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��� espèces de plantes pour la maison ou la véranda

LE TRAITÉ

DES PLANTES D’INTÉRIEUR • Les bons gestes d’entretien •  L es vertus des plantes dépolluantes et assainissantes



LE TRAITÉ

DES PLANTES D’INTÉRIEUR Sous la direction de Alain Delavie


Le Traité des plantes d’intérieur a été dirigé par Alain Delavie. LES AUTEURS : • Michel Beauvais est passionné de jardinage. Il a écrit et traduit de nombreux ouvrages dans ce domaine. • Philippe Bonduel est journaliste horticole depuis plus de vingt ans. Il collabore à de nombreuses revues spécialisées et a contribué à plusieurs ouvrages de référence sur le jardin. • Alain Delavie est agronome de formation. Après avoir exercé plusieurs métiers en relation avec le monde végétal et le jardinage, il est aujourd’hui directeur de la rédaction du magazine Rustica. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dans le domaine du jardin. • Annie Lagueyrie a fait des études de biologie et d’écologie. Auteur de plusieurs ouvrages, elle collabore en tant que journaliste à différentes revues spécialisées. Collaboration rédactionnelle / Nelly Tourmente

RÉDACTION DES CHAPITRES : Chapitre 1, 5 : Alain Delavie Chapitre 2, 3, 6, 13 : Philippe Bonduel Chapitre 4 : Annie Lagueyrie Chapitres 7, 8, 9, 10, 11 : Michel Beauvais, Philippe Bonduel, Alain Delavie Chapitre 12 : Michel Beauvais, Philippe Bonduel

ONT PARTICIPÉ À L’OUVRAGE : Direction : Guillaume Pô Direction éditoriale : Elisabeth Pegeon Édition : Sylvie Blanchard-Bretagne ; Chloé Herbin Illustrations : Joël Bordier, Dominique Klecka Couverture : Isabelle Meyer Mise en pages : Pascaline Charrier, Sarbacane Design ; Sebastian Mendoza, Rustica Éditions ; Véronique Sommeilly Fabrication : Audrey Bord Photogravure : IGS et SNO

© 2018, Éditions Rustica, Paris © 2010, Éditions Rustica, Paris © 2004, Éditions Rustica, Paris Dépôt légal : janvier 2018 ISBN : 978-2-8153-1131-1 N° d’éditeur : 48417N3 (R18002) www.rustica.fr


Avant-propos Les plantes d’intérieur, j’aime, non pas un peu, mais beaucoup, passionnément, à la folie. Au point d’avoir transformé mon appartement en jungle, de la cuisine au salon, de la chambre à la salle de bains, sans oublier l’entrée ni les recoins les plus sombres, que les technologies modernes permettent maintenant de planter de façon un rien extraordinaire, presque magique tant les résultats sont époustouflants. Eh oui, je l’avoue et le proclame : je suis un jardinier d’intérieur ! Jardinier d’intérieur, le terme fait souvent sourire et prête même à quelques moqueries, fort heureusement plutôt sympathiques, quoique parfois teintées d’un soupçon d’ironie ou de dédain. Pourtant, que de qualités et de mérites possède celle ou celui qui a l’heureuse idée de se lancer un jour dans la culture des plantes en pots, dans sa maison ou son appartement, oui, là, à même la moquette ou le parquet, sur le coin d’une commode ou d’un buffet, sur le rebord d’une fenêtre ou en haut du réfrigérateur. Il lui faut composer avec un environnement souvent peu approprié aux végétaux et toujours trop exigu, déployer des trésors de diplomatie et de charme avec un entourage que les plantes agacent, gênent, dérangent ou, pire, indiffèrent. Sans parler des conflits inévitables avec le chat ou le chien de la maison ! Maître absolu du devenir de ses plantes, qui dépendent totalement de lui ou d’elle, la jardinière ou le jardinier d’intérieur se fait à la fois décorateur, metteur en scène, styliste, véritable paysagiste d’intérieur, bricoleur, horticulteur et artiste. C’est un vrai jardinier, à l’égal de celles et ceux qui jardinent dehors. Mais oublions ces petites tracasseries, assez faciles à surmonter. Parlons plutôt de cet immense plaisir à vivre avec et parmi ces plantes qui, tout en contribuant à l’assainissement de l’air des pièces où nous vivons, nous transportent d’un simple regard dans les contrées les plus lointaines, au fin fond de l’Asie, de l’Afrique ou de l’Amérique du Sud. Les plantes de la maison restent belles semaines après semaines, mois après mois, et, pour un grand nombre de celles que nous vous présentons dans ce traité, année après année ! De la plante cadeau qui dure parfois à peine plus qu’un bouquet de fleurs coupées, aux increvables que l’on se transmet de génération en génération, vous n’avez que l’embarras du choix. Pour notre plus grand plaisir, les horticulteurs enrichissent un peu plus chaque année la gamme des plantes vertes et fleuries pour la maison avec des nouvelles créations ou en remettant des variétés au goût du jour. Et il en reste certainement encore beaucoup à découvrir dans les forêts tropicales ! Ne dites plus que vous n’avez pas la main verte ou que toutes les plantes meurent chez vous. Après avoir parcouru ces pages rédigées par une équipe d’experts et de passionnés, je suis certain que vous trouverez celles qui vous conviennent le mieux et que tous vos efforts seront alors couronnés de succès. Ce sera une plante, puis deux, trois… Attention, le virus de la collection vous guette !

