle. L’apothicairerie présente des plafonds voûtés, des rayonnages en noyer derrière des portes vitrées de la fin du xviiie siècle, un sol en marbre blanc et gris. Les registres transmettent les noms des spécialités et l’identité des clients, dont certains prenaient les préparations durant très longtemps jusqu’à leur guérison complète. Parmi les produits les plus utilisés : la manna (sève solidifiée), les comprimés contre les vers, le sucre blanc, les décoctions de quinquina, le sel d’Angleterre, le cinnamome, le rosolio, l’onguent floral de pavot, un intéressant « breuvage spirituel d’encens, de myrrhe, d’aloès et d’esprit de vin » et un baume pour soigner la gale. Bien qu’elle utilise des technologies plus modernes aujourd’hui, la pharmacie conserve la tradition galénique et phytothérapique de ses origines. Ici, entre vieux manuels et anciens instruments, il est possible de trouver un remède pour toute maladie : crème au poivron pour les inflammations, sirop à la rose pour calmer la toux, lotion de bardane pour la chute des cheveux et tant d’autres.
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10/07/2020 19:24
MÈDE RE
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Ce complément alimentaire est préparé avec des plantes favorisant le bien-être mental et procurant un sommeil de qualité, très important pour celui qui peine à s’endormir à cause du stress et des rythmes de vie toujours plus intenses. Le griffonia aide à se détendre et est donc très adapté aux troubles de l’humeur et aux maux de tête ; l’eschscholtzia est bénéfique en cas d’anxiété et a une action antispasmodique pour les crampes nocturnes ; la passiflore a des propriétés calmantes pour le système nerveux, tranquillisantes, anxiolytiques et antispasmodiques et elle amène à un sommeil physiologique naturel.
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recette
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extrait sec de fleurs de passiflore • extrait sec de graines de griffonia • extrait sec de sommité d’eschscholtzia • autres ingrédients gardés secrets. Un comprimé par jour à avaler avec de l’eau sans croquer, juste avant d’aller se coucher.
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LES REMÈDES DE LA TRADITION FRANCISCAI NE
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MÈDE RE
HUILE DE MARJOLAINE La marjolaine est une plante connue depuis l’Antiquité : elle était considérée comme un symbole de bonheur et elle était employée par les Égyptiens, par les Grecs et par les Romains. Lors des cérémonies nuptiales, on en faisait des couronnes posées sur la tête des époux, en signe de vœux. Dans la Grèce antique, les jeunes filles en mettaient une branche sous l’oreiller, dans l’espérance de voir apparaître en rêve le visage de leur futur époux.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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L’huile de marjolaine a une action réchauffante et relaxante sur le système neuro-musculaire. À utiliser en massages si l’on souffre d’insomnie ou de sensations de peur et d’angoisse. Elle aide à retrouver le juste équilibre intérieur en cas d’instabilité psychique.
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recette
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100 g de marjolaine séchée ou 500 g de marjolaine fraîche • 600 g d’ huile d’olive. Couper en morceaux les feuilles de marjolaine fraîche et les écraser dans un mortier en marbre. Ajouter l’huile
d’olive et laisser macérer au minimum 24 h. Retirer les plantes en pressant bien et filtrer.
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10/07/2020 19:24
MÈDE RE
MANU CHRISTI À LA ROSE Ce produit est cité dans l’œuvre L’art de l’apothicaire (L’arte dello speziale) écrite par le franciscain Francesco Sirena en 1679. Il fait partie de la catégorie des morsellate, composés de confitures, de sucre et d’herbes médicinales pouvant avoir une forme carrée ou ronde. Une des qualités de la rose, en particulier de son parfum, est de favoriser la relaxation, tandis que l’huile a des propriétés rééquilibrantes : elle aide à retrouver la bonne humeur et l’harmonie du corps et de l’esprit en calmant l’anxiété et la nervosité.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Ce mélange sucré a un pouvoir tranquillisant et réduit l’excitabilité.
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recette
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eau de rose • sucre • fécule de pomme de terre. Prendre du sucre en poudre et le mélanger à l’eau de rose, puis verser dans une casserole en cuivre et réchauffer jusqu’à caramélisation.
Tamiser un peu de fécule, l’étaler sur la table et y placer le sucre caramélisé en forme de petites gouttes. Enlever la fécule en soufflant et mettre les Manu Christi à sécher au four.
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MÈDE RE
SIROP À L’IPÉCA L’ipéca était utilisé avant la découverte de l’Amérique par les populations indigènes du Brésil. Gabriel Suares de Souza fut le premier historiographe à en parler en 1587, puis le frère Fernào Cardim en confirma les propriétés contre la dysenterie dans un traité en 1601. La plante arrive en Europe en 1672 grâce au médecin français Le Gras.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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En plus d’être utile contre les vomissements, la nausée et les problèmes respiratoires, l’ipéca détend les nerfs et peut aider les états anxieux. Il est indiqué en particulier pour une personne introvertie, agoraphobe et éprouvant de la crainte à l’égard des étrangers.
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recette
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30 g de teinture d’ipéca • 1 000 g (1 litre) de sirop simple. Faire chauffer le sirop, ajouter la teinture-mère d’ipéca et mélanger soigneusement. Filtrer et consommer.
