











Laurent Renault













































































































































Laurent Renault
Sectionner un fragment végétal doit s’effectuer avec un outil très tranchant, afin que la blessure soit la plus nette possible, ce qui facilitera le processus de cicatrisation et évitera les nécroses et les pourrissements des tissus blessés. Un sécateur désinfecté très régulièrement (voire systématiquement) entre chaque prélèvement limitera les transmissions de maladies. Une lame de cutter est encore plus efficace pour les tiges très tendres qui risqueraient d’être écrasées par les lames du sécateur. Une cloche réalisée à l’aide d’un fond de bouteille ou un plastique retenu par de petits bâtons permettra de former une atmosphère humide nécessaire pour les boutures qui ont encore des feuilles et qui sont très sensibles au dessèchement. Contrôlez régulièrement qu’il n’y ait pas trop d’humidité dans cette mini-serre, car cela provoquerait la prolifération des pourritures.
Prélevez des tronçons de tiges possédant des feuilles sur au moins 2 nœuds. En fonction de la plante, ces boutures peuvent parfois faire entre 10 et 20 cm de longueur. La température doit ne pas dépasser 16 °C pour ce type de boutures, très sensibles. Le printemps (entre avril et mai) est idéal pour cette méthode. Les tronçons prélevés ne doivent pas comporter de fleurs (retirezles si besoin). Ne conservez qu’une paire de feuilles au sommet des boutures. Si les feuilles sont grandes, n’hésitez pas à les réduire de moitié pour limiter la perte d’eau. Plantez les boutures dans le substrat humidifié, au sein de prétrous creusés à l’aide d’un petit bâton. Tassez légèrement le substrat autour des boutures pour le faire adhérer aux tiges. Une atmosphère humide doit être maintenue autour de la bouture, à l’aide d’une bouteille ou d’un voile en plastique. Aérez régulièrement pour renouveler l’atmosphère ou pour éviter le développement de champignons.
Prélevez des tronçons de 7 à 10 cm de long sur des rameaux présentant le début de la transformation en bois (couleur brune) et comportant 2 à 3 nœuds. Supprimez les feuilles inférieures. Plantez dans le pré-trou réalisé à l’aide d’un stylo ou d’une brindille. Le substrat de bouturage doit être humide, mais pas détrempé. Recouvrez d’un plastique pour créer une atmosphère saturée en eau qui limite le dessèchement des boutures. Placez vos poquets à l’ombre. Vérifiez régulièrement que des moisissures n’apparaissent pas, en découvrant pour renouveler l’atmosphère. Le délai d’apparition des racines est variable suivant les espèces, mais un développement des bourgeons situés aux nœuds que vous avez sélectionnés est un très bon signe.
Prélevez des tronçons de 10 cm, avec 3 nœuds. Placez ces boutures en bottes dans du sable, et à l’ombre, jusqu’au mois de février. En février-mars, sortez-les
et déposez-les individuellement dans des pots remplis d’un mélange terreux comportant au moins 20 % de sable et 20 % de compost. De jeunes pousses vont se développer à partir du mois d’avril. Vous pourrez installer vos jeunes plants racinés après 1 année supplémentaire de culture. Certains arbustes émettent des racines plus facilement à l’insertion des branches. On prélève donc le tronçon de tige avec un talon de 1 à 2 cm (portion de la branche d’origine). Ce type de bouturage s’effectue en août sur des rameaux se lignifiant.
Cette technique donne de bons résultats chez certaines plantes tropicales, comme un grand nombre de bégonias, ou des plantes de milieux très secs, comme les sédums. Sélectionnez une feuille vigoureuse, exempte de maladies, ou une portion de feuille. Repérez le haut et le bas de la feuille. Enfoncez légèrement cette partie basse de la bouture dans le substrat ou plaquez la bouture sur le substrat, en la maintenant à l’aide d’un petit cavalier. Arrosez légèrement et maintenez à l’étouffée pour les plantes tropicales uniquement. L’apparition de racines suivies de petits bourgeons se produit en 1 à 3 semaines. Repiquez délicatement en godet avec un substrat adapté à votre plante.
BOUTURES DE RACINES
Si vous arrachez une touffe de plante vivace à racines charnues, comme les acanthes, anémones du Japon ou hémérocalles, les racines sectionnées restées dans le sol vont se mettre naturellement à « néoformer » des bourgeons, et donc de nouvelles tiges. Prélevez en automne des portions de 3 à 5 cm de long de racines sur ces plantes ou sur des arbustes comme les lilas ou les corètes. Placez-les à l’horizontale ou verticalement dans un pot rempli du substrat de bouturage. Recouvrez puis arrosez légèrement (le substrat doit rester humide). Au printemps, l’apparition de jeunes pousses vous indiquera quelles sont les portions qui ont réussi à effectuer cette opération quasi magique.
