mon petit š JÉRÔME ALPHONSE
rucher
LES
bio
C O N S EI
L S P O U R BIE N
T U B É D
E
R
T
OU S
Sommaire
Famille, amis, connaissances, rencontres, la liste serait bien trop longue pour remercier tous ceux qui, par leurs idées, leurs réflexions, leurs avis, ont contribué à l’écriture de ce livre. Avant le fruit, il y a la fleur. C’est auprès des abeilles et leur intemporalité éternelle, que chacune des idées a doucement mûri. Merci aux abeilles, merci à tous, Jérôme
Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Il paraît que les abeilles meurent. . . . . . . . . . . . . 8
Un monde étonnant et méconnu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Le parfum du bonheur.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Une mère, des pères. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le temps de la multiplication.. . . . . . . . . . . . . . . . . La symphonie fleurs/abeilles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . Des cycles millénaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les conséquences de la présence d’un rucher. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
12 15 17 20 22 25
Le bon environnement pour mes abeilles .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Les milieux favorables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le bon environnement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bien aménager son rucher. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Se protéger des fourmis et prédateurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Trouver un lieu pour poser ses ruches. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
28 32 34 38 40
Mes abeilles ne piquent pas.. . . . . . . . 43 Résoudre le problème des piqûres. . . . . . . . 44 Déplacer une ruche sans risque. . . . . . . . . . . . 47 Visiter une ruche, un moment de plaisir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Adopter ses premières ruches.. . . . 55 © 2011, Éditions Rustica, Paris Dépôt légal : janvier 2015 ISBN : 978-2-8153-0603-4
Une très grande diversité de ruches.. . . . . . Choisir sa ruche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les accessoires indispensables. . . . . . . . . . . . . . Comment démarrer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
56 60 64 66
Soigner ses peuples d’abeilles. . . . 71 Faire le choix du bio. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Maintenir son effectif simplement. . . . . . . . . . Les principales maladies.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Maintenir une santé irréprochable. . . . . . . . . Choisir de ne pas intervenir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nourrir les abeilles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gérer l’agrandissement des ruches. . . . . . .
72 75 82 86 91 93 96
Calendrier des travaux au rucher.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Les interventions au rucher. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Le suivi de l’hivernage.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Le démarrage de printemps. . . . . . . . . . . . . . . . . 104 La division sur essaimage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105 Le suivi de la miellée principale. . . . . . . . . . . . 107 La récolte et la multiplication d’été.. . . . . . 108 Diminuer la pression de varroa en été. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 La mise en hivernage.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Les bienfaits des mes ruches. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Le label AB, agriculture biologique. . . . . . . 114 Faire son miel et ses autres produits de la ruche.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 Utiliser les produits de la ruche. . . . . . . . . . . . . . 119
Les bonnes adresses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123 Ma bibliothèque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 Index. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
www.rustica.fr
(5)
Avant-propos Activité ancestrale, l’apiculture est plus que jamais d’actualité. Que ce soit pour produire son propre miel, bien polliniser son jardin ou tout simplement agir pour l’écologie, nombreuses sont les motivations pour adopter quelques colonies d’abeilles. Autrefois la campagne, aujourd’hui la ville, les habitats sont nombreux pour nos chères abeilles et, avec un peu d’expérience et d’astuce, il est plus que jamais possible de trouver un lieu favorable pour créer son propre rucher en toute sécurité et sans gêne pour le voisinage. En adoptant dès le début quelques techniques et réflexes nécessaires à l’apiculture contemporaine vous serez rapidement à même de maintenir et développer votre rucher, tout en agissant en harmonie avec le cycle naturel des abeilles. Au contact immédiat de la nature, vous passerez d’agréables heures à découvrir la vie, aussi surprenante que fascinante de nos protégées et votre entourage profitera de votre merveilleux miel.
Jérôme Alphonse
(6)
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Avant-propos Activité ancestrale, l’apiculture est plus que jamais d’actualité. Que ce soit pour produire son propre miel, bien polliniser son jardin ou tout simplement agir pour l’écologie, nombreuses sont les motivations pour adopter quelques colonies d’abeilles. Autrefois la campagne, aujourd’hui la ville, les habitats sont nombreux pour nos chères abeilles et, avec un peu d’expérience et d’astuce, il est plus que jamais possible de trouver un lieu favorable pour créer son propre rucher en toute sécurité et sans gêne pour le voisinage. En adoptant dès le début quelques techniques et réflexes nécessaires à l’apiculture contemporaine vous serez rapidement à même de maintenir et développer votre rucher, tout en agissant en harmonie avec le cycle naturel des abeilles. Au contact immédiat de la nature, vous passerez d’agréables heures à découvrir la vie, aussi surprenante que fascinante de nos protégées et votre entourage profitera de votre merveilleux miel.
Jérôme Alphonse
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Mon petit rucher bio
Il paraît que les abeilles meurent
Il paraît que les abeilles meurent Voilà généralement la toute première réflexion que l’on vous fera quand vous direz que vous êtes apiculteur. Très inégalement réparties, ces pertes font disparaître jusqu’à un tiers du cheptel européen les plus mauvais hivers ; pour certains, cela s’est traduit par la disparition complète de toutes leurs colonies. Cherchant à désigner un coupable, les différents lobbies s’affrontent sans grand résultat. Et pour cause ! Les scientifiques nous mettent en garde : la biodiversité est en train de s’éteindre. Ces quarante dernières années, un quart de la
faune mondiale a déjà disparu et les trois quarts des plantes sont en péril. À l’heure où la sixième extinction des espèces est probablement en marche, la mort des abeilles ne représente qu’une toute petite partie de l’immense iceberg. Comme tous, vous buterez à votre tour contre cet obstacle. Si vous n’y êtes pas préparé, la première perte importante découragera tous vos efforts. C’est ainsi que des milliers d’apiculteurs ont cessé leur activité ces dernières années, ne comprenant pas pourquoi ce qui avait toujours fonctionné conduisait soudain à la mort leurs chères protégées.
Laisser faire la nature ? Le premier réflexe est de penser que tout cela n’est sûrement pas si compliqué et qu’il suffit de revenir à des pratiques bien plus naturelles : mettre les ruches dans un environnement sauvage, ne jamais les ouvrir et cela devrait leur suffire pour prospérer et accumuler du miel. Les apiculteurs aimeraient que ce soit aussi simple !
Les prairies pleines de fleurs sauvages où peuvent butiner les abeilles sont de plus en plus rares.
(8)
Malheureusement, c’est oublier que les marais riches en biodiversité, les grandes prairies remplies de fleurs et fauchées lentement, les fermes plantées de multitudes de fruitiers, de tilleuls et autres framboisiers, ont été remplacés dans bien des régions par de grandes surfaces agricoles de monoculture dopées aux traitements chimiques dévastateurs.
