OISEAUX & PAPILLONS
DE L’IMAGERIE
D’EPINAL
Ne peut être vendu séparément.
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IMAGE D'EPINAL, le vintage étend ses ailes ux portes du troisième millénaire, l’image est reine. C’est par le visuel que nous vendons, que nous nous éduquons, que nous communiquons, que nous informons… Férue de nouvelles technologies, la société actuelle se tourne aussi vers l’univers vintage, aux parfums nostalgiques d’un passé enjolivé : les images d’Épinal répondent à cette double quête et la production d’antan est devenue collector. Parmi les nombreuses thématiques illustrées par les images depuis la fin du XVIIIe siècle, les planches à caractère pédagogique occupent une place particulière, mariant la démocratisation du savoir à l’évolution des techniques et de la société.
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Le premier
mEdia de masse u XVIIIe et encore au XIXe siècle, les campagnes sont très pieuses ; on invoque Marie et ses saints pour protéger les cultures, la maison, les personnes, les animaux… Les paysans sont pauvres et les images créées en unique exemplaire par des artistes ne leur sont pas accessibles. Et pourtant, la population a foi dans les images des saints qui deviennent des interlocuteurs directs capables de transmettre leur demande et exaucer leurs vœux. Alors quand une nouvelle technologie, la xylographie, permet la production d’images en masse à moindre coût, un énorme marché s’ouvre pour les fabricants, qui peuvent diffuser leurs produits grâce au réseau des colporteurs ! Les imageries se développent à travers toute l’Europe et produisent à « tour de presse » des images de scènes bibliques, de la Vierge et des Saints.
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En France, Orléans, Chartres, Toulouse, Paris sont au départ parmi les centres les plus actifs. Épinal est principalement un centre de fabrication de cartes à jouer et d’images pieuses. Une production qui s’appuie sur la tradition papetière solidement ancrée dans la région vosgienne, en particulier à Arches, dont les papiers de qualité servent de support à des publications nationales, des cartes géographiques militaires ou des papiers timbrés officiels. C’est la Révolution bouleverse qui vient changer la donne : les rois et les reines des cartes à jouer sont interdits… les représentations religieuses sont bannies… Un coup dur pour la profession ! Les centres de production d’images se concentrent dans l’est de la France. La petite ville vosgienne d’Épinal a une carte à jouer pour emporter la mise, et elle la joue avec brio !
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xylographie, la loi des séries La production d’images en série se développe dès la fin du XVIIIe siècle grâce à la xylographie. Alors qu’il fallait un copiste pour reproduire à la main une image en un exemplaire unique, la xylographie permet de fabriquer facilement des reproductions en grand nombre. Elles deviennent peu chères et ainsi accessibles au plus grand nombre. L’image originale, généralement dotée d’un court texte de légende, est dessinée puis gravée, minutieusement, manuellement sur bois, avec un canif ou une gouge, un travail qui prend jusqu’à 2 ou 3 mois. Ensuite, l’imprimeur dépose au rouleau de l’encre noire sur la planche taillée et en pressant une feuille dessus, obtient des reproductions.
les vrp d’ antan premiers VRP Ce sont des colporteurs, les Pla cier s), qui (Vo yageur s Rep rés ent ant s les plus reculés amènent jusque dans les coins ges d’Épinal. ima les de France et de Navarre naliers qui jour ou s san Souvent jeunes pay icole à la agr ail trav du rrêt a l’ i ains complètent usion, diff de é morte saison par cette activit dans t tan por , nes ils arpentent les campag s livre des : les rtic a d’ tes sor leur hotte toutes u, tiss du bleue, comme ceux de la Bibliothèque remèdes, des des ux, tea cou des , ans des rub nouvelles et les r colifichets… sans compte r quelques Pou ! ent ont rac les histoires qu’ils nes peuvent sous, les habitants des campag ticulier, des acheter des images, et en par la Vierge, de et ts représentations de sain teau de la man (au toit leur s qu’ils installent sou la porte d’une cheminée, dans les lits clos ou sur s l’étable. dan armoire…), dans le grenier ou ent des pem elop dév Ce métier essentiel au ent du pem elop dév le c ave ît imageries dispara chemin de fer.
