Syndicats FGTB n°1 - 16 janvier 2015

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N°01 • BIMENSUEL • 70ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

16 JANVIER 2015 • Éd. LIÈGE

> CLIMAT A LIMA

© istockphoto.com

Pas de jobs sur une planète morte Depuis des années déjà, les négociations sur le climat sont d’une lenteur exaspérante. Le dernier sommet sur le climat de Lima le mois dernier - où la FGTB a envoyé une délégation - a montré, lui aussi, que la route pour parvenir à un accord bétonné à Paris était encore longue. La protection du climat est une priorité pour les syndicats. Il est temps d’agir.

Voir en pages 8-9

On est CHARLIE Page 3 et 16

© Stein Verbelen

CHÔMAGE

Des milliers d’exclus en 2015 Page 5

RCC

Les arrêtés publiés Page 6



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RÉGIONS

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

NAMUR

Activités AFICo janvier-mars 2015 JANVIER 2015

FÉVRIER 2015

20/01/2015 - 09h30 - 16h30 Dette publique: déboulonnons la machine néolibérale à produire de l’austérité

05/02/2015 - 09h30 - 16h30 Formation «Le Grand Marché Transatlantique pour les nuls» Dégommons le Grand Méchant Traité

CGSP NAMUR - Rue de l’Armée Grouchy 41, 5000 NAMUR Les 20 et 27/01/2015

CGSP NAMUR - Rue de l’Armée Grouchy 41, 5000 NAMUR Les 05 et 06/02/2015

La dette publique est un outil de domination politique et économique, mis en œuvre par les tenants de l’idéologie néolibérale, pour mettre les peuples à genoux. C’est aussi un moyen de mieux comprendre et démonter les rouages mortifères de cette idéologie et d’analyser des alternatives concrètes de résistance au dictat du monde de la finance et des multinationales.

Comprendre les enjeux du Grand Marché Transatlantique et ses implications concrètes pour les citoyens et citoyennes. Envisager les moyens de s’y opposer afin de faire stopper les négociations.

Les films projetés, qu’il s’agisse de documentaires ou de fictions, amènent à un débat citoyen sur des problématiques d’ordre socio-économique ou en relation avec le monde du travail, le monde syndical ou, plus largement, des problématiques socioéconomiques. Les débats ont généralement lieu en présence d’un intervenant choisi en raison de ses connaissances spécifiques sur le sujet. Projection de «Mi piace lavorare» et débat sur le thème de la mise à mort des solidarités dans l’entreprise. 18h

MARS 2015

29/01/2015 - 19h Conférence Europe et Extrême droite

06/02/2015 - 10h00 - 15h30 Formation à la Citoyenneté: Décoder le fonctionnement de la Belgique avec ceux qui viennent de s’y installer

FGTB NAMUR - Rue Dewez 40, 5000 NAMUR

CGSP NAMUR - Rue de l’Armée Grouchy 41, 5000 NAMUR 8 mardis à partir du 06/02/2015

L’extrême droite a connu, ces dernières années, des succès électoraux et a tendance à monter un peu partout en Europe. Ce débat a pour but d’interroger les partis traditionnels sur ce phénomène et sur la manière dont ils envisagent leur responsabilité dans cette montée de la droite extrême et de ses idées populistes et xénophobes.

FGTB NAMUR - Rue Dewez 40, 5000 NAMUR

40h, 8 séances et 8 thématiques pour aborder la Belgique sous toutes ses coutures et en démêler sa complexité afin de ne plus se perdre dans ses complications institutionnelles.

12/02/2015 - 18h Ciné-Débat (en général, tous les premiers jeudis du mois)

23/03/2015 - 09h30 - 16h30 Formation «Le Grand Marché Transatlantique pour les nuls» Dégommons le Grand Méchant Traité CGSP NAMUR - Rue de l’Armée Grouchy 41, 5000 NAMUR Les 05 et 06/02/2015 Comprendre les enjeux du Grand Marché Transatlantique et ses implications concrètes pour les citoyens et citoyennes. Envisager les moyens de s’y opposer afin de faire stopper les négociations.

Votre régionale vous adresse ses meilleur voeux pour 2015


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

Exclusion des chômeurs: Bruxelles entame 2015 avec la gueule de bois E n 2012, le gouvernement Di Rupo réformait les allocations dites «d’attente», acquises sur base des études. Transformées en «allocations d’insertion», leur bénéfice est désormais limité à trois ans. Cette limitation a connu ses premiers effets concrets ce 1er janvier 2015, avec l’exclusion définitive du chômage de milliers d’allocataires d’insertion ayant dépassé cette limite de trois ans et ne pouvant ni justifier une activité professionnelle, ni bénéficier d’un accompagnement spécifique (en raison d’une incapacité de travail d’au moins 33% ou de problèmes «sérieux, aigus ou chroniques»1).

Le gouvernement Michel a…aggravé encore cette réforme, en introduisant des conditions plus strictes d’accès aux allocations d’insertion: abaissement de l’âge maximum de 30 à 25 ans et obligation d’être diplômé de l’enseignement secondaire pour les jeunes âgés de moins de 21 ans à dater du 1er septembre 20152. Le cumul de ces deux réformes successives va exclure de l’assurance-chômage un nombre considérable de travailleurs sans emploi. Parmi eux, les jeunes resteront dépendants de leurs familles: la réforme fait, en effet, peser sur elles la charge de leur situation de nonemploi. Cependant, cette réforme ne touchera pas uniquement les jeunes, loin s’en faut!

Estimation de l’impact à Bruxelles Actiris recensait, au 30 novembre, 8317 personnes pouvant perdre leurs droits en 2015: 4694 au 1er janvier et 3623 au cours des 11 mois suivants (soit, en moyenne, 330 Bruxellois par mois!). Sur le premier contingent de 4694 exclus potentiels, Actiris a compté : - 60% de femmes; - 52 % de 30-40 ans (pour seulement 20% de moins de 30 ans); - 83% de personnes diplômées au maximum de l’enseignement secondaire supérieur; - 70% d’habitants des communes populaires (Bruxelles-Ville,

Saint-Gilles, Forest, Anderlecht, Molenbeek, Saint-Josse ou encore Schaerbeek).

Une fois exclues, ces personnes n’auront pas toutes droit au Revenu d’intégration sociale (RIS) du CPAS, car elles seront soumises à une enquête de revenus et de patrimoine (c’est bien là la différence entre un régime d’assurance sociale, comme la sécu, et un régime d’assistance sociale…). Toutes ne pourront pas compter sur la solidarité familiale pour subvenir à leurs besoins. Toutes ne trouveront pas un emploi immédiatement. Beaucoup tomberont dans la précarité et connaîtront certainement des difficultés à payer leur loyer, à honorer leurs factures, à boucler leurs fins de mois… Un vrai désastre social. A noter encore: les personnes exclues ne bénéficiant pas du Revenu d’intégration sociale perdront en outre le bénéfice de l’accès à d’importants programmes d’emploi comme les chèques ALE, les programmes Activa, Sine, PTP. Pour bénéficier des autres dispositifs d’emploi et de formation, elles devront s’inscrire à Actiris comme demandeur d’emploi libre et réitérer cette inscription…tous les 3 mois: bienvenue en Absurdie!

Mesures Michel Quant aux nouvelles mesures du gouvernement Michel, elles toucheront non seulement les jeunes qui quittent l’école secondaire en situation d’échec mais aussi les moins jeunes, poursuivant leurs études au-delà de 25 ans. 13.000 jeunes seraient touchés à Bruxelles et en Wallonie, mais ce chiffre n’est actuellement pas vérifié. Face à cette situation, la FGTB Bruxelles a mis en place un dispositif spécifique d’accueil et d’information des chômeurs en fin de droit. Elle a mis en exergue les nouvelles responsabilités du gouvernement bruxellois.

Camarade, Tu as été privé(e) de ton allocation d’insertion (anciennement appelée d’attente) ou tu risques de l’être bientôt ? Tu as été sanctionné(e) par l’Onem ? La FGTB Bruxelles met à ta disposition le service Habiter Bruxelles et tout son personnel pour t’aider à défendre tes droits. Concrètement, nous t’apporterons une aide de première ligne gratuite et te soutiendrons dans tes démarches à l’égard du CPAS et des autres institutions pour faire valoir tes droits. Ensemble, on est plus forts. L’équipe d’HABITER Bruxelles. Habiter Bruxelles, rue de Suède, n°45, à 1060 Bruxelles. Accessible du lundi au mercredi de 9h00 à 12h00 et sur rendez-vous les après-midis. Tél.: 02/552.03.38. Email: habiterbruxelles@fgtb.be

Et, surtout, elle continue d’exiger la fin de la chasse aux chômeurs!

1. Un dispositif spécifique d’accueil et d’information des chômeurs en fin de droit En octobre 2014, pour contrer au mieux la scandaleuse exclusion dont ils sont victimes, la FGTB Bruxelles a donc mis en place un dispositif spécifique. 1500 affiliés n’ayant pas assuré de prestations de travail en 2012 / 2013 ont ainsi été invités à un entretien individuel. L’objectif de ces entretiens était de les informer des mesures ONEm, d’examiner avec eux les possibilités de report de la mesure, d’envisager les conséquences de leur exclusion et les possibilités d’aide de leur CPAS. Le taux élevé de réponses positives à ces invitations mesure l’inquiétude des affiliés concernés par ces réformes… Notre dispositif a montré que les femmes (70%) sont les principales victimes des mesures ONEm. 1/3 des personnes frappées sont des chefs de ménage. Parmi ces chefs de ménage, près de 8 sur 10 sont des femmes… Seuls 1/3 des exclus se trouvent, a priori, dans les conditions pour bénéficier du Revenu d’intégration sociale (CPAS). En outre, l’éventuelle prolongation de leurs droits n’apporte qu’un court sursis. Pour ceux qui en bénéficient (1 affilié sur 5), il ne s’agit que d’un répit d’1 mois pour 1/3 d’entre eux, de 3 mois pour la moitié… Pour la suite, notre permanence restera bien sûr accessible: les affiliés qui auront perdu leurs droits seront reçus à nouveau pour l’examen de leur dossier CPAS et pour prévenir les risques d’endettement…

2. De nouveaux défis pour le gouvernement bruxellois A l’initiative de la FGTB, les trois organisations syndicales bruxelloises ont exigé la tenue, le 19 décembre 2014, d’une réunion extraordinaire du Comité bruxellois de concertation économique et sociale (CBCES),

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en vue de s’accorder avec le gouvernement et les employeurs bruxellois sur deux questions essentielles:

1 Les réponses et les ajustements à apporter aux dispositifs régionaux d’emploi et de formation, dont notamment: a. les aides à l’emploi, afin d’en maintenir le bénéfice aux chômeurs exclus; b. les aides connexes (notamment les interventions dans leurs frais de transport); c. les formations professionnelles, dont la gratuité de l’enseignement de promotion sociale, afin d’en garantir également l’accès; d. les mesures à prendre, avec Actiris, les CPAS et les organismes d’insertion socioprofessionnelle, pour permettre la (re)prise en charge de ces personnes exclues et leur assurer une guidance socioprofessionnelle susceptible de leur permettre de retrouver du travail et leurs droits à la sécurité sociale; e. la garantie de moyens d’action appropriés en faveur des personnes affectées de 33% d’incapacité de travail et des personnes ayant des problèmes «sérieux, aigus ou chroniques». 2 La détermination des futures modalités bruxelloises de contrôle de la disponibilité active des chômeurs, à mettre en œuvre au sein d’Actiris dans le cadre de la réforme de l’état, dans l’esprit de la Garantie Jeunesse (pas d’exclusion sans offre de solution garantie par les pouvoirs publics). Sans surprise, le banc patronal n’a pas rejoint les positions syndicales, exception faite des représentants des employeurs du non-marchand, qui les ont appuyées auprès du gouvernement bruxellois. Par contre, elles ont reçu un accueil favorable auprès du gouvernement, qui s’est notamment engagé, à cette occasion: - à assurer aux chômeurs exclus l’accès aux services d’Actiris et de

Bruxelles-Formation (et sollicitera le VDAB Brussel en ce sens) ; - à prendre les mesures afin qu’ils puissent bénéficier des différents plans de mise à l’emploi.

3. La FGTB Bruxelles continue d’exiger la fin de la chasse aux chômeurs… Le 22 décembre 2014, Philippe VAN MUYLDER, secrétaire général, a reçu un groupe de chômeurs, parmi lesquels des porteurs de l’Appel STOP article 63 paragraphe 2, dont la FGTB Bruxelles est signataire. La FGTB en a profité pour réaffirmer comme prioritaire le combat contre la chasse aux travailleurs sans emploi et réclamer la fin de la politique d’exclusion, d’autant plus inacceptable et antisociale qu’il n’y a pas assez d’emplois à Bruxelles. C’est bien pourquoi la FGTB réclame, à l’adresse du gouvernement fédéral, le retrait pur et simple des mesures et le retour à la situation d’avant 2004, lorsque le travailleur devait être disponible quand lui était proposé un emploi convenable. Pour Philippe Van Muylder, les pouvoirs publics ne peuvent décemment à la fois prétendre s’inscrire dans des démarches de type Garantie Jeunesse et supporter que des travailleurs sans emploi ayant passé avec fruit tous les contrôles de disponibilité de l’ONEm soient exclus de l’assurance-chômage! «On n’est plus dans de l’activation,

a-t-il déclaré, mais dans l’effroyable cynisme d’une machine à exclure». Enfin, si la FGTB Bruxelles n’a jamais été demanderesse d’une sixième réforme de l’Etat, elle pèsera de tout son poids pour que les outils dont dispose désormais notre Région soient bien saisis par celle-ci et utilisés dans l’intérêt des travailleurs et des allocataires sociaux. 1) de nature médicale, mentale, psychique ou psychiatrique, le cas échéant combinés avec des problèmes sociaux - Article 63, §2, alinéa 4 de l’arrêté royal du 25 novembre 1991 portant réglementation du chômage. 2) Jusqu’à présent, la seule condition exigée était d’avoir «terminé» un cycle complet d’enseignement, sans devoir, pour autant, l’avoir terminé avec fruit.

Ce dimanche 11 janvier, à l’appel des organisations syndicales bruxelloises et de la société civile, plus de 20.000 citoyennes et citoyens ont arpenté les rues de Bruxelles pour dire leur refus de la haine et de la barbarie. La FGTB Bruxelles entendait ainsi matérialiser sa volonté de résistance face aux actes monstrueux perpétrés, en France, contre des journalistes libres, contre des policiers et contre des Juifs. La FGTB poursuivra sans relâche son combat contre l’antisémitisme et contre l’islamophobie.


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

CHARLEROI-SUD HAINAUT

Le centre de formation sociale et culturelle pour travailleurs à Charleroi (Cenforsoc asbl) vous informe qu’il reste des places pour les modules de formations de la session 2014-2015: • Initiation vie sociale • Fiscalité - Recyclage

Intéressé(e)? Téléphonez au secrétariat: 071/641.286 Carmela DI BERNARDO se fera un plaisir de répondre à vos questions concernant les inscriptions. Responsable de la Formation: Ruddy DANTHINE

Les centrales du Hainaut vous adressent leurs meilleurs voeux pour 2015 MONS

Invitation

En collaboration avec le CEPAG et le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

L’asbl Borinage 2000 vous convie à l’une des séances d’information sur les :

« Allocations d’insertion : Exclusion 2015 ! » Le jeudi 5 février 2015 de 9h à 12h Le mardi 3 mars 2015 de 9h à 12h Le jeudi 09 avril 2015 de 9h à 12h 18/20 rue Lamir à 7000 Mons (accès par la rue de Dinant) Salle Janssens Merci de vous inscrire auprès de l’asbl Borinage 2000: Sylvie Durieux : 0473/97.64.94 e-mail : borinage2000.durieux@gmail.com


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

VERVIERS

LIÈGE - HUY - WAREMME

Formation informatique

Les militants FGTB et CSC s’invitent aux vœux du MR

pour demandeurs d’emploi Pour apprendre à utiliser un ordinateur...

Traitement de texte

Tableur

(word 2007)

(Excel 2007)

a FGTB Liège-Huy-Waremme en front commun avec la CSC a décidé de s’inviter lundi 12 janvier à la réception des vœux du MR organisée au Palais des congrès à Liège. Les militants ont ainsi mené une action symbolique devant le Palais des congrès une demi-heure avant le début de la réception des vœux du MR.

