Baromètre socio-économique 2011
Sommaire Introduction 4
2
Malgré la crise, l’année 2011 ne fut pas si mauvaise
6
La Belgique sur l’échelle de l’(in)égalité
7
Les revenus des Belges
8
Les salaires et leur distribution
11
Comment sont réparties les richesses en Belgique?
13
Mais... le système se fissure!
14
La création d’emplois évolue dans la bonne direction...
14
... mais l’emploi est moins stable
15
La sécurité sociale peut mieux faire
16
Chômage
16
Santé
16
Pensions
17
Une fiscalité des entreprises faible
18
Comment maintenir notre bien-être et consolider notre modèle social?
21
21
Nos coûts salariaux sont-ils trop élevés?
Les salaires du privé subsidiés par la collectivité
23
Qu’en est-il des prix de l’énergie?
24
Qu’en est-il de la productivité?
25
Innovation et formation : le talon d’Achille
26
Crise, crise financière, crise de la dette
27
3
Introduction Depuis la crise financière de 2008, nos économies sont dans la tourmente. La croissance est ralentie, le chômage reste important, les inégalités se creusent. A ce climat morose, s’ajoute la crise des dettes souveraines et de la monnaie unique que l’Europe tente vainement de combattre par des politiques d’austérité qui ne font que jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, dans ce contexte difficile et en comparaison avec ses voisins, dont l’Allemagne, habituellement considérée comme la locomotive de l’économie européenne et le modèle à suivre, notre pays ne s’en est pas trop mal tiré, même si, selon la Banque Nationale de Belgique, notre PIB ne croîtra que de 0,5%, voire moins, en 2012. Que ce soit en termes de croissance, de création d’emplois, de productivité. Ce bon score se vérifie également en matière de répartition des revenus et de lutte contre les inégalités. La situation n’est pas pour autant idéale, mais la Belgique fait « moins pire » que les autres et on remarque en général que les pays qui s’engagent le plus dans la réduction des inégalités de revenus sont aussi ceux qui ont les meilleures performances économiques. Ce qui signifie que l’équité va de pair avec l’efficacité économique. Notre modèle social en est une illustration : l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales a permis de maintenir le pouvoir d’achat et de maintenir un certain niveau d’activité économique. Il en va de même de notre système de sécurité sociale qui garantit à chacun un revenu malgré les aléas de la conjoncture économique. On peut donc s’étonner que ce mélange efficace de solidarité et de politique néo-keynésienne fasse continuellement l’objet d’attaques virulentes de la part de la Commission européenne et du patronat.
4
La démonstration éclatante est pourtant faite que les recettes classiques de politiques d’austérité, de dépeçage des services publics ou de coupes sombres dans la sécurité sociale, de compression des salaires ne fonctionnent pas. Qu’elles sont même procycliques, c’està-dire contreproductives en période de récession. Il est clair que la Belgique, et l’Europe toute entière ont tout à gagner à un modèle social stable, à des politiques basées sur une meilleure répartition des richesses entre travail et capital, à un modèle économique basé sur une croissance durable, sur la recherche et le développement, sur la formation permanente de la main d’œuvre. Une Europe qui ne mise que sur une concurrence exacerbée sur les salaires n’a aucun avenir. Très concrètement, nous insistons sur six priorités. • Le maintien de ce qui est bon pour notre économie : - l’indexation automatique ; - le salaire minimum ; - la liaison des allocations sociales au bien être ; - la primauté du dialogue social ; - le rôle redistributif des pouvoirs publics. • Un plan de relance durable qui combine prospérité, innovation et justice sociale.
• Une redistribution équitable des revenus par une modification radicale de notre système fiscal : - la transparence dans les revenus, la fortune et la capacité contributive de tous les contribuables grâce à un cadastre des fortunes et une véritable levée du secret bancaire ; - la fixation d’un salaire maximum qui ne pourrait pas dépasser un certain multiple pour en finir avec les salaires extravagants et les bonus honteux des dirigeants d’entreprises ; - la réorientation des intérêts notionnels ; - la suppression des mécanismes de contournement de l’impôt des personnes physiques par exemple par le recours aux sociétés de management... • Une réhabilitation du rôle régulateur de l’autorité publique :
Ces priorités doivent être rencontrées pour rétablir une cohésion sociale écornée par les politiques néolibérales. Leur réalisation passe par le politique mais aussi par le dialogue social. La concertation sociale est par conséquent de première importance. Elle a permis dans le passé de construire notre modèle social et d’aboutir à une certaine redistribution des richesses qui a dopé la croissance et élevé le niveau général de prospérité. Croire que l’on peut élever ce niveau de prospérité en modérant les salaires et en subventionnant les entreprises privées sur les deniers publics sans obligations en matière d’emploi, ou pire sur les cotisations des travailleurs, est une erreur. Cela contribue au contraire à l’immobilisme au lieu de pousser les entreprises à l’innovation et à la modernisation de l’appareil de production. La prospérité ne peut pas naître de la redistribution inverse des richesses ni de l’appauvrissement généralisé. Regardons ensemble les chiffres et trouvons un accord sur un nouveau modèle de croissance qui allie prospérité, modernité et justice sociale.