Sans abeille pour butiner, plus de fruits, plus de fleurs, plus de lait…
C’est oublier que les variations climatiques bouleversent dans bien des régions le cycle des ressources en nectar et en pollen. Enfin, c’est oublier que la main de l’homme est intervenue partout, y compris dans le croisement des abeilles et dans le transport des parasites et prédateurs d’un continent à l’autre.
Aider les abeilles à se multiplier Devenir apiculteur aujourd’hui, c’est changer de point de vue : modifier l’état de consommateur qui pense « miel bio » pour passer dans le monde de la protection
des abeilles, abandonner l’idée illusoire de contrôle de la nature pour laisser simplement s’exprimer son infinie diversité. Vous pouvez aider vos abeilles ! Les zones favorables existent, sachez les utiliser ! Les pertes sont compensables, découvrez comment aider les colonies à se multiplier ! Apprenez également à nourrir quand il le faut et à maintenir une santé irréprochable dans vos ruches. Même si ces gestes nécessitent un peu d’apprentissage, ils restent accessibles à tous et sont aujourd’hui la meilleure voie pour devenir un « apiculteur », cet homme humble qui aide ses peuples d’abeilles à rester sur le fil de l’équilibre avec leur environnement.
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Mon petit rucher bio
Il paraît que les abeilles meurent
Il paraît que les abeilles meurent Voilà généralement la toute première réflexion que l’on vous fera quand vous direz que vous êtes apiculteur. Très inégalement réparties, ces pertes font disparaître jusqu’à un tiers du cheptel européen les plus mauvais hivers ; pour certains, cela s’est traduit par la disparition complète de toutes leurs colonies. Cherchant à désigner un coupable, les différents lobbies s’affrontent sans grand résultat. Et pour cause ! Les scientifiques nous mettent en garde : la biodiversité est en train de s’éteindre. Ces quarante dernières années, un quart de la
faune mondiale a déjà disparu et les trois quarts des plantes sont en péril. À l’heure où la sixième extinction des espèces est probablement en marche, la mort des abeilles ne représente qu’une toute petite partie de l’immense iceberg. Comme tous, vous buterez à votre tour contre cet obstacle. Si vous n’y êtes pas préparé, la première perte importante découragera tous vos efforts. C’est ainsi que des milliers d’apiculteurs ont cessé leur activité ces dernières années, ne comprenant pas pourquoi ce qui avait toujours fonctionné conduisait soudain à la mort leurs chères protégées.
Laisser faire la nature ? Le premier réflexe est de penser que tout cela n’est sûrement pas si compliqué et qu’il suffit de revenir à des pratiques bien plus naturelles : mettre les ruches dans un environnement sauvage, ne jamais les ouvrir et cela devrait leur suffire pour prospérer et accumuler du miel. Les apiculteurs aimeraient que ce soit aussi simple !
Les prairies pleines de fleurs sauvages où peuvent butiner les abeilles sont de plus en plus rares.
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Malheureusement, c’est oublier que les marais riches en biodiversité, les grandes prairies remplies de fleurs et fauchées lentement, les fermes plantées de multitudes de fruitiers, de tilleuls et autres framboisiers, ont été remplacés dans bien des régions par de grandes surfaces agricoles de monoculture dopées aux traitements chimiques dévastateurs.
Sans abeille pour butiner, plus de fruits, plus de fleurs, plus de lait…
C’est oublier que les variations climatiques bouleversent dans bien des régions le cycle des ressources en nectar et en pollen. Enfin, c’est oublier que la main de l’homme est intervenue partout, y compris dans le croisement des abeilles et dans le transport des parasites et prédateurs d’un continent à l’autre.
Aider les abeilles à se multiplier Devenir apiculteur aujourd’hui, c’est changer de point de vue : modifier l’état de consommateur qui pense « miel bio » pour passer dans le monde de la protection
des abeilles, abandonner l’idée illusoire de contrôle de la nature pour laisser simplement s’exprimer son infinie diversité. Vous pouvez aider vos abeilles ! Les zones favorables existent, sachez les utiliser ! Les pertes sont compensables, découvrez comment aider les colonies à se multiplier ! Apprenez également à nourrir quand il le faut et à maintenir une santé irréprochable dans vos ruches. Même si ces gestes nécessitent un peu d’apprentissage, ils restent accessibles à tous et sont aujourd’hui la meilleure voie pour devenir un « apiculteur », cet homme humble qui aide ses peuples d’abeilles à rester sur le fil de l’équilibre avec leur environnement.
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Un monde étonnant et méconnu Dans son étymologie première, l’apiculteur est celui qui rend culte aux abeilles. Peu importe les catalogues impressionnants des magasins apicoles, peu importe tous ces matériels témoins de l’inventivité humaine, la vraie joie de l’apiculteur réside dans la compréhension de cet insecte, de son étonnant cycle de vie, de son harmonie avec les fleurs. Si les abeilles vous choisissent, vous serez bien vite fasciné par tant de beauté et vous ne pourrez plus passer une journée sans vous préoccuper de vos chères protégées. Si la nature vit bien sans l’homme, l’homme ne vit pas sans elle. Les abeilles vous rendront bien cet intérêt en vous apportant la conscience de la météo et des caprices de la nature, la connaissance de l’état de la diversité et de la qualité de notre environnement.
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Un monde étonnant et méconnu Dans son étymologie première, l’apiculteur est celui qui rend culte aux abeilles. Peu importe les catalogues impressionnants des magasins apicoles, peu importe tous ces matériels témoins de l’inventivité humaine, la vraie joie de l’apiculteur réside dans la compréhension de cet insecte, de son étonnant cycle de vie, de son harmonie avec les fleurs. Si les abeilles vous choisissent, vous serez bien vite fasciné par tant de beauté et vous ne pourrez plus passer une journée sans vous préoccuper de vos chères protégées. Si la nature vit bien sans l’homme, l’homme ne vit pas sans elle. Les abeilles vous rendront bien cet intérêt en vous apportant la conscience de la météo et des caprices de la nature, la connaissance de l’état de la diversité et de la qualité de notre environnement.
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Mon petit rucher bio
Un monde étonnant et méconnu
Le parfum du bonheur Groupées par milliers en une sphère compacte, les abeilles ne peuvent voir la reine dans la pénombre rassurante de la ruche. Pourtant toutes le savent : elle est bien là !
Les odeurs au centre de la vie Les abeilles formant la cour des accompagnatrices les plus proches de la reine dégustent son odeur en permanence, du bout de la langue, puis touchent les langues de leurs voisines. Ainsi, de langue en langue, les phéromones de la reine se diffusent dans la ruche. Peu importe leur filiation : une reine forte et en bonne santé et c’est toute la colonie qui sera heureuse et calme. Une reine malade, défaillante ou absente, et la pagaille s’installe en quelques minutes : toutes les abeilles la cherchent activement. Cette communication, savamment appelée « trophallaxie », est imperceptible aux hommes, qui ne sont pas capables de sentir l’odeur pourtant si présente des phéromones.
