12 mois en permaculture

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12 MOIS en

PERMA CULTURE

TOUS LES CONSEILS FACILES AU JARDIN

Sommaire

Un jardin en permaculture est un lieu de vie autonome qui assure tout au long de l’année des récoltes suivies de légumes, d’aromates et de fruits, voire de champignons et de céréales. S’y ajoutent une petite basse-cour qui permet de disposer quotidiennement d’œufs frais et quelques ruches qui fournissent le miel nécessaire à la famille. Aucun jardin en permaculture ne ressemble à un autre. Il vous sera néanmoins facile de créer le vôtre en respectant quelques principes de base.

De la conception...

La maison et le jardin qui l’entoure doivent être agencés de façon à former une unité qui minimise les coûts de déplacement et, plus généralement, optimise l’effort investi. Ainsi, les divers univers qui composent un jardin en permaculture devront s’articuler de façon harmonieuse pour former un ensemble cohérent.

L’approvisionnement en légumes d’une famille de quatre personnes nécessite une surface de 200 à 300 m2

Consacré à la culture des plantes condimentaires, le jardin d’aromates occupe une surface plus restreinte.

Le verger et ses haies fruitières fournissent les fruits à consommer, frais ou transformés – pâtisseries, confitures ou bocaux. Vorace en place – comptez au moins une surface identique à celle du potager –, il pourra servir de zone de déambulation aux volailles de la bassecour. Une conduite de type agroforesterie permet de coupler la production légumière, condimentaire et fruitière.

Associant massifs de fleurs et carré enherbé, le jardin d’agrément est un lieu de jeux, de détente et de convivialité qui jouxte la maison d’habitation. Sa surface varie selon les besoins.

La culture des champignons requiert peu de place. Elle présente des besoins spécifiques en température mais se contente d’une exposition faiblement lumineuse.

La culture des céréales nécessite en revanche une surface d’autant plus importante que les espèces céréalières à cultiver sont nombreuses. Prévoyez entre 5 et 30 ares, voire plus.

La basse-cour abrite les poules nécessaires à la production des œufs, mais aussi, selon la surface disponible, d’autres volailles comme les canards, les pintades ou les oies.

Les ruches demandent peu de place : comptez 1 m2 par corps de ruche.

Une petite serre de 20 m2 sera utile pour multiplier les jeunes replants nécessaires aux mises en culture, et une serre-tunnel maraîchère de 45 m2 permettra d’élever les jeunes plants rempotés et d’élargir la gamme des légumes récoltés.

Où placer la serre ou la serre-tunnel ?

Le suivi des cultures sous abri exige une présence soutenue, tant pour l’arrosage que pour l’aération – l’ouverture et la fermeture des ouvrants –, en particulier au printemps. Placez votre serre ou votre tunnel maraîcher à proximité de la zone d’habitation.

Où placer les ruches ?

Le suivi des ruches ne demande qu’une présence saisonnière. Éloignez-les de la maison et installez-les près du verger et du potager. L’ombrage dispensé par un arbre ou un boqueteau sera apprécié en été

Où placer le potager ?

Des semis et plantations aux récoltes, le potager vous sollicitera de façon quotidienne, et cela de janvier à décembre. Implantez-le près de la maison.

Où situer le verger ?

Où placer la basse-cour ?

Où placer le jardin d’aromates ?

Installez votre jardin d’aromates à proximité de l’habitation afin de disposer quotidiennement et tout au long de l’année des herbes condimentaires nécessaires. Une bonne option consiste à le placer sur l’accès reliant la maison au potager.

Le verger et les haies fruitières ne requièrent pas une présence quotidienne. Éloignez-les de l’habitation.

La basse-cour requiert une présence quotidienne… ne serait-ce que pour le ramassage des œufs. Placez-la non loin de la maison, mais également à proximité du verger, qui servira d’aire de déambulation aux volailles.

Où cultiver les champignons ?

Les champignons présentent des besoins variables selon les espèces, qui ne sont pas toujours faciles à satisfaire. Installez-les à l’ombre, près d’une alimentation en eau.

Où cultiver les céréales ?

Les céréales demandent une grande surface de culture mais ne nécessitent pas une présence constante. Vous pouvez les éloigner de la maison.

Où placer le jardin d’agrément ?

Où installer les espaces « nature » ?

L’entretien d’une prairie naturelle, d’une mare ou d’un boqueteau ne requiert que peu – voire pas du tout ! – votre présence. Concentrez-les en périphérie de jardin.

