

choix Faire le bon

#3 MAI 2024
Bimestriel | Année 79
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Le bon choix
Ă lâheure de publier ces lignes, les Ă©lections sociales Ă©taient toujours en cours. Les premiers rĂ©sultats tombaient, les premiĂšres victoires et conquĂȘtes Ă©taient cĂ©lĂ©brĂ©es. Certes, il est trop tĂŽt pour tirer toutes les conclusions, mais que lâon soit heureux ou déçu au lendemain de ce grand moment syndical, câest de toute façon la solidaritĂ© qui gagne. Les Ă©lections sociales ont presque 75 ans, et restent un fantastique levier vers plus de justice et dâĂ©galitĂ© pour les travailleurs et travailleuses, sans distinction.
à toutes et tous qui avez participé, milité, voté : merci et bravo.
VOTER PLUS SOCIAL, PLUS FORT
Demain, dĂ©jĂ , dâautres Ă©lections. Le 9 juin, nous serons Ă nouveau dans lâisoloir, pour Ă©lire cette fois celles et ceux qui siĂšgeront dans les diffĂ©rents parlements : Ă la rĂ©gion, au fĂ©dĂ©ral, Ă lâEurope. Celles et ceux qui devront dĂ©fendre les droits du monde du travail au quotidien, et faire face aux attaques toujours plus violentes de la droite, poussĂ©e par quelques organisations patronales. Qui seront chargĂ©s de rendre le monde plus social, plus juste, plus propre. Plus fort, pour toutes et tous, sans discrimination.
La bataille est rude. Dâaucuns dĂ©crivent notre Ăšre comme celle de la « post-vĂ©rité ». Celle oĂč les faits ne comptent plus, chassĂ©s par les slogans fallacieux et les fausses promesses des politiques conservatrices. Dâautres diront quâil en a toujours Ă©tĂ© ainsi. Mais ce que lâon voit, câest que nombre de mensonges circulent, en amont de ces Ă©lections.


« ILS VOUS MENTENT »
Facile Ă dire ? Est-ce que le banc dâen face nous accusera dâen faire autant ? Possible. Quoi quâil en soit, nous connaissons nos dossiers, nos valeurs. Nous savons qui nous dĂ©fendons. Nous analysons au quotidien les chiffres et les faits.
Les allocations de chĂŽmage seraient trop Ă©levĂ©es par rapport au salaire minimum ? Câest faux. A minima, plus de 600 ⏠les sĂ©parent. Souvent, cette diffĂ©rence sâĂ©lĂšve Ă plus de 1.000 âŹ. Il faudrait limiter lâallocation de chĂŽmage dans le temps pour « activer » les chĂŽmeurs ? Câest inutile et contreproductif, de nombreuses Ă©tudes le prouvent. Et, faut-il le rappeler, notre sĂ©curitĂ© sociale est une assurance pour laquelle les travailleurs eux-mĂȘmes cotisent. Il faudrait un ou des sauts dâindex ? Câest indĂ©cent. Câest baser le maintien dâune sacro-sainte « compĂ©titivité » sur une diminution avouĂ©e du pouvoir dâachat des travailleurs et travailleuses.
OUI AUX RECETTES, NON Ă LâAUSTĂRITĂ
Ces discours Ă©hontĂ©s nâont pour but que de faire diversion et dâenflammer les esprits. En sâattaquant au portefeuille des moins bien lotis, on continue de mettre Ă lâabri les plus riches, ceux qui ne paient pas leur juste part. En mettant dos Ă dos les chĂŽmeurs et les travailleurs au salaire minimum, on tente dâempĂȘcher la solidaritĂ©, la lutte commune. Mais ne soyons pas dupes.
Demain, lâEurope viendra rĂ©clamer ses milliards dâĂ©conomies. Il faut Ă©viter une nouvelle cure dâaustĂ©ritĂ© qui coĂ»tera cher aux soins de santĂ©, Ă la sĂ©curitĂ© sociale, aux services publics. En bref aux citoyens. Il faut miser sur les recettes fiscales, sur une taxation des plus riches. Il faut dire non Ă la destruction de nos services et conquis sociaux.
Le savoir câest le pouvoir. Dans un monde oĂč lâinformation est constante, multiforme et difficile Ă dĂ©crypter, posons-nous un instant. Lisons, analysons. Pour, le 9 juin, faire le bon choix.
Nous rĂ©sumons, Ă travers les pages de cette Ă©dition de Syndicats Magazine, les positions des diffĂ©rents partis sur les grands thĂšmes sociaux. Pour cela, nous nous basons sur leurs programmes et sur une analyse du Bureau du Plan. Nous mettons aussi Ă votre disposition une brochure qui dĂ©crypte les mensonges de lâextrĂȘme droite et explique ses positions.
Car il nây a pas de place Ă la FGTB pour les idĂ©es et les comportements racistes, sexistes, xĂ©nophobes ou fascistes. Lâaffiliation mĂȘme Ă notre syndicat est incompatible avec le militantisme ou lâadhĂ©sion Ă des partis ou mouvements dâextrĂȘme droite. Ă chaque Ă©lu ou Ă©lue aux Ă©lections sociales de continuer Ă porter ce message au quotidien, sur son lieu de travail. t
Miranda Ulens
Le 8 mai est le jour oĂč lâAllemagne nazie a Ă©tĂ© vaincue en 1945. Aujourdâhui, lâextrĂȘme droite gagne Ă nouveau du terrain, en Belgique et partout dans le monde. Avec la Coalition 8 mai, nous militons pour refaire de ce jour historique un jour fĂ©rié ! Pour se souvenir et rĂ©sister. Car ce nâest quâen connaissant son passĂ© et en restant vigilants que lâon pourra faire les bons choix, aujourdâhui et demain.


Photos : commĂ©moration de la libĂ©ration du 8 mai 1945 Ă lâancien camp nazi de Breendonk et hommage aux rĂ©sistants et rĂ©sistantes.








INDEX AVRIL 2024Â : LâINDICE PIVOT DĂPASSĂ
Prix à  la consommation 131,10
INDICES
Inflation 3,37%
Indice santé 130,85
Indice santé lissé 128,32
En avril 2024, lâindice des prix Ă la consommation est en baisse de 0,48% par rapport Ă mars 2024. En rythme annuel, lâinflation grimpe Ă 3,37%. Lâindice santĂ© lissĂ© atteint 128,32 points en avril. Lâindice-pivot pour la fonction publique et les allocations sociales, qui Ă©tait fixĂ© Ă 128,11 points, est ainsi dĂ©passĂ©. Les allocations sociales et les pensions seront donc indexĂ©es de 2% en mai. Les salaires du secteur public seront indexĂ©s de 2% juin. Le dernier dĂ©passement de lâindice-pivot a eu lieu en octobre 2023. Le prochain indicepivot est fixĂ© Ă 130,67 points.
Les principales hausses des prix concernent les carburants (+3,2%), les chambres dâhĂŽtel ainsi que les restaurants et cafĂ©s. Par contre, de nombreux produits, tels que les produits laitiers, les fruits, la viande, le pain, les vĂȘtements et lâĂ©lectricitĂ©, ont contribuĂ© Ă faire baisser lâindice.

ACTIONS LE 3 JUIN CONTRE LâAUSTĂRITĂ EUROPĂENNE
De nouvelles rĂšgles dâaustĂ©ritĂ© budgĂ©taires ont Ă©tĂ© votĂ©es par les parlementaires europĂ©ens. Les partis progressistes belges, grĂące Ă la mobilisation de la FGTB, ne les ont pas votĂ©. Mais leur refus nâa pas suffi Ă enrayer la machine.
Le but de ces Ă©conomies ? Atteindre un taux dâendettement maximum de 60% du PIB et un dĂ©ficit budgĂ©taire de maximum 3%. Ces critĂšres datent de 1992 (TraitĂ© de Maastricht) et sont, aujourdâhui, totalement dĂ©connectĂ©s de la rĂ©alitĂ© socio-Ă©conomique des pays auxquels ils sâappliquent.
Si le prochain gouvernement applique uniquement des rĂ©ductions de dĂ©penses, la cure dâaustĂ©ritĂ© sera trĂšs douloureuse pour les travailleuses et travailleurs, la population, les mĂ©nages. Pour nous, câest non ! Nous ne paierons pas !
Le 3 juin, plusieurs actions contre lâaustĂ©ritĂ© europĂ©enne seront organisĂ©es par les rĂ©gionales de la FGTB.
Plus dâinfos J

ASSEMBLĂE FĂMINISTE : « LA VOIX DES FEMMES COMPTE ! »
Le 25 avril a eu lieu lâassemblĂ©e fĂ©ministe de la FGTB. Environ 350 militantes se sont rassemblĂ©es Ă Bruxelles pour partager leurs rĂ©alitĂ©s de terrain, leurs victoires, mais aussi les dĂ©fis Ă relever par la suite pour plus dâĂ©galitĂ© dans les sphĂšres privĂ©e, professionnelle et publique.
Selena Carbonero â SecrĂ©taire fĂ©dĂ©rale de la FGTB â y a rappelĂ© lâimportance dâune meilleure reprĂ©sentation des femmes Ă tous les niveaux de lâorganisation syndicale. « Car la meilleure façon de reprĂ©senter le monde du travail dans toute sa diversitĂ©, câest quâil existe des syndicalistes qui soient le reflet de cette diversitĂ©. »
En cette pĂ©riode dâĂ©lections lĂ©gislatives et sociales, il est de notre devoir de faire entendre la voix des femmes.
Changement climatique et santé au travail : un « cocktail » explosif
DĂ©cĂšs dus Ă la chaleur excessive, cancers liĂ©s Ă lâexposition aux rayons UV, blessures liĂ©es Ă des phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes : les consĂ©quences du changement climatique sont lourdes pour le monde du travail, chez nous et partout dans le monde.
Le 28 avril, câĂ©tait la journĂ©e mondiale de la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail. Une journĂ©e de prĂ©vention, qui rend par ailleurs hommage aux victimes dâaccidents du travail et maladies professionnelles. Au mois de mai, travailleuses et travailleurs ont votĂ© pour les Ă©lections sociales. Parmi les enjeux pour les dĂ©lĂ©guĂ©s et dĂ©lĂ©guĂ©es de demain : lâamĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© sur le lieu de travail, la prĂ©vention des accidents⊠Tout ça, dans un environnement qui change au quotidien.
La CSI (ConfĂ©dĂ©ration syndicale internationale), ainsi que lâOIT (lâOrganisation internationale du Travail) alertent cette annĂ©e sur les risques du changement climatique sur la santĂ© des travailleurs et travailleuses.
DES RISQUES POUR LA SANTĂ, LA SĂCURITĂ ET LâEMPLOI
« Les dangers liĂ©s au changement climatique ont de nombreux effets avĂ©rĂ©s sur la santé : blessures, cancers, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, dĂ©gĂ©nĂ©rescence maculaire, problĂšmes de santĂ© mentale, etc. », nous dit lâOIT dans son rapport. En parallĂšle, les risques matĂ©riels sont Ă©galement importants, de nombreux mĂ©tiers â et donc modes de subsistance â Ă©tant mis en pĂ©ril par les catastrophes naturelles et dĂ©gĂąts liĂ©s au phĂ©nomĂšnes climatiques : « les consĂ©quences financiĂšres dues Ă la perte de productivitĂ©, Ă la perturbation des activitĂ©s et aux infrastructures endommagĂ©es sont elles aussi considĂ©rables. » Les phĂ©nomĂšnes naturels extrĂȘmes sont Ă©galement responsables dâaccidents, de blessures et de dĂ©cĂšs, notamment au sein du personnel de sĂ©curitĂ©, de sauvetage, des services dâurgence ou de nettoyage aprĂšs ces catastrophes.
LES DĂCĂS DUS Ă LA CHALEUR SUR LE LIEU DE TRAVAIL
AUGMENTENT DE 40% DANS LâUE
En Espagne, en 2022, un sexagĂ©naire sâest Ă©vanoui et est dĂ©cĂ©dĂ© alors quâil travaillait dans un entrepĂŽt prĂšs de Madrid, oĂč ses collĂšgues ont dĂ©clarĂ© que la chaleur avait atteint 46°C. En Italie, lâĂ©tĂ© dernier, un grutier, Ciro Adinolfi, est mort dâune crise cardiaque devant son fils alors quâil travaillait sur le chantier de construction dâun entrepĂŽt dâAmazon, par des tempĂ©ratures avoisinant les 40° C. En France, Tony Leroy, 44 ans, est mort dâune crise cardiaque alors quâil travaillait sur un chantier par des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es.
Ces exemples nous viennent de la CES (la ConfĂ©dĂ©ration des syndicats europĂ©ens), qui indique que « le nombre de personnes qui meurent au travail Ă cause de la chaleur extrĂȘme augmente plus rapidement dans lâUnion europĂ©enne que dans nâimporte quelle autre partie du monde. » LâUE a connu une augmentation de 42% des dĂ©cĂšs sur le lieu de travail liĂ©s Ă la chaleur depuis 2000. 67 personnes ont perdu la vie en 2020 des suites dâune chaleur accablante au travail, selon les chiffres de lâOIT.
LâAgence europĂ©enne pour lâenvironnement confirme que les vagues de chaleur en Europe ont dĂ©jà « entraĂźnĂ© une augmentation de lâincidence des coups de chaleur et des dĂ©cĂšs parmi les travailleurs en extĂ©rieur, en particulier
De nombreux phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes ont sĂ©rieusement endommagĂ© des installations dangereuses comme des usines ou des sites dâextraction, dĂ©clenchant le rejet de substances dangereuses, des incendies et des explosions. Rapport de lâOIT