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10/07/2020 19:24
MÈDE RE
COMPLÉMENT AU GINSENG D E S FRANCISCAI NS DE LA VERNA Le laboratoire de la Verna naît à la fin du xve siècle et son activité ne cessa qu’en 1950, avec la mort du dernier apothicaire, le frère Achille. Ici, les seules matières premières utilisées étaient les herbes médicinales cultivées dans les jardins du couvent franciscain. De cette époque, il reste encore des verres, des céramiques, des instruments variés du xvi-xixe siècle, conservés et exposés dans un musée. La Verna est certainement l’un des lieux les plus importants du franciscanisme. La fondation d’un premier noyau érémétique remonte à la présence de saint François sur les lieux. C’est ici que, durant de longues nuits de prière, le saint demanda d’éprouver un peu de l’amour et de la douleur que ressentit Jésus-Christ au moment de sa passion. Son désir fut exaucé et, autour de la fête de l’Exaltation de la Croix (14 septembre), son corps fut marqué par les plaies du Crucifié, les stigmates apparaissant sur ses mains et ses pieds. Ce lieu devient, dès lors, une terre sacrée. Le pape Alexandre IV le prend sous sa protection, une église est érigée en 1260 et, quelques années plus tard, la chapelle des Stigmates est construite.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Ce complément, fruit de la sage expérience des frères franciscains, est conseillé dans les moments de stress mental ou physique causé par des agents atmosphériques ou par un épuisement. Il est très bénéfique, par exemple après les travaux des champs ou pour combattre la fatigue de longs voyages ou pèlerinages. Il représente une grande source d’énergie spirituelle apportant des conséquences bénéfiques sur le corps.
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LES R E M È DE S P OUR LA B E A U T É E T LA LONGÉ V I T É Les plantes et les herbes officinales • La tradition monastique • La tradition franciscaine
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LES PLANTES ET LES HERBES OFFICINALES
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ALOÈS Aloe vera
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caractéristiques
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L’aloès est une plante vivace de la famille des Liliacées comptant plus de 200 espèces, majoritairement africaines. Répandue dans les régions méditerranéennes, en Inde, aux États-Unis, au Mexique, aux Antilles, en Arabie et en Australie, elle préfère les climats chauds et secs où la température ne descend jamais en-dessous de zéro. Elle peut atteindre une hauteur d’un mètre et est formée de feuilles charnues de 40 à 60 cm, bordées de longues épines. Elle est définie comme xérophyte, c’està-dire capable de retenir beaucoup d’eau, propriété qui lui permet de survivre à de longues périodes de sécheresse. Ses robustes feuilles vertes contiennent un gel, représentant une substance nutritive précieuse consommable par voie orale ou en usage externe.
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histoire
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Le terme aloe dérive de la racine grecque alos, signifiant « substance salée », peut-être en référence à son habitat maritime. Selon une autre explication crédible, il est à relier au mot arabe alua, signifiant « amer », comme l’est le suc de la plante. L’aloès est connu depuis des millénaires pour ses propriétés médicinales ; il est cité dans l’Ancien Testament, dans les Évangiles et dans de très anciens documents. L’Égypte antique le définissait comme « plante de l’immortalité ». On le plantait à l’entrée des pyramides pour indiquer le chemin de pharaons vers le domaine des morts : il était aussi utilisé comme ingrédient dans la préparation des baumes pour la momification, notamment pour le pharaon Ramsès II. Le plus ancien texte citant l’aloès est le papyrus Ebers (environ 1500 av. J.-C.),
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actuellement conservé à l’université de Leipzig, dans lequel sont énumérées les propriétés bénéfiques de la sève ainsi que douze recettes. Elle constituait l’élément principal du programme de beauté quotidien de Cléopâtre et de Néfertiti, qui l’utilisaient pour adoucir et assouplir la peau de leur visage. Hippocrate la cite à plusieurs reprises dans ses traités, en vantant ses propriétés anti-inflammatoires, régénérantes et désinfectantes, tandis que Dioscoride décrit amplement les effets bénéfiques de cette plante pour la guérison des plaies, la cicatrisation, la protection et le soulagement des brûlures, prurits et inflammations cutanées. Les Romains de l’Antiquité aussi l’exploitaient sous forme de baume pour traiter les blessures de guerre des soldats. Durant le Moyen Âge et la Renaissance, l’utilisation médicinale de l’aloès se répand en Europe et son emploi à but curatif est introduit dans le Nouveau Monde, probablement par les missionnaires espagnols. Christophe Colomb le qualifiait même de « médicament en pot » et en emportait toujours avec lui dans ses longs voyages en mer. Au Japon, la plante est associée à un idéogramme signifiant littéralement « le docteur est inutile ». En Malaisie, elle est appelée « langue de belle-mère » à cause de sa saveur amère.
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vertus
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L’aloès possède des propriétés permettant à l’organisme de mieux lutter contre les radicaux libres et les effets du vieillissement cutané. En outre, c’est un extraordinaire hydratant pour la peau, qu’il contribue à raffermir et à assouplir. L’aloès renferme plus de 200 substances curatives référencées, de la vitamine A au zinc. Il s’utilise pour traiter : • • • •
la peau abîmée ou vieillie les brûlures les blessures, lésions ou ulcères les infections (muguet, verrues, hémorroïdes)
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les douleurs musculaires la diarrhée l’indigestion, l’acidité d’estomac la nervosité.
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Gel d’Aloe vera Prendre une feuille d’aloès, en enlever la base, les épines latérales et le revêtement supérieur. À l’aide d’une cuillère, récupérer seulement la partie gélatineuse, en évitant la partie jaunâtre extérieure qui peut causer des diarrhées − même absorbée en petite quantité. Appliquer le gel directement sur le visage, en tapotant légèrement avec les doigts comme pour une crème normale. Un léger film protecteur se créera sur la peau, en mesure de protéger des agents atmosphériques et de la pollution.
Pour pouvoir conserver le gel quelques jours, le garder dans un contenant et y ajouter quelques gouttes de citron frais. Pour réaliser un masque illuminateur de teint, mélanger simplement de l’aloès et du citron : appliquer le mélange sur le visage et le cou, puis rincer à l’eau tiède et, pour finir, avec une eau thermale. Ce traitement permet d’obtenir rapidement une peau lisse et brillante. Le gel peut également être utilisé comme masque sur les cheveux, pour les rendre plus soyeux et plus sains.