Le jardin d’agrément est un lieu de vie. Tous ses éléments – terrasse, jeux des enfants, pelouse, massifs de fleurs, etc. – sont directement reliés à la maison d’habitation.

... à la réalisation

Si l’observation minutieuse du site vous a aidé à définir les tenants et les aboutissants de votre projet, la réflexion couplée à la recherche d’informations vous a permis d’orienter vos décisions. Il s’agit maintenant de relever les manches ! En maximisant les atouts de votre terrain, vous concrétiserez vos aspirations et optimiserez les potentialités de votre jardin.

Les univers à adopter

Dès l’abord, sélectionnez les univers que vous souhaitez mettre en place, à court terme ou plus tard. Le choix est souvent plus difficile qu’il n’y paraît car, si vos aspirations orientent vos décisions, la surface de votre terrain vous obligera peut-être à renoncer à un univers qui nécessite beaucoup de place. Ici comme toujours, ce qu’on veut n’est pas forcément ce qu’on peut et « choisir » se traduit parfois par « renoncer » !

LES UNIVERS À INTÉGRER

Potager ............................................ oui/non

Plantes condimentaires .................. oui/non

Verger et haies fruitières ................. oui/non

Céréales et protéagineux ................ oui/non

Champignons ................................. oui/non

Jardin d’agrément

(massifs de fleurs, pelouse) oui/non

Basse-cour ....................................... oui/non

Ruches............................................. oui/non

Serre ou serre-tunnel ...................... oui/non

Espaces « nature » ........................... oui/non

Mise en place des différentes zones

Une fois vos univers sélectionnés, ordonnez-les autour de la maison en une structure plus ou moins rayonnante pouvant compter jusqu’à 5 zones déterminées par leur fréquence d’utilisation. L’idée, c’est que les productions qui nécessitent une présence soutenue soient implantées à proximité de la maison – définie comme zone 0 – et que celles qui requièrent une attention plus épisodique en soient éloignées.

Les 5 zones d’un jardin en permaculture

• La zone 1 regroupe le potager, le jardin aromatique, les abris – serre ou tunnel maraîcher –, l’espace d’agrément et, plus généralement, toutes les parties du jardin fréquentées quotidiennement et nécessitant une attention soutenue.

• La zone 2 accueille la basse-cour.

• La zone 3 est celle du verger, des haies fruitières et des ruches.

• La zone 4 comprend les céréales et les zones pâturées.

• La zone 5 relève d’un espace sauvage ou l'intervention humaine se limite à la récolte de plantes utiles spontanées.

La surface du terrain détermine le nombre de zones. Entre 2 et 5 ares, votre jardin se limitera aux zones 1 et 2 alors qu’un terrain de 5 à 8 ares s’élargira aux zones 1, 2 et 3. Les zones 4 et 5 sont, quant à elles, réservées aux grands jardins. En ville, les jardins sont généralement plus petits mais mieux structurés qu’à la campagne, où ils sont souvent plus spacieux. Dans tous les cas, il s’agit d’optimiser chaque espace et d’éviter les points morts !

La fiche d’identité de votre jardin

Une connaissance approfondie de ce qui fait la singularité de votre jardin – surface, particularités topographiques, situation géographique et climatique, etc. – conditionnera la conduite en culture et le volume des futures récoltes. En particulier, les informations relatives au climat sont essentielles – vents dominants, pluviométrie, températures. Elles sont aujourd’hui assez faciles à collecter sur Internet, via Infoclimat ou le site de MétéoFrance. Une fiche d’identité synthétique permettra de vous faire une idée d’ensemble.

Superficie :

Particularités topographiques :

Qualités du sol :

Informations météorologiques :

Vents dominants

Selon la saison

Pluviométrie

Moyennes saisonnières

JFMAMJJASOND

JFMAMJJASOND

Températures JFMAMJJASOND

Minimales saisonnières

Maximales saisonnières

MOYENNES ET ÉCARTS-TYPES

Les valeurs climatiques moyennes sont des valeurs indicatives pas toujours faciles à exploiter. Au jardin, les situations problématiques sont généralement celles des extrêmes : excès de chaleur et fort déficit en eau en été ou températures très basses et terres gorgées d’eau en hiver. Pour parler en statisticien, les écarts-types vous en apprennent souvent plus sur votre jardin que les moyennes proprement dites. D’autant que les conditions de luminosité, de températures et le niveau des précipitations, si elles sont très variables selon le terroir ou la région, le sont aussi et peut-être plus encore – quel jardinier ne l’a pas constaté ! – d’une année à l’autre.

