N°05 • BIMENSUEL • 66ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles
11 MARS 2011 • Éd. LIÈGE
25/03 JOURNEE DE L’EGALITE SALARIALE
Salaire réduit, pension mini Aujourd’hui , on est encore loin de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ! C’est la raison pour laquelle la FGTB organise chaque année la Journée de l’égalité salariale (ou Equal Pay Day). En Belgique, l’écart entre les salaires bruts des femmes et des hommes s’élève encore à 23% (temps partiels compris). Cet écart se fait plus tard ressentir dans le montant de la pension. Certaines, comme France ou Véronique devront choisir entre une pension plus basse ou une carrière plus longue. Témoignages en page 7.
DOSSIER PAGES 7 à 9
SOMMET
L’Europe contre nous Pages 4
ETRANGERS
Le vrai et le faux sur la politique d’accueil Page 5
Manifestation 20 Mars à 14h Bruxelles-Nord Pour un soutien au développement économique et social juste de la part de l’Union européenne et le respect de la souveraineté des pays et des peuples en question.
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SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
BRABANT WALLON
LUXEMBOURG
Merci à tous les militants de la FGTB Brabant Wallon pour leur mobilisation
Ce 4 mars, à l’appel de la FGTB fédérale, la FGTB Brabant Wallon avait appelé l’ensemble de ses militants à la grève générale. Le mouvement a été particulièrement bien suivi. Outre les quatre zonings bloqués par des barrages filtrants (Nivelles, Wavre nord, Mont-saint-guibert et Braine-l’Alleud), c’est pas moins d’une grosse trentaine d’entreprises qui ont vu leurs portes rester
Les actions du 4 mars dernier
fermées suite à ce mouvement de grève. Cette action n’est pas une fin en soi, d’autres suivront…. Restons mobilisés. Ensemble on est plus forts
Benoît Blondeau Secrétaire régional FGTB Brabant Wallon
NAMUR
Des actions dans toute la région
BRUXELLES
AIP-bis: toujours l’impasse!
Engagement d’un gestionnaire de dossiers (h/f) pour le service juridique du setca-bbtk, section de bruxelles-hal-vilvorde Description de la fonction - vous recevez les membres de la centrale des employés (SETCa-BBTK), écoutez leurs problèmes en matière de droit social et les conseillez - vous assurez le traitement des dossiers juridiques individuels des membres - en fonction du dossier, vous prenez contact avec les différentes instances (employeurs, curateurs, organismes de paiement, compagnies d’assurances, …) - vous rapportez au responsable du service juridique
Profil
Après l’échec des négociations AIP 2011-2012, le gouvernement fédéral a donc «pris la main» et déposé un texte de médiation. Si ce texte rencontre certaines de nos revendications (notamment le maintien de l’indexation automatique des salaires ou encore l’augmentation des allocations sociales), il n’en demeure pas moins nettement insuffisant. C’est pourquoi, ce vendredi 4 mars, la FGTB a mené, dans toute la Belgique, de nombreuses actions sectorielles et d’entreprise, pouvant aller jusqu’à la grève. A Bruxelles, les militants s’étaient notamment donné rendez-vous devant la Banque Nationale de Belgique. A cette occasion, le secrétaire général, Philippe VAN MUYLDER, a félicité les militants et rappelé les énormes dangers de la stratégie socio-économique européenne…
«Il y a dix ans, les responsables européens lançaient un vaste projet pour rendre l’économie européenne «plus compétitive». Aujourd’hui, l’Europe avoue son échec mais, dans le même temps, elle promet d’atteindre ses objectifs… au cours des dix années à venir ! Comment le croire? Et surtout: qui paiera le prix de cette politique européenne? Depuis l’an 2000, on nous dit que le taux d’emploi a progressé en Europe. Fort bien! Mais attention: ce fameux «taux d’emploi» comptabilise même celles et ceux qui ne travaillent…qu’une heure par semaine! Aux yeux de l’Europe, favoriser le temps partiel est donc une façon, parmi d’autres, d’améliorer la situation de l’emploi… Ceci montre bien que la stratégie de Lisbonne n’avait pas pour but de proposer un emploi convenable à tous ou de réduire le chômage mais qu’il s’agissait, en réalité, de faire pression sur les conditions de travail, notamment sur les salaires. Les patrons ne s’y sont pas trompés, affirmant que les coûts salariaux sont trop élevés et que les entreprises n’ont pas suffisamment de marges de manœuvre pour engager les personnes qui leur conviennent réellement et pour les licencier
quand elles n’en ont plus besoin… Et, de fait, en Europe, les salaires ont été sérieusement maintenus à la baisse: entre 2000 et 2007, leur part dans le PIB a reculé de 69 à 67%! Durant la même période, les postes à horaire décalé se sont multipliés, le travail de soirée ou de nuit a augmenté, tout comme... la pauvreté, en particulier en Allemagne, où ce phénomène touche durement jusqu’à ceux qui travaillent, obligés, parfois, d’occuper deux emplois pour survivre! Bref, nous nous trouvons ici clairement aux antipodes de la protection que devrait apporter le fameux modèle social européen. Dans sa «Stratégie 2020», l’Europe a fort habilement glissé trois nouveaux objectifs, environnementaux ou sociaux: * réduire les émissions de gaz à effet de serre; * diminuer l’abandon scolaire; * réduire la pauvreté. Mais soyons clairs: -si on supprime des allocations sociales, comment pourra-t-on réduire la pauvreté? -si on réduit le nombre d’enseignants, comment s’attaquera-t-on à l’échec scolaire? -si on limite les dépenses budgétaires, comment trouvera-t-on le financement pour des projets sociaux ou écologiques? En ce qui nous concerne, nous ne pouvons en aucun cas laisser s’imposer le modèle allemand!: gel des salaires, baisse des cotisations sociales, disparition de nombreuses prestations de services publics, augmentation de la TVA, le tout dans une logique politique qui se résume à appauvrir les travailleurs salariés pour les rendre «compétitifs» au niveau du marché mondial: tel n’est pas notre projet de société! Le temps est donc venu de lancer un message clair au patronat et au gouvernement: nous ne voulons pas de ce modèle, à aucun prix, ni via un gouvernement d’affaires courantes, ni via un gouvernement de plein exercice!»
