Syndicats n°4 de 2015

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N°04 • BIMENSUEL • 70ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

27 FéVRIER 2015 • Éd. BRUXELLES

© istockphoto.com

Les séniors

dans le collimateur ACTU

Droit de grève, droit de l’Homme Page 3

SANS-PAPIERS

Honteuse politique migratoire Page 4

GOUVERNEMENT

La douleur des services publics Page 5

WALLONIE

Les primes Logement réformées Page 6

C’est le tollé chez les chômeurs âgés et les prépensionnés obligés de rester disponibles sur le marché de l’emploi jusqu’à 65 ans. Voir en pages 8&9


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

BRABANT WALLON

NAMUR

7ème édition

Festival du film social

2015… année anti-jeunes! Le Gouvernement Michel a pris quelques «bonnes» résolutions. Elles sont injustes et inefficaces sur le plan économique, mais, en plus, elles vont plonger des milliers de jeunes et leurs parents dans la pauvreté et augmenteront la pression sur les travailleurs en précarisant d’avantage l’emploi.

Du 13 au 15 MARS 2015 CENTRE CULTUREL DE PERWEZ « LE FOYER » Grand-Place, 32 à Perwez

+ d’infos 0495/53 09 52

www.vivredebout.be Organisateurs

Partenaires

Avec l’aide de

ep

ON AIR

inform’action

Equipes Populaires

Webradio/Vidéo/Graphisme/Internet/Evénementiel

Brabant Wallon

PROGRAMME du festival Vendredi 13 mars

Dimanche 15 mars

La culture, une marchandise comme les autres ?

Est-ce bien utile la culture ?

18h

Faites le mur Documentaire de Banksy, Grande-Bretagne, Etats-Unis 2010

14h

19h30

Inauguration avec l’Orchestre d’Autodidactes

Brendan et le secret de Kells Film d’animation de Nora Twomey et Tomm Moore, France, Irlande, 2009

15h30

21h

Jimmy’s Hall Drame historique de Ken Loach, Grande-Bretagne, France, Irlande 2014

Animation pour petits et grands Orchestre d’Autodidactes

16h

La voleuse de livres Drame de Brian Percival, Etats-Unis, Allemagne, 2013

18h30

Good Morning England Comédie de Richard Curtis, Grande-Bretagne, France, Allemagne 2009

21h

The Monuments Men Film historique de George Clooney, Etats-Unis, Allemagne 2014

Samedi 14 mars La démocratie culturelle, un levier d’émancipation ? 14h

Les chats persans Drame de Bahman Ghobadi, Iran 2009

16h

Le prix du pain Documentaire de Yves Dorme, Belgique 2012

18h

Patience, patience... t’iras au paradis Documentaire de Hadja Lahbib, Belgique 2014

20h30

Gabrielle Drame sentimental de Louise Archambault, Canada 2013

TARIFS

Des animations, du débat, un coin lecture... Des créations collectives avec : l’Orchestre d’Autodidactes ; Giach, artiste plasticien perwézien. Bar, petite restauration, ambiance cosy et musicale...

PROGRAMME complet sur

www.vivredebout.be

Infos pratiques

Centre culturel de Perwez « Le Foyer » Grand-Place, 32 - 1360 Perwez - 081/23 45 55

Accessible aux personnes à mobilité réduite.

Graphisme : Delphine Delattre > Inform’Action asbl

Long métrage : 3 € Moyen métrage (- 60’) : 2 € Enfants, étudiants, PMR : 1,50 € Demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RIS : 1,25 € Abonnement pour 3 jours : 10 €

Tout au long du festival

Ed. resp. : Claire Lammerant – CIEP du MOC BW, Bd. Fleur de Lys, 25,1400 Nivelles

Suivi d’un débat avec Christine Mahy, Secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté.

• Les jeunes de 21 ans qui n’auront pas de diplôme ne pourront plus recevoir d’allocations d’insertion; • Les personnes qui feront des études audelà de 24 ans n’auront jamais droit à des allocations d’insertion; • Dès le stage d’insertion, et bien qu’ils ne touchent pas d’allocations, les jeunes sont contrôlés et menacés de sanction s’ils ne

cherchent pas «assez» un emploi; • Les allocations d’insertion sont limitées à trois ans. A moins d’avoir «assez» travaillé, ces allocations sont supprimées, même si vous êtes isolé ou chef de ménage… La commission des Jeunes FGTB Namur se réunit (rue Borgnet 14, 5000 NAMUR) le 4 mars à 17h00 avec, en point de mire, la suppression de ces mesures et la mise en place d’une vraie politique faisant place aux jeunes et à l’emploi! Infos: Julie GUILLAUME 0473-869.595. julie.guillaume@fgtb.be


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

CENTRALE GENERALE SECTION DE BRUXELLES-VLAAMS BRABANT Avis aux membres de la Centrale Générale – section de Bruxelles – Vlaams Brabant sur la célébration de ses membres comptant 25 ans et plus d’affiliation

3 VOTE POUR TON ARTISTE PRÉFÉRÉ/ STEM VOOR JE FAVORIETE ARTIEST

11/03/2015 19:30 BOTANIQUE

D N A E R I F N O MAN RS E I D L O S L U O THE S AKANYI RS O R R I M K C A L B

En date du 30 mai 2015, la Centrale Générale de Bruxelles – Vlaams Brabant célèbrera ses membres comptant au moins 25 – 35 – 40 et 45 ans d’affiliation à la section (il va de soi que suite aux fusions, l’affiliation aux anciennes centrales du Livre et Papier, ainsi que du Textile, Vêtement et Diamant est assimilée!). A cette occasion, nous avons le plaisir de remettre un insigne (d’argent ou d’or) ainsi qu’un diplôme aux jubilaires. Un insigne d’argent est attribué aux membres comptant au moins 25 ans complets d’affiliation en date du 31 décembre 2014. Un insigne d’or est attribué aux membres: 1) affiliés à la section depuis au moins 35 ans complets en date du 31 décembre 2014, dont au moins 20 ans membre d’un Comité Exécutif régional, d’une Commission Professionnelle régionale ou au moins 20 ans d’affiliation en tant que mandaté pour la Centrale Générale au sein d’un Conseil d’Entreprise, d’un Comité de Prévention et de Protection au Travail ou d’une Délégation Syndicale. 2) affiliés à la section depuis au moins 45 ans en date du 31 décembre 2014. Pour les membres féminins, une affiliation de 40 ans suffit. Les membres estimant remplir les conditions susmentionnées, peuvent envoyer leur demande par le biais du talon ci-dessous, soit au bureau à 1000 BRUXELLES, Rue Watteeu 2-6, soit au bureau à 3000 LOUVAIN, Maria Theresiastraat 113, ce à l’attention du Président, le Cde René VAN CAUWENBERGE.

Les demandes doivent nous parvenir avant le 15 mars 2015!

✂ GRATUIT - GRATIS WWW.WORKINGCLASSLIVE.ORG

INSCRIPTION CELEBRATION DES MEMBRES C.G. BXL-VLAAMS BRABANT 2015 Nom:……………………………………………………………………….................……………………...... Prénom:……………………………………………………….................................................................. Adresse:……………………………………………………………………………...………………………… …………………………………………………………...…………………………............................................ Numéro d’affiliation à la Centrale Générale de Bruxelles-Vlaams Brabant:…………………………….............................................. Date d’affiliation à la C.G. de Bruxelles-Hal-Vilvorde-Liedekerke:………………….................................................. Date d’affiliation à la C.G. de Louvain:……………………………………………………...

Concours Working Class Live: Qui ouvrira les concerts lors de la Fête du Premier Mai 2015? A l’occasion de sa 20ème édition, la Fête du 1er mai de la FGTB de Bruxelles et de la FMSB lançait le Premier concours Working Class Live ! Cette année, le concours en est à sa troisième édition! Les finalistes sont MAN ON FIRE AND THE SOUL SOLDIERS AKANYI BLACK MIRRORS Venez voter pour votre artiste favori à l’occasion d’un triple concert gratuit, le mercredi 11 mars, à 19:30 au Botanique (La Rotonde). Le gagnant ouvrira la Fête du Premier Mai sur la Place Rouppe. Plus d’infos: www.workingclasslive.org

Prière de renvoyer ce talon, soit à 3000 LOUVAIN, Maria-Theresiastraat 113, soit à 1000 BRUXELLES, Rue Watteeu 2-6, à l’attention du Président, René VAN CAUWENBERGE.

ENGAGE Un(e) collaborateur/collaboratrice pour le service des primes et indemnités région de Bruxelles (h/f) La section régionale de Bruxelles-Vlaams Brabant de la Centrale Générale cherche un(e) collaborateur/collaboratrice enthousiaste pour son service des primes et indemnités. Il/elle s’occupera, au sein d’une équipe de collègues, de l’affiliation des membres, de leurs cotisations, de leurs primes de fin d’année et/ou de leurs primes syndicales. - Connaissance des langues: bonnes connaissances du NL et du FR - Vous disposez d’un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur ou d’un diplôme équivalent - Vous êtes à l’aise avec les différents systèmes informatiques - Vous vous retrouvez dans les valeurs et la philosophie de la FGTB Nous vous offrons: Une fonction variée et riche en contacts Une formation Un salaire intéressant selon les barèmes Intéressé(e)? Envoyez votre lettre de motivation et CV à l’att. de René Van Cauwenberge, Président de la CG, rue Watteeu 2-6 – 1000 BRUXELLES Date limite: 20/03/2015


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

CENTRE

WALLONIE PICARDE


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

LIĂˆGE - HUY - WAREMME

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m n E FITEZ DE ON

PRO RÉDUCTI E ! L E L R E T N O N V O I T P E C X E

W W W. O P T I Q U E P O I N T D E M I R E . B E

La FGTB de Liège-Huy-Waremme organise un nouveau concours vidĂŠo sur le travail prĂŠcaire! Etant donnĂŠ le succès des ĂŠditions 2010 et 2013, il serait dommage de s’arrĂŞter lĂ !

Comment ça marche? C’est très simple‌ Il sufďŹ t de faire appel Ă ton imagination! Le but est de rĂŠaliser une petite vidĂŠo de maximum 3 minutes qui, de ton point de vue, illustrerait le thème du ÂŤtravail prĂŠcaireÂť (conditions de vie des intĂŠrimaires, le comportement des patrons ou celui des agences, le problème des temps partiels, les aides Ă l’emploi, les jobs ĂŠtudiants, les saisonniers,..). Ensuite tu postes ta vidĂŠo sur youtube et tu nous en informes en t’inscrivant sur notre site avant le 29 mars 2015! Une sĂŠlection de vidĂŠos sera diffusĂŠe lors d’une soirĂŠe spĂŠciale qui dĂŠcernera les prix aux gagnants. Cette soirĂŠe se tiendra dans un cinĂŠma Ă Liège dans la semaine prĂŠcĂŠdant le 1er mai.

Plusieurs prix sont en jeu! le jury en dĂŠcernera 3 (1.000e, 500e, 250e), un prix ÂŤspĂŠcial ĂŠcoleÂť (500e), un ÂŤprix du publicÂť(250e), un prix pour le meilleur scĂŠnario (250e) et la vidĂŠo qui remporte le plus de votes favorables sur notre site remportera 500e!

Qui peut participer? Tout le monde! Tu peux participer en ton nom ou au nom d’un collectif, d’une Êcole, d’une classe ou encore d’une association‌

Plus d’infos? Visite notre site internet : http://www.interimarre.be/ Tu y trouveras toutes les rĂŠponses Ă tes interrogations sur ce concours (formulaire d’inscription, règlement, prix et vidĂŠos participantes).


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

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Droit de grève, droit de l’Homme! smartphone que l’on peut négocier pour maximiser son profit ou minimiser son prix. Les normes internationales du travail garantissent que le développement économique reste axé sur l’objectif consistant à améliorer la vie des hommes et des femmes et à préserver leur dignité. La liberté syndicale et le droit de négociation collective font partie des normes fondamentales de l’OIT.

Le 18 février, le front commun syndical a manifesté pour le droit de grève

sibles et interdépendants. Porter atteinte à l’un d’entre eux a forcément des conséquences sur tous les autres. Pourtant le déni du droit de grève, et donc la remise en cause de la liberté syndicale comme droit socio-économique fondamental, se poursuit et s’intensifie, tant dans les pays pauvres que dans les pays riches.

ar les temps qui courent, il est de bon ton d’opposer au droit de grève le droit au travail. Comme si l’un excluait l’autre. Et comme tout le monde a besoin de travailler, on a vite fait de choisir lequel a la priorité sur l’autre…

P

C’est aller un peu vite en besogne. Tout d’abord le droit de travailler, si on y réfléchit, ne devrait pas s’appliquer seulement à ceux qui ont un travail. Les quelques 650.000 personnes qui dans notre pays sont d’une façon ou d’une autre privés de travail, aimeraient bien qu’on leur reconnaisse aussi le droit au travail. Et ceux qui ont un travail et à qui on décide de l’enlever, sont bien contents de disposer du droit de grève pour au moins tenter de conserver ce travail dont on leur dénie tout à coup le droit. Nos démocraties qui peuvent se targuer d’être le rempart des Droits de l’Homme, et qui pour cela attirent tous les persécutés du monde, peuvent-elles restreindre le droit de grève, soit parce qu’il coûte à certains, soit parce qu’il en gêne d’autres dans leur vie quotidienne, soit parce qu’il gêne le pouvoir en place? L’article 23 de la Déclaration universelle des Droit de l’Homme dit:

1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.

2. Tous ont droit, sans aucune dis-

crimination, à un salaire égal pour un travail égal.

3. Quiconque travaille a droit à

une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.

4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

Le droit de grève est un moyen de pression qui s’inscrit dans le fonctionnement de la démocratie, mais qui est nécessaire pour garantir cet article 23 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Au point qu’il en est devenu consubstantiel. Existe-t-il en effet une démocratie sans droit de grève? Il y a-t-il quelque part une dictature qui le reconnaisse? Non. Aujourd’hui, Il apparaît comme une évidence qu’aucune hiérarchie ne peut être envisagée entre les droits de l’Homme qui au fil du temps se sont additionnés pour former ce que nous appelons la démocratie. Les droits civils et politiques dits de la première génération nés des révolutions libérales; les droits économiques, sociaux et culturels qui reposent sur l’égalité et la garantie d’accès aux biens et services essentiels dans la vie économique et sociale, indispensables pour garantir la dignité humaine ; les droits collectifs, dits de la troisième génération qui garantissent aux peuples le droit à un développement durable, à la paix ou à un environnement sain, tous sont liés. Tous sont indissociables. Ils forment un tout, sont indivi-

Même s’il a toujours été menacé et attaqué, y compris en Belgique, les violations ont atteint une dimension nouvelle et cela dans des pays que nous pensions définitivement épargnés. Aujourd’hui, par exemple, au sein même de l’Europe, plus de 260 syndicalistes espagnols sont poursuivis pour avoir exercé le simple droit de grève. Ces inculpations s’élèvent à un total de plus de 140 années de prisons. Certains accusés risquent même jusqu’à 8 années de prison. Et pour couronner le tout, ces accusations se basent sur un article du code pénal qui date encore de l’époque de la dictature franquiste. Une des normes les plus fondamentales de l’OIT est la liberté syndicale, définie comme la liberté pour les travailleurs de négocier collectivement leurs conditions de travail. Cette liberté comporte nécessairement celle de décider collectivement de ne pas travailler à des conditions jugées collectivement inacceptables, autrement dit de faire grève. Le refus du groupe des employeurs à l’OIT de reconnaître cette réalité est à l’origine d’une crise importante au sein de cette organisation. C’est loin d’être une discussion en chambre. La position des employeurs participe d’une volonté globale d’affaiblir les droits des travailleurs et travailleuses partout dans le monde. Aucune partie du monde n’est épargnée. Depuis près d’un siècle, l’OIT élabore des normes internationales du travail. Ces normes du travail concernent avant tout l’épanouissement des hommes et des femmes en tant qu’êtres humains. Dans la déclaration de Philadelphie de l’OIT en 1944, la communauté internationale rappelait que «le travail n’est pas une marchandise». Le travail n’est pas un produit inanimé comme une banane ou un

Pourtant, l’état des violations des droits syndicaux demeure inquiétant. Selon le dernier rapport annuel de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), 1.951 syndicalistes ont subi en 2013 des violences et 629 ont été détenus illégalement en raison de l’action collective qu’ils avaient menée. Des syndicalistes ont été assassinés dans dix pays. Rien qu’en Colombie, on compte 26 syndicalistes tués, plus de deux par mois! La liberté syndicale et le droit de grève sont pourtant intangibles. Les droits du travail sont des droits

de l’Homme et de la Femme et en tant que tels ils ne sont ni négociables, ni à géométrie variable. Le droit de grève, pour les travailleurs, c’est comme le suffrage universel : c’est le droit et le pouvoir de s’exprimer, de faire entendre leur voix, de défendre leurs droits là où ils vivent et travaillent, dans leur entreprise, directement, sans intermédiation. Le droit de grève fait partie intrinsèque du syndicalisme. Sans droit de grève, il n’y a plus de syndicalisme libre, progressiste et indépendant. La reconnaissance internationale du droit de grève doit être réaffirmée et la liberté syndicale doit être reconnue et respectée partout dans le monde. C’est pourquoi la CSI, la CES, la CGSLB, la CSC, la FGTB et la Ligue des Droits de l’Homme participent à la journée d’action mondiale du 18 février en défense de la liberté syndicale et du droit de grève comme droit humain fondamental dont la remise en cause porte atteinte à tous les droits fondamentaux.


