Signes du
Auteur : La Diffusion catéchistique-Lyon Père Dominique Banet, diocèse de Besançon Sœur Christiane Chavanis, diocèse de Belfort-Montbéliard Geneviève Lamy, diocèse de Nancy-Toul Isabelle Morel, diocèse de Besançon Maryvonne Persico, diocèse de Grenoble-Vienne Chantal Rouxbedat, diocèse de Besançon Les auteurs remercient : Père Jean Bouhelier, diocèse de Belfort-Montbéliard Sophie Gall, diocèse de Nancy-Toul Père Louis Groslambert, diocèse de Belfort-Montbéliard Père David Ribiollet, diocèse de Grenoble-Vienne Les catéchistes et les enfants qui ont expérimenté cet itinéraire.
Nihil obstat, Père Daniel Boichot, 28 janvier 2011 Imprimatur à usage catéchétique, Monseigneur Jean-Louis Papin, évêque de Nancy et de Toul, le 30 janvier 2011 Conception graphique : Florence Vandermarlière Maquette : Séverine Roze Montage DVD : Albéric Saint-Martin ISBN : 978-2-7105-0504-4 MDS : 538 082 www.editionsfleurus.com www.alarencontreduseigneur.fr © Mame-Tardy, Paris, 2011, pour l’ensemble de l’ouvrage Toute reproduction interdite. Tous droits réservés pour tous pays. © Textes liturgiques : AELF, Paris Avec ce document vous soutenez la responsabilité de catéchèse dans l’Église, et vous contribuez à une solidarité financière entre les diocèses de France. Les évêques de la Commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat (CECC).
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La diffusion catechistique - Lyon
Signes du
8-11 ans
Légende des pictogrammes Livre Parle Seigneur, ta Parole est un Trésor
Visée
Livre Seigneur, apprends-nous à prier
Enjeu
DVD Chemin vers le pardon
étape Point d’attention
Jalon personnel Chemin vers le pardon
Passerelle
Site Internet à la rencontre du Seigneur
Prière
Vidéo
Chant
Accompagnateur
Durée
Cette nouvelle orientation invite à passer d’une catéchèse destinée aux enfants à une catéchèse proposée à tous, enfants et adultes, à tous les âges de la vie ; d’un parcours linéaire et progressif à une organisation par modules souple et adaptée au mode de vie et au rapport au temps de nos contemporains ; d’une catéchèse qui repose sur quelques personnes à une catéchèse qui prend appui sur une communauté missionnaire, à une catéchèse prenant acte de la difficulté d’appartenir à une vie communautaire et proposant à tous un « bain ecclésial ». Le défi aujourd’hui, dans une société globalement déchristianisée, est de « mettre quelqu’un non seulement en contact, mais en communion, en intimité avec le Christ1 ». Pour répondre à cette nouvelle situation, les évêques font le choix de la pédagogie d’initiation.
La pédagogie d’initiation implique une démarche particulière qui vise à rendre « effectif, chez une personne, l’accueil de Dieu qui attire à lui2 ». Elle signifie d’abord que c’est le Christ qui initie. Elle repose sur sept principes3 et requiert : – La liberté des personnes : liberté d’entreprendre une démarche ; liberté d’exprimer sa pensée, sa foi, ses doutes, ses questions. – Un cheminement par la mise en place d’étapes qui donnent le goût d’aller plus loin et proposent un chemin de maturation. – Un enracinement profond dans l’Écriture : laisser la Parole de Dieu faire son travail et favoriser tout ce qui peut rendre possible l’action de l’Esprit Saint au cœur de chacun. – La médiation d’une tradition vivante : les témoins d’hier et d’aujourd’hui, le témoignage des communautés chrétiennes à travers les âges introduisent les personnes dans l’expérience d’une foi qui les précède toujours.
1. Jean-Paul II, exhortation apostolique Catechesi tradendae, octobre 1979, n° 5. 2. Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, Bayard-Cerf-Fleurus-Mame, 2006, p. 27, abrégé TNO dans les notes suivantes. 3. TNO, pp. 46-60.
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Introduction
Le Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, voté le 7 novembre 2005 par les évêques de France réunis en assemblée plénière à Lourdes, prend acte des profondes mutations de la société et propose une nouvelle orientation pour la catéchèse. Les évêques rappellent dans ce document les fondements de la catéchèse que sont : le mystère pascal, les communautés missionnaires et la pédagogie d’initiation.
Pour les accompagnateurs
Christian Salenson8 propose quatre attitudes possibles dans l’accompagnement : faire mémoire, écouter, ouvrir les Écritures et lire les rites.