Masque pour le visage à l’aloès une cuillère à soupe de gel d’aloe, une cuillère à soupe d’ huile d’amande • deux gouttes d’ huile (par exemple de calendula) • argile blanche • lait d’amande en quantité suffisante. Mélanger les ingrédients dans un bol, remuer soigneusement et appliquer la préparation sur le visage, en laissant reposer 10 à 15 minutes.
Ce masque du visage, entièrement naturel, est spécialement adapté aux peaux délicates et sensibles.
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Gel anti-rides à l’aloès 100 g de gel d’aloès • 2 ml d’extrait hydroalcoolique de ginseng • 3 gouttes d’ huile essentielle de géranium. Mélanger le gel d’aloès, l’extrait hydroalcoolique de ginseng et l’huile essentielle. Stocker dans un contenant propre et sec et utiliser la préparation pour hydrater la peau du visage, du
décolleté et des mains. Cette composition simple est très utile pour prévenir et atténuer les rides et pour améliorer le teint.
Jus d’aloès gel d’aloès • jus de fruit. À l’aide de ciseaux, découper un morceau de feuille d’aloès, l’ouvrir et récupérer le gel qui en sort. Mixer avec un jus de fruit, si possible d’agrumes ou de kiwis. Cette opération doit être effectuée le plus tôt possible après l’extraction du gel, qui s’oxyde très rapidement au contact de l’air. Consommer tout de suite la boisson obtenue, une ou deux fois par jour, le matin à jeun et éventuellement le soir. Conserver dix jours maximum au réfrigérateur. Le jus d’aloès est un complément naturel aux propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, diurétiques et immu-
nostimulantes ; il est préconisé pour le bien-être de tout l’organisme. Il est particulièrement bénéfique pour mieux affronter les changements de saison, pour combattre l’action des radicaux libres et en cas de troubles digestifs. Il est aussi utile pour renforcer les défenses immunitaires de l’organisme contre les attaques de virus et de bactéries, en prévenant la toux, le rhume et autres symptômes grippaux. À cet effet, il devrait être consommé dès les premiers froids et régulièrement durant les mois hivernaux, en faisant une pause d’une dizaine de jours tous les trente jours.
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AVOINE Avena sativa
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caractéristiques
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L’avoine, une plante appartenant à la famille des graminées, est l’une des plus anciennes céréales cultivées par l’homme, bien qu’on ne connaisse pas précisément sa région d’origine, disputée entre l’Inde, la Chine et l’Égypte. Aujourd’hui, sa culture est répandue dans le monde entier puisqu’elle s’adapte facilement à tous types de terrains, y compris les plus pauvres. Elle est caractérisée par une tige herbacée, creuse, fine et divisée entre plusieurs entre-nœuds ; elle peut dépasser 1,5 m de hauteur. Ses feuilles sont allongées et striées de nervures parallèles, ses fleurs sont réunies en groupe de deux ou trois (en inflorescence à épillets). C’est à partir d’elles que se forment les caryopses (les fruits), recouverts de deux enveloppes se prolongeant en deux fines structures caractéristiques, appelées « arêtes » (barbe). L’avoine est semée en automne et fleurit au printemps et au début de l’été. On récolte ensuite la paille et les graines lorsque la plante a terminé son cycle de vie. Elle est cultivée aussi bien pour le fourrage du bétail que pour l’alimentation humaine. Ces derniers temps, l’avoine a connu un regain d’intérêt : cette céréale a, en effet, de nombreuses propriétés bénéfiques, de très rares contre-indications et est conseillée dans de nombreux régimes, notamment parce que son gluten est plus assimilable que celui du blé.
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histoire
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Le terme « avoine », utilisé aussi par les Romains, vient du sanscrit avasa, « nourriture, fourrage », tandis que sativa est issu de satum (participe passé du verbe latin sero, « semer, planter »). On trouve des traces de consommation d’avoine dès 4000 av. J.-C. Il s’agissait alors d’une plante sauvage, récoltée et consommée surtout dans les plaines d’Asie centrale ainsi qu’en Europe centrale et septentrionale. 189
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Les Égyptiens de l’Antiquité, les Indiens, les Chinois et les Grecs la connaissaient également. Il semble que les légionnaires de Jules César, en poste en Germanie et en Gaule, aient observé l’usage que faisaient les peuples de cette plante (comme ingrédient pour la semoule et le pain) et qu’ils l’aient importée ensuite en Italie. Tacite lui attribuait des propriétés miraculeuses et affirmait que, grâce à l’important usage qu’elles en faisaient, les populations germaniques tombaient moins malades et vivaient plus longtemps. La culture de l’avoine commença au début de l’ère chrétienne et se diffusa surtout dans les régions d’Europe du Nord. Dans certains pays, elle resta uniquement un aliment pour animaux, même si ses valeurs nutritives étaient bien connues, comme le montre l’affirmation du docteur Johnson, un célèbre auteur britannique. Celui-ci écrit en effet dans son Dictionnaire de la langue anglaise de 1755 : « C’est une céréale qui, en Angleterre, est généralement destinée aux chevaux, mais qui, en Écosse, fait vivre le peuple. »
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vertus
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L’avoine et ses dérivés, parmi lesquels la farine et les flocons, apparaissent souvent dans la composition de produits dermo-cosmétiques destinés aux peaux sensibles, car la plante contient de précieuses substances pour la santé et pour la beauté de la peau. Durant l’Antiquité, elle était également utilisée pour accélérer la guérison des lésions et des écorchures superficielles. Cette plante apporte des bénéfices en cas de : • peau sèche et abîmée • acné • rougeur cutanée • prurit.