Les signes de l’absence de la reine
(12)
abeilles s’agitent, piquent anormalement, n’étendent pas les feuilles de cire fraîchement ajoutées : il sait qu’il y a de fortes chances que la mère soit absente.
Les réactions ne tardent pas Le subtil et complexe mélange d’odeurs est non seulement à la source de toutes les décisions collectives, mais conditionne aussi les mécanismes biologiques. Il suffit que les phéromones de reine disparaissent, et toute la colonie essaie d’élever de nouvelles reines ! Qu’elles n’y parviennent pas et, en quelques semaines, les ovaires des abeilles se développent : elles se mettent à pondre à leur tour.
Elles parlent avec la langue L’importance des échanges buccaux chez les insectes sociaux est connue depuis l’Antiquité. Certains leur attribuent même l’origine du baiser sur la bouche des humains. Pour assurer la cohésion de la colonie, les abeilles communiquent sans cesse avec leur langue.
Petit essaim de 10 000 abeilles autour d’une jeune reine ou grosse colonie de quelque 50 000 abeilles en plein été, période d’attente et de calme en plein hiver ou intense travail de butinage, ce formidable mécanisme est un alphabet complet qui coordonne toute la vie. Nos plus grands scientifiques de l’abeille commencent tout juste à en décoder quelques lettres.
Un renouvellement perpétuel
Tel un aveugle qui développe son ouïe, l’apiculteur incapable de sentir ces fameuses phéromones affûte ses sens pour décoder quelques signes révélateurs. Les
L’apiculteur ne se presse pas au rucher. Émerveillé, il prend de longues minutes pour observer ses abeilles, il les regarde s’affairer à leur tâche et leur donne le
temps qu’elles n’auront pas. Il sait qu’une abeille épuise en une journée un an de la vie d’un humain. Vingt et un jours pour naître, vingt et un jours dans la ruche, vingt et un à butiner et sa vie se termine. De mois en mois, l’apiculteur voit toujours la même colonie et la même reine mais les abeilles, elles, sont différentes.
Le rôle de la reine De nombreuses naissances sont nécessaires pour renouveler sans cesse cette vie brève. La reine y pourvoit constamment, elle pond de nombreux œufs chaque jour au centre de la colonie. Pour l’apiculteur, ces grandes galettes de larves sur les cadres sont du couvain. Un beau couvain à la belle saison est un signe de bonne santé.
Un énorme appétit Le formidable organisme de l’abeille, à la fois si simple et si perfectionné, fonctionne à grande vitesse. Si l’abeille était une vache, elle mangerait deux tonnes d’herbe par jour !
Abeille en train de naître.
la société des humains, occupent tous les métiers en fonction de leur maturité.
Le jeune âge
Trêve hivernale En hiver, le manque de pollen et le froid obligent les protégées de l’apiculteur à se recroqueviller en une grappe serrée. L’absence d’activité leur accorde un répit ; elles vivent alors de longues semaines à attendre que la fin de l’hiver vienne réveiller doucement les premières fleurs de noisetier.
Tous les métiers La colonie est un système complexe où, en pleine saison, cohabitent des abeilles de tous les âges. Alors que pratiquement tous les insectes sociaux se spécialisent par rôle, les abeilles, si souvent prises en modèle par
L’abeille qui vient de naître va d’abord se préoccuper du nettoyage de la ruche et des alvéoles. Après deux jours, elle prend en charge les jeunes larves auxquelles elle distribue la fameuse gelée royale qui perle au bout de ses glandes mandibulaires. Ce lait d’abeille est ainsi nommé car si les larves en reçoivent au-delà de leurs trois premiers jours de vie, elles se transforment en reines d’abeilles.
De nombreuses activités dans la ruche Au bout de douze à treize jours, les abeilles accueillent les butineuses au retour de leur vol pour prendre en charge le stockage et la ventilation du miel et du pollen.
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Mon petit rucher bio
Un monde étonnant et méconnu
Le parfum du bonheur Groupées par milliers en une sphère compacte, les abeilles ne peuvent voir la reine dans la pénombre rassurante de la ruche. Pourtant toutes le savent : elle est bien là !
Les odeurs au centre de la vie Les abeilles formant la cour des accompagnatrices les plus proches de la reine dégustent son odeur en permanence, du bout de la langue, puis touchent les langues de leurs voisines. Ainsi, de langue en langue, les phéromones de la reine se diffusent dans la ruche. Peu importe leur filiation : une reine forte et en bonne santé et c’est toute la colonie qui sera heureuse et calme. Une reine malade, défaillante ou absente, et la pagaille s’installe en quelques minutes : toutes les abeilles la cherchent activement. Cette communication, savamment appelée « trophallaxie », est imperceptible aux hommes, qui ne sont pas capables de sentir l’odeur pourtant si présente des phéromones.
Les signes de l’absence de la reine
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abeilles s’agitent, piquent anormalement, n’étendent pas les feuilles de cire fraîchement ajoutées : il sait qu’il y a de fortes chances que la mère soit absente.
Les réactions ne tardent pas Le subtil et complexe mélange d’odeurs est non seulement à la source de toutes les décisions collectives, mais conditionne aussi les mécanismes biologiques. Il suffit que les phéromones de reine disparaissent, et toute la colonie essaie d’élever de nouvelles reines ! Qu’elles n’y parviennent pas et, en quelques semaines, les ovaires des abeilles se développent : elles se mettent à pondre à leur tour.
Elles parlent avec la langue L’importance des échanges buccaux chez les insectes sociaux est connue depuis l’Antiquité. Certains leur attribuent même l’origine du baiser sur la bouche des humains. Pour assurer la cohésion de la colonie, les abeilles communiquent sans cesse avec leur langue.
Petit essaim de 10 000 abeilles autour d’une jeune reine ou grosse colonie de quelque 50 000 abeilles en plein été, période d’attente et de calme en plein hiver ou intense travail de butinage, ce formidable mécanisme est un alphabet complet qui coordonne toute la vie. Nos plus grands scientifiques de l’abeille commencent tout juste à en décoder quelques lettres.
Un renouvellement perpétuel
Tel un aveugle qui développe son ouïe, l’apiculteur incapable de sentir ces fameuses phéromones affûte ses sens pour décoder quelques signes révélateurs. Les
L’apiculteur ne se presse pas au rucher. Émerveillé, il prend de longues minutes pour observer ses abeilles, il les regarde s’affairer à leur tâche et leur donne le
temps qu’elles n’auront pas. Il sait qu’une abeille épuise en une journée un an de la vie d’un humain. Vingt et un jours pour naître, vingt et un jours dans la ruche, vingt et un à butiner et sa vie se termine. De mois en mois, l’apiculteur voit toujours la même colonie et la même reine mais les abeilles, elles, sont différentes.