- mettre un coup d’arrêt à la libéralisation des services publics ; - contrôler les politiques tarifaires des services déjà libéralisés (énergie, transports, services postaux…). • Un effort important en matière de recherche et développement pour atteindre l’objectif des 3% de PIB, booster notre productivité et augmenter la valeur ajoutée de nos produits. • Une véritable régulation des secteurs financier et bancaire pour éviter de nouvelles crises systémiques.
Anne Demelenne Rudy De Leeuw Secrétaire Générale Président Chiffres clôturés au 31/12/2011.
5
Malgré la crise, nous ne nous en sommes pas mal sortis Sur la période 1996-2007, c’est-à-dire avant la crise financière, la valeur ajoutée réelle de l’économie belge a grimpé de 27,7%. C’est mieux que l’Allemagne.
17,4%
14,7%
6,9%
8,4%
15% 10% 5% 0% DE
NL
FR
BE
< Croissance de la valeur ajoutée réelle <Productivité horaire <Emploi
Source : CCE, Rapport technique 2011
27,7%
28%
23,9%
20%
19,7%
25% 20%
20,3%
35% 30%
18,2%
Ce sont surtout les services marchands (V.A. + 41%) qui tirent le pourcentage vers le haut par rapport à l’Industrie qui n’affiche une croissance de valeur ajoutée que de 19,5% largement inférieure à celle de nos voisins. Les services non-marchands (dont les titres services) tirent par contre les pourcentages vers le bas en raison de leur faible productivité. En compensation, ils améliorent fortement le taux d’emploi. Si bien qu’avec une productivité horaire faible globalement (8,4%) la Belgique affiche de bons résultats en matière de croissance de l’emploi (17,4%), meilleurs que ceux de l’Allemagne et de la France.
34,2%
Croissance de la valeur ajoutée réelle, de la productivité et de l’emploi 1996-2007
Cependant, selon les dernières projections de la BNB, les chiffres de la croissance devraient baisser au cours du dernier trimestre 2011. Pour 2012 on s’attend à une croissance à peine positive. Comparaison internationale des taux de croissance du PIB
-1
6
-0,4 USA
JPN
ZONE €
DE
NL
IT
FR
BE
-2%
-3%
II
I, 2011
IV
II
III
III
< DE < NL < FR < BE
Source : CCE, Rapport technique, 2011
-0,1 -0,5
0%
-1%
I, 2010
0,1
0
IV
0,5
II
0,7 0,7 0,5
1%
IV
0,9
0,8 0,5
<2010 <2011 (p) <2012 (p)
I, 2009
1,5
1 0,5
2,2
1,8
III
1,7 1,5
II
1,9
IV
1,5
1,8 1,5
I, 2008
1,6
II
2,3
2
3%
2%
III
2,9
2,5
I, 2007
3,7 3
Source : BNB, 2012 - (p) = projection
4 3,5 3
Evolution annuelle de l’emploi dans le secteur privé 4%
4
La Belgique sur l’échelle de l’(in)égalité Coefficient de Gini 2009 0,236
SVN
0,246
SVK
0,248
DNK NOR
0,250
CZE
0,255 0,259
SWE
Le tableau ci-contre indique la variation en pourcents sur la période 1985-2010. Ainsi on constate que l’inégalité s’est légèrement aggravée en Belgique (+ 0,3%) entre le milieu des années 1980 et la première décennie de 2000. Nous sommes, comme les PaysBas, dans la moyenne des pays de l’OCDE mais avec une légère progression vers plus d’inégalité de 0,7%, l’Allemagne s’avère être devenue beaucoup plus inégalitaire.
FIN
0,263
AUT
0,265
BEL
0,269
HUN
0,272 0,273
LUX
0,276
CHE ISL
0,279
FRA
0,293
NLD
0,294
DE
0,295
IRL
0,299
ESP
0,309 0,359
OECD EST
0,313
POL
0,314
KOR
0,315
CAN
0,319
GRC
0,321
JPN
0,329
NZL
0,330
AUS
0,336
ITA
0,337
GBR
0,341 0,361
PRT ISR
0,371
USA
0,378 0,409
TUR
0,476
MEX
0,494
CHL 0,000
0,100
0,200
0,300
0,400
Source : OCDE, 2011
L’indice de GINI mesure le niveau d’inégalité dans la société : 1 = inégalité totale ; 0 = égalité totale. Plus le chiffre est proche de 1, plus la société est inégalitaire ; plus on est proche de 0, plus la société est égalitaire. Actuellement la Belgique se situe à 0,269 ; l’Allemagne à 0,299.