Un calendrier pour quoi faire ?

La mise en place d’un jardin est une aventure au long cours. Avant de vous lancer, organisez-vous en définissant le calendrier des travaux projetés dans les mois et les années à venir. Plus l’entrée en production nécessite du temps, plus la phase de mise en œuvre est importante.

Projection pluriannuelle

Les espaces « nature » de la périphérie nécessitent une ou plusieurs décennies pour s’installer. De même, un arbre appelé à ombrer votre terrasse et un arbuste grimpant destiné à occuper une pergola requièrent plusieurs années de végétation. Plus tôt vous les mettrez en place, plus vite ils atteindront leur pleine mesure. De même, la plantation des arbres fruitiers est prioritaire, les premières cueillettes intervenant au mieux 3 à 5 ans après la mise en place.

Projection annuelle

Les cultures de céréales d’hiver se planifient 6 mois à un an avant la date de récolte souhaitée. Les ruches, elles, ne permettront une première récolte que l’année qui suit l’implantation des essaims.

Projection saisonnière

Les premières récoltes de légumes et de plantes condimentaires suivent de quelques semaines le semis ou le repiquage. De même, la serre et le tunnel maraîcher sont opérationnels dès leur mise en place, en particulier pour la production des jeunes plants. Les céréales de printemps et les protéagineux se récoltent quelques mois après le semis. Des poules de 4 à 5 mois pondront dans les semaines qui suivent leur installation au poulailler.

Au même titre que la fiche d’identité, un croquis de votre jardin « en devenir » vous aidera à visualiser les orientations projetées et à les mettre en œuvre.

Des façons culturales variées

La durée d’une culture de radis ou de roquette ne dépasse pas 8 semaines, alors que celle des panais et des poireaux s’étale sur près de 12 mois. Beaucoup de légumes se cultivent en été, comme les aubergines, les poivrons, les tomates, les melons, les courgettes et les concombres. Les plus rustiques, comme les mâches, les poireaux, les choux de Bruxelles, les choux de Milan et les choux kale, s’implantent en été ou en automne et restent en place tout l’hiver. Les artichauts, les asperges et la rhubarbe sont des légumes vivaces qui vivent plusieurs années, de 2 à 5 ans pour les premiers et jusqu’à 15 ans pour les seconds.

Cueillette directe ou entreposage hivernal

Selon l’espèce, les récoltes portent sur la racine, la jeune pousse, la feuille, le fruit ou la graine, voire la fleur, et se poursuivent de janvier à décembre. Au printemps et en été, la plupart des légumes se consomment sitôt cueillis, mais certains – céleris-raves, betteraves rouges, pommes de terre, courges d’hiver – sont entreposés à l’abri des gelées en automne et consommés en hiver. Les oignons et les légumes secs – haricots à grains, pois chiches, lentilles, pois cassés – se stockent d’une saison à l’autre au frais et à l’abri de l’humidité. Les racines d’endives et de chicorée ‘Barbe-de-Capucin’, mais aussi celles de chicorée ‘de Trévise’, sont arrachées entre octobre et avril pour être forcées en cave en hiver.

VARIÉTÉS ET CULTIVARS

Si certains légumes, en particulier les espèces anciennes comme le cerfeuil tubéreux, le crosne ou la poire de terre, sont cultivés sous leur forme botanique, la plupart se déclinent en variétés ou en cultivars. Généralement ancienne, la variété est un enfant du hasard, découverte, retenue et pérennisée en culture pour ses qualités culturales et organoleptiques. Le cultivar est une création horticole plus récente, définie à partir d’un « cahier des charges » établi par l’obtenteur et conçu par sélections et hybridations successives. Il peut être « fixé » (sans intervention de pollen extérieur, sa descendance ressemble alors au géniteur) ou hybride F1 – c’est-à-dire « de première génération » –, né par interpollinisation de deux variétés ou cultivars « fixés » (sa descendance fera réapparaître les caractéristiques de ses aïeuls).