dans les secteurs de lâagriculture, de la construction, de lâentretien des rues et de la collecte des dĂ©chets ».
RAYONNEMENT UV ET POLLUTION DE LâAIR
Alors que le changement climatique sâintensifie, les travailleurs du monde entier sont de plus en plus exposĂ©s Ă des risques tels que la chaleur excessive, les rayons ultraviolets, les phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes, la pollution atmosphĂ©rique, les maladies Ă transmission vectorielle et les produits agrochimiques. Rapport de lâOIT
Dans le monde, 1,6 milliard de travailleurs et travailleuses sont exposĂ©s chaque annĂ©e au rayonnement UV sur leur lieu de travail, et autant Ă la pollution de lâair. Avec pour consĂ©quences des cancers de la peau, des poumons, des lĂ©sions oculaires, des maladies respiratoiresâŠ
« Lâamincissement progressif de la couche dâozone, dĂ» au rejet par les activitĂ©s industrielles et dâautres activitĂ©s humaines de substances favorisant ce phĂ©nomĂšne, est donc un motif de prĂ©occupation majeur », poursuit lâOIT. « Le rayonnement UV solaire est particuliĂšrement problĂ©matique pour les travailleurs en extĂ©rieur. » Un facteur supplĂ©mentaire : de nombreux travailleurs ne sont pas forcĂ©ment conscientisĂ©s aux risques quâils prennent au quotidien, et ne bĂ©nĂ©ficient pas des protections nĂ©cessaires.
DES DROITS ADAPTĂS AUX RĂALITĂS
Sâajoutent dâautres risques, comme les maladies parasitaires (notamment liĂ©s Ă la prolifĂ©ration dâinsectes), les intoxications liĂ©es Ă lâusage de pesticides⊠En bref, les sources dâinquiĂ©tudes sont nombreuses, et il est urgent
de lutter à la fois pour le climat et pour une transition qui tiennent compte de la santé et la sécurité des travailleurs et travailleuses à travers le monde.
« 70 pour cent de la main-dâĆuvre mondiale est susceptible dâĂȘtre exposĂ©e aux risques sanitaires liĂ©s au changement climatique, et les protections existantes en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de santĂ© au travail (SST) peinent Ă faire face aux risques », conclut lâOIT.
Toutes causes confondues, les derniĂšres estimations mondiales de lâOIT indiquent quâen 2019 environ 2,93 millions de travailleurs ont perdu la vie Ă la suite dâaccidents du travail ou de maladies professionnelles et plus de 395 millions ont Ă©tĂ© victimes dâaccidents du travail non mortels.
LâOIT et la CSI insistent sur la nĂ©cessitĂ©, au niveau mondial, dâadapter les outils, normes et lĂ©gislation existantes Ă la situation actuelle, et aux risques croissants pris par les travailleurs et travailleuses. Car la santĂ© humaine et la sĂ©curitĂ© doivent ĂȘtre au sommet des prioritĂ©s. t
48 ANS APRĂS LE COUP DâĂTAT
LâArgentine de Milei, « une vĂ©ritable catastrophe sociale »
Ils Ă©taient deux millions dans les rues en Argentine le 24 mars, 48Ăšme anniversaire du coup dâĂtat. Les syndicats ont rĂ©pondu massivement Ă lâappel des MĂšres et des Grands-MĂšres de la Place de Mai. « MĂ©moire, vĂ©ritĂ© et justice », « Ils Ă©taient 30.000 », « Plus jamais » pouvait-on lire sur les banderoles, en mĂ©moire aux disparus de la dictature. Mais aussi en rĂ©ponse Ă la premiĂšre prĂ©sidence nĂ©gationniste depuis le retour de la dĂ©mocratie dans le pays. En effet, lâactuelle prĂ©sidence de lâultra-libĂ©ral, antifĂ©ministe, anti syndicaliste, climatosceptique, Javier Milei, prĂ©sente dâinquiĂ©tantes similitudes avec les pages les plus noires de lâhistoire argentine.
mois de gouvernement et le pays est en train de vivre « une vĂ©ritable catastrophe sociale ». Nous en parlons avec trois camarades argentins : Sonia Alesso et Eduardo Pereyra, de la CTERA (ConfĂ©dĂ©ration des travailleurs de lâĂ©ducation) et Marta Scarpato, de la CTA-T (Centrale des Travailleurs et Travailleuses dâArgentine).
UN PEU DâHISTOIREâŠ
La dictature militaire argentine a durĂ© de 1976 Ă 1983. Le bilan fait froid dans le dos : 30 000 personnes mortes ou disparues dont 15 000 fusillĂ©es, 9000 prisonniers politiques et 1,5 million dâexilĂ©s.
Marta sâen souvient trĂšs bien : « Le 24 mars, nous avons Ă©tĂ© rĂ©veillĂ©s par les marches militaires. Ce nâĂ©tait pas le premier coup dâĂtat. Mais jâai directement senti que celui-ci allait nous toucher plus directement. » Rapidement, la persĂ©cution Ă lâĂ©gard des dĂ©fenseurs des droits humains a commencĂ©. « La nuit, nous entendions des sirĂšnes, des cris, des coups⊠Mon frĂšre et tous les dirigeants syndicaux de son usine ont dĂ» quitter Buenos Aires et vivre dans la clandestinitĂ©. Le 14 novembre, Miguel a Ă©tĂ© sĂ©questrĂ©. Il avait 34 ans. Il est toujours portĂ© disparuâŠÂ »
« Dans notre usine, de nouvelles rĂšgles ont fait leur apparition. Par exemple, les femmes ne pouvaient plus porter de pantalons. Du jour au lendemain, les conventions collectives que nous avions signĂ©es nâavaient plus aucune valeur. »

Câest une maniĂšre de lĂ©gitimer toutes les horreurs qui ont Ă©tĂ© commises lors de la dictature.
Eduardo Pereyra, syndicaliste argentin
LES GRAND-MĂRES DE LA PLACE DE MAI
Le 24 mars dernier, ce sont les MĂšres et GrandsMĂšres de la Place de Mai qui ont chapeautĂ© la marche de commĂ©moration du Coup dâĂtat. Certes, il y a eu Ă©normĂ©ment dâinitiatives de rĂ©sistance lors de la dictature, mais celle des Grands-MĂšres est trĂšs emblĂ©matique.
Elles commencĂšrent Ă dĂ©fier les militaires le 30 avril 1977, en pleine rĂ©pression. Elles rĂ©clamaient la rĂ©apparition de leurs enfants ou petits-enfants volĂ©s. « Nous Ă©tions folles de douleur, de rage, dâimpuissance. Ils nous avaient enlevĂ© ce que nous avions de plus cher, nos enfants », expliquait Taty Almeida Ă France 24 en 2017. Entre 1976 et 1983, 500 bĂ©bĂ©s ont Ă©tĂ© enlevĂ©s dans des familles dâopposants au rĂ©gime puis adoptĂ©s par des familles proches du pouvoir. Depuis le dĂ©but de lâaction des MĂšres, plus de 130 de ces enfants ont Ă©tĂ© identifiĂ©s. Et elles ne comptent pas sâarrĂȘter lĂ .
Le 10 dĂ©cembre dernier, les Grands-MĂšres sâadressaient Ă Milei : « Jamais nous nâarrĂȘterons dâexiger de rechercher nos proches disparus et de connaĂźtre la vĂ©ritĂ© sur le sort de nos filles et de nos fils. »
COMME UN AIR DE DĂJĂ VU
Aujourdâhui, face Ă un gouvernement qui minimise lâatrocitĂ© de cette Ă©poque , la revendication de justice est encore plus importante. Le prĂ©sident de la RĂ©publique a prĂ©sentĂ© les massacres systĂ©matiques de la dictature comme une⊠« simple guerre » entre Ătat et guĂ©rillas. Concernant les victimes, il conteste les chiffres et les revoit Ă la baisse.
« Cette mobilisation a Ă©tĂ© trĂšs importante car le gouvernement actuel dâextrĂȘme droite a des revendications similaires Ă celles du pouvoir dictatorial de lâĂ©poque. Il attaque les droits humains, syndicaux, la sĂ©curitĂ© sociale, il dĂ©truit les ressources naturellesâŠÂ » explique Sonia.

LâĂLECTION DE MILEI
Avant de devenir Président, Milei était un personnage médiatique : un économiste, essayiste, commentateur dans différents médias. Il est entré en politique en 2019.
Ceux qui ont suivi sa campagne se souviennent sĂ»rement de lâimage de Milei avec une⊠tronçonneuse ! Il en a fait usage en public Ă plusieurs reprises pour montrer sa volontĂ© de couper dans les dĂ©penses publiques et de mettre fin à « cette aberration appelĂ©e justice sociale ». Milei se dĂ©finit comme « anarcho-capitaliste ». Il veut rĂ©duire le rĂŽle de lâĂtat, promet de supprimer plusieurs ministĂšres, dont ceux de lâĂducation, de la SantĂ© et de la Femme et de remplacer la monnaie nationale par le dollar amĂ©ricain. Concernant cette derniĂšre promesse, « les gens y ont cru » regrette Marta. « Je me souviens avoir discutĂ© avec un conducteur de taxi qui Ă©tait persuadĂ© que son salaire allait ĂȘtre transformĂ© en dollars ».
Le 19 novembre 2023, ce proche de Trump et Bolsonaro gagne les Ă©lections avec 55,7% des voix. « Avec un taux de participation nettement plus faible que dâhabitude, prĂ©cise Marta. Il y a plusieurs autres Ă©lĂ©ments qui expliquent son Ă©lection. Parmi eux, les erreurs des gouvernements antĂ©rieurs, la pandĂ©mie qui laisse des sĂ©quelles, la montĂ©e de lâextrĂȘme droite partout dans le mondeâŠÂ »
« UNE VĂRITABLE CATASTROPHE SOCIALE »
Dix jours aprĂšs son Ă©lection, Milei prĂ©sente son « dĂ©cret de nĂ©cessitĂ© et dâurgence », qui modifie ou abroge plus de⊠300 normes comme les lois encadrant les loyers et empĂȘchant la privatisation dâentreprises publiques. En mars 2024, le dĂ©cret est rejetĂ© par le SĂ©nat. Câest la deuxiĂšme dĂ©faite lĂ©gislative du prĂ©sident en Ă peine⊠3 mois, aprĂšs le retrait de sa loi Omnibus, un ensemble de rĂ©formes ultra-libĂ©rales, en fĂ©vrier.
Mais parallĂšlement Ă ses dĂ©faites, Milei applique des mesures dramatiques pour une grande partie de la population. Ă titre dâexemple, il coupe les vivres des banques alimentaires, il augmente les financements de lâĂ©ducation privĂ©e, au dĂ©triment de lâenseignement public,

On calcule un million de pauvres en plus par mois. Les gens ont faim. Câest une vĂ©ritable catastrophe sociale.
Sonia Alesso, syndicaliste
argentine
il diminue le budget des cantines scolaires et augmente le prix des fournitures. « En 100 jours de PrĂ©sidence Milei, lâinflation a explosĂ©. On calcule un million de pauvres en plus par mois. Les gens ont faim. Câest une vĂ©ritable catastrophe sociale. », explique Sonia.
LES DROITS DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES ATTAQUĂS
« LâArgentine est lâun des pays dâAmĂ©rique latine qui a conquis le plus de droits pour les travailleurs et travailleuses. » nous explique Eduardo. Le mouvement syndical y est trĂšs fort. Mais aujourdâhui, ce dernier vit des moments trĂšs difficiles.
à peine au pouvoir, Milei a proposé plusieurs réformes du droit du travail. Parmi celles-ci : réduire les indemnités de licenciement, limiter le droit de grÚve, instaurer le « service minimum » ou encore limiter le droit de manifester en imposant des peines de prison en cas de blocage de la circulation.
RĂSISTER, ENCORE ET TOUJOURS
Selon Marta, il y a plusieurs instruments qui permettent de rĂ©pondre aux attaques du gouvernement. En premier lieu, la rue. « Quand il a essayĂ© de faire passer son protocole qui criminalise les manifestations, les citoyens sont sortis dans la rue avec des casseroles. Le protocole nâest pas passĂ©âŠÂ ». DeuxiĂšme instrument : le CongrĂšs. « Nous avons des camarades qui y reprĂ©sentent les travailleurs et travailleuses ». En troisiĂšme lieu, la justice. En janvier, la Chambre nationale du travail, saisie par la ConfĂ©dĂ©ration GĂ©nĂ©rale du Travail, a provisoirement rejetĂ© certaines rĂ©formes du travail proposĂ©es par Milei.
QuatriĂšmement, la solidaritĂ© internationale et syndicale. « Elle nâa jamais Ă©tĂ© aussi importante. Lors de la grĂšve du 24 janvier, des manifestations de soutien ont Ă©tĂ© organisĂ©es dans plusieurs pays du monde. » La FGTB y Ă©tait prĂ©sente. « Cela renforce le mouvement syndical argentin. Et câest un signal fort pour le gouvernement » conclut Eduardo. t

PINTERVIEW
« LâextrĂȘme droite dâaujourdâhui
ne parle pas de ses racines.
Câest une tactique »
Il y a 100 ans presque jour pour jour, le 10 juin 1924, Ă©tait assassinĂ© le dĂ©putĂ© Giacomo Matteotti. Ce jour-lĂ , alors quâil circule Ă pied prĂšs de son domicile Ă Rome, il est enlevĂ© par un commando de militants fascistes. On le retrouvera poignardĂ©. Un crime qui dĂ©voilera au public le vĂ©ritable visage du rĂ©gime de Mussolini. Et qui aura des rĂ©percussions jusquâen Belgique oĂč de nombreuses places et rues Matteotti rendent hommage au dĂ©putĂ© socialiste. Des statues, et mĂȘme une chanson en wallon, sâen souviennent aujourdâhui encore.
our en parler, nous avons rencontrĂ© Anne Morelli, historienne et professeure, spĂ©cialisĂ©e entre autres dans les questions de migration, mouvements sociaux et propagande de guerre. Mme Morelli Ă©voque lâassassinat de Matteotti par le fascisme dâhier, mais aussi le parallĂšle que lâon peut et doit faire avec lâextrĂȘme droite dâaujourdâhui. Rencontre.
« Il y a 100 ans, le fascisme italien dĂ©voilait son vrai visage ». Câest lâintitulĂ© du colloque organisĂ© ici Ă lâULB. Pouvez-vous nous relater cet Ă©vĂ©nement historique ? Pourquoi câest important dâen parler aujourdâhui ?
Parce quâil y a des liens Ă faire avec lâactualité ! On voit aujourdâhui des partis dâextrĂȘme droite qui ont lâair bien gentils, qui nâont pas lâair dâavoir un programme « si effrayant ». Mais câĂ©tait un peu la mĂȘme chose en Italie il y a cent ans. Les fascistes sont arrivĂ©s au pouvoir en se prĂ©sentant comme des gardiens de lâordre. Ils prĂ©tendaient effectivement remettre de lâordre dans un pays qui avait connu beaucoup de grĂšves, de manifestations, etc. Et ils Ă©taient donc appuyĂ©s par la bourgeoisie, par les chefs dâentreprise, par les propriĂ©taires terriens. En fait, par la fraction bien-pensante de la sociĂ©tĂ© italienne.
Et Ă lâĂ©tranger, Mussolini jouit aussi, Ă ce moment-lĂ , dâune aura positive. Quand vous lisez des journaux conservateurs de lâĂ©poque, on en rit, on le voit comme un clown un peu inoffensif, voire bienfaisant. Il y a aussi la question religieuse qui joue. Mussolini remet le crucifix obligatoire dans les Ă©coles⊠Les trains arrivent Ă lâheure depuis quâil est lĂ , parce quâil nây a plus de grĂšve, etc.
Donc lâassassinat de Matteotti va ĂȘtre un choc pour un certain nombre de gens qui Ă©taient dupes, et qui nâavaient pas vu venir la violence sous-jacente du fascisme. Cet Ă©vĂ©nement, câest la fin de lâaspect parlementaire et du fascisme « honorable ». Car jusque lĂ , il existait toujours des Ă©lections. Selon Matteotti, fortement truquĂ©es par les pressions fascistes certes, mais
elles existaient. Il y avait encore un Parlement, aussi. Mais Ă partir de lâassassinat, on se rend compte quâil sâagit dâune farce parlementaire, et quâen rĂ©alitĂ©, câest la dictature qui sâinstalle.
Matteotti dénonçait déjà cette violence du régime ?
Il avait prononcĂ© un discours qui condamnait les mĂ©thodes du fascisme, les intimidations. Et il en prĂ©parait un autre, prĂ©vu quelques jours plus tard, qui Ă©tait plus incendiaire encore. Il traitait de questions Ă©conomiques, de « dessous de table » reçus dâune compagnie pĂ©troliĂšre par les autoritĂ©s fascistes. Matteotti se basait sur des documents fournis par les travaillistes anglais. Tout cela mettait en pĂ©ril lâimage du rĂ©gime, qui Ă©tait corrompu⊠Mais ce discours nâaura jamais lieu. Dâailleurs, en sortant du Parlement aprĂšs sa derniĂšre prise de parole, il a dit Ă ses camarades « Maintenant vous pouvez prĂ©parer mon oraison funĂšbre ».
Vous Ă©crivez dans un article que quand les Italiens sont arrivĂ©s en Belgique dans lâentre-deux guerres, nombre dâentre eux Ă©taient des militants antifascistes. Ils ont donc accompagnĂ© la lutte antifasciste Ă ses dĂ©buts, au sein des partis politiques aussi ?
Effectivement. Les Italiens, immigrĂ©s ou exilĂ©s, ont essayĂ© de rĂ©veiller les partis par rapport au fascisme. Evidemment au sein de la gauche, que ce soit le Parti communiste ou le POB, on a clairement pris parti contre le fascisme, Ă quelques exceptions prĂšs. Mais mĂȘme dans les milieux catholiques, ce sont aussi des Italiens qui sont venus alerter en disant « ce nâest pas ce que vous imaginez ». Ce nâest pas parce quâon remet des crucifix au mur que le rĂ©gime est enviable. Car le fascisme sâen prend bien Ă©videmment aux catholiques dĂ©mocrates. Ceux-lĂ , en Belgique, ont Ă©tĂ© « rĂ©veillĂ©s » par les antifascistes italiens, qui Ă©crivaient tant dans Le Peuple que dans La Libre Belgique, dans Le SoirâŠ