Alain Delavie


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Sommaire

P artie I

Connaître et cultiver les plantes d’intérieur Chapitre 1 Mieux connaître les plantes d’intérieur

Chapitre 3 Les plantes dans la maison

Alain Delavie

Philippe Bonduel

Qu’est-ce qu’une plante d’intérieur ? 12 Les besoins des plantes en lumière 13 Les besoins des plantes en température 18 Les besoins des plantes en humidité 21 Les plantes et l’aération 24 Les besoins des plantes en terre 26 Les vertus dépolluantes des plantes 28

Les endroits déconseillés 58 Les bons petits coins 60 À la conquête de l’espace 62 Les terrariums 64 Les murs végétaux 66 Les tableaux végétaux d’intérieur 68

Chapitre 2 De bonnes conditions pour les plantes Philippe Bonduel

Acheter une plante Vos plantes et la lumière L’éclairage d’appoint Les problèmes dus à la lumière Respecter les besoins climatiques Respecter les besoins en eau Améliorer l’hygrométrie dans la maison Du coup de soif à la noyade Quel substrat pour vos plantes ? Quel pot choisir ?

34 36 40 42 43 46 48 50 51 54

De sympathiques carnivores Les hibiscus à la folie Délire d’orchidées Des amours de palmiers

118 120 122 124

P artie II

Chapitre 4 Jardins d’hiver et vérandas

Les bons gestes

Annie Lagueyrie

Un lieu voué aux plantes 72 Un milieu spécifique 74 Dix critères pour une véranda facile à vivre 78 La véranda chauffée 80 Les plantes de véranda chauffée 82 La véranda tempérée 88 Les plantes de véranda tempérée 90 La véranda conservatoire 100 Les plantes de véranda conservatoire 102

Chapitre 5 Le coin des collectionneurs Alain Delavie

Passion bégonias Une forêt de bonsaïs

114 116

Chapitre 6 Soigner et entretenir les plantes Philippe Bonduel

Douze mois avec vos plantes 128 Rempoter 132 Surfacer 134 Bien arroser 135 Nourrir les plantes 136 Nettoyer 138 Tailler 140 Tuteurer et palisser 142 Multiplier ses plantes 144 Les plantes en vacances 156 La fragilité des plantes d’intérieur 158 Les maladies courantes 160 Les ravageurs 162 Les erreurs de culture 166


P artie III

Les plantes de la maison Chapitre 7 Des arbres et des arbustes dans la maison Michel Beauvais, Philippe Bonduel et Alain Delavie

Abutilon 173 Araucaria 174 Ardisia 175 Brachychiton 176 Caoutchouc 178 Clérodendron de Java 179 Clusia 180 Figuier pleureur 182 Hibiscus 184 Malvaviscus 187 Pachira 188 Pavonia 189 Scheffléra 190 Solanum 192 Tilleul d’appartement 193

Chapitre 8 Des feuillages qui en imposent Michel Beauvais, Philippe Bonduel et Alain Delavie

Alocasias 198 Aralia du Japon 199 Aréca 200 Beaucarnéa 201 Cycas 202 Dragonnier fragrant 204 Figuier-lyre 205 Kentia 206 Licuala 207 Livistona 208 Pandanus 209 Papyrus 210 Philodendron 212 Philodendron arborescent 213 Phœnix 214 Sansevière porte-épée 215

Chapitre 9 Des feuillages « déco » Michel Beauvais, Philippe Bonduel et Alain Delavie

Aglaonéma 221 Asparagus 222 Aspidistra 224 Asplénium 225 Bambou d’appartement 226 Bégonias à feuillage décoratif 227

Blechnums 230 Calathéas 231 Canne chinoise 232 Capillaires 233 Cardamome 234 Champignon Lingzhi 235 Cocotier 236 Croton 237 Cordylines 238 Cryptanthes 240 Cténanthes 241 Cypérus 242 Dieffenbachia 244 Dizygothéca 245 Dracæna 246 Dracæna marginé 247 Fatshédéra 248 Fougère-houx 249 Fougère patte-de-lapin 250 Helxine 251 Hypoestès 252 Lééas 253 Marantas 254 Néphrolépis 255 Nertéra 256 Palisota 257 Palmier bambou 258 Palmier nain 259 Patchouli 260 Pelléa 261 Pépéromias 262 Piléas 264 Pléomèle 266 Poinsettia 267 Polyscias 268 Polystichums 269 Ptéris de Crète 270 Radermachera 271 Rhapis 272 Sansevière 273 Sélaginelles 274 Strobilanthe 275 Stromanthes 276 Tolmiea 277 Yucca 278 Zamioculcas 279


8 / 9

Chapitre 10 Cascades et grimpantes

Kalanchoé 351 Kohlérias 352 Médinilla 353 Néorégélia 354 Nidulariums 355 Pachystachys 356 Pentas 357 Phalænopsis 358 Plante-crevette 360 Plante-zèbre 361 Plectranthus 362 Reinwardtia 363 Ruellias 364 Sabots-de-Vénus 365 Saintpaulias 366 Scutellaire 368 Smithianthas 369 Spathiphyllums 370 Streptocarpus 372 Vriéséas 373

Michel Beauvais, Philippe Bonduel et Alain Delavie

Achimènes 285 Æschynanthus 286 Chaîne-des-cœurs 287 Clérodendron 288 Codonanthe 289 Columnéas 290 Corne-d’élan 291 Dipladénia 292 Ficus rampant 293 Fittonia 294 Gynura 295 Hoyas 296 Hypocyrta 298 Jasmin de Madagascar 299 Lierre 300 Mikania 301 Misères 302 Népenthès 305 Passiflore bleue 306 Pellionias 307 Phalangère 308 Philodendrons 309 Pothos 311 Rhipsalis 312 Rhoéo 314 Saxifrage-araignée 315 Séneçon-lierre 316 Syngonium 317 Tillandsia 318 Vigne-marronnier 319 Vignes d’appartement 320

Chapitre 11 Des fleurs toute l’année Michel Beauvais, Philippe Bonduel et Alain Delavie

Æchméa 327 Ananas 328 Anthuriums 329 Azalées 330 Bégonias à fleurs 332 Billbergias 335 Cactus de Noël 336 Cactus de Pâques 338 Calathéa crocata 339 Clivias 340 Crossandra 341 Épiscias 342 Gardénia 343 Gerbéra 344 Guzmanias 345 Impatientes de Nouvelle-Guinée 346 Ixora 348 Jacobinia 349 Jatropha 350