Faire mémoire Accompagner un enfant, c’est lui donner la parole pour qu’il puisse relire sa propre histoire, les événements heureux ou malheureux qui jalonnent sa vie, avec ses propres mots. L’accompagnateur aidera à reconnaître et à accueillir l’Esprit Saint déjà à l’œuvre dans la vie de l’enfant.
Écouter Accompagner, c’est écouter la vie dans l’Esprit Saint afin d’en reconnaître les fruits : – l’écoute de la grâce, c’est-à-dire de tout don reçu dans une vie. L’accompagnateur sera attentif à ce que l’enfant reçoit, et à la manière dont il le reçoit ; – l’écoute essentielle du mystère pascal présent dans toute existence. Toute personne fait l’expérience de ce passage de la mort à la vie. L’accompagnateur guette les changements qui peuvent être lieux de conversion lorsqu’ils se traduisent par un bouleversement intérieur. Et selon saint Paul ceux qui écoutent la vie dans l’Esprit découvrent « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5,22).
Ouvrir les Écritures Accompagner c’est ouvrir les Écritures. C’est conduire aux textes bibliques en favorisant tout ce qui peut rendre possible le travail de l’Esprit Saint au cœur de chacun. C’est aussi donner des éléments de compréhension sans pour autant prétendre livrer ni surtout posséder Celui qui se communique par l’Écriture. Sitôt la Bible ouverte, l’accompagnateur donne la parole à l’enfant. Il l’accompagne sur le chemin qui va de l’Écriture à la vie et de la vie à l’Écriture. Il marche à côté de lui et fait route avec lui.
Lire les rites Accompagner c’est aussi ouvrir le trésor des rites et, en particulier, des rites sacramentels. Un rite est une action symbolique. Les gestes, les objets, les paroles ont chacun plusieurs significations. C’est pourquoi, pendant la célébration, on n’explique pas un rite, mais on le vit. Ensuite, l’accompagnateur donne la parole à ceux qui viennent de vivre le rite. Il écoute et devient ainsi le témoin d’une parole neuve de la part de ceux qui ont fait l’expérience de ce rite. Si nécessaire, il peut apporter des éléments pour la compréhension en s’appuyant sur les notes pastorales du rituel.
8. Christian SALENSON, « L’accompagnement des catéchumènes », SNCC, Vers de nouveaux visages d’Eglise, Université d’été, 2005.
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Accompagner des enfants « Aujourd’hui, il est nécessaire de dire à l’enfant qu’il n’est pas tout-puissant. Que face à des conflits parentaux, familiaux, il ne peut “réparer” tout seul, ou porter une faute à la place de quelqu’un d’autre. Par contre, il peut confier à Jésus dans la prière, même tout petit, ces maux qui le dépassent et qui ne doivent pas l’empêcher, lui, de vivre et de participer à l’œuvre de Dieu dans la création. L’aider à prendre de la distance, à ne pas se priver de vivre, de grandir, de sortir au nom d’un problème familial, montre combien le discernement moral est délicat, entre l’ouverture aux besoins de l’autre et la liberté nécessaire à l’enfant pour qu’il construise sa vie. Beaucoup d’enfants aujourd’hui “sacrifient” leurs amis, leur temps, pour un de leurs parents ; or donner de son temps n’est pas se priver de relations amicales ou de sorties. » CNPL-CNER, Célébrer la réconciliation avec des enfants, Chalet-Tardy, 1999, p. 65.
« Plus qu’un examen de conscience de l’homme, l’important c’est une prise de conscience de l’attente de Dieu sur nous. Le climat fondamental de la reconnaissance du péché − dans l’Évangile, mais aussi dès l’Ancien Testament −, c’est celui d’abord d’une reconnaissance de l’amour de Dieu. […] Il faudrait que nos examens de conscience soient toujours en fin de compte des examens de confiance, confiance en Dieu qui nous ouvre un avenir, quel que soit le point où nous en sommes. » CNPL-CNER, Célébrer la réconciliation avec des enfants, Chalet-Tardy, 1999, pp. 44-45.