Légumes de diversification

Des légumes insolites complètent ceux plus couramment cultivés. Certains, comme les diverses chicorées italiennes, la bette à cardes, le salsifis et la scorsonère, le topinambour et l’hélianthis, les radis d’hiver, le chou vivace Daubenton, les crosnes, la moutarde de Chine, le pourpier d’hiver ou le rutabaga se maintiennent au potager pendant tout l’hiver. Entreposés au frais mais à l’abri des gelées, les racines et tubercules de poire de terre, de cerfeuil tubéreux, de capucine tubéreuse, d’oca du Pérou et de souchet comestible restent disponibles pendant toute la mauvaise saison.

Mais la liste des curiosités potagères est vaste et bien d’autres espèces, comme la tétragone cornue, le tomatillo, le coqueret du Pérou, le maïs sucré, les diverses oseilles, le pourpier d’été, le cardon, les choux de Chine (pak-choï et pe-tsaï ), la bardane cultivée, la glycine tubéreuse ou le persil tubéreux trouvent leur place dans un jardin conduit en permaculture. D’autant plus facilement que la plupart ne présentent aucune difficulté particulière en culture !

RATIONALISEZ VOS MISES EN CULTURE

Certains légumes présentent des similitudes en culture et des exigences proches. En regroupant leur mise en culture, vous faciliterez considérablement les travaux du jardin. Ainsi, semez et plantez le même jour les tomates, les aubergines, les poivrons et les Solanacées plus insolites comme le coqueret du Pérou et le tomatillo. Toutes les

Cucurbitacées, des courges d’hiver – potiron, potimarron, giraumon, butternut –, les courgettes, les pâtissons, les melons, les concombres, se sèment, se rempotent et se plantent sensiblement aux mêmes époques. De même, regroupez les semis de printemps de navet de Milan, de radis ronds ou demi-longs et de roquette ainsi que ceux de fin d’été des navets d’automne, des mâches et des radis d’hiver.

Des plantes condimentaires belles et bonnes

Les plantes condimentaires présentent, elles aussi, une diversité remarquable. Diversité botanique bien sûr, mais également diversité d’aspect – beaucoup arborent de réels atouts ornementaux – et de goût. Elles regroupent des annuelles, des bisannuelles, des vivaces plus ou moins longévives, des bulbeuses et des plantes arbustives, et même des grimpantes. Leur mise en culture varie d’une espèce à l’autre.

Semis en place ou à repiquer

L’aneth, le cresson alénois, la coriandre, le cerfeuil commun et le persil tubéreux s’installent au jardin par semis en place. Les basilics, les persils et la sarriette annuelle se sèment indifféremment en place ou en plaques de culture, avec ou sans rempotage avant plantation définitive au jardin.

À semer ou à bouturer ?

Les espèces botaniques comme la marjolaine, la mélisse, l’origan, le romarin, la sauge officinale, le thym commun, la sarriette annuelle ou vivace, l’hysope et la lavande à feuilles étroites peuvent se semer. Vous gagnerez néanmoins du temps en les bouturant en début d’été – le bouturage est par ailleurs indispensable pour les diverses variétés horticoles. Mises à raciner en plaques de culture, elles sont repiquées en petits pots après enracinement et conservées sous abri froid en hiver pour être plantées au jardin au printemps suivant.

Divisez pour multiplier !

De même, la ciboulette et la livèche, qui sont des végétaux pérennes par leur système racinaire, se sèment assez facilement. Mais comme pour les menthes et la plupart des autres condimentaires vivaces, il est plus simple et plus rapide de les diviser en départ de végétation. L’estragon français ne produit pas de graines viables. Pour le multiplier, il vous faudra prélever un jeune éclat en départ en végétation et le rempoter pendant 4 semaines avant de le planter à sa place définitive. Plus singulier encore, le raifort est une énergique plante vivace qui se reproduit par boutures de racines, alors que les ails et les échalotes sont des condimentaires bulbeuses dont les gousses se divisent et se repiquent en caïeux.

Rustiques ou frileuses…

La plupart des plantes condimentaires pérennes, bisannuelles, vivaces ou arbustives, sont parfaitement rustiques sous nos climats, mais certaines, comme la citronnelle de Madagascar, la stévia ou la verveine citronnelle, nécessitent une mise à l’abri des gelées hivernales.