Il faut le dire et le redire. Le premier ennemi des rĂ©gimes dâextrĂȘme droite, ce sont les syndicats, parce quâils dĂ©fendent les droits des travailleurs contre ceux qui financent le rĂ©gime lui-mĂȘme.
Anne MorelliAujourdâhui, est-ce quâon voit le mĂȘme genre de schĂ©ma se mettre en place ? Câest-Ă -dire une approche « douce » qui masque une violence Ă venir ?
Les choses ne se rĂ©pĂštent jamais exactement de la mĂȘme façon, mais le fait de sâafficher sans violence et « gentil », câest une tactique de lâextrĂȘme droite. En effet, lâextrĂȘme droite actuelle ne parle pas de ses racines. Le fascisme italien, comme le nazisme, a eu une pĂ©riode raciste extrĂȘmement violente, quâon ne rappelle pas volontiers Ă lâopinion publique.
Et ça fonctionne. Les gens pensent que non, « ce nâest plus la mĂȘme chose, ce ne sont plus les mĂȘmes quâavant ». LâextrĂȘme droite, dans toute lâEurope, sâappuie sur un certain inconfort â rĂ©el parfois â que vivent les gens, par rapport aux changements dans la sociĂ©tĂ©. Ces changements, on les attribue Ă lâarrivĂ©e dâimmigrĂ©s, on fait passer ça pour un danger, on sort des slogans comme « on nâest plus chez nous »... Et on fait miroiter Ă une partie de la population, mĂȘme des jeunes, un possible et mystĂ©rieux retour Ă Â une situation dâavant, qui nâexiste plus.
Le monde du travail doit ĂȘtre particuliĂšrement vigilant ?
La premiĂšre cible des rĂ©gimes fascistes, ce sont les syndicats. En Italie, les premiĂšres destructions, les premiĂšres attaques, elles se dĂ©roulent contre des locaux syndicaux. Il faut le dire et le redire. Le premier ennemi des rĂ©gimes dâextrĂȘme droite, ce sont les syndicats, parce quâils dĂ©fendent les droits des travailleurs contre ceux qui financent le rĂ©gime lui-mĂȘme. Bien sĂ»r, les attaques ne sont pas directes. On vous dira : « Câest pas contre vous, câest contre les excĂšs de certains ». Mais la vĂ©ritĂ©, câest que les droits syndicaux sont ciblĂ©s. Toujours. Les attaques menĂ©es Ă la CGIL, par exemple, ce nâest pas de lâhistoire ancienne.
Quâest-ce quâon peut faire, par exemple au niveau universitaire que vous connaissez bien, pour lutter contre lâextrĂȘme droite ? Comment parler de tout cela Ă la jeunesse ?
La seule chose quâon puisse faire, câest ouvrir les esprits. Expliquer. Quels sont les mĂ©canismes de lâaccĂšs au pouvoir de lâextrĂȘme droite ? Quelles sont les stratĂ©gies ? Car quand on comprend une stratĂ©gie, on nâest dĂ©jĂ plus dupe.
Je constate ici une grande diffĂ©rence avec lâĂ©poque de ma jeunesse, oĂč lâextrĂȘme droite Ă©tait trĂšs prĂ©sente Ă lâULB. Il y avait mĂȘme des bagarres entre Ă©tudiants des deux bords. Pour lâinstant, Ă lâULB, lâextrĂȘme droite nâest pas lĂ , ou nâest pas visible. Il y a peut-ĂȘtre des Ă©tudiants dâextrĂȘme droite, mais ils sont silencieux, car ce nâest pas le vent qui souffle ici. Lâhistoire de lâULB est trĂšs marquĂ©e Ă gauche. Les discours racistes nây ont aucune chance de survie. t

UNE JOURNĂE DâĂTUDES
POUR LE CENTENAIRE
DEÂ LâASSASSINAT DE MATTEOTTI
Le Centre dâHistoire et de Sociologie des Gauches de lâULB organise une journĂ©e dâĂ©tude le 5 juin Ă Bruxelles sur le sujet, Ă lâoccasion du centenaire de la mort de Giacomo Matteotti. Une journĂ©e qui rĂ©unit des spĂ©cialistes et universitaires de divers horizons, mais qui sâadresse au grand public.
Attention, inscription obligatoire ! J
ĂLECTIONS 2024
LâextrĂȘme droite en embuscade
Aujourdâhui, seuls quelques pays et rĂ©gions dâEurope semblent rĂ©sister Ă la montĂ©e de lâextrĂȘme droite : lâIrlande, le Luxembourg⊠et la Wallonie. Pourtant, cette situation ne doit pas faire croire que le danger nâexiste pas. Les rĂ©centes violences perpĂ©trĂ©es en Irlande contre des personnes migrantes en sont une triste preuve : lâabsence de parti dâextrĂȘme droite sur le plan Ă©lectoral ne signifie pas pour autant que ses idĂ©es ne se propagent pas.
LA WALLONIE, VILLAGE DâIRRĂSISTIBLES GAULOISÂ ?
« Câest un cas Ă part : en Wallonie, lâextrĂȘme droite nâest jamais parvenue Ă percer ». Ainsi commençait lâarticle que lâhebdomadaire français HumanitĂ© Magazine consacrait en mars dernier Ă la lutte antifasciste en Wallonie1. AprĂšs avoir rencontrĂ© des militantes et militants antifascistes, dont plusieurs membres et responsables de la FGTB, la journaliste Lina Sankari mettait en Ă©vidence plusieurs facteurs expliquant la faiblesse actuelle des forces nĂ©o-fascistes en Wallonie. Des Ă©lĂ©ments qui avaient aussi Ă©tĂ© relevĂ©s en 2021 par lâhistorien Vincent Scheltiens et Bruno Verlaeckt, prĂ©sident de la FGTB Anvers, dans leur livre « ExtrĂȘme droite : Lâhistoire ne se rĂ©pĂšte pas⊠de la mĂȘme maniĂšre »2
On peut tout dâabord mentionner les faiblesses des mouvements dâextrĂȘme droite wallons : conflits internes et scissions, absence de structure solide et de personnalitĂ©s charismatiques, etc. Mais il faut aussi Ă©voquer le double cordon sanitaire. Le cordon politique, tout dâabord : tous les partis dĂ©mocratiques belges se sont engagĂ©s Ă ne jamais former de coalition avec lâextrĂȘme droite. Le cordon sanitaire mĂ©diatique, ensuite, spĂ©cificitĂ© de la Belgique francophone : il vise Ă empĂȘcher que lâextrĂȘme droite dispose dâun temps de parole libre dans les mĂ©dias, ce qui lâexclut des Ă©missions de dĂ©bat en direct. Cela ne signifie Ă©videmment pas que les mĂ©dias nâabordent pas lâextrĂȘme droite, mais jamais sans mise en perspective de ses positions et propositions. Une stratĂ©gie qui porte ses fruits⊠Car partout oĂč la banalisation a Ă©tĂ© appliquĂ©e, elle a Ă©tĂ© un Ă©chec : dâĂ©lection en Ă©lection, lâextrĂȘme droite a progressĂ©, gagnant influence et pouvoir, pendant que les progressistes reculaient.

RĂSISTANCE SYNDICALE ET CITOYENNE
Lâautre explication, câest aussi et surtout la vigilance, la rĂ©activitĂ© et la capacitĂ© de riposte des antifascistes, du monde associatif et syndical. Ă chaque fois que lâextrĂȘme droite a tentĂ© de se rĂ©unir ou de rĂ©pandre ses idĂ©es, des militantes et militants de la FGTB et dâautres organisations antifascistes, Ă©taient prĂ©sents pour les en empĂȘcher. On y rajoutera Ă©videmment le travail de sensibilisation menĂ© au quotidien sur le terrain par les associations dâĂ©ducation populaire, les syndicats, les organisations de jeunesse, etc.
Ce combat se porte aussi sur le plan politique. Ainsi, Ă lâinstigation de coalitions antifascistes auxquelles participent des RĂ©gionales FGTB, plusieurs communes wallonnes â Charleroi, Namur, LiĂšge, Mouscron, Mons, La LouviĂšre, Frameries⊠â se sont officiellement dĂ©clarĂ©es « communes antifascistes » et refusent la tenue dâĂ©vĂšnements dâextrĂȘme droite.
NE PAS SE REPOSER SUR SES LAURIERS
On aurait tort de considĂ©rer cette situation comme acquise. Des activistes dâextrĂȘme droite tentent en effet actuellement de (re)constituer une force politique en Wallonie et ont mĂȘme prĂ©sentĂ© des listes pour les Ă©lections, avec le soutien affichĂ© du Vlaams Belang et du Rassemblement national3. Ces tentatives doivent ĂȘtre prises trĂšs au sĂ©rieux dans un contexte marquĂ© par une prĂ©caritĂ© sociale croissante, le dĂ©sinvestissement dans les services publics, la banalisation des idĂ©es dâextrĂȘme droite par une part de plus en plus importante de la droite dite « classique » et un contexte international marquĂ© par la progression des partis nĂ©o-fascistes.


Le terreau est malheureusement fertile. Si lâextrĂȘme droite wallonne arrivait Ă sâunifier, sâorganiser et se donner de la visibilitĂ©, elle pourrait faire sauter un des obstacles qui restreignent sa progression. La FGTB, et la gauche dans son ensemble, doivent donc maintenir et dĂ©velopper les deux autres verrous qui empĂȘchent encore son dĂ©veloppement : le cordon sanitaire mĂ©diatique et politique, et la rĂ©sistance antifasciste.
Mais il faut aussi porter la lutte sur le terrain des idĂ©es ! Car lâextrĂȘme droite se prĂ©sente dĂ©sormais comme « sociale » et la meilleure alliĂ©e des travailleurs et travailleuses, des jeunes, des femmes, des personnes ĂągĂ©es⊠Alors que ses idĂ©es, son programme et ses prises de position dĂ©montrent tout le contraire.
Alors, le 9 juin ou le 13 octobre, pour les communales, ne nous trompons pas. LâextrĂȘme droite a toujours Ă©tĂ©, et sera toujours, du cĂŽtĂ© des puissants. Elle dĂ©fendra toujours les inĂ©galitĂ©s et les discriminations, quâelles soient Ă©conomiques, sociales, dâorigine, de genre⊠LâextrĂȘme droite fait partie du problĂšme, pas de la solution.
1. ExtrĂȘme droite : comment lâantifascisme sâest imposĂ© en Belgique francophone, LâHumanitĂ© Magazine du 21 mars 2024.
2. ExtrĂȘme droite : Lâhistoire ne se rĂ©pĂšte pas⊠de la mĂȘme maniĂšre, Ăditions du Cerisier, 2021.
3. Ă lâheure oĂč ces lignes sont Ă©crites, le RN vient dâannoncer lui avoir retirĂ© son soutien.
UN VISA ANTIFASCISTE
Pascal Debay est Ă©ducateur spĂ©cialisĂ© et militant Ă lâUnion dĂ©partementale CGT de Meurthe-et-Moselle. Le 24 avril, il Ă©tait Ă Beez, Ă lâinvitation du CEPAG et de la FGTB wallonne, pour une rencontre autour des luttes syndicales contre lâextrĂȘme droite. Il nous parle de lâassociation VISA, qui regroupe prĂšs de 200 structures syndicales Ă travers la France.
Peux-tu nous dire ce quâest VISAÂ ?
Pascal Debay : VISA, câest Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes, une association qui a pour objectif de coordonner et dĂ©velopper lâactivitĂ© antifasciste au sein des diffĂ©rentes organisations syndicales. Notre activitĂ© repose sur lâanalyse des propositions et comportements de lâextrĂȘme droite : on suit ses votes, ses dĂ©cisions, on rĂ©dige des fiches dâanalyse et dâalerte... Il y a aussi lâintervention, le dĂ©bat et la formation pour les militantes et militants dans les diffĂ©rents secteurs et rĂ©gions de France.
LâextrĂȘme droite et ses idĂ©es progressent, câest particuliĂšrement flagrant en France.
La dynamique est terrible. Les deux partis dâextrĂȘme droite reprĂ©sentent 40% dans les sondages, ils ont 89 dĂ©putĂ©s⊠Ils sont prĂ©sents au niveau communal, rĂ©gional, local et gagnent en influence dans les clubs sportifs, les associations. Ils jouent la carte de la proximitĂ© pour montrer un visage acceptable, ils essayent de lisser leur discours.
Mais chassez le naturel et il revient au galop : les sorties xĂ©nophobes, racistes, antisĂ©mites, antimusulmans sont quand mĂȘme lĂ©gion. Il faut suivre tout ça, il faut alerter. On a aussi des mĂ©dias qui roulent pour lâextrĂȘme droite, avec le milliardaire BollorĂ© qui dĂ©tient CNews, Europe 1 et des magazines grand public. On a aussi une partie, je crois, du patronat français, du Capital, qui fait le pari de lâextrĂȘme droite. On est dans une situation angoissante. Nous, en tant que syndicalistes, on se bat et on ne va pas lĂącher.
Que peuvent faire les organisations syndicales ?
On diffuse des contre-argumentaires montrant que lâextrĂȘme droite est lâennemie du monde du travail. Elle avance masquĂ©e mais on voit ses votes : contre la hausse du salaire minimum, contre lâindexation des salaires⊠Il y a des tas dâexemples.
Il faut aussi intensifier le travail de formation des militantes et des militants. De grandes organisations le font, comme la CGT, et VISA est un outil supplĂ©mentaire. Il faut aussi des syndicats dâentreprises qui nâont pas peur de discuter avec les collĂšgues, de ne rien laisser passer, dâaller au dĂ©bat. Ensuite, il y a un boulot europĂ©en internationaliste qui est engagĂ©. Il faut que ces initiatives fassent boule de neige et quâon ait vraiment de plus en plus de liens pour Ă©changer nos pratiques, ĂȘtre vigilants et se retrouver pour mener des actions antifascistes.t
Ce texte est constituĂ© dâextraits de lâentretien que Pascal Debay a donnĂ© au micro dâOpinions FGTB, dont vous pouvez retrouver lâintĂ©gralitĂ© sur le site et les rĂ©seaux de la FGTB wallonne. J fgtb-wallonne.be f I fgtbwallonne