L E-mail...

Internet

C’est possible... en 2 semaines ! MENT

GRATUITE

Inscriptions auprès de Nadine FAUCONNIER au 087/39.46.37. FGTB Verviers - Pont aux Lions, 23/3 - 4800 VERVIERS

PROCHAINE FORMATION DU au 2 AU MARS 2015 Prochaine formation : du 12 2313janvier 2015

Bien que la concertation sociale ait repris, la FGTB de Liège-Huy Waremme entend dénoncer les mesures prises par le gouvernement fédéral en matière d’emploi et de fiscalité. Les syndicats ont distribué des tracts et organisé de «petits compléments ludiques de sensibilisation» à l’égard des élus libéraux, explique Jean-François Ramquet, secrétaire fédéral FGTB LiègeHuy-Waremme. Ils ont réclamé notamment la préservation de l’indexation automatique des

salaires, la création d’un impôt sur la fortune, l’instauration d’une taxe sur les plus-values ou encore l’abandon de la mesure de réduction du complément de chômage pour les temps partiels involontaires. Les deux organisations syndicales estiment que les mesures décidées par le gouvernement fédéral nuiront au pouvoir d’achat et à la relance économique «dont le pays a tant besoin». Selon les syndicats, l’augmentation de la diminution des frais forfaitaires ne compense pas le saut d’index mais bien l’augmentation des accises et de la TVA. «La concertation sociale a repris mais

nous ne comptons pas pour autant stopper nos revendications», dit Jean-François Ramquet. «Dans les semaines, les mois et les années à venir, nous rappellerons qu’il s’agit de mauvaises mesures».


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

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© Stien Verbe

len

NOUS SOMMES TOUS CHARLIE

Ce jeudi 08 janvier janvier, la FGTB FGTB, ses centrales professionnelles et ses interrégionales ont tenu un rassemblement symbolique afin de marquer leur indignation et leur tristesse suite à l’attaque meurtrière qui s’est tenue au sein de la rédaction française de Charlie Hebdo et en d’autres lieux parisiens. Nous condamnons fermement ces actes lâches et sanglants. Au-delà du drame humain, il s’agit aussi d’une attaque contre la démocratie, la liberté de la presse et la liberté d’expression. Des droits fondamentaux qu’il est nécessaire de préserver et de continuer à défendre. Nous marquons toute notre solidarité avec les différents milieux touches par cette tragédie. Toutes nos pensées et notre soutien vont également aux familles et aux proches de toutes les victimes.

«Charlie», aussi au service de nos causes (pas toujours frais, certes) de liberté et d’audace sur une presse devenue sans-opinion, qui avait oublié que l’on devait lutter, toujours, pour notre droit à la parole. En mourant debout, les artistes de Charlie et toutes les autres victimes nous ont rappelé la nécessité d’un combat constant pour nos droits de citoyens, et contre les extrêmes. Voici quelques exemples de dessins réalisés par certains des dessinateurs disparus, sur des thèmes qui nous sont chers…

Si les gars de «Charlie Hebdo» sont morts d’avoir osé outrer, avec leur humour «bête et méchant», des fanatiques religieux, ils n’étaient pourtant pas les islamophobes que d’aucuns cherchent à décrire. Laïcards et républicains, ils s’attaquaient à toutes les formes de pouvoir. A la finance, aux chefs d’Etat, à toutes les religions. Ils étaient de gauche, et ils luttaient pour un monde meilleur et plus drôle. Ils soufflaient un vent


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

Inflation nulle Pas de dépassement de l’indice pivot en 2015 ’indice des prix à la consommation du mois de décembre 2014 s’élève à 99,98 points. L’indice est en baisse de 0,11 point par rapport à novembre 2014. L’inflation annuelle diminué de -0,11 % en novembre 2014 à - 0,38% en décembre 2014. L’indice santé augmente de 0,12 point et atteint 100,40 points. L’inflation calculée sur base de l’indice santé reste inchangée et s’élève à -0,01%. Les baisses de prix des carburants et du gasoil de chauffage ont principalement freiné l’indice en décembre 2014. Ces baisses ont été en partie compensées par les hausses de prix des billets d’avion et des légumes.

L

Coefficients de conversion Pour convertir un indice de base 2013 vers la base 2004, il faut multiplier la valeur de départ par 1.2240.

2013 Indice des prix à la consommation (indice normal)

2014

Indicesanté

Indicesanté lissé

Indice des prix à la consommation (indice normal)

Indicesanté

Indicesanté lissé

100,37

121,63

120

199,97

100,5

100,6

122,02

120,27

120,07

100,66

100,75

100,51

122,19

120,5

120,21

100,72

100,79

100,64 100,65

122,14

120,49

120,32

100,41

100,44

122,32

120,81

120,52

100,3

100,29

100,57

122,53

121,01

120,7

100,38

100,34

100,47 100,38

122,66

121,06

120,84

100,55

100,46

122,58

120,89

120,94

100,17

100,12

100,3

122,65

120,81

120,94

100,09

100,06

100,25

Selon les prévisions du Bureau du Plan le taux d’inflation annuel en 2015 devrait être nul alors qu’il s’élevait à 0,34% en 2014 et à 1,11% en 2013. L’augmentation de «l’indice santé», qui sert entre autres au calcul de l’indexation des salaires, allocations sociales et loyers, serait de 0,5% en 2015, contre 0,4% en 2014 et 1,24% en 2013. Dans ce contexte, l’indice pivot pour les allocations sociales et les salaires dans le secteur public ne devrait pas être dépassé en 2015.

122,56

120,99

120,94

100,22

100,28

100,23

Un saut d’index inutile

122,64

121,12

120,95

100,09

100,28

100,19

122,84

121,27

121,05

99,98

100,4

100,26

Quid alors du saut d’index pour les salariés, fonctionnaires et les allocataires sociaux annoncé par le Gouvernement? Pour les salariés, les choses sont un peu plus compliquées que pour le secteur public ou les allocations

Pour convertir un indice de base 2004 vers la base 2013, il faut multiplier la valeur de départ par 0.8170. Pour convertir un indice santé de base 2013 vers la base 2004, il faut multiplier la valeur de départ par 1.2077.

Pour convertir un indice santé de base 2004 vers la base 2013, il faut multiplier la valeur de départ par 0.8280.

sociales: les indexations n’interviennent pas pour tout le monde au même moment ni de la même façon. Les mécanismes d’indexation sont fixés par les conventions collectives de travail. Mais cela ne change rien: le saut d’index, s’il est confirmé, interviendrait lorsque les 2 % d’indexation seraient atteints. Autrement dit, les prochaines indexations seraient gelées à concurrence de 2% pour l’ensemble des salaires et traitements, à moins qu’un autre mécanisme soit mis en place. Le fait est que vu la faiblesse de l’inflation en 2015, le saut d’index n’aurait que peu d’influence sur le niveau des salaires et ne sert donc à rien en termes de gains de compétitivité. Pourquoi le Gouvernement s’y accroche-t-Il ?

Pas de dépassement de l’indice pivot en 2015

> COUR DE CASSATION

Un beau succès dans la lutte contre les requêtes unilatérales a CSC et la FGTB ont remporté un beau succès dans le combat juridique contre le recours aux requêtes unilatérales visant à briser les actions collectives. Dans l’affaire Crown la Cour de Cassation a en effet estimé qu’une requête unilatérale de l’employeur n’était pas justifiée.

L

Après l’annonce, le 1er février 2012, du fabricant d’emballages Crown de fermer son site (rentable) de Deurne, les syndicats ont eu beaucoup de mal à faire démarrer la concertation. Or, la loi Renault impose à l’employeur d’informer et de consulter les syndicats sur une décision de fermeture. La situation s’envenime et Crown appose des chaînes aux portes de l’usine le 13 juin. Les travailleurs

passent à l’action et coupent les chaînes. L’avocat de Crown saisit alors le président du tribunal de première instance. Le tribunal avait refusé d’intervenir dans une action collective sur la base d’une requête unilatérale, en invoquant la Charte sociale européenne L’employeur a alors introduit cette même requête unilatérale auprès de la Cour d’Appel qui a dans un premier temps accédé à la demande et interdit l’action collective. La Cour s’est ensuite ravisée sur base d’un recours en tierce opposition des syndicats. La Cour d’Appel a alors estimé que la demande sur requête unilatérale avait pour unique but de briser l’action collective des tra-

vailleurs, n’avait donc aucun intérêt légitime et allait clairement à l’encontre de la Charte sociale européenne. La Cour de Cassation a à son tour confirmé cette décision. Elle a ainsi porté un nouveau coup dur à la pratique consistant à briser les actions collectives au moyen de requêtes unilatérales d’employeurs. Le Comité européen des Droits sociaux avait déjà condamné ces pratiques. L’ingérence dans des actions collectives au moyen de requêtes unilatérales est contraire aux conditions imposées par la Charte sociale européenne à d’éventuelles restrictions du droit de mener des actions collectives.

L’allocation de garantie de revenus (AGR), nouvelle formule Dans les mesures antisociales prises par le Gouvernement Michel, figure la modulation selon le statut de l’allocation de garantie de revenu pour les travailleurs à temps partiels avec un complément du chômage, et la réduction de moitié de l’AGR après 2 ans. Si, en tant que chômeur complet, vous reprenez un emploi à temps partiel, vous pouvez, sous certaines conditions, percevoir une allocation en plus de votre rémunération. Cette allocation, appelée allocation de garantie de revenu (AGR), vise à vous garantir un revenu global qui: • est au moins égal à votre allocation de chômage si votre emploi à temps partiel ne dépasse pas 1/3 temps; • est supérieur à votre allocation de chômage si votre emploi à temps

partiel dépasse 1/3 temps

Modifications à partir du 1er janvier 2015 • Vous ne pouvez recevoir une AGR que si vous ne gagnez pas plus qu’un certain salaire brut (par mois). Jusqu’en 2014, ce montant s’élevait à 1.559,38 euros. A partir de 2015, ce montant diminue à 1.501,82 euros. • L’AGR est calculée via une formule: votre allocation de chômage + un complément par heure prestée au-delà de 55h/ mois - votre salaire net Le complément par heure est actuellement de 3,05e. A partir de janvier 2015: - pour les chefs de ménage, le complément reste à 3,05e - pour les isolés, il passe à 2,14e

- et pour les cohabitants, à 1,21e • Il n’est pas tenu compte du bonus à l’emploi (réduction des cotisations personnelles pour les bas salaires) pour le calcul de votre salaire net. A l’avenir (date encore inconnue), le montant du bonus sera déduit de votre allocation. • Si vous recevez une AGR durant 2 ans, votre allocation sera en outre diminuée de moitié. Cette mesure prend cours à partir de 2017.

Un module de calcul FGTB Pour en savoir plus sur l’AGR, vous pouvez consulter notre site www. fgtb.be /outils. Vous y trouverez un module de calcul de l’AGR qui vous indiquera précisément ce à quoi vous aurez droit si vous êtes dans le cas d’un travail à temps partiel avec complément chômage.

> SAISIES

Montants qui ne peuvent faire l’objet ni d’une saisie, ni d’une cession Les nouveaux montants, (à partir du 1/1/2015) qui ne peuvent faire l’objet ni d’une saisie, ni d’une cession, sont les suivants:

Allocations sociales Jusqu’à 1069e: aucune saisie ou session De 1069e à 1148e: maximum 1/5 de cette tranche (soit un maximum de 15,80e) De 1148e à 1386e: maximum 2/5 de cette tranche (soit un maximum de 95,20e) Au-dessus de 1386e: tout ce qui dépasse ce montant peut faire l’objet d’une saisie ou une cession.

Salaires Lorsqu’il y a en outre des revenus du travail, les plafonds suivants sont d’application: Jusqu’à 1069e: aucune saisie ou session De 1069e à 1148e: maximum 1/5 de cette tranche (soit un maximum de 15,80e) De 1148e à 1267e: maximum 30% de cette tranche (soit un maximum de 35,70e) De 1267e à 1386e: maximum 2/5 de cette tranche (soit un maximum de 47,60e) Au-dessus de 1386e: tout ce qui dépasse ce montant peut faire l’objet d’une saisie ou une cession. Ces montants de revenus sont majorés de 66e par enfant à charge.

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11


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SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

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> EXCLUSIONS

La Wallonie durement touchée Le premier janvier, le couperet est tombé sur des milliers de victimes de la réforme concernant les allocations d’insertion. Certains se tourneront vers les CPAS, d’autres se retrouveront, tout simplement, sans aucune ressource. La Région wallonne est durement touchée. Une situation que la FGBT condamne fermement: il est temps de reconsidérer cette mesure injuste et de la supprimer! a limitation dans le temps des allocations d’insertion va créer un bain de sang social sans précédent. Nos campagnes et nos mobilisations ont permis d’arracher quelques assouplissements au gouvernement fédéral précédent. Ce dernier a, en fin de législature, adopté un ensemble de règles atténuant quelque peu la mesure pour certaines catégories d’allocataires d’insertion. C’est ce qui explique la diminution – temporaire - du nombre d’exclusions à prévoir l’année prochaine. Ces exclusions se comptent malheureusement toujours en dizaines de milliers, dont une grande majorité toucheront les demandeurs d’emploi wallons. Autant de drames sociaux, autant de familles précarisées… Une politique injuste, cynique et absurde en pleine période de crise et de manque d’emploi. Le cataclysme social que cette mesure va entraîner va se doubler d’un afflux massif et inédit de citoyens vers les CPAS. En quelques jours, ce sont des milliers d’exclus qui s’adresseront à ces organismes publics. Et le phénomène ne s’arrêtera pas là puisque, après 2015, les exclusions continueront de s’enchaîner, mois après mois, année après année.

L

Mais ce n’est pas tout. Car les mesures que le gouvernement de Charles Michel tente d’imposer (en matière de temps partiel, de maladie-invalidité, de chômage, de fins de carrière…) ne feront qu’accentuer l’exclusion et la précarité! Ce qui signifie, inévi-

tablement, un nouveau transfert de charge du fédéral vers les CPAS et les communes. La situation, au niveau local, risque vite de devenir ingérable.

Rappelons également la surreprésentation des femmes dans les futures exclusions: 56% des allocataires d’insertion wallons sont des femmes!

Reste à espérer que l’ampleur du cataclysme à venir entraînera une prise de conscience salutaire et que notre revendication de retrait pur et simple de cette mesure sera enfin entendue.

Les anciens bassins industriels toujours en tête

Lire plus: http://www.fgtb-wallonne.be/actualites/2014/12/17/ the-final-countdown

37.000 personnes susceptibles d’être exclues en 2015 dont 22.000 en Wallonie Les sans-emploi wallons restent les premières victimes de la mesure de limitation des allocations d’insertion. Les allocataires d’insertion sont en effet plus nombreux dans cette région et le chômage de longue durée y est plus répandu. Parmi nos affiliés, près de dix mille personnes (9947) ont été exclues au premier janvier sur tout le territoire belge. 7000 d’entre eux vivent en Wallonie. Plus de 1300 suivent en février. Dans le courant de l’année 2015, ce sont au total 22.000 allocataires d’insertion habitant en Wallonie qui pourraient être exclus (sauf si certains ont le bonheur de retrouver du travail), sur un total de 37.000 personnes dans toute Belgique.

Ce sont les sous-régions les plus défavorisées qui compteront le plus d’exclus. Et, encore une fois, les provinces wallonnes qui comptent le plus d’exclus sont aussi celles… comptant le plus de chômeurs! % province Hainaut

10.028

44,3 %

Liège

8.205

36,3 %

Namur

2.420

10,7 %

Luxembourg

1.150

5,1%

Brabant wallon

811

3,6%

Wallonie

22.614

Les communes, victimes collatérales Les communes (via leurs CPAS) subissent depuis maintenant 10 ans les conséquences des exclusions entraînées par les contrôles dits «de disponibilité» (ONEM). Pour l’année 2013, Ricardo Cherenti, chercheur à la Fédération des CPAS, a estimé le coût de ces exclusions à 53.871.324e!

EXCLUS!