0,500
7
Les revenus des Belges
Les déciles représentent la répartition en 10 tranches des revenus par niveau de revenus. Les percentiles représentent la répartition plus fine en 100 tranches.
Population totale
1er décile
10e décile
BELGIQUE
1,0
1,7
1,5
FRANCE
1,2
1,6
1,3
ALLEMAGNE
0,9
0,1
1,6
LUXEMBOURG
2,3
1,8
2,8
PAYS-BAS
1,4
0,5
1,6
USA
1,3
0,5
1,9
OCDE
1,7
1,4
2,0
Source : OCDE, 2011
Les revenus des ménages les plus aisés ont moins augmenté en pourcentage que ceux des ménages à bas revenus, mais l’écart s’est creusé et ce sont surtout les revenus moyens qui ont le moins progressé.
Evolution annuelle des revenus moyens des déciles 1 et 10 de 1985 à la 1ère décennie 2000
Distribution des revenus en Belgique
Ainsi le relativement bon coefficient de GINI de la Belgique ne se reflète pas dans les statistiques fiscales, en particulier pour les revenus déclarés les plus élevés.
140,0 128,7
120,0 100,0 80,0 65,0
60,0 45,4
40,0 20,0
26,4
38,7
14,4 9,2
0,0
7,7
1973
1977
1980
1983
1986
1989
1992
1995
1998
2001
2004
2007
< Percentile 100 < Percentile 99 < Percentile 95 < Percentile 91
8
Source : Statistiques fiscales, 2011
Si on regarde ensuite la distribution des revenus en Belgique sur base des déclarations fiscales, on constate que le pourcent de la population qui bénéficie des plus hauts revenus (percentile 100) a vu ses revenus augmenter deux fois plus en 35 ans (1973 et 2008) que la tranche de revenus juste en dessous (percentile 99).
Indice de GINI avant impôt (bt) et après impôt (at) 0,500 0,434 0,448
0,450 0,400
0,377 0,373
Mais on observe néanmoins un effet correcteur de la fiscalité : l’indice de GINI après impôt (at) est meilleur que celui avant impôt (bt) et il est également inférieur (donc indicateur de moins d’inégalité) que ceux de ces dernières années.
Source : Statistiques fiscales, 2011
0,350 0,300 0,250 0,200 0,150 0,100 0,050 0,000 1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
< GINI bt < GINI at
Risque de pauvreté (en %) chez les travailleurs à l’emploi (2009)
Mais l’emploi reste la meilleure protection, avant la sécurité sociale. Celle-ci, en garantissant des revenus de remplacement, permet néanmoins de réduire fortement les risques de pauvreté même si beaucoup trop passent encore entre les mailles du filet de sécurité.
NL
5,00
FR
6,70
DE
6,80
BE
4,60 Source : Eurostat, 2011
En ce qui concerne les revenus du travail, notre système de formation des salaires, et notamment l’existence d’un salaire minimum et d’un système d’indexation automatique, offre une meilleure protection contre la pauvreté que chez nos voisins proches et bien supérieure si on élargit le cercle à l’Union européenne. Le nombre de travailleurs pauvres y est bien supérieur, même si chez nous, il a aussi légèrement progressé.
7,90
UE (15)
8,4
UE (27)
0
2
4
6
8
10
9
Risque de pauvreté avant et après transferts sociaux
NL
FR
DE
BE
ZONE €
UE (27)
20,50 11,10 23,80 12,90 24,10 15,50 26,70 14,60 23,90 15,90 25,10 16,30
< Avant transferts < Après transferts
10
Source : Eurostat, 2011
On voit ainsi dans ce graphique que le risque de pauvreté, avant transferts sociaux serait de 25% chez nous. Après transferts sociaux, ce chiffre tombe à 14%. Seuls les systèmes de protection sociale des Pays Bas et de la France semblent plus performants que le nôtre mais au départ d’un risque de pauvreté avant transferts aussi inférieur.
Les salaires et leur distribution La tension salariale : part des salaires les plus bas 30
Source : OCDE, 2011 (France – Pays-Bas : N.C.)
L’essentiel des revenus provient du travail. Le graphique cicontre montre que la tension salariale en Belgique, c’est-à-dire l’écart entre les salaires les plus bas et les salaires les plus élevés est relativement faible. Nos salaires sont assez bons : la part des travailleurs les moins bien payés représente à peine un peu plus de 5% des salariés alors qu’en Allemagne cette proportion s’élève à 20%. Une telle situation ne peut que déboucher sur des revendications salariales plus élevées.