- vous avez obtenu un diplôme Master en droit; un Master après Master en droit social ou une expérience professionnelle pertinente constitue un atout supplémentaire - vous êtes excellent bilingue français/néerlandais, tant à l’oral qu’à l’écrit - dans une équipe, vous avez le sens de l’initiative et savez travailler de façon très autonome et rigoureuse et vous prenez vos responsabilités - vous avez un bon esprit d’analyse et êtes proactif - votre flexibilité et votre résistance au stress vous permettent d’atteindre vos objectifs - vous avez un style de communication ouvert et
direct - vous traitez les dossiers avec la confidentialité voulue - vous disposez des compétences sociales requises, ainsi que du militantisme voulu, de manière à pouvoir vous intégrer facilement dans une équipe syndicale - vous êtes familiarisé avec MS Office (Word, PowerPoint, Excel, Outlook, …)
Notre offre Un emploi varié dans un environnement de travail qui favorise l’épanouissement et le développement personnels. Nous vous offrons un salaire attrayant et compétitif, ainsi que divers avantages extralégaux
Intéressé? N’hésitez pas une seconde et envoyez votre lettre de motivation et votre curriculum vitae avant le 10 avril 2011 à Madame Isabelle BAEKE, Responsable du Service Juridique du SETCa Bruxelles-Hal-Vilvoorde, Place Rouppe 3 à 1000 Bruxelles ou par courriel à l’adresse suivante : IBaeke@setca-fgtb.be Pour de plus amples informations, vous pouvez prendre contact avec Madame Isabelle BAEKE au numéro de téléphone 02.519.72.11.
Visite du Fort de Breendonk et de la Caserne Dossin
Dimanche 27 mars 2011 Comme chaque année, le groupe «Réagis» de la Centrale Culturelle Bruxelloise asbl en partenariat avec la FGTB de Bruxelles organise la visite du Fort de Breendonk et de la Caserne Dossin à Malines. Cette journée permettra de s’interroger sur les mécanismes de mise en oeuvre des thèses d’extrême droite. Infos pratiques * Date: Dimanche 27 mars 2011 en journée. * Horaire: Départ à 8h30, Place Rouppe. Retour vers 16h30. * PAF: 8 euros (comprenant le voyage aller/retour, l’entrée aux 2 musées et le pique-nique de midi, boissons non comprises). Gratuit pour les jeunes, les (pré)pensionnés et les chômeurs affiliés à la FGTB. * Inscriptions avant le 20 mars 2011: Tél.: 02/213 16 10 - Fax: 02/511 48 82 E-mail: Dominique.Vanderose@cepag.be
Mercredi 30 mars 2011 Maison des Huit Heures (CGSP) Place Fontainas Bruxelles
Gratuit
Gratuit/Gratis
17 03 2011 - 20:00 (FR/NL)
Ciné Club DE MARKTEN Salle :Witte Zolder Place du Vieux Marché aux Grains 5 Á 22:00, le ciné club sera suivi d’une rencontre avec des sans-papiers au Café Monk, Rue Ste-Catherine 42.
Organisé par les Jeunes de la FGTB Bruxelles En collaboration avec la Centrale Culturelle Bruxelloise asbl Avec l’appui du Service de l’Éducation permanente du Ministère de la Communauté Française.
Economie urbaine & précarité du travail : quelles réponses syndicales ?