Ce 6 janvier à 10:30, les associations Acteurs des Temps présents, Tout Autre Chose et Hard Boven Hard déployé une double banderole – dont le texte «Exclus» rassemble les photos des CPAS, prises par les citoyens et les citoyennes du 1er au 4 janvier – devant le cabinet du ministre Willy Borsus, en charge de l’Intégration sociale. Une manière de dénoncer l’exclusion des plus de 30 000 personnes du droit aux allocations d’insertion. La réponse du ministre ne s’est pas avérée satisfaisante. Une délégation de Acteurs des Temps présents et de Tout Autre Chose, mais surtout d’associations dont le travail quotidien concerne ceux directement frappés par cette inique mesure, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, Vie Féminine et Femmes Prévoyantes socialistes, a été reçue par le Ministre. La délégation lui a fait part de ses craintes concernant les personnes exclues, les drames qui ne vont pas manquer de survenir dans la population concernée par ces sanctions. La délégation a demandé au Ministre de prendre les dispositions pour abroger l’article 63§2. «Nous avons particulièrement

souligné l’impact catastrophique de ces exclusions sur les femmes puisque, clairement, la majorité des exclus seront des exclues! En rappelant que ceci va à l’encontre de la loi sur le gendermainstreaming de 2007 et que cette mesure d’exclusion aurait dû faire l’objet d’une analyse afin d’en vérifier l’impact différencié sur les hommes et les femmes. Du sentiment de sanctions à deux vitesses, quand on voit les milliards de certains nantis qui échappent à la contribution collective et la rigueur qui est appliquée à la chasse aux chômeurs. De l’incohérence économique de ces mesures car le peu d’argent que recevaient ces

chômeurs était consommé et réinjecté dans l’économie, ce manque de consommation occasionnera un manque à gagner en terme de rentrées fiscales et ralentit de facto une économie dont 50 % des richesses produites est basée sur la demande intérieure. De l’effilochement de notre sécurité sociale qui va, sur une idée plus idéologique que pratique, laisser des milliers de personnes sur le carreau.» Malgré une écoute attentive, le Ministre a clairement rappelé qu’il ne pouvait que rester dans les clous de l’accord de gouvernement. Mais qu’il pouvait s’engager à accompagner les CPAS dans ce

Les CPAS wallons octroient, en moyenne, 47.000 revenus d’intégration sociale (RIS) par mois. La fin de droit des allocations d’insertion va entraîner l’exclusion de 22.000 allocataires d’insertion en Wallonie dont environ 10.000 isolés et chefs de ménage qui n’auront d’autre choix que de se tourner vers le CPAS. Les CPAS wallons doivent donc s’attendre à une augmentation de plus de 20% de leur budget RIS.

Quoiqu’il en soit, la revendication de la FGTB reste la suppression pure et simple de cette mesure absurde et injuste!

Et c’est malheureusement sans compter les exclusions qui, après 2015, continueront de s’enchaîner, mois après mois, année après année.

(MMPP); • ou reconnues par l’ONEM comme présentant une inaptitude permanente d’au moins 33%.

Pour les CPAS, comme pour la plupart des demandeurs d’emploi concernés, les amendements apportés à la mesure ne font donc que reporter ses effets dans le temps. Ces perspectives ne semblent malheureusement guère inquiéter le gouvernement fédéral dont les nouvelles réformes ne feront qu’aggraver la situation. Diminution drastique de l’allocation de garantie de revenus, restrictions d’accès aux allocations d’insertion, renforcement des sanctions administratives visant les demandeurs d’emploi, extension des contrôles de disponibilité jusqu’à 65 ans…

Ces deux catégories de demandeurs d’emploi devront, pour bénéficier de ce sursis, suivre en outre un trajet spécifique d’accompagnement du service régional de l’emploi. Le problème est que ces organismes régionaux n’ont pas encore pu rencontrer la totalité des allocataires d’insertion menacés d’exclusion et donc, d’identifier ceux qui pourraient être reconnus comme «MMPP». Concernant les personnes reconnues par l’ONEM comme présentant une inaptitude permanente d’au moins 33%, les organismes régionaux devaient également leur proposer un trajet d’accompagnement avant le 31 décembre 2014… L’ampleur de la tâche était énorme. Le Ministre Peeters a demandé au gouvernement fédéral d’accorder un délai supplémentaire de deux mois aux organismes régionaux. Ceux-ci ont jusqu’au 28 février 2015 pour mener à bien tous les entretiens. Ce délai semble bien insuffisant.

Toutes ces mesures - et d’autres engendreront de nouveaux drames sociaux et auront également un coût important pour les CPAS. Enfin, un danger menace à plus long terme. Les périodes d’exclusion du chômage ne sont en effet pas assimilables pour le calcul de la pension. Dans un avenir pas si lointain, ce sont des dizaines de milliers de pensionnés qui demanderont une aide sociale aux CPAS pour tenter de boucler leur budget. dossier, à leur donner les moyens nécessaires afin que leurs missions habituelles ne soient pas mises à mal. Il souhaite également leur demander des évaluations chiffrées sur les personnes qui sont issues de cette mesure afin d’avoir un suivi en temps réel. Il s’engage à faire une analyse plus fine des profils des personnes exclues. Il souhaite donner des moyens aux PME et autres sociétés afin qu’elles

Certains demandeurs d’emploi pourront bénéficier d’un sursis de deux ans. Il s’agit de personnes: • considérées par le FOREM comme «ayant des problèmes

sérieux, aigus ou chroniques de nature médicale, mentale, psychique ou psychiatrique»

puissent engager des personnes inscrites au CPAS. Il insiste sur les mesures en faveur de l’emploi de son gouvernement. «En conclusion, nous n’avons

senti aucune volonté politique de revenir sur cette mesure injuste et discriminatoire. Nous avons dès lors rappelé au Ministre que nous poursuivrons nos actions!»

Exclusion du chômage: que faire si vous êtes concerné? Ce 1er janvier 2015, des milliers de sans emploi ont définitivement été exclus du chômage. Si vous êtes dans le cas, il est nécessaire de contacter votre Régionale FGTB. Vous y serez accueilli, renseigné et orienté dans les démarches à entreprendre. La limitation dans le temps des allocations d’insertion est dénoncée et combattue par la FGTB wallonne depuis trois ans. Les mobilisations syndicales et citoyennes n’ont malheureusement pas atteint l’objectif de retrait total de la mesure. Elles ont cependant permis d’obtenir quelques avancées. Les adaptations apportées à la mesure initiale concernent certains demandeurs d’emploi qui pourront bénéficier d’un sursis supplémentaire suite à des périodes de travail ou pour des raisons médicales. Si vous êtes concerné par cette mesure d’exclusion, il est nécessaire de contacter votre Régionale FGTB au plus vite. Vous pourrez faire le point sur votre situation et envisager les démarches à entreprendre afin de conserver au mieux vos droits sociaux. www.fgtb.be


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

> RCC - CRÉDIT-TEMPS

Les résultats de la concertation sociale Grâce à la mobilisation et aux actions des nombreux affiliés et militants de la FGTB la concertation sociale a pu réellement démarrer. Les interlocuteurs sociaux au Groupe des 10 sont ainsi parvenus à un compromis sur les principaux détails de la 1ère phase dans l’harmonisation Ouvriers/Employés et sur plusieurs arrêtés - royaux. Le Groupe des 10 a également trouvé un terrain d’entente sur les prépensions, les emplois de fin de carrière. Les relèvements d’âge prévus en 2016 sont gelés par des CCT cadre, les régimes transitoires sont à l’avenir «repris en main» par les partenaires sociaux et les secteurs et entreprises peuvent conclure des CCT dans le cadre de cette CCT-cadre. Avec ce compromis, le Groupe des 10 a prouvé que la concertation sociale était essentielle. Le Gouvernement a à son tour approuvé les propositions de compromis des interlocuteurs sociaux.

RCC - prépensions RCC (prépension) à 60 ans

fin 2017.

L’âge d’accès à la prépension conventionnelle CCT17 est bel bien porté à 62 ans à partir de cette année.

Métiers lourds, travail de nuit, construction

Régime transitoire Cette prépension à 60 ans est encore accessible si: • on a 60 ans au plus tard au 31.12.2016; • on a été licencié avant 01.01.2015; • on répond aux conditions de carrière d’application à la fin du contrat de travail (H=40a / F= 31a (2015), 32a (2016) Il reste possible pour les travailleurs dépendant d’une convention sectorielle ou d’entreprise stipulant que l’âge d’accès au RCC est de 60 ans si cette convention est conclue et déposée avant le 30 juin 2015 (au lieu du 5.12.2014). Cela laisse un peu de temps aux secteurs et aux entreprises de conclure (et de déposer) une telle convention. Pour les travailleurs, cela leur permet d’atteindre l’âge de 60 ans jusque

Le régime de RCC à 58 ans avec 35 ans de carrière pour les métiers lourds ( exercés pendant 5 ans au cours des 10 dernières années ou 7 ans au cours des 15 dernières années) sur base d’une convention sectorielle ou d’entreprise reste inchangé. La base juridique actuelle reste valable. L’âge passera à 60 ans à partir d’une date à déterminer par le CNT mais ce passage peut être évité par une CCT interprofessionnelle cadre à laquelle les secteurs peuvent adhérer. La convention cadre peut être prolongée ou adaptée par une nouvelle CCT cadre tous les deux ans. A défaut de convention ou si le secteur n’y adhère pas, on retombe sur le régime défini par le gouvernement (à savoir 60 ans en 2017).

N.B.: Deux régimes «métiers lourds» coexistent maintenant:

1. RCC 58 ans + 35 ans de carrière +5/7ans de métier lourd sur la base juridique à durée indéterminée, sous condition de conclusion d’une CCT sectorielle ou d’entreprise tel que décrit ci-dessus.

Carrières longues 58 ans/40 ans Le régime des carrières longues (56 ans/40 ans devient 58 ans/40 ans) est ancré dans la loi jusque fin 2015. L’âge sera progressivement porté à 60 ans à partir du 1er janvier 2017. Aucune CCT sectorielle/ d’entreprise n’est requise. Une CCT cadre pour 2015-2016 prolonge le régime de fait, mais les secteurs doivent y adhérer. Grâce à la CCT cadre, les interlocuteurs sociaux gardent la main et les secteurs sont responsabilisés.

par une nouvelle CCT cadre (calendrier, relèvement de l’âge) tous les deux ans A défaut de CCT-cadre ou CCT d’entreprise le passage tel que prévu par l’AR reste d’application.

Entreprises en difficulté L’âge d’accès au RCC pour entreprise en difficulté passe de 53,5 ans à 55 ans à partir de cette année avant de monter graduellement à 60 ans en 2020.

Age d’accès RCC entreprise en difficulté ou restructuration

Régime transitoire 2. RCC 58 ans (au lieu de 56 ans en 2014) + 33 ans de carrière + 20 ans nuit ou avec une attestation d’inaptitude au travail dans le secteur de la construction, ou encore après avoir exercé un métier lourd pendant 5 ou 7ans, sur la base juridique de l’Accord interprofessionnel (à renouveler tous les deux ans).

Régime transitoire Ce type de RCC avec 33 ans de carrière est encore accessible à 56 ans si: - l’âge de 56 ans a été atteint en 2014; - le licenciement a eu lieu avant le 01.01.2015: - on prouve 33 ans de carrière dont 20 ans de travail de nuit ou que l’on détienne une attestation d’inaptitude pour le travail de la construction au plus tard à la fin du préavis.

Ce régime est encore accessible si : - le licenciement intervient avant le 01.01.2016 - on a 56 ans au plus tard le 31.12.2015 - on prouve 40 ans de carrière au plus tard à la fin du préavis

Entreprises en restructurations L’arrêté royal étale jusqu’en 2020 le calendrier de relèvement graduel de l’âge d’accès à partir de 2016 (56 ans) pour arriver à 60 ans en 2020 au lieu de 2017 selon le même système que prévu pour les entreprises en difficultés. Le passage à un âge supérieur à 55 ans comme prévu par l’AR, peut être évité moyennant une CCT interprofessionnelle–cadre à laquelle les entreprises peuvent adhérer par CCT à condition qu’en 2020 on atteint les 60 ans. La CCT cadre pourra être prolongée ou adaptée

2015

55 ans

2016

56 ans

2017

57 ans

2018

58 ans

2019

59 ans

2020

60 ans

Le passage à un âge supérieur à 55 ans comme prévu par l’AR peut être évité moyennant une CCT interprofessionnelle –cadre à laquelle les entreprises peuvent adhérer par CCT à condition qu’en 2020 on atteint les 60 ans. A défaut de CCT-cadre ou d’une CCT entreprise, le passage tel que prévu par l’AR reste d’application. Comme les entreprises doivent y adhérer, elles seront responsabilisées. D’autre part, le maintien de l’âge inférieur en 2016 dépend de l’adhésion de l’employeur.

Crédit-temps La nouvelle réglementation entrée en vigueur à partir du 1/1/2015 s’applique à toutes les premières demandes d’allocations à partir de cette date. Par «premières demandes», il faut entendre de nouvelles demandes ou des prolongations sous une autre forme ou un autre régime (pas la poursuite d’une interruption identique). Quelles sont les nouvelles règles? Pas de motif, pas d’allocations Les allocations d’interruption ne peuvent plus être obtenues au niveau de l’ONEM que pour une interruption AVEC MOTIF: • le soin aux enfants de moins de 8 ans, enfants handicapés de moins de 21 ans, membres de la famille gravement malades jusqu’au 2ème degré et patients palliatifs, ceci pendant 48 mois maximum; • ou pour le suivi d’une formation agréée, ceci durant maximum 36 mois. La durée constitue un maximum et il n’y a pas de scission possible. Vous ne pouvez jamais obtenir des allocations de l’ONEM durant plus de 48 mois, que vous preniez un crédit-temps à temps plein, à mitemps ou sous forme d’ 1/5ème. Pour le crédit-temps avec motif à plein temps ou à mi-temps, il faut une Convention Collective de Travail sectorielle ou d’entreprise, sauf s’il s’agit de vos propres enfants malades ou atteints d’un handicap.

Le crédit-temps sans motif est encore possible, mais sans allocations. Cela signifie que vous avez encore droit à un crédit-temps de 12 mois à temps plein, 24 mois à mi-temps ou 60 mois en 1/5ème sans aucun motif, mais vous n’obtiendrez plus d’allocations et cette période ne sera pas non plus prise en compte pour le calcul de votre pension.

Emplois de fin de carrière: 60 ans comme règle générale A partir du 01.01.2015, vous devez avoir 60 ans à la date de début de votre crédit temps de fin de carrière, à condition de justifier d’une carrière de 25 ans comme salarié au moment de la communication écrite à l’employeur. Enfin, vous devez avoir été employé 2 ans auprès de ce dernier. Il est possible de convenir avec votre employeur de raccourcir cette condition d’ancienneté. Pour les 25 années de carrière comme salarié, les périodes de chômage ou les précédentes périodes de crédit-temps ou d’interruption de carrière à temps plein ne sont

pas prises en compte. La maladie et l’invalidité, le repos compensatoire, les congés familiaux sont par contre bien pris en compte.

Exceptions à 55 ans pour les entreprises en difficultés ou restructuration, carrières longues ou métiers lourds Pour les travailleurs suivants, un emploi de fin de carrière est quand même possible à 55 ans: • Ils sont occupés dans une entreprise reconnue comme en difficultés ou restructuration au moment de la demande de l’emploi de fin de carrière, ou; • Ils justifient de 35 années de carrière en tant que salarié (selon la condition de carrière pour le RCC) au moment de la communication à l’employeur, ou; • Au moment de la communication à l’employeur, ils ont: - soit travaillé au moins 20 ans dans un régime de travail de nuit CCT 46; - soit une attestation d’incapacité médicale dans le secteur de la construction; - soit exercé un métier lourd

durant au moins 5 ans les 10 dernières années ou 7 ans les 15 dernières années.

d’une certaine façon. Peuvent faire valoir leurs droits aux anciennes conditions:

A partir de 2016, l’âge minimum sera progressivement relevé parallèlement au relèvement de l’âge d’accès au RCC.

