Eve Marcorelles
MA VIE EN TINY HOUSE Le témoignage d’une famille libre et engagée Projet, art de vivre et conseils pratiques
sommaire 6
Préambule
1 LA DÉCOUVERTE
Par quoi tout a commencé
11 De l’envie à la conception 20 Un peu d’histoire
sur les tiny houses
23 Caractéristiques
techniques
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2 LE CHANTIER
L’autoconstruction, des compromis à dépasser 28 L’organisation
32 Les choix difficiles
du chantier 35 Les étapes du chantier 53 Le budget de l’autoconstruction
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LES DÉBUTS
Installation, jolies découvertes et dérangeantes déconvenues 63 Les premières semaines
d’installation
67 Quelques déconvenues
éclairantes…
4 L’AVENTURE TINY
5 LES RÉFÉRENCES
6 ET LES AUTRES ?
Le quotidien à quatre !
Et la loi dans tout ça ?
76 Les différents espaces
133 Ce que disent les textes
Portraits d’amis en tiny
140 Ce que nous
147 La tiny de Nico : la Mutine
de la maison 113 Les tâches ménagères 116 Le tiny budget au quotidien 118 Vie de famille, vie de couple
139 Nos recommandations
pouvons espérer
145 La tiny de Lise : Rosélia 150 La communauté tiny
152 Conclusion
153 Annexes : quelques
pistes de réflexion 156 Bibliographie 158 Glossaire
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La découverte PAR QUOI TOUT A COMMENCÉ
Nos aspirations à un autre monde, nos envies de légèreté et nos souhaits écologiques nous accompagnaient déjà depuis longtemps mon compagnon et moi. Baignés dans le souvenir des balades avec nos parents, inspirés par des nuits scoutes en forêt, embarqués comme jeunes aventuriers sur un voilier, nous avons eu la chance de vivre des moments de connexion avec la nature et de grande simplicité depuis notre enfance. Pendant de nombreuses années, nous avons essayé de continuer, de respecter ce que nous avions reçu puis de toucher du doigt et d’expérimenter d’autres façons de faire et d’autres façons de vivre. Aujourd’hui, il nous fallait aller plus loin.
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LA DÉCOUVERTE : PAR QUOI TOUT A COMMENCÉ
DE L’ENVIE À LA CONCEPTION LE RAS-LE-BOL DU DÉBUT
Nous en avions assez des clichés et des cases dans lesquelles la société avait tendance à ranger les gens. Il y a les cases pour bien travailler, les cases pour bien habiter, les cases pour les femmes, les cases pour les hommes. Nous avions l’impression que nous ne pouvions pas sortir du cadre.
Comme pour beaucoup d’autres, tout a commencé par un ras-le-bol général de ce qui nous était proposé – ou plutôt imposé – dans nos styles de vie « normaux », nos modes de vie « conventionnels » ! Toujours plus, toujours plus vite. Dans la société, dite « moderne », dans laquelle nous vivons, nous nous sommes demandé parfois où était la place pour la créativité, la légèreté de vivre et d’être. Quel moment pour mettre en valeur notre capacité d’œuvrer avec tous nos talents, plutôt que de travailler laborieusement chez un patron pas vraiment bienveillant ! Beaucoup d’autres questionnements dans notre vie quotidienne se sont d’abord bousculés dans nos têtes (et dans nos cœurs), puis se sont tranquillement organisés au fil des années. La prise de conscience que nos interrogations touchaient bien TOUS les secteurs de notre vie (familiale, personnelle et professionnelle), nous a amenés, en plus de nos convictions déjà bien green et de nos délicieuses inspirations écologiques, à aller encore plus vers le changement, petits pas par petits pas… Il nous fallait en faire un de plus.
Découvrir les tiny houses a été pour nous un véritable coup de cœur et un chemin de cohérence.
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Nous nous sentions à l’étroit, limités dans notre façon de faire et de voir les choses. L’expérience et la maturité aidant, notre ras-le-bol général s’est progressivement changé en moteur. En machine à rêver, libérant nos envies et notre créativité. Nous décidons alors de changer de modèle, de vivre autrement. De ne plus lutter pour essayer de ressembler aux autres mais de
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Vivre en tiny, c’est semer une graine de possible...
créer pour inspirer les autres. Nous voulions un grand changement. Nous choisissons d’habiter autrement.
un engagement économique léger, une sobriété volontaire. Un acte posé, délibéré de faire un pas de plus vers la transition écologique. Mon compagnon étant navigateur, il connaissait la promiscuité, le travail du bois, le mouvement ; et moi, étant géographe environnementaliste, je connaissais les problématiques des territoires, la protection de l’environnement et j’étais déjà très attirée par l’habitat écologique. Nous avons tout de suite senti que ça nous titillait, que c’était peut-être bien ce type d’habitat que nous souhaitions essayer. Tenter l’aventure du minimum.