L’examen de conscience « Je comprends très bien, dit Dieu, qu’on fasse son examen de conscience. C’est un excellent exercice. Il ne faut pas en abuser. C’est même recommandé. C’est très bien. Tout ce qui est recommandé est très bien. Et même ce n’est pas seulement recommandé. C’est prescrit. Par conséquent c’est très bien. Mais enfin vous êtes dans votre lit. Qu’est-ce que vous nommez votre examen de conscience, faire votre examen de conscience ? Si c’est penser à toutes les bêtises que vous avez faites dans la journée, si c’est vous rappeler toutes les bêtises que vous avez faites dans la journée Avec un sentiment de repentance et je ne dirai peut-être pas de contrition Mais enfin avec un sentiment de pénitence que vous m’offrez, eh bien, c’est bien. Votre pénitence je l’accepte. Vous êtes des braves gens, des bons garçons. Mais si c’est que vous voulez ressasser et ruminer la nuit toutes les ingratitudes du jour, Toutes les fièvres et toutes les amertumes du jour, Et si c’est que vous voulez tenir un registre parfait de vos péchés, De toutes vos bêtises et de toutes ces sottises, Non, laissez-moi tenir de moi-même le Livre du jugement. Vous y gagnerez peut-être encore. Et si c’est que vous voulez compter, calculer, supputer comme un notaire et comme un usurier et comme un publicain, C’est-à-dire comme un collecteur d’impôts, C’est-à-dire comme celui qui ramasse les impôts, Laissez-moi faire mon métier et ne faites pas Des métiers qui n’ont pas à être faits. Vos péchés sont-ils si précieux qu’il faille les cataloguer et les classer… Vous n’y pensez que trop à vos péchés. Vous feriez mieux d’y penser pour ne point les commettre. » Charles PÉGUY, Les Mystères des Saints innocents, Gallimard, 1929.
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Pour les accompagnateurs
L’examen de confiance
Pour les accompagnateurs
Le pardon « Le pardon n’est pas un tour de force de la volonté, un acte athlétique de la psychologie. Ce n’est pas un produit ; c’est un fruit qui a besoin de temps pour mûrir ; c’est un pèlerinage du cœur dont celui qui pardonne n’est pas capable tout seul ; et c’est un acte d’humilité que de le reconnaître. Le pardon se joue à deux mains, celle de Dieu et celle de l’homme : Dieu nous porte sur les ailes de sa grâce mais nous avons un élan à fournir et maintenir. Le pardon donné n’est pas que notre prestation à nous, il est bien don et grâce de quelqu’un qui nous rencontre et qui nous habite, si nous y consentons. La prière y a sa place afin que la miséricorde divine s’écoule en nous. »
Maïti Girtanner, La Croix, 12 septembre 1998.
L’aveu « La confession des péchés (l’aveu), même d’un point de vue simplement humain, nous libère et facilite notre réconciliation avec les autres. Par l’aveu, l’homme regarde en face les péchés dont il s’est rendu coupable ; il en assume la responsabilité et par là, il s’ouvre de nouveau à Dieu et à la communion de l’Église afin de rendre possible un nouvel avenir. » Catéchisme de l’Église catholique, n° 1455.
« L’aveu au prêtre de péchés personnels quelque peu caractérisés n’est jamais une obligation dans la mesure où il s’agit de péchés “véniels” ; mais il peut être un besoin et un droit pour l’enfant. » CNPL-CNER, Célébrer la réconciliation avec des enfants, Chalet-Tardy, 1999, p. 42.
Voir aussi Seigneur, apprends-nous à prier pp. 30, 47, 63, 76, 81, 101, 150, 155, 184, 190 et 193.
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Étape 1. Regarder Autour de nous, dans le monde et en nous, tout n’est pas toujours bon. Devant les situations difficiles, nous « crions ensemble vers Dieu », pressentant qu’en les regardant avec son aide, il nous donnera de les traverser.
Étape 2. Appelés à la confiance Dieu connaît chacun. Il nous aime tels que nous sommes. Il nous veut partenaires de son Alliance. Inlassablement, Il nous appelle à consentir à la relation de confiance qu’Il nous propose et à ouvrir notre cœur aux merveilles de son amour.
Étape 3. Choisir Nous percevons que nous avons la possibilité d’accepter, de négliger, voire de refuser la relation de confiance que Dieu offre à tous. Cela engage notre responsabilité personnelle et collective. Confrontés à nos résistances, aux repères que nous trouvons dans la loi et aux appels des Béatitudes, nous avons à rechercher une attitude juste. Nous sommes invités à choisir.
Étape 4. Discerner Nous avons à reconnaître ce qui, en nous, est péché, infidélité : rupture d’Alliance dans la foi. En péchant nous ne répondons pas à l’amour que Dieu nous offre. Pour changer notre vie, pour vaincre les obstacles à la vraie rencontre avec Dieu et avec les autres, le sacrement du pardon et de la réconciliation nous est offert en Église. Pour le recevoir, nous nous y préparons.
