Le B.A.-BA
sécurité en mer de la
prévention
alerte intervention
AGIR EN CAS D’IMPRÉVU OU DE PROBLÈME
La météo se dégrade
Le moteur s’arrête
Le voilier démâte
Le bateau s’échoue
Une voie d’eau se déclare
Quelqu’un se blesse ou est malade à bord
Une personne tombe à l’eau
Il faut abandonner le bateau
Le feu se déclare à bord
Relayer un message de détresse ou signaler
AGIR EN CAS D’IMPRÉVU OU DE PROBLÈME
La météo se dégrade
Si les prévisions météorologiques à la journée sont relativement anticipables en Atlantique et en Manche (un peu moins en Méditerranée), elles peuvent néanmoins parfois surprendre les plaisanciers pendant la navigation.
L’observation régulière du ciel et de l’état de la mer permet d’évaluer une dégradation temporaire (cela s’appelle « un grain ») ou de plus longue durée (front chaud ou froid).
En navigation côtière, des phénomènes de brise de mer liés au réchauffement de la côte en été peuvent également générer une forte augmentation du vent, et donc un état de la mer rendant les navigations moins agréables.
Dans tous les cas, les bulletins météo marine, et en particulier ceux diffusés à la VHF (canal 63 ou 64 et 79 ou 80) par les CROSS, permettent souvent d’anticiper les dégradations.
Néanmoins, il peut arriver en navigation côtière d’être surpris par un phénomène météorologique imprévu ou, en navigation hauturière, d’être d’être trop loin d’un port pour pouvoir se mettre à l’abri.
En navigation côtière, si la dégradation est importante et rapide, il faut essayer de rejoindre le port ou l’abri le plus proche
et attendre que les conditions se calment ou soit de nouveau « navigables ». Il faut éviter de chercher à rejoindre « à tout prix » le port d’attache du bateau s’il est trop loin.
En navigation hauturière, il est souvent impossible de pouvoir rejoindre un abri, et il vaut mieux se préparer à subir le gros temps en mer.
◾ Arrimer et ranger tout ce qui peut l’être : à l’extérieur, et surtout à l’intérieur du bateau (certains objets, même lourds, peuvent être projetés contre les passagers et les blesser).
◾ Préparer les voiles adaptées au gros temps (tourmentin, voile suédoise).
◾ Vérifier le fonctionnement des lampestorches et des frontales.
◾ Mettre des vêtements adaptés et rendre accessible le sac de survie (grab bag).
◾ Manger et préparer des repas froids et des boissons chaudes dans des thermos car il sera impossible de faire la cuisine pendant le passage du gros temps.
◾ Dormir le plus possible avant l’arrivée du gros temps.
◾ Fermer les aérateurs, vérifier la fermeture et le verrouillage des hublots et des panneaux de pont.
◾ Préparer sa navigation et diverses options de route.
QUELLE STRATÉGIE DE ROUTE
ADOPTER DANS LE GROS TEMPS ?
La cape courante
Il s’agit de s’assurer à la voile et/ou au moteur une trajectoire à 20°-30° du vent pour passer les vagues dans les meilleures conditions. Les membres d’équipage sur le pont doivent impérativement avoir leur gilet de sauvetage et leur harnais amarré sur un point fixe central du bateau. Si le bateau est équipé, on peut aussi positionner une ancre flottante pour attendre le passage du gros temps.
La fuite
Cela consiste au contraire à « fuir » le mauvais temps et à naviguer dans le sens du vent et des vagues. Cette solution est souvent plus confortable mais elle peut comporter des risques.
Elle ne doit pas être envisagée si la côte ou une zone de danger sont proches.
Il faut impérativement éviter les « départs au surf » du bateau car il y a d’importants risques de chavirage : pour cela, il faut mettre un « traînard » sur l’arrière, qui freine le bateau et lui évite de partir trop vite dans la vague.
À SAVOIR
Un « traînard » est un dispositif qui sert à freiner l’avancement rapide du bateau sans bloquer celui-ci. Cela peut-être une longue amarre frappée en U de part et d’autre de l’arrière du bateau, ou une petite ancre flottante par exemple.
Le moteur s’arrête
EN BATEAU À MOTEUR
Sans erre, le bateau va se mettre en travers du vent et des vagues, ce qui va être très inconfortable, voire dangereux. Il faut également estimer à quelle distance le bateau se trouve de la côte.
↘ Ce qu’il faut faire
◾ Empêcher le bateau de dériver et le remettre dans une position face au vent et aux vagues : pour cela, vous pouvez mouiller l’ancre si les conditions le permettent ou positionner une ancre flottante.
◾ Alerter le CROSS avec une procédure d’urgence PAN-PAN afin que celui-ci organise votre remorquage jusqu’à un abri sûr.
EN VOILIER
↘ Ce qu’il faut faire
◾ De jour, vous pouvez naviguer à la voile jusqu’à l’entrée du port de destination ou de déroutement, et demander aux agents de port de venir vous remorquer jusqu’à votre place.
◾ De nuit ou si le vent vient à tomber complètement, il faudra lancer un message PAN-PAN afin que le CROSS organise un remorquage vers un port adapté à votre bateau. En attendant l’intervention, surveillez votre dérive et, si la profondeur et les conditions le permettent, mouillez l’ancre afin que le bateau se positionne
correctement face au vent et aux vagues. Si la mer est trop formée, la mise en place d’une ancre flottante est recommandée.
↘ Ce qu’il ne faut pas faire Tenter d’intervenir sur le moteur. Vous risqueriez de vous mettre en situation dangereuse, ou encore de perdre votre principale source d’énergie.
À SAVOIR
Une ancre flottante est un dispositif utilisé pour maintenir un navire dans une position face au vent et/ou ralentir sa dérive. Contrairement à une ancre traditionnelle, qui s’enfonce dans le fond marin, une ancre flottante reste en surface ou à faible profondeur. C’est aussi une alternative au mouillage traditionnel pour éviter d’abîmer les fonds marins .
Le voilier démâte
Le démâtage d’un voilier est une situation d’urgence sérieuse. Mais avec des mesures appropriées, il est possible de minimiser les dommages et de gérer la situation.
Les risques majeurs d’un démâtage sont les suivants.
◾ Blessures pour les équipiers : les éléments du gréement qui chutent sur pont
sont relativement lourds et peuvent blesser les équipiers présents sur le pont ou dans le cockpit.
◾ En chutant, le gréement peut partiellement tomber dans l’eau, puis couler en entraînant le bateau dans une gîte qui peut se révéler dangereuse.
◾ En tombant dans l’eau, le gréement peut également entraîner des équipiers à la mer.
Ce guide illustré synthétise de façon très pratique les règles et les principes de sécurité à maîtriser pour profiter à fond des sorties en mer, sans qu’un pépin qu’on aurait pu éviter ne vienne tout gâcher !
On y aborde l’organisation des secours à contacter, la prévention des risques, les méthodes pour alerter en cas de problème, ainsi que les procédures à mettre en place en fonction des accidents auxquels on peut être confronté.
Éric Bretagne est un spécialiste de la pédagogie des activités nautiques. Skipper et moniteur professionnel en navigation à la voile et au moteur, il est également formateur de moniteurs de permis bateau et de voile. Il est l’auteur chez Vagnon de plusieurs ouvrages et il participe notamment à la rédaction des livres de code pour la préparation des permis mer et eaux intérieures.