FĂTE DU TRAVAIL
FGTB BXL
Une nouvelle Secrétaire générale et un 1er Mai réussi
Ce mercredi 1er mai 2024, la 31e FĂȘte du Travail organisĂ©e par la FGTB Bruxelles a attirĂ© plus de 12.000 personnes au Mont des Arts. Sous un soleil radieux, le public a pu profiter de concerts, de dĂ©bats, dâune scĂšne Jeunes FGTB Bruxelles, dâun village associatif, dâun village des familles Solidaris et du village des Centrales professionnelles. Cette journĂ©e Ă©tait Ă©galement marquĂ©e par lâentrĂ©e en fonction de Florence Lepoivre, nouvelle SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de lâinterrĂ©gionale bruxelloise.
Depuis que la FGTB Bruxelles a investi le Mont des Arts, cette journĂ©e â qui rĂ©unit lâensemble des organisations progressistes â a pris beaucoup dâampleur. Elle a connu un franc succĂšs tant au niveau des dĂ©bats portant sur la santĂ©, la montĂ©e de lâextrĂȘme droite ou encore les luttes fĂ©ministes quâau niveau des concerts proposĂ©s. Depuis 2023, la partie dĂ©diĂ©e Ă la musique sâest doublĂ©e dâune nouvelle scĂšne surplombant le Mont des Arts. AnimĂ©e par les Jeunes FGTB, ce podium unit musique et militantisme engagĂ©.
FLORENCE LEPOIVRE, SECRĂTAIRE GĂNĂRALE DE LA FGTB BRUXELLES
Ce jour fut Ă©galement un tournant pour la FGTB Bruxelles puisquâelle a vu sa nouvelle SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale entrer en fonction. Bienvenue Ă la Camarade Florence Lepoivre qui a Ă©tĂ© chaleureusement accueillie par lâensemble des membres de lâinterrĂ©gionale et par Thierry Bodson, venu pour lâoccasion.


Bruxelloise de toujours et formĂ©e en psychologie sociale et du travail, Florence Lepoivre dispose dâune solide expĂ©rience en matiĂšre dâemploi, de formation, de sĂ©curitĂ© sociale, de pensions et de santĂ©. Elle fut pendant quatre ans cheffe de cabinet du VicePremier Ministre et Ministre de lâĂconomie et du Travail, PierreYves Dermagne. Auparavant elle a Ă©tĂ© conseillĂšre au cabinet de la Vice-PremiĂšre et Ministre de la SantĂ© Publique et des Affaires sociales, chargĂ©e de lâIntĂ©gration, mais Ă©galement directrice des services syndicaux Ă la Centrale GĂ©nĂ©rale de la FGTB.
Florence se dĂ©finit comme la nouvelle porte-parole de la FGTB Bruxelles. Elle sâengagera autour de quatre prioritĂ©s pour Bruxelles : la qualitĂ© de lâemploi, la dĂ©fense du secteur de la santĂ©, la crise du logement et les finances rĂ©gionales. Elle sâefforcera Ă©galement de revitaliser le dialogue social avec les organisations patronales et le gouvernement rĂ©gional, qui nâa pas toujours Ă©tĂ© fluide ces derniĂšres annĂ©es. Elle souhaite aussi donner une meilleure visibilitĂ© Ă la FGTB Bruxelles et rappeler le rĂŽle fondamental et positif de ce syndicat au service des travailleuses et des travailleurs. t


Un choix pour lâavenir. Plus social, plus fort
Dans quelques jours, nous nous rendrons aux urnes. Les parlements fédéral, régionaux et européen accueilleront de nouveaux élus. La fiÚvre électorale monte. Les promesses politiques affluent.
Le choix, finalement, est clair.
PremiĂšre option : notre sociĂ©tĂ© sâengage sur la voie du progrĂšs. Avec plus de pouvoir dâachat, une sĂ©curitĂ© sociale forte, des pensions dĂ©centes. Vers un modĂšle oĂč chacun â y compris les Ă©paules les plus larges â contribue en fonction de ses moyens. Et oĂč les syndicats peuvent Ă nouveau nĂ©gocier des augmentations salariales dignes. Opterons-nous pour des services publics de qualitĂ© et accessibles Ă toutes et tous, pour une lutte plus efficace contre la pauvretĂ©, pour une Europe sociale et pour une transition climatique juste et durable ? Bref, choisissons-nous avenir oĂč personne nâest laissĂ© pour compte ?
DeuxiĂšme option : les forces politiques conservatrices rassemblent une majoritĂ© aprĂšs le 9 juin, et sâattaquent Ă notre pouvoir dâachat, notre sĂ©curitĂ© sociale, nos droits syndicaux et notre pension. Pendant que les riches et les entreprises seront Ă©pargnĂ©s, voire empocheront des cadeaux supplĂ©mentaires. Est-ce lâavenir que nous voulons ?
Le contraste entre progressistes et conservateurs est plus fort que jamais. Dans ce dossier, nous soumettons les promesses politiques, ainsi que le comportement électoral des différents partis, à une analyse socio-syndicale.
Nous voulons une société dans laquelle il fait bon travailler et vivre. Un emploi et des revenus décents, une sécurité sociale forte et des services publics solides.
Vous aussi ? Ensemble, faisons le bon choix.
Lâarticle qui suit est un aperçu dâune analyse plus complĂšte rĂ©alisĂ©e par le service dâĂ©tude de la FGTB. En savoir plus: www.fgtb.be.
Analyse des programmes des partis
FAISONS LE BILAN DES PARTIS PROGRESSISTES AU GOUVERNEMENTÂ !
Ă lâapproche des Ă©lections, il est plus important que jamais dâexaminer les positions des diffĂ©rents partis en matiĂšre de salaire et dâemploi. Le contraste entre les partis de gauche et de droite est trĂšs marquĂ© sur la plupart des prioritĂ©s de la FGTB.
Bien entendu, il faut garder Ă lâesprit quâil existe une diffĂ©rence entre les programmes Ă©lectoraux et ce quâen feront les partis, une fois confrontĂ©s au compromis pour former un gouvernement.
Malgré tout, dans le gouvernement sortant, nous constatons que les partis progressistes au pouvoir (PS, Ecolo) ont pu imposer des politiques sociales à leurs partenaires libéraux.
Les priorités de la FGTB :
⹠Les pensions et les salaires minimums ont augmenté.
âą Lâindexation des salaires a Ă©tĂ© protĂ©gĂ©e.
⹠Les financements des soins de santé et de la Sécu ont été préservés.
âą Des mesures ont Ă©tĂ© prises pour allĂ©ger les factures dâĂ©nergie.
Du cĂŽtĂ© droit de lâĂ©chiquier politique, nous constatons que le MR aime se donner un visage social, mais quâil agit clairement et systĂ©matiquement de façon radicalement antisociale dans les Parlements et les Gouvernements. Une Ă©tude de lâUniversitĂ© dâAnvers et de lâUCLouvain vient de confirmer quâil Ă©tait le parti le plus Ă droite du pays sur le plan Ă©conomique (lire ici : https://vu.fr/kdVq).
en bref, quâen disent les programmes des partis ?
1
|
CHANGER LA LOI
SUR LA NORME
SALARIALE
Les syndicats veulent retrouver la libertĂ© de nĂ©gocier les salaires avec les employeurs. Cela est pratiquement impossible aujourdâhui en raison de la loi sur la norme salariale, dite loi de 1996, qui impose depuis des annĂ©es une stricte modĂ©ration salariale.
Cette loi doit changer afin que les syndicats puissent Ă nouveau nĂ©gocier des augmentations salariales dignes de ce nom, en plus de lâindexation automatique des salaires.
Les partis avec lesquels on a une chance dâobtenir un salaire brut plus Ă©levĂ© : Ecolo, PS, PTB
Ceux qui nâen veulent pas : EngagĂ©s, MR
2 | PLUS DE MOYENS POUR LA SĂCURITĂ SOCIALE
Les attaques de la droite contre la sécurité sociale ont été contrées par les partis socialistes au pouvoir. Un refinancement du systÚme de sécurité sociale est nécessaire, notamment via la suppression des réductions de cotisations patronales et une «dotation vieillissement » pour mieux financer les pensions.
En matiĂšre de sĂ©curitĂ© sociale, tous les minima sociaux devraient ĂȘtre relevĂ©s dâau moins 10% au-dessus du seuil de pauvretĂ©. Les prestations de crĂ©dit-temps, de congĂ© pour assistance mĂ©dicale ou de congĂ© parental devraient ĂȘtre augmentĂ©es, y compris pour les parents isolĂ©s.
Les partis qui veulent renforcer la sécurité sociale : Ecolo, PS, PTB
Ceux qui nâen veulent pas : EngagĂ©s, MR
3 | DE MEILLEURES PENSIONS
Les pensions ont augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es, grĂące aux partis progressistes au Gouvernement (PS, Ecolo). Câest une revendication de longue date de la FGTB.
LâĂąge de la pension lĂ©gale doit ĂȘtre ramenĂ© Ă 65 ans. AprĂšs une carriĂšre de 40 ans, chacun doit avoir droit Ă une pension complĂšte. La pĂ©nibilitĂ© du travail doit ĂȘtre mieux prise en compte. Ceux qui la vivent au cours de leur carriĂšre doivent pouvoir partir plus tĂŽt Ă la retraite, sans perte de revenus.
Les partis qui défendent une pension décente : Ecolo, PS, PTB
Et les autres : Engagés, MR
5 | DES CONTRIBUTIONS ĂQUITABLES DE LA PART DES ENTREPRISES
Toutes les entreprises doivent payer un impĂŽt sur leurs bĂ©nĂ©fices au taux de 25%, et de 35% sur les bĂ©nĂ©fices excĂ©dentaires. La lutte contre lâĂ©vasion fiscale et lâescroquerie fiscale doit ĂȘtre renforcĂ©e.
Les partis qui pensent que les entreprises doivent faire leur part : Ecolo, PS, PTB
Pas nécessaire pour ces partis : Engagés, MR
4 | IMPĂT SUR LA FORTUNE
Les grandes fortunes doivent davantage contribuer. Nous prĂ©conisons un impĂŽt annuel progressif sur le patrimoine : 1% Ă partir dâun million dâeuros (Ă lâexclusion de la maison occupĂ©e par son propriĂ©taire) et 4% Ă partir dâun milliard dâeuros. Cela nĂ©cessite lâĂ©tablissement dâun cadastre des fortunes et patrimoines.
Les partis qui veulent faire contribuer davantage les plus fortunés : Ecolo, PS, PTB
Les partis qui défendent les plus riches : Engagés, MR
6 | UNE POLITIQUE CLIMATIQUE AMBITIEUSE
Pour construire une sociĂ©tĂ© plus respectueuse de lâenvironnement, il faut investir massivement dans les transports publics. Le gouvernement doit retrouver un rĂŽle plus important sur le marchĂ© de lâĂ©nergie. Une transition climatique juste nĂ©cessite que les travailleurs soient au centre des prĂ©occupations.
Les partis qui veulent laisser une chance Ă notre planĂšte : Ecolo, PS, PTB
Et les autres : Engagés, MR
7 | DES EMPLOIS STABLES, DĂCENTS ETÂ ĂPANOUISSANTS
LâĂ©ternelle course Ă la flexibilitĂ© doit ĂȘtre stoppĂ©e de toute urgence. La rĂ©duction collective du temps de travail avec maintien des salaires et embauche compensatoire est une prioritĂ© pour la FGTB. Pour ce faire, il convient dâaligner les cotisations patronales de sĂ©curitĂ© sociale sur la norme des 32 heures hebdomadaires pour un emploi Ă temps plein.
Des emplois de meilleure qualité avec ces partis : Ecolo, PS, PTB
Des emplois plus précaires avec ces partis : Engagés, MR
8 | UN SALAIRE MINIMUM PLUS ĂLEVĂ
Le salaire minimum a dĂ©jĂ Ă©tĂ© augmentĂ© au cours de la derniĂšre lĂ©gislature, Ă lâinitiative du PS. Il doit continuer Ă augmenter pour atteindre 17 ⏠bruts de lâheure ou 2.800 ⏠bruts par mois. Une augmentation nĂ©cessaire pour vivre dignement, surtout Ă la lumiĂšre de la hausse des prix de ces derniĂšres annĂ©es.
Les partis qui veulent un salaire minimum décent : Ecolo, PS, PTB
Les partis qui nâen veulent pas : EngagĂ©s, MR