• Soit les nouvelles demandes de travailleurs qui: - ont informé leur employeur avant le 1/1/2015, et; - qui rentrent leur demande à l’ONEM avant le 01.04.15 et ; - qui font valoir leur droit avant le 1er juillet 2015. • Soit les prolongations de travailleurs qui se trouvent déjà dans un système de crédit-temps sans motif ou de fin de carrière pour une durée déterminée à condition que ce soit dans le même système (même horaire). • Soit les nouvelles demandes après le 31/12/2014 de travailleurs de 50 ans au moins qui travaillent dans une entreprise reconnue en difficultés ou restructuration dont la date de début de la reconnaissance est antérieure au 9 octobre 2014, pour autant que l’entreprise prouve que ce faisant, des licenciements ou RCC ont pu être évités. • Soit de travailleurs qui étaient déjà dans un emploi de fin de carrière avant 2015, mais qui l’avaient temporairement interrompu à la suite d’une reprise du travail à temps plein, d’une maladie ou de la prise d’un congé thématique, pour autant que la nouvelle demande intervienne en 2015.

Le relèvement de l’âge au-delà de 55 ans peut encore être évité si une Convention Collective de Travail est conclue au Conseil National du Travail pour la période 2015-2016 et si un certain nombre de conditions sont remplies. Cette CCT peut être prolongée et adaptée après 2016, l’âge minimum étant alors progressivement relevé jusque 60 ans également selon un phasage dans le temps.

Les emplois de fin de carrière dès 55 ans possibles sans allocations A partir de l’âge de 55 ans, vous pouvez toujours travailler à mitemps ou avec une réduction de 1/5ème, mais vous n’obtenez plus d’allocations pour ce faire. Votre pension aussi sera calculée sur la base d’un mi-temps ou d’un 4/5ème.

Mesures transitoires Des mesures transitoires ont été prévues pour ceux qui étaient proches des conditions ou qui avaient déjà planifié leur carrière


UNION BELGE DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

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En 2014 nous avons montré les dents a perception négative concernant la force de mobilisation du front commun syndical, créée en permanence par les médias, la politique et le patronat, a attisé l'arrogance des gouvernements Michel et Bourgeois à des proportions invraisemblables.

L

Jusqu'au 6 novembre 2014… jour de la manifestation à Bruxelles à laquelle ont participé des syndicalistes opposés résolument à leur politique de démolition. Il y avait, à cette manifestation, plus de syndicalistes que tous les partis de la majorité réunis ont de membres. Une prise de conscience croissante est alors née selon laquelle aucun accord de gouvernement n'offre suffisamment de légitimité pour ignorer un mouvement social massif. Ce dernier n'accepte pas qu'on remplace le modèle de bien-être établi depuis la deuxième guerre mondiale par un concept basé sur l'égoïsme, le néolibéralisme et le conservatisme. Cette conscience a crû d'autant plus après les grèves régionales réussies suivies par une première apothéose de résistance sociale globale lors de la grève historique du 15 décembre.

Ils auraient dû le savoir: «l'action est suivie par la réaction…». En 2014 nous avons montré les dents… en 2015 nous mordrons si nécessaire. Nous voulons des résultats. Ainsi le premier rapprochement,

bien que méprisant, du gouvernement et des employeurs, peu avant le Nouvel An, nous donne l'impression qu'on fera un peu plus qu'écouter à la table de négociations. Les analystes, économistes, commentateurs et éditorialistes commencent à serrer les rangs en ce qui concerne la thèse selon laquelle un gouvernement ne peut pas nier un contre-mouvement d'une ampleur comme on ne l'a pas connue depuis des décennies. De plus le gouvernement ne peut pas se cacher derrière une légitimité pour sa politique antisociale exclusivement dans l'idéologie extrême du marché. Au contraire il doit chercher des solutions pour une répartition équitable des charges. Etant donné que le soi-disant accord de gouvernement provoque de plus en plus de guerres médiatiques parmi les partis de la majorité, l'avenir s'annonce peu prometteur. Mais ce qui est encore plus effrayant, c'est que les institutions financières et économiques les plus respectables, ainsi que la Commission européenne, ont constaté que les budgets ont été estimés trop optimistes. Très probablement, en mars, une nouvelle attaque de quelque 5 milliards sera lancée contre le pouvoir d'achat et le bien-être de tous dans notre pays qui doivent travailler pour gagner leur vie. Selon certains le mois de mars sera le moment où ça passe ou ça casse!!! Et à ceux qui craignaient, lors du

Comité fédéral du 16 décembre, qu'on n'ait fini de nous battre, nous devrons affirmer le contraire. En 2014 nous avons, tous ensemble, dans le transport, comme dans les secteurs maritimes et ports démontré que nous disposons de la combativité nécessaire. Le rapport technique du CCE relatif à notre compétitivité vis-à-vis des pays voisins nous apprend que, plus vite qu'on ne le pensait, l'écart salarial devient de plus en plus petit. Un saut d'index en sus des efforts déjà faits n'est pas justifié. Le même rapport fournit probablement suffisamment d'argumentation pour renforcer notre droit à des négociations libres. Les jours et semaines à venir clarifieront les positions des employeurs et des gouvernements. Quant à nous, notre position est déjà connue depuis plus longtemps et il en va de même en ce qui concerne notre conviction pour la défendre bec et ongles. Mi-janvier, nous réfléchirons au sein du front commun syndical et du Comité fédéral de la FGTB sur nos stratégie et plan d'action. Au cours de la période écoulée nous avons eu une trêve de Noel, mais nous restons mobilisés. Entretemps, nous souhaitons à tous de la FGTB une année 2015 combative mais également saine et heureuse.

Ivan VICTOR Président UBT

L'UBT mène une action au cabinet du ministre Weyts e 8 janvier 2015, l'UBT a mené une action avec la CGSP TBM, les autres syndicats et la société civile. Avec quelque 150 manifestants, nous avons visité le cabinet du ministre Ben Weyts. Notre objectif était d'avoir un entretien pour exprimer notre mécontentement concernant les économies chez De Lijn. Ces économies toucheront également les chauffeurs des fermiers. Une action s'impose donc!

L

Une délégation restreinte a été reçue par le ministre. Steven Steyaert, propagandiste UBT, a été clair: «l'UBT ne veut pas des éco-

nomies. Nous voulons davantage et un meilleur transport public, c'est un droit pour chaque citoyen. Il s'agit d'économies dont on ne connaît pas le début, ni la fin, ni les conséquences à long terme. Ce qui est bien clair c'est que nos chauffeurs, ensemble avec les voyageurs, en deviendront les victimes. Diminution du service d'autobus sur demande téléphonique, annulation de services, augmentation du prix du ticket, abolition de bus gratuits, abolition des services du dimanche… Tout cela mène à une mobilité diminuée et voilà ce que nous ne pouvons pas accepter.»

Nous voulons une concertation avec les partenaires sociaux et nous avons fait part de nos préoccupations. Le Ministre Weyts s'est hâté à rejeter la responsabilité sur le conseil d'administration, qui fait l'inverse. Le cabinet et le ministre ont noté notre mécontentement. L'UBT et la CGSP ne laisseront pas reposer ce dossier. Nous avons invité le ministre Weyts à prendre le bus avec nous et d'écouter ce qui se dit chez les chauffeurs et les voyageurs. Une main tendue qu'il a refusée avec un léger sourire…

l'UBT ne veut pas des économies. Nous voulons davantage et un meilleur transport public, c'est un droit pour chaque citoyen.

Navigation intérieure La sixième réforme de l'Etat a modifié le visage du secteur de la navigation intérieure en Belgique. Certains changements auront un impact direct sur le service journalier aux citoyens et aux entreprises. Vous trouverez ci-dessous un résumé des services que les Régions vont exécuter à partir du 1er janvier 2015: certificats de jaugeage, certificats de visite, certificats communautaires, certificats d’agrément ADN, numéro européen unique d’identification des bateaux, livret de service, livre de bord, déclaration d’équipage minimum, carnet de contrôle des huiles usées, reconnaissance d’experts, licences pour évènements sur l’Escaut maritime inférieur, licences d’avitailleur sur l’Escaut maritime inférieur. Contact Région wallonne: info.batellerie@spw.wallonie.be Direction de la Gestion des Voies Navigables – Guichet de la Navigation de Liège; ses coordonnées et ses horaires d’ouvertures restent inchangés: Guichet de la navigation - Quai de la Batte 10 - 4000 Liège Tél.: +32 (0) 4/ 220. 66. 70 - Fax : +32 (0) 4/ 222. 02. 13 Heures d’ouverture: mardi et jeudi de 09h00 à 12h00 et de 14h00 à 15h30. Contact Région flamande: binnenvaartinspectie@wenz.be A partir du 5 janvier 2015, un guichet de navigation intérieure sera installé près du Canal Albert, Hoogmolendijk 1, à 2900 Schoten. Le guichet sera ouvert tous les jours ouvrables de 8h30 à 11h30. Le guichet est ouvert les après-midis sur rendez-vous. Tel.+32 (0) 3/ 546. 06. 83 Contact: Service Fédéral Mobilité et Transports: www.mobilit.belgium.be Rue du Progrès 56, 1210 Bruxelles Le Service Fédéral Mobilité et Transports continuera à assurer les matières suivantes: organisation des examens pour l’équipage (ADN inclus) et l’octroi des attestations de qualification en navigation intérieure; délivrance de la licence d’exploitation; déclaration d’appartenance à la flotte; conditions d’affrètement; suivi de la situation économique générale du secteur. Un exemple pratique: le livret de service doit être estampillé dans la régionale, mais l'examen doit toujours être passé auprès du Service Public Fédéral Mobilité et Transports. Pour de plus amples informations n'hésitez pas à contacter notre service Navigation intérieure 03/224 34 18 ou 03/224 34 12.

L'UBT solidaire avec les victimes


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DOSSIER

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

CLIMAT

LE PROJET D’ACCO

Lima, vers un accord climatique in Depuis des années déjà, les négociations sur le climat sont d’une lenteur exaspérante. Le dernier sommet sur le climat de Lima le mois dernier a montré, lui aussi, que la route pour parvenir à un accord bétonné à Paris était encore longue. Sera-t-il possible de maintenir le réchauffement de la planète sous les 2 degrés?

«Si le climat change, cela perturbe aussi la société» Que faut-il intégrer dans un accord sur le climat? Comment faut-il rédiger un tel accord? Autant de question auxquelles Peter Wittoeck, chef de la délégation belge aux négociations sur le climat à Lima et chef du service fédéral Changements climatiques, tente d’apporter une réponse. En quoi le sommet sur le climat de Lima était-il particulier? Peter Wittoeck: «Lima est la dernière étape pour parvenir à un nouvel accord international sur le climat. Ce qui a échoué à Copenhague (2009) devra être un succès en décembre 2015 à Paris. Les chances de succès à Paris sont plus grandes qu’en son temps à Copenhague. Le processus est maintenant mieux organisé. Et la réalité est toute autre. L’ancienne dualisation entre le Nord, riche, et le Sud, pauvre, fait partie du passé. Dans le groupe des «pays pauvres», on retrouve aujourd’hui des pays émetteurs comme la Chine, l’Inde, le Brésil... Le nouvel accord doit donc impliquer une approche plus large des efforts pour pouvoir limiter le réchauffement climatique à 2°C. Ceci rend plus complexe le point de la répartition des efforts. Durant le sommet sur le climat de Durban (2011), il a été décidé de formuler un nouvel accord qui s’appliquerait à tous les pays. A Doha (2012), avec la prolongation du Protocole de Kyoto (1997), une première étape avait été franchie pour accroître la confiance entre les pays. Entre-temps, cette confiance a grandi. Les pays doivent maintenant introduire une proposition de politique climatique nationale. Ces propositions doivent être sur la table pour mars 2015. Ensuite, courant 2015, nous pourrons examiner si, avec tous les engagements proposés , le réchauffement peut rester en-dessous de 2 degrés et si les efforts sont équitablement répartis entre les différents pays en fonction des possibilités de chacun. A côté des propositions de réduire les émissions, il y a de la marge pour intégrer les adaptations au changement climatique, pour des indemnités pour les dommages causés par les changements climatiques dans les pays en voie de développement et pour le financement de leur politique climatique dans l’accord.»

Au Pérou, la population indigène tente d’ouvrir les discussions sur la problématique du climat. Outre les problèmes climatiques se pose aussi la question du manque de matières premières, de la pollution de l’eau, de la violation des droits de l’homme, etc. Ceci, alors que le sommet ne semble se pencher que sur le réchauffement climatique. Qu’en est-il? Peter Wittoeck: «Il y a effectivement un fossé entre les deux, mais même

si vous vous limitez à une solution pour le réchauffement climatique, vous abordez la problématique du développement et l’aspect des droits de l’homme. Le changement climatique est un facteur qui renforce ces problèmes. Prenez l’impact sur l’agriculture. Dans les pays en voie de développement, de nombreux petits agriculteurs dépendent de l’agriculture de survie. C’est la seule chance pour eux de pouvoir pourvoir à leurs besoins en nourriture et d’avoir un revenu. Avec le changement climatique, cette société et son développement, la politique et les droits de l’homme seront perturbés. Tout est lié. Il faut davantage réfléchir à une transition juste, un passage guidé vers une économie bas carbone, et pour le rôle que les travailleurs ont à y jouer. Mais aussi pour les droits des femmes. Les femmes sont inégalement touchées par les conséquences des changements climatiques. Durant le sommet sur le climat, des actions ont été organisées par les ONG et syndicats en réaction à l’assassinat de l’activiste Edwin Chota. Aujourd’hui, des gens meurent parce qu’ils se sont battus contre la déforestation illégale sur les terres de leur communauté. Cette déforestation contribue à l’émission de gaz à effet de serre. Il faut avoir un accord sur le climat, sans quoi vous ne pourrez pas vous atteler à cette problématique. Mais pour ce faire, l’accord doit aussi reprendre explicitement les droits des travailleurs et les droits des femmes, l’enseignement, la participation, la sensibilisation. Ces éléments ont été trop négligés.»

Ne faudrait-il pas évoluer d’un accord climatique international au «plus haut niveau» vers un travail qui émane plus de la base? Aujourd’hui, certaines villes prennent plus d’initiatives que les gouvernements nationaux. Peter Wittoeck: «Le protocole de Kyoto est actuellement l’instrument international le plus robuste en matière de climat. Il est loin d’être parfait, mais ce que l’on constate actuellement, c’est une tendance à vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain. Certains pays ne sont pas enclins à s’inscrire dans un régime robuste. Les USA se sont distanciés du protocole en 2001. Récemment encore, d’autres pays ont suivi, comme le Canada, l’Australie, la Nouvelle Zélande et le Japon ainsi que la Russie. Ils n’intègrent plus de nouveaux objectifs Kyoto, précisément à

Lima ne tient pas comp Le texte final du sommet climatique de Lima aurait dû être plus ambitieux. Et même si ce n’est pas une boîte vide, il ne tient pas compte des travailleurs. Dans les textes, il n’est nulle part question d’une «transition juste». Pourquoi est-ce grave? Pourquoi les syndicats misent-ils tous là-dessus et ce, dans le monde entier? Pour garder le réchauffement climatique en-dessous de 2 °C, des mesures climatiques ambitieuses sont nécessaires. Pour réaliser les mesures de façon socialement juste, les travailleurs doivent être impliqués dans la politique climatique des entreprises et des pays via le dialogue social. En cas de perte d’emplois à la suite de mesures climatiques, les travailleurs doivent pouvoir compter sur la protection sociale et des formations. Le fait que ce principe ne soit pas repris dans le texte final inquiète la Secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow: «même si plusieurs pouvoirs

publics ont souligné l’importance de mentionner la ‘transition juste’, le travail décent et la protection dans le monde entier des travailleurs, il n’a pas été tenu compte de ces points. Ceci amène à se poser des questions sur qui mène véritablement le processus actuel vers un accord climatique.»

cause du caractère contraignant de ces objectifs. On entend souvent dire que le protocole ne fonctionne pas parce qu’il ne couvre qu’une partie des émissions. Mais si tout le monde l’appliquait, on pourrait envisager le régime international le plus efficace. Enfin, je suis peut-être vieux jeu et mon avis est peut-être trop coloré par le fait que la Belgique, qui assurait la présidence de l’UE en 2001 et 2010 a poussé pour sauver le protocole de Kyoto. Il est un fait que les choses bougent plus au niveau des pouvoirs publics locaux. Les USA en sont un bel exemple. En Belgique aussi, on voit que les villes et communes visent à la neutralité en termes de climat. Aux niveaux nationaux, il y a d’autres dynamiques. Les deux approches sont-elles alternatives? Non. S’il n’y avait pas eu de protocole de Kyoto fort, il n’y aurait pas maintenant de forte politique climatique européenne. Si vous supprimez ce cadre, l’incitant pour mener une politique suffisamment ambitieuse disparaît.»

