Optimiser la place au potager

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Sébastien Chazal

OPTIMISER LA PLACE AU POTAGER

Cultiver un maximum de légumes dans un minimum d’espace

AVANT DE COMMENCER

De nombreuses variétés se cultivent en hauteur, comme les aubergines, les concombres, les tomates… Ces petites monocultures en ligne, bien souvent, ne permettent pas d’exploiter tout l’espace disponible, par crainte de concurrence végétale. De ce premier exemple, nous pouvons déduire un certain nombre d’observations qui nous seront précieuses pour la suite.

> Sur combien de temps et pendant quelle période, souhaitez-vous occuper votre potager ? Une question qui peut sembler hors contexte, mais pas du tout ! Selon que vous cultivez toute l’année ou simplement en période estivale, il vous faudra faire des choix de variétés, car tout ne pousse pas au même moment et au même rythme.

> Réalisez un petit dessin à main levée pour matérialiser les futures cultures en fonction de vos envies. Ce croquis vous permettra de calculer aussi les quantités de cultures possibles sur vos espaces disponibles.

> Choisissez avec soin les espèces cultivées et les variétés. Selon celles-ci, les associations ne seront pas les mêmes (pas de panique, vous en saurez plus p. 45).

> Veillez à l’agencement de vos planches de culture : design* de la zone cultivable, largeur des passe-pieds, largeur et longueur des planches.

> L’emplacement de votre futur potager est un choix clé : vérifiez l’orientation, y a-t-il des arbres à proximité ? De quel ensoleillement dispose cette zone et pendant combien de temps ?

> Vérifiez la disponibilité d’eau pour l’irrigation de votre potager. Connaître les quantités d’eau disponibles est une réflexion primordiale. Sans eau : pas de légumes. Assurez-vous aussi que cette ressource est à proximité, pour ne pas perdre trop de temps lors de séances d’arrosage parfois longues. Encore une fois, pas de panique, des solutions existent pour optimiser, économiser cette ressource. Oui, optimiser ne signifie pas produire plus, mais bien s’adapter et améliorer l’ensemble des éléments qui constituent un potager, voire un simple jardin d’ornement.

> Votre terrain est-il cultivable ? Toutes les terres ne sont pas forcément propices aux cultures potagères et une étude détaillée du sol est nécessaire : la profondeur de sol, la composition de votre terre (caillouteuse, sableuse, argileuse), l’espace et sa configuration (une

terrasse, un balcon, une simple bande de terre en bordure de clôture, etc.).

> Gardez en tête qu’avoir un potager, même très minimaliste, vous demandera des capacités d’adaptation, morales et physiques. Nous sommes en présence de végétaux, du vivant. Ces éléments ne sont pas maîtrisables à 100 %. Les aléas climatiques non plus, en tout cas pour certains, même si quelques dispositifs (serre, mini-tunnels, cloches) peuvent en limiter l’impact.

Avoir une vision globale et matérialiser l’ensemble des éléments qui constituent votre biotope contribuera à la réussite de cette optimisation de votre potager. Pour réussir cette entreprise, trois étapes essentielles à retenir : observez, prenez le temps de la réflexion et expérimentez !

PLANTER PARTOUT !

TIRER PARTI DES CLÔTURES

Quelquefois, on s’obstine à chercher des zones pour planter quelques légumes en imaginant une surface plane, en plein milieu, ou cachée au fond de son jardin. La plupart des habitations en France sont clôturées en limite de propriété.

Alors, pourquoi ne pas utiliser ces clôtures pour y cultiver quelques légumes ?

LES GRILLAGES

Un simple grillage délimitant votre propriété peut vous offrir la possibilité de créer un mini-potager (pois grimpants, haricots à rames, concombres, mélothrias…) ou bien de cultiver des petits fruits (framboises, mûres, vigne…), avec de bonnes récoltes, ce qui vous permettra aussi de limiter le vis-à-vis, tel un « un brisevue comestible ».

Avant de vous lancer dans le jardinage mitoyen, il vous faudra discuter de votre projet avec vos voisins, car si cette clôture ne vous appartient pas, vous devrez convenir d’une éventuelle autorisation.

Mise à part cette autorisation, une organisation devra être aussi abordée, car l’entretien ainsi que vos futures récoltes ne se cantonneront pas uniquement de votre côté.

J’aime assez l’idée que mes voisins puissent eux aussi profiter de quelques récoltes en échange d’un accord pour ce projet. Utiliser cet argument pour vos négociations devrait être un atout majeur.

Pour que ce projet soit réalisable, il faudra s’assurer d’avoir suffisamment de profondeur de sol, ainsi que de surface au pied de ce grillage pour cultiver. Veillez enfin à la solidité de ce grillage, car il ne faut pas sous-estimer le poids de certaines cultures (les courges notamment !).

Tomates et concombres se cultivent avec n’importe quel support.