L’histoire tiny house a commencé pour nous en 2015, lors d’un repas familial, où nous avons découvert ce qu’était le concept « tiniousse » au Canada. Ce fut le flash, la révélation, la solution que nous attendions. Nous sommes alors partis pour des heures de navigation sur la toile, à chercher, dénicher, apprendre, apprécier tout ce qui gravitait autour de LA TINY !
Inventer et créer...
Découvrir les tiny houses a été pour nous un véritable coup de cœur et un chemin de cohérence. À nos yeux, cet habitat rassemblait beaucoup de nos valeurs : une faible empreinte écologique au sol, des matériaux sains, une certaine mobilité pour répondre aux aléas de la vie,
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alternatives manquent. L’offre est pauvre et désenchantée. On construit vite, mal et partout en dénaturant nos paysages. Et pourtant ce n’est pas suffisant pour tous.
Le champ des possibles en termes d’habitat cohérent, d’habitat à faible empreinte écologique est plus que d’actualité face aux crises que la société traverse, et il laisse une page blanche à la créativité et aux valeurs que les gens en quête de changement et/ou en transition souhaitent transmettre : écologie, économie, autonomie, sobriété énergétique, mobilité… Il y a plein d’intérêt à vivre dans une petite habitation, et c’est bien ce qui est innovant et motivant avec les tiny houses, car elles peuvent être une réponse à des situations très diverses, une alternative à des chemins de vie parfois chamboulés : vie étudiante, divorce, couple qui démarre, retraités qui veulent bouger, difficulté financière à traverser, alternative aux logements sociaux…
Nous souhaitions contribuer, remettre en lumière d’anciens types d’habitats légers et économiques.
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Ce sont ces réflexions qui nous ont poussés à nous lancer dans l’aventure. Plus que motivés, nous sommes devenus des résistants ! Entre immobilier aujourd’hui inaccessible et envie de respecter les territoires, entre inquiétude face à l’appauvrissement des paysages et urbanisme nouveau à inventer, nous souhaitions contribuer, remettre en lumière d’anciens types d’habitats légers et économiques. En inventer d’autres, pourquoi pas, et innover dans nos façons d’habiter pour réenchanter l’habitat de demain. Le changement commençait par nous. Incarner nos utopies au quotidien nous demandait un travail de cohérence, nos actions devaient aller dans ce sens et faire sens ! Vivre dans une tiny house ou « micromaison écologique » au xxi e siècle ? Et pourquoi pas !
Alors ? Allons-y !
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LA DÉCOUVERTE : PAR QUOI TOUT A COMMENCÉ
CONCEPTION ÉCLAIRÉE Nous avons sorti les papiers et les carnets, les crayons et les couleurs pour dessiner notre projet. De Mind Maps2 en coloriages, nous avions l’impression d’être des enfants dessinant leur cabane. Tout excités de se dire : « cap ou pas cap d’habiter dans 20 m2 ? », la créativité fusait. Nos deux enfants, trop jeunes pour participer aux débuts de la conception, ont tout de suite accroché à l’idée d’une « maison-cabane » ! Séduits de voir des paillettes dans leurs yeux, nous nous sommes surpris à en voir dans les nôtres. C’est une sensation que nous n’avions pas ressentie depuis longtemps, peut-être la même qu’à la veille d’un départ en voyage à l’autre bout de la planète, le sac à dos précieusement chargé, au gramme prêt, prêts à nous « envoler ». Sauf que là, le voyage était sur place, chez nous, seulement pour nous quatre, pour notre nouvelle maison à inventer.
Tiny astuce
Indispensable to-do-list Noter ses envies, ses « nonnégociables » et sa to-do-list sur un carnet qui nous accompagne partout. C’est notre nouveau compagnon du sac à main… On arrête les « smartphones couteausuisse » et on prend le temps de noter une « tiny-idée » qui va germer sur ces quelques pages blanches. On le dégaine à l’apéro chez les copains, car une amie vient d’avoir la super-méga-bonne-idéede-rangement et on en a tellement plein la tête, des bonnes idées, qu’il est bon de libérer un peu de place sur notre disque dur cérébral en pleine effervescence créative !