Étape 5. Célébrer le sacrement Nous tournant en Église vers Dieu, nous découvrons que la célébration nous (me) tourne vers l’avenir, car la façon dont Dieu nous (me) voit est déjà une résurrection. Après avoir confessé l’amour de Dieu en même temps que notre péché, nous accueillons son pardon pour en être témoins auprès de tous.
Étape 6. Conduits à une vie nouvelle Ayant accueilli le pardon de Dieu, nous expérimentons la joie d’être proches du Seigneur. Nous prenons conscience que la célébration sacramentelle a ouvert tout notre être à une vie nouvelle. Cette action re-créatrice de Dieu continue de nous transformer peu à peu chaque jour. Nous sommes invités à aller en témoigner autour de nous, en étant des signes vivants de pardon et de réconciliation.
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ITINÉRAIRE
Depuis notre baptême, Dieu le Père nous appelle inlassablement à poursuivre une relation de confiance avec Lui, par son Fils dans l’Esprit. Nous avons à en devenir de plus en plus conscients et responsables. L’Église nous offre le sacrement du pardon et de la réconciliation pour nous permettre de traverser ce qui, dans nos vies, fait obstacle à une vraie rencontre avec le Seigneur et ainsi nous tourner vers l’avenir.
ITINÉRAIRE
Pour répondre au souhait des évêques, ce document présente un itinéraire qui conduit à recevoir le sacrement du pardon et de la réconciliation, et à en vivre. Il tient compte de la grâce du baptême reçu et s’adresse à des enfants : • déjà baptisés ; • ayant vécu quelque temps en équipe de catéchèse et en contact avec une communauté d’Église ; • cheminant pour la première fois vers ce sacrement.
Cet itinéraire est constitué de six étapes dont certaines incluent des « temps liturgiques ». Ces étapes s’appuient sur la dynamique du rituel du pardon et de la réconciliation. Elles balisent le chemin, soutiennent les enfants dans leur cheminement et contribuent à la maturation de leur foi.
• La première étape invite à regarder ce qui se passe en nous, autour de nous, chez les autres, dans le monde. Il s’agit d’un temps en équipe incluant un temps de prière. • La deuxième étape invite à prendre conscience de nos résistances à entrer dans une relation de confiance avec Dieu. Elle comporte une célébration de la Parole suivie d’un temps en équipe incluant un temps de prière. • La troisième étape nous met devant notre propre responsabilité de choisir de vivre ou non la relation d’amour que Dieu nous offre. Il s’agit d’un temps en équipe. • La quatrième étape conduit à discerner ce qui relève du péché ainsi que les chemins qui s’ouvrent à nous. Il s’agit d’un temps en équipe incluant un temps de prière au cours duquel a lieu l’examen de conscience. • La cinquième étape propose la célébration du sacrement du pardon et de la réconciliation. Elle est vécue en communauté chrétienne, pas seulement entre enfants. • La sixième étape est proposée à tous ceux qui ont vécu ce sacrement : elle « permet de découvrir la signification des gestes et des paroles de la liturgie, aidant ainsi les fidèles à passer des signes au mystère et à enraciner en lui leur existence tout entière1 ». Il s’agit d’une catéchèse mystagogique vécue en communauté et/ou en équipe. L’itinéraire rend possible une expérience ecclésiale, à la fois personnelle et communautaire. Il demande du temps pour accueillir le don de Dieu : une durée qui laisse du temps et de l’espace à l’action de Dieu. L’élaboration de cet itinéraire s’appuie sur : • le document du Service national de la catéchèse et du catéchuménat Des itinéraires de type catéchuménal vers les sacrements2 ; • le rituel Célébrer la pénitence et la réconciliation3 ; • le document Célébrer la réconciliation avec des enfants4. Il est complémentaire des modules pour les 8-11 ans de la collection « Seigneur, tu nous appelles ». 1. Jean-Paul II, lettre apostolique Mane nobiscum Domine, 7 octobre 2004, n° 17. 2. SNCC, Des itinéraires de type catéchuménal vers les sacrements, Bayard, 2007. 3. Célébrer la pénitence et la réconciliation, Rituel, Chalet-Tardy, 1978. 4. CNPL-CNER, Célébrer la réconciliation avec des enfants, Chalet-Tardy, 1999.