Faut-il une autre approche du protocole de Kyoto pour parvenir à un accord à Paris? Peter Wittoeck: «L’UE veut évoluer. Elle souhaite garder les points forts du protocole de Kyoto. Parallèlement, l’UE souhaite revoir la répartition des efforts et évoluer vers une plus grande diversité dans l’accord de Paris. Le but est de décrire davantage de catégories et types d’engagements. Les pays qui sont actuellement opposés à une réduction d’émissions absolue doivent aussi obtenir des objectifs absolus à Paris. Les économies émergentes qui produisent davantage de gaz à effet de serre, mais qui ne disposent pas des mêmes capacités économiques que l’Europe ou les USA doivent obtenir plus de flexibilité, par exemple sous la forme d’objectifs en rapport avec l’évolution de leur croissance économique. Les pays qui disposent de peu de moyens peuvent s’inscrire dans des programmes et projets, sans nécessairement adopter un objectif national en termes d’émissions. Par contre, ce qui est important, c’est que les différents engagements soient contraignants. Le Brésil pense la même chose, ce qui montre que les temps changent.»


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ORD INTERPROFESSIONNEL

nternational contraignant à Paris

pte des travailleurs La CES aussi estime qu’il est temps de passer à l’action. Car on ne pourra pas trouver de travail décent ni de justice sociale sur une planète dévastée. C’est pourquoi, la CES a mené des actions au sommet sur le climat, avec le slogan «No jobs on a dead planet» et en toile de fond une gigantesque photo d’un glacier en train de fondre. «Le changement climatique nous met face à un énorme défi «

explique Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES. «Alors que parallèlement, il y a des opportunités d’emploi par des investissements dans l’infrastructure énergétique européenne, dans l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique. Pour ce faire, il faut des objectifs énergétiques et climatiques ambitieux ainsi qu’un passage à une économie bas carbone. Ce sont les travailleurs et la société qui doivent s’atteler, de façon juste, aux conséquences positives et négatives de ce passage.»

Faire entendre la voix des travailleurs Rencontre avec Timo Wyffels (Vlaams ABVV) et Lydie Gaudier (FGTB Wallonne), qui ont pris part au sommet de Lima. Pourquoi la FGTB participe-telle aux conférences Climat? Pourquoi les syndicats doiventils être présents? Lors de son dernier Congrès statutaire, au mois d’octobre, la FGTB a réaffirmé qu’elle faisait de la lutte contre le changement climatique une de ses priorités. En effet, comme l’exprime le slogan de la CES (Confédération européenne des Syndicats), «There is no jobs on a dead planet » (Il n’y a pas d’emplois sur une planète morte). La FGTB s’inscrit ainsi dans les revendications du mouvement syndical européen et international pour soutenir l’objectif d’aboutir cette année, à Paris, à un accord des Parties (194 pays et l’Union européenne) qui permettra de limiter l’augmentation de la température du globe entre 1,5°C et 2°C par rapport à la période préindustrielle. Au-delà de ce seuil, des conséquences dramatiques en termes de catastrophes naturelles, de déplacements de population, de santé publique, de rendements agricoles, de pertes de biodiversité sont à attendre. Si rien n’est fait, ces bouleversements auront à l’évidence un impact énorme sur l’activité économique et l’emploi. En effet, toute activité de production dépend intimement des matières premières que constituent les ressources naturelles et du fonctionnement des écosystèmes. Cependant, la FGTB estime également que les objectifs climatiques ne pourront être réalisés si la justice sociale ne figure pas au centre des préoccupations. C’est pourquoi, elle défend le concept de la transition juste de l’économie adopté par les syndicats européens et qui se base sur cinq piliers: la participation, la création d’emplois verts et décents, l’inves-

tissement dans le développement de compétences «vertes», le respect des droits humains et du travail, une sécurité sociale forte. La participation de la FGTB aux conférences climatiques vise à promouvoir, d’une part, l’adoption d’un accord climatique ambitieux, d’autre part, l’intégration des principes de la transition juste dans le texte de l’accord et de la participation des travailleurs à la mise en œuvre de l’accord.

Vous avez fait quoi, là-bas? Bien qu’en contact permanent avec la délégation officielle de Belgique dont nous participions aux briefings quotidiens, nous n’avions qu’une accréditation en tant qu’observateurs. Nous avions donc un accès limité aux négociations. Sur place, nous avons participé tous les matins à la réunion organisée par la Confédération internationale des Syndicats (CSI) qui faisait le point sur l’avancée des négociations, les initiatives à prendre et la répartition du travail entre les syndicalistes présents en provenance de toutes les parties du monde, Nous avons participé au lobbying en vue de pousser le Gouvernement fédéral et les gouvernements des trois Régions à contribuer au Fonds global vert destiné à aider les pays du Sud à financer les mesures d’adaptation au changement climatique et d’atténuation. Nous avons également assisté à de nombreux événements sur différentes thématiques, des entretiens, nous avons pris des contacts et engrangé nombre d’études intéressantes afin d’approfondir notre connaissance et d’affiner nos prises de positions. Toutes ces informations seront exploitées en vue de sensibiliser et mobilier les militants en vue de la COP 21, à Paris. Nous avons enfin pris part à l’en-

semble du programme alternatif organisé par la CSI, dans le cadre du «Cumbre de Los Pueblos» (Sommet des Peuples) et suivi les discussions en vue de la construction d’une position syndicale commune à Paris. Que va-t-il se passer maintenant, après le Sommet de Lima, et en 2015 en général, en vue de la COP 21 à Paris? Il s’agit, en effet, à présent, pour les syndicats, de préparer la Conférence Climat de Paris. C’est le Ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius qui est en charge de son organisation. Elle se tiendra au Bourget. Les syndicats français, sont la CGT et la CFDT, sont associés aux travaux préparatoires même si de trop loin selon ces derniers. Ils organisent également la mobilisation au niveau national, en lien avec le monde associatif, dans le cadre d’une Plate-forme intitulée Coalition Climat 21. En Belgique, les syndicats s’associeront aux initiatives du «Climate Express» notamment en ce qui concerne la mobilisation auprès des jeunes. Ce groupe d’action est né en novembre 2013. Quand pas moins de 700 Belges ont pris le Train pour Varsovie (là où le COP 19 avait lieu) pour manifester pour une justice sociale et un accord climatique écologiquement responsable. Il s’agira de rallier Paris à pied, à vélo, en train, à cheval ou par tout autre moyen de transport «low carbon». Des actions, des débats et des animations festives seront organisées. Une vaste campagne de sensibilisation sera également mise sur pied en collaboration avec les cellules de communications de la FGTB. Nous prendrons part bien évidemment aux initiatives qui seront organisées au niveau de la CES et de la CSI.

Climate Express: sur la bonne voie Tous ensemble à Paris

Slogans à l’appui et vêtus de rouge, les Jeunes FGTB entrent bruyamment dans la gare de Bruxelles-Central, sous le regard intéressé des autres voyageurs. C’était 15 novembre 2013, un vendredi soir. Avec 800 autres activistes, les jeunes s’apprêtent à embarquer dans le train qui les amènera au sommet sur le climat de Varsovie, le début d’un week-end inoubliable et d’une nouvelle aventure. Une poignée de jeunes a fait venir un train spécial direction Varsovie et a préparé pendant des mois ce week-end avec enthousiasme. Ils mobilisent sous la bannière du climat et de la justice sociale avec pas moins de 40 organisations. Ca, c’était en 2013.

Aujourd’hui, quelques 200 bénévoles se concentrent sur la préparation de la mobilisation de masse en vue du sommet climatique de Paris en décembre 2015. Dans ce cadre, ils organisent un «Climate Express». Le but est qu’au moins 10.000 Belges se rendent à vélo, en train, en bus ou à pied au sommet sur le climat de Paris. La FGTB et les autres syndicats belges participent à la mobilisation. «There are no jobs on dead planet», tel est le slogan on ne peut plus clair de la CSI (cf. encadré). Dans notre pays, avec la campagne Jobs4climate, nous avons souligné la plus-value d’une politique climatique durable. Des investissements durables créent des dizaines de milliers d’emplois durables. (voir www.jobs4climate.be)

Il y a des alternatives A Paris, nous voulons montrer qu’il

y a des alternatives sociales et écologiques. Ces alternatives seront soulignées lors de la marche internationale pour le climat, mais elles seront aussi visibles durant tout le sommet dans les rues parisiennes. Paris est une étape, mais pas une fin en soi. L’attaque de nos droits sociaux ne peut être dissociée de toute la problématique sur le climat. Car en réduisant la protection sociale, on fait aussi disparaître un pilier important pour une transition énergétique juste. Plus que jamais, le mouvement syndical et environnemental NordSud international doivent travailler main dans la main. Participez vous aussi! Engagez-vous pour un avenir social et écologique! Plus d’informations sur www.climate-express.eu


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> CONGRÈS DE LA CENTRALE GÉNÉRALE - FGTB

Nos priorités pour les années à venir La Centrale Générale – FGTB tenait en décembre dernier son congrès statutaire. Un événement important dans le processus décisionnel démocratique. En effet, 700 militants syndicaux étaient présents à Blankenberge afin de représenter les affiliés de toutes nos sections régionales. Ce sont eux qui se sont exprimés sur les positions et lignes de conduite que notre centrale adoptera pour les quatre années à venir. On parle d’axes prioritaires. Quels sont-ils? Quels sont nos objectifs ? Voyons ensemble quelques-uns d’entre eux.

Les 700 délégués présents au congrès se sont exprimés sur les axes prioritaires de la Centrale Générale – FGTB pour les 4 années à venir. Parmi les priorités figurent l’emploi de qualité, des salaires justes mais aussi la liberté de négocier. Il est important de savoir que les délégués se sont exprimés sur ces axes prioritaires, ils ont pu donner leur avis, demander des améliorations ou des ajoutes. Des votes ont ensuite eu lieu. Le texte final permet donc d’avoir un reflet très fidèle de ce qui se vit au cœur même de notre centrale.

Des emplois de qualité, pour tous L’emploi est au cœur même de notre travail syndical. Certes, nous voulons du travail, mais plus encore, nous voulons des emplois de qualité, qui permettent aux travailleurs d’en vivre dignement. C’est pour cela que le contrat à durée indéterminée à temps plein doit rester la norme. Or, les emplois précaires gagnent de plus en plus de terrain: l’intérim, la mise à disposition et la sous-traitance, sans parler du dumping social. Toutes ces formes de travail précarisé ont pour objectif de rendre les travailleurs taillables et corvéables à merci, de les mettre en concurrence les uns avec les autres, au seul profit de l’employeur. Non seulement nous dénonçons ces abus, mais nous proposons aussi des solutions. Il va de soi que ces emplois de qualité, nous les revendiquons pour tous, hommes et femmes. Il est inadmissible qu’à travail égal, des femmes gagnent toujours moins que leurs collègues masculins ou encore qu’une femme soit lésée suite à un congé de maternité. En tant que syndicat, nous sommes également attentif à ce que les nouvelles technologies n’aient pas d’impact négatif sur la santé des travailleurs et que ces innovations débouchent sur des créations d’emplois. Nous sommes aussi les fervents défenseurs d’une économie durable, créatrice d’emplois durables.

Salaires, sécurité sociale et

fiscalité Il n’est pas logique que les richesses produites grâce aux travailleurs bénéficient de plus en plus aux actionnaires et servent de moins en moins à rétribuer le travail. A ce propos, la liberté de négocier les salaires est un élément essentiel que le gouvernement et les patrons tentent de faire passer à la trappe mais nous ne l’entendons pas de cette oreille. En parallèle, il est aussi essentiel d’avoir une fiscalité juste. En outre, la solidarité fédérale est pour nous un élément crucial. Pour nous, la sécurité sociale, la législation sociale et la concertation sociale doivent rester des matières fédérales. En effet, c’est l’unique manière de préserver la solidarité entre tous les travailleurs. Bien entendu, nous suivons de très près tous les transferts de compétences et nous adaptons notre fonctionnement.

Santé et sécurité Les politiques en font une évidence : puisque nous vivons plus vieux, nous devons travailler plus longtemps. Sauf qu’ils oublient de tenir compte de l’espérance de vie en bonne santé. Pour une centrale ouvrière comme la nôtre, c’est inadmissible. Le travail pénible, de nuit ou en équipes sont autant de facteurs qui doivent être pris en compte. C’est d’ailleurs pour cette raison que des mécanismes comme la prépension et la pension anticipée doivent être maintenus. En outre, il est inconcevable que l’on veuille nous faire travailler plus longtemps alors que dans le même temps, les employeurs ne font rien pour permettre aux travailleurs de rester actifs plus longtemps. Nous nous insurgeons aussi contre le fait que le travail de nuit et en équipes, pourtant particulièrement néfastes pour la santé, bénéficient de subventions sala-

riales qui les rendent particulièrement attractifs pour les patrons.

Liberté de négociation et d’action syndicale La devise de notre syndicat pourrait être la suivante: négocier aussi longtemps que possible, mener des actions dès que c’est nécessaire. A ce propos, nous devons adapter nos actions à des secteurs particuliers comme les services, le nonmarchand et la construction. Pour cela, nous sommes constamment à la recherche de nouvelles formes d’actions, adaptées à chaque secteur.

L’Europe et le monde L’Europe sociale reste notre objectif. Cela commence par la poursuite de la lutte contre le dumping social sous toutes ses formes. Mais nous agissons aussi via les Comités d’entreprise européens. Ils ont un rôle important à jouer pour relayer l’action syndicale au niveau européen. Nous nous investissons aussi dans les mouvements citoyens européens qui mènent des actions pour une Europe qui investit dans l’emploi et l’économie durable, dans le progrès et la protection sociale. A côté de cet aspect, la solidarité internationale reste pour nous primordiale. C’est d’ailleurs pour cela que nous soutenons des syndicats dans plus de 10 pays, nous les aidons à s’organiser syndicalement et à défendre les droits de leurs travailleurs. Ces axes prioritaires nous occuperons donc pour les quatre années à venir, mais c’est dès aujourd’hui que nous nous organisons afin de les concrétiser. C’est un travail de longue haleine, et nous savons que ce n’est qu’avec le soutien de nos 430.000 affiliés que nous pourrons y arriver.

