9782728936724 Histoires de vrais pirates

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Barbe Noire, Rackham le Rouge, et autres vraies histoires de pirates et corsaires

Direction : Guillaume Arnaud

Direction éditoriale : Sophie Cluzel

Édition : Emmanuelle Rivoire-Grimaud

Direction artistique : Thérèse Jauze, avec Laura Burnel

Direction de la fabrication : Thierry Dubus

Fabrication : Julia Mirenda

Mise en page : Astrid Payet

© Mame, Paris, 2025. www.mameeditions.com

57 rue Gaston-Tessier, 75019 Paris

ISBN : 9782728936724

MDS : MM36724

Tous droits réservés pour tous pays.

« Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. »

Barbe Noire, Rackham le Rouge, et autres vraies histoires de pirates et corsaires

Francis Drake Corsaire de la reine d’Angleterre

L’Anglais Francis Drake a vécu au XVIe siècle, à l’époque de la découverte et de l’exploration de l’Amérique. Excellent navigateur et redoutable combattant, il est recruté comme corsaire par la reine d’Angleterre Élisabeth Ie. Sa mission : attaquer les navires des ennemis de la souveraine, les Espagnols.

Voici l'histoire de celui que ses ennemis ont surnommé « El Dragón » (le Dragon).

Dans le ciel, quelques mouettes dessinent de jolies arabesques tandis que, sur les eaux, un majestueux navire se laisse doucement bercer par les vagues. C’est le Golden Hind, le navire du célèbre corsaire Francis Drake. Assis à sa table de travail, dans sa cabine, celui-ci est occupé à écrire son journal de bord : 1er mars de l’an 1579

Je poursuis la mission que Sa Majesté, la reine Élisabeth Ie d’Angleterre, m’a confiée : aller sur la côte ouest de l’Amérique méridionalepourattaqueretpillerlesnaviresespagnols.Levoyage n’a pas été de tout repos et mon équipage et moi avons affronté d’abominables tempêtes. Des vagues aussi hautes que des montagnes nous ont séparés des quatre autres navires de l’expédition. Que sont-ils devenus ? Je n’en sais rien. Sans doute ont-ils sombré au fond de la mer... Nous avons donc continué le voyage seuls. Arrivés au large du Chili, je pensais que nous étions tirés d’affaire et que nous allions pouvoir recommencer nos pillages. Que nenni ! Alors que nous nous étions arrêtés sur une île pour effectuer quelques réparations sur le Golden Hind, nous avons été attaqués par des indigènes. L’un d’eux a décoché une flèche qui m’a atteint près de l’œil. Il s’en est fallu de peu que je ne perde la vue ou même la vie ! Enfin, tout cela est derrière nous maintenant et...

Soudain, on frappe à la porte de la cabine. Francis Drake cesse d’écrire son journal et relève brusquement la tête :

— Entrez !, grogne-t-il.

Un marin pénètre dans la petite pièce encombrée de cartes et d’instruments de navigation :

— Capitaine, annonce-t-il d’une voix où perce l’excitation, vous allez être content. Nous venons de repérer un bateau et pas n’importe quel bateau : le Nuestra Senora de la Concepción !

— Le Nuestra Senora de la Concepción !, répète le capitaine dont les yeux brillent désormais de convoitise. Magnifique ! Ce galion est connu pour transporter les richesses amassées par les Espagnols au Pérou. Notre fortune est faite. Prévenez l’équipage !

Aussitôt, une grande agitation s’empare du bateau. Chacun se prépare à l’abordage. Lorsque tout est prêt et que le navire espagnol n’est plus très loin, Francis Drake rassemble ses hommes :

— Matelots, nous allons prendre le Nuestra Senora de la Concepción par surprise. Si les Espagnols comprennent que nous sommes des corsaires, ils nous tireront dessus avec leurs canons.

C’est pourquoi nous allons leur faire croire que le Golden Hind n’est qu’un navire marchand, lent et difficile à manœuvrer. Pour cela, nous allons attacher de lourdes chaînes à l’arrière du bateau. Cela ralentira notre allure et les Espagnols nous laisseront approcher sans méfiance. C’est à ce moment que nous lâcherons les chaînes et que nous nous précipiterons sur eux !

Avec rapidité, l’équipage exécute les ordres de Francis Drake. Alourdi par les pesantes chaînes métalliques, le Golden Hind, dont toutes les voiles sont pourtant déployées, semble se traîner lamentablement. Comme prévu, le Nuestra Senora de la Concepción ne se méfie pas. Le Golden Hind s’approche lentement, mais sûrement.

— Larguez les chaînes !, ordonne soudain Francis Drake.

Libéré, le navire corsaire bondit en avant à une vitesse stupéfiante ! En deux temps, trois mouvements, il a rejoint le galion espagnol, incapable de réagir assez rapidement. Les bateaux sont désormais bord à bord.

— À l’abordage !, clame Francis Drake.

Ses hommes, armés jusqu’aux dents, s’élancent sur le pont ennemi. Terrassés par la surprise, les Espagnols se rendent. La victoire a été facile !

Une fois les prisonniers ligotés, Francis Drake, accompagné de quelques hommes, descend dans la cale afin d’évaluer le butin.

Francis Drake

Sera-t-il à la hauteur de ses attentes ? Arrivé en bas de l’échelle, le cœur battant, il lève la lanterne qu’il a emportée afin d’éclairer les lieux. À la lueur tremblotante de la flamme apparaissent des dizaines et des dizaines de caisses, de tonneaux et de coffres. Que peuvent-ils contenir ? Francis Drake s’approche et soulève le couvercle du coffre le plus proche. Ce qu’il découvre le laisse sans voix : le récipient est rempli à ras bord de pierres précieuses et de joyaux scintillants ! Fou de joie, il court en tous sens et ouvre à tour de rôle toutes les caisses entreposées dans la cale. Il y trouve des entassements de pièces d’argent et de lingots d’or. C’est une prise historique !

Les richesses amassées dans le galion espagnol sont si grandes qu’il faut six jours entiers pour les transporter à bord du Golden Hind. Francis Drake décide alors de rentrer en Angleterre afin d’y transporter son précieux butin dont la moitié revient à la reine Élisabeth Ie. Après bien des périples qui conduisent le corsaire à réaliser un véritable tour du monde, le Golden Hind arrive enfin à bon port. La reine est si contente de Francis Drake qu’elle lui fait l’honneur de monter à bord de son navire. Là, elle le félicite pour ses exploits et le nomme chevalier. Quel honneur pour le corsaire, et quelle revanche ! Lui, que les Espagnols traitent comme un affreux pirate, le voilà devenu l’un des seigneurs les plus riches d’Angleterre.

Table des matières

Francis Drake (vers 1540-1596)

Corsaire de la reine d’Angleterre 5

Jean Bart (1650-1702)

Corsaire de Louis XIV 13

Barbe Noire (vers 1680-1718)

Pirate des Caraïbes 21

John Rackham (1682-1720)

et Anne Bonny (1697-disparue en 1721)

Un couple de pirates 31

Black Bart (1682-1722)

Le plus élégant des pirates 39

Robert Surcouf (1773-1827)

Le Tigre des mers 47

Ching Shih (1775-1844)

La terreur de la mer de Chine 55

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