Ce qui nous a paru génial dans la conception de notre tiny house, c’est qu’on en fait vite le tour ! Pas besoin de mètres carrés de plans et de croquis, c’est tout petit. Finalement, cela facilite le choix des critères de conception, que ce soit en termes de taille, de hauteur, de normes… Du coup, fastoche ! Toute l’ingéniosité vient du fait de caler l’ensemble de ce dont nous 2 Une « cartographie mentale » qui nous a permis de mettre sur une grande feuille blanche nos idées, nos besoins et nos envies sous forme de dessin coloré avec des flèches et des priorités.
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UN PEU D’HISTOIRE SUR LES TINY HOUSES LE MICRO, C’EST PAS NOUVEAU !
roues, les tiny houses, apportant un excellent confort à moindre coût, et répondant parfaitement à la crise du logement qui sévissait alors en Amérique. Au pays du gigantisme et du « toujours plus », les tiny houses se dotent parfois de très grosses remorques. On voit apparaître des balcons, des jardinets et même des jacuzzis dans leurs réalisations.
Nous nous sommes documentés, nous avons lu, nous avons découvert. Dans les années 1950, déjà, le célèbre architecte Le Corbusier créait le Cabanon, « l’archétype de la cellule minimum » : une petite maison en bois construite sur un sentier de bord de mer, dans le Sud de la France, où tout était pensé pour vivre dans le minimum d’espace. Ce cube en bois, bien qu’il excelle dans sa modestie, est alors devenu un des symboles de l’architecture moderne de l’époque !
2005-2008, LE COTTAGE DE L’OURAGAN Suite au passage du cyclone Katrina et à la crise des subprimes (2008), ce mouvement prend de l’ampleur. Le Katrina Cottage, un logement de 29 m2 qui répond aux exigences de la FEMA (Federal Emergency Management Agency) créé par Marianne Cusato, voit le jour. Initialement prévu pour offrir une habitation en zone sinistrée, il suscite finalement un intérêt plus large auprès de nombreux foyers américains précaires. Tiny houses et cottage font la paire. Les réalisations s’accélèrent.
LES ANNÉES 2000, TOUT EST POSSIBLE 50 ans plus tard, le « Small House Movement » se développe aux États-Unis pour encourager les foyers américains à réduire la taille de leur maison. Le designer américain Jay Shafer imagine des minimaisons sur
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2013, LA FRANCE SE LANCE DANS LA TINY AVENTURE
AUJOURD’HUI Depuis, les productions de tinies, par des professionnels comme des amateurs, n’ont cessé d’augmenter. Nous estimons entre 300 et 1 000 le nombre de tinies sur le territoire mais ce chiffre4 est difficile à déterminer. En cinq ans, le premier constructeur La Tiny House5 a sorti une centaine de maisons de ses ateliers. Cette douce augmentation laisse entrevoir la création d’un véritable mouvement alternatif.
La première minimaison ou tiny house, est construite en France par Yvan Saint-Jours et Bruno Thiéry. De nombreux constructeurs ont vu le jour et de plus en plus de Français sont attirés par ce type d’habitat alternatif. La taille de ces petites maisons impose un mode de vie minimaliste qui s’inscrit parfaitement dans le cadre des crises économiques et écologiques qui arrivent.
Se créer une petite bibliographie.
4 Source : https://tinyhousefrance.org/carte-constructeurs-locations-projets-tiny-house/
5 Tiny houses : petites constructions, grande liberté, Élisabeth Nodinot, Michaël Déloges et Bruno Thiéry, Rustica éditions, 2019.
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Un couple, deux enfants, une tiny… toute l’année !
Du projet rêvé à la construction, des découvertes de l’installation aux nouvelles habitudes quotidiennes, des grands bonheurs aux petites déconvenues… Voici anecdotes, conseils pratiques et astuces, dispensés en toute amitié par notre famille de pionniers tiny housers : conception, budget, législation, énergie, terrain, déplacement, assurance, aménagement et décoration, bien-être et vie quotidienne, écologie, minimalisme…
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À travers cet ouvrage, découvrez l’expérience de vie innovante de cette famille éprise de liberté.