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QUAND UNE PETITE VILLE
DEVIENT CAPITALE DE L’IMAGE Épinal, à la fin du XVIIIe siècle, c’est un maître cartier qui fonde l’imagerie devenue emblématique de cette ville du sud de la Lorraine. Jean-Charles Pellerin poursuit l’entreprise de son père en éditant des cartes à jouer et des feuilles de jeux mais il s’intéresse aussi aux images où s’associent les techniques de coloriage au pochoir et l’impression sur bois gravé.
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La Révolution offre à l’imagerie l’opportunité d’un essor exceptionnel. Pellerin obtient en 1800 le brevet d’imprimeur, dispensé par l’Empereur de façon très parcimonieuse afin de garder le contrôle sur la production. Délaissant la réutilisation de planches existantes ou la commande auprès d’artisans indépendants, Pellerin constitue au sein même de l’entreprise une équipe de graveurs sur bois, et peut ainsi créer de nouveaux sujets, plus modernes, plus dans l’air du temps. Se met ainsi en place une production qui va faire la renommée de l’imagerie d’Épinal. Le sujet ? Rien de moins que Napoléon ! De 1809 à 1814, la maison Pellerin édite 38 planches à la gloire de l’Empire ! Une véritable campagne marketing qui diffuse le mythe napoléonien au sein de la population française… tout en assurant une popularité croissante à l’imagerie d’Épinal. La production spinalienne fait fi des couleurs douces ou réalistes alors à la mode auprès de l’intelligentsia ! L’image d’Épinal se veut décorative, dynamique et tant pis pour le soi-disant mauvais goût ! Un choix artistique qui séduit les campagnes et restera attaché à l’image d’Épinal.
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Au milieu du XIXe siècle, la production d’image connaît véritablement son âge d’or grâce à l’avènement d’une nouvelle technique, la lithographie. Elle propulse la production d’images à un stade véritablement industriel. Le modèle original est réalisé en creux avec une encre grasse sur un support en pierre. Le procédé est plus simple et plus rapide que la gravure sur bois. Il permet de tirer les images beaucoup plus vite avec un tracé plus fin et plus détaillé. Épinal voit aussi naître en 1850, à côté de la maison Pellerin, La Nouvelle Imagerie d’Épinal, fondée par Charles Pinot, dessinateur chez Pellerin pendant 10 ans. Une vive concurrence se joue entre les 2 entreprises. C’est une surenchère permanente et fructueuse qui accapare les deux imagiers… et assoit définitivement la renommée de l’imagerie d’Épinal. Dans cette période faste, l’Imagerie Pellerin emploie plus de 150 salariés. De ses presses sortent des millions de planches, et même des éditions destinées à l’export jusqu’aux Amériques ou la Russie, avec des textes en langues étrangères ! Épinal devient véritablement la capitale de l’imagerie. Le combat des deux imagiers spinaliens s’achève par le rachat de La Nouvelle Imagerie Pinot. Ne laissant plus à Épinal qu’un seul imagier : Pellerin. L’image d’Épinal est alors emblématique d’un style, d’un esprit, d’une morale, bien au-delà de l’entreprise spinalienne. Le style est copié, jusqu’à faire de l’image d’Épinal ailleurs qu’à Épinal !
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Illustrations : © Imagerie d’Épinal. Direction éditoriale : Élisabeth Pegeon Suivi éditorial : Julie Parpaillon Direction artistique : Mathieu Tougne Création graphique couverture : Mathieu Tougne Création graphique et réalisation intérieur : Stéphanie Boulay Direction de fabrication : Thierry Dubus Suivie de fabrication : Gwendoline da Rocha Gravure : S.N.O. Achevé d’imprimer en mai 2017 par Toppan Leefung (Chine).
Avec l’aimable autorisation de l’Imagerie d’Épinal. © 2017, Rustica éditions, Paris Dépot légal : mai 2017 ISBN : 978-2-8153-1009-3 N°éditeur 46429 (R17028) www.rustica.fr
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