Chapitre 12 Les bonsaïs d’intérieur Michel Beauvais et Philippe Bonduel

Banian de Malaisie 376 Carmona 377 Murraya 378 Pourpier en arbre 379 Sagérétia 380 Sérissa 381

Chapitre 13 Les fausses plantes d’intérieur Philippe Bonduel

Un séjour dans la maison 384 Calamondin 384 Campanules 384 Hortensia 385 Jasmin 385 Mimosa 386 Pélargonium des fleuristes 386 Rosiers miniatures 387


Des bouquets longue durée 388 Bégonia des fleuristes 388 Calcéolaire 388 Chrysanthème 389 Cyclamen des fleuristes 389 Exacum 390 Gloxinias 390 Oiseau-de-paradis 391 Primevère de Chine 391

Belles mais éphémères 392 Amaryllis 392 Arums 392 Crocus 393 Iris nain 393 Jacinthe 394 Lis 394 Narcisses 395 Tulipes 395

Bibliographie 396 Adresses utiles 397 Lexique 398 Index 400 Classement des plantes par difficulté de culture 407

LÉGENDE DES PICTOGRAMMES (CHAPITRES 7 À 12) Plein soleil Arrosage en automne/hiver Lumière tamisée

Arrosage au printemps/été

Arrosage faible Arrosage modéré Arrosage abondant

Lumière indirecte

Faible lumière

min. 2 °C max. 20 °C

Températures minimale et maximale supportées par la plante dans la maison (les températures indiquées au chapitre 4 correspondent aux vérandas et serres)

Plante dépolluante

* Très facile ** Facile

Pour débutants

*** Assez difficile **** Difficile

Pour jardiniers expérimentés



Chapitre 1

Mieux connaître les plantes d’intérieur Les plantes que nous cultivons dans la maison sont des végétaux exotiques vivant dans des conditions très diverses selon leur biotope. Acclimatées à nos intérieurs, elles requièrent des soins continus pour pouvoir bien se développer et fleurir. Quelques informations sur leurs milieux naturels vous permettront de mieux appréhender leurs besoins.


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P artie I

C onnaître

et cultiver les plantes d ’ intérieur

Qu’est-ce qu’une plante d’intérieur ?

Les plantes que nous

cultivons dans nos maisons sont le plus souvent des variétés horticoles, améliorées par l’homme. La plupart proviennent d’espèces poussant à l’état sauvage dans les régions tropicales ou équatoriales du globe, aux climats chauds et humides.

Des végétaux exotiques La majorité des plantes d’intérieur sont originaires d’Amérique du Sud et d’Asie, comme le figuier pleureur (Ficus benjamina et ses multiples variétés) et le scheffléra, actuellement les plantes vertes d’intérieur les plus vendues en France. Mais l’Afrique recèle des petites merveilles végétales encore inconnues de nous.

D VRAIES OU FAUSSES PLANTES D’INTÉRIEUR ?

Il n’existe pas de définition précise de la plante d’intérieur. Tous les végétaux cultivés en pots et pouvant supporter un séjour plus ou moins long dans la maison ont droit à cette appellation un peu galvaudée. Or certains ne peuvent y subsister que

quelques semaines ou y dépérissent rapidement. Malgré un réel intérêt décoratif, ce ne sont pas à proprement parler des plantes d’intérieur. Ces dernières, les « vraies », doivent avoir la faculté de se développer, et éventuellement de fleurir et de fructifier dans une pièce, pendant une période qui peut aller de plusieurs mois à de nombreuses années, selon le désir du propriétaire de garder la plante. Il faut signaler que certaines espèces peuvent battre des records de longévité, tels le clivia, l’aspidistra et le cycas (des dizaines d’années). Parmi les végétaux introduits à la fin du xxe siècle, le zamioculcas s’affirme comme une des nouvelles plantes d’intérieur les plus faciles à cultiver, et d’une rare élégance.

Que cultivaient nos grands-mères ? Il est amusant de constater que certaines plantes présentées aujourd’hui comme des nouveautés par les professionnels de l’horticulture figuraient déjà dans les vieux traités de jardinage datant du xixe siècle ou du début du xxe siècle. En 1900, Les Plantes de serre, de G. Bellair (jardinier en chef des parc et orangerie du palais de Versailles) et L. Saint-Léger (jardinier en chef de la Ville et du Jardin botanique de Lille), constituait la bible des jardiniers d’intérieur. Son inventaire des végétaux cultivés sous abri était déjà impressionnant. On y trouve l’avocatier, le baobab, le capillaire, l’æchméa à bandes (Aechmea fasciata), de nombreux æschynanthus, l’alocasia de Sander (Alocasia sanderiana), l’ananas à feuilles

panachées, les anthuriums, l’araucaria, l’aréca, les asparagus, l’aspidistra, la fougère nid-d’oiseau (Asplenium nidus), le beaucarnéa, un nombre incroyable d’azalées, de bégonias, de caladiums, de cordylines et de crotons, des calathéas, le caoutchouc, le clivia, le cycas, le cyclamen de Perse, le dieffenbachia, le dracæna odorant de Massange, la fougère corned’élan, le gardénia, le kentia, le médinilla, les misères, le nertéra, le palmier nain (Chamaedorea elegans), le patchouli, la phalangère à feuilles panachées, le phœnix, le pothos, la rose de Chine, le saintpaulia, le spathiphyllum, le yucca et même l’étrange Tacca chantrieri, vendu à prix d’or depuis peu.