Le rôle de la reine De nombreuses naissances sont nécessaires pour renouveler sans cesse cette vie brève. La reine y pourvoit constamment, elle pond de nombreux œufs chaque jour au centre de la colonie. Pour l’apiculteur, ces grandes galettes de larves sur les cadres sont du couvain. Un beau couvain à la belle saison est un signe de bonne santé.
Un énorme appétit Le formidable organisme de l’abeille, à la fois si simple et si perfectionné, fonctionne à grande vitesse. Si l’abeille était une vache, elle mangerait deux tonnes d’herbe par jour !
Abeille en train de naître.
la société des humains, occupent tous les métiers en fonction de leur maturité.
Le jeune âge
Trêve hivernale En hiver, le manque de pollen et le froid obligent les protégées de l’apiculteur à se recroqueviller en une grappe serrée. L’absence d’activité leur accorde un répit ; elles vivent alors de longues semaines à attendre que la fin de l’hiver vienne réveiller doucement les premières fleurs de noisetier.
Tous les métiers La colonie est un système complexe où, en pleine saison, cohabitent des abeilles de tous les âges. Alors que pratiquement tous les insectes sociaux se spécialisent par rôle, les abeilles, si souvent prises en modèle par
L’abeille qui vient de naître va d’abord se préoccuper du nettoyage de la ruche et des alvéoles. Après deux jours, elle prend en charge les jeunes larves auxquelles elle distribue la fameuse gelée royale qui perle au bout de ses glandes mandibulaires. Ce lait d’abeille est ainsi nommé car si les larves en reçoivent au-delà de leurs trois premiers jours de vie, elles se transforment en reines d’abeilles.
De nombreuses activités dans la ruche Au bout de douze à treize jours, les abeilles accueillent les butineuses au retour de leur vol pour prendre en charge le stockage et la ventilation du miel et du pollen.
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Mon petit rucher bio
Le bon environnement pour mes abeilles Le meilleur emplacement pour un rucher se situe bien entendu au fond de votre jardin, à portée de votre regard. Il faut cependant avant tout se poser la question de la qualité de votre environnement vis-à-vis des abeilles. Vont-elles trouver suffisamment à se nourrir, et cela toute l’année ? Y a-t-il à proximité des cultures traitées qui pourraient leur être néfastes ? La réponse n’est généralement pas évidente. Pourtant, ces apports déterminent non seulement la récolte de miel, mais aussi et surtout la santé de vos abeilles. De cette découverte de votre environnement, vous tirerez bien des enseignements pour mieux comprendre nos chères protégées. Bien connaître votre végétation et la météo vous permettra de déterminer comment et quand intervenir pour aider au mieux vos abeilles.
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Mon petit rucher bio
Le bon environnement pour mes abeilles Le meilleur emplacement pour un rucher se situe bien entendu au fond de votre jardin, à portée de votre regard. Il faut cependant avant tout se poser la question de la qualité de votre environnement vis-à-vis des abeilles. Vont-elles trouver suffisamment à se nourrir, et cela toute l’année ? Y a-t-il à proximité des cultures traitées qui pourraient leur être néfastes ? La réponse n’est généralement pas évidente. Pourtant, ces apports déterminent non seulement la récolte de miel, mais aussi et surtout la santé de vos abeilles. De cette découverte de votre environnement, vous tirerez bien des enseignements pour mieux comprendre nos chères protégées. Bien connaître votre végétation et la météo vous permettra de déterminer comment et quand intervenir pour aider au mieux vos abeilles.
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Mon petit rucher bio
Le bon environnement pour mes abeilles
Les milieux favorables Notre individualisme forcené nous fait oublier ce que les abeilles nous rappellent pourtant tous les jours : seul un travail en commun tenant compte des autres peut alimenter le cercle vertueux de la vie. Nous n’avons tous qu’une seule et même Terre.
Savoir partager la terre Pour bien analyser l’environnement de votre rucher, tracez sur une carte un cercle de 3 km de rayon autour de l’emplacement que vous aurez choisi pour installer votre rucher. Dans toute cette zone, vos abeilles vont partager la terre et ses ressources avec vos voisins. Vous devez y trouver plusieurs espèces mellifères et pollinifères en
quantité, et si possible avec des floraisons étalées au cours de la saison. Profitez de cette étape de prise de connaissance de votre environnement pour rencontrer les apiculteurs et agriculteurs de votre coin. Ceux-ci ne manqueront pas de vous conseiller et vous fourniront de précieux renseignements à la fois sur la flore sauvage et les pratiques de culture locales.
Un partenariat avec les agriculteurs Si vous avez des terres à culture autour de vous, cette démarche de dialogue avec ceux qui les travaillent sera la clef pour éviter les empoisonnements aux insecticides. On tiendra compte de vos ruches et vous serez informé des traitements. Gardez toujours à l’esprit que vous venez occuper une terre qui ne vous appartient pas et que si vous pouvez bouger les ruches, les agriculteurs eux ne peuvent pas déplacer leurs cultures. Les agriculteurs sont, pour beaucoup, de vrais paysans amoureux de la nature, ils ne traitent généralement que par nécessité, le plus souvent sous la contrainte des autorités sanitaires.
Le territoire des abeilles À vol d’oiseau, les abeilles peuvent parcourir jusqu’à 1 km pour récolter du pollen et 3 km pour récolter du nectar. Dans ce périmètre de 3 000 ha, vos abeilles partagent la nature avec tous vos voisins !
les bonnes années, une première miellée dès fin mars. Elle se poursuit ensuite avec une miellée de garrigue, pour se terminer sur la lavande ou du miellat d’été. Dans ces milieux tempérés l’hiver, les abeilles se reposent peu et sont donc très sensibles aux varroas. En été, les fortes chaleurs génèrent des périodes sans nectar et parfois sans eau. Il faut donc être vigilant sur les provisions et la disponibilité de l’eau. Au cours de la saison, les vents constituent souvent un obstacle à la récolte du miel.
Le milieu montagneux La saison est très courte en milieu montagneux, elle dure souvent à peine trois mois. La miellée est généralement douce, mais continue, et ce dès l’apparition des fleurs. Il faut délaisser les grandes prairies fauchées trop rapidement au profit des pâturages. La durée de l’hiver impose d’hiverner des ruches fortes avec beaucoup de provi-
L’environnement sauvage ou peu cultivé Montagne, forêts, marais, garrigues, toutes ces étendues sans grande culture sont souvent la garantie d’une faible pollution aux pesticides. En revanche, elles ne contiennent pas obligatoirement les ressources suffisantes pour faire vivre des abeilles dans les meilleures conditions. Il faut donc bien vérifier la présence d’essences mellifères avant d’installer des ruches.