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Les autres étapes peuvent se vivre en grand groupe, ou en petits groupes en fonction des réalités paroissiales. Celles-ci peuvent être programmées tous les quinze jours ou toutes les semaines. La durée est d’une heure environ mais pourra être modulée en fonction des habitudes et des nécessités. Il n’est pas souhaitable que trois étapes soient vécues au cours d’un même temps fort, afin de permettre aux enfants de vivre les passages prévus. C’est le temps nécessaire pour que Dieu agisse dans le cœur des enfants et les transforme par sa Parole qui va guider le choix de l’organisation. Cet itinéraire pourra être précédé et/ou suivi d’un module de catéchèse de la collection « Seigneur, tu nous appelles ». La proposition catéchétique Chemin vers l’eucharistie peut également s’articuler avec cet itinéraire. Voici trois propositions, à titre d’exemple :
1/ La préparation au sacrement du pardon est vécue l’année précédant celle de la préparation à la première des communions. 2/ Chemin vers le pardon est vécu entre la Toussaint et Noël suivi de Chemin vers l’eucharistie de janvier à juin. 3/ Si les enfants ont déjà vécu une célébration du pardon et qu’ils se préparent à la première des communions, on pourra leur proposer de vivre une « journée du pardon » (voir p. 40).
Regarder
Appelés à la confiance
Choisir
Discerner
Célébrer le sacrement
Conduits à une vie nouvelle
Retrouver sur le site Internet À la rencontre du Seigneur trois calendriers de mise en œuvre correspondants aux trois propositions ci-dessus.
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3
4
5
6
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ITINÉRAIRE
Cet itinéraire propose six étapes qui s’enchaînent logiquement. La célébration de la Parole à l’étape 2 et la célébration sacramentelle à l’étape 5 se vivent soit en rassemblant tous les groupes de catéchèse concernés de la paroisse, soit avec la communauté chrétienne.
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Pour les accompagnateurs
Temps d’échange Pour échanger avec les enfants, l’accompagnateur choisit l’une des deux portes d’entrée suivantes et les laisse réagir spontanément à l’aide des questions. Il ne s’agit pas d’entrer directement dans la notion de péché, mais de se demander comment chacun se sentirait concerné dans ces situations qui font forcément question.
1/ Le photo-langage • Sur une affiche représentant un mur, accrocher de façon espacée différentes images (coupures de magazines ou de journaux) montrant des situations difficiles. Elles laissent entendre que tout ne va pas bien pour moi, pour les autres, pour le monde. Elles permettent d’exprimer autant le mal subi que le mal commis. • L’accompagnateur demande à chaque enfant de repérer deux photos : – une qui représente une situation qu’il a vécue ; – une autre qui représente une situation plus lointaine, ne le concernant pas a priori. L’accompagnateur propose ensuite à chacun de désigner les deux photos qu’il a choisies et de partager à partir de l’une d’elles : – De quelle situation s’agit-il ? – Quels détails attirent l’attention (attitudes, regards, gestes, vêtements, éléments extérieurs aux personnes) ? – Qu’est-ce que les personnes peuvent ressentir ? • Chacun s’exprime librement à partir de ce qui le touche. Le débat s’engage ensuite pour permettre de repérer où se situent nos responsabilités, personnelles et collectives, et que tout n’est pas noir ou blanc. • Garder quelques mots ou expressions de l’échange en les écrivant sur l’affiche entre les photos.
2/ Les mimes Carnet de route, p. 3 • Répartir les enfants en petits groupes. Chaque groupe choisit une situation à mimer et prépare une saynète en quelques minutes : – Dans la cour de récréation, les garçons forment les équipes pour faire une partie de foot. Mais Isidore n’est pris dans aucune équipe. Il dit qu’il veut jouer. Mais un des garçons affirme qu’il n’est pas de leur quartier et n’a pas à jouer avec eux !
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ÉTAPE 1
Autour de nous, dans le monde et en nous, tout n’est pas toujours bon. Devant les situations difficiles, nous « crions ensemble vers Dieu », pressentant qu’en les regardant avec son aide, il nous donnera de les traverser.
REGARDER
Étape 1
Étape 4
Nous avons à reconnaître ce qui, en nous, est péché, infidélité : rupture d’Alliance dans la foi. En péchant nous ne répondons pas à l’amour que Dieu nous offre. Pour changer notre vie, pour vaincre les obstacles à la vraie rencontre avec Dieu et avec les autres, le sacrement du pardon et de la réconciliation nous est offert en Église. Pour le recevoir, il faut s’y préparer.
ÉTAPE 4
DISCERNER
L’accompagnateur dit : Nous avons découvert que Dieu nous laisse libre d’accepter ou de refuser son Alliance. Avec les Béatitudes, Jésus nous dit comment vivre, selon Lui. (Il invite les enfants à dire en quelques mots ce qu’ils ont découvert au cours du jeu de l’étape précédente.) L’accompagnateur poursuit : Si nous acceptons cette alliance, il nous faut maintenant examiner notre vie pour voir ce que nous pourrions changer.