Mieux connaître les plantes d’intérieur

Les besoins des plantes en lumière

Tous les végétaux chlorophylliens ont besoin de lumière pour assurer leur croissance. Une nécessité d’autant plus cruciale pour les plantes d’intérieur, installées dans un milieu qui n’a pas été conçu pour leur bien-être.

spectres lumineux lumière solaire incidente

lumière réfléchie dessus de la feuille

épiderme (transparent)

vert

bleu

rouges sombres rouges clairs chlorophylle

épiderme (transparent)

CO2

stomate

O2

dessous de la feuille

rouges lointains

CO2

O2

La photosynthèse durant la journée La plante est parcourue par un double courant de sève : - la sève brute, ou sève ascendante, résulte de l’absorption d’eau et de sels minéraux par les racines ; - la sève élaborée, ou sève descendante, véhicule ce qui a été produit par le métabolisme de la plante, notamment par la photosynthèse. Elle circule des feuilles vers les racines et vers les fleurs. sève brute sève élaborée


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C onnaître

Pas de plante sans lumière

D LES DIVERSES ACTIONS DE LA LUMIÈRE

Grâce aux molécules de chlorophylle qu’elles contiennent, les feuilles des plantes captent l’énergie des rayons lumineux et l’utilisent pour synthé-tiser des sucres. Ces derniers sont ensuite mis en réserve ou utilisés pour le développement et la reproduction de l’espèce. La vitesse ou l’intensité de la photosynthèse s’accroît avec l’augmentation de l’éclairement – jusqu’à un certain seuil, variable d’une espèce à l’autre. La croissance des plantes de la maison est donc stimulée par la lumière. L’absence d’éclairement les ferait mourir par manque de fonction chlorophyllienne des feuilles. À l’inverse, une lumière trop intense provoque une décoloration du feuillage, résultant de l’oxydation de la chlorophylle. Passé un certain stade, la conséquence est irréversible. La plante a reçu un « coup de soleil » : son épiderme est brûlé. La lumière joue aussi un rôle dans le développement des végétaux, car elle détruit les hormones de croissance (auxines) contenues dans les tiges sur le côté éclairé. Elle provoque alors indirectement une croissance plus importante des parties non éclairées. Ceci explique pourquoi les plantes ont tendance à se pencher vers la lumière et à s’étioler (les tiges s’allongent démesurément, les feuilles rapetissent) quand l’intensité lumineuse est trop faible. Enfin, les besoins en lumière varient en fonction du stade de végétation. Certaines plantes fleurissent quand

et cultiver les plantes d ’ intérieur

les jours allongent (abutilon, jasmin de Madagascar, roses de Chine, saintpaulias, etc.), d’autres quand les jours se mettent à raccourcir (Begonia solananthera, cactus de Noël, Kalanchoe blossfeldiana, poinsettia, etc.).

Que se passe-t-il dans la nature ? D DES LUMIÈRES DIFFÉRENTES SELON LES MILIEUX

Les plantes qui poussent dans nos intérieurs proviennent le plus souvent des forêts tropicales, où l’intensité lumineuse varie selon les zones.

• Dans la couche inférieure de leurs sous-bois, jusqu’à 5 m du sol, quel que soit le type forestier et la latitude, la luminosité représente le plus souvent 1 % de la lumière mesurée en milieu découvert, là où le rayonnement du soleil est direct. • Aux endroits où le couvert est moins dense (abords des rivières et des ruisseaux suffisamment larges, clairières créées par la chute d’un ou plusieurs arbres, grandes zones rocheuses chaotiques), la luminosité est plus forte, mais elle ne dépasse pas 3 à 4 % de la lumière en milieu découvert.

Monstera deliciosa, spathiphyllum et cordyline prospèrent côte à côte dans ce sous-bois tropical.

Le saviez-vous ? Le nom de « chlorophylle » a été donné en 1818 par P.-J. Pelletier et J.-B. Caventou aux pigments verts contenus dans les feuilles. La chlorophylle absorbe les rayons bleus (longueurs d’onde de 420 à 480 nanomètres) et les rouges clairs (longueurs d’onde de 640 à 680 nm) situés dans la partie visible du spectre lumineux. Ainsi, les feuilles absorbent les rouges clairs, mais laissent passer les rouges lointains et réfléchissent les rouges sombres. Ces rayons réfléchis stimulent l’allongement des tiges de la plante et provoquent l’éloignement des nouvelles feuilles par rapport aux plus âgées. Ce phénomène d’évitement explique la croissance harmonieuse des végétaux.


Mieux connaître les plantes d’intérieur

• Dans les espaces où des rayons de soleil arrivent à percer les feuillages de la canopée (taches lumineuses plus ou moins larges sur le sol), l’intensité lumineuse peut atteindre 30 % du rayonnement solaire direct.

En outre, la qualité de la lumière reçue dans les sous-bois est profondément différente de celle de la lumière solaire blanche. En effet, les rayons réfléchis par les feuillages, les branches et les troncs, ainsi que ceux

qui diffusent à travers les feuilles, contribuent à modifier le spectre de la lumière. Celui-ci devient de moins en moins riche en longueurs d’onde dans les rouges et les bleus au fur et à mesure que l’on se rapproche du sol.

Bien accroché à ce tronc d’arbre, ce hoya reçoit toute la lumière dont il a besoin pour fleurir généreusement.


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C onnaître

et cultiver les plantes d ’ intérieur

Rhipsalis baccifera ssp. baccifera.