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

Politiques migratoires déshumanisantes… à l’image de ce gouvernement! ue peut-on attendre d’un gouvernement fédéral qui recommande à une maman, dans l’attente d’un visa, d’abandonner sa fille adoptive, avec qui elle vit depuis 40 mois au Népal dans des conditions déplorables?

Q

Alors que le couple a été reconnu apte pour l’adoption depuis 2005 ; alors que l’Etat népalais a reconnu cette adoption ; mais parce qu’en cours de route, les relations entre les deux Etats se sont compliquées et que les règlements ont été changés… Le gouvernement précédent, avec aux manettes l’ancienne Secrétaire d’Etat à la migration, la si populaire Maggie De Block, avait déjà fait trainer le dossier pendant 3 ans. Mais la touche de ce gouvernement de droite extrême, c’est ce degré d’inhumanité supplémentaire, qui va jusqu’à proposer un abandon dans un orphelinat. Avec, comble du cynisme, lorsque la famille évoque les soucis cardiaques de la petite Dipika (qui seraient bénins ici, mais qui sont problématiques en altitude au Népal), cette petite phrase des services de Francken, le nouveau Secrétaire d’Etat à la migration (NVA), qui indique que la petite pourra très bien se faire soigner dans les pays voisins du Népal… Cette situation illustre dramatiquement la politique d’immigration du gouvernement fédéral. Cette attitude qui consiste à être le plus dur possible, à casser du migrant pour renforcer son électorat le plus vil, surfant sur cette vague brune qui déferle en Europe… à faire du chiffre en expédiant le plus de migrants possible hors de

nos frontières… sans se soucier de les envoyer à l’abattoir ou dans des pays dont le niveau de pauvreté n’est souvent pas étranger à l’exploitation organisée à partir de Bruxelles… On se souvient du célèbre «De wet is de wet» (La loi c’est la loi) de Maggie De Block. Sauf que déjà à l’époque, la Secrétaire d’Etat belge s’asseyait sur les conventions internationales et les droits de l’homme en violant sciemment par exemple le principe de «non refoulement», qui interdit aux Etats de renvoyer dans leurs pays des citoyens dont la vie ou l’intégrité seraient mises en danger. On se souvient de ces travailleurs pakistanais remis par les policiers belges aux autorités pakistanaises, et qui se sont faits torturer quelques jours après! On se souvient de ce jeune afghan de 22 ans, Aref, qui a été contraint de retourner en Afghanistan par les autorités belges, malgré des mises en garde sur les menaces de mort dont il faisait l’objet, et qui fut retrouvé assassiné quelques semaines après son retour à Kaboul ! La loi est la loi, mais la Belgique se fout des traités internationaux et du respect des droits de l’homme. Elle n’a toujours pas ratifié, malgré nos nombreux appels, la convention de l’ONU, qui date de 1990 et qui régit le droit des migrants. La Belgique s’est d’ailleurs faite condamner plusieurs fois par la cour européenne de justice pour la manière dont elle traite les migrants. On se souvient tous encore

de Semira Adamu, étouffée dans l’avion qui la ramenait de force dans son pays d’exil… Le week-end passé, le front d’action des migrants organisait une marche des Sans Papiers. De Bruxelles à Anvers. La FGTB a soutenu et s’est associée à cette marche. Parce que le combat des travailleurs migrants et sans papiers est aussi notre combat. Un combat contre l’exploitation. Un combat pour la reconnaissance des droits que chacun, quelle que soit son origine, sa couleur de peau, avec ou sans papiers, a de vivre dans la dignité! L’objectif de cette marche visait à montrer à ce gouvernement, contrairement à ce qu’il souhaiterait, que les migrants et les travailleurs Sans Papiers existent. Et qu’ils ont droit à la dignité! Une marche pour attirer l’attention de la population. Pour rappeler que sans tous ces travailleurs migrants, notre pays serait moins riche. Moins riche dans sa diversité, dans ce mélange de cultures qui fait sa force et sa chaleur. Mais aussi moins riche au sens littéral du terme! Ainsi, comme le rappelle l’OCDE, chaque migrant en Belgique rapporte 3.500e net par an au Produit Intérieur Brut (PIB) belge. Bien loin de l’image de profiteurs qu’on veut nous faire avaler! Et que dire, dans le débat extrêmement sensible qui va s’ouvrir sur les pensions très prochainement, de ce rapport du Bureau Fédéral du Plan, qui démontre l’impact positif des migrants sur le coût des pensions.

Solidarité avec les travailleurs haïtiens: la FGTB condamne fermement la tentative d’assassinat de Yannick Etienne, coordinatrice de Batay Ouvriyé a FGTB vient tout récemment d’être informée que le 30 janvier 2015, Yannick Etienne fut victime d’une tentative d’assassinat alors qu’elle quittait les négociations d’une usine en conflit, Multiwear S.A, dans la zone industrielle de Port-au-Prince. A sa sortie du bâtiment, la syndicaliste fut prise d’assaut par un groupe armé se réclamant de l’organisation «ROHAM» qui l’agressa avec des ciseaux et des pierres.

L

Cet événement absolument inacceptable pour la FGTB témoigne du danger vécu par les syndicalistes haïtiens dans leur combat quotidien pour la défense des droits des travailleurs. Ce petit pays des Caraïbes, un des pays les plus pauvres au monde, est surveillé de très près par le mouvement syndical international en raison de la haute fréquence des attaques aux droits syndicaux. Le droit de négociation collective n’est pas du

tout garanti, les droits syndicaux sont très peu reconnus dans la loi et ils ne concernent qu’une petite minorité étant donné l’ampleur de l’économie informelle. Le harcèlement des syndicalistes est, hélas, monnaie courante dans ce pays où les employeurs jouissent d’une liberté quasi absolue. La FGTB et Batay Ouvriye ont une relation de solidarité et de coopération de très longue date, et ce, notamment grâce au rôle très actif de la militante Yannick Etienne. Cette organisation syndicale combattive défend des syndicats d’entreprise, de plantations agricoles et des comités d’usine sur tout le territoire national. Elle a réussi, grâce à un appui important de la FGTB Namur et de Verviers notamment, à faire progresser les conditions des travailleurs haïtiens et démontre au quotidien une grande capacité de mobilisation.

La FGTB est pleinement investie dans le combat international en faveur de la défense des droits et libertés des syndicalistes dans le monde. Nous répondrons, d’ailleurs à l’appel à l’action de la Confédération Syndicale Internationale, le 18 février, pour la journée mondiale de défense du droit de grève, aux côtés de la Confédération Internationale des Syndicats, de la Confédération Européenne des Syndicats, des autres syndicats belges CSC et CGSLB, de la Ligue des droits de l’homme et de Liga voor mensenrechten. - Lien vers l’émission Regards «Haïti Batay», réalisée par la FGTB wallonne en 2013, 3 ans après le tremblement de terre : http://www.fgtb-wallonne.be/ regards/2013/05/02/haiti-batay - Lien vers la journée mondiale d’action pour le droit de grève: http:// www.ituc-csi.org/18feb?lang=en

Les 14 et 15 février 2015, 350 sans papiers et leurs soutiens ont marché de Bruxelles à Anvers pour revendiquer le droit au séjour, sans lequel leurs droits les plus fondamentaux sont bafoués. Ils sont plus de 100 000 à vivre chez nous en Belgique. Ils se sont rendus à la caserne Dossin de Malines d’où partaient les sinistres convois vers les camps de la mort en Allemagne, au fort de Breendonk où prisonniers politiques, partisans et résistants ont été enfermés et torturés pendant la guerre, au cimetière de Hoboken où les premiers passagers clandestins morts en Belgique sont enterrés : autant de lieux reliant l’histoire des résistances aux résistances actuelles face à une société d’injustices de plus en plus criantes, vectrices d’une violence institutionnelle sans pareille à l’égard des exclus. La FGTB a soutenu cette marche dont l’arrivée à Anvers a vu des centaines de sans papiers tenir haut les torches pour signifier à Bart de Wever et à l’ensemble du Gouvernement la force de leur espoir et de leur détermination. Elle tient à remercier tous les camarades qui ont soutenu cette mobilisation.

En gros, alors que les autorités avaient estimé que le coût budgétaire des pensions représenterait 5,1% du PIB d’ici 2060, justifiant selon eux des mesures dures visà-vis des pensionnés, les dernières estimations, qui dorénavant incluent les demandeurs d’asile et les migrants enregistrés (+ de 100.000 en Belgique), montrent que le coût budgétaire des pensions passe de 5,1 à… 3,5% du PIB. En intégrant les migrants et les Sans Papiers, qui rajeunissent lourdement la population, le coût budgétaire des pensions diminue de 1,6% du PIB! Alors peut-être que certains souhaitent expulser par charters entiers des migrants pour faire plaisir à un certain électorat et pouvoir justifier des mesures de droite comme la pension à 67 ans,

le saccage des pensions des fonctionnaires ou la diminution de celle de tous les travailleurs. Mais grâce aux migrants, c’est le Bureau fédéral du plan qui le dit, on peut éviter cela… Pour l’anecdote, mais pour illustrer encore la politique déshumanisante de ce gouvernement de droite extrême, lorsque nous avions rencontré Francken en décembre avec des collectifs de Sans Papiers, nous l’avions interrogé sur la problématique des centres fermés. Le Secrétaire d’Etat NVA avait reconnu que la Belgique avait été condamnée en la matière. Mais que dorénavant, il ferait le nécessaire pour que les enfants puissent à nouveau y être enfermés sans que la Belgique ne se fasse condamner!

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11


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> SERVICES PUBLICS

Des services au rabais, des inégalités en plus On le sait, ce gouvernement n’est pas celui de la population, il est celui de l’austérité, des économies à tout-va et des attaques constantes aux acquis sociaux. Dans cette logique, nul doute qu’il allait s’attaquer sans vergogne au secteur des services publics. Il l’a fait, et de plein fouet. Toutes les branches sont touchées. e bâtiment de la CGSP est en plein travaux. Sur sa façade, des banderoles sont accrochées. On peut y lire les nombreuses revendications du secteur. «Plus de services publics pour plus de démocratie», «Bas les pattes de nos pensions», «Respect des droits syndicaux» et autres messages s’affichent et rappellent que le combat, actuellement, est rude. Car le gouvernement n’a pas lésiné sur les attaques envers le secteur public. Rien ne leur a été épargné, entre restrictions, nonremplacement du personnel, allongement des carrières et, à terme, une baisse des pensions. Le secteur, traditionnellement reconnu pour la stabilité de l’emploi et des carrières qu’il offre, est aujourd’hui logé à la même enseigne que les secteurs publics. Le point avec Michel Meyer, président de la CGSP.

L

ADMINISTRATION Les administrations publiques sont visées par plusieurs attaques, et non des moindres. C’est tout leur mode de fonctionnement qui va être touché. En effet, le gouvernement prévoit une diminution de 24% de ses investissements dans ce secteur. Des investissements qui servaient à remplacer le matériel, les ordinateurs ou autres, et permettaient aux services de travailler correctement. Il va falloir désormais se contenter de moins. Mais le plus dur à avaler est très certainement l’annonce de «non-remplacement» de quatre fonctionnaires sur cinq. Une décision qui ne fera qu’alourdir les

charges de travail, avec moins de moyens. «S’annonce également

un plan de modernisation global des administrations publiques, qui cache, encore un détricotage des acquis sociaux. Un comble quand, à l’heure actuelle et dans certaines administrations, des travailleurs font des heures supplémentaires le samedi!»

ENTREPRISES PUBLIQUES Là encore, c’est au quotidien que les attaques se font sentir. Un exemple suffit: la SNCB. Chaque jour, les usagers font les frais de la mauvaise politique de mobilité menée par le gouvernement. Retards, pannes, trains annulés, correspondances ratées et autres incidents sont fréquents. La cote de popularité de la SNCB est au plus bas et l’irritation se fait sentir. Du côté des travailleurs de la SNCB, c’est l’impuissance, car chacun doit faire avec ce qu’il a. Et rien, du côté du gouvernement n’est fait pour améliorer les choses. «La

SNCB sera mise dans une situation de quasi faillite. Ce qui pose évidemment problème tant pour les travailleurs que pour les usagers. Quid de la politique de mobilité qui était au cœur de l’accord de gouvernement? Là encore, on fait fi des engagements pris.» BPost et Proximus sont dans des situations différentes. Les deux entreprises apportent de beaux dividendes à l’Etat, qui reste actionnaire majoritaire. Pourtant côté gouvernemental, la tentation

est grande de vendre une partie des actions de l’Etat, pour couvrir une partie de la dette belge. «Un

très mauvais calcul, puisqu’une fois vendu, ce sera perdu! Ce sera un one-shot qui couvrira une partie des dettes, d’accord, mais les dividendes restent à terme plus profitables qu’une vente! C’est un calcul simple, que le gouvernement a déjà fait, mais dans leur volonté de faire des économies très vite, nul ne sait ce qui pourrait arriver. »

ATTAQUES SUR LES PENSIONS / ALLONGEMENT DES CARRIERES Les pensions des fonctionnaires, tout un débat. On en a parlé dans la presse, c’est un sujet qui fâche. Pourtant les faits sont clairs: les pensions des fonctionnaires

Une attaque à la démocratie la continuité des services à destination des citoyens. Aujourd’hui, cette stabilité disparaît, et c’est démotivant, pour les travailleurs et ceux en devenir. On aura des jeunes qui viendront par défaut travailler dans les services publics, et qui quitteront ensuite pour le privé, là où les salaires sont plus élevés… On formera des jeunes à la lutte contre la fraude fiscale et ils auront ensuite toutes les clés en main pour aller appliquer les recettes dans des entreprises privées. La politique des derniers gouvernements nous mène vers le chaos, et celui qui est en place va poursuivre la démolition des services publics.» «Fonctionnaire». Le mot fait sourire. On raille, on se moque. Des horaires, du rythme, des «belles pensions». On envie, aussi. Quiconque cherche la stabilité tentera d’entrer dans l’administration et d’avoir, à son tour, un poste de fonctionnaire. «La stabilité,

c’était là l’un des points forts du service public», poursuit Michel Meyer. «Elle contribuait à assurer