24,54
25 21,79
20,85
20
20,50
15,42
15 10 5,60
5 0
BE
DE
JPN
POL
GB
USA
Part du salaire minimum par rapport au salaire moyen 48,00%
50% 45%
44,10% 41,50% 38,10%
40% 35,30%
35%
31,60%
30%
27,00%
25%
Source : Eurostat, 2011
L’écart entre le salaire minimum (1.400 euros – moyenne 2008) et le salaire moyen 2.936 euros en 2008 est par contre réduit en Belgique. Nous le devons à notre modèle de concertation sociale et à l’existence d’un salaire minimum interprofessionnel, ce qui n’existe pas en Allemagne. Le graphique ci-contre indique la part que représente le salaire minimum par rapport au salaire moyen. Cette part tourne autour des 45%. Seule la France fait mieux parmi nos voisins parce que le salaire moyen y est plus bas.
20% 15% 10% 5% 0% BE
FR
JPN
LUX
NL
GB
USA
11
Même comparaison avec le salaire médian La même comparaison avec le salaire médian (2.595 euros en 2008), c’est-à-dire le salaire qui départage en deux parties égales ceux qui gagnent moins que ce salaire et ceux qui gagnent plus, montre que la tension salariale est réduite chez nous. Plus grand est le pourcentage que représente le salaire minimum par rapport au salaire médian, plus faible est l’inégalité salariale.
70% 60,10%
60% 50%
50,80% 47,20% 43,00%
40%
46,10% 37,10%
36,20%
Source : OCDE, 2001
30% 20% 10% 0% BE
12
FR
JPN
LUX
NL
GB
USA
Comment sont réparties les richesses en Belgique? C’est la bouteille à encre en ce qui concerne la répartition des richesses en Belgique vu qu’il n’existe pas de cadastre des forunes et que le secret bancaire n’est que très partiellement levé.
? 13
Mais... le système se fissure! Après un recul important en 2009 suite à la crise , la création d’emplois à repris de façon continue avec toutefois un léger creux au 2e trimestre 2010. Avec 4,5 millions d’actifs fin 2010, il n’y a jamais eu autant de Belges au travail.
Evolution du nombre de travailleurs en activité en Belgique (en milliers) 4.600
4.554 4.489
4.500
4.454
4.441 4.400
4.421
4.418
4.1378 4.300
4.396
4.470 4.488 4.443
4.415
4.309 4.258
4.200
4.199
4.100
14
IV, 2010
II, 2010
III, 2010
I, 2010
IV, 2009
II, 2009
III, 2009
I, 2009
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
4.000
Source : SPF Emploi et concertation sociale, 2011
La création d’emplois évolue dans la bonne direction…
… mais l’emploi est moins stable A l’exception de la France où le travail à temps partiel reste relativement stable, on constate en Europe une tendance croissante à l’augmentation du travail à temps partiel. Chez nous, 24% des travailleurs ont un emploi à temps partiel, majoritairement involontaire, ce qui traduit une certaine précarisation de l’emploi. Cette tendance s’ajoute au recours croissant aux contrats à durée déterminée et à l’usage souvent impropre de l’intérim.
Part du travail à temps partiel dans l’emploi total
Part du travail intérimaire dans l’emploi des 15-64 ans en 2009
55 48,90
50
18,00
18 16
45
14
40 38,90
13,60
14,20
15,40
14,50
14,40
DE
FR
30 26,20 25 24,00 21,60
20
17,80
15 16,50 10
Source : Eurostat, 2011
10
Source : Eurostat, 2011
12
35
8,20
8 6 4 2 0 UE (27)
UE (25)
ZONE € (16)
BE
NL
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
< BE < NL < FR < DE < UE (15)
15
La sécurité sociale peut mieux faire Il est incontestable que la sécurité sociale est sous pression. Mais la comparaison avec les systèmes de protection sociale de nos voisins n’ est pas favorable à notre pays.
Taux de remplacement net (en %) des allocations de chômage en 1ere période 90
89
85 82
Le taux de remplacement net du revenu du travail au salaire moyen pour un chef de ménage (2 revenus, 2 enfants) qui perd son emploi est de 75% en première période de chômage contre 80 à 89% chez nos voisins.
75
Source : OCDE, 2011
Chômage
80
80
75
70
65 BE
NL
FR
DE
Part en % des dépenses de santé à charge des patients La couverture santé n’est pas meilleure. Le Belge doit payer de sa poche une part plus importante que ses voisins pour ses dépenses de santé. La part de ses dépenses prise en charge par la sécurité sociale est tombée de 90% dans les années 1990 à 75% aujourd’hui. En cause : les suppléments demandés en cas d’hospîtalisation et ce malgré les limitations légales apportées ces dernières années.