Le conte de la corde L’accompagnateur raconte le conte de la corde (voir Carnet de route, p. 15). • Puis il invite les enfants à réagir : – Que se passe-t-il dans cette histoire ? – Qu’est-ce qui vous étonne ? – Qu’est-ce que le sage veut faire comprendre aux enfants ? Il est possible aussi de rejouer l’histoire avec une corde. • L’accompagnateur leur propose alors de faire sur leur carnet de route à la page 16 la liste des personnes avec lesquelles ils sont en relation (copains, famille, Jésus, etc.). • Puis il invite chacun à réfléchir : À quels moments de ma vie ai-je malmené, oublié ou négligé ces relations-là ? Comment ou quand est-ce que je me suis aperçu que j’étais en train de salir, d’abîmer la confiance ou l’amitié avec une personne, avec Jésus ? Qu’est-ce qui me rend malheureux ?
Écoute de la Parole de Dieu L’accompagnateur dit : Maintenant nous allons écouter la Parole de Dieu, qui vient éclairer notre route et nous dire comment rester en relation avec Dieu, rester fidèle à son alliance. • Il présente le texte : L’apôtre Paul écrit aux chrétiens de la ville d’Éphèse pour les encourager à vivre leur baptême, vivre à la manière de Jésus Christ, en écoutant l’Esprit de Jésus – l’Esprit Saint – en leur cœur pour les délivrer du mal. (Voir fiche biblique n° 4, annexes, p. 47) Lire l’épître aux Éphésiens 4,30-32 ; 5,1-2,8-10 (voir Seigneur, apprends-nous à prier, p. 47). Ainsi que les versets 8-10 : « Maintenant vous êtes lumière. Et le fruit de la lumière s’appelle : bonté, justice, vérité. Discernez ce qui plaît au Seigneur. »
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L’accompagnateur invite les enfants à réagir : – Quelles sont les paroles qui vous ont marqués ? – Quels sont les comportements ou les attitudes évoqués par saint Paul ? – Dans quelles circonstances peuvent-ils nous amener à abîmer notre relation avec les autres ou avec Dieu ? • L’accompagnateur note au tableau les exemples proposés au cours de l’échange.
Temps de prière
L’accompagnateur invite chacun à relire ce qu’il a écrit dans son carnet de route depuis la première étape (une situation difficile, l’attitude du bon berger, une Béatitude). Puis il propose à chacun de faire son « examen de conscience », de prendre le temps de regarder ce qu’il vit : Quand est-ce que je me suis aperçu que j’abîmais, oubliais ou négligeais les autres, moi-même ou Dieu ? Comment cela s’est-il passé (quels actes, quelles paroles, quelles pensées ou quelles attitudes) ? Quelle est ma part de responsabilité ? Qu'est-ce qui me rend malheureux ? Écrire cela sur le carnet de route à la page 16, ou sur un papier libre si on le préfère. Un fond musical doux permet de maintenir un climat d’intériorité.
Reprendre le chant et conclure la prière avec le signe de croix. • À la fin de cette étape, remettre aux enfants une invitation personnalisée pour la célébration du sacrement qui suivra. Ne pas oublier de leur dire d’apporter leur carnet de route.
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ÉTAPE 4
Jalon personnel
DISCERNER
• L’accompagnateur propose aux enfants de se déplacer dans le coin prière, avec leur carnet de route et un stylo, et de prendre leur temps pour que chacun puisse regarder ce qu’il vit (c’est ce que l’on appelle l’examen de conscience). Le jalon personnel est intégré au temps de prière. • Allumer une bougie devant la Bible, la croix et une belle corde avec un nœud. • Faire le signe de la croix. • L’accompagnateur dit : Prions l’Esprit Saint pour qu’il vienne éclairer nos cœurs et nous ouvrir aux autres, à Dieu. Prendre quelques strophes du Veni Creator (voir Seigneur, apprends-nous à prier, p. 193) avec un refrain chanté (par exemple : Viens Esprit de sainteté, viens Esprit de lumière, viens Esprit de Dieu, viens nous embraser, K231).
Annexes
Annexes Lecture de la première lettre de saint Jean 3,14-20 ; 4,20-21 (lire ce texte dans le lectionnaire ou le glisser dans Parle Seigneur, ta Parole est un Trésor, aux pp. 456-457)
3 14 Parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie. Celui qui n’aime pas reste dans la mort. 15 Tout homme qui a de la haine contre son frère est un meurtrier, et vous savez qu’un meurtrier n’a jamais la vie éternelle demeurant en lui. 16 Voici à quoi nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. 17 Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? 18 Mes enfants, nous devons aimer, non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. 19 En agissant ainsi, nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous aurons le cœur en paix ; 20 notre cœur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. […] 4 20 Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. 21 Et voici le commandement que nous avons reçu de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère.