Du côté des travailleurs, on ne se sent pas bien. L’anxiété règne, et la stigmatisation fait mal. «On n’est

plus très fier, aujourd’hui, de travailler dans les services publics. Tout le monde s’inquiète, et nous aussi évidemment, en tant que CGSP. On s’inquiète du service rendu à la population, du manque d’emplois de proximité, de places pour les enfants dans les crèches,

d’une médecine à deux vitesses… Pourtant les impôts restent les mêmes. Les gens paient pour un service qui peu à peu diminue. C’est encore un débat idéologique : le gouvernement tente de faire disparaître le service public, tout en le faisant passer pour une charge financière pour l’ensemble de la société. Or ce n’est pas ça. Le service public est le garant d’une société démocratique. Que serait un pays sans sa police, son enseignement, ses transport ? Une zone de nondroit, d’inégalités… Bien sûr on nous répondra que le privé peut assurer ces tâches. Mais le privé ne travaillera pas sans bénéfices. Cela signifie une augmentation du coût des services et des inégalités devant ceux-ci.» La CGSP est ouverte aux discussions. Elle les souhaitent ardemment. Notamment concernant le non-remplacement des fonctionnaires. «Si les ministres veulent

réellement être des chefs de département, ils doivent mettre des moyens aux services des tâches qu’ils veulent réaliser, et ne pas

étaient déjà dans la moyenne inférieure européenne. Les diminuer, c’est faire reculer les pensions belges dans le peloton de queue. Et l’harmonisation des pensions, au final, se fera vers le bas. «C’est un

débat idéologique. Il n’y a pas de discussions sur les financements alternatifs qui peuvent être trouvés pour assurer le maintien des pensions. Elles seront rabotées, voilà tout. Selon les nouveaux calculs, des fonctionnaires devront travailler quelques années de plus (jusqu’à sept années) ET perdront entre 300 et 400 euros par mois.» On s’attaque aussi à la valorisation des diplômes dans le calcul de la pension. Jusqu’à présent, les années d’études des fonctionnaires, pour qui un diplôme était requis afin de postuler pour un

emploi dans la fonction publique, pouvaient être valorisées dans le calcul de la pension. Or ce ne sera plus le cas. En résulte un allongement des carrières et une difficulté supplémentaire, pour les jeunes diplômés, d’intégrer les services publics. «C’est particulièrement

visible dans l’enseignement. Personne ne contestera le caractère pénible de ces métiers. Or il faudra rester au travail plus longtemps… Et les jeunes enseignants auront plus de difficulté encore à s’intégrer au marché de l’emploi. Cela vaut pour tous les jeunes diplômés, les emplois dans la fonction publique seront inaccessibles. Demander aux plus âgés de rester au travail et exclure les jeunes du marché du travail: quel avenir pour notre jeunesse?»

«Un manque de professionnalisme flagrant» «Les services de lutte contre la fraude fiscale et sociale sont les plus

touchés. Ils ne peuvent pas faire leur travail correctement. C’est dans la presse que les scandales comme le SwissLeaks éclatent. Ce travail, que des journalistes mènent, ce serait aux services de lutte contre la fraude de le réaliser ! Or, ils n’en ont pas les moyens. Rien n’est fait pour respecter les engagements pris dans l’accord du gouvernement. La lutte contre la fraude était citée comme une priorité. C’est la preuve d’un manque de professionnalisme flagrant de la part des membres du gouvernement. De même, les départements de la police, de l’armée, de la justice, trois piliers de la démocratie, subissent une diète sans précédent. Récemment on a vu l’armée dans la rue, ça a impressionné la population. Mais pourquoi on met l’armée dans la rue? Parce qu’on n’a pas assez de policiers! Ce gouvernement ne gère rien, ou gère mal. Il pense à faire des économies avant de penser à une bonne organisation de la société, tout simplement.» piocher au hasard, là où des économies sont possibles. On voit très bien que tout cela est fait à la vavite, segment par segment, sans réfléchir aux conséquences sur le fonctionnement de la société. C’est très interpellant. Vers quelle société veut-on aller? On coupe dans les services de proximité.

Gardes champêtres, agents de quartiers, petites gares, tout cela tend à disparaître. Les relations des gens avec l’Etat s’amenuisent. Pourtant, seuls les services publics peuvent offrir une société juste, la plus juste possible.»


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

© istockphoto.com

> WALLONIE

Coup de balai dans les primes logement et énergie «Les primes Logement et Energie sont suspendues depuis le 1er janvier 2015 en attente d’une réforme.» Le portail de l’énergie de la Région wallonne ne vous en dira pas plus. Après transfert aux Régions du reliquat des primes énergie, la Région wallonne a décidé de faire le ménage et a gelé le système en attendant la grande réforme. Le ministre wallon du Logement et de l’Energie Paul Furlan en a cependant dévoilé la teneur. La réforme doit entrer en vigueur le 1er avril. De 60 le nombre de primes retombe à 2 grandes catégories: «rénovation» et «énergie». Elles seront moins généreuses vu que le budget a été réduit de 25 millions pour cause de difficultés budgétaires, mais elles seront mieux ciblées parce que modulées selon les revenus au profit des bas et moyens revenus. De plus seuls les bâtiments de plus de 20 seront éligibles. l fallait se lever tôt pour obtenir une prime à la rénovation ou pour économies d’énergie en Wallonie. «Il fallait un master en primologie» pour se retrouver dans ce dédale, reconnaît Paul Magnette, le ministre-président wallon. «Ceux qui s’y retrouvaient n’étaient pas nécessairement ceux qui en ont socialement le plus besoin», ajoute le ministre du Logement et de l’Energie Paul Furlan.

I

Le gouvernement wallon a donc décidé de réformer le système. Les quelque 60 primes existantes seront ramenées à deux grandes catégories: les primes d’énergie et celles de rénovation, uniquement pour les bâtiments de plus de 20 ans. Elles se limiteront aux travaux «les plus efficaces» en matière d’économie d’énergie, et «indispensables en matière de salubrité»:

Energie: - isolation du toit, des murs et des planchers, - chaudière au gaz naturel à condensation, pompes à chaleur, chaudière biomasse, chauffe-eau solaire, - audit énergétique. Rénovation: - rénovation de toiture, - salubrité des murs et sols (mérule et radon notamment), - système électrique - menuiseries extérieures.

Facteur multiplicateur Les primes seront aussi limitées au bas et moyens revenus. Audessus d’un revenu net imposable de 93.000 euros/an, inutile d’introduire une demande. Cela représente 97,5% de la population wallonne assurent les ministres. C’est d’ailleurs pourquoi ils ont mis au point un système dégressif (ou progressif selon le point de départ). Au départ d’un montant de base (encore à déterminer), les primes pourront être multipliées par 1,5, 2, ou 3 fois selon la catégorie de revenu. Quatre catégories de revenus

Action d’achACT devant Benetton ce 24 février

Benetton doit indemniser immédiatement les victimes du Rana Plaza pour un montant de minimum 5 millions $! Le 24 février dernier, une quarantaine de citoyens et militants d’achACT ont mené une action devant le magasin Benetton, rue Neuve à Bruxelles. Par cette action, achACT entend faire pression et la maintenir jusqu’à ce que la marque italienne verse une contribution significative au fonds d’indemnisation. Plusieurs organisations membres d’achACT ont participé à l’action dont la CSC, la CNE, la FGTB, la FGTB Centrale Générale, les Jeunes CSC, Oxfam Solidarité, Solidarité Mondiale, le MOC et le CNCD. Benetton reste aujourd’hui la seule grande marque internationale se fournissant au sein du Rana Plaza qui n’a pas encore contribué au fonds d’indemnisation. Cette inaction rend impossible un dédommagement complet des victimes.

Benetton tente de noyer le poisson en annonçant dans le flou une indemnisation

Vendredi 20 février, mis sous pression par le million de signataires d’une pétition Avaaz l’appelant à indemniser les victimes, Benetton a annoncé son intention de contribuer au fonds d’indemnisation. Toutefois, Benetton n’avance aucun montant, ni aucune date immédiate pour le versement. La marque se borne à dire que le montant devrait être fixé avant le 24 avril, date de la commémoration du deuxième anniversaire de l’effondrement. Ce délai de deux mois pour calculer le montant de sa participation est évidemment inacceptable.

Benetton, spécialiste des marches arrières Pour rappel, Benetton a tout d’abord nié tout lien avec le Rana Plaza avant d’être confronté à des preuves irréfutables – des étiquettes et des bons de production citant la marque, trouvés dans les décombres du bâtiment effondré.

Question indemnisation aussi, Benetton a fait marche arrière. Quelques jours après l’effondrement, la marque italienne annonçait qu’elle allait prendre en charge l’indemnisation des victimes. 22 mois plus tard, elle n’a pas versé un cent dans le fonds d’indemnisation. Benetton s’est borné à octroyer à l’ONG BRAC une aide d’urgence pour un montant de quelque 100.000 $ en 2013. Un montant ridiculement bas par rapport aux besoins et à la capacité de Benetton (139 millions d’euros de bénéfice en 2013). Etant donné le passif de Benetton, achACT exige des garanties fermes et précises. «Aujourd’hui, nous voulons plus qu’une nouvelle et vague promesse. Ce qu’exigent les victimes, ce sont des actes et des contributions financières.» conclut Jean-Marc Caudron, responsable des actions urgentes chez achACT.

achACT maintient la pression Cette semaine, deux mois avant la commémoration du deuxième anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza, des actions visant Benetton sont organisées à Bruxelles et dans plusieurs pays européens, dont l’Italie. achACT et la Clean Clothes Campaign ne s’arrêteront pas là. D’autres actions sont prévues pour maintenir la pression sur la marque italienne et les autres enseignes impliquées jusqu’à ce que les victimes aient été intégralement indemnisées. Lire plus: http://www.vetementspropres.be

seront fixées: - moins de 21.900e: prime X 3 - de 21.900 à 31.100e: prime X 2 - de 31.100 à 41.100e: prime X 1,5 - de 41.100 à 93.000e; prime X 1 Chaque enfant à charge permettra de retirer 5.000e de ces tranches. Ainsi un ménage qui dispose d’un revenu de 41.200 mais (prime X 1,5) a trois enfants à charge, passera dans la catégorie prime X 3.

le Portail de l’Energie http://energie.wallonie.be/ pour obtenir tous les détails ou au moins la liste des guichets énergie auxquels vous pouvez vous adresser. Pour les primes Logement, consultez le site de l’Aménagement du territoire, du Logement, du Patrimoine et de l’Energie http://dgo4. spw.wallonie.be/ pour déterminer les dispositions qui ont été prévues.

Le nouveau système ne doit normalement être mis en application que le 1er avril mais il est déjà possible d’introduire une demande. Pour info: selon qu’il s’agit d’économie d’énergie ou de rénovation, vous devez vous adresser à des services différents. Pour les primes Energie, consultez

Vous pouvez aussi contacter le Service Public de Wallonie Département du Logement / Prime à la réhabilitation Rue des Brigades d’Irlande, 1 5100 JAMBES ou Infoconseils Logement 081/33.23.10 / Service Réhabilitation 081/33.22.55 ou 56 (de 9h à 12h) Téléphone Vert du SPW 0800-1-1901.

Inflation négative en février Indice des prix à la consommation (base 2013)

Indice santé (base 2013)

Indice santé lissé

100,26

100,89

100,55

En février, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0.41% par rapport à janvier 2015. En rythme annuel, l’inflation se chiffre à -0,40 % contre - 0,65% en janvier 2015. Les principaux éléments qui expliquent cette évolution en négatif sont les combustibles liquides et le gaz naturel.


UNION BELGE DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

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Action UBT contre Uber appuyée par l'ITF! Le mercredi soir du 11 février lors du lancement de «Technopolitics», des dizaines de militants UBT ont mené une action contre Uber. L'UBT n'est pas seule, elle est accompagnée par la Fédération Internationale des Travailleurs du Transport (ITF).

taxis. Frank Moreels, Secrétaire fédéral de l'UBT: «La seule chose qui est innovante à Uber c'est l'application mais pour le reste la firme est à la recherche exclusive de profit et elle se fout du chauffeur et du client. UBER décline la responsabilité en matière de screening et de formation des chauffeurs, de l'assurance et de l'entretien des véhicules,… Uber est un bon apôtre.»

Gagnez un taxi avec l'UBT!

Qui est le vrai chauffeur de taxi?

Uber est interdite à Bruxelles, mais elle y poursuit tout bonnement ses activités. Uber, vous en avez sans doute déjà entendu parler. Avec votre smartphone vous commandez un «taxi» via une application. Seulement il ne s'agit pas d'un vrai taxi, mais souvent d'un particulier travaillant au noir, non-formé, qui conduit peut-être un véhicule noncontrôlé et non-assuré… Depuis lontemps, Uber est l'objet de discussion dans la Région de Bruxelles-Capitale. En dépit du jugement du Tribunal de Commerce, Uber poursuit ses activités. Dans l'illégalité donc! Au début de son mandat le ministre SP.a pour la mobilité Pascal Smet était pro Uber. Après un tour de consultation extensif dans le monde des taxis, il a introduit, fin de l'année passée, une accusation contre

Uber, mais la firme s'en fout. Uber ne nie d'ailleurs pas seulement la loi à Bruxelles, elle en fait de même dans plusieurs villes et pays! Nous verrons bien si le ministre Smet restera fidèle à son point de vue ou s'il cèdera à la puissante machine de lobbying d'Uber.

Open VLD appuie Uber Els Ampe (Open VLD), parlementaire bruxelloise et échevin pour la mobilité de la Ville de Bruxelles, est d'avis qu'on ne peut pas contrecarrer les plans d'Uber. Elle est l'inspiratrice de «Technopolitics: how to welcome technology». Elle avait invité Filip Nuytemans, manager général Belgique de la firme, pour donner un exposé titré: «Uber

Nous avons invité les participants à Technopolitics: sont-ils en mesure de reconnaître le vrai chauffeur de taxi? Pour le savoir ils n'ont qu'à participer à notre concours ludique "With this app, you can win a cab!" Comme dans les meilleurs films policiers nous avons organisé un alignement de possibles chauffeurs de taxi. Mais contrairement au film les participants ne sont pas à la recherche du malfaiteur, mais bien du vrai chauffeur de taxi. Ils peuvent choisir entre quatre militants UBT, avec un vrai chauffeur de taxi et trois chauffeurs Uber. Ceux qui choisissent bien, gagnent un taxi. Une miniature en fait, mais bien un vrai taxi! Ceux qui choisissent mal, ne reçoivent rien et courent en outre beaucoup de risques. Parce que les chauffeurs d'Uber ont bien des choses à se reprocher… Ainsi, l'un d'entre eux est

un violeur et un autre conduit un véhicule non contrôlé. Encore un autre n'a même pas d'assurance. Aucun des chauffeurs n'a subi de contrôle médical. Et seulement le vrai chauffeur de taxi a suivi une formation!

Appui de l'ITF pour notre action! Depuis de longues années, l'ITF mène des actions contre Uber, qui veut, à partir de San Francisco (Etats Unis), subvertir le secteur des taxis dans le monde entier. Bon nombre d'emplois ont déjà disparu. A l'issue de l'action, Claire Clarke remercie tous les participants. Et Mac Urata, responsable mondial pour le transport par route et par voie ferrée avait enregistré un message vidéo spécialement pour l'UBT. Pendant une interview Gemma Walker demande à un vrai chauffeur de taxi bruxellois pourquoi Uber est un danger. Regardez le petit film sur http://tinyurl.com/ ITF-UBERactionBrussels.