Vrai ou faux, Thierry Bodson ?
Petit « dĂ©bunkage » des contre-vĂ©ritĂ©s qui circulent Ă la veille des Ă©lections, avec Thierry Bodson, prĂ©sident de la FGTB. RĂ©tablissons les faits qui se cachent derriĂšre les slogans trompeursâŠ
On entend â surtout Ă droite â quâil faut rĂ©duire les dĂ©penses publiques, sanctionner, couper dans les allocations de chĂŽmage⊠Que dit au contraire la FGTB Ă ce propos ?
RĂ©duire les dĂ©penses, ça signifie rĂ©duire la protection sociale, les remboursements de soin de santĂ©, toucher aux pensions, aux allocations⊠Mais aussi aux services publics. On a vu le rĂ©sultat pendant les inondations en province de LiĂšge, pendant le Covid⊠RĂ©duire les moyens, câest mettre en pĂ©ril la protection des gens au jour le jour, et aussi ne pas pouvoir investir dans la sĂ©curitĂ© socialeâŠ
Mais il y a aussi tous les aspects, et on lâoublie souvent, liĂ©s Ă lâenseignement et Ă la formation. Ăa fait aussi partie des dĂ©penses publiques. On ne peut pas dire « il faut se prĂ©parer Ă une Ă©conomie qui va changer, Ă une Ă©conomie bas carbone » â alors que mĂȘme la droite est dâaccord avec ça â et en mĂȘme temps diminuer les moyens mis Ă disposition de la formation des travailleurs, pour sâadapter Ă ce changementâŠ
Quid de lâindexation automatique des salaires ? La Belgique est le seul pays avec le Luxembourg Ă disposer de ce systĂšme. Si on Ă©coute notamment la FEB, cette indexation automatique serait la cause dâune spirale prix-salaires sans fin. Quâest-ce qui est vrai ou faux lĂ -dedans ?
Je voudrais rĂ©pondre en trois temps. Le premier Ă©lĂ©ment, câest de dire que la Belgique et le Luxembourg ont des Ă©conomies qui fonctionnent mieux que les pays voisins â Pays-Bas, Allemagne, France â qui nâont pas ce systĂšme dâindexation automatique. Il nây a donc pas de lien entre ce systĂšme et une Ă©conomie qui fonctionne bien ou pas.
Ensuite, cette indexation automatique â et tous les Ă©conomistes le reconnaissent â a permis de maintenir le pouvoir dâachat en Belgique pendant les crises successives que nous avons connues.
Enfin, il y a lĂ quelque chose dâindĂ©cent de la part de ceux qui sâattaquent Ă lâindexation automatique, parce que ça veut dire quâils ont pour volontĂ© de maintenir la compĂ©titivitĂ© sur le dos des travailleurs. Autrement dit, on compte sur la diminution du pouvoir dâachat des gens pour maintenir lâactivitĂ© Ă©conomique. Ce nâest pas acceptable. De façon globale, les salaires reprĂ©sentent 25% des coĂ»ts de production. Le reste câest lâĂ©nergie, les investissements, les amortissements, la rĂ©munĂ©ration du capital⊠Mais jamais on ne parle de ces 75% si on veut rester compĂ©titif. Nous demandons des Ă©tudes sĂ©rieuses Ă ce sujet.
Dâaucuns Ă droite toujours prĂ©tendent que les allocations de chĂŽmage sont trop hautes, et trop proches du montant du salaire minimum. Quâest-ce que tu leur rĂ©ponds ?
PremiĂšrement, que le salaire minimum est trop bas, et quâil faut lâaugmenter encore. Il a augmentĂ© de deux fois 50 ⏠ces derniĂšres annĂ©es, mais câest insuffisant. DeuxiĂšmement, que câest faux. La diffĂ©rence entre le salaire minimum et lâallocation de chĂŽmage moyenne est de lâordre de 670 ⏠par mois. Câest donc plus que ce que les partis de droite rĂ©clament, quand ils disent quâil faut absolument 500⏠de diffĂ©rence.
Est-ce quâil y a un piĂšge Ă lâemploi ? Oui, mais parce que la majoritĂ© des emplois proposĂ©s sont Ă temps partiel. On perd alors une allocation de chĂŽmage et on se retrouve avec un temps partiel, souvent sans complĂ©ment. LĂ il y a un vrai problĂšme, qui vient de fait que les patrons ne proposent que trop peu dâemplois Ă temps plein.
Quid du caractÚre « illimité » des allocations de chÎmage ? Que réponds-tu à ceux qui veulent les limiter dans le temps ?
Une chose qui me paraĂźt assez importante Ă rappeler, câest que dans les pays voisins â toujours ceux avec lesquels on se compare : Pays-Bas, Allemagne, France â on ne laisse pas mourir les gens de faim, dâaccord ? Et donc, lorsquâon sort de lâallocation de chĂŽmage dans ces trois pays-lĂ , on entre dans une allocation de fin de droit qui est relativement comparable Ă lâallocation de chĂŽmage. La spĂ©cificitĂ© de la Belgique câest que si on limite les allocations de chĂŽmage dans le temps, alors on reçoit un revenu dâintĂ©gration, au niveau du CPAS. Soit une allocation qui est Ă charge principalement des rĂ©gions et non pas de lâĂtat fĂ©dĂ©ral. Câest donc un transfert de la sĂ©curitĂ© sociale vers les rĂ©gions, quelque chose que nous ne pouvons pas Ă©videmment accepter.
Par ailleurs, je ne comprends pas quâon ait toujours cette demande de la droite de limiter les allocations de chĂŽmage dans le temps, en prĂ©tendant, « les gens vont aller travailler, câest la solution Ă tous les problĂšmes ». Non. Des Ă©tudes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par lâONEM et par des instituts internationaux pour dire que ça ne marchait pas.
Pire encore, on a connu en Belgique une expĂ©rience grandeur nature quand on a dĂ©cidĂ© en 2014 de limiter Ă 3 ans les allocations dâinsertion pour les jeunes. Ăa nâa rien changĂ©. Le bĂąton ne fonctionne pas, et on a constatĂ© que parmi ces jeunes, la moitiĂ© se sont retrouvĂ©s au CPAS et lâautre moitiĂ© a disparu de la circulation, sâest retrouvĂ©e hors radar. Câest donc trĂšs difficile de reprendre contact avec eux et peut-ĂȘtre de leur remettre le pied Ă lâĂ©trier. Donc non seulement câest inutile mais en plus ça nâa aucun sens tant dâun point de vue Ă©conomique que dâun point de vue social.
J Ceci est un extrait de lâinterview, dĂ©couvrez-en la totalitĂ© sur la chaĂźne YouTube de la FGTB !
Analyse des propositions : qui veut faire quoi ?
Si vous ne suivez lâactualitĂ© que de loin, vous nâavez peut-ĂȘtre pas vu passer les diffĂ©rentes communications des partis politiques Ă propos de lâanalyse de leurs programmes par le Bureau du plan. Chacun dâeux tentait de mettre en avant ou de nuancer les analyses et conclusions de lâinstitution fĂ©dĂ©rale. Que penser de ce travail et de ce quâen disent nos Ă©lus ?
DE QUOI PARLE-T-ONÂ ?
Le Bureau fĂ©dĂ©ral du Plan (BFP) « est un organisme dâintĂ©rĂȘt public qui rĂ©alise des Ă©tudes et des prĂ©visions sur des questions de politique Ă©conomique, sociale, environnementale et leur intĂ©gration dans une perspective de dĂ©veloppement durable. Il suit en toutes circonstances une approche caractĂ©risĂ©e par lâindĂ©pendance, la transparence et le souci de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Il se fonde sur des donnĂ©es de qualitĂ©, des mĂ©thodes scientifiques et la validation empirique des analyses. »
Depuis 2014, le BFP a la mission du chiffrage des mesures prioritaires issues des programmes Ă©lectoraux. Ă noter que, pour ce faire, le BFP peut sâaider des expertises dâautres institutions telles que lâINAMI, lâONSS ou lâONEM⊠Tous les partis reprĂ©sentĂ©s Ă la Chambre des reprĂ©sentants sont tenus dây participer.
Il sâagit donc dâ un organisme indĂ©pendant, spĂ©cialisĂ© et aidĂ© dâexperts de tous horizons, qui Ă©value le plus objectivement possible les impacts potentiels des politiques voulues par les diffĂ©rents partis. Ses conclusions sont donc trĂšs attendues, voire redoutĂ©es par le monde politique.
QUELS RĂSULTATSÂ ?
Avant tout, notons que les conclusions et constats tirĂ©s par le Bureau du Plan rejoignent en trĂšs grande partie lâanalyse menĂ©e par le service dâĂ©tude de la FGTB. Par ailleurs, cette analyse Ă©tant fouillĂ©e, nuancĂ©e (301 mesures ont Ă©tĂ© analysĂ©es), nous ne reprendrons ici que certaines des conclusions les plus marquantes.
LES FINANCES PUBLIQUES
Ă politique inchangĂ©e, la dette publique de la Belgique atteindra 116.8% du PIB en 2029. DâaprĂšs le BFP, avec les mesures proposĂ©es par le PS, elle sera de 111.5%, par Ecolo/113.6%, PTB/114.1%, EngagĂ©s/115.1%, DĂ©fi/121.2% et MR 121.5%.
Premier constat, la droite, toujours si prompte à faire la leçon aux partis de gauche sur leurs compétences en matiÚre de bonne gestion, obtient les résultats les plus désastreux. La droite sabre dans les dépenses de services publics et la sécurité sociale pour « faire des économies », mais au final, avec leur programme, nous serions plus endettés.
Il faut noter que les estimations ne tiennent pas compte de certaines mesures non-chiffrĂ©es. Par exemple : la fraude fiscale. Lutter efficacement â ou non â contre la fraude fiscale permettrait dâamĂ©liorer â ou dâempirer â significativement le taux dâendettement.
LE SOLDE BUDGĂTAIRE
Le solde budgĂ©taire du Gouvernement, câest la diffĂ©rence entre les recettes et les dĂ©penses de lâĂtat. En Belgique, Ă politique inchangĂ©e, il serait en dĂ©ficit de 5.6% en 2029. Or, au niveau de lâEurope, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© â sous lâimpulsion des partis conservateurs â de rĂ©duire ce dĂ©ficit vers 1,5% Ă la fin dâune trajectoire de maximum 7 ans (pour les pays avec un taux dâendettement supĂ©rieur Ă 90% du PIB, comme câest le cas pour la Belgique). Pour rĂ©duire ce dĂ©ficit, lâaccent est mis sur une diminution des dĂ©penses.
Pour la FGTB, rĂ©duire les dĂ©penses ne peut pas constituer la seule rĂ©ponse. Il faut agir sur les recettes de lâĂtat.
La FGTB rejette la politique dâaustĂ©ritĂ© europĂ©enne car elle estime quâil convient au contraire aujourdâhui dâinvestir davantage dans les services publics, la sĂ©curitĂ© sociale et la lutte contre le rĂ©chauffement climatique. Bien conscients de cela, les partis de gauche tentent de composer avec le diktat europĂ©en et les impĂ©ratifs sociĂ©taux.
Et, là encore, avec un PS à 4.5% de déficit, un PTB avec 4.8% et Ecolo avec 5%, les partis de gauche sont en droit de renvoyer les sermons moralisateurs du MR dont le solde prévu à 7.6% est de loin le pire du pays. Seul le Vlaams Belang affiche un score aussi mauvais.
RECETTES ET INVESTISSEMENTS
Or, non seulement grĂące Ă des projets de justice fiscale, les partis de gauche se montrent meilleurs gestionnaires, mais en plus ils le sont en augmentant les investissements dans des secteurs aussi essentiels que la SĂ©curitĂ© sociale, les services publics et lâenvironnement.
Tant lâanalyse du Bureau du Plan que celle du service dâĂ©tudes de la FGTB dĂ©montrent le rĂ©alisme et le sĂ©rieux des propositions des partis de gauche.

« Ne les croyez pas ! » : une brochure qui combat les mensonges de lâextrĂȘme droite
« Ne les croyez pas ! », câest le titre de la brochure que la FGTB vient de publier pour contrer les arguments de lâextrĂȘme droite en Flandre. Le Vlaams Belang est en effet crĂ©ditĂ© par les sondages dâun trĂšs haut score aux Ă©lections du 9 juin prochain. Une perspective qui fait froid dans le dos et qui interroge sur les raisons de ce nouveau dimanche noir qui se profile en Belgique, 80 ans aprĂšs la victoire des alliĂ©s contre le fascisme.
LES MISĂRES ET LES PEURS
Sur quelles misĂšres et sur quelles peurs lâextrĂȘme droite, qui revient en force dans toute lâEurope, construit-elle son assise ? Comment la gauche doit-elle prendre ses responsabilitĂ©s face Ă cet Ă©chec dĂ©sastreux pour la classe travailleuse ? Car en effet, lâascension des partis dâextrĂȘme droite est une trĂšs mauvaise nouvelle pour le monde du travail, ses droits, son Ă©panouissement, son Ă©mancipation.
quâelle a toujours favorisĂ© les classes dirigeantes et les Ă©lites quâelle dĂ©nonce pourtant en campagne Ă©lectorale.
DISSĂQUER LES MENSONGES
En 13 chapitres, la brochure de la FGTB revient sur les mensonges rĂ©guliĂšrement utilisĂ©s par le Vlaams Belang et dissĂšque son programme 2024. Des mensonges qui malheureusement sĂ©duisent de plus en plus. Des exemples ? Le modĂšle social belge ne coĂ»terait quâaux flamands, nous serions envahis de migrants qui nous coĂ»tent cher, le monde politique serait infestĂ© de clowns et de voleurs, les allocations familiales ne sont pas un chĂšque en blanc, lâĂtat nous coĂ»terait trop cher et on paierait trop dâimpĂŽts, il faudrait arrĂȘter avec la folie climatiqueâŠ
Lire plus et télécharger la brochure
VERNIS SOCIAL
Tous se parent dâun vernis social sur la question des salaires, des pensions, des libertĂ©s, des droits. Mais ne soyons pas dupes. De tout temps, lâextrĂȘme droite a Ă©tĂ© lâennemie de tous les travailleurs et des travailleuses en particulier. Lâhistoire nous montre
En ces temps troublĂ©s, la FGTB a jugĂ© essentiel et salutaire de traduire cette brochure en français. Car les mĂ©canismes de lâextrĂȘme droite agissent de la mĂȘme maniĂšre partout. Identifier une cible, amplifier un problĂšme, monter le travailleur avec emploi contre celui qui nâen a pas , celle qui est nĂ©e ici contre celle qui vient de lĂ -bas, le bienportant contre le malade, attiser les polĂ©miques, stigmatiser un « adversaire » : câest comme cela que lâextrĂȘme droite prospĂšre et menace les dĂ©mocraties. t