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L’image du berger : Jésus est le vrai berger. Dans une parabole, il y a un élément insolite qui pique la curiosité, pour préparer une révélation. Ici, quel est cet élément curieux qui nous révèle l’immense amour de Dieu pour chacun de nous ? Pour une seule de ses brebis, il laisse les quatre-vingt-dixneuf autres pour aller rechercher celle qui est seule, qui est perdue, qui s’est égarée.
Regardons la brebis : dans cette parabole on ne sait pas pourquoi la brebis s’est égarée. S’est-elle perdue volontairement ou non ? A-t-elle voulu quitter le troupeau et vivre sa vie, ne plus dépendre des autres ?
3. Quelques clés de lecture
v. 3 : Jésus met ses auditeurs en situation : « lequel de vous ? ». Ils sont les bergers. Que devient alors un berger qui a perdu une bête de son troupeau ? Que ressent-il, que fait-il ? v. 5 : La brebis est retrouvée. Qu’éprouve le berger, que fait-il ? v. 6 : Avec qui le berger partage-t-il sa joie ? Quelles sont ses paroles ?
2. Au fil du texte
Au début du chapitre 15, Jésus est approché par tous les publicains et les pécheurs. Il mange avec eux ! Cela suscite les récriminations des pharisiens et des scribes. Jésus raconte à ces derniers trois paraboles : la parabole de la brebis perdue et retrouvée, la parabole de la pièce perdue et la parabole du père aux deux fils.
1. Le contexte
La parabole de la brebis perdue et retrouvée (Lc15, 3-7)
Fiche biblique n° 2
Prendre un temps personnel pour répondre aux questions ci-dessous : – Si je suis la brebis perdue qu’est ce que je découvre de l’amour de Dieu ? – Qu’est-ce que ce texte me révèle de l’amour que Dieu a pour moi ? Un partage peut suivre, où chacun pourra dire ce qu’il souhaite dans un climat respectueux et bienveillant.
4. Appropriation personnelle
Le cœur de la parabole est l’invitation à la joie : serons-nous capables de partager la joie de Dieu pour le retour du pécheur ?
« Pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée » : cette recherche jusqu’au bout, Jésus l’a vécue. Jusqu’où ? Qu’est-ce que cela nous révèle de l’amour de Dieu ? Est-ce que des parents n’en font pas autant pour un de leurs enfants ?
Relever les emplois des verbes « perdre » et « retrouver », et des mots « joyeux », « se réjouir » et « joie ». Pourquoi une telle joie quand on retrouve ce qui était perdu ?
Nous pouvons contempler des images du bon pasteur que nous connaissons.
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– Les Béatitudes ont leur source dans l’Ancien Testament et sont l’aboutissement de toute la Loi et les Prophètes. La figure des « pauvres de Yahvé » y est très présente. Relisez le Psaume 37, avec son refrain : « Les humbles posséderont la terre ». Quelle coloration apporte-t-il aux
Notez les mots ou expressions qui reviennent et structurent le texte.
– Pour être comprises, les Béatitudes visent un événement : lequel ? (cf. 4,17). Comment comprenez-vous l’expression « Le Royaume des cieux est à eux » (v. 3 ; 10), qui ouvre et ferme ces huit souhaits de bonheur ? Cela ne concerne pas seulement le futur, c’est maintenant que cela se passe.
– « Heureux », mais de quel bonheur ? Les Béatitudes présentent un bonheur paradoxal, qui semble aller à contre-courant de ce que les hommes recherchent. Quelles tensions ressentez-vous avec ce que vous vivez ?
– « Heureux » : dans les paroles des sages d’Israël, les béatitudes sont des félicitations pour ceux qui vivent selon Dieu : « Vous êtes sur la bonne voie ». En quoi les Béatitudes sont-elles des encouragements ? À qui en donnez-vous de semblables ?
2. Appropriation personnelle au fil du texte
Matthieu est un enseignant, il a regroupé les paroles de Jésus en cinq grands discours, en se référant constamment aux Écritures. Sa façon de s’exprimer est juive. Il parle du Royaume des Cieux plutôt que de Dieu, car les juifs ne prononcent pas le nom de Dieu. Dans les chapitres 5 à 9, Matthieu enseigne comment le Royaume de Dieu est arrivé : Dieu avec nous – Jésus le manifeste par ses paroles dans le Sermon sur la montagne et par ses actes dans les chapitres suivants (8-9). Regardez le cadre où a lieu cette scène biblique : – Qu’évoque la montagne dans la Bible ? Quelle continuité, par cette image, entre Ancien et Nouveau Testament ? – Comment Jésus est-il présenté (regardez les verbes) ? – Regardez l’auditoire : à qui va-t-il s’adresser ?