D DE NOMBREUX CRITÈRES

D DE REMARQUABLES ADAPTATIONS DES PLANTES

Ces conditions d’éclairement ont conduit les végétaux à mettre en place des modes de développement leur permettant de bénéficier au maximum de la lumière. Par exemple, les grandes feuilles percées de trous de certains philodendrons, ou les feuilles très découpées que présentent les néphrolépis, les scheffléras et le gros philodendron (Monstera deliciosa) ne retiennent pas les débris qui tombent du haut des arbres et qui pourraient empêcher, à la longue, une bonne réception des rayons lumineux. Dans le même but, certaines plantes de la famille des Marantacées redressent leurs feuilles à la verticale pendant la nuit. Si vous achetez un jour un pied de Ctenanthe setosa, vous pourrez observer quotidiennement ce phénomène, particulièrement spectaculaire chez cette belle plante à feuillage zébré. Dans leur milieu naturel, certaines espèces de la même famille en profitent pour enrichir le sol en humus, en accumulant les débris à leur pied. Les feuilles aux limbes plissés, cloqués, gaufrés (fréquentes Feuilles de Geogenanthus undatus.

chez de nombreux bégonias, pépéromias, piléas, etc.) ou ondulés (palisotas, Geogenanthus undatus) sont des adaptations pour mieux capter la lumière diffuse, par augmentation de la surface foliaire. Les tiges et les pétioles peuvent, eux aussi, remplir la fonction photosynthétique du feuillage : c’est le cas chez l’Asparagus setaceus, le Cissus quadrangularis, les cactus de Noël et de Pâques, et chez de nombreux rhipsalis quasi dépourvus de feuilles. Pour capter l’énergie lumineuse maximale, un certain nombre d’espèces des sous-bois tropicaux très sombres utilisent les couleurs de leurs feuillages : très foncés (rouges à presque noirs), ou au contraire à reflets moirés ou iridescents (Ludisia discolor, hæmarias, certains bégonias et quelques sélaginelles).

La lumière dans la maison Bien que faible, l’intensité lumineuse qui éclaire les sous-bois tropicaux est toutefois supérieure à celle qui règne dans la majorité des maisons. En effet, dans une pièce, elle décroît très vite au fur et à mesure que l’on s’éloigne des fenêtres.

D’ÉCLAIREMENT

• Des variations diurnes et saisonnières L’intensité du soleil est moins forte le matin que le soir. Et, au cours de la journée, l’éclairement varie selon le passage des nuages et le déplacement du soleil sur l’horizon. Ce dernier éclaire plus fort en été, mais il pénètre mieux dans les maisons et les appartements en hiver : pendant la mauvaise saison, il est plus bas sur l’horizon, et les feuillages des arbres, gênants pendant l’été pour certaines habitations, ne lui font plus obstacle à partir de l’automne. Pour la plupart des plantes d’intérieur, le soleil direct n’est pas nécessaire. Il est même souvent dangereux en été, où il provoque très vite des brûlures du feuillage à travers le verre des fenêtres. En hiver par contre, il faut penser à ouvrir les rideaux et à rapprocher les potées des ouvertures pour qu’elles bénéficient d’un maximum de clarté. • La déperdition de luminosité à l’intérieur Une plante installée à 2 m d’une source de clarté naturelle reçoit quatre fois moins de lumière qu’une plante placée tout contre cette source. Sans présence d’obstacles, l’intensité lumineuse diminue d’une valeur égale au carré de la distance entre la plante et la source lumineuse.

D DES PLANTES AUX BESOINS DIFFÉRENTS

Pour prévoir la disposition des végétaux par rapport aux sources lumineuses, il faut également tenir compte des besoins spécifiques de


Mieux connaître les plantes d’intérieur

chaque plante en éclairement (pour des exemples précis d’emplacements selon les plantes, voir aussi chap. 2 pp. 36 et 38). • Les plantes qui ont besoin d’une lumière vive (cycas, ficus, palmiers, roses de Chine, saintpaulias, etc.) seront installées dans des pièces exposées à l’ouest ou au sud-ouest.

• Celles qui apprécient une lumière plus douce (cactus de Noël ou de Pâques, Dracaena marginata, fougères d’intérieur, impatientes, phalangère, philodendrons, spathiphyllum, etc.) seront placées dans les pièces exposées à l’est ou au nord-est. • L’exposition sud sera réservée aux végétaux les plus exigeants en lumière

et en chaleur (Adenium obesum, hoyas, jatrophas, kalanchoés, yuccas, etc.). • Une pièce exposée au nord pourra accueillir les moins avides de lumière (aspidistra, fougère-houx, etc.), à la condition de les disposer près des fenêtres ou des baies vitrées car, au fond de la pièce, la lumière est en général insuffisante.

La luminosité en intérieur plus de 3 m de la fenêtre

2 à 3 m de la fenêtre 1 à 2 m de la fenêtre

moins de 1 m de la fenêtre

Les angles morts, de part et d’autre de la fenêtre, et les zones d’ombre derrière les meubles sont généralement trop sombres pour les plantes.



Chapitre 3

Les plantes dans la maison La présence des plantes en pot dans la maison peut être très limitée dans le temps puisqu’il suffit de les jeter quand elles montrent des signes de faiblesse ou deviennent encombrantes. Mais en choisissant des espèces adaptées à vos goûts et aux conditions offertes par votre intérieur, vous les ferez pousser et fleurir à l’envi. Mieux qu’un simple décor, ces plantes resteront belles et de bonne compagnie.


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et cultiver les plantes d ’ intérieur

Les endroits déconseillés Malgré leur fonction

décorative, les plantes ne sont pas des objets : elles prospéreront si vous satisfaisez leurs besoins. Et, pour donner leurs meilleurs atouts à ces cultures, choisissez des endroits où elles ont de bonnes chances de pousser, mais aussi où elles ne gêneront pas la vie de la maison.

Le point de vue des plantes Mal placées, vos pensionnaires vont péricliter puis mourir, car elles n’ont pas d’autre moyen de protester. Voici quelques endroits sans espoir, encore trop souvent utilisés.

toujours le cas, normes d’aération obligent –, la luminosité est restreinte. En résumé, faute de lumière naturelle, mieux vaut renoncer. Le recours à la lumière artificielle (voir pp. 40-41) ne peut y suppléer totalement qu’avec de gros moyens techniques.