BOUTURES DANS L’EAU
Saules, peupliers, dracénas, lierre, laurier-rose, bégonias émettent très facilement des racines sur des portions plus ou moins longues. Ces plantes ont la faculté de résister assez facilement aux excès d’eau, en ne pourrissant pas, mais aussi à l’absence temporaire d’oxygène au niveau des futures racines. Choisissez de jeunes pousses vigoureuses et saines, et placez-les dans l’eau, en veillant tout de même à ne pas immerger de feuilles, pour limiter fortement le risque d’apparition de moisissures. Une fois qu’elles ont produit des racines, repiquez délicatement vos boutures en pot, car ces racines « aquatiques » demeurent très cassantes. La température idéale se situe autour de 16 °C. Ce bouturage se pratique en toute saison, mais les résultats au printemps et en été sont excellents et permettent aux jeunes plantes de se fortifier avant une éventuelle baisse des températures ou de la luminosité en hiver.
10 plantes pour les plus patients
Agapanthe
Bambou doré
Chèvrefeuille arbustif d’hiver
Érables
Glycine
Hortensia
If
Parasol chinois
Pêche de vigne
Rosiers
10 plantes pour les plus pressés
Coleus
Myosotis
Nigelle de Damas
Pavot de Californie
Souci
Aubriète
Bugle rampante
Géraniums vivaces
Gueule-de-loup
Valériane rouge des jardins
10 plantes pour les plus gourmands
Ciboulette
Courgette
Figuier
Fraisier
Framboisier
Groseillier
Menthe poivrée
Noisetier
Pomme de terre (tubercule)
10 plantes pour les plus casaniers
Muscari (tubercule)
Orpin
Pittospore
Pourpier de Cooper/Ficoïde
Sauge arbustive
Bégonias
Faux philodendron
Plante à monnaie chinoise
Collier de perles
Pothos/Scindapsus
10 plantes pour les plus curieux
Agave d’Amérique
Belle-de-nuit
Capucines (tubercule)
Faux nénuphar
Fuchsia du Cap
Hellébore oriental
Larmes de Job
Plante à papier de riz
Onagre bisannuelle
Suzanne aux yeux noirs
Légende des pictogrammes :
Type de plante
Exposition
Période de multiplication
Di iculté de multiplication
vivace • soleil/plein soleil • mars/avril • di iculté
Faites entrer le bleu du ciel dans votre jardin !
Cette plante vivace, originaire d’Afrique du Sud, profite pleinement du réchauffement climatique. Ses longues feuilles rubanées, désormais souvent persistantes, s’écartent pour laisser s’épanouir de juin à octobre des sphères imposantes mais gracieuses de fleurs, allant du blanc aux bleus les plus profonds, suivant les variétés.
MODE DE MULTIPLICATION : par semis ou division. Pour les plus patients, le semis des graines noires se fera de la fin de l’hiver à mars-avril, dans une terrine remplie de terreau additionné de sable pour moitié, placée dans un endroit lumineux à l’abri du froid.
Cette méthode permet d’obtenir des plants florifères au bout de 4 ou 5 ans ! La division d’éclats d’une souche adulte, bien que plus compliquée, permet d’avoir de nombreux plants identiques qui fleuriront dès la deuxième année de culture.
Cultivées en pot, les agapanthes fleuriront davantage si les racines se trouvent quelque peu à l’étroit ; ne rempotez donc pas trop souvent. La floraison est soutenue par un apport régulier de fertilisant riche en phosphore et en potassium. Le suivi des arrosages est indispensable en été.
Plantes similaires ou à associer : parmi les belles Africaines, tentez les nérines, ou chez les Américaines, les innombrables hémérocalles qui fleurissent très abondamment durant tout l’été.
graminée géante • mi-ombre/soleil • avril/mai ou septembre/octobre • di iculté
Voici un bambou atteignant plusieurs mètres de haut. Il faudra savoir le maîtriser si l’on veut éviter son expansion sans limite ! Le feuillage est persistant et vert clair. Les tiges ne sont pas obligatoirement de couleur jaune, contrairement à ce que semble sous-entendre son nom. Regardez la base des tiges, où les entrenœuds s’empilent obliquement, pour être sûr d’identifier la plante.
MODE DE MULTIPLICATION : le prélèvement de fragments de rhizomes est la seule technique de multiplication envisageable, car les plants ne fleurissent et ne produisent de graines qu’exceptionnellement. Préférez le prélèvement d’un bloc de tiges groupées (chaume) munies de racines, plus rapide à s’installer.
Plantes similaires ou à associer : les grandes graminées de type miscanthus (Miscanthus giganteus) permettent de former des haies de 3 à 4 m de haut. Le feuillage est certes caduc en hiver, mais une taille des chaumes à 2 m de haut permet de réaliser une barrière visuelle efficace.
Les bambous nécessitent de l’eau dans leur jeunesse et surtout s’ils sont cultivés en conteneur. Un système d’arrosage au goutte-à-goutte sera très e icace et économe. La culture en butte permet de sectionner les rhizomes qui tenteraient de coloniser toute la périphérie de la tou e.
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Pour les patients comme les pressés, les curieux comme les casaniers, les gourmands et tous les passionnés, chacun y trouvera son bonheur !
L’auteur
Ingénieur en technique du paysage, spécialisé dans la connaissance et l’utilisation du végétal, Laurent Renault enseigne depuis 20 ans à l’École du Breuil. Il est l’auteur de nombreux ouvrages aux Éditions Rustica.
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