1. Le contexte
Les Béatitudes (Mt 5,1-12)
Fiche biblique n° 3
Seigneur, apprends-nous à prier : – Lexique, p. 178 (Règne de Dieu ou Royaume de Dieu). – Que ton Règne vienne, p. 40.
Pour aller plus loin :
La promesse de bonheur de Jésus devient un programme de vie. Est-ce utopique ou réalisable ? Pour quelques-uns ou pour tous ? En quoi dessine-t-il l’idéal du croyant ?
– Comparez avec les Béatitudes dans l’évangile selon saint Luc 6,20-26 : quelles ressemblances et quelles différences ? Si on considère que Luc est plus proche des paroles de Jésus, en quel sens Matthieu a-t-il réorienté le message des Béatitudes ?
– Les Béatitudes tracent le portrait de quelqu’un qui les a vécues intensément. Donnez des exemples dans l’Évangile. Qui les vit aujourd’hui ? Jésus semble dire à ses disciples : « Regardez, il y a ici des humbles, des doux, des affligés, des affamés de justice… Ils sont les mieux placés pour accueillir le Règne de Dieu ». Faites-vous les mêmes constats en regardant les gens autour de vous ?
Quelles différences voyez-vous entre les v. 11-12 et les précédents ? Quel message pour nous ?
Pourquoi ces attitudes suscitent-elles l’opposition et la persécution ?
– En quoi les quatre dernières visent-elles davantage des comportements ? Explicitez le contenu de chaque attitude, en particulier « miséricordieux » et « cœur pur ».
– En quoi les quatre premières Béatitudes sont-elles proches et chantent le bonheur de ceux qui s’ouvrent à Dieu ?
– De quelle pauvreté parle Jésus ici en cet évangile selon saint Matthieu ? S’il s’agit de pauvreté matérielle, ne serait-ce pas scandaleux ou dangereux d’affirmer cela ? Pourquoi ? Comment Jésus peut-il déclarer heureux ceux qui souffrent ? Ceux qui pleurent sont consolés : par qui (lire Is 61,2) ?
Béatitudes ? Quelle est cette terre promise aux humbles-doux, ce royaume promis aux pauvres ?
Annexes Annexes
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– « Vivez dans l’amour » : rapprochez cela d’autres textes du Nouveau Testament. En quoi la référence au Christ est-elle essentielle pour ne pas tomber dans le moralisme ?
– Quelles sont les attitudes à cultiver ? Lesquelles reviennent le plus souvent dans ces versets ? Pourquoi cette insistance sur la « bonté » (ou la générosité) ? Qu’est-ce que cela révèle de Dieu ou de Jésus ?
– Quand avons-nous reçu « la marque de l’Esprit Saint » ? Que peut signifier concrètement « attrister le Saint-Esprit » qui nous habite ?
– Paul montre à ses destinataires la nouveauté de vie des baptisés, résumée par l’antithèse : « dépouiller le vieil homme »/« revêtir l’homme nouveau ». Comment cela nous parle-t-il ?
– Que veut transmettre Paul ? Il va insister sur la gratuité de l’Amour de Dieu qui donne à tous part à sa vie en Jésus-Christ, mort et ressuscité, pour rassembler dans l’unité tous les hommes (chapitres 2-3). Puis il développe ce que cela implique pour la vie des chrétiens (chapitres 4 et suivants).
2. Appropriation personnelle au fil du texte
Cette lettre a probablement été écrite à Rome, en l’an 60-64 après Jésus Christ. Les juifs convertis dans les premières églises avaient tendance à se montrer exclusifs et à vivre en marge de leurs frères issus du paganisme. Il est possible que ce soit une situation de ce genre dans l’Église d’Éphèse, qui ait occasionné la composition de cette lettre, dont le thème dominant est l’unité chrétienne.
1. Le contexte
5,1-2,8-10
Épître aux Éphésiens 4,30-32 ;
Fiche biblique n° 4
Seigneur, apprends-nous à prier : Lexique, Péché – Rémission des péchés, p. 178
Pour aller plus loin :
En quoi est-ce prophétique pour le monde ?
– « Vivre en enfants de lumière » : concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?
– Qu’évoque pour vous l’opposition « lumière/ténèbres » ? Où la retrouvez-vous ? Et l’antithèse « autrefois/maintenant » ?