La santé au travail, pas une question de chance !
La santĂ© sâapparente de plus en plus Ă une loterie. Entre la diminution du nombre de travailleuses et de travailleurs soumis Ă la surveillance santĂ© et le peu de temps imparti aux consultations qui se font encore, on assiste Ă un dĂ©tricotage du systĂšme. Or, une visite chez le mĂ©decin du travail est dâune importance capitale car elle permet dâamĂ©liorer la prĂ©vention sur les lieux de travail et dâagir sur ce qui rend les travailleurs effectivement malades.
Le dĂ©tricotage du systĂšme sâexplique par plusieurs facteurs, dont la pĂ©nurie des mĂ©decins du travail. On constate aussi que les mĂ©decins du travail passent de plus en plus de temps sur des dossiers de rĂ©intĂ©gration de malades de longue durĂ©e et dâautres dossiers individuels plutĂŽt que sur la mise en place de la prĂ©vention au niveau collectif.
6 MINUTES CHRONO
Câest en moyenne la durĂ©e dâune consultation chez un mĂ©decin du travail. Dans un dĂ©lai aussi court, il nâest pas Ă©tonnant que la consultation annuelle ne permette pas de passer en revue lâensemble des risques auxquels le travailleur est exposĂ©.
DE MOINS EN MOINS DE TRAVAILLEURS CONCERNĂS
En outre, de moins en moins de travailleurs ont un accÚs systématique à la médecine du travail. Alors que de nombreux pays européens offrent la surveillance santé à TOUS les travailleurs, la Belgique prévoit que seuls les travailleurs dans des catégories de postes à vigilance, de sécurité ou exposés à un risque y ont accÚs. Quant à la périodicité, elle est aussi allongée.
Enfin, ajoutons que mĂȘme si en thĂ©orie lâemployeur ne peut pas dĂ©cider de maniĂšre autonome si un travailleur doit ou non ĂȘtre soumis Ă une surveillance de la santĂ©, dans les faits, ce nâest pas toujours le cas. Câest ce quâa notamment dĂ©montrĂ© le rĂ©cent rapport de lâinspection du travail dans le secteur des titresservices.
La Centrale GĂ©nĂ©rale â FGTB plaide pour une autre mĂ©decine du travail. Nous perdons en qualitĂ© alors que le monde du travail a plus que jamais besoin dâune prĂ©vention efficace. Il est grand temps de remettre la santĂ© au centre des prĂ©occupations, dâoffrir une surveillance de la santĂ© de qualitĂ©, accessible Ă toutes et tous.
CATASTROPHE DU RANA PLAZA
Quâest-ce qui a changé ?
Souvenez-vous, en avril 2013, lâusine de textile Rana Plaza sâeffondrait Ă Dhaka, au Bangladesh tuant 1127 travailleurs. Pour la Centrale GĂ©nĂ©rale â FGTB, il a toujours Ă©tĂ© essentiel que cette catastrophe serve de leçon et que les grandes marques qui produisent dans ces pays tirent les leçons de ce drame et soient plus strictes quant aux conditions de santĂ© et sĂ©curitĂ© des travailleuses et des travailleurs.
Ălâheure actuelle, prĂšs de 190 entreprises ont signĂ© un accord international sur la sĂ©curitĂ© et la santĂ©. Cependant, des marques mondialement connues comme Leviâs, Lee et Wrangler refusent toujours de sâengager Ă assurer la sĂ©curitĂ© des travailleurs qui fabriquent leurs jeans !
DROITS HUMAINS, DROITS DU TRAVAIL ET DROITS ENVIRONNEMENTAUX
Pour commĂ©morer ce triste anniversaire, un dĂ©filĂ© de mode dĂ©calĂ© a mis en lumiĂšre le manque dâengagement des gĂ©ants du jean Leviâs, Lee et Wrangler. Lâobjectif Ă©tait dâattirer lâattention sur lâabsence dâengagements crĂ©dibles pour protĂ©ger la vie de leurs travailleurs du textile. Ces marques doivent ĂȘtre conscientes de leurs responsabilitĂ©s. Les profits ne doivent pas passer avant les droits humains.
Annelies Deman, responsable de la FGTB Textile explique : « Bien que de nombreux progrĂšs aient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s au cours des 11 derniĂšres annĂ©es, certaines marques refusent toujours de signer lâaccord international. Il sâagit pourtant du programme de santĂ© et de sĂ©curitĂ© le plus efficace Ă ce jour pour amĂ©liorer les conditions de travail de milliers de travailleurs. En outre, la nouvelle directive europĂ©enne sur le devoir de vigilance devrait rendre les entreprises responsables des droits humains, du travail et de lâenvironnement tout au long du processus de production. »
AGIR, MAINTENANTÂ !
La commĂ©moration et lâaction de ce 24 avril sonnent comme un rappel auprĂšs de toutes les grandes marques qui refusent de prendre leurs responsabilitĂ©s. « Nous devons agir de toute urgence contre lâimpunitĂ© des entreprises », dĂ©clare Annelies. « Onze ans aprĂšs la catastrophe, il nâest pas normal que les marques continuent Ă maximiser leurs profits au dĂ©triment des droits fondamentaux de leurs travailleurs. Nous ne lĂącherons pas. »

Le fournisseur du géant du cyclisme Specialized prive les travailleurs de leurs salaires
Voici deux ans, lâusine APS situĂ©e Ă San Bartolo, au Salvador, fermait ses portes, abandonnĂ©e par sa direction. Le 30 aoĂ»t 2022, toutes les activitĂ©s ont Ă©tĂ© interrompues. Depuis, les 800 travailleurs et travailleuses sont dans lâattente du paiement leurs salaires. Ils espĂšrent aussi dĂ©sespĂ©rĂ©ment un dĂ©dommagement de la part de Specialized qui sâapprovisionnait auprĂšs de lâusine. Marta Zaldaña, responsable du syndicat salvadorien du textile FEASIES explique leur combat Ă lâONG socialiste FOS.
Deux ans se sont Ă©coulĂ©s depuis la fermeture soudaine de lâusine, quelle est la situation aujourdâhui ?
Nous avons rĂ©ussi Ă obtenir le paiement dâau moins une partie des salaires dus pour de nombreux travailleurs. Cela requiert toutefois beaucoup de patience en raison du systĂšme bureaucratique en place dans notre pays. Le traitement de la plupart des dossiers dure facilement un an, et certains peuvent aller jusquâĂ ... 12 ans ! Les entreprises le savent et misent sur le fait que les travailleurs perdent patience et abandonnent leur combat. Mais notre syndicat a acquis beaucoup dâexpĂ©rience dans lâaccompagnement de ces dossiers.

Quâest-ce que cela reprĂ©sente pour les travailleurs touchĂ©s ?
Il est trĂšs important dâexiger le paiement intĂ©gral des sommes dues pour plusieurs raisons, mĂȘme si cette dĂ©marche risque de ne pas ĂȘtre couronnĂ©e de succĂšs Ă 100% si la marque Specialized ne finit pas par trouver lâargent. En premier lieu, le paiement est trĂšs important pour les travailleurs touchĂ©s et leurs familles, qui nâont pas de rĂ©serves financiĂšres sur lesquelles sâappuyer.
Il est particuliĂšrement difficile pour les quelque 30% de travailleurs plus ĂągĂ©s de trouver un nouvel emploi, et la plupart dâentre eux avaient accumulĂ© plus de 10 ans dâindemnitĂ©s de licenciement chez APS comme filet de sĂ©curitĂ© contre le chĂŽmage, sur lequel ils ne peuvent donc pas compter. Ces travailleurs ĂągĂ©s risquent Ă©galement de ne pas percevoir leur pension en raison des arriĂ©rĂ©s de pension dâAPS parce quâils nâatteignent pas le quota minimal de cotisation.
En ce qui concerne les jeunes, ils sont nombreux Ă avoir retrouvĂ© un nouvel emploi. Mais pour eux, il est particuliĂšrement important de faire comprendre que les entreprises et les marques de vĂȘtements ne peuvent pas sâen tirer impunĂ©ment lorsquâelles violent les droits des travailleurs.
Quel rĂŽle FEASIES a-t-il jouĂ© dans lâaffaire de lâusine APS ?
Trois syndicats Ă©taient reprĂ©sentĂ©s dans lâusine. Tous ont jouĂ© un rĂŽle important dans la lutte pour la reconnaissance des droits des travailleurs et dans la conclusion des accords avec les marques de vĂȘtements qui figurent dans le rĂ©cent rapport dâAPS. FEASIES a Ă©tĂ© le plus actif durant les mois qui ont suivi la fermeture et a inspirĂ© les autres syndicats.
La solidaritĂ© sâest organisĂ©e. Plusieurs sections syndicales ont soutenu les travailleurs en leur fournissant des denrĂ©es alimentaires pendant lâoccupation de lâusine. Nos affiliĂ©s, et en particulier les femmes, ont pris lâinitiative de surveiller lâusine jour et nuit et de dresser un inventaire pour empĂȘcher quâun crĂ©ancier ne vienne sâemparer des machines. Ces machines constituent une garantie importante pour les travailleurs afin quâils puissent percevoir au moins une partie de lâargent qui leur est dĂ». Ce sont Ă©galement les syndicats qui sont intervenus auprĂšs des marques de vĂȘtements lorsquâil est apparu que la direction de lâusine APS sâĂ©tait volatilisĂ©e et que personne ne pouvait ĂȘtre tenu responsable comme employeur initial.
De quelle maniÚre la pression internationale peut-elle aider dans ces cas ?
La pression internationale est cruciale. Surtout dans des cas comme celui dâAPS, oĂč le producteur direct est introuvable et nâassume pas ses responsabilitĂ©s. GrĂące aux campagnes menĂ©es par le Worker Rights Consortium â lâorganisation indĂ©pendante de surveillance des droits du travail â auprĂšs des marques de vĂȘtements, nous avons dĂ©jĂ rĂ©ussi Ă obtenir des paiements concrets de deux des quatre marques de vĂȘtements. Nous espĂ©rons quâavec lâaide de la CVP, nous parviendrons Ă©galement Ă persuader Specialized, sponsor des Ă©quipes cyclistes Soudal Quick-Step et SD Worx Protime, Ă faire de mĂȘme. t
Les Métallos imposent le « RESPECT »
dans les élections sociales !
Les élections sociales sont un formidable outil démocratique au plus proche de la réalité du monde du travail.
Tous les 4 ans des milliers de militants remettent leur mandat en jeu et font donc face Ă lâĂ©valuation du travail effectuĂ© durant la pĂ©riode Ă©coulĂ©e par leurs collĂšgues de travail.
Tous les 4 ans, notre organisation doit convaincre des centaines de nouveaux militants de nous rejoindre dans nos revendications et dans nos luttes malgré des pressions énormes exercées par certains employeurs.
Tous les 4 ans, il faut pouvoir analyser en profondeur les attentes des travailleurs et travailleuses et leur proposer un chemin Ă suivre pour lâamĂ©lioration de leurs conditions de travail !


Et mĂȘme sâil sâagit dâune pĂ©riode trĂšs intense psychologiquement et physiquement pour nos milliers de militants, elle donne Ă nos reprĂ©sentants et Ă notre centrale une vraie lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique apportĂ©e par les travailleurs du MĂ©tal !
Une lĂ©gitimitĂ© dâautant plus forte quâelle est octroyĂ©e par des travailleurs qui sont trĂšs proches au quotidien de leurs dĂ©lĂ©guĂ©s et qui peuvent donc bien Ă©valuer pour qui il vaut mieux voter ! On ne peut pas toujours en dire autant de lâautre cĂŽtĂ© de la table oĂč lâon est choisi par une poignĂ©e dâactionnaires, souvent trĂšs Ă©loignĂ©s des rĂ©alitĂ©s de lâentreprise !
Force est de constater que lâĂ©valuation effectuĂ©e par les travailleurs est trĂšs positive pour les MĂ©tallos FGTBABVV puisque nous sortons renforcĂ©s comme syndicat largement majoritaire dans les secteurs du MĂ©tal. Dans tous les secteurs, dans les grandes, comme dans les petites entreprises, mais aussi particuliĂšrement chez les jeunes, les MĂ©tallos rĂ©alisent des rĂ©sultats historiques !
La classe travailleuse du Métal a validé le travail syndical effectué par nos militants et les lignes politiques défendues par la Centrale aux cours des derniers années ! Elle a aussi validé les thÚmes repris dans notre campagne articulée autour du RESPECT pour la classe travailleuse.
Ce RESPECT, nous avons maintenant une base solide pour lâimposer ! Ăa commence le 3 juin dans les mobilisations organisĂ©es par la FGTB contre lâaustĂ©rité ! Ăa commence surtout dĂšs maintenant pour obtenir des augmentations des salaires bruts via la rĂ©vision de la loi de 96, la reconnaissance de la pĂ©nibilitĂ© de nos secteurs, le retour de la pension Ă 65 ans et une vraie contribution des plus fortunĂ©s !
Mais ce RESPECT, nous voulons aussi le construire pour les travailleurs qui aujourdâhui ne bĂ©nĂ©ficient pas dâune reprĂ©sentation syndicale ! Il est temps dâabaisser les seuils et de renforcer la dĂ©mocratie sociale !
Bravo à tous les Métallos ! Merci !
Des élections politiques décisives
Dans la foulée des élections sociales de mai, les élections politiques auront lieu le 9 juin. Les travailleurs et travailleuses vont pouvoir voter pour élire les représentants pour les niveaux régional, fédéral et européen.
Au cours de cette mandature, la FĂ©dĂ©ration Hainaut-Namur a rĂ©guliĂšrement invitĂ© des confĂ©renciers dans ses instances. Le but Ă©tant dâapporter des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponses aux dĂ©lĂ©guĂ©s concernant toute une sĂ©rie de sujets (par exemple : la libĂ©ralisation du secteur de lâĂ©nergie lors de la flambĂ©e des prix, la lutte contre lâextrĂȘme droite ou encore sur les bouleversements gĂ©opolitiques en cours).
Nous tirons le constat que ces Ă©lections seront dĂ©cisives car deux visions vont sâopposer : la continuitĂ© de ces 40 derniĂšres annĂ©es ou bien un changement radical.
LâOccident nâest plus la grande puissance dominante et les pays sâorganisent pour inverser cette tendance. Une des consĂ©quences est le manque de vision Ă long terme concernant les industries europĂ©ennes, alors quâil y a des enjeux trĂšs importants auxquels nous allons devoir faire face, notamment les enjeux climatiques.
PlutĂŽt que de permettre aux pays de pouvoir avoir une vision Ă long terme pour les travailleurs, lâEurope veut imposer une nouvelle cure dâaustĂ©ritĂ©. La Belgique risque dâĂȘtre fortement impactĂ©e : on parle de 30 milliards dâeuros sur plusieurs annĂ©es.
La recette est toute trouvĂ©e : câest la classe travailleuse qui va devoir payer la facture, via des coupes dans la sĂ©curitĂ© sociale, dans les services publics, dans les infrastructures.
En tant quâorganisation syndicale combative, nous dĂ©fendons les travailleurs dans les entreprises mais nous voulons peser Ă©galement dans les dĂ©bats de sociĂ©tĂ©.
Il est important de rompre avec les logiques nĂ©o-libĂ©rales qui nâont cessĂ© de casser les solidaritĂ©s entre travailleurs.
Nous voulons au contraire plus dâinvestissements dans les services publics, une sĂ©curitĂ© sociale forte et fĂ©dĂ©rale, la libertĂ© de nĂ©gocier les salaires, que les Ă©paules les plus larges contribuent le plus, revoir lâĂąge de la pension et en revaloriser les montants, des perspectives industrielles fortes avec le soutien du public.
Les travailleurs sont conscients quâune alternative existe et nous souhaitons dâores et dĂ©jĂ prĂ©venir le prochain gouvernement que sâenfermer dans un carcan budgĂ©taire europĂ©en nâest pas une fatalitĂ© mais un choix politique.
Nous voulons mettre la pression pour bùtir une société plus juste, plus solidaire et qui respecte la classe travailleuse qui fait tourner la société. Cela passe par une FGTB forte et unie, et un vote pour le changement. t
3 raisons pour lesquelles un vote pour lâextrĂȘme droite nâest pas un vote fort
Le 9 juin, nous nous rendrons aux urnes. Selon les sondages, lâextrĂȘme droite semble plus populaire que jamais. Mais pourquoi rĂ©colte-t-elle autant de votes ? Et pourquoi nâest-ce finalement pas le bon choix pour le monde du travail ? Voici trois arguments imparables expliquant pourquoi en tant que travailleur ou travailleuse, voter pour un parti dâextrĂȘme droite Ă©quivaut Ă se tirer une balle dans le pied !