> LA PAROLE À PAUL LOOTENS

ET WERNER VAN HEETVELDE

«Rien n’a changé: le saut d’index est toujours la priorité» Depuis décembre dernier, la Centrale Générale – FGTB s’est dotée d’un nouveau président et d’un nouveau secrétaire général, respectivement Paul Lootens et Werner Van Heetvelde. Ils ne prennent pas le train en marche puisque Paul était auparavant secrétaire général et Werner était secrétaire fédéral au sein de notre centrale. Après une fin d’année particulièrement agitée, nous leur avons demandé si la situation était à présent apaisée comme le laisse entendre le gouvernement et si les raisons de la colère sociale étaient toujours d’actualité. Voici leurs réponses. Une grande manifestation en novembre avec plus de 120.000 personnes dans les rues, des grèves provinciales, une grève générale nationale. Avons-nous enfin été entendus? Paul: Le constat est mitigé. D’une part, nous pouvons dresser un constat positif de nos actions de la fin de l’année dernière. Nous avons certainement réussi notre mobilisation et notre plan d’action a marché puisque le gouvernement a été contraint d’admettre que la concertation sociale était indispensable. Il ne s’attendait certainement pas à une résistance aussi massive de la part de la population. Maintenant, le mini compromis obtenu en fin d’année n’est certainement pas une réponse à nos demandes. Son seul mérite est d’avoir permis de relancer la concertation sociale. Dans le dossier fin de carrières aussi, il n’y a pas de solution durable puisque cet accord ne fait que suspendre temporairement certaines mesures pour des catégories spécifiques de prépension et de crédit-temps. Le combat est donc loin d’être fini. Werner: En effet, parmi nos revendications, il y en avait une importante sur le pouvoir d’achat. Entre le saut d’index de 2 % et le gel des salaires, l’attaque est frontale. D’une part parce que le saut d’index est un vol manifeste et d’autre part parce que le gel des salaires empêche la liberté des négociations salariales. Un accord interprofessionnel sans marge indicative pour négocier les salaires n’a aucun sens. Et il faut reconnaitre qu’à ce niveau-là, nous n’avons pas obtenu d’avancées. Mais dans les médias, on peut entendre qu’il n’y aura pas d’indexation en 2015 en raison d’une inflation nulle. Continuer ce combat a-t-il dès lors encore du sens? Werner: Croire que le débat sur le saut d’index n’a plus de raison d’être serait une très grave erreur. Et ceux qui veulent nous faire croire que c’est un combat d’arrière-garde tentent de nous duper. En effet, à partir du moment où le saut d’index n’est pas purement et simplement retiré, rien ne change pour les travailleurs et les gens qui perçoivent des allocations. Si ce n’est pas maintenant mais l’année prochaine, au final, il reste que ce sera un vol de 2%. Paul: Les gens doivent bien se rendre compte que s’ils subissent un saut d’index, peu importe à quel moment, la facture sera très salée. Au final, ce sera comme si le gouvernement vous volait une voiture neuve pour l’offrir aux patrons. Ca vous plairait ? Vous l’accepteriez ? Eh bien, avec le saut d’index, sur une carrière complète d’un travailleur âgé de 30 ans, ça représente une perte d’environ 25.000 euros. Une somme que l’on ne récupère jamais. D’autant plus que ce vol représente 2 milliards d’euros qui filent tout droit dans les poches des patrons. Et une fois de plus, il s’agit d’un somptueux cadeau, sans contrepartie ni obligation, tandis que le gouvernement continue d’appauvrir les travailleurs. Si on suit cette logique, ce sont les travailleurs qui vont sponsoriser les bénéfices des entreprises. Quelle sera la suite dans de telles circonstances? Paul: Il est clair que dans ce contexte, nous ne pouvons que continuer le combat. Ce que veulent nos travailleurs, c’est le maintien de l’index tel quel et la liberté de négocier collectivement les salaires dans les entreprises. Nous n’avons ni l’un, ni l’autre. Werner: La très forte mobilisation de ces derniers mois est la preuve que les gens en ont marre, le signal donné au gouvernement a été très clair. La concertation sociale a repris et c’est une bonne chose. Evidemment que nous voulons qu’elle porte ses fruits et nous allons tout faire pour qu’elle marche. Mais que le gouvernement ne se fasse pas d’illusions. Notre mot d’ordre reste le même: négocier quand c’est possible, mener des actions lorsque c’est nécessaire. Fin du mois de janvier nous ferons une évaluation des négociations en cours et si les résultats ne sont pas satisfaisants, un nouveau plan d’actions sera mis sur les rails.


SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

> ALAIN CLAUWAERT, 10 ANS DE PRÉSIDENCE

ÂŤLe respect du dĂŠbat dĂŠmocratique est essentielÂť Nous vous l’annoncions dans notre dernier numĂŠro de l’annĂŠe 2014, Alain Clauwaert, prĂŠsident de la Centrale GĂŠnĂŠrale – FGTB a tirĂŠ sa rĂŠvĂŠrence après 10 ans de bons et loyaux services. Nous lui avons demandĂŠ ce qu’il retenait de ces 10 annĂŠes et surtout, dans quel ĂŠtat d’esprit il quittait la Centrale GĂŠnĂŠrale – FGTB. Voici ses rĂŠponses.

Un menu convivial L’interface a ÊtÊ totalement repensÊe pour vous permettre de trouver rapidement l’information souhaitÊe : en parcourant le menu, en consultant les publications les plus rÊcentes ou en utilisant le moteur de recherche implÊmentÊ au site.

Quels sont les ĂŠlĂŠments que tu retiens de ces dix annĂŠes Ă la tĂŞte de la Centrale GĂŠnĂŠrale - FGTB? Pour moi, il y a tout d’abord le fait que nous soyons la plus grande centrale ouvrière. Ce qui signiďŹ e que nous reprĂŠsentons aussi bien des travailleurs de petites que de grandes entreprises, avec des dĂŠlĂŠgations syndicales fortes et d’autres qui le sont moins. Nous couvrons des secteurs aussi variĂŠs que la construction, l’industrie, le non-marchand et les services. Cette diversitĂŠ donne fatalement des conventions fort diffĂŠrentes, mais aussi des actions syndicales fort diffĂŠrentes mais malgrĂŠ cela, nous avons toujours fait en sorte que les dĂŠcisions soient toujours prises Ă la majoritĂŠ, voire Ă l’unanimitĂŠ. Ce n’est pas facile, je l’admets. Cela demande beaucoup de dialogue et d’Êcoute, mais nous y sommes

Les secteurs mis en avant toujours arrivĂŠs et ce grâce Ă un ĂŠlĂŠment fondamental pour moi et mes camarades: le respect du dĂŠbat dĂŠmocratique. C’est un ĂŠlĂŠment essentiel Ă la Centrale GĂŠnĂŠrale – FGTB, Ă tous les niveaux, y compris avec nos militants et mĂŞme lorsque les avis divergent. Nous avons toujours fait en sorte de trouver une solution, que ce soit au sein de notre centrale ou au sein de la FGTB interprofessionnelle. EnďŹ n, je voudrais aussi insister sur l’importance de l’unitĂŠ entre le Nord, le Sud et Bruxelles. Et il est essentiel pour le futur que cette unitĂŠ fĂŠdĂŠrale puisse ĂŞtre garantie. Ce sera un dĂŠďŹ de plus pour la nouvelle ĂŠquipe. Bon vent Alain et merci pour ton dĂŠvouement.

Pas de fusion aux dĂŠpens des droits des travailleurs!

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14,71 â‚Ź/trim.* 33,46 â‚Ź/trim.* 125,44 â‚Ź/trim.*

Une annĂŠe de cotisation commence le 1er avril d’une annĂŠe et se termine le 31 mars de l’annĂŠe suivante. Les personnes s’afďŹ liant au cours de l’annĂŠe de cotisation paient une prime proportionnelle Ă la durĂŠe d’afďŹ liation. La prime est payĂŠe trimestriellement par domiciliation auprès de la banque.

BOITE:

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N°: COMMUNE:

Vanbreda SA respecte la lÊgislation belge en matière de vie privÊe. Vos donnÊes seront uniquement utilisÊes par nous et ne seront en aucun cas transmises à des tiers.

A A A A MM

CHEZ MÉDI-BOIS, LES PERSONNES PREPENSIONNEES ET PENSIONNEES PEUVENT RESTER ASSUREES A LA FIN DE LEUR CARRIERE AU SEIN DU SECTEUR. ELLES PAIENT LA PRIME SUSMENTIONNEE CONFORMEMENT A LEUR AGE.

Aucun stage d’attente ni d’examen mĂŠdical pour MĂŠdi-Bois si: Vous vous afďŹ liez dans les six mois suivant votre engagement Vous afďŹ liez tous les membres de votre famille dans les deux mois suivant votre afďŹ liation Vous afďŹ liez votre enfant dès sa naissance Vous aviez dĂŠjĂ une assurance hospitalisation et vous vous afďŹ liez Ă MĂŠdi-Bois dans les deux mois suivant la date d’ÊchĂŠance

Vous n’avez pas encore d’assurance hospitalisation ? AfďŹ liez-vous en renvoyant le coupon-rĂŠponse Ă l’adresse indiquĂŠe. Vous recevrez ensuite la brochure MĂŠdi-Bois complète dĂŠtaillant les dispositions de la police. Après rĂŠception par MĂŠdi-Bois de votre avis de domiciliation, vous recevrez votre carte MĂŠdi-Link. Vous avez dĂŠjĂ une assurance hospitalisation ? Dans ce cas, il vous faut d’abord l’annuler en envoyant un courrier recommandĂŠ Ă votre assureur et en tenant compte du dĂŠlai de prĂŠavis en vigueur. Vous nous envoyez le coupon-rĂŠponse ainsi qu’une copie de la lettre de rĂŠsiliation et la preuve de l’envoi du courrier recommandĂŠ. Vous serez afďŹ liĂŠ Ă MĂŠdi-Bois dès la date d’ÊchĂŠance de votre ancienne police.

EDITEUR RESPONSABLE: . 9DQ 'HU +HOVW Fonds de SÊcuritÊ d’Existence, AllÊe Hof ter Vleest 5/3, 1070 BRUXELLES.

Vanbreda Risk & BeneďŹ ts Health Care Services – Oost 1 Plantin en Moretuslei 297 2140 Borgerhout

MÉDI-BOIS APPLIQUE SEULEMENT TROIS CATÉGORIES DE PRIMES

*7DULIV HQ YLJXHXU MXVTXÂśj OÂśDQQpH LQFOXVH

J J

Lors d’une rÊunion mondiale organisÊe par l’IBB, IndustriAll et la FETBB en novembre dernier, 75 dirigeants syndicaux reprÊsentant les travailleurs de Holcim et Lafarge dans 22 pays, ont convenu de lancer une campagne mondiale pour rÊclamer le respect des droits des travailleurs. Le coup d’envoi a ÊtÊ donnÊ le 15

MON ADRESSE:

Place Ă la riposte des travailleurs!

janvier dernier avec une action d’information. Dans ce message, syndicats et travailleurs des quatre coins du globe ont adressÊ une sÊrie de revendications à leur direction: la protection des conditions de travail, le respect de l’ensemble des conventions collectives, le maintien du dialogue social de niveau mondial, la consultation des travailleurs et de leurs syndicats dans le cadre du processus de fusion.

NUMERO ONSS: 055/

syndicats Ă la transparence et Ă un vĂŠritable dialogue.

DATE D’ENTREE EN SERVICE:

pas connu une telle rĂŠussite ďŹ nancière. C’est donc un juste retour des choses que de respecter leurs droits lors de cette fusionÂť.

Trois tarifs sont d’application : pour les enfants et les jeunes de moins de 21 ans, 14,71e par trimestre. Pour les adultes de 21 Ă 64 ans, 33,46e par trimestre et Ă partir de 65 ans, 125,44e par trimestre. Envie d’en savoir plus ? Vous trouverez sur notre site www.accg.be la brochure explicative et le formulaire d’adhĂŠsion sous la rubrique ‘votre secteur’, onglet Ameublement et transformation du bois. Vous pouvez ĂŠgalement demander la brochure Ă votre section syndicale locale.

EMPLOYEUR:

Pour Katrien Van Der Helst et Robert Vertenueil, responsables du secteur du ciment, il est clair que les actions Ă venir feront ofďŹ ce de piqure de rappel. Robert nous explique: ÂŤSans les travailleurs, les deux entreprises n’auraient

N° REGISTRE NATIONAL:

S

Des followers chouchoutĂŠs

NOM ET PRENOM:

elon la direction, l’union LafargeHolcim sera entÊrinÊe durant le 1er semestre 2015. Ce nouveau groupe deviendrait alors le leader du secteur de l’industrie du ciment avec 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il occuperait quelque 130.000 travailleurs. Cette pole position ferait les choux gras de la direction et des actionnaires. Mais la fusion laisse planer une profonde incertitude chez les travailleurs totalement snobÊs durant le processus. La direction n’a pas hÊsitÊ à rejeter l’appel des

Nous avons repensÊ l’agencement des pages sectorielles et leur contenu. Retrouvez en un temps record l’information concernant les salaires et les conditions de travail propres à votre commission paritaire. Nous rassemblons Êgalement l’actualitÊ du secteur ainsi que les publications qui peuvent vous être utiles dans le cadre de vos missions syndicales.

Une assurance hospitalisation avantageuse pour toute la famille

> SECTEUR DU CIMENT

En 2015, Lafarge et Holcim pourraient fusionner et devenir le premier acteur mondial de l’industrie du ciment. La direction et les actionnaires se frottent les mains mais pour les travailleurs, c’est l’incertitude totale en ce qui concerne leur emploi lors de l’aprèsfusion.

Internet est un outil d’information incontournable et en constante ĂŠvolution. Dans un souci de fournir Ă nos afďŹ liĂŠs et dĂŠlĂŠguĂŠs une information claire et dĂŠtaillĂŠe, nos services ont travaillĂŠ d’arrachepied pour dĂŠvelopper un site internet ambant neuf. Cette version 2.0 est plus accessible, plus complète et plus fraĂŽche. Au rayon nouveautĂŠs:

OUI, je m’afďŹ lie Ă MĂŠdi-Bois, la police d’assurance la plus complète et la plus avantageuse.

C’est un sentiment double. D’une part j’ai la sensation que la boucle est bouclĂŠe, après avoir travaillĂŠ pendant près de 40 ans pour la FGTB, dont 34 ans en tant que secrĂŠtaire syndical pour la Centrale GĂŠnĂŠrale – FGTB. D’abord Ă Gand et puis Ă Bruxelles. En 2000, je suis devenu secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral et en 2004 prĂŠsident. Ma passion et mon mĂŠtier ne faisaient qu’un. C’est une pĂŠriode très intense de ma vie. Mais d’autre part, j’ai quand mĂŞme un pincement au cĹ“ur, je pars dans une pĂŠriode particulièrement difďŹ cile. Le climat social est brĂťlant, les travailleurs ont besoin de nous et moi, je ne serai plus directement impliquĂŠ dans la prise de dĂŠcisions stratĂŠgiques. C’est un dĂŠchirement. Mais quoi qu’il en soit, l’heure est venue pour moi de passer le ambeau Ă Paul et Werner et Ă ce propos, je suis serein: ils forment un excellent

duo en qui j’ai une conďŹ ance totale. 10 annĂŠes de prĂŠsidence, c’est un bail.

ACCG.be | Le site internet de la Centrale GĂŠnĂŠrale - FGTB fait sa rĂŠvolution

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Alain, tu viens de tirer ta rĂŠvĂŠrence après une longue carrière passĂŠe au service de notre syndicat socialiste. Dans quel ĂŠtat d’esprit te trouves-tu?

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MÉTAL

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

> POINT DE VUE

Soyons Charlie, poing levé! Bien sûr, bien sûr La liberté d’expression est absolue en démocratie. Elle ne doit être brimée qu’en une seule circonstance: lorsque ceux qui s’en réclament veulent, en son nom, la limiter. On peut s’opposer à Dieu, au Prophète, à la gauche, au centre, à la droite, aux syndicats, au patronat : si, et seulement si, on reste dans le débat, dans le respect. Je suis Charlie, vous êtes Charlie: mais il faut s’entendre sur ce que c’est, «être Charlie». Etre Charlie, c’est aussi une règle de fonctionnement, une manière de vivre, une façon d’assumer sa liberté. C’est ce qu’on fait, toute leur vie, Cabut, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski. L’émotion et la rage qui nous a pris à la gorge le jour où nous avons appris leur massacre ne doit pas nous faire oublier un élément à mon avis fondamental: ces cinq-là, aujourd’hui emblèmes de la liberté d’expression, ont dû se battre, jusqu’à leur dernier souffle, pour imposer à tous le fait que, justement, ils se voulaient libres. Qu’ils étaient fondamentalement accusateurs du

monde dans lequel ils vivaient. Qu’ils haïssaient, comme le chantait il y a bien longtemps Bernard Lavilliers, «la morale, les prisons centrales, les maisons d’arrêt ». Il faut relire, dans les millions de mots écrits sur ce carnage, ceux de Ségolène Vinson, la chroniqueuse judiciaire de Charlie, présente sur les lieux à ce moment : «on a entendu deux “pop”. Ça a fait “pop pop” ». Dans une assemblée de dessinateurs affairés à inventer des bulles, des coups de feu font forcément «pop pop». Les deux balles ont perforé les poumons de Simon Fieschi, 31 ans, le webmaster chargé de gérer le tombereau d’insultes qui affluent à la rédaction depuis des années. Son bureau est le premier qu’on rencontre quand on pénètre dans les locaux. Il sera la première victime de l’équipée vengeresse des frères Kouachi. Le tombereau d’insultes qui affluent à la rédaction depuis des années… Voilà une réalité : les gars de Charlie pensaient et agissaient en hommes libres et, chaque jours, ils se faisaient injurier pour cela.