Des condimentaires insolites

Plus encore que celle des légumes, la diversification des plantes condimentaires comblera l’amateur le plus exigeant. Là aussi, les annuelles – cumin, cresson de Para, pérille de Nankin… –, les vivaces – ail des ours, aspérule odorante, cerfeuil musqué, ciboule et ciboulette de Chine, oignon de Catawissa et ail rocambole, persicaire odorante, tagète luisant, pimprenelle, tanaisie… –, les bisannuelles – angélique, carvi, percel, sauge sclarée… – ou les arbustives – absinthe, agastache anisée, calament nepeta, plantecurry, monarde, sauge ananas, rue officinale… – s’associent pour proposer une gamme étonnamment large et profonde. Si la persicaire odorante, la sauge ananas ou le tagète luisant demandent à être abrités du froid pendant la mauvaise saison, les autres sont rustiques et se maintiennent en place en hiver.

INDISPENSABLES EN

CUISINE COMME AU JARDIN

Les plantes aromatiques et condimentaires sont très peu a ectées par les parasites et, du fait de leurs fortes odeurs, préservent les végétaux qui poussent à proximité de nombreux insectes indésirables. Beaucoup sont de précieuses plantes mellifères. Au-delà de leur intérêt purement culinaire, elles présentent donc des avantages agrobiologiques qui, à eux seuls, justifient une implantation en nombre dans un jardin conduit en permaculture.

Du bon usage d’une serre ou d’un tunnel maraîcher

Les cultures abritées ne concernent en permaculture que des structures couvertes – serre ou tunnel maraîcher – soumises à « l’effet de serre » – c’est-à-dire à l’élévation naturelle des températures sous abri transparent et isolé de l’extérieur –, sans chauffage d’appoint.

Serre ou tunnel ?

Ramené aux mètres carrés couverts, le tunnel maraîcher présente un prix d’achat plus attractif – même en budgétisant le remplacement tous les 5 ans du film de couverture en polyéthylène ou en PVC. Néanmoins, la serre, dont la structure en profilé d’aluminium est recouverte de verre horticole ou de polycarbonate alvéolé, est mieux isolée, donc plus adaptée aux semis de février-mars qui requièrent des températures élevées.

Alors, serre ou tunnel maraîcher ? De fait, les deux structures se complètent bien. La première est plutôt destinée à la multiplication proprement dite des jeunes plants par semis ou bouturage, le second à l’élevage des jeunes plants rempotés. Hors période de multiplication, le tunnel maraîcher convient mieux aux cultures en place, par exemple celles des melons en été ou des laitues et des chicorées frisées et scaroles sous couvert en hiver.

PRODUIRE SES JEUNES REPLANTS

Plus vos besoins en replants sont importants, plus il vous sera rentable de les produire vous-même. Un petit tunnel maraîcher ou une serre froide – c’est-à-dire non chau ée –su ront pour multiplier les laitues, les choux, les courgettes, les concombres, les tomates, les aubergines, les poivrons et les diverses courges d’hiver. Ajoutez à cela les plantes condimentaires de semis comme le persil ou le basilic, les vivaces à diviser comme l’estragon et celles, arbustives, à bouturer, et vous ne serez plus tributaire des horticulteurs ou des jardineries pour l’acquisition des plantes potagères à repiquer. Vous disposerez ainsi, au moment où il vous les faut et dans les quantités nécessaires, des diverses espèces et variétés que vous souhaitez implanter au jardin.

Douze mois de culture sous abri

Pour amortir leur coût d’achat relativement élevé, la serre et le tunnel maraîcher devront être utilisés de janvier à décembre.

Pendant tout l’hiver, ils abritent diverses cultures en place comme les laitues d’hiver et les chicorées frisées et scaroles, ainsi que les jeunes plants bouturés en été. Souvenez-vous toutefois qu’un abri froid – c’est-à-dire non chauffé – ne protège que très imparfaitement les espèces non rustiques et que celles-ci devront être stockées hors gel.

Ils accueillent dès le printemps les légumes primeurs, comme les radis, les navets de Milan, les carottes de printemps et les divers choux asiatiques à récolter en jeunes pousses, mais aussi les premiers semis de printemps – tomates, aubergines, poivrons, céleris, poireaux, etc.

Ils sont occupés en été par les melons, les pastèques, les concombres et, plus généralement, par toutes les espèces exigeantes en chaleur, ainsi que par les semis et boutures estivales en plaques de culture alvéolées.

Les abris prolongent en automne la récolte estivale des tomates, des aubergines et des poivrons, et permettent d’ultimes mises en culture de laitues, choux asiatiques à récolter en jeunes pousses et cerfeuil, destinées aux récoltes hivernales sous couvert.