D LES COINS SOMBRES

D LES COINS FROIDS

Le manque de lumière est l’obstacle le plus fréquemment rencontré. • Les coins de chambre. Le dessus de la cheminée, loin de toute source lumineuse naturelle, et même avec l’arrière-plan éventuel d’un miroir, reste largement insuffisant. Il en va de même des pièces en soupente éclairées par une seule lucarne. L’intensité lumineuse y est réduite, et la lumière reçue, exclusivement zénithale, donc limitée dans la journée. • La cage d’escalier. Ah ! le pied d’escalier qu’il faut « habiller » et où s’affaisse un philodendron étique ! Là encore, sauf exception, ce coin est trop noir, exposé de surcroît à la poussière et aux courants d’air. • La salle de bains. L’architecture des maisons individuelles évolue et tend à lui donner plus de lumière, mais en immeuble, elle se situe souvent au cœur de l’appartement. Si l’hygrométrie y est satisfaisante – ce n’est pas

Les « chauds et froids » peuvent être fatals. Ainsi, les couloirs à courant d’air, les entrées de locaux professionnels fréquemment ouvertes, par exemple, sont-ils fermement déconseillés, même s’il n’y gèle pas.

D LES COINS TROP CHAUDS À l’inverse, les sources de chaleur, non seulement à flamme vive, mais aussi rayonnantes (radiateurs de chauffage central, four), provoquent un dessèchement brutal de l’atmosphère, voire causent aux plantes des brûlures directes.

Le point de vue de l ’ utilisateur Évitez de placer les végétaux là où ils gênent ou peuvent, directement ou non, provoquer des dégâts.

D LES LIEUX DE PASSAGE Renoncez-y : les plantes y souffriront. Si elles ont prospéré là et sont devenues trop grosses, taillez-les ou déplacez-les.

Enlever des taches La guttation du dieffenbachia risque de tacher les meubles ou le parquet.

Si les plantes ont laissé des traces, enlevez-les sans tarder. Gardez-vous des traitements brutaux. Passez de l’eau claire sur les parquets et meubles cirés, puis frottez à la paille de fer fine, et redonnez un coup de cire. La mousse d’entretien pour tapis, à étaler à l’éponge, fait merveille sur les tissus (tapis, mais aussi velours, par exemple). Diverses marques proposent également des détachants spécifiques, efficaces et peu agressifs. Dans le cas d’un meuble verni, il est sage de prendre conseil auprès d’un spécialiste.


Les plantes dans la maison

D LE MOBILIER FRAGILE Les tissus des fauteuils ou des rideaux, les parquets non vitrifiés et les meubles en général n’apprécient pas les bassinages et traitements au pulvérisateur. Le nectar abondant, celui des

hoyas par exemple, les feuilles trans-pirantes de dieffenbachia marquent le sol. Le pollen est également une cause de taches, parfois indélébiles (les amateurs de lis en bouquets et de spathiphyllums en savent quelque chose).

D LES PLANTES DANGEREUSES Méfiez-vous des plantes diversement dangereuses, piquantes, toxiques par ingestion ou par contact. Placez-les hors de portée des enfants, en particulier, et des animaux familiers.

Blessure ou intoxication par une plante Une plante peut être dangereuse sans que vous le sachiez. Sur l’étiquette, qu’il est toujours sage de lire, certains producteurs signalent des risques ; si ce n’est pas le cas, renseignez-vous auprès du vendeur. Il vous faut connaître les précautions à prendre en cas de problème, car la rapidité d’action est souvent déterminante. Ne mettez rien sur les lésions, ne tentez surtout pas de faire vomir la personne ou l’animal intoxiqué. En revanche, ayez à disposition, écrit en gros, dans la cuisine par exemple, le numéro du centre antipoison le plus proche (variable d’un département à l’autre) et celui des pompiers (18).

Le contact de la primevère de Chine peut causer des allergies.

Vous suivrez strictement les conseils donnés. L’immobilité, dans tous les cas, ralentit notablement la diffusion des produits toxiques.

Le spathiphyllum produit un pollen blanc très abondant.


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et cultiver les plantes d ’ intérieur

Les bons petits coins Les endroits où pousseront

vos plantes doivent être confortables à la fois pour elles et pour vous. Ainsi vous tirerez de ces « bons petits coins » le maximum d’avantages.

Les sources lumineuses La lumière étant essentielle, exploitez avant tout la proximité des fenêtres. • L’idéal est d’assembler vos pensionnaires à 1 m environ de la vitre, et de manière à ce qu’une surface réfléchissante (mur ou rideau blanc, miroir) se trouve derrière elles. • Si la taille des pièces n’autorise pas cette disposition contraignante, placez les plantes juste derrière les

vitres, avec, éventuellement, un voilage pour tamiser le soleil le plus fort. Devant une baie vitrée, vous les installerez plutôt du côté du dormant (la partie fixe). Si les deux côtés sont mobiles, comme dans une fenêtre classique, prévoyez un support doté de roulettes robustes et stables. Il vous permettra de déplacer les végétaux pour faire le ménage sans provoquer de chutes. Privilégiez des modèles de grande taille munis de bloqueurs. Les plantes isolées peuvent prendre place à terre ou sur les meubles environnants.

Des groupements d ’ intérêts L’effet décoratif est supérieur lorsqu’on regroupe les végétaux. Mais ce critère ne doit pas nuire aux besoins des plantes. Quelle que soit l’harmonie recherchée, ne regroupez que des espèces aux exigences comparables. En outre, assembler des végétaux facilite leur entretien. Et cette contiguïté leur est bénéfique car elle crée un microclimat propice à leur développement. Les plantes à fleurs, comme l’abutilon, aiment la lumière.

Attention, chute de plantes ! Fini, l’aspidistra installé dans sa lourde potiche sur guéridon enjuponné… dont la chute était certaine. Ne retenez pour supports de plantes que des meubles stables, placés hors des passages.


