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Horval

AB InBev Horval 28 N° 8 • Septembre 2020

Le combat déterminé des camarades contre le géant de la bière

Treize jours de grève, treize jours de lutte acharnée menée par la seule FGTB Horval, suite à la découverte d’un cluster de Coronavirus qui a touché pas moins de onze travailleurs au sein de l’usine de Jupille. Les intimidations et attaques, tant de la part des verts que de la direction n’ont pas fait plier nos camarades, pour qui la priorité est avant tout la santé et la sécurité des travailleurs. Reconstitution d’un combat qui a porté ses fruits… rouges !

Jeudi 3 septembre. Les travailleurs se mettent en grève pour protester contre le manque de réactivité de la part de la directrice des ressources humaines et du conseiller en prévention, suite à un foyer de contamination au Coronavirus dans le département logistique, malgré les demandes pressantes des représentants des travailleurs. La direction n’a pas effectué de tracing. Elle a laissé les personnes qui ont été en contact avec les cas positifs travailler et a fait la démonstration, qu’à ses yeux, le capital prime sur la sécurité des travailleurs. Résultat ? Onze personnes contaminées et deux d’entre elles dans un état préoccupant. La confiance est rompue…

Les jours qui suivent. La direction d’AB InBev intimide les travailleurs afin de les pousser à reprendre le travail. Elle envoie des sms menaçant de les congédier s’ils ne retournent pas travailler ou insinuant que la grève est terminée alors que ce n’est pas le cas. Des menaces sont également faites à l’encontre des travailleurs temporaires ; on leur fait craindre de ne pas être repris. Il s’agit d’atteintes graves au droit de grève ! Les dépôts d’AB InBev situés à Ans, Jumet et Anderlecht se mettent également en grève en solidarité avec les travailleurs de Jupille.

Mardi 8 septembre. Une conciliation a lieu. Après cinq heures de discussion, elle échoue. AB InBev a refusé tout compromis incluant l’écartement des deux responsables le temps de réaliser l’enquête sur les causes de la propagation du virus dans l’usine.

Du 9 au 14 septembre. Les menaces et intimidations de la part de la direction s’intensifient. Des huissiers sont envoyés au piquet, mais également aux domiciles des travailleurs où ils délivrent des injonctions allant de 3.000 à 11.000 €, à payer dans les 24h, avec menace sur la saisie des meubles. Un communiqué d’AB InBev publié le 9 septembre prétend également que les grévistes se sont montrés agressifs envers les autres travailleurs ! C’est faux ! Les travailleurs partent en grève de manière volontaire. Parallèlement à ces intimidations, des actions de solidarité voient le jour. Les brasseries de Louvain et Hoegaarden se mettent, elles aussi, en grève.

15 septembre. Une action de solidarité réunissant pas moins de 150 personnes, dont des personnalités politiques et le Président de la FGTB, Thierry Bodson, est organisée devant l’entrée de l’usine. Une deuxième réunion de conciliation a lieu l’aprèsmidi. Les recommandations du bureau prennent en compte les revendications rouges, à savoir :

la mise en place d’un audit externe indépendant composé de six experts dont deux désignés par la FGTB et présidé par un inspecteur de contrôle du bien-être. La directrice des ressources humaines et le conseiller en prévention n’en feront pas partie ;

les astreintes reçues par le personnel seront supprimées dès que la reprise du travail sera effective ;

la reprise du dialogue social et la reconstruction de la confiance dans le respect des CCT sectorielles.

Ce résultat n’aurait pas pu être obtenu sans le combat acharné de la délégation de la FGTB Horval de Jupille et sans les différentes actions de soutien. La FGTB Horval et ses délégués remercient l’ABVV, l’ACV et les nombreux camarades qui ont soutenu l’action, dont Thierry Bodson et Jean-François Tamellini. Elle ne peut que regretter l’attitude de la CSC de Jupille, qui n’a pas fait preuve de solidarité envers les travailleurs et qui, pire encore, s’est rangée du côté de la direction à de nombreuses occasions et nous a attaqués en diffusant des informations mensongères. Honte à elle !

Alimentation / Horeca / Services

Montants historiques sur la table pour le non-marchand wallon

Milieu de cet été, la FGTB Horval ainsi que les autres organisations syndicales concernées ont rencontré le Ministre-président wallon ainsi que les vice-présidents du Gouvernement wallon au sujet des secteurs du non-marchand. Cette réunion était particulièrement attendue quelques semaines après le dépôt du cahier de revendications en front commun.

Pour une fois la déception n’était pas au rendez-vous. Le Gouvernement wallon va débloquer des budgets historiquement élevés pour les secteurs du non-marchand particulièrement mis à rude épreuve pendant cette crise : 260 millions d’euros de manière structurelle pour la période 2021-2024. Les travailleurs qui rendent des services essentiels à la population et qui sont en première ligne ont été entendus ! Les travailleurs peuvent compter sur la FGTB Horval pour négocier une revalorisation des métiers à la hauteur des risques qu’ils ont pris pendant la crise et continuent à prendre quotidiennement.

Le calendrier des négociations n’a pas encore été fixé. Nous devrons être vigilants car face à une telle enveloppe budgétaire, les patrons auront très certainement un grand appétit mais ce sont les intérêts des travailleurs qui doivent primer. La FGTB Horval y veillera !

Enfin une prime syndicale pour les travailleurs des attractions

touristiques !

Photo © Freepik

Pendant des années, les employeurs ont bloqué une prime syndicale pour la CP 333. Cependant, lors des dernières négociations sectorielles 2019-2020, la FGTB Horval a pu briser ce tabou ! Le premier paiement est prévu en septembre 2020. Le montant maximal s’élève à 40 € et se calculera en fonction du nombre de jours prestés et assimilés.

Au cours du mois de septembre, le Fonds Social des Attractions touristiques transmettra une attestation de prime syndicale à l’ensemble des travailleurs du secteur qui ont effectué assez de prestations en 2019 (non pas comme étudiant ou apprenti).

Des « contrôles flash » dans les secteurs verts

Dans le secteur agricole et horticole, les services d’inspection sociale organisent une action à grande échelle pour contrôler le respect des mesures relatives au Coronavirus.

Dans la dernière édition de « Syndicats », nous avions déjà parlé des risques du travail saisonnier dans le secteur horticole, et des mesures prises pour combattre la propagation du Coronavirus. Entretemps, les syndicats, les employeurs et les services d’inspection se sont réunis pour préparer un « contrôle flash » supplémentaire. Durant le mois de septembre, les entreprises horticoles sont contrôlées spécifiquement en ce qui concerne le respect des mesures relatives au Coronavirus. L’inspection examinera si les règles générales de la distanciation sociale sont respectées et si l’hygiène des mains peut être garantie. De plus, on vérifiera également si le logement des ouvriers saisonniers respecte les prescriptions de sécurité. À cet effet, l’inspection utilisera des check-lists établies par le secteur.

Ces « contrôles flash » ont surtout un caractère préventif et sont publiés préalablement sur le site web du SIRS (Service d’Information et de Recherche Sociale). Cela n’empêche pas que les services d’inspection puissent passer immédiatement à une verbalisation lorsqu’ils constatent des infractions sévères (emploi illégal, traite des êtres humains, marchand de sommeil, etc.).

En exécution de l’accord de coopération conclu en 2017 entre les partenaires sociaux et les services d’inspection, les résultats de ces contrôles seront aussi transmis aux syndicats. Bien évidemment, nous suivrons ce dossier de près et nous aborderons les résultats dans une édition ultérieure de « Syndicats ». n

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