25 21,75 20
15 12,44 10 6,93
6,16
5
0 BE
16
DE
FR
NL
Source : Eurostat, 2011
Santé
Pensions Les pensions belges ne sont pas très attractives. La proportion que représente la pension moyenne brute par rapport au salaire moyen n’est que de 42% contre 57% pour l’ OCDE. Le taux net de remplacement est chez nous de 64%, c’est-à-dire en dessous de la moyenne OCDE de 69%. Et encore, l’indexation automatique des allocations sociales et la liaison au bien être ont permis de redresser un peu la barre. Sans ces deux mécanismes, les pensions auraient décroché beaucoup plus des salaires. Rapport (en %) entre pension moyenne brute et salaire moyen brut
Taux de remplacement net (en %) entre pension moyenne et salaire moyen
88,14
90
99,82
100 90
80
80
70
70
60
68,81 64,08
57,35
60,37
60
57,88
49,08
50 42,04
50
42,03
40 40
20 10 0 BE
FR
DE
NL
OCDE
30
Source : OCDE, 2011
Source : OCDE, 2011
30
20 10 0 BE
FR
DE
NL
OCDE
17
Une fiscalité des entreprises faible Le taux de l’impôt des sociétés en Belgique a trois visages : • Le taux facial, tel que défini par la loi : 33,99%. Il sert principalement à étayer les lamentations et les comparaisons internationales peu flatteuses. • Le taux implicite, mesure le taux de l’impôt prélevé au titre de l’ISOC par rapport à l’ensemble macro-économique de la base imposable. C’est-à-dire des résultats des entreprises, qu’ils soient positifs ou négatifs, donc après déductions fiscales (type intérêts notionnels) ou pertes: 16,9%. • Le taux réel qui correspond à l’impôt effectivement payés par les sociétés sur les seuls résultats positifs des sociétés : 13,6% en 2008…
Taux facial de l’ISOC 35,0
< BE < NL < FR < DE < Zone € (17)
18
8,0 5,0
< BE < NL < FR < DE < Zone € (17)
2009
2008
2007
0,0 2006
2010
2009
2007
2008
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
0,00
15,4
10,0
2005
10,00
16,9
15,0
2004
24,0
20,00
21,7
23,9 22,7
2003
29,8 25,5
20,0
2002
34,0
24,7
2001
34,4
35,0
28,3
2000
30,00
36,7
Source : Commission européenne, 2010
40,00
25,0
Source : Eurostat, 2010
30,0
50,00
1999
56,8
1998
60,00
Taux implicite de l’ISOC
Mais selon l’Institute of international and European Affairs, un des nombreux lobbies qui gravitent autour du Parlement européen, le taux d’imposition réel est encore plus bas. Sur base d’un échantillon d’entreprises de plus de 60 salariés, le taux réel d’imposition des sociétés en Belgique en 2009 n’est que de 4,8%.
Royaume Uni
23,2
Roumanie
10,4
Allemagne
22,9
Chypre
9,4
Italie
22,8
France
8,2
Pays-Bas
20,9
Estonie
8,0
Espagne
20,9
Tchéquie
7,4
Pologne
17,7
Danemark
7,4
Hongrie
16,7
Slovaquie
7,0
Suède
16,4
Lettonie
6,5
Finlande
15,9
Belgique
4,8
Autriche
15,7
Bulgarie
4,6
Portugal
14,9
Luxemburg
4,1
Slovénie
14,8
Lituanie
0,0
Grèce
13,9
Malte
N.C.
Irlande
11,9
Source : IIEA (The Institute of International and European Affairs), 2011
Taux effectif de l’impôt des sociétés en Europe en 2009
19
• L’un des objectifs des intérêts notionnels était de remplacer au 31/12/2010 les avantages fiscaux accordés aux centres de coordination des multinationales et condamnés par l’Europe. Le coût cumulé des deux systèmes a littéralement explosé. • Ajoutons que les entreprises qui bénéficient de la déductibilité des intérêts notionnels ont aussi massivement recours à l’exemption de versement d’une partie du précompte professionnel, ce qui impose de tempérer fortement la hauteur des coûts salariaux en Belgique.
6.000 5.355 5.000 4.000 3.803 3.189
3.000
2.745 2.216
2.000
2.534
2.355
2.474 1.834
2.189
2.212
1.983
1.845 1.254
1.000 948 198
0.000 1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
496 2006
2007
2008
2009
< Les réductions d’impôt à l’ISOC < Les déductions pour intérêts notionnels < Total des dépenses fiscales au profit des entreprises < Les exemptions de précompte
20
Source : Chambre des Représentants. Doc. 52 2222/010, Budget des Voies et Moyens, 2010.