La vérité sur Uber: lisez notre dossier entier! Uber est-elle bien l'outsider sympathique qu'elle prétend être? Elle se profile volontiers comme un acteur innovant dont les ambitions sont entravées (et surtout ses bénéfices) par des règles auxquelles toutes les

clair qu'Uber doit respecter les règles existantes du secteur des

e jeudi 12 février, cent jeunes de la FGTB-Métal, de l'UBT et de l'Horval se sont rassemblés au centre Bremberg pour la Journée des Jeunes édition 2015. Cent jeunes hommes et femmes enthousiastes qui veulent former le syndicat de l'avenir.

L

Nouveaux défis

Frank Moreels et Claire Clarke de l’ITF

entreprises de taxi doivent se tenir. L'UBT a fait un aperçu avec le vrai visage d'Uber! Cet aperçu vous raconte tout ce que comme client vous avez tout intérêt à savoir au sujet de la firme avant de connecter votre smartphone avec l'app d'Uber. Quelques exemples? Toute personne qui prend un taxi en connaît les tarifs, mais chez Uber ceux-ci varient. En cas de mauvais temps ou pendant des jours fériés le prix peut être multiplié par dix! Et la firme constitue une menace pour votre vie privée… Intéressé? Vous pouvez lire le dossier entier sur ce lien:

www.tinyurl.com/UBTlaveritesuruber

Cent jeunes syndicalistes construisent l'avenir

changing cities through innovation». Pour l'UBT il est pourtant

L’UBT a maintenant aussi sa propre application.

Taxi à gagner

Le professeur Bernard Mazijn a donné un discours sur une économie durable, Luc De Moor d'Educam a donné un exposé sur des innovations technologiques et l'étudiant master Jens Kesters a commenté l'étude de Valeria Pulignano et Nadia Doerflinger sur la relation des jeunes avec le syndicalisme. Sander Van der Maelen a donné une présentation sur les nouvelles formes de fréquentation sociale et comment les pratiquer avec intelligence. Comment pouvons-nous, comme syndicat moderne, nous profiler pour les jeunes et en même temps continuer à exercer notre mission fondamentale et sauve-

garder nos valeurs de base dans un cadre hostile?

Commencer jeune... Frank Moreels, secrétaire fédéral de l'UBT, l'a formulé comme suit: «Nous sommes convaincus de la

nécessité d'un fonctionnement interprofessionnel des jeunes. Egalement pour les élèves et les étudiants que nous accompagnerons alors lorsqu'ils quittent l'école pour aller travailler. Mais également un fonctionnement professionnel fort de jeunes est indispensable si nous voulons atteindre les jeunes – et ils forment un très grand groupe – qui doivent travailler dans des conditions précaires souvent dans des petites entreprises sans structures syndicales et qui changent souvent d'emploi, de secteur et donc de centrale professionnelle. Comme syndicalistes il est de notre devoir de donner aux jeunes la place qu'ils méritent.»

Force d'attraction sur les jeunes Nous avons demandé aux jeunes:

que peuvent nos organisations faire pour créer un lien entre les jeunes et le syndicalisme? Que pouvons-nous faire mieux? Ils ont fait des propositions auxquelles nous donnerons suite: lancer des actions ludiques pour avoir une influence sur les médias; lancer de nouveau la page Facebook de Working Class Heroes avec e.a. une image de la structure de la FGTB; formation sur les médias sociaux organisée par la FGTB; présence de la FGTB à des festivals et à certains évènements sportifs; des activités agréables organisées par les centrales-mêmes afin de recruter des jeunes.

Commun diviseur Ortwin Magnus, secrétaire général de la FGTB-Métal a tiré les conclusions: «Hier, nous étions

avec 100 jeunes de trois organisations, de différents secteurs, néerlandophones et francophones, hommes et femmes. Mais il y a beaucoup qui nous lie, notamment notre camaraderie et nos valeurs de base: égalité, solidarité, justice et démocratie socio-économique. L'avenir appartient à ceux qui le préparent aujourd'hui. Avec cette devise dans les pensées nous continuons à construire le syndicat de l'avenir et l'avenir du syndicat.» Cette journée des jeunes était une initiative commune de 3 centrales: BTB-UBT, Horval et FGTB-Métal. Tous les participants étaient d'accord: à refaire!


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DOSSIER

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

DISPO

LE PROJET D’ACCO

Les séniors dans le collimateur Le nouveau gouvernement a apporté une série de modifications à la réglementation du chômage. Une série de mesures visent les chômeurs âgés et prépensionnés, priés de rester disponibles sur le marché de l’emploi jusqu’à 65 ans et de rechercher activement du travail ou de répondre aux offres qui leur seraient faites. Un marché de l’emploi qui reste extrêmement déprimé en particulier pour les jeunes et les travailleurs âgés. Ces mesures relèvent de la politique de fin de carrière du gouvernement des droites : retenir autant que faire se peut les travailleurs âgés à l’emploi. Le problème pour ceux qui en sont sortis étant qu’au-delà de 50 ans, il est quasiment impossible d’y revenir. L’incitant n’est dès lors qu’une incompréhensible sanction.

Quatre mesures ciblent les travailleurs âgés • La suppression des compléments d’ancienneté sauf pour les chômeurs

qui ont perçu un complément d’ancienneté en décembre 2014. Ceux-là continueront à le percevoir.

Chaque jour qui passe apporte sa de nos affiliés prépensionnés.

Le complément d’ancienneté pourra aussi être accordé sous certaines conditions après le 1er janvier 2015 aux chômeurs âgés: - licenciés dans le cadre d’un licenciement collectif ou d’une restructuration, - après avoir exercé un métier lourd (travail de nuit, en équipes, inaptitude aux métiers de la construction). - Avec une carrière longue de 35 ans

«Je vous écris afin de crier mon dé

• L’obligation de résider en Belgique. Cette obligation implique que l’on ait sa résidence principale en Belgique mais aussi que l’on ne puisse pas séjourner à l’étranger plus de quatre semaines par an.

«Pas frais» mais «dispos» quand même?

La FGTB a tiré dès le début la sonnette d’alarme. La problématique est sur la table de négociation du Groupe des 10 (syndicats et patrons) pour tenter de corriger le tir. Mais en attendant – en espérant - que cette négociation aboutisse et que le gouvernement accepte d’y donner suite, dura lex sed lex: la loi est la loi. En voici la teneur depuis le 1er janvier 2015. Depuis le 1er janvier, les chômeurs complets, même âgés ainsi que les nouveaux prépensionnés (RCC) doivent rester disponibles sur le marché de l’emploi jusqu’à 65 ans. Cela signifie qu’ils doivent rechercher activement un emploi et notamment accepter tout emploi convenable, ou répondre à une convocation du service régional de l’emploi.

profond dégoût pour ce gouvern

dette P., l’épouse d’un prépension à peine prépensionné, va devoir c le prouver sous peine de sanction «Vous comprenez bien que si les

• L’obligation de remplir sa carte de pointage pour tous les chômeurs complets et les chômeurs en RCC et ce jusqu’à l’âge de 60 ans. Après 60 ans le chômeur âgé ou en RCC a la possibilité de se contenter de remplir un formulaire (C99) pour déclarer des jours qui ne sont pas indemnisables (travail, maladie, jours couverts par un pécule de vacance, etc.). - Restent dispensés d’être en possession d’une carte de contrôle, les chômeurs en RCC avant le 1er janvier 2015.

> CHÔMEURS ÂGÉS

La «DISPO» pour les chômeurs âgés en ce compris les RCC, c’est-à-dire les prépensionnés, est une des mesures qui soulève le plus d’indignation et des tonnes de questions. Quel est le sens de remettre dans le circuit des travailleurs âgés que l’on a mis en prépension, soit par commodité pour l’employeur, soit pour cause de restructuration, soit parce qu’ils remplissaient les conditions légales - parmi lesquelles l’exercice d’un métier lourd revient souvent - et qui justifie le fait d’arrêter de travailler? Beaucoup – s’ils avaient su – seraient restés à leur poste au lieu de céder la place aux jeunes en renonçant à leur salaire pour une allocation avec un complément modestes l’une et l’autre.

«Aberrant, h

Dispo active – dispo passive On distingue deux types de disponibilité: La disponibilité active: • obligation d’être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de l’organisme régional de l’emploi (Forem, Actiris, VDAB, ADG); • obligation de chercher activement (conseil : conserver les preuves) ou d’accepter un emploi; • contrôles réguliers de la recherche d’emploi; • obligation de collaborer aux formations ou actions d’accompagnement et de réinsertion proposées par l’organisme régional de l’emploi (Forem, Actiris, VDAB, ADG). La disponibilité passive: • on reste inscrit comme demandeur d‘emploi; • obligation d’accepter – mais pas de chercher - un emploi ou une formation convenable; • obligation de répondre aux convocations de l’organisme régional de l’emploi pour le placement et la formation professionnelle; • obligation de collaborer à un plan d’accompagnement ou à un parcours d’insertion proposé par l’organisme régional de l’emploi.

Dispenses minimale et maximale et période transitoire

restés à leur travail. Ils se sont b honteux».

- Restent dispensés de cette obliga janvier 2015 en RCC et âgés de 60 a - ainsi que les chômeurs de 60 ans étaient en chômage en 2014.

• La disponibilité sur le marché de l’ activement un emploi (voir ci-desso

La disponibil et aggravée p gouvernemen

Gouvern Di R

L’ancienne législation prévoyait une dispense, soit minimale (uniquement la disponibilité passive) soit maximale (aucune disponibilité requise). Ces dispenses ne s’appliquent plus que: - aux prépensionnés qui étaient déjà en RCC en 2014 et qui ont eu 60 ans avant le 1er janvier 2015 - ainsi que pour les chômeurs âgés qui étaient en chômage et avaient 60 ans au moins avant le 1er janvier 2015. Attention: Les chômeurs âgés qui n’avaient pas demandé la dispense mais y avaient droit, peuvent en faire la demande. Le service chômage de la FGTB vous contactera personnellement et vous enverra un formulaire à remplir à cet effet.

ANCIEN

Dispon

En RCC

RCC entreprises en difficulté ou en restructuration

«C’est idiot!»

quoi je devais recevoir un préavis non presté pour être effectivement prépensionnée en octobre 2016. J’ai décidé de sauter le pas: ma carrière était derrière moi, j’avais assez travaillé et contribué. Je pouvais maintenant m’engager dans la vie associative et faire du bénévolat. La prépension me garantissait un revenu raisonnable jusqu’à la pension. Je n’avais donc pas de raison de m’inquiéter. M’inscrire dans une cellule d’emploi et rester disponible sur le marché de l’emploi ne semblaient n’être que des formalités». Maintenant Lut est inquiète: «je vais devoir rechercher activement un emploi, ne pas pouvoir prendre plus de 4 semaines de vacances à l’étranger. Et qui va engager une sexagénaire quand il y a tant de jeunes avec des diplômes qui ne trouvent pas de travail?. Tout ça est idiot mais ça risque de devenir réalité».

Concerné(e) ou pas? Pour s’y retrouver, il faut savoir dans quelle catégorie on se situe par rapport au 1er janvier 2015 et à l’âge de 60 ans. 1°) Vous aviez au moins 60 ans au 1er janvier 2015 et - vous étiez en déjà au chômage complet en 2014 ou - vous étiez chômeur en RCC en 2014. Dans ce cas vous bénéficiez de la

période transitoire : vous n’êtes pas soumis à l’obligation de disponibilité.

Mais des négociations sont en cours avec les employeurs pour essayer d’obtenir des exceptions.

2°) Vous partez en prépension (RCC) ou tombez en chômage APRES le 1.01.2015: dans ce cas, vous êtes soumis à l’obligation de disponibilité quel que soit votre âge. Vous devez être inscrit comme demandeur d’emploi.

3°) Vous étiez en chômage ou en prépension (RCC) et aviez moins de 60 ans AVANT le 1er janvier 2015. Attendez: le service chômage de la FGTB vous contactera personnellement si quelque chose change pour vous selon les résultats des négociations en cours.

Disponibil mais pas d DIS

NO Chômeurs âgés

Lut (61 ans) a commencé sa carrière en 1974. Elle a passé les 17 dernières années de sa carrière comme employée dans une entreprise du secteur chimique. En décembre 2013, son employeur lui fait une offre: «On va procéder à une réorganisation des services. Si tu veux, tu peux partir en prépension». J’avais 60 ans et je n’avais jamais arrêté de travailler. «Personne n’a fait pression sur moi. Rien ne m’obligeait à partir mais j’ai choisi de saisir l’opportunité et j’ai donc signé». «Mais il fallait que je reste encore toute l’année 2014 pour m’y préparer et pour organiser ma succession. Après

NO

à partir de en cas de maxi

RCC • Régime Général (60 et 62 ans) + 40/31ans de carrière en 2015 • Métiers lourds/ travail de nuit/ construction 58 ans + 33 ans de carrière • Métiers lourds 58 ans +35 ans de carrière • Carrières longues (40 ans) • Problèmes médicaux (58 ans et 35 ans de carrière)

RCC entreprises en difficulté ou en restructuration

Chômeurs âgés

NO

Disponibil mais pas d DIS Dispense ou 38 ans d

NON à pa ans ou de car


DOSSIER

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

9

ORD INTERPROFESSIONNEL

honteux moisson d’indignation de la part

Êsarroi, mon Êmoi, ma colère, mon nement actuel, tÊmoigne BernannÊ tout frais de Spa. Son Êpoux

chercher activement du travail et n.

gens avaient su cela, ils seraient bien fait AVOIR. C’est aberrant,

ation les chĂ´meurs qui ĂŠtaient au 1er ans et plus s et plus avant le 1er janvier 2015 qui

’emploi et l’obligation de rechercher ous) .

itĂŠ revue par le nt Michel

nement Rupo

Gouvernement Michel

NS CAS

nibilitĂŠ

ON

DisponibilitÊ DISPONIBILITE ACTIVE JUSQU’ A 65 ANS Dispense maximale si en RCC avant le 1.01.2015 ET 60 ans min. le 31.12.2014

litĂŠ passive de contrĂ´le SPO

DISPONIBILITE ACTIVE JUSQU’ A 65 ANS

ON

DISPONIBILITE ACTIVE JUSQU’ A 65 ANS

60 ans ou dispense imale

Dispense maximale si en chĂ´mage en 2014 ET 60 ans et plus le 31.12.2014 NOUVEAUX CAS (licenciĂŠ Ă partir du 01.01.2015)

litÊ passive de contrôle SPO e si 58 ans de carrière

artir de 60 u 38 ans rrière

Double peine pour les jeunes A lors que l’exclusion après 3 ans de chĂ´mage de milliers de jeunes du droit aux allocations d’insertion (allocations de chĂ´mage basĂŠes sur les ĂŠtudes) est devenue une pĂŠnible rĂŠalitĂŠ depuis le 1er janvier, le gouvernement fĂŠdĂŠral interdit l’accès Ă ces mĂŞmes allocations aux jeunes de moins de 21 ans qui n’ont pas de diplĂ´me et Ă tous les jeunes de plus de 25 ans.