Le milieu méditerranéen Avant d’installer votre rucher, vérifiez la présence d’espèces mellifères et pollinifères aux alentours.
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En milieu méditerranéen, la saison commence très tôt avec le romarin, qui fournit,
Un rucher en zone sauvage ne devrait pas souffrir des pesticides.
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Mon petit rucher bio
Le bon environnement pour mes abeilles
Les milieux favorables Notre individualisme forcené nous fait oublier ce que les abeilles nous rappellent pourtant tous les jours : seul un travail en commun tenant compte des autres peut alimenter le cercle vertueux de la vie. Nous n’avons tous qu’une seule et même Terre.
Savoir partager la terre Pour bien analyser l’environnement de votre rucher, tracez sur une carte un cercle de 3 km de rayon autour de l’emplacement que vous aurez choisi pour installer votre rucher. Dans toute cette zone, vos abeilles vont partager la terre et ses ressources avec vos voisins. Vous devez y trouver plusieurs espèces mellifères et pollinifères en
quantité, et si possible avec des floraisons étalées au cours de la saison. Profitez de cette étape de prise de connaissance de votre environnement pour rencontrer les apiculteurs et agriculteurs de votre coin. Ceux-ci ne manqueront pas de vous conseiller et vous fourniront de précieux renseignements à la fois sur la flore sauvage et les pratiques de culture locales.
Un partenariat avec les agriculteurs Si vous avez des terres à culture autour de vous, cette démarche de dialogue avec ceux qui les travaillent sera la clef pour éviter les empoisonnements aux insecticides. On tiendra compte de vos ruches et vous serez informé des traitements. Gardez toujours à l’esprit que vous venez occuper une terre qui ne vous appartient pas et que si vous pouvez bouger les ruches, les agriculteurs eux ne peuvent pas déplacer leurs cultures. Les agriculteurs sont, pour beaucoup, de vrais paysans amoureux de la nature, ils ne traitent généralement que par nécessité, le plus souvent sous la contrainte des autorités sanitaires.
Le territoire des abeilles À vol d’oiseau, les abeilles peuvent parcourir jusqu’à 1 km pour récolter du pollen et 3 km pour récolter du nectar. Dans ce périmètre de 3 000 ha, vos abeilles partagent la nature avec tous vos voisins !
les bonnes années, une première miellée dès fin mars. Elle se poursuit ensuite avec une miellée de garrigue, pour se terminer sur la lavande ou du miellat d’été. Dans ces milieux tempérés l’hiver, les abeilles se reposent peu et sont donc très sensibles aux varroas. En été, les fortes chaleurs génèrent des périodes sans nectar et parfois sans eau. Il faut donc être vigilant sur les provisions et la disponibilité de l’eau. Au cours de la saison, les vents constituent souvent un obstacle à la récolte du miel.
Le milieu montagneux La saison est très courte en milieu montagneux, elle dure souvent à peine trois mois. La miellée est généralement douce, mais continue, et ce dès l’apparition des fleurs. Il faut délaisser les grandes prairies fauchées trop rapidement au profit des pâturages. La durée de l’hiver impose d’hiverner des ruches fortes avec beaucoup de provi-
L’environnement sauvage ou peu cultivé Montagne, forêts, marais, garrigues, toutes ces étendues sans grande culture sont souvent la garantie d’une faible pollution aux pesticides. En revanche, elles ne contiennent pas obligatoirement les ressources suffisantes pour faire vivre des abeilles dans les meilleures conditions. Il faut donc bien vérifier la présence d’essences mellifères avant d’installer des ruches.
Le milieu méditerranéen Avant d’installer votre rucher, vérifiez la présence d’espèces mellifères et pollinifères aux alentours.
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En milieu méditerranéen, la saison commence très tôt avec le romarin, qui fournit,
Un rucher en zone sauvage ne devrait pas souffrir des pesticides.
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Mon petit rucher bio
Mes abeilles ne piquent pas
Résoudre le problème des piqûres
Qui n’a pas le souvenir d’une bonne piqûre bien cuisante lors d’un merveilleux après-midi ensoleillé du mois d’août ? Abeilles ou guêpes, beaucoup de personnes ne font pas la différence. Pourtant, il y en a une bien simple. Outre leur morphologie fort différente, les abeilles piquent uniquement pour répondre à une agression.
Les abeilles aussi peuvent être douces Les abeilles ne s’intéressent pas à votre repas et encore moins à vous. Si vous importunez une abeille en plein butinage, elle s’éloignera dans un ronflement d’ailes, sans même être contrariée.
Une réaction défensive Il n’est pas rare pourtant de s’approcher d’un joli rucher et de rapidement entamer une course en sens inverse, poursuivi par quelques abeilles. Ce faisant, les abeilles répondent simplement à ce qu’elles considèrent comme une agression. Certaines abeilles assurent la défense
à plusieurs mètres autour de la ruche, d’autres attaquent lorsque l’on ouvre la ruche, et d’autres encore ne défendent jamais, même lorsque l’on tire les rayons. Les abeilles qui ne défendent pas sont appelées abeilles douces.
Un trait de caractère recherché La douceur est la clef d’une apiculture réussie. Contrairement aux idées reçues, la douceur n’est pas propre à une race. Toutes les abeilles de toutes les races peuvent être douces. C’est un trait de caractère que les éleveurs de reines maîtrisent dans leur élevage. Il est difficile à obtenir. Si vous concevez vos propres reines, vous aurez des difficultés à conserver des abeilles douces car ce caractère est souvent associé à des lignées pures, ce qui est impossible à réaliser à l’échelle d’un amateur. Pour ceux qui souhaitent conduire un rucher en ville, ce point est particulièrement important. Si vous achetez vos reines, les éleveurs vont apporteront des garanties sur la douceur.
Les avantages de la douceur L’été, la chaleur rend rapidement la combinaison insupportable. L’apiculteur ayant des reines douces pourra aisément travailler en short et T-shirt. Cette douceur apporte un grand confort y compris lorsque vous faites visiter votre rucher. Vous pourrez alors ouvrir vos ruches devant vos amis sans protection et sans risque.
Ne plus avoir peur de la piqûre L’apiculteur confirmé n’échappe pas à cet inconvénient, et bien qu’il aime ses abeilles, il revient souvent d’une bonne journée au rucher avec plusieurs piqûres. Malgré les précautions et l’habitude de réaliser les gestes, il y a toujours un moment où l’on écrase quelques abeilles, où une gardienne plus zélée qu’une autre a décidé de se défendre. Pourtant, en dehors de l’éphémère douleur du dard, cela ne gêne pas l’apiculteur outre mesure et il revient généralement sourire aux lèvres, sans trace de l’agression de ses protégées.