• On constate ainsi que les dépenses fiscales en faveur des entreprises se sont envolées ces 10 dernières années. C’est principalement grâce à la déductibilité des intérêts notionnels en vigueur depuis 2007 ainsi qu’à l’exemption de versement d’une partie du précompte professionnel.
Dépenses fiscales en faveur des entreprises (notionnels et précompte) en millions d’euros
Comment maintenir notre bien-être et consolider notre modèle social? Nos coûts salariaux sont-ils trop élevés?
Selon les propres dires de l’ex-Gouverneur de la Banque nationale Fons Verplaetse, il n’y a pas de corrélation. L’examen de l’évolution des coûts salariaux et des parts de marché montre que l’on peut assister à une croissance des coûts salariaux par rapport à nos voisins (DE, FR, NL) et en même temps gagner des parts de marché ou l’inverse. Il n’y a donc pas de corrélation étroite entre coûts salariaux et gains ou pertes de parts de marchés. Il faut donc cesser de s’en prendre aux salaires et chercher d’autres moyens d’améliorer les performances de nos entreprises. Comme l’ont déjà indiqué d’autres économistes tels que Paul De Grauwe et Paul Van Rompuy, il faut à l’avenir faire des efforts sur l’innovation dans les produits et services tant sur le marché domestique que sur les marchés étrangers. La part des salaires dans les coûts de production confirment que ce ne sont pas les salaires dans l’industrie qui posent problème : ils ne représentent chez nous que 12% des coûts de production. C’est moins que chez nos voisins les plus proches, Allemagne, France, Pays-Bas. Coûts salariaux et parts de marché
Coûts de la main d’œuvre dans les coûts de production (2008)
3,8 3,4
3,5 3,0 2,5
2,2
0,4
0,4 0,4
0,5 2011
2010
2009
0,0 2003
2001
1999
2000
1998
0,4
0,3
0,0
2007
0,0
0,9
0,5
2008
0,5
0,7
1,4
2006
0,7
0,9
2002
0,5
1,8
1,3
1,0
1,1
1,0
2,4 2,2
1,9
2005
1,8
1,5
2004
2,0 1,8
2,4
20%
4,2
< Evolution des coûts salariaux dans le secteur privé par rapport à nos voisins (DE, FR, NL) < Evolution des parts de marché à l’exportation
19,53%
19,07%
18% 16% 14% 12%
12,40%
11,97%
10%
Source : Eurostat, 2011
4,0
4,0
Source : F. Verplaetse, Knack, 13/07/2011
4,5
1997
Budget des Voies et Moyens, 2010.
Les coûts salariaux sont-ils responsables de la perte de parts de marché par nos entreprises?
8% 6% 4% 2% 0% BE
DE
FR
NL
21
En millions d’euros
2000
2009
Croissance
Profits des sociétés
47.127
82.467
75%
Impôts des sociétés
9.397
9.735
4%
Rémunérations des employés
87.235
121.579
39%
Investissements bruts
31.163
41.297
33%
Dividendes versés
9.051
26.136
189%
Source : Dirk Van Der Maelen, 2011
Rémunération du travail et rémunération du capital Par contre le fossé qui s’est creusé entre la rémunération du travail et la rémunération du capital via les dividendes pose un sérieux problème. Entre 2000 et 2009 la rémunération du travail a augmenté de 39%. Sur la même période les bénéfices ont augmenté de 75% et les dividendes distribués ont grimpé de 189%.
ISOC, investissements, rémunérations, dividendes Evolution 2000-2009 200%
189%
180% 160%
120% 100% 80% 60% 39%
40%
33%
20% 0%
4%
A B C D A = impôts des sociétés B= rémunérations des employés C = investissements bruts D = dividendes versés (mio.)
22
Source : Dirk Van Der Maelen, 2011
140%
Les salaires versés par les entreprises privées sont largement subsidiés par la collectivité sous la forme de réductions d’impôts, de réductions de cotisations sociales ou d’aides à l’emploi. Les 4/5e de ces aides aux entreprises proviennent des budgets de la sécurité sociale. Le reste est essentiellement constitué de subsides fiscaux. Ces subventions diverses n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. En 2011, plus de 10 milliards y ont été affectés. Cela représente 7,03% de la masse salariale. Or, ces importantes subventions salariales qui gomment complètement l’écart salarial avec les pays voisins ne sont pas prises en compte dans la comparaison des coûts salariaux prévue dans la loi de sauvegarde de la compétitivité qui encadre la négociation salariale interprofessionnelle.