Deux mesures qui limitent l’accès aux allocations d’insertion La première, d’application depuis le 1er janvier dernier, modiďŹ e une condition centrale dans l’ouverture du droit aux allocations d’insertion. Auparavant, les jeunes qui s’inscrivaient au bĂŠnĂŠďŹ ce des allocations d’insertion au terme de leur stage de 12 mois (l’ex-stage d’attente) devaient avoir achevĂŠ certaines ĂŠtudes pour ouvrir leur droit. Aujourd’hui, le gouvernement fĂŠdĂŠral impose la rĂŠussite de ces ĂŠtudes aux jeunes de moins de 21 ans. Pour rappel, le gouvernement prĂŠcĂŠdent avait dĂŠjĂ durci considĂŠrablement les possibilitĂŠs d’accès aux allocations d’insertion en instaurant toute une sĂŠrie de contrĂ´les prĂŠalables et en allongeant le stage qui est passĂŠ de 9 Ă 12 mois. Cela signiďŹ e quoi? Tout simplement qu’un jeune de moins de 21 ans qui quitte l’Êcole pour s’inscrire comme demandeur d’emploi, mais qui, pour diverses raisons (sociales, ĂŠconomiques, familiales), n’a pas obtenu le diplĂ´me nĂŠcessaire, ne pourra pas prĂŠtendre Ă des allocations avant 21 ans. S’il ne trouve pas d’emploi, n’a pas de soutien familial et n’entre pas dans les conditions pour bĂŠnĂŠďŹ cier d’une aide du CPAS (ce qui sera le cas de la majeure partie d’entre eux), il se retrouvera sans aucune ressource jusqu’à 21 ans, et ce, tout en subissant le contrĂ´le de la disponibilitĂŠ mis en place durant le stage d’insertion! La seconde mesure, qui devrait ĂŞtre d’application en septembre prochain, concerne l’abaissement de l’âge maximum pour introduire une demande d’allocations d’insertion, passant de 30 Ă 25 ans. Vu qu’il faut avoir accompli un stage d’insertion professionnelle d’un an (minimum) avant de pouvoir bĂŠnĂŠďŹ cier de ces allocations, cela signiďŹ e que l’inscription Ă ce stage est interdite aux jeunes de plus de 24 ans!

Des rÊpercussions sur le niveau d’enseignement

ON DISPONIBILITE ACTIVE JUSQU’ A 65 ANS

(QVHPEOH /XWWRQV SRXU OD VXSSUHVVLRQ GHV PHVXUHV

> CHÔMAGE ET PRECARISATION

Les jeunes n’ont plus droit à l’Êchec parce qu’ils sont dans l’obligation d’obtenir un diplôme pour ouvrir leur droit avant 21 ans. Est-ce que cela implique de fait que les conditions d’enseignement en seront amÊliorÊes? Pas sÝr. En effet, l’enseignement manque cruellement de moyens, or c’est principalement par un enseignement de qualitÊ que les jeunes les moins favorisÊs peuvent espÊrer dÊcrocher un diplôme qui leur permettra ensuite de trouver un emploi de qualitÊ. Aujourd’hui le constat est criant, le taux de redoublement en FÊdÊration Wallonie-Bruxelles est l’un des plus

ĂŠlevĂŠs d’Europe (plus d’un jeune sur deux Ă la ďŹ n du secondaire). Le redoublement, l’absentĂŠisme, la mauvaise orientation ou rĂŠorientation, la relĂŠgation,‌ donnent davantage lieu Ă l’abandon en cours d’annĂŠe et au fait que de nombreux jeunes quittent l’Êcole sans le diplĂ´me requis. De plus, les ĂŠcoles ne sont plus subsidiĂŠes pour les jeunes de plus de 18 ans, ce qui pousse certaines d’entre elles Ă rechigner Ă les rĂŠinscrire. Et que fait le gouvernement? Il fait porter toute la responsabilitĂŠ de l’Êchec sur les ĂŠpaules de l’Êlève qui, s’il ne rĂŠussit pas, se trouvera ensuite privĂŠ de toute ressource. Mais cela ne s’arrĂŞte pas lĂ , les enseignants aussi devront porter le lourd fardeau de l’Êchec du jeune sur les ĂŠpaules ! Un enseignant aura-t-il le courage de sanctionner un ĂŠlève qui n’aura pas atteint les compĂŠtences requises en sachant que cela aura des rĂŠpercussions ĂŠnormes sur son droit aux allocations d’insertion? Non seulement cette mesure risque de faire baisser le niveau gĂŠnĂŠral de l’enseignement mais en plus elle dĂŠcharge les pouvoirs publics d’investir dans ce secteur. En ce qui concerne la deuxième mesure, qui vise Ă empĂŞcher les jeunes de 25 ans et plus de bĂŠnĂŠďŹ cier des allocations d’insertion, les rĂŠpercussions sont ĂŠgalement ĂŠvidentes sur l’enseignement et la formation. Deux exemples pour illustrer cela: • Le jeune qui double une fois en secondaire, qui entreprend des ĂŠtudes supĂŠrieures de type court (3 ans) mais qui se trompe d’orientation et change au bout d’un an pour recommencer un autre type court, achèvera ses ĂŠtudes Ă 23 ans. Il ne pourra pas faire de spĂŠcialisation, ni se permettre de rater une annĂŠe dans le supĂŠrieur car au terme de son stage d’insertion de 12 mois, il aura plus de 25 ans et ne pourra pas bĂŠnĂŠďŹ cier d’allocations d’insertion. • De la mĂŞme manière, un jeune qui n’a pas doublĂŠ en secondaire mais qui entame des ĂŠtudes supĂŠrieures de type long (5 ans), ne pourra pas se permettre de perdre une annĂŠe ou de faire une spĂŠcialisation durant ses ĂŠtudes supĂŠrieures. En effet, s’il sort des ĂŠtudes au-delĂ de 24 ans, il ne pourra pas ouvrir son droit un an plus tard! Ces deux mesures cumulĂŠes ont pour effet de rĂŠserver Ă une ĂŠlite l’accès libre et total Ă un enseignement de qualitĂŠ. Seuls ceux qui auront les moyens ďŹ nanciers nĂŠcessaires pourront mener leurs ĂŠtudes sans contraintes et accĂŠderont alors aux plus hauts diplĂ´mes. Et pour les autres? Ils seront obligĂŠs de renoncer Ă des ĂŠtudes supĂŠrieures ou seront contraints d’accepter n’importe quel boulot pour les ďŹ nancer ou pour survivre!

Des rĂŠpercussions sur l’emploi Sans aucune ressource, le seul moyen de bĂŠnĂŠďŹ cier d’allocations de chĂ´mage est de travailler au moins 312 jours (un an) sur les 21 derniers

DQWL MHXQHV La limitation dans le temps des allocations d’insertion

x x

L’obligation pour les 21 ans d’avoir un diplôme pour ouvrir le droit aux allocations d’insertion

x

La limite d’accès Ă 25 ans pour le droit aux allocations d’insertion

x

/HV FRQWU{OHV UHQIRUFpV

&H VRQW GHV PHVXUHV LQMXVWHV HW LQXWLOHV TXL SORQJHURQW GHV GL]DLQHV GH PLOOLHUV GH MHXQHV GDQV OD SDXYUHWp OD SOXV SURIRQGH (OOHV DXURQW pJDOHPHQW SRXU HIIHW GH SUpFDULVHU GDYDQ tage l’emploi en augmentant la pression sur les travailleurs. /HV -HXQHV UHMRLQWV SDU OHV 7UDYDLOOHXUV VDQV HPSORL HW OHV )HPPHV GH OD )*7% :DOORQQH DSSHOOHQW j XQH PRELOLVDWLRQ &H PDUV j 1DPXU HW %UX[HOOHV

K UHQGH] vous à la FGTB Namur, rue Dewez PDUFKH GH VHQVLELOL VDWLRQ DYHF GLVWULEXWLRQ GH WUDFWV DX[ FLWR\HQV QDPXURLV K 3DUOHPHQW :DOORQ : Action d’interpellation des parlementaires. Nous leur demanderons officiellement de s’engager à nous soutenir dans la lutte pour OD VXSSUHVVLRQ GHV PHVXUHV DQWL MHXQHV GX JRXYHUQHPHQW IpGpUDO (Q HIIHW OD :DOORQLH HVW OD UpJLRQ OD SOXV WRXFKpH SDU FHV PHVXUHV DYHF OHV UpSHUFXV sions que l’on connait sur l’emploi et sur les CPAS.

K : dĂŠpart pour Bruxelles

K K UDVVHPEOHPHQW SODFH 6XUOHW GH &KRNLHU j %UX[HOOHV et rencontre au cabinet de Kris Peeters, Ministre de l’emploi

L’exclusion n’a jamais ĂŠtĂŠ une solution, 7UDYDLOORQV PRLQV SRXU WUDYDLOOHU WRXV mois prĂŠcĂŠdant la demande (pour les moins de 36 ans). De nombreux jeunes demandeurs d’emploi n’atteignent pas le nombre de jours nĂŠcessaires pour bĂŠnĂŠďŹ cier d’allocations de chĂ´mage car leurs petits contrats prĂŠcaires d’un mois, une semaine, voire quelques jours de temps en temps les en empĂŞche. De plus, le très faible taux de crĂŠation d’emplois rĂŠels, le durcissement des conditions d’accès Ă la prĂŠpension et l’allongement des carrières rĂŠduiront de manière ĂŠvidente le nombre d’emplois disponibles pour les (jeunes) demandeurs d’emploi. Les jeunes, privĂŠs d’allocations d’insertion, devront se contenter des miettes, c’est-Ă -dire de n’importe quel petit boulot pour s’en sortir. Entre ĂŞtre jetĂŠs Ă la rue ou subir exibilitĂŠÂť et/ou ÂŤmodĂŠration salarialeÂť, le choix sera vite fait‌ Et ce sont les conditions de travail de tout le monde qui seront encore tirĂŠes vers le bas.

Horizon bouchĂŠ Ces deux mesures aggraveront encore la double pĂŠnalisation qui touche les jeunes dĂŠfavorisĂŠs. Ainsi, Ă l’impact nĂŠgatif de conditions socioĂŠconomiques prĂŠcaires sur la durĂŠe et la qualitĂŠ des ĂŠtudes - qui aboutissent gĂŠnĂŠralement Ă des dĂŠlais plus longs pour trouver un emploi - s’ajouteront des difďŹ cultĂŠs supplĂŠmentaires. Au-delĂ de leur pertinence très limitĂŠe en termes budgĂŠtaires, les deux mesures dĂŠcrites ci-dessus seront donc aussi - et surtout - une machine Ă exclure et Ă enfoncer dans l’exclusion. Aux belles dĂŠclarations et vĹ“ux pieux du gouvernement fĂŠdĂŠral sur l’effet ÂŤpositifÂť que ces mesures auront sur la possibilitĂŠ de trouver un emploi, rĂŠpondons par des chiffres bruts et froids. Selon les dernières projections effectuĂŠes par la FGTB, ce sont 10 000 Ă 12 000 jeunes par an qui se verront ainsi refuser l’accès

Ă un pan de la SĂŠcuritĂŠ sociale. Soit encore plus que les jeunes qui seront exclus annuellement des allocations d’insertion (après le dĂŠlai de 3 ans), Ă partir de 2016. Ces contre-rĂŠformes touchent les jeunes en particulier. Mais la programmation de la rĂŠgression et de la destruction des droits acquis est une lame de fond qui n’Êpargnera personne. C’est pourquoi, le 11 mars, nous irons nous adresser directement aux Parlementaires wallons et au Ministre de l’Emploi et du Travail. Nous demanderons en particulier Ă ce dernier de nous exposer les perspectives qu’il compte offrir aux jeunes, aux demandeurs d’emploi et aux travailleurs en gĂŠnĂŠral avec de tels projets. Si ces mesures (comme tant d’autres) vous rĂŠvoltent ĂŠgalement, rejoigneznous le 11 mars pour une journĂŠe d’action contre la destruction de nos droits: 10h30 - Rendez-vous Ă la FGTB de Namur (rue Dewez, 40): marche de sensibilisation avec distribution de tracts aux citoyens namurois 12h – Parlement wallon: action d’interpellation des parlementaires 13h30 – dĂŠpart pour Bruxelles 14h30-15h45 - rassemblement place Surlet de Chokier et rencontre au cabinet du ministre fĂŠdĂŠral de l’Emploi et du Travail. Venez nombreu-x-ses! Et restez connectĂŠs sur jeunes-fgtb. be, sur la page FB ÂŤJeunes FGTBÂť et/ou sur twitter (@JeunesFGTB). Contact: Sciacchitano Angela – Coordinatrice Jeunes FGTB – jeunes@ jeunes-fgtb.be - 0474/45.82.56


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SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

> MOBILISATION À BRUXELLES LE 11 MARS PROCHAIN

> POINT DE VUE

Pourquoi des actions sont-elles Oui, nous pouvons! encore indispensables?

n changement est possible. Et oui, nous avons la capacité de le faire. Les Espagnols disent «Podemos», nous pouvons. C’est d’ailleurs le nom d’un vaste mouvement politique de gauche qui obtient de beaux résultats aux élections. A travers l’Europe, la gauche gagne du terrain. Et en Grèce, le parti de gauche Syriza accède carrément au pouvoir avec Alexis Tsipras comme chef du gouvernement.

U

Ce gouvernement fait les mêmes choix que ceux pour lesquels nous nous battons depuis longtemps. Il opte résolument pour une reprise sociale et économique, il rejette les économies aveugles imposées par les institutions européennes. Nous sommes déjà descendus tellement souvent dans les rues pour réclamer une Europe sociale que nous ne pouvons que nous ranger aux côtés de cette majorité grecque de gauche. La Grèce traverse une crise particulièrement grave. Déjà en 2002, lorsque le pays est entré dans la zone euro, la question de savoir s’il était suffisamment fort pour cela se posait déjà. Et lorsqu’en 2008 le secteur bancaire s’est effondré, l’économie grecque s’est écroulée. Les pays forts de l’union monétaire européenne ont déjà eu beaucoup de mal à résister, le naufrage de la Grèce n’a donc rien d’étonnant. D’autant plus que la gestion financière du pays était en dérive. La porte était grande ouverte pour les fraudes. A ce propos, de nombreuses affabulations ont circulé sur ces fraudes. Mais soyons clairs: que ce soit chez nous ou en Grèce, l’évasion fiscale qui nuit réellement, c’est celle qui est faite par les grosses fortunes, pas celle des petits revenus. Ceux qui décrivent les Grecs comme des profiteurs paresseux qui sont eux-mêmes à l’origine de leur misère, ne font que colporter des ragots. Un programme d’aide a été imposé à la Grèce pour la sortir de sa situation financière. Programme élaboré par la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International. Sauf qu’il ne s’agissait pas d’un plan d’aide mais bien d’un plan d’asphyxie. L’argent qui est mis à disposition sert à mettre les banques à l’abris. Quant aux Grecs, ils doivent au contraire suivre un plan qui les étouffe. L’économie est à présent totalement ruinée, la protection sociale est réduite à une aumône. Alexis Tsipras et son gouvernement de gauche refusent de subir ce plan démoniaque de dégradation plus longtemps. Plus le pays touchera le fond, plus il lui sera difficile de rembourser ses dettes. Qui y gagne? Pas les Grecs et pas les Européens. Peut-être les banques qui engrangent des intérêts considérables? Les Grecs veulent reprendre leur souffle. Des conditions plus souples, échelonnées dans le temps, afin que l’activité économique puisse reprendre. Et aussi pour permettre un fonctionnement correct de la protection sociale, des soins de santé et de l’enseignement pour ne citer que quelques exemples. Qui pourrait avoir des objections? Les dirigeants européens ont à présent entrouvert la porte. L’actuel programme d’aide est prolongé pour quatre mois. Le gouvernement grec peut plancher sur une nouvelle politique, sociale. Bien qu’il n’y ait au moment où nous rédigeons ces lignes aucune certitude, la porte pouvant toujours être refermée. La route est encore longue et difficile. Mais les Grecs nous montrent que c’est possible. Comme le disent les Espagnols, «podemos». Tout comme eux, nous aussi nous sommes en mesure de résister. C’est pour cette raison que l’action du 11 mars est tellement importante. C’est aussi pour cela que votre soutien à l’initiative citoyenne Tout Autre Chose est tellement importante. A ce propos, Tout Autre Chose organise une grande parade de protestation à Bruxelles le 29 mars prochain.