Les plantes dans la maison

• Pas de problèmes avec les plantes basses, qui acceptent de se côtoyer sans souffrir. Faites-en des compositions comme on assemble un bouquet. • Le modèle plate-bande ou photo d’école constitue la solution « mixte » : placez les petits devant, les grands derrière. • Si vous ne voulez pas d’un rangement en ligne, réunissez des végé-

Si les plantes sont assemblées près des baies vitrées, prévoyez de tirer les stores aux heures les plus chaudes pour les protéger du soleil direct.

taux de tailles et d’aspects divers, en variant formes et couleurs des feuillages. • Les arbres ou arbustes et les plantes hautes (yuccas, ficus, palmiers, etc.) de taille comparable peuvent être rassemblés, mais en les disposant en ligne, pour qu’aucun ne « mange » la lumière des autres.

Trois plantes avides de lumière : de gauche à droite, Pogonatherum ‘Buxus’, Juncus spiralis, Cyperus alternifolius.


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et cultiver les plantes d ’ intérieur

À la conquête de l’espace Les emplacements convenant

à la fois au métabolisme des végétaux et à une vie familiale normale s’avèrent réduits. Aussi avez-vous intérêt à les surexploiter en gagnant en hauteur ce qui vous manque au sol. Quelques dispositifs astucieux vous éviteront un surplus de corvées.

a

Les plantes jouent les filles de l ’ air

D

b

LES SUSPENSIONS

Les suspensions, un temps très en vogue, refont timidement surface, avec le retour de la mode des années 1970. Pour éviter les écoulements, elles doi­ vent être doublées de cache-pots vraiment étanches. Si ceux-ci sont laids, placez un tapis de mousse naturelle entre eux et le filet. Par ailleurs, il existe des suspensions en grillage fin ou en bambou tressé, à un ou plusieurs étages. Placez les suspensions loin des passages pour ne pas vous y cogner. Deux bonnes solutions pour accéder facilement à leur contenu : - les accrocher sur une poulie a  , avec un long fil pour pouvoir les descendre à volonté. Le prix à payer, ce sont les trous engendrés par les fixations des suspensions ; - les fixer sur une tringle à rideaux du type tringle à voilages b  , très robuste, ce qui permet de les déplacer latéralement. Pensez à varier les formes, couleurs et matières des feuillages pour créer un effet de profusion et de diversité.

D LES ÉTAGÈRES Les étagères se placent plutôt le long des murs. Pour les fixer, vous pouvez recourir aux vérins c  , qui laissent peu ou pas de traces. Si les tablettes ne sont pas équipées pour pouvoir recevoir de l’eau, veillez à les couvrir de plateaux afin d’éviter les inondations. Pensez aussi que des étagères mobiles se nettoieront aisément. Enfin, n’oubliez pas que les plantes installées en hauteur peuvent apporter de l’ombre à la pièce et aux autres plantes : mieux vaut prévoir les effets de ce changement.

c


Les plantes dans la maison

Disposez les suspensions de telle façon que les plantes reçoivent suffisamment de lumière et qu’elles ne vous gênent pas. Ces deux pothos et le lierre panaché apprécient la même lumière douce.


Chapitre 7

Des arbres et des arbustes dans la maison Ces majestueux végétaux ne passent jamais inaperçus dans un intérieur. Ils ne sont pas réservés aux grands espaces, car vous en trouverez de toutes les tailles, du petit sujet de moins de 1 m au grand spécimen dépassant les 3 m de hauteur. Votre investissement sera à la mesure de la plante choisie, mais à elle seule, elle peut composer un décor. Achetez un petit arbre, faites entrer la forêt chez vous...


V

éritable sculpture végétale, ce figuier pleureur à troncs tressés est un sujet exceptionnel. Pour être admiré dans toute sa splendeur, il doit être isolé dans une grande pièce très claire, dont le décor sera agencé autour de lui.

S

i la fenêtre n’est pas exposée en plein sud, vous pouvez disposer des plantes juste derrière la vitre. Cet écran naturel filtrera les rayons du soleil et l’effet obtenu est plus original qu’avec un rideau. Choisissez des végétaux exigeants en lumière, comme les crotons, les dracænas, les Ficus benjamina et les palmiers d’intérieur.


174 / 175 P artie III L es plantes de la maison

min. 5 °C max. 18 °C

Araucaria**Araucaria heterophylla Ce conifère d’intérieur très élégant et de bonne tenue croît assez lentement. Pour mettre en valeur sa silhouette, il est conseillé de l’isoler contre un mur, de préférence sur un fond clair. Évitez-lui la proximité d’un radiateur, mais pas celle d’une fenêtre. On peut l’utiliser comme arbre de Noël.

Cet araucaria présente un tronc droit pouvant atteindre plus de 2 m en appartement (alors qu’il dépasse 30 m sur Norfolk, son île d’origine en Australasie) et des branches horizontales étagées, se ramifiant sur un même plan. Une lumière modérée lui suffit, mais il est plus dense s’il est bien éclairé. On peut le placer l’hiver dans une entrée ou dans une chambre d’ami un peu fraîche, car trop de chaleur lui fait perdre ses aiguilles. De mai à septembre, il apprécie d’être placé sur un balcon, d’abord à l’ombre, puis au soleil.

Secrets de culture Tous les deux ou trois ans au printemps, pour éviter un développement trop rapide. Utilisez un mélange bien drainé de terre de bruyère et de Rempotage terreau de feuilles. N’enfoncez pas trop la motte, mais recouvrez les racines supérieures d’une mince couche de terre ; elles doivent presque affleurer.

Vertus dépolluantes Formaldéhyde + Où l’installer ?

Arrosage

Modéré, une fois par semaine, avec de l’eau non calcaire à température ambiante. Réduisez les apports en hiver. Le sol doit rester légèrement frais, sans jamais être détrempé. En cas de sécheresse ou d’excès d’humidité, on assiste à une chute spectaculaire des aiguilles. Si vous constatez un début de dessèchement des ramules, apportez à l’arbre un peu de fraîcheur en le bassinant à l’eau non calcaire, pour ne pas le tacher.