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Bain à l’avoine une tasse de flocons ou de grains d’avoine • eau. Mixer l’avoine et en mettre la poudre dans un sachet en coton respirant (ou dans un mouchoir en tissu fermé par un élastique). Remplir la baignoire d’eau tiède, tremper et presser le sachet : il en sortira une sorte de lait. Se baigner au moins 15 mn ou utiliser le sachet pour masser les différentes parties du corps.
Pour parfumer légèrement, ajouter au sachet quelques gouttes d’huile essentielle de lavande ou quelques fleurs sèches de lavande ou de camomille. En plus de rendre la peau plus douce, ce bain relaxant remédiera aux troubles dus à la sécheresse cutanée, tels le prurit et les rougeurs.
Masque à l’avoine et au yaourt 20 g de farine ou de flocons d’avoine moulus • 100 g de yaourt blanc naturel • une cuillère à soupe de miel. Mélanger le yaourt, l’avoine et le miel dans un récipient profond. Humecter le visage avec de l’eau chaude et appliquer le masque à la main ou en utilisant un pinceau. Laisser poser environ 20 mn, puis rincer à
l’eau tiède. Répéter le traitement deux ou trois fois par semaine. Ce remède est très utile pour éliminer les points noirs et s’avère particulièrement efficace contre les peaux grasses et à imperfections.
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Masque aux flocons d’avoine trois cuillères à soupe de flocons d’avoine • une cuillère à café de miel d’acacia • deux cuillères à soupe de lait entier. Au mixeur, réduire les flocons en poudre, ajouter le miel et le lait tout en continuant à mixer à petite vitesse jusqu’à faire mousser la préparation. Laisser reposer au réfrigérateur une dizaine de minutes, puis appliquer sur le visage et le cou, et laisser agir 30 mn.
Au terme du traitement, rincer à l’eau tiède. Réitérer une fois par semaine, si possible à distance du gommage exfoliant. Ce masque a des effets lénitifs, hydratants et émollients. Il est idéal pour ceux qui souffrent d’acné ou de dermatites.
Gommage pour le visage à l’avoine une cuillère à soupe de farine d’avoine • deux cuillères à soupe de sel • une cuillère à soupe d’ huile d’olive. Dans un bol, mélanger la farine d’avoine, le sel et l’huile et appliquer la préparation sur le visage, en massant délicatement. Rincer à l’eau tiède et répéter le traitement une fois par semaine.
Ce gommage est idéal pour purifier la peau, mais aussi pour la rendre douce et l’hydrater.
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CALENDULA Calendula officinalis
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caractéristiques
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Le calendula est une plante herbacée à tige droite, ramifiée et duveteuse, pouvant atteindre 60 à 80 cm de hauteur. Ses feuilles, en forme de chaloupe, présentent des bords dentelés ou entiers. Ses fleurs, semblables aux marguerites mais avec des capitules jaune-orangé, fleurissent au printemps et en été. Une fois cueillies, elles doivent être séchées dans un endroit ombragé et aéré. Plus le séchage est rapide, plus on évitera de perdre d’importantes substances thérapeutiques. Les fleurs se conservent ensuite dans des vases hermétiques en porcelaine ou en verre, au frais et à l’abri de la lumière. Le calendula sauvage pousse dans toute la région européenne, dans la zone méditerranéenne, en Afrique du Nord et en Asie méridionale. Il se trouve sur les terrains incultes, au bord des chemins, dans les vergers et dans les oliveraies, jusqu’à 600 m au-dessus du niveau de la mer. Le calendula officinalis, en revanche, est largement cultivé pour sa fonction ornementale et pour ses fameuses propriétés naturelles.
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histoire
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Certains soutiennent que ce nom trouve son origine dans le terme latin calendae, indiquant le premier jour du mois chez les Romains. Cette plante fleurit une fois par mois durant tout l’été. D’autres pensent qu’il vient plutôt du mot calendario, puisque le calendula marque le rythme de la journée : ses fleurs s’ouvrent en effet le matin pour se refermer ensuite au crépuscule. Les Latins l’appelaient Solsequium, en raison de son éclosion en plein soleil. Dans les textes médiévaux, cette plante était dénommée solis sponsa, c’est-à-dire « épouse du soleil ». Cette caractéristique était considérée autrefois comme un symbole de soumission, mais aussi de douleur au moment de la disparition de
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la lumière solaire. Ainsi, au cours des siècles, le calendula fut associé à des sentiments de souffrance, d’ennui et de peine. Dans la mythologie grecque, une légende raconte qu’il est né du désespoir d’Aphrodite pour la mort de son amant Adonis, tué par un sanglier que lâcha Ares, son mari jaloux. Les larmes de la déesse, tombées à terre, auraient donné vie à des fleurs orange. Le calendula était un symbole de peine : dans l’art de la Grèce antique, la souffrance était représentée par un jeune portant une couronne de cette plante. On retrouve la même symbologie en Amérique du Sud. Pour les Mexicains, le calendula représentait la mort et beaucoup soutenaient qu’il s’était développé et répandu sur le territoire taché du sang des indigènes, tués par les conquistadores blancs à la recherche d’or. Chez les paysans, il faisait office de baromètre. On dit, en effet, que si les fleurs de calendula sont encore fermées à 7 heures du matin, il pleuvra probablement, tandis que si elles sont ouvertes, la journée sera belle.
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vertus
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Le calendula est très utile dans les cosmétiques pour ses propriétés adoucissantes et calmantes et est souvent utilisé dans les crèmes contre les rougeurs ou les irritations de la peau. Il peut être utilisé comme remède naturel contre : • les problèmes de peau (sécheresse, irritations, rougeurs) • les brûlures et érythèmes solaires • la dermite des couches • les fissures au sein • les menstruations irrégulières et douloureuses • les irritations de la cavité buccale.