(24 février 2015)

Le 11 mars prochain, le front commun syndical organise un grand rassemblement de militants à Bruxelles. L’objectif de cette action est clairement de montrer au gouvernement Michel que ses mesures, aussi injustes qu’inéquitables, nous n’en voulons toujours pas. Ce gouvernement, à la solde des patrons, fait preuve d’un mépris total envers les travailleurs et les allocataires sociaux. Nous n’avons pas l’intention de le laisser faire sans broncher. Les mesures à revoir sont nombreuses, mais attardons-nous instant sur trois aspects particulièrement inacceptables pour la Centrale Générale-FGTB. l’automne, nous nous sommes battus, nous avons crié notre refus de voir l’effort peser quasi exclusivement sur les seules épaules des plus faibles. Ensuite, nous avons laissé une chance à la concertation sociale, mais sans résultat probant. Nous reprenons donc notre lutte afin que le gouvernement accepte enfin de revoir sa copie.

A

Un saut d’index : un vol reste un vol Le gouvernement peut essayer d’enjoliver les choses, de nous

Disponibilité des travailleurs en RCC (prépension) Est-il acceptable qu’un travailleur qui a trimé toute sa vie et qui a accepté de partir en régime chômage avec complément d’entre-

Liberté de négocier avec un gel des salaires en 2015… cherchez l’erreur! En principe, les négociations dans les secteurs devraient bientôt commencer. Mais avec un gel des salaires en 2015 et une marge de 0,5, voire 0,8% en 2016, comment peut-on parler de liberté de négocier? Pour nous, c’est clairement impossible. Pour toutes ces raisons, mais aussi pour bien d’autres, nous nous mobiliserons le 11 mars à Bruxelles. Il va de soi que nous n’entendons pas laisser carte blanche au gouvernement Michel. Nous n’allons pas le laisser fragiliser les plus faibles et épargner une fois de plus les fortunés.

> SECTEUR DE LA COLLECTE DES DÉCHETS

SITA donne un CDI à ses intérimaires Il y a peu, nous dénoncions dans ces pages la dégradation des conditions de travail dans l’entreprise SITA, spécialisée dans la collecte de déchets. Le recours abusif à l’intérim figurait parmi les principales plaintes. Suite notamment à un conseil syndical extraordinaire organisé par la Centrale Générale-FGTB et le syndicat du transport, l’UBT, l’entreprise a réagi positivement en offrant des contrats à durée indéterminée à plusieurs intérimaires. Une avancée qui mérite d’être soulignée, même s’il reste encore des points à améliorer au sein de cette entreprise. our rappel, les travailleurs de la société SITA sont représentés par la Centrale GénéraleFGTB et par le syndicat du transport, l’UBT. Une force dans le cas présent puisque c’est en unissant nos forces et en activant le syndicalisme de réseaux que nous avons pu obtenir des résultats positifs.

P

Plus de sécurité pour de nombreux travailleurs Pour Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur, c’est une victoire syndicale importante: «C’est en dénonçant le recours

Paul Lootens Président

faire croire que le saut d’index sera compensé par d’autres mesures comme par exemple l’augmentation de la déductibilité des frais professionnels, mais il ne nous bernera pas. Un saut d’index, est et restera un vol, à tout jamais. Qu’il ait lieu aujourd’hui ou plus tard.

prise (prépension) soit quelques mois plus tard sanctionné de cette décision? C’est pourtant ce que vivent en ce moment de nombreux travailleurs comme par exemple Vincenzo qui a choisi de laisser sa place à un jeune et est parti en RCC. Aujourd’hui, il en paie le prix fort. A 57 ans, il doit à nouveau être disponible activement sur le marché du travail et tout recommencer de zéro.

abusif à l’intérim que nous avons obtenu ces engagements. Cette victoire nous permet d’éviter une régression pour ces travailleurs. En effet, le travail intérimaire plonge des familles entières dans la précarité et l’incertitude. L’impossibilité de se construire un avenir ou même d’élaborer des projets. Pour ces travailleurs qui ont obtenu un CDI, c’est un peu de sérénité et de

confiance en l’avenir.»

Un secteur en mutation A côté du cas particulier de SITA, d’autres craintes subsistent pour l’ensemble du secteur. Il y a tout d’abord l’introduction des containers à puces qui modifient profondément les tournées. Alors que le métier de ‘tapeur’, c’est-à-dire celui qui jette le sac dans la benne, a tendance à disparaitre, le métier est source d’une nouvelle pénibilité, surtout dans les zones urbaines où les travailleurs doivent slalomer entre les voitures avec les containeurs. D’ailleurs, les anciennes tournées qui se faisaient auparavant en 8 heures demandent désormais plus de temps. Ensuite, il y a aussi les intercommunales qui ont tendance à adjuger leurs marchés à l’entreprise la moins chère, sans tenir compte des conditions de travail. A ce propos, un groupe de travail se

penche depuis plusieurs mois sur l’évolution du secteur. Les conclusions de ce groupe seront présentées lors d’une formation destinée aux délégués le 19 mai prochain.

Et demain? De manière plus générale, les mesures du gouvernement Michel ont également de quoi nous inquiéter. On pense notamment à l’âge de la pension. Comment peut-on imaginer ces travailleurs qui parcourent de 30 à 40 kilomètres par jour, derrière un camion, être actifs jusqu’à 62 ans, voire plus? Tôt ou tard, il faudra une réflexion dans ce secteur qui passe soit par la reconnaissance du métier comme métier lourd, soit les employeurs trouvent des solutions pour alléger les fins de carrière de ces gens.

Pour Eric Neuprez, responsable du secteur de la collecte des déchets, il faudra tôt ou tard se pencher sur les condition de travail dans la collecte des déchets. «C’est un métier qui a beaucoup évolué, là où une tournée pouvait se faire en 8 heures, il en faut beaucoup plus aujourd’hui à cause notamment des containeurs à puce.»


SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

> FACEBOOK ATTENTION DANGER

Tourner sept fois ses mains autour du clavier avant de publier Facebook, Twitter, c’est bien pratique pour discuter, pour diffuser des événements, des photos,…. C’est aussi un bon défouloir pour manifester ses humeurs. Mais dire ce qu’on veut sur son entreprise ou son employeur n’est pas sans danger. La liberté d’expression a ses limites. Récemment, un quotidien révélait qu’un licenciement sur 20 serait dû à des critiques de travailleurs envers leur employeur ou leur entreprise sur Facebook ou Twitter. Le service juridique de la Centrale Générale FGTB tire la sonnette d’alarme et conseille de faire preuve de prudence sur les réseaux sociaux.

Mon employeur peut-il me licencier si je le critique sur internet? Des sanctions sont toujours possibles. Cela peut aller du simple avertissement au licenciement pour motif grave. Dans ce dernier cas, ce sera évidemment le juge qui tranchera. Pour le moment la jurisprudence penche plutôt en faveur des employeurs. De plus, depuis avril 2014, les employeurs peuvent être obligés de motiver un licenciement si le travailleur concerné en fait la demande (CCT 109). Les employeurs sont dès lors à la recherche du moindre motif pour justifier ce licenciement.

Ma page Facebook n’est-elle pas privée? Et la liberté d’expression dans tout ça? Le peu de législations existantes ont été élaborées avant l’émergence des réseaux sociaux, elles ne sont donc pas adaptées à ces situations. Ce sont donc les Tribunaux qui décident au cas par cas. Même si tout est une question de «proportionnalité», la jurisprudence considère souvent que même si le travailleur dispose d’une liberté d’expression et d’un droit de critique, cela ne l’autorise pas à porter «atteinte à l’honneur et à la dignité de son employeur».

écrit sur internet n’est pas privé. Les juges estiment que le travailleur ne peut pas se retrancher derrière le principe de l’atteinte à la vie privée dès lors que tout le monde peut prendre connaissance des propos reprochés. Mon employeur peut-il m’interdire d’aller sur Facebook pendant mes heures de travail? Oui. Mais cela doit se retrouver dans le règlement de travail. Evidemment, il ne peut pas interdire d’y aller en dehors des heures de travail… mais on retrouve de plus en plus de règlements ou de contrats de travail stipulant que le travailleur doit s’abstenir en tout temps de tout commentaire sur son employeur ou sa société.

Au final, que puis-je dire sur les réseaux sociaux sans risquer de sanctions? On ne peut pas critiquer l’employeur ou l’entreprise. Mais on ne pourrait pas être licencié si on écrit «mon boulot m’ennuie» ou mon «boulot m’agace»…mais la limite est parfois ténue. Ainsi, une travailleuse enceinte à qui l’employeur ne remettait pas les attestations nécessaires pour sa mutualité a été licenciée car elle avait écrit sur Twitter «je déteste mon entreprise». Le Tribunal a statué en faveur de l’employeur.

Ai-je tout de même le droit de publier des informations, des avis à caractère syndical sur ma page?

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> SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Cancer du sein et lieu de travail Certains cancers du sein pourraient-ils être liés à l’activité professionnelle ? Voilà une question qui mérite certainement d’être posée et approfondie. Pourtant, selon l’American Public Health Association (APHA), on accorde très peu d’attention aux résultats inquiétants d’études récentes établissant un lien entre une exposition aux produits chimiques sur le lieu de travail et l’augmentation des taux de cancer du sein. our l’APHA, il est grand temps de réorienter la recherche sur le cancer du sein vers les facteurs de risques environnementaux, notamment le lieu de travail, car plus de la moitié des cas de cancer du sein ne peuvent être expliqués par les causes ou facteurs de risques traditionnels tels que le surpoids, l’alimentation, l’alcool ou encore la génétique.

P

Un manque de chance? Selon l’organisation, la présence sur les lieux de travail d’agents toxiques ayant des effets sur le système hormonal pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé des travailleuses. On pense par exemple au bisphénol A et aux phtalates, même en quantité faible. Un appel qui vient à point nommé quand on sait qu’une étude publiée début janvier dans la prestigieuse revue américaine Science a eu un retentissement important, bien au-delà des cercles scientifiques. En effet,

de nombreux journaux y ont fait écho, en résumant l’article scientifique par le message suivant: deux tiers des cancers sont dus à «un manque de chance». Pour Laurent Vogel, chercheur à l’unité Conditions de travail, Santé et sécurité de l’ETUI, la manière dont les auteurs interprètent les résultats pose question: «(…)

L’étude passe à côté d’un élément essentiel qui ne peut certainement pas être attribué à la chance individuelle: on peut tracer une cartographie sociale de chaque cancer et démontrer les liens importants entre les conditions de travail et les différentes localisations de cancer.» Il va de soi que pour la Centrale GénéraleFGTB, la recherche sur les causes professionnelles et environnementales du cancer du sein doit devenir une priorité.

Là par contre, cela relève de la liberté d’expression. Mais ne soyez pas insultant et ne révélez jamais le nom de votre entreprise. Retrouvez la suite de cette interview sur www.accg.be

Ces Tribunaux considèrent que ce qu’on

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MÉTAL

SYNDICATS • N°04 • 27 FÉVRIER 2015

> POINT DE VUE

Le complot des «alchimistes» Les discours des dominants nous racontent des histoires effrayantes pour bien nous endormir. Les «chiens de garde» nous bercent d’illusions sur un monde sauvage qui serait le nôtre; celui où des «profiteurs» saigneraient des méritants, celui de la guerre de chacun contre tous, celui des pauvres en compétition les uns contre les autres. Actifs contre inactifs. «Nés-natifs» contre étrangers. Croyants contre «infidèles». En la matière, l’imagination est vraiment au pouvoir. e temps en temps, une bulle ramène à la surface des choses un pan de réel qui donne de la vraie vie les allures d’un incroyable complot. La Commission européenne vient, par exemple, de publier les chiffres officiels de l’intervention des puissances publiques dans le sauvetage des banques privées. Ils donnent le vertige. Depuis 2007, les Etats de l’Union sont intervenus en capital et sous forme de prêts aux banques privées à hauteur de… 671 milliards. Et c’est sans compter 1.288 milliards de garanties!

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Voilà qui ramène la question de la dette grecque à des proportions qui ouvrent une autre perspective sur la volonté de mettre à genoux un peuple tout entier. L’incurie des banques européennes n’a justifié, pour sa part, aucune condamna-

tion sérieuse, aucune imposition nouvelle et pratiquement aucune contrainte supplémentaire permettant d’éviter le remake d’une catastrophe façon «2007-2008». Faut-il encore le rappeler? Un Etat tout entier peut être maltraité mais pas une banque privée! La mécanique infernale qui relie l’un à l’autre est bien connue. La «Grande œuvre» des banquiers a consisté à transformer en or (en dette publique, en fait) le plomb de leurs dettes privées au nom de l’impossibilité de laisser sombrer des institutions dites «systémiques». «Too big to fail» (trop grande pour faire faillite!), a-t-on répété. On connaît ce blabla… Après quoi, les Etats se tournant

vers les marchés financiers (dont les banques sont à la fois les tenanciers et les souteneurs) pour se refinancer se sont vu imposer des taux usuraires. «C’est que la

confiance a disparu, mon bon monsieur… Avec de nouvelles conditions d’assainissement, peut-être, pourra-t-on réexaminer votre dossier». Les fables ont fleuri pour expliquer l’injustifiable: les populations qui ont vécu au dessus de leurs moyens, l’incurie fiscale, l’argent des églises… Tout a fait farine aux bons moulins pour pousser à presser le citron jusqu’au dernier zeste. Dans le cadre de la zone euro, l’accès pour les acteurs publics aux instruments financiers collectifs (la Banque centrale européenne notamment) a été compliqué de manière à produire un même effet: contraindre les Etats dans le besoin à serrer la ceinture de sa population jusqu’au dernier cran avant l’asphyxie. Tant et si bien qu’au final, il n’y aurait plus d’alternatives, pour l’ «élite», que le sang, le labeur, la sueur et les larmes… des autres! Fin des protections sociales, privatisation des secteurs publics, dumping social interne: voilà le programme universel du club des «austéritaires».

Des pratiques de truands… Et puis, au détour d’enquêtes en marge du long fleuve tranquille

du quotidien médiatique, on découvre que ces «honorables institutions bancaires» sauvées des eaux et de la banqueroute voici quelques années à peine, organisent, depuis certains paradis fiscaux, l’évasion et la fraude fiscale de leurs meilleurs épargnants. Ce fut le «Lux-leaks», puis le «Swiss-leaks», la valse des milliards… En organisant ainsi la soustraction de la contribution de leurs riches clients aux financements des besoins publics, elles crachent au visage des Etats qui leur ont sorti la tête du torrent dont leur incurie était pourtant la source! Fais du bien à un malin… On connaît la suite. Il paraît par ailleurs, que les autres consommateurs, vous et moi, profiterions à vil prix de leurs services. Il faudrait augmenter leurs tarifs. C’est la BNB qui l’affirme, c’est dire! Dans la même veine, on note encore la sortie du film «L’enquête». Cette fiction a été construite au départ du travail du journaliste français Denis Robert sur «Clearstream». Il a montré comment cette chambre de compensation luxembourgeoise a dissimulé et effacé les traces de transactions sensibles (argent du crime, du blanchiment …). Comment elle organise une comptabilité multiple en quelque sorte… L’enquê-

teur a gagné tous ses procès (jusqu’en Cassation!) Ainsi, est-il aujourd’hui judiciairement établi que certains acteurs du système financier ont des comportements de truands. En costume trois pièces, bien sûr. Autant le savoir alors que le système banquier et financier fait ouvertement de la politique en pesant de sa toute puissance sur toute l’organisation de la société, en poussant aux restrictions de dépenses dans tous les secteurs: de la sécurité sociale à la Justice en passant par les infrastructures… La résistance des camarades des services publics nous concerne directement non seulement parce qu’elle touche à un patrimoine collectif mais aussi parce qu’elle porte en creux le combat pour une démocratie économique et financière. Au bout de l’alchimie, Lambda aura-t-il oublié que ce sont bien les banques qui nous ont mis dans la m…?