1. LâEXTRĂME DROITE VEND DE LA POUDRE AUX YEUX
En lisant le programme du Vlaams Belang, il peut paraĂźtre surprenant dây retrouver de nombreuses positions progressistes de gauche. Cela semble ĂȘtre (et ça lâest effectivement) un copiercoller du programme dâun parti progressiste comme Vooruit, par exemple. Les partis dâextrĂȘme droite sont particuliĂšrement douĂ©s pour vendre du rĂȘve, mais quid de leurs accomplissements rĂ©els en matiĂšre de droits des travailleurs ? Il nây en a pas.
Ce nâest pas Ă©tonnant venant dâune tendance politique de droite, dont lâidĂ©ologie est axĂ©e sur les intĂ©rĂȘts des employeurs et/ou dâune Ă©lite. La droite (et lâextrĂȘme droite) tente souvent de limiter les droits en matiĂšre de nĂ©gociations collectives, dâaffaiblir les services sociaux et dâassouplir la lĂ©gislation du travail. Et soyons honnĂȘtes, ces mesures mĂšnent sans dĂ©tour Ă une dĂ©tĂ©rioration des conditions de travail, Ă une baisse des salaires et Ă une moins bonne protection des travailleurs. Tout ça en faveur des... patrons, bien Ă©videmment. La boucle est bouclĂ©e.
LâextrĂȘme droite dĂ©tourne lâattention des problĂšmes et intĂ©rĂȘts Ă©conomiques vers les changements sociaux et la diversitĂ© culturelle. Mission accomplie : les Ă©lecteurs votent contre un certain groupe et non plus pour leurs propres intĂ©rĂȘts. Pourtant, une fois Ă©lus, les masques tombent. Les politiciens dâextrĂȘme droite ne mettent pas en place de politiques favorables Ă la classe ouvriĂšre et ne le feront jamais. Dâailleurs, leurs amis patrons ne leur en seraient pas reconnaissants.
Le « masque social » nâest rien de plus quâun moyen de dissimuler leur programme extrĂ©miste et de sâassurer une place lĂ©gitime au sein du spectre politique, dâoĂč ils seraient autrement exclus si lâon se basait uniquement sur leur vĂ©ritable programme et leur passĂ© violent.
2. LâEXTRĂME DROITE DIVISE POUR MIEUX RĂGNER
Ă lâĂ©poque de la Rome et de la GrĂšce antique, on le savait dĂ©jĂ Â : il nây a pas de meilleure stratĂ©gie politique que celle du âdivide et imperaâ (diviser pour mieux rĂ©gner) pour conserver le pouvoir. Monter les individus et les groupes les uns contre les autres et Ă©viter ainsi toute alliance. RĂ©sultat : des ĂȘtres divisĂ©s et affaiblis, deux termes qui vont de pair. Les partis dâextrĂȘme droite excellent dans lâart de la division. Toujours Ă la recherche de boucs Ă©missaires aux problĂšmes existants, de prĂ©fĂ©rence parmi les migrants et autres minoritĂ©s, ils induisent chez lâĂ©lecteur la conviction que ces groupes sont Ă la source du problĂšme.
La recherche dâun bouc Ă©missaire, une technique que lâobserve dâailleurs dans la rhĂ©torique utilisĂ©e en matiĂšre dâimmigration dans diffĂ©rents pays. Souvent, la migration est prĂ©sentĂ©e par les partis dâextrĂȘme droite comme la cause de diffĂ©rents problĂšmes sociĂ©taux, quâil sâagisse du chĂŽmage, de la criminalitĂ© ou de la pression sur lâĂtat social. En stigmatisant les migrants comme la cause de ces problĂšmes, les politiques dâextrĂȘme droite tentent de dĂ©tourner lâattention de problĂšmes Ă©conomiques et sociaux plus larges, comme les injustices en matiĂšre de fiscalitĂ© et lâinĂ©galitĂ© croissante qui en dĂ©coulent. Vous nâentendrez jamais de politiques dâextrĂȘme droite lâadmettre, bien entendu.
En plus dâinfluencer la politique migratoire, ce type de raisonnement peut Ă©galement ĂȘtre source de discrimination et dâhostilitĂ© Ă lâĂ©gard de migrants et de minoritĂ©s. Les politiques dâextrĂȘme droite crĂ©ent donc un climat de peur et de division.
Diviser les travailleurs, une pratique qui rĂ©duit lâatout majeur du groupe quâils forment : le nombre. En dĂ©tournant lâattention des problĂšmes rĂ©els sur le marchĂ© du travail et sur le lieu de travail, comme de mauvaises conditions de travail ou de bas salaires, ces politiques peuvent monter les travailleurs les uns contre les autres et les empĂȘcher ainsi de dĂ©fendre collectivement leurs intĂ©rĂȘts par lâintermĂ©diaire du syndicat. De quoi miner la solidaritĂ© entre travailleurs et affaiblir la position syndicale dans la concertation sociale.

3. LâEXTRĂME DROITE RĂDUIT LE PEUPLE ET LE SYNDICAT AU SILENCE
Inutile de rappeler, durant les annĂ©es 1930, lâhypocrisie dont a fait preuve lâextrĂȘme droite en troquant son statut de parti Ă©lu dĂ©mocratiquement contre celui dâun parti extrĂ©miste meurtrier. Des traits que lâon retrouve dans la plupart des partis dâextrĂȘme droite. Ils sont peu respectueux de la dĂ©mocratie et des libertĂ©s individuelles. Citons lâexemple inquiĂ©tant de lâItalie, oĂč le parti dâextrĂȘme droite de la premiĂšre ministre Giorgia Meloni tente de brider la libertĂ© de presse en traĂźnant devant le tribunal pour « diffamation » des journalistes jugĂ©s trop critiques.
Une telle dĂ©marche constitue non seulement une menace pour les fondements de notre sociĂ©tĂ©, mais peut Ă©galement porter atteinte Ă la position des syndicats. En effet, le fonctionnement dâun syndicat va de pair avec lâexistence dâune structure dĂ©mocratique forte et dâune culture de la concertation. Museler les syndicats, câest nuire aux intĂ©rĂȘts collectifs des travailleurs et travailleuses.
En dĂ©pit des promesses allĂ©chantes des partis dâextrĂȘme droite, leur politique et leur idĂ©ologie sont nĂ©fastes pour les syndicats et les travailleurs. Il est donc important que ces derniers rĂ©flĂ©chissent de maniĂšre critique Ă leurs choix politiques et aspirent Ă une sociĂ©tĂ© au sein de laquelle leurs intĂ©rĂȘts seront vĂ©ritablement dĂ©fendus. Soyez critiques et optez pour une sociĂ©tĂ© dans laquelle vous progresserez vraiment !
CAMPAGNE MĂTAL/TRANSPORT CONTREÂ LâEXTRĂME DROITE
La FGTB MĂ©tal et lâUBT sont dĂ©terminĂ©s ; ils ne resteront pas impuissants face Ă la montĂ©e de lâextrĂȘme droite. En dĂ©veloppant la campagne « La droite exploite ! », nous souhaitons examiner plus en dĂ©tail les consĂ©quences dâune sociĂ©tĂ© glissant de plus en plus vers la droite.
Notre syndicat refuse de fermer les yeux : oui, il y a de gros problĂšmes dans notre sociĂ©tĂ© et non, ce nâest pas la faute dâun bouc Ă©missaire choisi au hasard. La droite et lâextrĂȘme droite aiment pointer du doigt des coupables tout dĂ©signĂ©s quâils accusent dâĂȘtre Ă lâorigine de grands problĂšmes sociĂ©taux. Il nous appartient de mener une politique bien pensĂ©e. Et donc de voter intelligemment.
Nous refusons les fausses solutions et les mensonges colportĂ©s par lâextrĂȘme droite. Votez pour de vraies solutions le 9 juin !


QUEL EST VOTRE ADN SOCIALÂ ? FAITES LE TESTÂ !
DĂ©couvrez votre ADN social avec le test Ă©lectoral en ligne de lâUBT et de la FGTB MĂ©tal ! La sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons est complexe. Nous avons tous notre propre regard sur la façon dâorganiser notre sociĂ©tĂ© et sur la maniĂšre dont nous devrions nous comporter les uns envers les autres en tant que citoyens. Il est utile de comprendre comment nous nous situons par rapport Ă ces questions et quelles sont les valeurs qui nous tiennent Ă cĆur. Cela pourrait nous aider Ă faire le bon choix lors des Ă©lections, le 9 juin.
RĂ©pondez aux 16 questions du test pour avoir une idĂ©e de votre propre comportement social. Vous comprendrez mieux votre perception de vousmĂȘme et dâautrui dans la sociĂ©tĂ©. Jugez-vous important, par exemple, dâaider les autres ou, au contraire, trouvez-vous plus important de suivre votre propre voie et de garder votre liberté ?
Faites le test sans plus attendre et dĂ©couvrez votre position sur lâĂ©chelle de lâADN social !
J Rendez-vous sur le site www.quelestvotreadnsocial.be et partagez votre résultat ! t






DĂPART DE TANGUI CORNU, CO-PRĂSIDENT DE LA FGTB HORVAL

Au revoir, Camarade
Fin mai, la FGTB Horval dira au revoir à son co-président Tangui Cornu.
Tangui a commencĂ© sa carriĂšre en 1986 en tant que secrĂ©taire rĂ©gional de la section de la FGTB Horval Tournai. En marge de ses activitĂ©s syndicales, il a créé avec le bureau des femmes de Tournai « Les Galipettes » en 1994, une structure dâaccueil pour les petits enfants dont les mĂšres avaient des horaires de travail trĂšs flexibles.
En octobre 2008, il a rejoint le Secrétariat fédéral de la centrale comme co-président.
Pendant toutes ces annĂ©es il sâest chargĂ© des secteurs de lâindustrie et du commerce alimentaire, ainsi que des aides familiales (francophones) quâil parvient Ă guider Ă travers de nombreuses pĂ©riodes orageuses. Plus tard, les titres-services et lâintĂ©rim sây sont rajoutĂ©s, en coordination avec la FGTB. En tant que co-prĂ©sident, il a Ă©galement fixĂ© les lignes maĂźtresses via les instances de la FGTB.
Puisquâune page est tout simplement trop limitĂ©e pour Ă©numĂ©rer tous les Ă©vĂ©nements, les souvenirs, les actions et les moments internationaux, nous voudrions citer ses propres propos, qui illustrent bien Tangui.
« Nous devons continuer le combat pour notre pouvoir dâachat. En lâabsence de rĂ©ponses, de VRAIES rĂ©ponses, la FGTB continuera de lutter. Il faut pouvoir nĂ©gocier librement les salaires et obtenir de rĂ©elles avancĂ©es salariales, il faut pouvoir plafonner les prix de lâĂ©nergie, il faut pouvoir taxer les surprofits des multinationales... Lâobjectif est clair : une sociĂ©tĂ© juste et solidaire, oĂč chacun peut vivre dignement. Et notre meilleur arme, câest vous ! Câest grĂące Ă votre mobilisation massive que nous avons dĂ©jĂ obtenu des avancĂ©es et que nous pourrons en gagner dâautres. Faisons entendre nos voix tous ensembleâŠÂ »
Tangui, nous ne disons pas « adieu », mais « au revoir » ! Tous nos meilleurs vĆux pour le reste de ta vie !
Nous continuerons la lutte⊠Hasta la victoria siempre.







Votez pour la solidarité
2024 a dĂ©marrĂ© sur les chapeaux de roues et nous sommes dĂ©jĂ presque aux portes de lâĂ©tĂ©. Câest le bon moment pour analyser la situation et pour faire le bilan sur les dĂ©fis qui nous entourent. Qui plus est, cette annĂ©e se situe Ă un moment charniĂšre, oĂč la dĂ©mocratie a pleinement son rĂŽle Ă jouer : celui des Ă©lections sociales et des Ă©lections lĂ©gislatives.
DANS LES ENTREPRISES, LES JEUX SONT FAITS
Les nouveaux reprĂ©sentants du personnel sont Ă prĂ©sent Ă©lus dans les entreprises du pays oĂč se sont tenues des Ă©lections sociales. Plus que jamais, la concertation est essentielle. Tous secteurs confondus, ces quatre derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© Ă©prouvantes, notamment avec la crise du Covid, mettant sous pression les travailleurs et travailleuses et leurs conditions de travail. La situation des entreprises et des emplois reste quant Ă elle prĂ©caire. Au quotidien, le job des dĂ©lĂ©guĂ©s est mis Ă rude Ă©preuve dans une sociĂ©tĂ© oĂč lâindividualisme prend de plus en plus dâampleur. Pourtant, câest une certitude et lâHistoire nous lâa prouvé : câest la voie du collectif qui permet de surmonter les difficultĂ©s et dâavancer. La solidaritĂ© est le ciment nĂ©cessaire pour que personne ne reste au bord du chemin. Avec les Ă©quipes du SETCa Ă leurs cĂŽtĂ©s, les travailleurs peuvent compter sur des reprĂ©sentants solides et dĂ©terminĂ©s, qui nĂ©gocient quand câest possible et qui se battent quand il le faut ! Jamais nous nâabandonnons.
2024Â : ANNĂE DE TOUTES LES ĂLECTIONS
Le 9 juin, tout notre paysage politique sera renouvelĂ©. De la commune Ă lâEurope, nous voterons cette annĂ©e pour chaque niveau de pouvoir. Lâun dâentre eux influencera particuliĂšrement notre futur : câest celui de lâEurope. Une Europe qui vire dangereusement Ă droite et Ă lâextrĂȘme droite. Quâil sâagisse de sujets comme la migration ou de choix Ă©conomiques et sociaux, chaque jour, les thĂšses de lâextrĂȘme droite progressent et viennent gangrener la solidaritĂ© et le vivre ensemble. Câest lâEurope de tous les dangers qui est Ă nos portes. Dans plusieurs recoins du pays Ă©galement, lâextrĂ©misme gagne du terrain. Nous devons rester extrĂȘmement vigilants, continuer de nous y opposer et dĂ©noncer systĂ©matiquement les discours populistes de lâextrĂȘme droite, faits de fake news et de
contre-vĂ©ritĂ©s. Et surtout rappeler que jamais lâextrĂȘme droite ne sera source de progrĂšs social. Nous sommes heureux de constater quâun peu partout dans le pays un front antifachiste se remet en place.
Une autre Europe est nĂ©cessaire, celle du progrĂšs social. La solidaritĂ© de tous les travailleurs et travailleuses europĂ©ens doit ĂȘtre renforcĂ©e pour tendre vers du progrĂšs pour tous.
LâEUROPE A DIT ⊠« FAIRE CEINTURE »
LâEurope est un concept qui pour beaucoup est difficile Ă comprendre et apprĂ©hender. Ă la fois proche et Ă©loignĂ© de nous. Tout le monde nâa pas toujours pleinement conscience que câest lâEurope qui dicte les rĂšgles du jeu. Celle-ci impose un nouveau diktat budgĂ©taire et les Ătats membres devraient sây conformer Ă partir de 2025. Les grands perdants de la partie : ce sont nous, les citoyens et citoyennes. Pour la Belgique, le plan dâaustĂ©ritĂ© imposĂ© par lâEurope reviendrait Ă un effort budgĂ©taire qui pourrait atteindre quelque 30 milliards, par an graduellement, dâici 2028. Les chiffres prouvent que si on les applique, la Belgique ne pourra pas faire face aux investissements cruciaux ni dans les soins de santĂ©, ni dans les Ă©coles par exemple. Et câest sans compter les investissements vitaux dans la transition climatique, qui ne pourront pas non plus ĂȘtre engagĂ©s. Cette nouvelle cure dâaustĂ©ritĂ© affectera aussi notre sĂ©curitĂ© sociale, nos services publics et nos revenus. Le carcan budgĂ©taire imposĂ© par lâEurope nâest pas toujours logique et est Ă©galement profondĂ©ment risquĂ©. Seule dĂ©pense permise sans limite : lâarmement. Cela en dit long sur lâesprit qui prĂ©vaut chez nos dirigeants⊠Alexander De Croo disait lui-mĂȘme il y a quelque jours son ambition dâaugmenter les dĂ©penses en dĂ©fense, en rationalisant les soins de santĂ© et en limitant dans le temps les allocations de chĂŽmage. JusquâĂ prĂ©sent, les armes nâont jamais soignĂ©.
LE 9 JUIN
VOTEZ ET FAITES LE BON CHOIX...

