Les mystères de l'alchimie

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L’AlCHimie MYSTÈRES de les

Origine étymologique

Il est toujours profitable de connaître l’étymologie d’un nom. Le mot « alchimie » peut être défini succinctement par son origine. D’où provient le substantif « alchimie » ? Il est arabe dans sa forme (al-kimia) qui signifie tout simplement « la chimie ». Ce terme fut conservé dans l’Occitan alkimia et dans l’espagnol alquimia. Les noms anglais et allemand ont gardé une dérivation médiévale telle « alkémie ».

En arabe, le mot a été emprunté à l’adjectif égyptien kam-it ou kem-it qui signifie « noir ». Kimia dérive sans doute de Khem-it (le pays noir, nom qui désignait l’Égypte dans l’Antiquité pour la noirceur des alluvions du Nil). Le mot même nous apporte donc d’utiles renseignements quant à la patrie d’origine égyptienne réelle ou symbolique de l’alchimie.

Hermès -Trismégiste

À l’époque de la dynastie des Ptolémées, lorsque le monde grec pénétra en Égypte, quelques précis d’astrologie furent traduits en grec et commencèrent à circuler sous le nom de Thot, le dieu égyptien au bec d’ibis, considéré comme le père de l’écriture, de tous les arts et de toutes les sciences, y compris l’alchimie. Le nombre de ces traités d’astrologie continua à augmenter jusqu’à la formation d’un ample corpus de textes, non plus sous la plume de Thot, mais sous celle d’Hermès-Thot. Ce changement est dû au fait que les Grecs avaient relevé de grandes affinités entre la figure de Thot et celle de leur Hermès. Ils avaient donc réuni les deux divinités en un seul personnage : Hermès­Thot. Par la suite, le dieu Hermès-Thot fut humanisé et il se transforma en un sage très ancien : Hermès-Trismégiste. C’est-à-dire Hermès « trois

fois grand » en grec. C’est ce personnage qui aurait été le créateur, ou le « transmetteur », de l’alchimie à une époque indéterminée mais que certains alchimistes n’hésitaient pas à évoquer comme le xxe siècle avant notre ère.

Cette ancienneté du personnage fondateur de l’alchimie ouvre les portes à une hypothèse qui assignerait à l’alchimie une origine première dans de vieilles civilisations terrestres ayant eu un niveau scientifique et technique plus avancé que l’humanité actuelle. Le mythe de l’Atlantide, civilisation aux connaissances très élevées, est souvent cité. Avant la destruction de l’île, des savants auraient œuvré pour mettre au point un procédé simple (la future alchimie) pour parvenir à saisir les lois de la matière et de la vie.

Cependant la triple grandeur d’Hermès-Trismégiste est associée à l’alchimie opérative (au laboratoire) qui utilise trois corps fondamentaux : le sel, le soufre et le mercure. Hermès-Trismégiste signifie donc aussi « l’alchimiste hermétique ».

Dans l’Égypte antique¸ les prêtres des temples étudient le ciel. Les nombreux secrets de ces « dialogues » célestes étaient conservés dans les sanctuaires¸ avec beaucoup d’autres¸ parmi lesquels les pratiques d’extraction des métaux et fort probablement l’alchimie…

Les Alchimies orientales

L’alchimie chinoise

Des pensées et des pratiques de type alchimique ont existé en Chine dès le ve siècle av. J.-C. et en

Inde dès le vie siècle. La recherche des remèdes d’immortalité fait partie de la culture chinoise antique depuis la période des Royaumes combattants qui s’étend en Chine, du ve siècle av. J.-C. à l’unification des royaumes chinois en 221 av. Les souverains font confiance à la voix des magiciens et des immortels, et ces « magiciens » ont souvent des pratiques s’apparentant à l’alchimie et à la spagyrie.

Sur un plan strictement historique, un savoir de type alchimique est établi par la dynastie Qin, pour la Chine, à partir du iie siècle avant l’ère chrétienne. On retrouve la trace, dans les

Mémoires historiques de Sima Qian, d’un récit parlant de transmutation en or et d’allongement de la vie par des pratiques alchimiques lors du règne de Wu Di de la dynastie Han en 133

av. J.-C. On y voit le magicien Li Shao-jun se rendre chez l’empereur et lui dire : « Si vous sacrifiez au fourneau, alors je vous enseignerai comment faire des vases en or jaune ; et dans ces vases vous pourrez boire et acquérir l’immortalité ».

« C’est probablement, dit J. Needham 1, le plus ancien document sur l’alchimie dans l’histoire du monde. » Les alchimistes chinois font une distinction entre « alchimie extérieure ou laboratoire » ( waidan, waitan ) et « alchimie intérieure ou oratoire » (neidan, nei tan). L’alchimie extérieure, telle que pratiquée par Ge Hong par exemple, cède la place à l’alchimie intérieure qui domine dès la fin de la Dynastie Tang en 907.

1. Joseph Needham est un biochimiste anglais du xxe siècle à la renommée mondiale.

L’alchimie Taoïste

Les premières traces écrites de cette alchimie intérieure qui s’inscrit dans le cadre du taoïsme datent du viii e siècle. En réalité l’alchimie au laboratoire n’a pas disparu mais elle est devenue de plus en plus discrète face aux missionnaires qui étudiaient, au xixe siècle la pensée chinoise. La discrétion fut particulièrement importante face aux jésuites. C’est ainsi que l’Occident ne connaît que l’alchimie interne du taoïsme.

L’alchimie indienne

En Inde, les premiers textes alchimiques connus n’apparaissent pas avant le second siècle de l’ère chrétienne. Il n’est pas du tout absurde d’admettre l’existence de telles recherches – mais avec transmission orale – à une époque considérablement antérieure. Quoi qu’il en soit l’orientation de l’alchimie (et de la spagyrie) qui en découle est thérapeutique. Certains autochtones se soignent avec la pharmacopée

médicinale des ermites indiens. Il s’agit là d’une boisson alchimique, tantôt végétale, tantôt minérale.

François Bernier, docteur en médecine de l’Université de Montpellier remarque en 1723, dans son étude des sectes ascétiques, des personnages très étranges, qui ne cessent de déambuler d’un côté à l’autre ; des gens qui se moquent de tout, que rien ne touche ; des gens secrets, qui, à ce qu’on dit dans le peuple, « savent fabriquer de l’or et rendre le corps en parfaite santé et fortifier à tel point l’estomac qu’ils digèrent très bien n’importe quoi ».

Il s’agit de sectes qui appartiennent au courant de synthèse mystique du « râsa ». Au début du Moyen Âge, ces étranges autochtones ont assimilé toutes les techniques spirituelles de l’Inde, y compris les plus anciennes.

Il existerait en Inde une plante grâce à laquelle on peut obtenir la vie éternelle…

Grand Œuvre, pierre philosophale, transmutation des métaux, élixirs végétaux… s’agit-il de médecine douce ou de science occulte ? Autant de secrets inestimables et bien gardés. Origines, figure de l’alchimiste et grands principes… Découvrez sans plus tarder les mystères de l’alchimie et de sa sœur, la verte spagyrie.

www.secretdetoiles.com

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