Quelques années d’adaptation En bon débutant, il n’en ira pas de même pour vos premières piqûres. En général, vous gonflerez sur une surface plus ou moins large autour de l’impact et cela durera 24 à 48 heures avec de belles démangeaisons. Les apiculteurs seraientils d’une race différente, plus adaptée au monde des abeilles que les autres hommes ? Si certains ne sont pas loin de le penser, la réalité est pourtant autre. Le venin d’abeille contient un poison. Au fur et à mesure des piqûres, nous fabriquons des anticorps qui sont capables de contrer ce poison. C’est ainsi qu’en deux ou trois ans, votre corps s’adaptera et vous réagirez normalement de moins en moins fort à chacune des piqûres.
L’effet magique des miellées
En période de miellée et par une belle journée très chaude, la visite d’une ruche peuplée d’abeilles douces par un apiculteur chevronné peut s’effectuer sans protection.
(44)
En pleine miellée, les abeilles trop occupées à leur récolte en oublient toute agressivité. C’est à ce moment-là que vous pourrez intervenir au rucher en T-shirt et en sandales avec un simple voile et un enfumoir pour toutes protections.
Le dard est équipé d’une poche à venin qu’il ne faut pas presser pour ne pas en libérer le contenu.
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Mon petit rucher bio
Mes abeilles ne piquent pas
Résoudre le problème des piqûres
Qui n’a pas le souvenir d’une bonne piqûre bien cuisante lors d’un merveilleux après-midi ensoleillé du mois d’août ? Abeilles ou guêpes, beaucoup de personnes ne font pas la différence. Pourtant, il y en a une bien simple. Outre leur morphologie fort différente, les abeilles piquent uniquement pour répondre à une agression.
Les abeilles aussi peuvent être douces Les abeilles ne s’intéressent pas à votre repas et encore moins à vous. Si vous importunez une abeille en plein butinage, elle s’éloignera dans un ronflement d’ailes, sans même être contrariée.
Une réaction défensive Il n’est pas rare pourtant de s’approcher d’un joli rucher et de rapidement entamer une course en sens inverse, poursuivi par quelques abeilles. Ce faisant, les abeilles répondent simplement à ce qu’elles considèrent comme une agression. Certaines abeilles assurent la défense
à plusieurs mètres autour de la ruche, d’autres attaquent lorsque l’on ouvre la ruche, et d’autres encore ne défendent jamais, même lorsque l’on tire les rayons. Les abeilles qui ne défendent pas sont appelées abeilles douces.
Un trait de caractère recherché La douceur est la clef d’une apiculture réussie. Contrairement aux idées reçues, la douceur n’est pas propre à une race. Toutes les abeilles de toutes les races peuvent être douces. C’est un trait de caractère que les éleveurs de reines maîtrisent dans leur élevage. Il est difficile à obtenir. Si vous concevez vos propres reines, vous aurez des difficultés à conserver des abeilles douces car ce caractère est souvent associé à des lignées pures, ce qui est impossible à réaliser à l’échelle d’un amateur. Pour ceux qui souhaitent conduire un rucher en ville, ce point est particulièrement important. Si vous achetez vos reines, les éleveurs vont apporteront des garanties sur la douceur.
Les avantages de la douceur L’été, la chaleur rend rapidement la combinaison insupportable. L’apiculteur ayant des reines douces pourra aisément travailler en short et T-shirt. Cette douceur apporte un grand confort y compris lorsque vous faites visiter votre rucher. Vous pourrez alors ouvrir vos ruches devant vos amis sans protection et sans risque.
Ne plus avoir peur de la piqûre L’apiculteur confirmé n’échappe pas à cet inconvénient, et bien qu’il aime ses abeilles, il revient souvent d’une bonne journée au rucher avec plusieurs piqûres. Malgré les précautions et l’habitude de réaliser les gestes, il y a toujours un moment où l’on écrase quelques abeilles, où une gardienne plus zélée qu’une autre a décidé de se défendre. Pourtant, en dehors de l’éphémère douleur du dard, cela ne gêne pas l’apiculteur outre mesure et il revient généralement sourire aux lèvres, sans trace de l’agression de ses protégées.
Quelques années d’adaptation En bon débutant, il n’en ira pas de même pour vos premières piqûres. En général, vous gonflerez sur une surface plus ou moins large autour de l’impact et cela durera 24 à 48 heures avec de belles démangeaisons. Les apiculteurs seraientils d’une race différente, plus adaptée au monde des abeilles que les autres hommes ? Si certains ne sont pas loin de le penser, la réalité est pourtant autre. Le venin d’abeille contient un poison. Au fur et à mesure des piqûres, nous fabriquons des anticorps qui sont capables de contrer ce poison. C’est ainsi qu’en deux ou trois ans, votre corps s’adaptera et vous réagirez normalement de moins en moins fort à chacune des piqûres.
L’effet magique des miellées
En période de miellée et par une belle journée très chaude, la visite d’une ruche peuplée d’abeilles douces par un apiculteur chevronné peut s’effectuer sans protection.
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En pleine miellée, les abeilles trop occupées à leur récolte en oublient toute agressivité. C’est à ce moment-là que vous pourrez intervenir au rucher en T-shirt et en sandales avec un simple voile et un enfumoir pour toutes protections.
Le dard est équipé d’une poche à venin qu’il ne faut pas presser pour ne pas en libérer le contenu.
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Mon petit rucher bio
Adopter ses premières ruches
Choisir sa ruche
modèle n’est toutefois plus au goût du jour et il est difficile de le trouver dans le commerce.
Pas une année ne passe sans que sorte un ouvrage vantant la supériorité inégalée de telle ou telle ruche, et les polémiques sont vives sur les forums Internet ou pendant les réunions d’apiculteurs. Il n’y a pas de « meilleure ruche ». Le choix est dépendant du climat de sa région, des habitudes et de l’usage que l’on veut en faire.
Quel modèle choisir ? Question fort difficile ! L’apiculteur doit choisir sa ruche comme il choisit un bon outil, elle doit être « à sa main ».
Pratique avant tout Pour l’apiculture bio de loisir, la ruche doit être légère, pratique, polyvalente et adaptée à l’élevage. Elle ne doit pas nécessiter de matériel supplémentaire et doit permettre un suivi sanitaire. Les petites ruches divisibles telles que la ruche Warré ou la Voirnot divisible répondent bien à ces critères. Localement, vous trouverez des ruches similaires en taille telles que l’alsacienne divisible, la varoise ou bien d’autres encore. Certains apiculteurs souhaitant travailler avec du matériel standard utilisent tout simplement des hausses Dadant.