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Crème au calendula 20 g de fleurs fraîches de calendula • 5 g de beurre de karité • 5 g de cire d’abeilles • huile d’olive. Mettre les fleurs dans un récipient et recouvrir d’huile d’olive, puis laisser au moins 12 heures à la lumière du soleil. Faire fondre le beurre de karité et la cire d’abeilles au bain-marie, mélanger tous les ingrédients et filtrer. Pour rendre la crème encore plus nourrissante, on peut ajouter une cuillère à café de miel. Laisser refroidir le produit à température ambiante afin d’éviter qu’il ne se solidifie.
Appliquer la pommade sur les rougeurs de la peau et masser jusqu’à complète absorption. Cette crème peut aussi apaiser les brûlures, coups de soleil et érythèmes solaires. Elle peut être appliquée directement sur les plaies et les ulcères cutanés, les blessures et les coupures, mais aussi sur les engelures.
Huile de calendula 100 g de fleurs de calendula • 500 ml d’ huile d’amande douce. Mettre les capitules séchés dans un bocal en verre foncé à couvercle hermétique. Les recouvrir d’huile et laisser macérer environ un mois dans un lieu frais et à l’abri de la lumière, en retournant le mélange tous les deux jours. Au bout de 30 jours, filtrer l’huile à l’aide d’un léger tissu ou d’une gaze. Conserver le remède dans une bouteille de verre foncé, dans un endroit
frais et à l’intérieur. Masser délicatement la zone à traiter jusqu’à absorption du produit. L’huile de calendula est très efficace en cas de peau irritée et crevassée, et peut être également utilisée pour la peau sensible des enfants, ainsi que pour soigner, cicatriser et prévenir les fissures se formant sur les seins des mamans qui allaitent.
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Tisane au calendula une cuillère à soupe de fleurs séchées de calendula • une tasse d’eau. Porter l’eau à ébullition et y plonger les fleurs de calendula ; laisser reposer 10 mn, filtrer et consommer. Il est recommandé de prendre au moins 3 tasses de cette tisane par jour afin de mieux en assimiler les propriétés. D’une saveur délicate, ce breuvage peut aider à régulariser le cycle menstruel, s’il est consommé quelques
jours avant les règles. Il contribue aussi à combattre la cystite, à calmer les ulcères gastriques et les spasmes à l’estomac, et à stimuler la circulation sanguine. Enfin, il peut également soigner les inflammations de la bouche, de la gorge, les pharyngites, les angines, les aphtes, les stomatites ou les gingivites.
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LES REMÈDES DE LA TRADI TION M ONASTIQUE
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MÈDE RE
BAUME DU PÈLERIN D U M ONASTÈRE DE GANAGOBIE Les premiers produits de Ganagobie ont été réalisés vers 1950 à l’abbaye de Hautecombe en Savoie, là où résidaient les Bénédictins de cette communauté à l’époque (de 1922 à 1992). C’est là que, durant de nombreuses années, les moines ont préparé des parfums selon les vieilles recettes d’un confrère ingénieur chimiste à l’origine d’un atelier pour la fabrication et la préparation d’eaux de toilette. En 1992, après quelques travaux de restauration, la communauté se transfère au monastère de Ganagobie, dans les Alpes-de-Haute-Provence. La Provence, région extrêmement riche en plantes aromatiques, a permis d’élargir la gamme des produits proposés, comptant aujourd’hui des baumes, des savons, des préparations cosmétiques, des confitures et du miel. Tout est réalisé avec grand soin par les moines, principalement des ingrédients naturels.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Ce baume du pèlerin représente un excellent remède pour les pieds fatigués, à travers une triple action : régénérante, émolliente et apaisante. En outre, appliqué le matin après la toilette, il permet d’éviter une sudation excessive. Utilisé régulièrement une ou deux fois par semaine, il assouplit les épaississements cutanés et élimine la rugosité des talons et des orteils, laissant la peau douce et souple.
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recette
La recette, les ingrédients et les dosages de ce baume sont gardés secrets, mais les composants principaux en sont
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les huiles essentielles d’eucalyptus, de camphre, de menthe et de sauge.
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MÈDE RE
CRÈME À L’ALOÈS D E L’ANTIQUE APOTHICAIRERIE SAINTE-ANNE DES CARMES DÉCHAUX Au début du xixe siècle, parmi les clients de l’antique pharmacie figurent des médecins et des chirurgiens, le consul du Danemark, consommateur assidu de l’Elixir Vitae, l’apothicairerie de l’hôpital génois de Pammatone, les Carmélites déchaussées de Sainte-Thérèse, les religieuses de Saint-Sylvestre et celles de Saint-Jérôme. Quelques années plus tard, l’herboristerie entretient des relations avec un médecin parisien célèbre, le docteur Alphonse Leroy. Parmi ses différentes spécialités « historiques », le liniment antirhumatismal contre la sciatalgie, les névralgies cervicales, les névralgies de la colonne vertébrale et les douleurs articulaires est particulièrement recherché. Il en va de même pour le traitement dépuratif à base de sirop de salsepareille, la potion de boldo et d’artichaut, le chlorure de magnésium. Conjuguant ancien et nouveau, élaborant des produits naturels avec des méthodes modernes tout en préservant leurs propriétés curatives, les moines parviennent encore à garder vivante leur tradition séculaire. Aujourd’hui comme hier, c’est la devise de l’angelot de la pharmacie des frères, accueillant les visiteurs à l’entrée, qui guide les mains expertes des apothicaires : Nos medicinam paramus, Deus dat nobis salutem ce qui signifie « Nous préparons le remède, mais c’est Dieu qui nous donne la santé ».
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Cette crème très délicate donne de la sérénité et du charme au regard. Grâce aux propriétés régénérantes de l’aloès, elle aide à prévenir les rides légères et les rides d’expression, en atténuant les enflures et les cernes. 241
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MÈDE RE
L’action vasoprotectrice (pour le système cardiovasculaire) et régénérante de l’hamamélis ainsi que l’action antioxydante de l’huile de jojoba contribuent à revitaliser le contour des yeux.