Pas par deux fous armés, mais par une armée de Dupont-Lajoie crachant leur bile derrière la si commode protection d’un écran et d’une adresse internet pseudonymisée. De deux à quatre millions de Charlie sont descendus dans les rues le dimanche qui a suivi l’attentat. C’est beau, c’est émouvant. Combien achetaient Charlie et donc versaient leur obole à la liberté? Soixante mille… Des chefs d’Etat sont venus à Paris soutenir la liberté de penser pendant que leurs chefs de police maintenaient ou même torturaient des journalistes, des syndicalistes, des opposants, dans des «prisons centrales, des maisons d’arrêt». Et le bain de sang à Charlie fait examiner – fait rêver d’aucuns? – à un accroissement des mesures de contrôle du citoyen, comme cela fut le cas aux Etats-Unis après les attentats de 2001. En Belgique, en France, on se prépare même à envoyer l’armée dans les rues. Que penseraient-ils de ça, Cabut, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski? Oh, sans doute cela finirait-il par un coup de crayon et un éclat de

rire. Et une phrase «Nous sommes

Charlie, ne tuez pas, une nouvelle fois, nos libertés.» Contester, protester, critiquer: voilà des attitudes de plus en plus suspectes aux yeux des «bienpensants», ou du moins ceux qui s’affichent comme tels. Un travailleur en grève, et en grève parce qu’il n’a pas d’autre choix pour se faire entendre, devient presque un terroriste: il suffit de lire ce qui s’écrit sur ces réseaux dits sociaux qui, tous, «sont aujourd’hui Charlie», à propos des actions sociales des deux derniers mois, actions pourtant menées en front commun par des organisations syndicales représentant plus de trois millions de personnes. Il faut plus de sécurité dans le pays, mais on sabre dans les budgets de la police et, plus largement, des services publics, considérés non plus comme des moyens de garantir la liberté d’expression (et les moyens d’exercer celle-ci), mais comme de simple centre de coûts qu’il faut réduire au nom d’improbables équilibres budgétaires. Il faut «préserver notre

modèle social», mais on expédie les chômeurs au CPAS, on bloque les salaires, on verrouille le dialogue social. Bien sûr, l’attentat contre CharlieHebdo est gravissime. Mais parmi ceux qui dénoncent cette horreur, combien sont occupés à tuer, depuis des années, petit à petit et sans fusil d’assaut, la liberté de s’exprimer, de se battre. A coups de pensée unique, de pressions économiques, de réglementations sournoises, de discours «politiquement corrects», de castration des opinions? Soyons donc Charlie, mais jusqu’au bout. Soyons Charlie, donc radicaux. Refusons tous les prophètes qui veulent endormir nos libertés au nom de leurs quelques intérêts. Soyez Charlie, poing levé et bras d’honneur.

Nico Cué Secrétaire Général

Rouges à l’intérieur et à l’extérieur … de l’entreprise on, la métallurgie, ce n’est pas que la construction automobile ou la sidérurgie ! Ce sont également une flopée de commissions paritaires parmi lesquelles on retrouve les secteurs des électriciens, des garages et carrosseries, du commerce du métal, des monteurs, des métaux précieux, de l’aviation civile, des fabrications métalliques, sans oublier les non ferreux … qui nous occupent plus particulièrement dans le cadre de ces quelques lignes.

N

Nous avons rendez-vous ce midi avec Michel Pesch et Jean-Marc Fumagalli, nos 2 représentants Métallos MWB-FGTB au sein de l’entreprise SAPA à Raeren. Il ne nous faut pas longtemps pour comprendre que malgré la quarantaine d’années qu’ils affichent l’un comme l’autre, nous avons affaire à de vieux briscards. 20 ans de boîte tous les 2 grosso modo et 20 ans de travail en équipes ! Jean-Marc est «dans une semaine» où il fait la nuit et a cependant tenu à être là tandis que Michel travaille les après-midi mais a commencé la journée par son premier Conseil d’entreprise ce matin. La vie classique du travail en pause: «c’est accumuler les heures, gérer

son temps de sommeil au mieux, quitte à dormir par salve de 3 à 4 heures pour honorer un rendezvous comme celui-ci».

L’un et l’autre sont des visages connus au sein de notre organisation. Militants engagés tant dans leur entreprise que dans les combats menés par la MWB-FGTB, on les croise régulièrement dans les rassemblements, les actions ou réunions plus informelles. «D’abord

de vulgarisation pédagogique et illustrant nos positions entre autre sur les points précités en quelques lignes. Les défis à relever pour les années à venir et les générations futures sont énormes. Nous ne pouvons rester les bras croisés».

comprendre, analyser puis expliquer pour agir ensemble», voilà le

«Pour ce qui est de la situation au

fil rouge que nous suivons. En effet, comprendre et faire comprendre est essentiel. On l’a bien vu lors des manifs et grèves que nous avons menées en automne. PERSONNE n’était content: citoyens, patrons, et travailleurs – avec ou sans emploi. Personne n’était content: les premiers parce qu’on leur faisait croire qu’ils étaient pris en otages, les deuxièmes parce que les entreprises ne tournaient pas, les travailleurs avec emploi parce qu’on bloquait leurs salaires tout en allongeant leur carrière et enfin les travailleurs sans emploi parce qu’ils découvraient avec horreur les règles de la chasse qu’ils allaient subir. D’où l’importance du dialogue et de l’échange de points de vue. Expliquer nos positions sur le temps de travail, nos rémunérations, le partage des richesses et notre attachement à notre sécurité sociale fédérale forte qui doit rester le pilier de notre société. Nous plaidons à cet égard auprès de la MWB pour la rédaction d’un outil

sein de l’entreprise, nous pourrions la synthétiser en disant que c’est le retour au calme après la tempête. Anciennement Hydro-Aluminium et accusant alors une perte de plus de 4 millions d’euros pour l’exercice 2013, nous avons rejoint - avec le Norvégien ORKLA – le groupe SAPA pour devenir un des sites de production du désormais leader mondial de profilés en aluminium». «Nous avons pu limiter la casse

sociale qui était annoncée et qui touchait 30 ouvriers. Ce sont 8 prépensionnés et 6 départs volontaires qui nous quitteront finalement… ce qui est toujours une mauvaise solution, mais la moins mauvaise…» «Côté chiffres, c’est le retour à

l’équilibre et au bilan positif que nous entendons bien consolider d’ici 2017 puisque le carnet de commandes s’avère des plus prometteurs. D’habitude en cette période de l’année: on chôme, ici on travaille : ça redonne le sourire».

«Bien sûr des adaptations et des

changements ont été apportés. Nous sommes passés d’un régime de travail de 4 à 3 équipes. Et là aussi il a fallu analyser, comprendre et expliquer. Ce que nous avons perdu d’un côté (la 4ème semaine de récup par exemple) nous l’avons gagné de l’autre (un temps de travail plus normal et la possibilité de gérer nos jours de repos sur base individuelle)».

déplorer. Voilà également une de nos toutes grosses priorités: après le maintien de l’emploi, les salaires et notre attachement au vivre ensemble et à la solidarité, il y a également les conditions plus matérielles du travail et les aspects liés à la sécurité des travailleurs. Allez ! On reste sur les bases 2014 et on les consolide au moins jusque 2017. A l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise!

Outre le retour aux bénéfices, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous en sommes à notre 328ème jour de travail sans accident à

Michel Pesch et Jean-Marc Fumagalli Délégation MWB-FGTB chez SAPA


ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

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Mouvement dans le monde des lasagnes

e groupe Ter Beke internationalement connu et côté en bourse est actif dans l’industrie alimentaire. Il se présente luimême comme étant un groupe innovant, actif dans l’alimentation fraîche et commercialisant une gamme étendue de produits alimentaires frais de qualité dans de nombreux pays européens.

L

Ter Beke est également connu en tant que producteur de plats cuisinés pour tout le marché européen avec deux sites de production en Belgique (Wanze et Marche-en Famenne). Il est leader du marché de la lasagne fraiche et vend ses

marques propres (Come a casa et Vamos) ainsi que des marques distributeurs. Ter Beke a également créé The Pasta Food Company qui produit des plats cuisinés commercialisés en Europe centrale et de l’Est.

2013: le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes 2013 a été marqué par le scandale de la viande de cheval dans les plats préparés qui a touché l’ensemble de l’Europe. Ter Beke n’a pas échappé à la tourmente au travers de ses départements lasagnes. La perte pour la division plats cuisi-

FGTB Horval recrute pour ses bureaux situés à Bruxelles:

Un secrétaire administratif bilingue FR/NL (H/F) Profil recherché: • Vous possédez un baccalauréat en secrétariat (niveau de secrétaire de direction) • Vous maniez parfaitement le français et le néerlandais tant à l’oral qu’à l’écrit • Vous avez une orthographe irréprochable • Vous maîtrisez parfaitement Word, Excel, et Outlook • Vous partagez les valeurs de notre organisation syndicale socialiste.

Description de la fonction: Vous serez chargé de gérer les appels téléphoniques et d’assurer les différents aspects du travail de secrétariat (courrier, mail, plannings, …) Vous vous occuperez des commandes et de la gestion des fournitures .

Nous vous offrons: Un emploi à temps plein (35h/semaine) Un package salarial attractif assorti d’avantages extra-légaux. Veuillez envoyer votre candidature avant le 02/2/2015 à l’attention de Mme Marleen Eeckhoudt FGTB Horval Rue des Alexiens, 18 à 1000 Bruxelles e-mail: marleen.eeckhoudt@horval.be

Les indexations à partir du 1er janvier 2015 Horeca (CP 302): +0.033% Industrie alimentaire (CP 118): + 0,04% Le commerce alimentaire (CP 119): + 0,04%

nés a été estimée à plus de 15%. Cette diminution a eu un impact important pour les travailleurs en terme de chômage économique dans les sites de Wanze et Marcheen-Famenne.

autant à Marche-en-Famenne. Que la direction du groupe justifie sa décision par une volonté de réduire les coûts n’a rien de bien surprenant. On est dans le discours patronal basique.

A une crise succède souvent une réorganisation

Cependant, tant les délégués que le secrétaire régional Patrick Mertens pour Namur-Luxembourg et le secrétaire permanent Eric Duchesne pour Liège de FGTB HORVAL craignent un transfert en cascade. Le groupe Ter-Beke possède une usine en Pologne qui est actuellement sous-utilisée. Ce site de production ressemble actuellement à un immense hall de stockage tant il y reste de l’espace libre. Les travailleurs sont légitiment inquiets et seront particulièrement attentifs aux prochaines déclarations faites par le groupe. Bien que la direction se veuille rassurante pour le moment en arguant qu’elle rencontrerait des problèmes liés à la date limite de consommation si à l’avenir elle devait «rapatrier» dans nos régions des plats préparés fabriqués en Europe de l’Est, FGTB HORVAL ne compte pas prendre pour argent comptant tout ce qu’on lui raconte. En effet, nous savons bien que la concurrence est rude dans le secteur et que la

Fin 2014, des négociations ont débuté sur le site de Wanze. L’entreprise qui produit des lasagnes Come a Casa et Vamos voulait transférer une unité de production vers Marche-en-Famenne. Depuis début 2015, le transfert d’une cinquantaine de travailleurs occupés sur le site de Wanze est en cours. Ceux-ci devront à l’avenir travailler sur le site de Marche-en-Famenne (à plus de 50 kilomètres de leur domicile). Cet important mouvement du personnel devrait être finalisé pour le mois de juin. C’est la ligne de production des lasagnes de 400g dans son entièreté qui est concernée par ce déménagement. Si le transfert s’est fait pour une bonne partie sur base du volontariat et que des négociations sur les adaptations des frais de transport ainsi que sur des primes de transfert ont abouti, les travailleurs n’en restent pas moins inquiets. L’inquiétude n’est pas seulement présente à Wanze, elle l’est tout

Meilleurs Voeux

die Besten Wünsche

Best Wishes

Mejores Deseos

Dans cette optique, FGTB HORVAL a obtenu la mise en place d’un calendrier de négociations avec la direction afin de gommer progressivement les disparités existantes entre les deux sites. Note d’espoir: il est important de préciser que des investissements substantiels ont été faits sur le site de Wanze afin de renforcer la ligne de production des lasagnes d’1kg. Cela devrait permettre non seulement de maintenir l’outil et surtout de rester concurrentiel pour l’avenir.

Tangui CORNU Co-Président Patrick MERTENS Secrétaire régional NamurLuxembourg Eric DUCHESNE Secrétaire permanent Liège

Fin pour Orangina Genval: les travailleurs secoués L e 22 décembre, la direction d’Orangina Schweppes a confirmé son intention de supprimer définitivement l’activité de production sur le site de Genval, en Brabant-Wallon. La direction est restée sourde aux nombreuses alternatives de maintien proposées par FGTB HORVAL.

Le dossier Orangina Schweppes pose une nouvelle fois la question de l’efficacité de la procédure Renault. En effet, la loi n’oblige pas les employeurs à tenir compte des propositions syndicales même si objectivement les alternatives mises en avant permettraient de sauvegarder l’emploi et l’activité économique. L’arrêt définitif des machines est prévu pour le 31 janvier 2015. Ce sont finalement 35 travailleurs (23 licenciements secs et 12 départs en chômage avec complément d’entreprise) qui seront touchés par la fermeture de l’unité de production de l’entreprise. Lors des négociations avec la direction durant la phase d’information et de consultation, FGTB HORVAL a obtenu le reclassement de 5 travailleurs dans d’autres services tels que la logistique ou l’entretien. FGTB HORVAL a eu la possibilité de négocier un plan social «acceptable» pour les travailleurs licenciés afin qu’ils puissent

Beste Wensen

renégociation des contrats avec la grande distribution et notamment les « hard discounters » est toujours particulièrement difficile. Chacun voulant grappiller quelques cents et les marges de manœuvre y sont très étroites. La vigilance est donc de mise!

avoir le temps de relever la tête après le choc de la perte de leur emploi, qu’ils exerçaient pour beaucoup d’entre eux depuis de très nombreuses années. Au travers de la négociation, FGTB HORVAL et ses délégués ont réussi d’une part à limiter le nombre de pertes d’emploi et d’autre part à améliorer les conditions de départ. On pourrait dire s’il ne s’agissait pas d’une négociation pour une fermeture d’entreprise que les résultats obtenus sont positifs. Un dernier point est la création d’une cellule de reconversion gérée par le FOREM qui sera

mise en place dès le 1er février 2015. Elle sera gérée conjointement avec l’entreprise privée d’outplacement Galilei dans le but d’accompagner au mieux les nouveaux travailleurs sans emploi dans l’acceptation de la situation, la recherche d’emploi et, pourquoi pas, leur reconversion dans une autre entreprise de l’industrie alimentaire.