Du bon emploi des voiles de forçage et d’hivernage

Ces films légers en non-tissé à structure plus ou moins dense – 17 g/m2 pour les voiles de forçage et 28, 30, 50, 60 ou même 90 g/m2 pour les voiles d’hivernage – se posent directement sur les semis et jeunes plantes à protéger. Prisés par les maraîchers professionnels, ils protègent au printemps les végétaux qu’ils recouvrent et, dès la reprise de la croissance, favorisent leur développement. Peu coûteux et faciles à mettre en œuvre, ils s’utilisent tant à l’extérieur que sous abri. S’ils ne remplacent pas la serre et le tunnel, ils les complètent utilement en automne, en hiver et au printemps.

QUATRE PLANCHES ET LE TOUR EST JOUÉ !

Quatre planches de maçon de 2,7 cm d’épaisseur, de 20 cm de large et de 3 m de long vous permettront de confectionner un co re de 1,5 m de côté et 3 m de large. Recouvert dès la fin février avec un voile de forçage, vous pourrez y semer les radis de printemps, les premières laitues, les navets de Milan, les carottes primeurs comme ‘Marché de Paris’, la coriandre commune et toutes les Brassicacées à cueillir en jeunes pousses – roquette, moutarde de Chine, mizuna Contrairement aux traditionnels châssis, les voiles en non-tissé restent en place de façon permanente, quelles que soient les conditions climatiques. Démonté en juin, le co re libérera la place pour les semis et repiquages de début d’été.

Production maison des jeunes replants de légumes et d’aromates

Une petite serre ou un tunnel maraîcher sont indispensables pour produire les légumes et condimentaires habituellement proposés par le marché horticole, qu’ils soient conditionnés en mini-mottes – laitues, choux, céleris… – ou en petits pots – tomates, aubergines, poivrons, courgettes, concombres

Une échéance à mi-mai

Mi-mai constitue la date butoir pour la plupart des légumes de printemps, celle où le jeune plant doit être disponible – peu sensibles aux dernières fraîcheurs d’avril, les premières laitues et les choux précoces se plantent 4 à 6 semaines plus tôt. La date de disponibilité souhaitée permet d’établir par rétroplanning le calendrier des diverses mises en culture. Comptez entre 6 à 8 semaines pour obtenir de jeunes laitues et choux prêts à planter, autant pour les courgettes et les autres Cucurbitacées. Prévoyez 2 à 3 mois pour les tomates, les aubergines et les poivrons

En mini-mottes ou en pots

Les laitues, les chicorées et les divers choux se repiquent directement en place alors que les mini-mottes de tomates, d’aubergines, de poivrons, de courges, de concombres et de melons nécessitent un ou deux rempotages en petits pots avant plantation définitive. Les plantes nouvellement rempotées ayant des besoins similaires à ceux des jeunes plantules en plaques alvéolées devront être placées dans des conditions de culture identiques.

Semis en plaques de culture alvéolées

Les jeunes replants de légumes et certaines condimentaires sont obtenus par semis en plaques de culture alvéolées. La dimension des alvéoles varie selon l’espèce à semer. Les laitues, les choux, les betteraves rouges et les bettes se cultivent dans les plaques dont les alvéoles mesurent autour de 4 cm de diamètre. Des plaques à alvéoles de 2,5 à 3 cm suffisent pour les tomates, les poivrons, le coqueret du Pérou, les aubergines, les concombres ou les melons. Si les diverses Cucurbitacées à grosses graines, comme les courges et les courgettes, peuvent se semer dans des plaques à alvéoles plus larges (jusqu’à 7 cm) – voire directement dans des godets de la même dimension –, les poireaux et les céleris, quant à eux, se contentent d’alvéoles plus petites (jusqu’à 1,5 cm). Utilisez pour les diverses espèces la dimension adaptée afin d’optimiser au printemps les surfaces disponibles sous abri.

12 MOIS en PERMACULTURE

Retrouvez chaque mois tous les secrets pour concevoir un jardin nourricier, prolifique et respectueux des ressources naturelles.

• Toutes les notions de base pour comprendre les grands principes de la permaculture et les mettre immédiatement en pratique au jardin.

• Potager, verger, jardin d’aromates ou de fleurs, céréales, basse-cour, préparation du sol et de la matière organique, gestion de l’eau, culture sous abri, apiculture, champignons : de nombreux univers à adopter selon les désirs de chacun.

• Des conseils permaculturels au fil des quinzaines, des événements à ne pas manquer et un calendrier annuel des mises en culture de plus de 100 espèces.

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