Nico Cué Secrétaire général

Les indispensables bons choix! Chez Marichal Ketin, n’ayons pas peur des mots: on est les plus forts en production de cylindres pour laminoirs liés principalement au marché de l’automobile. Et on gère tout de A à Z. On fond matières premières et mitrailles via des fours de fusion à induction, on coule les cylindres en fonderie par centrifugation, on procède à des contrôles ultra-sons, on trempe via traitement thermique, on usine via des tours à commandes numériques et on recontrôle avant d’emballer, de mettre sous caisse et de livrer ces mêmes rouleaux à très haute valeur ajoutée (pesant entre 6 et 35 tonnes); que ce soit par route, mer ou air dans les 4 coins du monde : Europe, Etats-Unis, Asie ou Afrique. On livre partout et voilà plus de cent ans que cela dure ! Le succès de Marichal Ketin n’est pas qu’une affaire de niche. Il est aussi et surtout dû à la compétence et au savoir-faire de ses travailleurs qui adaptent, innovent et solutionnent à tout bout de champs… Voilà pour le décor …Parce qu’en coulisses, l’heure est plutôt au joyeux bordel ! De mauvais choix en « non-décisions », Marichal Ketin se trouve aujourd’hui à un tournant de son histoire que la délégation MWBFGTB de Liège-Luxembourg appelle

à négocier au plus vite en s’aidant du road book qu’elle a constitué sur base de la seule expérience qui compte: celle du terrain! L’équation n’est pas bien compliquée à comprendre et nous ne pouvons imaginer que la direction de Marichal Ketin s’obstine à l’ignorer plus longtemps.

Investissements

pour lesquels des solutions sont à portée de main

+ Valorisation des limailles et déchets + Entretien du matériel ------------------------------= Minimum 10 années de vaches grasses. Parlons investissements: Il suffit de se balader dans les ateliers de production pour constater très rapidement qu’il y a deux activités phares dans l’entreprise : la fonderie et l’usinage. Très rapidement aussi, on remarque que cela tourne mais que le parc machines n’est plus de première fraicheur … Certains postes d’usinage datent en effet des années 50 ! Bien sûr

qu’il s’agit de bonnes mécaniques, réputées increvables mais la dureté des alliages d’il y a 60 ans n’a plus rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Bien sûr qu’elles abattent encore un boulot considérable mais il ne suffit plus à absorber les rendements exigés régulièrement par les carnets de commandes. Premier nœud du problème : les non-investissements pendant les années de gloires. Ils auraient dû, ils ne l’ont pas fait, il n’est jamais trop tard!

Parlons entretien du matériel: En cours de balade, on ne peut manquer un monstre sur le flanc. Une gigantesque dégrossisseuse pour l’heure à l’arrêt. Des machines comme celles-là, il en existe deux en Europe! Elles abattent un boulot phénoménal et indispensable de décroûtage des cylindres avant envoi à l’usinage. Blessée et en attente de soins que l’on évalue à 4 mois pour un montant de 650.000 euros, on se débrouille sans la nôtre … on saute des étapes dans le dégrossissage, on force avec des machines plus petites, on tombe en panne plus loin et on répare comme on peut… mais jusqu’à quand?

Parlons gestion de la limaille

et des déchets: Bien sûr, nous fabriquons des rouleaux de laminoirs. Mais ce que nous façonnons, c’est d’abord et avant tout des minerais à toute haute valeur ajoutée. Il suffit d’évoquer une composante : celle du nickel pour comprendre qu’on joue ici avec « de l’or en barre ». Nous nous réjouissons qu’on ait enfin compris après 20 ans… qu’à côté de nos produits finis, ce qui tombait au sol après façonnage méritait plus qu’un « coup de balai ». Ce sont des centaines de milliers d’euros que l’on va ainsi annuellement sortir de nos poubelles, soit plus de 10% de nos achats en matières premières. Aujourd’hui tous les feux sont au vert! • Le marché automobile se porte mieux. • L’opération de vidage des stocks de cylindres dans les grands groupes sidérurgiques a atteint sa limite et appelle de nouveaux approvisionnements. • Le carnet de commandes connaît un coup d’accélérateur inespéré. Nous venons d’engranger en quelques semaines des promesses de boulots nous annonçant une fin d’exercice 2014-2015 très positive! • Nous restons plus chers que nos

concurrents mais inégalés en terme de qualité de produits finis. • Nos poubelles peuvent à elles seules considérablement beurrer nos épinards. • Un plan d’investissement piloté par la Région Wallonne est en cours de ficelage et pour lequel un juteux return n’est plus à démontrer. Prenez les décisions qui s’imposent, Messieurs les patrons! Marichal Ketin est un des plus précieux fleurons de notre secteur. Nous vous avons maintes fois démontré que nous étions capables de le faire tourner même blessé, même devenu obsolète ou en période de crise mais aujourd’hui ça urge ! Nous exigeons un minimum d’invest. Faites en sorte que nous l’ayons et on s’occupe du reste!

Pour la délégation MWB-FGTB Liège-Luxembourg Marichal Ketin Vincent Esposito


ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

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Solidarité sans frontière: FGTB HORVAL manifeste en Turquie Francisco BARRERA (Secrétaire de Verviers) et Jean-Marc CNOCKAART (délégué de l’entreprise Delacre de Lambermont) s’est rendue en Turquie, à Istanbul. Le programme initialement prévu de rencontre entre les représentants des travailleurs de l’Europe entière et de la direction du groupe s’est vite transformé en manifestation de revendications syndicales et politiques.

ans une précédente édition de Syndicats, nous évoquions le rachat de la biscuiterie Delacre par la société turque Yildiz. Yildiz, propriété des frères Ulker, est le numéro un turc de l’agro-alimentaire. Ce holding emploie 40.000 personnes et possède 60 usines dont 11 à l’étranger. En achetant United Biscuits en

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Grande Bretagne, Yildiz est devenu le troisième producteur mondial de biscuits.

La Fédération Internationale de l’Industrie Alimentaire (UITA) a souhaité que les représentants syndicaux des différentes entreprises tombées sous le giron de

Yildiz se rencontrent et s’organisent afin de créer une solidarité internationale au sein de ce groupe qui devient incontournable dans le domaine de l’alimentation. C’est pour cette raison que la semaine dernière une délégation de la FGTB HORVAL composée de

Tant que les entreprises continuent de se comporter comme des banques, rien ne changera grana, leader mondial autrichien, a répété plusieurs fois que nous ne devions pas nous faire du souci pour le siège de Dirafrost à Herckla-Ville. Lors du conseil d’entreprise extraordinaire du 5 février 2015, ils n’ont pas tenu cette promesse. Les départements de la production et de la logistique ont été fermés. Seul le département de la vente continuera à exister. De ce fait, 39 emplois (29 ouvriers et 10 employés) sur 70 se perdront. La fermeture effective aura lieu en décembre 2015. La production sera transférée au Maroc, en Pologne et en Serbie. On produira au niveau local où la récolte des fruits est moins chère. La direction se plaint des pertes continues dans le siège

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à Herck-la-Ville. Ils ont tout de même oublié de dire que ces pertes n’auraient jamais existé si les quotes-parts annuelles dues à la société mère multinationale Agrana avaient été moins élevées. La société mère a affaibli le siège au niveau financier. Le management n’a toujours pas annoncé qu’il consentira également des efforts de sa part. Cela pèse lourd sur les ouvriers. Des excuses comme le coût salarial des travailleurs ordinaires sont à nouveau utilisées pour dissimuler la cause réelle. Dans les prochaines semaines, la FGTB contestera la déclaration d’intention avant de prendre en considération les possibilités d’un plan social. S’il s’avère qu’on ne peut pas contester l’arrêt de la production, nous

En effet, précédemment 14 travailleurs de la principale entreprise des frères Ulker en Turquie venaient d’être licenciés. Cette société emploie près de 4.500 travailleurs (2.000 en CDI et 2.500 intérimaires). Ces travailleurs s’étaient opposés très légitimement aux agissements du syndicat «maison» présent au sein de l’entreprise.. Ce syndicat extrêmement proche de la direction venait de signer une convention qui allait détricoter tous les acquis sociaux des travailleurs. Ces 14 courageux qui ont pris la tête de la contestation en rejoignant les rangs de DISK (un syndicat indépendant de gauche) ont été purement et simplement licenciés sous le prétexte fallacieux de vols. Ils ont également été accusés d’être peu productifs. A noter que 4 d’entre eux ont été punis pour vols alors que le jour présumé du délit ils étaient en congé … Il est évident que nous sommes clairement face à un licenciement abusif de nature politique. DISK représente ce que détestent le plus les frères Ulker : la contestation. D’ailleurs, l’arbre généalogique de la famille Ulker présente des liens étroits avec le Président turc, Recep ERDOGAN. En Turquie, il est courant de voir se développer des syndicats «maisons» 100% à la botte des directions d’entreprises. Même si on remarque une augmentation des affiliations auprès de DISK, force est de constater que celle-ci est encore très faible. Les travailleurs ont encore peur d’exprimer ouvertement leur point de vue.

Témoins privilégiés la semaine dernière des injustices sociales en Turquie, FGTB HORVAL ainsi que les organisations syndicales anglaises présentes au sein de groupe United Biscuits souhaitent qu’un représentant de DISK puisse assister comme invité aux prochaines réunions du Conseil d’Entreprise Européen. Une salve de mails de protestations sera prochainement envoyée aux dirigeants de Yildiz. Il est nécessaire que la liberté de syndicalisation devienne une réalité en Turquie. Bien entendu, nous ne sommes pas béatement optimistes. Nous savons que la réalité sociopolitique turque est très compliquée. On le voit constamment en lisant les journaux ou au travers des reportages télévisés. Cependant, les choses évoluent dans le bon sens. Un journal de gauche exclusivement financé par des travailleurs permet aux opprimés de faire entendre leur voix. Au-delà de cet exemple turc, il est facile de se rendre compte que le capitalisme n’a pas de frontière. Quelle que soit sa nationalité, les patrons cherchent toujours à baisser les coûts même dans un pays comme la Turquie où le salaire moyen est de 350e par mois. La solidarité internationale n’est pas seulement qu’un beau slogan qu’on appose sur un autocollant, c’est une nécessité. Plus que jamais, nous devons tendre la main aux travailleurs du monde entier qui sont broyés par le capitalisme. Nous pouvons compter sur FGTB HORVAL pour ça: le repli sur soi ne fait pas partie de son vocabulaire.

Francisco BARRERA Secrétaire de Verviers FGTB HORVAL

miserons pleinement sur un plan social décent pour les travailleurs concernés.

Nicole Houbrechts Campine & Limbourg

Attractions touristiques (CP333): salaires minimums sectoriels à partir du 01/01/2015 Indexation de +0.03%


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

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> POINT DE VUE

> COMMERCE

Dessiner l’avenir Delhaize: une solution en vue Voilà le slogan du 18e congrès statutaire du SETCa, qui se tiendra du 4 au 6 mars au centre de vacances Floreal, à Blankenberge. Durant 3 jours, quelque 700 militants débattront de ce que nous avons réalisé ces 4 dernières années, de l’actualité et des perspectives d’avenir pour les 4 prochaines années. Ensemble, nous dessinerons, lors de ce congrès, l’avenir du SETCa, de ses militants et de ses membres. Avec plus de 420.000 membres, le SETCa est l’une des plus grandes centrales de la FGTB. Les 4 dernières années, notre nombre d’affiliés a augmenté de 8%, soit une moyenne de 2% par an. Grâce aux services bien développés offerts par le Secrétariat Fédéral aux sections et à l’encadrement des militants et des membres organisé par ces dernières, nous prévoyons encore une évolution positive du nombre de membres pour l’avenir. Notre action internationale sera largement présentée, avec des interventions de nos partenaires africains dans le projet VIH-sida et de Philip Jennings, secrétaire général d’UNI, notre syndicat des services mondial. Nous nous attendons de sa part à un discours inspirant et motivant sur les défis à relever par les syndicats partout dans le monde et sur les alternatives que nous avançons pour mettre un terme aux inégalités et à la pauvreté. Rudy De Leeuw, président de la FGTB, ne manquera pas d’aborder l’actualité belge et la suite du plan d’action mené en front commun syndical. Lors de la journée d’ouverture du congrès, les congressistes pourront également assister à 2 interventions intéressantes. Richard Wilkinson nous parlera de son étude novatrice sur l’impact social de l’inégalité, tandis que Geert Van Hootegem (KUL) et Esteban Martinez (ULB) nous exposeront la façon dont se présente(ra) le travail d’aujourd’hui et de demain. Et naturellement (sinon, ce ne serait pas un congrès), des résolutions et des motions seront portées au débat et soumises au vote. La résolution de base examine quelles mutations technologiques ont une influence sur le marché du travail, l’organisation du travail et les relations de travail. Ou serait-ce le contraire? Comment devons-nous, en tant que syndicat, encadrer ces mutations dans l’intérêt du bien-être des travailleurs? Comment réaliser au mieux le contrôle syndical indispensable de ces processus ? Et, outre l’encadrement collectif de la flexibilité, ne faut-il pas également remettre en avant la réduction collective du temps de travail, vu la productivité galopante? Notre fonctionnement et nos structures seront également soumis à d’indispensables changements. Toutefois, nous n’agirons pas dans la précipitation et garderons toujours en point de mire l’intérêt des membres, des militants et des collaborateurs de la centrale. Les changements sont importants et nécessaires s’ils nous rendent plus forts, pas s’ils nous affaiblissent. En mars, le contrôle budgétaire figurera à l’agenda du Gouvernement. À cet occasion, la FGTB et nous-mêmes proposerons l’impôt sur le(s) (revenus du) capital. Le congrès établira dans une motion comment nous voyons les choses concrètement. Le SETCa considère la sécurité sociale, qui doit rester fédérale, comme la seule vraie sécurité d’emploi. Travailler plus longtemps, à un moment où plus de 100.000 jeunes cherchent du travail, n’est ni nécessaire ni juste. Le congrès prendra position de façon claire contre le relèvement de l’âge de la pension et pour la préservation des possibilités de départ anticipé. Nous vivons une époque où les forces de droite profitent du sentiment d’insécurité pour remettre en question des valeurs démocratiques fondamentales. Nous soumettrons au vote une motion dans laquelle nous déclarons clairement que la diversité – sous toutes ses formes – constitue la richesse de notre démocratie. Le congrès plaidera également en faveur d’une autre Europe, pas une Europe d’austérité, mais une véritable Europe sociale, dans laquelle les citoyens européens voient à nouveau leur avenir. Pour le SETCa, les forces de gauche/progressistes doivent s’unir, également au niveau européen. Il faut construire de nouveaux rapports de forces politiques, qui sont nécessaires pour donner à notre société un visage social où chacun a droit à un travail et où ceux qui ne peuvent pas travailler ou qui ne travaillent plus peuvent vivre dans la dignité. L’avenir nous appartient. Dessinons-le lors du congrès du SETCa.