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recette
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huile de jojoba • hamamélis, extrait d’olivier • vigne • argan • aloès et acide hyaluronique. Après avoir soigneusement nettoyé le visage avec du lait et éventuellement de l’eau de rose, appliquer une légère
couche de crème sur certaines zones du visage, en particulier le contour des yeux et les parties plus ridées.
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MÈDE RE
CRÈME À L’HUILE D’OLIVE D U M ONASTÈRE DE VALSERENA Le monastère de Notre-Dame de Valserena se dresse en Toscane, dans la province de Pise, sur des coteaux recouverts de bois et d’oliviers. Le terrain est acquis en 1966. Le 3 décembre de la même année, la Sacrée Congrégation pour les religieux12 autorise la fondation et concède la faculté d’ériger canoniquement une nouvelle structure. Initialement, quelques bénédictines investissent une maison de ferme située sur la propriété. Quand le nouveau siège est achevé en 1968, elles sont rejointes par un groupe de vingt-deux autres moniales qui, aujourd’hui encore, partagent leur journée entre la prière et le travail. Leur activité principale, outre la culture, est la réalisation de cosmétiques (crèmes, détergents, savons) et de parfums, selon la tradition monastique. La grande variété d’olives présentes dans la région et la production abondante d’huile extra-vierge ont inspiré une ligne de produits utilisant essentiellement cet ingrédient, en se référant aux recettes conservées dans les textes. Les propriétés et les utilisations de l’huile d’olive étaient déjà bien connues des Grecs et des Romains, qui les ont transmises de génération en génération, jusqu’aux sages mains des religieuses de Valserena.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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La crème à l’huile d’olive des religieuses de Valserena a une action nourrissante, calmante, émolliente et anti-oxydante. Elle protège la peau des agressions du froid, du vent et du soleil. Elle peut être utilisée pour le traitement de la peau irritée ou gercée du visage et des mains, ou encore pour l’hydratation de la peau sèche. Elle est également très efficace pour l’épiderme des enfants.
12. C’est l’ancien nom de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les
sociétés de vie apostolique.
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MÈDE RE
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recette
Il n’est pas possible de réaliser cette crème chez soi avec des méthodes artisanales car elle contient, entre autres, une fraction d’insaponifiable d’huile d’olive stimulant la production de collagène et d’élastine et réparant les problèmes de peau. Les autres ingrédients en sont l’aloès, doté de propriétés anti-
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septiques et anti-inflammatoires et le bisabolol, un alcool naturel obtenu par distillation de la camomille et ayant un effet décongestionnant et antibactérien. Grâce à ces éléments, la composition de cette crème est bénéfique pour le soin et la beauté de la peau.
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CRÈME À LA PROPOLIS ET À LA LAVANDE D E L’ABBAYE DE TORRECHIARA L’abbaye Santa Maria della Neve dans la province de Parme est fondée en 1471, autour d’une église préexistante dédiée à Notre-Dame-des-Neiges. Au xviiie siècle, un splendide belvédère y est construit, d’où l’on peut admirer le torrent Parma. À partir de 1889, la structure abrite les Bénédictins de Saint-Jean-Évangéliste et les sœurs Oblates bénédictines, qui offrent un accueil pour des retraites et des exercices spirituels. Les moines utilisent les recettes originales de l’apothicairerie de Saint-Jean de Parme, l’une des plus anciennes d’Europe. Les premières informations sur cette pharmacie datent en effet du xiiie siècle (1201), mais sa fondation pourrait être plus ancienne (xe siècle). À cette époque déjà, ce sont les religieux en personne qui étudient et préparent des médicaments et des remèdes exclusivement naturels, pour la santé et pour la beauté du corps. Cette tradition continue encore de nos jours grâce à une ligne de cosmétiques comprenant notamment une crème pour le visage, les mains et les pieds, des baumes, des shampooings et d’autres produits à base d’herbes. À l’intérieur de l’abbaye, un atelier apicole est encore en activité : il est possible d’y acheter des produits dérivés du miel.
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p r o p r i é t é s c u r at i v e s
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Cette crème est efficace dans le traitement des peaux grasses et acnéiques ainsi que des boutons et des points noirs. Grâce à l’action antibactérienne de la propolis, elle élimine les causes principales de l’impureté de la peau en favorisant graduellement son équilibre. La lavande, en plus d’offrir un parfum agréable, apporte au visage douceur et élasticité.
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recette
Les ingrédients principaux de cette préparation sont la propolis et l’huile essentielle de lavande. Appliquer a
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crème sur le visage deux fois par jour, matin et soir, pour libérer la peau des impuretés et la rendre plus lumineuse.
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LES REMÈDES DE LA TRADITION FRANCISCAI NE
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ÉLIXIR DE LONGUE VIE Selon la légende, l’eau de la source de la jeunesse, dont les origines se trouveraient au jardin d’Éden, avait le pouvoir de guérir les maladies et de rajeunir celui qui s’y baignait. Depuis des temps immémoriaux, l’être humain a, en effet, cherché à réaliser un élixir lui permettant de vivre longtemps et même d’obtenir l’immortalité. Cette préparation est liée, entre autres, au mythe d’Hermès Trismégiste : une histoire raconte qu’une seule goutte de cette potion suffisait pour devenir immortel. Le terme « élixir » vient d’un mot arabe signifiant « essence », avec la signification de « pierre philosophale ». Ce nom fait allusion, à l’origine, à une substance qui, appliquée aux métaux, était censée les transformer en or pur. Il est ensuite utilisé pour définir une préparation pharmaceutique à laquelle on attribue des propriétés curatives exceptionnelles, non seulement pour guérir de maladies particulières, mais aussi comme panacée universelle. C’est le cas de cet « élixir de longue vie » qui aurait eu le pouvoir prodigieux de prolonger l’existence de l’homme.
