« La prière est un doux entretien d’un enfant avec son Père. »
Saint Jean-Marie Vianney
« Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation 1 »
Au soir de sa passion, Jésus exhorte ainsi ses disciples. À travers eux, c’est à nous qu’il adresse cette supplication. Oui, Jésus nous supplie de prier ! Dans le silence de notre cœur, ce jardin des Oliviers loin de tout bruit du monde, se tisse cette relation unique, cette relation source de notre joie.
Mais voilà : prier n’est pas simple. C’est peut-être d’ailleurs le premier combat de l’homme, à la racine de tous les autres 2. Le psalmiste en a fait l’expérience, tout comme les grands saints, ainsi qu’ en témoignent ces cris désespérés vers Dieu qui parsèment cantiques et prières. Jésus lui-même vit cet apparent silence de son Père sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’ astu abandonné 3 ? » Et il ressuscite au matin de Pâques. Car Dieu répond toujours, comme il le promet dans la Bible. Il « scrute les reins et les cœurs 4 », compte « tous les cheveux de votre tête 5 » et « sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ ayez demandé6 ».
Alors, à quoi bon prier, si Dieu sait déjà tout ? Dans sa mystérieuse Providence, il a voulu se servir de la prière de l’homme comme d’une parole capable d’infléchir le cours des choses. Il sait par avance les intentions que
1. Mc 14, 38.
2. Catéchisme de l’ Église catholique, 2725, éd. Bayard, Cerf, Mame, 2018.
3. Mc 15, 34. 4. Jr 11, 20. 5. LC 12, 7. 6. Mt 6, 8.
nous porterons et choisit de passer par notre prière pour faire advenir ses desseins 7
L’Écriture sainte montre combien la prière et le repentir touchent son cœur et causent de grands miracles (il épargne David qui demande pardon, donne un enfant à Anne qui le supplie dans le Temple, guérit inlassablement, ressuscite Lazare, change l’eau en vin…).
Dieu sait aussi que son temps n’ est pas le nôtre et que la prière est ardue. C’est pourquoi il nous invite à prier sans nous décourager. La prière exige la fidélité, elle nous prépare à tous les autres actes de fidélité de notre vie. Comment nous y tenir ? En nous rappelant que Dieu tient ses promesses : « Demandez et vous recevrez 8 » ; « Voici l’assurance que nous avons auprès de Dieu : si nous faisons une demande selon sa volonté, il nous écoute 9. » Il ne s’agit pas d’ épouser les exigences de Dieu à contrecœur, mais de découvrir, avec son aide, nos désirs profonds, qui rejoignent les siens. « Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien 10 . » Seule une prière régulière façonne nos demandes et les accorde à sa volonté.
Ainsi, non seulement la prière peut occasionner de grandes choses, mais elle opère aussi des transformations plus discrètes et profondes. Elle nous aide à ordonner nos idées, en creusant ce silence intérieur dans
7. CEC 2738, op.cit.
8. Jn 16, 24.
9. 1 Jn 5, 14. 10. Rm 8, 28.
lequel s’engouffre l’Esprit Saint. Elle transforme notre regard, nous aide à reconnaître l’empreinte de Dieu dans notre vie et à lui rendre grâce.
La prière n’est pas qu’une demande. Elle est avant tout action de grâce. C’est une relation 11, qui se construit dans le temps, comme celle des époux se tisse jour après jour. Elle exige de mourir un peu plus à soi-même pour naître un peu plus à Dieu. Quoi de mieux que les textes de l’Église et des saints comme compagnons de route ? Ce petit carnet réunit des prières millénaires et d’autres plus récentes, pour venir en aide à celui qui « attend le Seigneur, plus qu’un veilleur ne guette l’aurore 12 ». S’il marche avec confiance et persévérance sur ce chemin sinueux, il récoltera des fruits en abondance.
11. CEC 2564, op.cit. 12. Ps 129, 6.
« Demandons ensemble et nous recevrons. »
Bienheureux
Frédéric Ozanam
Les grandes prières de l’Église
La tradition de l’Église nous a légué des trésors pour notre prière, à commencer par la prière du Notre Père, enseignée par le Christ lui-même. Celle-ci nous donne l’attitude du cœur, qui consiste avant tout à dire au Père : « Que ta volonté soit faite » et à lui rendre grâce. Lui rendre grâce avant même de lui demander ce dont nous avons besoin.
Le Catéchisme de l’ Église catholique présente ainsi ce précieux héritage des prières traditionnelles : « La prière ne se réduit pas au jaillissement spontané d’une impulsion intérieure : pour prier, il faut le vouloir. Il ne suffit pas non plus de savoir ce que les Écritures révèlent sur la prière : il faut aussi apprendre à prier. Or, c’est par une transmission vivante (la sainte Tradition) que l’Esprit Saint, dans "l’Église croyante et priante", apprend à prier aux enfants de Dieu 13. »
13. CEC 2650, op.cit.
Pater Noster
Pater Noster, qui es in cælis, Sanctificetur nomen tuum,
Adveniat regnum tuum, Fiat voluntas tua, sicut in cælo, et in terra.
Panem nostrum quotidianum da nobis hodie.
Et dimitte nobis debita nostra, Sicut et nos dimíttimus debitoribus nostris.
Et ne nos inducas in tentatiónem Sed libera nos a malo. Amen.
Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du Mal. Amen.
Ave Maria Ave Maria, gratia plena Dominus tecum. Benedicta tu in mulieribus ; Et benedictus fructus ventris tui, Jesus ! Sancta Maria, Mater Dei, Ora pro nobis, peccatoribus, Nunc et in ora mortis nostræ. Amen.
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie, pleine de grâce ; Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu, Priez pour nous pauvres pécheurs, Maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.
Gloire au Père
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours dans les siècles des siècles. Amen.
Je confesse à Dieu
Je confesse à Dieu tout-puissant, Je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission ; oui, j’ai vraiment péché.
C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Veni Creator Spiritus
Viens, Esprit Créateur, visite l’âme de tes fidèles, emplis de la grâce d’En-Haut les cœurs que tu as créés.
Toi qu’on nomme le Conseiller, don du Dieu Très-Haut, source vive, feu, charité, invisible consécration.
Tu es l’Esprit aux sept dons, le doigt de la main du Père, l’Esprit de vérité promis par le Père, c’est toi qui inspires nos paroles.
Allume en nous ta lumière, emplis d’amour nos cœurs, affermis toujours de ta force la faiblesse de notre corps.
Repousse l’ennemi loin de nous, donne-nous ta paix sans retard, pour que, sous ta conduite et ton conseil, nous évitions tout mal et toute erreur. Fais-nous connaître le Père, révèle-nous le Fils, et toi, leur commun Esprit, fais-nous toujours croire en toi.
Gloire soit à Dieu le Père, au Fils ressuscité des morts, à l’Esprit Saint Consolateur, maintenant et dans tous les siècles. Amen.
Acte de foi
Mon Dieu, je crois fermement tout ce que vous nous avez révélé et que la Sainte Église nous enseigne. Parce que vous êtes la vérité même, et que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper.
Acte d’espérance
Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements, le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis et que vous êtes souverainement fidèle dans vos promesses.
Acte de charité
Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur et par-dessus toute chose, parce que vous êtes infiniment aimable, et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous.
Acte de contrition
Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplaît.
Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.
Cantique de Zacharie
Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple. Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur, comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens : salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte, serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte, afin que, délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.
Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut : tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix 14 . 14. Lc 1, 68-79.