La ruche Warré à cadres Revenue à la mode ces dernières années, cette ruche est constituée de petites hausses de huit cadres (30 cm x 30 cm x 21 cm, soit 18,9 litres) qui ne pèsent pas plus de 20 kg même une fois pleines de miel. Le petit format presque carré de ses cadres permet de constituer de petits essaims qui se tiennent facilement chaud dans une seule hausse. Avec elle, il est possible, comme avec beaucoup de modèles divisibles, de se passer de ruchettes. La petite taille des
(60)
Les hausses Dadant Si vous souhaitez rester dans du matériel totalement standard, il est possible de choisir de constituer des ruches à partir de hausses Dadant, sans utiliser de corps. Même si le couvain se retrouve aplati du fait de la faible hauteur des hausses, les abeilles de race Buckfast semblent maintenant très bien le supporter, en particulier lorsque l’on confine la reine et son couvain dans la hausse du bas à l’aide d’une grille à reine. En utilisant cette méthode, certains apiculteurs ont eu de très bons résultats ces dernières années. Attention, si vous choisissez ce système, les hausses doivent être constituées
de dix cadres et non pas de neuf comme il est d’usage pour les hausses Dadant à miel ordinaires. De plus, les cadres doivent être modifiés pour éviter les surépaisseurs de bois.
Une ruche transparente Bien que cela soit peu développé pour les ruches commerciales, il y a de grands avantages à vitrer une bonne partie de la ruche. La vitre que l’on trouve souvent à l’arrière des ruches est encore plus utile lorsqu’elle remplace le contreplaqué du nourrisseur couvre-cadre. Si elle ne réduit pas le nombre de visites nécessaire, la vitre permet de juger plus rapidement de la force d’un essaim. Les vitres jouent, en outre, un rôle pédagogique indéniable, ne serait-ce qu’en donnant une idée de la
Une ruche Warré en pleine production de miel avec ses quatre corps.
hausses oblige toutefois les abeilles à répartir le couvain sur trois corps en pleine saison et les ruches peuvent atteindre jusqu’à sept corps et donc être plutôt instables à cause de leur hauteur.
La ruche Voirnot divisible carrée Bien qu’un peu plus lourde (25 kg), cette ruche est toutefois mieux adaptée à la biologie de l’abeille et ne nécessite que deux hausses pour le couvain en saison (hausse à dix cadres de 36,5 cm x 36,5 cm x 20 cm). Elle est bien plus stable puisqu’elle ne dépasse pas plus de cinq éléments en saison. Ce
Les hausses Dadant, normalement utilisées pour le miel, peuvent être utilisées avec 10 cadres comme corps de ruche. On les empile alors les unes sur les autres et cela constitue une ruche Dadant divisible.
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Mon petit rucher bio
Adopter ses premières ruches
Choisir sa ruche
modèle n’est toutefois plus au goût du jour et il est difficile de le trouver dans le commerce.
Pas une année ne passe sans que sorte un ouvrage vantant la supériorité inégalée de telle ou telle ruche, et les polémiques sont vives sur les forums Internet ou pendant les réunions d’apiculteurs. Il n’y a pas de « meilleure ruche ». Le choix est dépendant du climat de sa région, des habitudes et de l’usage que l’on veut en faire.
Quel modèle choisir ? Question fort difficile ! L’apiculteur doit choisir sa ruche comme il choisit un bon outil, elle doit être « à sa main ».
Pratique avant tout Pour l’apiculture bio de loisir, la ruche doit être légère, pratique, polyvalente et adaptée à l’élevage. Elle ne doit pas nécessiter de matériel supplémentaire et doit permettre un suivi sanitaire. Les petites ruches divisibles telles que la ruche Warré ou la Voirnot divisible répondent bien à ces critères. Localement, vous trouverez des ruches similaires en taille telles que l’alsacienne divisible, la varoise ou bien d’autres encore. Certains apiculteurs souhaitant travailler avec du matériel standard utilisent tout simplement des hausses Dadant.
La ruche Warré à cadres Revenue à la mode ces dernières années, cette ruche est constituée de petites hausses de huit cadres (30 cm x 30 cm x 21 cm, soit 18,9 litres) qui ne pèsent pas plus de 20 kg même une fois pleines de miel. Le petit format presque carré de ses cadres permet de constituer de petits essaims qui se tiennent facilement chaud dans une seule hausse. Avec elle, il est possible, comme avec beaucoup de modèles divisibles, de se passer de ruchettes. La petite taille des
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Les hausses Dadant Si vous souhaitez rester dans du matériel totalement standard, il est possible de choisir de constituer des ruches à partir de hausses Dadant, sans utiliser de corps. Même si le couvain se retrouve aplati du fait de la faible hauteur des hausses, les abeilles de race Buckfast semblent maintenant très bien le supporter, en particulier lorsque l’on confine la reine et son couvain dans la hausse du bas à l’aide d’une grille à reine. En utilisant cette méthode, certains apiculteurs ont eu de très bons résultats ces dernières années. Attention, si vous choisissez ce système, les hausses doivent être constituées
de dix cadres et non pas de neuf comme il est d’usage pour les hausses Dadant à miel ordinaires. De plus, les cadres doivent être modifiés pour éviter les surépaisseurs de bois.
Une ruche transparente Bien que cela soit peu développé pour les ruches commerciales, il y a de grands avantages à vitrer une bonne partie de la ruche. La vitre que l’on trouve souvent à l’arrière des ruches est encore plus utile lorsqu’elle remplace le contreplaqué du nourrisseur couvre-cadre. Si elle ne réduit pas le nombre de visites nécessaire, la vitre permet de juger plus rapidement de la force d’un essaim. Les vitres jouent, en outre, un rôle pédagogique indéniable, ne serait-ce qu’en donnant une idée de la
Une ruche Warré en pleine production de miel avec ses quatre corps.
hausses oblige toutefois les abeilles à répartir le couvain sur trois corps en pleine saison et les ruches peuvent atteindre jusqu’à sept corps et donc être plutôt instables à cause de leur hauteur.
La ruche Voirnot divisible carrée Bien qu’un peu plus lourde (25 kg), cette ruche est toutefois mieux adaptée à la biologie de l’abeille et ne nécessite que deux hausses pour le couvain en saison (hausse à dix cadres de 36,5 cm x 36,5 cm x 20 cm). Elle est bien plus stable puisqu’elle ne dépasse pas plus de cinq éléments en saison. Ce
Les hausses Dadant, normalement utilisées pour le miel, peuvent être utilisées avec 10 cadres comme corps de ruche. On les empile alors les unes sur les autres et cela constitue une ruche Dadant divisible.