En millions d’euros
1996
2011
Réductions de cotisations employeurs
1.306
4.926
Subsides salariaux
19
5.282
Via la Sécurité sociale
0
2.823
Maribel social
0
775
Bonus emploi (non marchand)
0
29
Maribel social alternatif
0
77
Activation
0
571
Titres Services
0
1.371
Via la fiscalité fédérale
0
2.422
Travail de nuit et en équipes
0
948
Heures supplémentaires
0
50
R&D
0
382
Subsides généraux
0
934
Subsides spécifiques Via les Régions Travailleurs âgés Prime à l'emploi
0
108
19
37
0
21
19
16
1.325
10.208
Masse salariale
82.900
145.300
Réductions de cotisations et subsides par rapport à masse salariale
1,60%
7,03%
0
719
Cotisations employeurs totales
21.200
38.900
Avantages fiscaux et sociaux par rapport aux cotisations employeurs
6,16%
12,66%
Total des avantages employeurs
Réductions de cotisations personnelles
23
Source : Conseil Central de l’Economie, Rapport technique, 2011-11-25
Source : Dirk Van Der Maelen, 2011
Les salaires du privé subsidiés par la collectivité
Qu’en est-il des prix de l’énergie? Intensité en énergie de l’économie belge par rapport aux pays voisins Source : Eurostat, 2011 (Kgoe : kilogram oil equivalent/ 1000 euros de PIB)
250
200
150
100
50
0 ZONE €
Les prix de l’électricité pour l’industrie ne sont pas exagérément élevés en Belgique en comparaison avec les pays voisins, contrairement à l’électricité vendue aux ménages. On constate néanmoins que la régulation des prix de l’énergie, telle que pratiquée en France, débouche sur des prix moins élevés que dans les pays où l’on a mis aucun garde fou à la libéralisation des prix de l’énergie. La régulation peut donc donner un avantage concurrentiel. Le facteur énergie sera d’autant plus important dans les années à venir que la sortie du nucléaire programmée par l’Allemagne entraînera de nouvelles tensions sur les prix.
24
BE
DE
FR
NL
Prix 2010 au KW/h TTC - consommation moyenne (industrie < 20.000 MWh) 0,1500
0,1000
0,500
0,000 BE
ZONE €
DE
FR
NL
Source : Eurostat, 2011
L’industrie belge est une plus grande consommatrice d’énergie que ses voisins. L’énergie intervient chez nous à hauteur de 8% dans les coûts de production. Le coût de l’énergie est devenu un facteur de plus en plus important de la position concurrentielle des entreprises compte tenu des objectifs européens de lutte contre le réchauffement climatique auxquels nous sommes tenus.
Par rapport à nos trois voisins, Allemagne, France, Pays-Bas, notre productivité a cru moins vite que la moyenne. Mais cette faiblesse est compensée par de meilleures prestations en ce qui concerne la création d’emplois. Il s’agit d’un choix politique : notre pays a opté pour une politique de subsidiation d’emplois peu qualifiés dans les services où la productivité est faible, via notamment les titres services. Si la productivité en a pâti, l’emploi, le pouvoir d’achat, donc la consommation intérieure et l’économie en général en ont profité.
Productibité et emploi 1,40 1,30
Source : CCE, Rapport technique, 2011
equivalent/ 1000 euros de PIB)
Qu’en est-il de la productivité?
1,20 1,10 1,00 0,90 0,80 0,70 0,60 0,50 0,40 1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005 2007
< Emploi <Productivité (BE/MOY3)
25
Innovation et formation : le talon d’Achille Dépenses en R & D des entreprises en % du PIB 2,50
2,00
1,50
Source : Eurostat, 2011
En ce qui concerne la Recherche & Développement, les entreprises belges sont dans la moyenne européenne. Mais comparées aux entreprises allemandes nos entreprises consacrent à la R & D 45% en moins de leur valeur ajoutée. Les efforts développés par les pouvoir publics, fédéraux ou régionaux et les aides publiques pour encourager l’innovation ne semblent pas porter leurs fruits.
1,00
0,50
0,00 1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
< BE < FR < DE < NL < UE (27)
0,50% 0,00% DE
26
NL
FR
MOY-3
BE
Source : Eurostat, CCE- Rapport technique, 2009 – Enquêtes CVTS
1,00%
1,60%
1,60%
1,40%
2,00%
1,80%
2,40%
1,60%
1,80%
1,50%
1,30%
1,20%
2,00% 1,50%
2,00%
2,50%
2,00%
3,00%
2,30%
2,80%
Part de la masse salariale consacrée à la formation du personnel Avec 1,6% de la mase salariale, les efforts des entreprises belges en matière de formation de leur personnel sont largement en dessous de la moyenne de nos voisins européens malgré les engagements pris.