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recette
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racine de gentiane • curcuma zeodaria, rhubarbe • valériane • safran • cascarille • champignon blanc, quinquina • thériaque • 100 g de cannelle • 140 g de graines d’anis • 500 g d’aloès socotrina (aloès du cap) • 24 l d’alcool à 22 degrés. Broyer les substances et les faire infuser dans 16 litres d’alcool. Laisser macérer 8 jours dans un endroit tempéré, puis filtrer. Ajouter 8 l d’eau-de-vie et laisser macérer à nouveau huit jours.
De temps en temps, secouer le bocal. Enfin, faire passer au filtre en papier et mélanger soigneusement avant de consommer.
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POUDRE DE DENTIFRICE L’histoire du dentifrice est très ancienne. Les Égyptiens de l’Antiquité employaient une mixture à base de sel, de poivre, de feuilles de menthe et de fleurs d’iris, qu’ils frottaient sur les dents et les gencives avec leurs doigts ou avec de petits bâtonnets. À la même époque, les Chinois utilisaient un seul instrument faisant office à la fois de brosse à dents et de dentifrice, composé de plusieurs brindilles aromatiques tressées puis mâchées. Les Grecs et les Romains utilisaient des poudres contenant de l’os concassé et des coquilles d’huitres pour un effet abrasif pendant le nettoyage des dents. Le médecin romain Scribonius Largus préparait une substance à base de sel, de vinaigre, de miel, d’éclats de verre et d’urine humaine. Ces produits ont continué à être utilisés durant des siècles jusqu’à l’arrivée des premières pâtes rudimentaires, au xviie siècle. À cette époque, différents types de résines (aux noms particuliers comme « sang de dragon », « sang de cannelle » ou « alun brûlé ») étaient associés au miel, au pain grillé ou à diverses épices. Au xixe siècle, de la noix d’arec et de la poudre de carbone sont ajoutées aux ingrédients du savon. La brosse à dents était encore l’apanage des riches, tandis que les autres se limitaient à utiliser leurs doigts. Une formule de dentifrice britannique et américain du xviie siècle prévoit l’adjonction de pain brûlé, comme le rapporte une recette.
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recette
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30 g de charbon végétal • 30 g de poudre de quinquina • 15 g d’iris de Florence (Iris florentina) • essence d’ huile essentielle de menthe pour aromatiser (autant que nécessaire). ou 40 g de pain brûlé • 10 g de poudre de quinquina. ou 10 g de poudre de quinquina • 10 g de tanin • 10 g de charbon végétal • essence de girofle (autant que nécessaire).
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MÈDE RE
REMÈDE POUR LES CHEVEUX Ce produit est fréquemment employé par voie orale comme préparation aphrodisiaque. Dans ce cas, il est conseillé de consommer entre 3 et 10 gouttes en 24 heures, pures ou sur un morceau de sucre. Attention : ce remède peut s’avérer toxique à doses plus élevées. Il est également efficace pour soigner la calvitie et il apparaît, en effet, dans les ingrédients de plusieurs lotions pour cheveux. Parmi ses ingrédients particuliers : le jaborandi et la teinture de cantharide. Le premier est un arbuste de la famille des rutacées, originaire du Brésil et d’Argentine, haut de 1 à 3 m, avec de petites fleurs rouge-brun réunies en grappes allongées. Par distillation, on tirait des feuilles une huile essentielle de couleur jaune ayant la propriété de faciliter la sudation et la salivation. La teinture de cantharide est une préparation naturelle à base d’un principe actif connu sous le nom de cantharidine, extraite d’un insecte coléoptère. Elle était utilisée autrefois dans diverses préparations galéniques et localement dans le traitement de furoncles, maladies de la peau, verrues et alopécie.
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recette
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15 g de feuilles de jaborandi • 150 g de teinture de quinquina • 150 g de teinture mère d’arnica • 2 g de teinture de cantharide. Faire macérer les feuilles de jaborandi 8 jours dans la teinture de quinquina et d’arnica, puis ajouter la teinture de cantharide.
Utiliser la potion pour frictionner le cuir chevelu 2 fois par jour : les cheveux se renforceront, ils cesseront de tomber et ils seront plus souples et plus soyeux.