Lundi 9 février, un projet d’accord sur le plan de transformation de Delhaize a pu voir le jour, mettant fin à près de 9 mois d’incertitude pour les travailleurs. La remarquable mobilisation des travailleurs tout au long des négociations et lors des actions de grève de novembre et décembre a été déterminante. S’il s’agit d’un premier pas vers une sérénité retrouvée au travail, cela reste toujours un drame social sans nom puisque 1800 personnes devront quitter l’entreprise et 10 magasins fermeront leurs portes. Ce n’est que le début du processus : d’abord il faudra que le Ministre de l’emploi reconnaisse l’entreprise comme étant en restructuration, de manière à ce que l’âge de la prépension (RCC) puisse être abaissé à 55 ans. Cet accord conditionne la mise en place du plan dans sa globalité. Ensuite, dans les prochaines semaines et mois, les travailleurs qui auront fait le choix de quitter l’entreprise partiront effectivement, les 10 magasins fermeront leurs portes, les reclassements et transferts interviendront. Le SETCa restera aux cotés des travailleurs, dans le cadre notamment d’un comité d’accompagnement qui a pour objectif de s’assurer que la direction respecte bien tous les engagements.

En bref En pratique, ce plan qui concerne tous les employés des magasins et des services centraux comporte 4 volets: «économies sur les salaires», «organisation du travail», nouvelle «structure du magasin» et «départs». Voici les mesures principales: • Les 128 magasins qui restent ouverts en gestion intégrée sont réorganisés. 10 magasins, au lieu des 14 initialement annoncés fermeront finalement leurs portes. • Des possibilités de départs volontaires et de RCC pour 1800 personnes, contre 2500 initialement. • La nouvelle structure fait disparaître des fonctions dans les magasins. Il y a notamment moins de «chefs». Le SETCa a tenu à dégager avec la direction des principes qui permettent à chaque travailleur de savoir ce qu’il va devenir. Tout un chacun dans les magasins obtient la garantie quant à son poste de travail ou un poste similaire et le maintien les salaires dus à ce poste. • La polyvalence est élargie. • Des contreparties à la suppression ou à la réduction de certaines primes, par exemple au travers de la revalorisation des chèques-repas, sont prévues • Le 1/4 d’heure payé est supprimé. • Le gel salarial est limité dans le temps, les barèmes pour les nouveaux entrants sont revus, les annales barémique au-delà de 33 ans des travailleurs en service sont supprimées avec période transitoire, diminution de certaines primes paritaire.

Et l’avenir? Des engagements de Delhaize? Delhaize a confirmé sa volonté d’investir dans son modèle intégré. Par ailleurs, 4 magasins sur les 14 qui devaient fermer resteront finalement exploités en gestion intégrée. Il s’agit de Diest, Dinant, Herstal & Tubize. La situation de ces magasins sera monitorée via la concertation prévue au sein du Conseil d’entreprise et un soutien marketing spécifique sera mis en place durant toute l’année 2015. Le SETCa s’assurera que la direction tienne ses engagements en matière de relance commerciale dans un premier temps pour les 4 magasins sauvés mais plus généralement pour tous les magasins intégrés. Les économies réalisées par Delhaize dans le cadre du plan de transformation, plusieurs centaines de millions d’euros, devront être injectés dans les prochaines années dans les magasins. Le SETCa attend que les choix d’investissements soient donc opportuns.

Un Expresso pour y voir clair Le SETCa a publié un Expresso spécifique qui revient en détail sur les mesures prévues dans l’accord conclu chez Delhaize fin février. Il contient également des exemples de calculs sur les conséquences en termes de salaire, d’organisation du travail, d’organisation des magasins et aussi le timing prévu pour ces différentes mesures. Il sera disponible auprès des délégués, dans votre section régionale SETCa, mais aussi sur setca.org.

Les 5 dates-clés de la négociation 11/06/2014 Depuis plusieurs mois, de nombreux bruits courraient quant à la mise en place de mesures d’économies et à une éventuelle réduction des magasins. Lors du Conseil d’Entreprise Extraordinaire, la direction du groupe Delhaize a présenté son ‘Plan d’avenir’. Un avenir qui s’annonce catastrophique pour les travailleurs puisque le plan évoqué prévoit la fermeture de 14 magasins jugés ‘non-rentables’, la perte de plus de 2500 emplois et la modification des conditions de travail et de salaire de tout le personnel

18/06/2014 Face au drame social qui les touche et en réaction à cette attitude de la direction, les travailleurs se sont rassemblés à l’occasion du 1er Conseil d’entreprise extraordinaire après l’annonce de la restructuration. Durant le weekend, le nouveau CEO de Delhaize, avait ouvertement tenté de diviser le personnel en faisant une distinction entre les «vrais Delhaiziens» et les autres. Les organisations syndicales ont remis une liste de plusieurs centaines de questions à la direction quant à ce fameux plan d’avenir. Elles ne

le savent pas encore, mais elles n’y obtiendront des réponses que bien plus tard!

29/09/2014 Après la grève du 26 septembre qui a mobilisé massivement les travailleurs de tout le pays, la direction de Delhaize s’est subitement décidée à présenter des chiffres concrets sur la restructuration lors du conseil d’entreprise du 29 septembre. Il en est toutefois ressorti que la direction mise surtout sur des économies aux dépens du personnel, sans avoir de vision d’avenir commerciale.

17/10/2014 Il a fallu attendre 4 mois après l’annonce du plan pour enfin connaitre les intentions de la direction en termes de régressions sociales pour l’ensemble des travailleurs. Les cartes sont enfin sur table lors du CE extraordinaire du 15/10/2014. Et toujours pas de plan commercial clair à l’horizon. La frustration pour les travailleurs est intenable. Les 17 et 18 octobre, bon nombre de magasins sont restés fermés.

13/12/2014 Après plusieurs semaines de blocage des négociations, le bureau de conciliation propose une trêve dans les actions jusqu’au 06/01, à la condition que la direction s’engage sur une quinzaine de principes fondamentaux qui baliseront les futures négociations du plan de transformation. Enfin un premier pas vers le dialogue.


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> COMMERCE

La solidarité permet les plus grands progrès sociaux Ces dernières années, le commerce a connu de nombreux bouleversements. La société en général, le marché de la grande distribution, les habitudes des consommateurs, le profil des employeurs et leurs exigences, la crise, la concurrence, les restructurations à la chaîne sont autant de facteurs qui ont fait évoluer le secteur au cours des dernières années. Sur le terrain, les travailleurs sont confrontés à de nouvelles réalités. Tout ceci a des conséquences sur leurs conditions de travail et sur notre travail syndical. Cap sur le secteur du commerce à travers un entretien avec Myriam Delmée et Jan de Weghe. Après la crise, on a assisté à une stagnation de la croissance, à une concurrence très rude entre les enseignes et à une guerre des prix de plus en plus agressive. Une situation qui joue aussi sur les conditions de travail. Myriam Delmée: «C’est certain.

Pour accroître leurs marges, les entreprises n’ont pas hésité à couper dans les coûts salariaux et à démanteler certains acquis sociaux. Les employeurs en demandent toujours plus aux travailleurs. Ceux-ci doivent non seulement

contrats temporaires, travail intérimaire, étudiants jobistes, travail occasionnel, merchandising, etc.).» J.D.W.: «Cette situation est aussi

liée à une évolution importante du type de patrons que nous avons face à nous. Ce ne sont plus des commerçants mais des financiers. Auparavant, la plupart des employeurs avaient comme priorité le développement durable de l’activité commerciale. Depuis plus d’une décennie, ce sont désormais des groupes financiers qui se cachent derrière les enseignes. Faire du profit à tout prix, voilà le nouveau leitmotiv! Et si cela ne marche pas, on revend et on restructure…» La multiplicité des commissions paritaires dans le commerce est aussi une caractéristique dont profitent allégrement certains employeurs depuis de nombreuses années. M.D.: «Ils ne se gênent pas pour

être polyvalents et flexibles mais ils doivent aussi être disponibles à tout moment.» Jan De Weghe: «Les employeurs

tirent toujours plus sur l’élastique… Ces dernières années, on a vu s’élargir les heures d’ouvertures. Les magasins ouvrent leurs portes plus tôt et les ferment plus tard. S’ils le pouvaient, les employeurs prolongeraient encore un peu plus ces horaires. C’est pareil pour le travail du dimanche que certains voudraient bien voir se généraliser. Si nous n’y prenons garde, le personnel sera également occupé la nuit...»

On constate donc une vraie tendance à la flexibilisation du travail et de l’organisation? M.D.: «Les employeurs veulent de

la flexibilité partout: que ce soit au niveau de l’entreprise (avec des pratiques comme l’externalisation, le développement des magasins franchisés) ou dans les relations de travail (horaires flexibles, horaires variables, emplois à temps partiel,

faire leur shopping parmi les 5 commissions paritaires existant actuellement et sélectionner les conditions de travail qui leur sont les plus avantageuses. A ce petit jeu, tous les stratagèmes sont possibles : scinder l’entreprise en plusieurs entités juridiques, abriter ses activités dans une commission paritaire en dehors du secteur du commerce alors qu’on effectue bel et bien de la vente, etc.» J.D.W.: «L’harmonisation vers le

haut des conditions de travail dans le commerce est une de nos revendications clé. Il est temps de mettre fin au discount permanent des travailleurs. La mise en place d’une seule et unique commission paritaire permettrait de lutter contre les dérives patronales et de renforcer la représentation syndicale.»

L’ascension des nouvelles technologies a également fait évoluer le secteur et le travail en lui-même… Pas toujours à l’avantage des travailleurs? J. D.W.: «C’est par exemple le cas

du selfscanning. Ces systèmes d’automatisation permettent

d’accroître la productivité dans les magasins. Mais il y a aussi un effet pervers. Tout doit se faire plus vite, mais avec moins de personnel. Le nombre de caisses de selfscanning augmente tandis que le nombre de

est très présente dans les grandes entreprises d’alimentation et les grands commerces non-alimentaires. Une autre tendance qui a véritablement explosé en Belgique ces dernières années est l’e-commerce. La vente sur internet est séduisante pour le consommateur qui peut effectuer ses achats 24h/24 et 7j/7. Pour proposer les meilleurs délais de livraison possible, les entreprises organisent du travail de nuit et des livraisons le dimanche. Ces dernières années, de nombreux conflits ont eu lieu à propos de ces aspects.»

Le commerce est un secteur qui est largement représenté au niveau syndical. caisses traditionnelles diminue… Le métier de caissière a évolué : elles doivent aujourd’hui faire preuve de toujours plus de polyvalence et sont affectées à d’autres tâches.» M.D.: «Les chiffres relatifs à l’emploi le confirment: la technologie

M.D.: «C’est vrai. Près de 65% des

travailleurs du commerce sont affiliés à un syndicat, dont plus de la moitié au SETCa. On peut donc dire que le taux de syndicalisation y est élevé… Mais il y a encore beaucoup de travail à effectuer. Améliorer

encore la représentation syndicale constitue un des grands défis d’avenir pour le commerce.» J.D.W.: «Une bonne représentation

syndicale, un fonctionnement syndical qui a des moyens adéquats est et reste ce qui permet d’endiguer, d’encadrer les situations précaires auxquelles sont confrontés les travailleurs du commerce. C’est la solidarité permet les plus grands progrès sociaux!»


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ACTUALITÉS

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> ÉDITO

La FGTB repart au combat! e 11 mars prochain, nous organisons avec le front commun syndical, une concentration à Bruxelles dans le prolongement de nos actions du mois de décembre 2014. Comme nous l’avions annoncé en effet, nous avons suspendu notre plan d’action pour donner une chance à la concertation mais nous sommes loin d’avoir obtenu ce que nous exigeons.

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Cette concertation, il a fallu l’arracher. Sans le succès de la manifestation du 6 novembre, et sans les actions de grève qui ont suivi, jamais les employeurs ne se seraient assis autour de la table puisqu’ils étaient déjà confortablement installés au salon : tout ce qu’ils veulent se trouve déjà dans la déclaration gouvernementale qui va même au-delà de leurs espérances avec la pension à 67 ans.

Quelques avancées quand même Les concessions obtenues grâce à la mobilisation sont appréciables, même si elles ne sont pas mirobolantes. • Pour les 2 années à venir, les pré-

pensions (RCC) restent possibles à 58 ans pour les métiers lourds, le travail de nuit, la construction, en cas de 40 ans de carrière ou à l’appui d’une attestation médicale. Jusqu’à fin 2017, les prépensions restent possibles à 60 ans dans les secteurs et les entreprises disposant d’une CCT en la matière. Dans les entreprises en difficulté ou en restructuration, les prépensions restent possibles à partir de 55 ans. • Les emplois de fin de carrière restent possibles avec indemnités à partir de 55 ans (au lieu de 60 ans) dans le cas des métiers lourds, du travail de nuit, dans la construction, en cas de 35 ans de carrière, dans les entreprises en difficulté ou en restructuration. • L’enveloppe pour la liaison au bien-être a pu être débloquée : tous les minimas des allocations sociales (pensions, maladie, chômage, maladie professionnelle et accidents du travail) seront augmentés de 2% au 1er septembre 2015. Les plafonds de calcul seront augmentés de 1,25% dans tous les secteurs à l’exception de celui des pensions.

Reste le saut d’index… Malgré cela nous avons refusé de signer ces accords assortis en outre d’une clause de paix sociale qui nous aurait lié les mains alors que nous sommes loin d’avoir atteint nos objectifs. Les employeurs ont en effet refusé de remettre en cause le saut d’index imposé par le gouvernement alors que cela relève de la compétence des interlocuteurs sociaux. De plus, la marge d’augmentation salariale que les employeurs ont consentie s’élève à peine à 0.6% de la masse salariale à partir de 2016 seulement. Or, le calcul est simple! Tous les allocataires sociaux et tous les travailleurs, du privé et du public, seront privés de 2% de leur salaire par un saut d’index. Ni cette faible marge salariale que tous n’auront pas - , ni l’augmentation du montant déductible pour frais professionnels – que tous n’ont pas -, ni l’enveloppe bien-être - qui ne touche que les minimas-, ne compenseront un saut d’index! Et si le gouvernement, sous couvert de tax shift, augmente la TVA, la perte de pouvoir d’achat pour

les travailleurs et les allocataires sociaux sera en plus accélérée… et tout le reste : pensions, services publics, sécu, fiscalité…

• La sauvegarde et le renforcement du pouvoir d’achat supposent la liberté de négocier et la suppression du saut d’index;

Ce n’est donc pas parce que le gouvernement a décidé d’appliquer le projet d’accord en espérant la paix sociale que nous allions mettre en poche le reste de nos revendications et nous croiser les bras. Pour avoir la paix sociale, la recette est très simple : il faut cesser d’agresser le monde du travail et œuvrer à une plus grande cohésion sociale par une plus juste répartition des richesses, la création d’emplois, une bonne protection sociale et des services publics de qualité. Aucune de ces conditions ne sont remplies. Au contraire, toute la politique du gouvernement des droites va dans le sens inverse.

• La préservation d’une sécurité sociale fédérale forte exige d’arrêter de détricoter des pans entiers de notre couverture sociale tels que les allocations de chômage, les pensions ou les soins de santé;

Nous n’avons pas d’autre option que de poursuivre notre combat et nos objectifs partagés par le front commun syndical. Les balises que nous avions ensemble définies restent inchangées depuis octobre 2014 et n’ont toujours pas été rencontrées! Ni par les patrons, ni par le gouvernement!

Prudent au volant ? Félicitations !

www.pv.be

• La mise en œuvre d’une politique de relance et d’investissements créatrice d’emploi de qualité implique que l’on cesse d’appauvrir la population et de s’attaquer aux services publics et à leurs travailleurs; • La mise en œuvre d’une fiscalité juste via la contribution plus équitable des revenus du capital ne peut en aucun cas se traduire par une augmentation de la taxation sur la consommation.

Rudy De Leeuw Président Marc Goblet Secrétaire général


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