Engrais

Apportez de l’engrais pour plantes vertes à partir de mars-avril, ou un mois après un rempotage, jusqu’à la fin de l’été.

Dans un salon ou une entrée pas trop chauffés.

Araucaria heterophylla.

Taille

On ne taille pas ce conifère.

Maladies Les cochenilles farineuses s’installent parfois sur les plantes qui ont soufet parasites

fert d’un air trop sec ; traitez avec un insecticide approprié. Un feuillage terne trahit souvent la présence d’acariens ; appliquez alors un acaricide.

La multiplication Elle se fait par bouture de tête en fin d’été mais est très difficile à réussir. On peut aussi procéder par semis en avril-mai (on trouve des graines chez quelques grainetiers).

Quel araucaria choisir ? Araucaria heterophylla, au feuillage vert foncé, a donné quelques cultivars, en particulier ‘Glauca’, à feuillage légèrement bleuté.

Vos questions/Nos réponses

L’araucaria peut-il rester toute l’année sur un balcon ?

Il a la même résistance au froid qu’un oranger. On ne le laissera donc à l’extérieur que dans les régions méditerranéennes, ou, dans des zones légèrement plus fraîches, avec une bonne protection hivernale.


Des arbres et des arbustes dans la maison

min. 7 °C max. 16 °C

Ardisia*Ardisia crenata (syn. A. crispa) Voici un arbrisseau facile à entretenir et décoratif toute l’année, mais en vente seulement pendant une brève période. Ses fleurs en étoiles sont suivies de baies rouges qui tranchent sur son feuillage persistant.

Originaire d’Asie de l’Est, cet arbuste de 80 cm à 1 m de haut pour 40 à 50 cm d’étalement porte des feuilles lancéolées et crénelées, d’un vert foncé luisant. Les grappes de fleurs crème ou blanc rosé, délicatement parfumées, apparaissent à la fin du printemps. Les baies, rouges, durent longtemps dans de bonnes conditions d’hygrométrie, cohabitant souvent avec les nouvelles fleurs. Installez-le dans une véranda, un couloir ou une entrée exposés à l’est ou à l’ouest et où la température ne dépasse pas 15 °C en hiver.

Secrets de culture Tous les deux ou trois ans, au printemps, dans un mélange acide, léger

Rempotage et fertile composé de terreau pour plantes vertes, de terre de bruyère et d’argile. Un bon drainage est essentiel.

Ardisia crenata.

Arrosage

Toujours avec de l’eau non calcaire. Ne laissez jamais le substrat se dessécher en été. En hiver, réduisez les apports : un peu d’eau si la plante est dans une pièce chauffée (18-20 °C), moins si la pièce est très fraîche (7 à 15 °C). Les bassinages se font le matin, pour que les feuilles sèchent avant la nuit, et cessent durant la floraison pour ne pas éliminer le pollen.

Engrais

De mars à septembre, effectuez un apport bimensuel d’engrais pour plantes fleuries.

Taille

Une taille légère, en avril, permet éventuellement de rectifier la silhouette de l’arbuste. Pour rajeunir un sujet un peu dégarni, rabattez la tige centrale à 10 cm de la base.

Maladies Une hygrométrie insuffisante favorise l’installation des cochenilles fariet parasites

neuses ou à bouclier ; traitez avec un insecticide biologique.

Toxicité

Les baies présentent une certaine toxicité par ingestion.

La multiplication Elle permet de remplacer les sujets qui ont tendance à se dégarnir. Bouturez des pousses semi-aoûtées, en été, à l’étouffée et à la chaleur. Le semis est assez facile à réussir : au printemps, extrayez les graines des fruits bien mûrs en éliminant toute la pulpe. Laissez-les sécher et semez-les en terrine dans un mélange de succédané de tourbe et de sable, sur chaleur de fond (15 °C). Soyez patient dans les deux cas : les plants ne poussent pas vite…

Quel ardisia choisir ? Ardisia crenata, à feuilles vert foncé, et ses variétés ‘Variegata’, à feuillage panaché, et ‘Alba’, à baies blanches.

Vos questions/Nos réponses

Ma plante ne produit pas de baies.

La fructification n’intervient qu’après pollinisation des fleurs. Celle-ci, délicate, peut s’effectuer manuellement, à l’aide d’un petit pinceau propre.


En matière de plantes d’intérieur, la diversité de nos habitations nous oblige souvent à composer avec l’espace, la luminosité ou encore la qualité de l’air. Le traité Rustica des plantes d’intérieur offre une sélection de plus de ��� espèces de plantes vertes ou fleuries, parmi lesquelles vous aurez l’embarras du choix pour trouver celles qui vous conviennent le mieux. Rédigé par une équipe d’experts et de passionnés, cet ouvrage vous donnera toutes les clés pour permettre à vos végétaux de prospérer mois après mois, année après année.

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LES AUTEURS Sous la direction d’Alain Delavie, directeur de la rédaction du magazine Rustica, cet ouvrage est le fruit de la collaboration de spécialistes, férus de plantes en pot et experts dans ce domaine. Michel Beauvais est passionné de jardinage et prodigue ses conseils dans de nombreux ouvrages parus aux Éditions Rustica. Philippe Bonduel est journaliste horticole depuis de nombreuses années. Annie Lagueyrie est auteur et journaliste spécialisée dans le domaine du jardin.

MDS : 48417N3

Réveillez vos talents de jardinier d’intérieur, les plantes en pot n’auront bientôt plus aucun secret pour vous ! Joignez l’utile à l’agréable, car bon nombre d’entre elles confèreront une atmosphère plus zen à votre domicile et contribueront à en assainir l’air grâce à leurs vertus dépolluantes.


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