Enquêtes CVTS
Crise, crise financière, crise de la dette La crise financière de 2008 a mis un coup d’arrêt aux surplus budgétaires et à la baisse de la dette publique qui était en bonne voie pour atteindre les 60% recommandés par le Pacte de Stabilité européen. En 2007, nous en étions à 84% du PIB. Le sauvetage des banques a recreusé l’endettement public. Nous sommes quasiment revenus aujourdhui aux 100%.
La dette publique Belge en % du PIB 160 140 120
Source : Eurostat, 2011
100 80 60 40 20
1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
0
Au total, l’Etat fédéral a injecté en 2008 20,02 milliards dans le secteur financier (11,5 milliards de prises de participation et 8,5 milliards de prêts) pour sauver 3 banques systémiques (Fortis, Dexia, KBC) et un assureur (Ethias). Ces sommes ont du être empruntées, ce qui a fait gonfler la dette. Il y a ajouté 4 milliards en 2011 pour resauver Dexia.
< BE < ZONE €
Depuis 2008, on n’a tiré aucune leçon: les bonus extravagants continuent à récompenser des stratégies à court terme. Ils ne dépendent en effet pas de l’évolution des profits mais de la valorisation en bourse. Le CEO de Dexia Pierre Mariani a ainsi empoché un bonus de 600.000 euros + une prime de 200.000 euros.
27
Tableau de bord Eurostat, 2011
Salaire minimum brut (euros/m)
Salaire annuel moyen brut
Pension moyenne
Frais de logement en % du revenu disponible (prix du marché)
Dette publique (% PIB)
Pauvreté en % de la population (seuil 60% du revenu médian)
2011
2007
2008
2009
2010
2009
Belgique
1415,24
38.659
2.019
30,6
96,8
14,6
Bulgarie
122,71
2.626
168
38,1
16,20
21,8
Tchéquie
319,22
NC
765
23,2
38,50
8,6
Danemark
-
53.165
2.824
29,7
43,60
13,1
Allemagne
-
40.200
2.336
-
83,20
15,5
Estonie
278,02
NC
403
20,9
6,60
19,7
Irlande
1.461,85
39.858
1.263
21,9
96,20
15
Grèce
862,82
NC
1.157
67,1
142,80
19,7
Espagne
748,30
21.891
1.010
40,8
60,10
19,5
1.365
32.413
2.845
10
81,70
12,9
Italie
-
NC
2.478
27,4
119
18,4
Chypre
-
NC
942
17,9
60,80
16,2
281,93
6.690
305
14,1
44,70
25,7
France
Lettonie Lituanie
231,70
NC
434
23,4
38,20
20,6
Luxembourg
1.757,56
45.284
2.600
13,3
18,40
14,9
Hongrie
280,63
8.952
483
44
80,20
12,4
Malte
664,95
15.679
806
37,7
68
15,1
Pays-Bas
1.424,40
42.000
2.496
17,7
62,70
11,1
Autriche
-
37.716
2.774
12,4
72,30
12
28
Salaire minimum brut (euros/m)
Salaire annuel moyen brut
Pension moyenne
Frais de logement en % du revenu disponible (prix du marché)
Dette publique (% PIB)
Pauvreté en % de la population (seuil 60% du revenu médian)
2011
2007
2008
2009
2010
2009
Pologne
348,68
NC
502
32,8
55
17,1
Portugal
565,83
15.345
1.182
19,9
93
17,9
Roumanie
157,20
4.825
144
56,5
30,80
22,4
Slovénie
748,10
NC
664
13,1
38
11,3
317
8.400
428
13,4
41
11
Slovaquie Finlande
-
36.114
2.196
11,6
48,40
13,8
Suède
-
36.871
2.651
20,6
39,80
13,3
1.138,54
46.050
1.870
40,7
80
17,2
Islande
-
NC
927
13,3
-
10,2
Norvège
-
NC
2.630
28,2
44,70
11,70
Suisse
-
NC
3.750
17
-
15,10
Royaume Uni
29
Source : Eurostat, 2011 (arrondis à l’unité inférieure ou supérieure)
Eurostat, 2011
Notes
30
Notes
31
Pour plus d’infos: FGTB Rue Haute 42 | 1000 Bruxelles Tel. +32 2 506 82 11 | Fax +32 2 506 82 29 infos@fgtb.be | www.fgtb.be Toute reprise ou reproduction totale ou partielle du texte de cette brochure n’est autorisée que moyennant mention explicite des sources. Editeur responsable : Rudy De Leeuw © janvier 2012 Deze brochure is ook beschikbaar in het Nederlands www.abvv.be/brochures D/2011/1262/27 Design www.ramdam.be