Choisir entre la gauche ou la droite  :
des conséquences bien différentes.
CHOISIR ENTRE LA GAUCHE OU LA DROITEÂ : DES CONSĂQUENCES BIEN DIFFĂRENTES
En fonction du gouvernement qui verra le jour aprĂšs le 9 juin, nous prendrons des directions divergentes. Voter Ă gauche ou Ă droite engendrera, en effet, des rĂ©sultats fort diffĂ©rents pour la population. Pour rĂ©pondre aux obligations imposĂ©es par lâEurope, il nây a que deux ou trois formules possible : soit en augmente les recettes, soit on diminue les dĂ©penses, soit on fait un mix des deux.
Les rĂšgles sont lĂ mais les solutions pour y arriver dĂ©pendront de nos dirigeants belges. La droite stigmatisera les allocataires sociaux, malades, travailleurs sans emploi, ceux quâelle appelle trop souvent les profiteurs du systĂšme. La droite cherchera Ă limiter les dĂ©penses en tranchant dans
les soins de santĂ©, les allocations de chĂŽmage, les services publics, en touchant Ă lâindex, en limitant les pensions... En somme, elle cherchera Ă dĂ©sendetter lâĂtat, mais en endettant le citoyen lambda. Par contre, elle continuera Ă offrir des cadeaux sans conditions aux entreprises. Câest 11 milliards de rĂ©ductions de cotisations ONSS qui sont versĂ©es sans conditions aux entreprises chaque annĂ©e !
Les politiques de gauche, eux, viseront Ă augmenter les recettes (meilleurs taxation, taxation plus juste) et Ă investir dans les services publics (Ă©coles, routes, cultureâŠ) et le bien-ĂȘtre social. Câest par exemple : garantir une norme de soins de santĂ©, investir dans la recherche mĂ©dicale, investir pour des logements plus performants Ă©nergĂ©tiquement via des primes, taxer les plus gros revenus, aider les entreprises Ă la crĂ©ation dâemplois de qualitĂ©.
Budget
Ce sont lĂ deux logiques bien opposĂ©es qui sâaffrontent. Nous devons ĂȘtre pleinement conscients des enjeux et choisir des politiques qui Ćuvreront pour plus de progrĂšs social et non lâinverse. DerriĂšre les paroles de campagne, il est parfois difficile dâidentifier prĂ©cisĂ©ment ce quâimpliquent concrĂštement des choix de gauche ou de droite. Nous dĂ©taillons pour vous quelques exemples concrets :
VOTER Ă GAUCHE, CELA SIGNIFIE
Investir dans les services publics et les soins de santĂ©. Les services publics sont un outil de lutte contre les inĂ©galitĂ©s et un facteur dâintĂ©gration
La TVA est un impĂŽt injuste parce que forfaitaire, il touche tout le monde de la mĂȘme façon quelle que soit la hauteur des revenus. Limiter la TVA qui plus est sur les produits de base, y compris lâĂ©nergie, est fondamental. Renforcer la progressivitĂ© de lâimpĂŽt est fondamental.
Fournir des aides aux entreprises qui crĂ©ent de lâemploi et qui peinent Ă sâen sortir
Renforcer la qualitĂ© de lâemploi : des emplois Ă temps plein Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e, accompagnĂ©s dâune formation pour tous les travailleurs. Une politique de retour au travail digne et pas sanctionnatrice.
Emploi
Pouvoir dâachat
Sécurité sociale
Limiter les contrats précaires, favoriser les jobs sous CDI
Réduire les inégalités salariales et assurer des conditions de travail décentes pour tous
Maintenir notre prĂ©cieux systĂšme dâindexation automatique, ce systĂšme de rattrapage qui Ă©vite le dĂ©crochage de nos salaires par rapport Ă lâĂ©volution du coĂ»t de la vie
Alimenter la sécurité sociale, assurance solidaire indispensable pour tous
Investir Investir dans les soins de santé et les services publics
LE SEUL CHOIX QUI SâIMPOSEÂ : CELUI DE LA SOLIDARITĂ
Il sâagit donc de faire le bon choix pour demain : le seul qui sâimpose est celui de la solidaritĂ©.
Câest vous qui avez les clĂ©s en mains pour dĂ©cider quel tournant prendra notre futur. Voter pour le collectif, la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s, le mieux vivre ensemble ou voter pour sanctionner, exclure et rendre les riches plus riches ? Le 9 juin prochain, avant toute chose : VOTEZ ! Parlez-en autour de vous, conscientisez vos proches sur lâimportance dâexercer leur droit dĂ©mocratique et de faire entendre leur voix. Voter blanc, câest subir. Voter consciemment, câest agir. Voter Ă gauche, câest assurer notre avenir. Un avenir oĂč ce sont la solidaritĂ© et les citoyens qui lâemportent. t
VOTER Ă DROITE, CELA SIGNIFIE
Ne pas investir dans le collectif. Aider les entreprises sans jamais vĂ©rifier oĂč va lâargent
Augmenter encore la TVA
11 milliards de rĂ©duction ONSS par an sans crĂ©ation dâemplois (et donc tout dans la poche des actionnaires)
Augmenter le taux dâoccupation, stigmatiser les chĂŽmeurs, les malades, amĂ©liorer les statistiques sans se soucier de la qualitĂ©.
Etendre les flexi-jobs Ă tous les secteurs, dĂ©plafonner le nombre dâheures pour les jobs Ă©tudiants et dĂ©rĂ©guler les heures supplĂ©mentaires
Flexibiliser le marché du travail pour offrir plus de liberté aux entreprises et maximiser les profits
Mettre en place une indexation revisitĂ©e Ă travers un index net, Ă charge de lâĂtat. Câest vouloir augmenter le pouvoir dâachat mais sans se prĂ©occuper de la sĂ©cu ou du financement des services publics.
RĂ©duire les dĂ©pense en matiĂšre de pensions, dans les soins de santĂ© et dâassurance chĂŽmage
Investir dans la dĂ©fense et lâarmement

« Nuit Blanche contre Listes Noires » à LiÚge et Namur
Ă lâavant-veille des scrutins Ă©lectoraux, Nuit Blanche contre Listes Noires a pour but de rassembler les secteurs culturel, associatif et lâHORECA autour dâun mĂȘme objectif : la lutte contre les idĂ©es dâextrĂȘme droite.
Ces derniĂšres annĂ©es, lâEurope a connu une remontĂ©e spectaculaire des partis et organisations dâextrĂȘme droite, lors des divers scrutins Ă©lectoraux. Ă travers un langage lissĂ© et une communication de plus en plus insidieuse, ils parviennent Ă faire passer des discours qui autrefois Ă©taient encore jugĂ©s impensables. En acceptant de se plier au systĂšme dĂ©mocratique, lâextrĂȘme droite veut montrer quâelle a sa place en tant que reprĂ©sentante dâune bonne partie de la population.
Ne nous y trompons pas, derriĂšre de fausses solutions se cache la mĂȘme doctrine vĂ©hiculant la haine et la division. Le projet dâextrĂȘme droite reste autoritaire et anti-dĂ©mocratique, xĂ©nophobe et homophobe, discriminatoire et inĂ©galitaire.
LA 9E ĂDITION DE LâASBL LA CIBLE Ă LIĂGE
LâASBL La Cible, nĂ©e il y a maintenant 20 ans, veut marquer cette annĂ©e de tous les scrutins. Ă lâavant-veille des Ă©lections rĂ©gionales, fĂ©dĂ©rales et europĂ©ennes, ce 7 juin 2024, lâĂ©vĂ©nement proposera des concerts gratuits encadrĂ©s dâun village festif sur la place des Arts, au B3. Des tĂȘtes dâaffiche comme FĂ©fĂ©, David Walters et Nena feront lâhonneur de proposer des titres tous aussi festifs, dansants et engagĂ©s les uns que les autres. En partenariat avec les Territoires de la MĂ©moire, les Grignoux, le Front Antifa 2.0, les Jeunes FGTB, Curtius, Soralia, la Voix des Sans Papiers, 48 FM, le Gsara et le Trinkhall, cette Nuit Blanche propose une soirĂ©e haute en festivitĂ©s.

UN PROJET QUI SâESSAIMEÂ : NAMUR SE LĂVE AUSSI CONTRE LâEXTRĂME DROITE
Fin fĂ©vrier 2024, inquiĂštes de la montĂ©e de lâextrĂȘme droite et la banalisation de ses idĂ©es nausĂ©abondes, une quinzaine dâorganisations namuroises se sont rĂ©unies pour dĂ©finir une action et mettre en commun leurs moyens. Ă la manĆuvre, les structures CEPAG (lâASBL AFICo), de la FGTB, de Soralia et du CAL, soutenues par une quinzaine dâautres structures dĂ©cident dâimporter le concept de Nuit Blanche dans la capitale wallonne.
Sous forme de micro-festival urbain engagĂ© et gratuit, cette premiĂšre Ă©dition namuroise a donnĂ© la prioritĂ© Ă des groupes ayant un ancrage namurois et un village associatif sensibilisant Ă la lutte contre lâextrĂȘme droite et le racisme. Ziza Youssouf, Pape de la KORA, SuprĂȘme, Chic Shewa, NERDS et Magical amulet ambianceront cette premiĂšre Ă©dition.
DEUX RENDEZ-VOUS
Nuit Blanche contre Listes Noires se déroulera en deux temps :
âą Le 07/06 Ă lâavant-veille des Ă©lections rĂ©gionales, fĂ©dĂ©rales et europĂ©ennes, avec des concerts fĂ©dĂ©rateurs ;
âą Le 11/10 Ă lâavant-veille des Ă©lections provinciales et communales, avec un parcours dâactivitĂ©s culturelles. Infos Ă suivre.
Infos pratiques J www.nbln.be
Se rassembler, de se rencontrer, dâĂ©changer, de penser et de sâamuser tout en rĂ©affirmant nos valeurs de dĂ©mocratie et dâĂ©galitĂ© sans se laisser berner par les nouveaux visages de lâextrĂȘme droite : câest ça lâobjectif des nuits blanches contre listes noires ! Ă lâheure oĂč la confiance en la dĂ©mocratie reprĂ©sentative sâeffrite, il est temps de se rĂ©approprier les urnes. Parce quâavec lâextrĂȘme droite, la cible, câest nous toutes et tous !


JEUDI 6 JUIN
àla découverte du matrimoine de Binche
Une animation, sous la forme dâun jeu de piste, pour dĂ©couvrir la ville de Binche, et ses figures.
fĂ©minines. Le temps dâune balade de +/- 3 km, jalonnĂ©e dâĂ©preuves diverses et ludiques venez dĂ©couvrir le fĂ©minisme autrement !
⹠Quand ? Le jeudi 6 juin à 9h.
âą OĂč ? Au 23 Rue Henri Aubry - 7100 Haine-SaintPaul.
⹠Réservations obligatoires : asblcepre@gmail.com, 064/23.61.18 ou sur le site www.asblcepre.be
⹠Organisateurs : CEPAG CEPRé, Soralia.
DIMANCHE 2 JUIN
Concerts contre lâextrĂȘme droite Ă Arlon
Ă une semaine des Ă©lections europĂ©ennes, fĂ©dĂ©rales et rĂ©gionales le Collectif antifasciste luxembourgeois proposera un moment dâengagement et de rĂ©sistance en musique.
Ce rassemblement sera lâoccasion de rĂ©affirmer, dans une ambiance conviviale, le refus des idĂ©es dâextrĂȘme droite, de dĂ©fendre une sociĂ©tĂ© inclusive et promouvoir les droits des minoritĂ©s (droits des femmes, des migrant·es, droits LGBTQIA+) menacĂ©s Ă travers lâEurope. Le rejet de lâautre, cela existe aussi dans le Luxembourg belge. Câest dĂšs aujourdâhui quâil faut y faire face, plus que jamais.
⹠Quand ? Le dimanche 2 juin à 15h30.
âą OĂč ? à « LâEntrepĂŽt », espace culturel et salle de concerts Ă Arlon.
âą Prix dâentrĂ©e : 17 ⏠pour les trois groupes.
⹠Organisateurs : Collectif antifasciste luxembourgeois, FGTB, CEPPST, CSC, CAL Luxembourg, CIEP, CRILUX, Equipes Populaires Luxembourg, Miroir Vagabond, Coluxam, Colupa, CFO.

VENDREDI 14 JUIN
MatinĂ©e dâĂ©changes sur la situation des femmes en guerre
Dans le cadre des Ătats GĂ©nĂ©raux fĂ©ministes, le Bureau wallon des Femmes de la FGTB et le CEPAG vous invitent Ă une matinĂ©e dâĂ©changes autour de la situation des femmes dans un pays ou une rĂ©gion en guerre.
⹠Quand ? Le Vendredi 14 juin 2024 de 9h à 13h.
âą OĂč ? Espace SolidaritĂ© â rue de Namur 47 â 5000 Namur.
âą Infos et inscriptions : cepag@cepage.be â 081/26 51 56
⹠Organisateurs : Bureau wallon des Femmes de la FGTB et le CEPAG.
JEUDI 20 JUIN
Blindtest Militant Ă LiĂšge
Dans le cadre des FĂȘtes de la Musique 2024, les Jeunes FGTB et lâASBL La Cible sâassocient au CPCR pour leur annuel Blindtest Militant.
En cette pĂ©riode festive, il est important de rappeler ce pourquoi on se bat, les injustices qui perdurent et les violences qui se multiplient. Toustes ensemble, rassemblons-nous autour de chansons qui ont marquĂ© et qui continuent de marquer lâhistoire des luttes.
⹠Quand ? Le jeudi 20 juin de 18h à 00h.
âą OĂč ? Au CPCR Centre PolyCulturel RĂ©sistances, Ă la Jonruelle 15, 4000 LiĂšge.
âą Inscriptions obligatoires jusquâau 13 juin : sur info@lacible.be Equipes entre 4 et 8 personnes.
âą Organisateurs : Jeunes FGTB LiĂšge Huy Waremme, FĂȘte de la Musique Ă LiĂšge et ASBL La Cible.

Rédaction : Syndicats
Rue Haute 42 1000 Bruxelles syndicats@fgtb.be
Aurélie Vandecasteele Rédactrice en chef
Geeraard Peeters
Ioanna Gimnopoulou
Daan Nelen
Léonard Pollet
Aïcha Magha Rédacteurs
Service abonnements : 02 506 82 11
Ont collaboré à ce numéro :
Annelies Huylebroeck
Steven Tossyn
Arnaud Dupuis
Mada Minciuna
Sarah Buyle Marc Bourguignon Antonina Fuca
Céline Boogaerts Alissa De Ceuninck
Photos : FGTB iStock Ali Selvi, Vlaams ABVV CĂ©lia dâAmico Cyprien Lepoivre, FGTB Bruxelles
Layout : www.ramdam.be
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