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Mon petit rucher bio
Les bienfaits de mes ruches
Faire son miel et ses autres produits de la ruche
On se focalise souvent sur le miel, mais les autres produits de la ruche s’avèrent tout aussi précieux. Pollen, cire, propolis et bien sûr gelée royale sont très prisés et se prêtent à de multiples utilisations.
Produire son miel
La récolte
Profitez de l’intense activité au rucher pour aller vous promener en campagne et identifier les fleurs ou les miellats butinés par vos abeilles. Vous serez étonné de l’extrême diversité des sources de nectar. Pensez bien que les abeilles peuvent butiner dans un rayon de 3 km. Parfois il faut beaucoup chercher avant d’identifier ce qui attire tant nos protégées.
Au rucher, vos rayons bien operculés sont sortis un à un des hausses. Une operculation bien complète vous garantira une teneur en humidité parfaite. À l’aide de l’enfumoir, chassez les abeilles courant sur les cadres. Les plus prévoyants auront posé, la veille, un chasse-abeilles qui facilitera grandement la récolte. Chaque rayon est mis précieusement dans une hausse
L’analyse du miel
Le miel est filtré à travers un tamis avant d’être mis à décanter dans un maturateur.
couverte de part et d’autre pour éviter le pillage, qui peut s’installer très rapidement.
Extraire le miel Revenu à la maison, si vous n’avez que quelques rayons, pressez-les simplement avec vos mains ou laissez-les s’écouler tranquillement au coin du feu après les avoir désoperculés (attention à ne pas trop les chauffer.
Vous avez fait une importante récolte mais vous avez un doute sur l’origine de vos miels ? Vous pouvez transmettre un échantillon au laboratoire qui en identifiera la provenance. Pour cela, une première détermination sera d’abord faite par la couleur, l’odeur et la texture. L’analyse au microscope donnera ensuite la composition en pollen. C’est la présence de ces pollens qui indique la fleur qui a produit le nectar. Les miellats sont, quant à eux, identifiés surtout par leurs propriétés physiques, telles que la conductivité ou le pH. Le laboratoire peut également vous dire si le miel est vieux (présence d’une molécule nommée HMF) ou s’il est de mauvaise qualité (présence de sucre ou d’antibiotique, teneur en eau trop élevée).
Si vous avez plusieurs dizaines de cadres, passez-les à l’extracteur en ayant pris soin, au préalable, de couper les opercules à l’aide d’un grand couteau.
Filtrer Le miel sera ensuite filtré dans un tamis approprié, puis il se reposera dans le maturateur quelques jours. Cette décantation permet à l’air de remonter en une fine couche de bulles blanches que vous raclerez avant empotage.
Mettre en pots
Le couteau est couramment utilisé pour désoperculer le miel, mais vous pouvez avantageusement employer une petite herse spéciale.
(116)
La mise en pots se fait simplement en ouvrant le robinet du maturateur. Nul besoin de chauffer lorsque l’on empote rapidement après la récolte, le miel toutes fleurs ne cristallise généralement qu’au bout de quelques mois.
Le miel n’a pas besoin d’être chauffé avant d’être mis en pot.
Faire son pollen Le pollen est un produit d’une très grande valeur à la fois nutritive et gustative et de surcroît facile à récolter. Il faut le prélever en pleine saison quand les floraisons naturelles sont à leur apogée. Cette récolte se fait généralement en installant une simple trappe sous la ruche, équipée d’un peigne
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Mon petit rucher bio
Les bienfaits de mes ruches
Faire son miel et ses autres produits de la ruche
On se focalise souvent sur le miel, mais les autres produits de la ruche s’avèrent tout aussi précieux. Pollen, cire, propolis et bien sûr gelée royale sont très prisés et se prêtent à de multiples utilisations.
Produire son miel
La récolte
Profitez de l’intense activité au rucher pour aller vous promener en campagne et identifier les fleurs ou les miellats butinés par vos abeilles. Vous serez étonné de l’extrême diversité des sources de nectar. Pensez bien que les abeilles peuvent butiner dans un rayon de 3 km. Parfois il faut beaucoup chercher avant d’identifier ce qui attire tant nos protégées.
Au rucher, vos rayons bien operculés sont sortis un à un des hausses. Une operculation bien complète vous garantira une teneur en humidité parfaite. À l’aide de l’enfumoir, chassez les abeilles courant sur les cadres. Les plus prévoyants auront posé, la veille, un chasse-abeilles qui facilitera grandement la récolte. Chaque rayon est mis précieusement dans une hausse
L’analyse du miel
Le miel est filtré à travers un tamis avant d’être mis à décanter dans un maturateur.
couverte de part et d’autre pour éviter le pillage, qui peut s’installer très rapidement.
Extraire le miel Revenu à la maison, si vous n’avez que quelques rayons, pressez-les simplement avec vos mains ou laissez-les s’écouler tranquillement au coin du feu après les avoir désoperculés (attention à ne pas trop les chauffer.
Vous avez fait une importante récolte mais vous avez un doute sur l’origine de vos miels ? Vous pouvez transmettre un échantillon au laboratoire qui en identifiera la provenance. Pour cela, une première détermination sera d’abord faite par la couleur, l’odeur et la texture. L’analyse au microscope donnera ensuite la composition en pollen. C’est la présence de ces pollens qui indique la fleur qui a produit le nectar. Les miellats sont, quant à eux, identifiés surtout par leurs propriétés physiques, telles que la conductivité ou le pH. Le laboratoire peut également vous dire si le miel est vieux (présence d’une molécule nommée HMF) ou s’il est de mauvaise qualité (présence de sucre ou d’antibiotique, teneur en eau trop élevée).
Si vous avez plusieurs dizaines de cadres, passez-les à l’extracteur en ayant pris soin, au préalable, de couper les opercules à l’aide d’un grand couteau.
Filtrer Le miel sera ensuite filtré dans un tamis approprié, puis il se reposera dans le maturateur quelques jours. Cette décantation permet à l’air de remonter en une fine couche de bulles blanches que vous raclerez avant empotage.
Mettre en pots
Le couteau est couramment utilisé pour désoperculer le miel, mais vous pouvez avantageusement employer une petite herse spéciale.
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La mise en pots se fait simplement en ouvrant le robinet du maturateur. Nul besoin de chauffer lorsque l’on empote rapidement après la récolte, le miel toutes fleurs ne cristallise généralement qu’au bout de quelques mois.
Le miel n’a pas besoin d’être chauffé avant d’être mis en pot.
Faire son pollen Le pollen est un produit d’une très grande valeur à la fois nutritive et gustative et de surcroît facile à récolter. Il faut le prélever en pleine saison quand les floraisons naturelles sont à leur apogée. Cette récolte se fait généralement en installant une simple trappe sous la ruche, équipée d’un peigne
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