Gaëlle CRANENBROUCK Secrétaire adjointe FGTB HORVAL CCMBW


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

> POINT DE VUE

Indexations er au 1 janvier

Défis pour la nouvelle année Nous présentons nos meilleurs vœux à tous nos affiliés et militants pour cette année nouvelle. Dire que celle-ci nous réserve de nombreux défis serait un euphémisme. Parmi ces défis, plusieurs sont dès à présent sur la table: l’actualité, la concertation sociale et notre congrès. Je suis Charlie 2015 nous a directement secoués. Les attentats terroristes à Paris constituent un choc dont nous ne sommes pas encore remis. La tuerie à la rédaction de Charlie Hebdo est, outre le drame humain, également une atteinte à la liberté d’expression et de la presse. Elle touche aux valeurs essentielles de nos institutions démocratiques. L’attentat terroriste au supermarché juif voulait encore davantage répandre la psychose de la peur parmi la population. La réaction de toutes les couches et de tous les groupes de la société a été à la hauteur de ce séisme. Partout dans le monde, les voix se sont élevées dans le calme, unanimement et indépendamment des confessions, contre la polarisation, contre la peur et pour la tolérance et le respect de nos valeurs démocratiques. Il est à présent demandé de joindre le geste à la parole pour éviter ce type d’attentats terroristes à l’avenir. Gardons notre sang-froid, ne succombons pas à la tentation de prendre des mesures qui restreindraient cette liberté pour laquelle tant de personnes ont foulé le pavé. Et faisons en sorte aussi que l’extrême-droite ne récupère pas ces évènements dramatiques à mauvais escient. Concertation sociale A la fin de l’année dernière, syndicats et employeurs sont parvenus à proposer plusieurs adaptations aux mesures gouvernementales concernant le régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC, l’ancienne prépension) et le crédit-temps (CT). Le Gouvernement a entre-temps transposé ces modifications dans les AR voulus. Loin de nous l’intention d’affirmer que ces adaptations ont changé fondamentalement les mesures envisagées, mais elles offrent tout de même à de nombreux travailleurs des possibilités supplémentaires en matière de RCC et de CT. Ces réalisations ont vu le jour grâce à la pression de l’action et des grèves en novembre et décembre passés. La concertation sociale a repris durant la semaine du 12 janvier. Le Groupe des 10 (où se rencontrent syndicats et employeurs à l’échelon national) abordera en premier lieu la formation des salaires pour les deux prochaines années. Partant du rapport du Conseil central de l’Économie, il convient d’établir quelle sera la marge salariale pour les négociations dans les secteurs et les entreprises. Les chiffres du CCE nous font dire qu’il doit y avoir une marge suffisante. À cet égard, les syndicats mettront évidemment aussi sur la table la suppression du saut d’index avancé par le Gouvernement. Le 15 janvier, la réunion avec le Gouvernement devra avoir clarifié la situation, pour la concertation sur l’adaptation des allocations à l’augmentation de la prospérité (pour laquelle syndicats et employeurs remettre un avis via une concertation commune), le lancement de la concertation sur le dossier des pensions et la relance de l’emploi. Enfin, nous maintenons notre revendication légitime voulant que les plus nantis contribuent davantage, autrement dit que la fiscalité soit plus juste dans ce pays. Avec la FGTB, nous suivrons la concertation de très près au cours des jours/semaines à venir. L’éventualité de nouvelles actions dépendra des ouvertures sur chacun des dossiers supra et des résultats enregistrés. Vers la fin de ce mois, nous devons être en mesure d’évaluer cela. Congrès du SETCa Notre 18e congrès statutaire se tiendra du 4 au 6 mars. Outre l’analyse de la période de congrès écoulée et l’élection des instances dirigeantes, l’actualité politique occupera bien sûr le devant de la scène. Le congrès abordera aussi en profondeur les mutations sur le marché du travail, l’organisation du travail et les relations de travail. Une attention spéciale sera portée à l’assise technologique (certains parlent de révolution numérique) à la base de très nombreux changements. Ce congrès s’attellera aussi à développer en priorité une vision à moyen et long terme sur le sujet. Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa

En dépit du saut d’index annoncé par le Gouvernement, les salaires ont été indexés en janvier dans de très nombreux secteurs. Cette mesure gouvernementale injuste, qui fait peser la facture unilatéralement sur les travailleurs et les allocataires, n’a pas encore été mise en œuvre pour l’instant. Quels sont les secteurs concernés? L’index permet à votre salaire de suivre l’évolution des prix. Il garantit que vous pourrez continuer à acheter les mêmes produits avec votre salaire. Un «saut d’index» signifie donc qu’à salaire égal, vous pourrez acheter moins, parce que votre salaire n’aura pas suivi les prix. À long terme, vous perdez une importante somme d’argent, parce que ce saut se répercute sur toute votre carrière (et même sur le calcul de votre pension). Nous n’en sommes pas encore là. La non-indexation des salaires requiert de nombreuses modifications légales, qui n’ont pas encore été mises en œuvre. Entre-temps, les négociations ont démarré sur la marge salariale pour les années 2015-2016: nous y défendrons des négociations salariales sectorielles sans saut d’index. Les indexations au 1/1/2015 sont minimes – de 0,03 à 0,04% – parce que l’inflation est basse et qu’il s’agit ici d’indexations annuelles. Dans quelques secteurs, l’index est même négatif étant donné l’évolution négative de l’indice santé des derniers mois et parce que les secteurs concernés appliquent des indexations tous les 2 mois. Liste des CP ayant pratiqué une indexation au 1/1/2015: CP 216 Commission paritaire pour les employés occupés chez les notaires -0,2% CP 217 Commission paritaire pour les employés de casino +0,04% CP 218 Commission paritaire nationale auxiliaire pour employés +0,03% CP 220 Commission paritaire pour les employés de l’industrie alimentaire +0,04% CP 302 Commission paritaire de l’industrie hôtelière +0,04% CP 306 Commission paritaire des entreprises d’assurances +0,02993% CP 323 Commission paritaire pour la gestion d’immeubles +0,03% CP 333 Commission paritaire pour les attractions touristiques +0,03% CP 222 Commission paritaire des employés de la transformation du papier et du carton -0,17% CP 308 Commission paritaire pour les sociétés de prêts hypothécaires, d’épargne et de capitalisation +0,03% CP 309 Commission paritaire pour les sociétés de bourse -0,0299% CP 310 Commission paritaire pour les banques +0,03%


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SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

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Coup d’œil sur l’année 2014 L’année qui vient de s’écouler a été bien chargée sur le plan politicosyndical: élections, accord gouvernemental, manifestation, grèves régionales et nationale, etc. Un regard sur les titres des éditos passés suffit pour retracer le cours de cette année 2014. Les bonnes intentions ne suffisent pas L’année 2014 démarre au son des campagnes pré-électorales (et des nombreuses promesses politiques) en vue des élections européennes, régionales et législatives. Dès le début, le message du SETCa est clair: l’année 2014 sera déterminante pour l’avenir de tous. Il s’agit s’engager vers plus de progrès social.

Décrypter les enjeux des élections Durant toute cette période, le SETCa a tenu à informer les citoyens sur l’ensemble des enjeux socio-économiques liés au scrutin. A travers une campagne d’information, nous avons mis en lumière des thèmes essentiels et des solutions concrètes pour une société plus juste et solidaire: plus de pouvoir d’achat pour tous, plus d’emplois (et des emplois de qualité), une sécurité sociale fédérale forte, une fiscalité juste et équitable, une Europe à visage social, stop aux politiques d’austérité européennes. Votez pour votre avenir, votez à gauche A la veille des élections, le SETCa rappelle à nouveau l’importance du choix et de s’engager dans la voie du bien-être social et d’une économie durable. Bien que le gouvernement sortant n’ait pas globalement régressé, certains partis ont malgré tout décidé de former un gouvernement de droite. Les négociations en vue de la formation d’un gouvernement débutent et ne s’annoncent donc pas évidentes.

14 priorités Le front commun syndical avance 14 priorités fondamentales pour préserver les intérêts des travailleurs et des allocataires sociaux.

Le changement? Un gouvernement pour les patrons et les riches… La nouvelle formation gouvernementale reste complètement sourde aux nombreux appels des organisations syndicales et se dirige vers encore plus d’inégalités pour les travailleurs et les allocataires sociaux. Au menu de l’accord de gouvernement? Blocage salarial, saut d’index, plus de taxation pour les travailleurs, durcissement en matière de crédit-temps, retardement de l’âge de la prépension et de la pension, démantèlement des allocations d’attente pour les jeunes demandeurs d’emploi, économies dans les soins de santé, etc. Et ce malgré un premier avertissement avec une concentration des militants en front commun à Bruxelles le 23 septembre. Pourquoi il faut agir maintenant Dans ce contexte et face à l’entêtement des responsables politiques et des employeurs, le front commun syndical élabore un plan d’action clair avec différents moments et actions-clés.

Tous plumés? Résistez ! Le 6 novembre, ce sont 120.000 personnes qui se rassemblent à Bruxelles au cours d’une grande manifestation pour dire non aux mesures du gouvernement. Un signal fort, qui ne sera pas le dernier! Le plan d’action, un grand succès: Après la manifestation nationale du 6 novembre et 3 journées de grève régionale, la journée de grève nationale du 15 décembre est venue ponctuer le plan d’action qui avait été décidé deux mois plus tôt. L’heure est au bilan et le constat est clair. Les actions entreprises ont été massivement suivies et nous pouvons être plus que satisfaits de cette exemplaire mobilisation. Fin décembre, la concertation sociale semblait tout doucement reprendre. Les prochaines semaines de l’année 2015 seront déterminantes et nous diront si les mesures d’austérité drastiques de l’accord de gouvernement peuvent être rediscutées.

La sécurité au travail, «administrativement compliquée», pour l’UE? Depuis quelque temps, une nouvelle Commission européenne, sous la houlette du Luxembourgeois J.-Cl. Juncker, dirige l’Union européenne. La nouvelle équipe affirme prêter davantage d’attention au visage social de l’UE. Mais le programme de travail 2015 laisse apparaître le contraire. Le risque se cache dans un programme européen appelé «REFIT», qui concerne la simplification administrative. Innocent à première vue, mais c’est tout le contraire. En effet, c’est précisément sous ce slogan qu’un accord européen visant une sécurité au travail accrue pour les coiffeurs a déjà été refusé par le passé. Cet accord concernait entre autres l’exposition à des produits potentiellement dangereux. Alors qu’employeurs et travailleurs s’étaient accordés au niveau européen, la Commission a refusé de mettre l’accord en pratique, car ce serait «compliqué». La Commission européenne actuelle menace à présent d’aller plus loin qu’une simple opposition au progrès social. Elle veut également revenir sur les (rares)

Décathlon: Les tensions subsistent au sein de Décathlon suite à l’attitude de la direction. Celle-ci freine véritablement le dialogue social et instaure un climat peu constructif. Ce 09/01, les travailleurs ont organisé une action au sein du dépôt de Willebroek afin de protester contre cette situation. Mexx: Fin décembre, le tribunal de commerce déclarait la faillite de la chaîne de magasins en Belgique. Les magasins ont définitivement fermé leurs portes ce 10/01. 200 travailleurs se retrouvent à présent sans emploi. La piste d’une éventuelle reprise avait un temps été envisagée. Pour l’instant, aucun repreneur n’est confirmé. Allo Telecom: Suite à la restructuration au sein de l’entreprise Allo Telecom, les travailleurs avaient demandé à être repris par la maison mère, Base. Le changement s’est effectué ce 1er janvier 2015, avec maintien du salaire et de

avantages sociaux octroyés par l’Europe dans le passé. C’est ce qui ressort du programme de travail de la Commission pour l’année 2015. Pratiquement tout l’acquis social européen sera analysé sur la base des principes de REFIT. Plus concrètement, les directives suivantes seront «consolidées», «simplifiées» ou «évaluées»: information & consultation (2002), licenciement collectif (1998), transfert d’entreprise (2001), directive-cadre santé & sécurité (1989), temps partiel (1997) et contrats à durée déterminée (1999). Pour couronner le tout, le programme de travail ne souffle mot à propos de l’accord européen concernant le secteur de la coiffure. Il s’agit pour chacune d’initiatives européennes susceptibles d’octroyer des droits supplémentaires aux travailleurs. Il ressort également du travail de lobbying de l’organisation patronale européenne qu’ils souhaitent voir les normes environnementales ainsi que les droits des femmes enceintes soumis au processus de simplification administrative. La commissaire européenne aux Affaires sociales, la Belge Marianne Thyssen, affirme qu’elle offrira un «visage social» à l’Europe. Sur la base de ce programme de travail, nous craignons toutefois qu’il ne faille s’attendre à une nouvelle vague de mesures néolibérales. Apparemment, une Europe réellement sociale n’est pas pour demain.

l’ancienneté des travailleurs. Planet Parfum: Depuis le 1er janvier 2015, Planet Parfum est passé de la CP 201 à la CP 311. Il s’agit là d’une réelle avancée pour le personnel, tant en ce qui concerne les conditions salariales que les conditions de travail. Coca Cola: le groupe international a annoncé la suppression de 1800 emplois à travers le monde afin de réduire ses coûts. Ces mesures auraient pour conséquence en Belgique la suppression des activités logistiques de Chaudfontaine, qui seraient relocalisées à Hasselt, Charleroi et Heppignies. 5 emplois pourraient passer à la trappe. Delhaize: les discussions concernant le plan de transformation se poursuivent entre direction et syndicats. Un calendrier a été établi: plusieurs rencontres se tiendront dans le courant du mois de janvier.


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°01 • 16 JANVIER 2015

> ÉDITO

Nous sommes bien sûr Charlie E n ce début d’année, nous ne pouvons pas manquer d’évoquer d’abord le massacre des journalistes de Charlie Hebdo et des autres victimes de l’attentat et de la prise d’otages de l’Hyper Cacher à Paris pour marquer notre solidarité avec les journalistes qui incarnent la liberté de pensée et d’expression, ainsi qu’avec les victimes innocentes de la haine et de l’intolérance.

Même si nous n’œuvrons pas sur le même terrain, nous savons, nous syndicalistes, que défendre des idées et des droits fondamentaux peut être dangereux. Comme les journalistes, nombreux sont nos camarades qui ont payé de leur vie ou de leur liberté leur combat pour la démocratie. Inutile donc d’ajouter, que nous aussi, peut-être avec moins d’humour, mais avec autant de conviction, «nous sommes Charlie»; que crayons ou piquets, nos instruments sont différents mais notre combat est parallèle. Ce combat n’est jamais terminé. Rien n’est jamais définitivement acquis. L’obscurantisme, la haine ou la peur de l’autre, l’intolérance, les fanatismes de tous acabits, l’égoïsme sont toujours à l’œuvre. Ce qui est acquis est toujours loin de représenter la société idéale

que nous voulons construire.

Démocratie ET justice sociale

Notre «core business» à nous, c’est la démocratie, mais aussi la justice sociale. C’était là le sens des actions que nous avons menées au cours du mois de décembre de l’année passée. Quoi qu’en en dise, ces actions ont eu le mérite de montrer notre détermination, le large soutien d’une grande partie de la population, et d’établir un rapport de force plus favorable à l’égard d’un patronat qui se croyait tout permis et pensait être dans un fauteuil avec un gouvernement résolument de droite à sa dévotion. Grâce au succès de la manifestation nationale du 6 novembre, des grèves provinciales ainsi que de la grève nationale qui ont suivi, on a pu remettre sur les rails la concertation sociale. Cela ne signifie pas qu’elle ait pour autant abouti ni que nous ayons rangé nos banderoles et remis en poche nos revendications. Nous avons certes engrangé quelques compromis intéressants sur certains dossiers. Ces compromis ont au moins le mérite

de démontrer que nous voulons discuter et qu’il est possible de le faire entre gens de bonne volonté. Mais aussi que les interlocuteurs sociaux sont mieux placés que les politiques - guidés par des a prioris idéologiques - pour appréhender les réalités du monde du travail et négocier les questions qui ressortissent de leur domaine de compétence.

Des résultats Ceci dit, négocier n’est pas un but en soi: nous en attendons des résultats. Nous avons à ce stade pu établir un calendrier de négociations courant jusque fin janvier et portant sur: • La formation des salaires au regard du rapport technique du Conseil Central de l’Economie, en ce compris la suppression du saut d’index et la fixation d’une marge indicative pour les secteurs;

phase du dossier d’harmonisation des statuts ouvriers et employés.

Au terme de ce calendrier, nous pourrons juger si le dialogue social a réellement repris entre interlocuteurs sociaux mais aussi vérifier si le gouvernement accepte les accords qui surviendraient entre eux. Nous exigeons également que le gouvernement, en sa qualité d’employeur, accorde la même priorité à la concertation sociale dans le secteur public et ce, en parallèle à celle du secteur privé. Nous pourrons également mesurer l’ouverture de la part des employeurs et du gouvernement sur les autres balises relevant des intérêts supérieurs du monde du travail fixées par le front commun syndical dans le cadre de son plan d’actions, à savoir:

• la mise en œuvre d’une fiscalité juste via la contribution plus équitable des revenus du capital.

Rendez-vous fin du mois Si on doit constater une absence d’ouverture dans le chef du gouvernement et des patrons sur ces points essentiels, dès la fin de ce mois de janvier nous remettrons sur le tapis un plan d’action dont les modalités seront définies dans le cadre du front commun syndical. Notre Comité fédéral réuni le 13 janvier dernier a approuvé une motion dans ce sens et a chargé le Bureau fédéral d’assurer la mise en œuvre de ces décisions.

• l’ancrage d’une sécurité sociale forte;

• la liaison au bien être; • les conventions cadres nécessaires à l’application des compromis sur les prépensions et les crédits temps; • la finalisation de la première

• la mise en œuvre d’une politique de relance et d’investissements créatrice d’emplois de qualité ainsi que la garantie de services publics de qualité et l’arrêt des attaques contre les statuts dans la fonction publique;

Rudy De Leeuw Président Marc Goblet Secrétaire général

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