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GLOSSAI RE REM ERCI EMENTS BIBLIOGRAPHIE
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TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION La tradition monastique de la culture des plantes officinales .................................. 7 Le jardin de simples............................................................................................. 8 Les apothicaires ................................................................................................ 11 La pharmacie de Saint-Sauveur à Jérusalem......................................................... 13 La naissance de la pharmacie.............................................................................. 14 Les médicaments et les instruments de travail ..................................................... 16 La bibliothèque de la pharmacie ........................................................................ 19 Le baume de Jérusalem....................................................................................... 20 Les recettes........................................................................................................ 22 De la Terre Sainte à Turin.................................................................................... 24 Les herbiers monastiques.................................................................................... 26 Comment réaliser un herbier ?........................................................................... 30 Hildegarde de Bingen. Sainte, moniale et herboriste............................................ 31 Harmonie et maladie.......................................................................................... 33 Les plantes officinales : comment les utilise-t-on ?................................................ 35 Baume et onguent.............................................................................................. 35 Décoction.......................................................................................................... 36 Compresse......................................................................................................... 36 Cataplasme........................................................................................................ 36 Infusion............................................................................................................. 37 Huile essentielle................................................................................................. 37 Sirop................................................................................................................. 37 Teinture-mère..................................................................................................... 38 Tisane............................................................................................................... 38
PREMIÈRE PARTIE. SANTÉ DU CORPS Plantes et herbes officinales........................................................... 42 Achillée............................................................................................................. 43 Ail..................................................................................................................... 47 Arnica............................................................................................................... 50 Artichaut........................................................................................................... 53 Camomille......................................................................................................... 56 Cassis................................................................................................................ 59 Gentiane jaune................................................................................................... 62 Gui................................................................................................................... 65 Guimauve.......................................................................................................... 69
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Hélichryse/Immortelle........................................................................................ 72 Mauve............................................................................................................... 75 Menthe.............................................................................................................. 79 Pissenlit............................................................................................................. 82 Rhubarbe.......................................................................................................... 85 Thym................................................................................................................. 88
Tradition monastique.................................................................... 91 Baume apaisant du monastère de Ganagobie ..................................................... 92 Compresse contre les maux d’intestin de sainte Hildegarde ................................. 93 Elixir Saint Bernard de l’abbaye de Casamari ...................................................... 94 Formule contre la migraine de sainte Hildegarde ................................................ 96 Liqueur Eucalittino de l’abbaye Tre Fontane (Trois Fontaines) de Rome ............... 97 Liqueurs de l’apothicairerie de Santa Maria della Scala des Carmes déchaux........................................................................................... 99 Remèdes contre la rage de dents de sainte Hildegarde ...................................... 101 Rosolio du monastère de Sainte-Marie-des-Anges de Pistoia .............................. 102 Sirop de rose de l’antique apothicairerie Sainte-Anne des Carmes déchaux......................................................................................... 104 Tisane aux herbes vivifiantes du monastère de Sainte-Mariedes-Anges de Pistoia......................................................................................... 106 Tisane d’hélichryse des moines bénédictins Silvestrini ....................................... 108 Vieux remède pour les obstructions de la rate et du foie de l’antique pharmacie des Moines Camaldules................................................. 110
Tradition franciscaine.................................................................. 113 Antidiarrhéique................................................................................................ 114 Eau de Botot ................................................................................................... 115 Huile camphrée............................................................................................... 116 Potion de Rivière............................................................................................. 117
DEUXIÈME PARTIE. ÉQUILIBRE ET BONNE HUMEUR Plantes et herbes officinales......................................................... 120 Aubépine......................................................................................................... 121 Bourrache........................................................................................................ 124 Damiana......................................................................................................... 127 Ginseng........................................................................................................... 129 Griffonia ......................................................................................................... 132 Lavande........................................................................................................... 135 Mélisse............................................................................................................ 138 Millepertuis...................................................................................................... 141 Oranger amer.................................................................................................. 144
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Passiflore......................................................................................................... 147 Rhodiole ........................................................................................................ 150 Romarin ......................................................................................................... 153 Tilleul.............................................................................................................. 156 Valériane......................................................................................................... 159 Véronique........................................................................................................ 162
Tradition monastique.................................................................. 165 Eau florale de lavande des moines bénédictins Silvestrini................................... 166 Eau de mélisse des carmes déchaux de Paris ..................................................... 167 Perles de la sagesse de l’apothicairerie de Santa Maria della Scala des Carmes déchaux......................................................................................... 169 Poudre contre la colère de sainte Hildegarde .................................................... 170 Préparation contre le mal de tête de sainte Hildegarde....................................... 171 Remèdes contre la sénilité de sainte Hildegarde................................................. 172 Remèdes contre l’insomnie de sainte Hildegarde............................................... 173 Complément de Frère Sommeil de l’antique pharmacie Sainte-Anne des Carmes déchaux......................................................................................... 174
Tradition franciscaine.................................................................. 177 Huile de marjolaine.......................................................................................... 178 Manu Christi à la rose...................................................................................... 179 Sirop à l’Ipéca.................................................................................................. 180 Complément au ginseng des Franciscains de la Verna......................................... 181
TROISIÈME PARTIE. BEAUTÉ ET LONGEVITÉ Plantes et herbes officinales......................................................... 184 Aloès............................................................................................................... 185 Avoine............................................................................................................. 189 Bouleau........................................................................................................... 193 Calendula........................................................................................................ 197 Curcuma ......................................................................................................... 201 Eucalyptus....................................................................................................... 205 Gingembre...................................................................................................... 208 Ginkgo............................................................................................................ 211 Karité.............................................................................................................. 214 Noyer.............................................................................................................. 218 Ortie .............................................................................................................. 221 Prêle................................................................................................................ 224 Rose musquée................................................................................................. 228 Sauge.............................................................................................................. 230 Tomate............................................................................................................ 234
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Tradition monastique.................................................................. 239 Baume du pèlerin du monastère de Ganagobie.................................................. 240 Crème à l’aloès de l’antique apothicairerie Sainte-Anne des Carmes déchaux......................................................................................... 241 Crème à l’huile d’olive du monastère de Valserena............................................. 243 Crème à la propolis et à la lavande de l’abbaye de Torrechiara............................ 245 Lotion au houx et au miel de l’abbaye de Torrechiara......................................... 247 Onguent contre la chute des cheveux de sainte Hildegarde ................................ 248 Shampooing au calendula de l’antique pharmacie des moines camaldules..................................................................................... 249 Savons et crèmes de l’abbaye de Praglia ........................................................... 250 Tisane à la vigne rouge de l’abbaye de Praglia .................................................. 252 Tisane au fucus de l’abbaye de Praglia .............................................................. 253 Vieux remèdes pour la beauté et la santé du monastère de Sainte-Marie-des-Anges de Pistoia ................................................................ 254
Tradition franciscaine.................................................................. 259 Élixir de longue vie.......................................................................................... 260 Poudre de dentifrice......................................................................................... 261 Remède pour les cheveux................................................................................. 262
Glossaire essentiel....................................................................... 266 Remerciements........................................................................... 267 Bibliographie.............................................................................. 267
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