Avant de commencer, vous allez devoir effectuer un sondage de votre sol. Il vous faudra découvrir si les piquets de ce grillage possèdent des plots en béton en sous-sol ou une fondation longitudinale. Cette étape est assez importante, car elle vous aidera à déterminer les distances de plantation à respecter entre ce béton et vos futures cultures. Profitez-en pour évaluer aussi la profondeur de sol dont vous disposez. Comptez au minimum 20 à 30 cm de sol pour envisager de cultiver presque tout sur cette zone.

BON À SAVOIR

Pour choisir vos végétaux, vous devrez tenir compte de l’exposition de votre mur. Plein soleil, mi-ombre ou bien encore au nord, de nombreuses variétés de végétaux comestibles existent, il faudra donc vous adapter.

LES MURS DE CLÔTURE

Un mur de clôture peut très bien recevoir certaines cultures au sol, ou en accroche, à l’aide d’un treillis. De nombreuses solutions s’offrent à vous. Dans ce cas également, il faudra disposer d’une profondeur de sol suffisante. Les fondations sur lesquelles les murs reposent peuvent être assez importantes, plus larges que le mur. Vous n’aurez donc pas la possibilité de cultiver directement au pied du mur si c’est le cas. Pour cultiver, gagner de la place contre un mur, il est souvent nécessaire de réaliser des structures : un grillage, un treillis de maçon, de simples fils de fer bien tendus, des structures déjà toutes prêtes du commerce comme des treillis en bois voire en plastique ;

quant à votre culture de tomates, de simples cannes de Provence ou bambous suffiront.

AU PIED DE LA MAISON

Un simple mur, comme le mur de votre habitation, peut très bien faire office de support. Que peut-on cultiver dans ce genre de configuration ? Presque toutes les cultures peuvent être implantées contre un mur ou un simple grillage. Il faudra en revanche éviter les cultures trop volubiles !

DANS LES ARBRES

Quelquefois, il suffit de lever la tête pour s’apercevoir qu’il est tout à fait possible d’exploiter davantage l’espace disponible. Cultiver dans les arbres est une méthode assez intéressante. J’expérimente de nombreuses choses, mais celle de suspendre mon potager dans les arbres reste une façon simple pour gagner de la place.

QUELQUES CONDITIONS

Pour mettre en place ce mode de culture, rien de plus simple. Il va falloir choisir des branches bien robustes pour supporter le poids de vos suspensions. Je ne cultive pas de légumes-racines en suspension pour le moment, mais l’idée m’attire beaucoup. Pour réaliser ce genre de culture, il me faudra adapter l’installation avec des contenants plus importants, plus profonds. Assurez-vous aussi d’avoir suffisamment de luminosité. Pour cela, une taille d’éclaircissage est peut-être à envisager pour filtrer un minimum de lumière.

Les oliviers se prêtent bien au jeu pour ce mode de culture. Ils offrent une protection solaire naturelle en été tout en laissant suffisamment de lumière sur les cultures. Les cultures expérimentées, pour le moment, donnent de bons résultats et de bonnes récoltes. Le plus de ce concept est le confort de cueillette, avec un résultat visuellement très sympa.

QUELLES PLANTES ?

Tous les aromates se comportent à merveille suspendus, mais ce ne sont pas les seuls, les laitues, les radis, eux aussi, se plaisent dans les airs. Laissez parler votre imagination ! En revanche, si vous devez adopter ce mode de culture et y associer d’autres cultures, je vous conseille de prendre en compte deux choses : l’accessibilité des récoltes et la vigueur des végétaux.

BON À SAVOIR

Tout ce qui peut pousser en pot est tout à fait compatible en suspension. De nombreuses variétés légumières sont proposées en mini-plants, avec des sujets qui n’atteindront pas des tailles importantes.

Les suspensions en fibre de coco assurent une humidité prolongée, car le plus gros défaut de ce mode de culture est le besoin en eau : une réserve en eau souvent trop faible et une évaporation trop rapide.

DANS LES ARBRES

Le persil se développe correctement, mi-ombre, mi-soleil. Il sera facile de l’entretenir à cette hauteur.

La ciboulette, elle aussi, se sent bien en « basse altitude ».

Basilic, bégonia, des compositions que j’aime réaliser, un compagnonnage qui fonctionne très bien.

OPTIMISER LA PLACE AU POTAGER

Vous avez un petit jardin ou rêvez de toujours plus d’espace dans votre potager ?

Sébastien Chazal a testé pour vous plusieurs méthodes pour augmenter les récoltes sur de petites surfaces :

– Plantez partout : le grillage de séparation peut accueillir des concombres, les arbres des suspensions d’aromatiques, la terrasse un potager surélevé…

– Prenez de la hauteur : bambous, perches en bois, grillages ou matériel de récupération peuvent servir de supports pour des légumes grimpants.

– Densifiez les cultures : plantations en quinconce, associations de plantes en 3D…

Tirez parti du moindre centimètre carré !

Sébastien Chazal, jardinier amateur cherchant à cultiver de quoi nourrir sa famille toute l’année, transmet son expérience et sa passion sur sa chaîne YouTube « Le jardin potager de Seb ».

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