*Dessin de Titom - Creative Commons by-nc-nd
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SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
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SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
CHARLEROI-SUD - HAINAUT
CENTRE
La FGTB du Centre félicite l’ensemble de ses militants et affiliés qui ont contribué au succès des actions du 4 mars 2011
Les sections locales de (pré)pensionnés
Ces actions du 4 mars se sont traduites par un succès total grâce à une mobilisation de l’ensemble des affiliés, toutes Centrales confondues. Dès à présent nous vous donnons rendez-vous pour les prochains combats contre les attaques dont les travailleurs et allocataires sociaux sont victimes.
Une Section Locale de Pensionnés est un lieu de rencontre accessible et proche de chez vous, ouvert à tous les pensionnés affiliés à la FGTB ou désireux de le (re)devenir, qu’ils aient été ouvriers, employés, cadres ou fonctionnaires. Être pensionné et rester affilié à la FGTB c’est bénéficier, au-delà de ce qui se fera dans les SLP, des services suivants: • Recevoir le bimensuel «SYNDICATS». • Bénéficier du service fiscal de la FGTB pour calculer son impôt. • Accéder aux avantages offerts par sa centrale. • Avoir recours aux interventions de l’Office de Droit Social qui propose une multitude de services en matière de pension. Mais c’est aussi un lieu: • D’information sur les sujets vous concernant. • De conseils pour régler les problèmes de la vie quotidienne. •D’aide pour les démarches administratives. • De convivialité où vous pourrez retrouver d’anciens collègues ou faire de nouvelles connaissances. • D’animations culturelles,… Calendrier des Sections Locales de (Pré)Pensionnés En principe et sauf jours fériés, les réunions se tiennent aux lieux et dates suivants: Marcinelle: le dernier jeudi du mois à 10h00, Centre Meurée, rue Renard 10 à Marcinelle. Courcelles: le deuxième lundi du mois à 9h30, Centre Culturel «La Posterie», rue Monnoyer 46 à Courcelles. Châtelet: le premier lundi du mois à 10h00, Maison du Peuple, Place de Brouckère à Châtelineau. Gosselies: le deuxième mercredi du mois à 10h00, Centre Hiquet (ancienne Maison Communale), chaussée de Nivelles à Gosselies. Fontaine-l’Évêque: le quatrième lundi du mois à 10h00, Maison du Peuple, rue Louis Delattre 22 A à Fontaine-l’Évêque.
MOUSCRON
Action pour le renforcement de la pension LÉGALE: 1080 signatures en une matinée!!! Mardi 8 mars tôt dans la matinée, une dizaine de pensionnés et prépensionnés de la FGTB de Mouscron-Comines ont investi le marché hebdomadaire de Mouscron afin de mener une action de sensibilisation! Le but: dénoncer qu’en Belgique un retraité sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 966,00e par mois ! En 10 ans, les pensionnés ont perdu près de 30% de leur pouvoir d’achat. Les Camarades de la commission des P & PP ont ainsi rappelé aux Mouscronnois signant la pétition qu’ils doivent préférer la pension légale par répartition, car elle seule assure un système juste, solidaire et efficace. Elle est tout à fait finançable et peut faire face au vieillissement de la population. C’est une
question de volonté politique et de répartition des richesses! Plus de 630 signatures ont été récoltées en moins de trois heures sur le centre ville de la cité des Hurlus. En parallèle, s’est déroulée dans les locaux-mêmes de la FGTB, une initiative du même acabit recueillant plus 450 signatures! La FGTB de Mouscron poursuit l’appel à signatures. Les pétitions sont à disposition dans tous ses bureaux. La prochaine action de sensibilisation se tiendra sur le marché de Comines.
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SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
LIEGE - HUY - WAREMME
VERVIERS
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
> EDITO
Notre tartine et leur galette
Les actions du 4 mars dernier, dans les régionales > LU X E M B O U R G
Notre journée nationale d’action du 4 mars a incontestablement été bien suivie dans tout le pays. Nous félicitons nos militants pour cette mobilisation réussie. Elle a montré la détermination des travailleurs à faire entendre leur voix même si cette journée a été émaillée de quelques incidents regrettables liés la plupart du temps à une certaine méconnaissance de la part du grand public de ce qui nous anime. Certains journaux en ont fait des gros titres: «la grève a-t-elle encore du sens?». D’autres ont épinglé son coût pour les entreprises.
Pourquoi la grève? Comme disait Winston Churchill de la démocratie, la grève n’est peut-être pas la meilleure solution, mais c’est le moins mauvais des systèmes. Elle fait partie des moyens d’expression démocratique des travailleurs et elle est le meilleur compromis entre «ferme ta g…» et «cause toujours»: les patrons restent sourds tant que l’on ne les touche pas au portefeuille. Et quand le Gouvernement décide d’imposer ce que rejette une majorité de travailleurs, c’est nous dire, «protestez si vous voulez. Nous, on décide.»
> CENTRE
Pourquoi CETTE grève? On pourrait énumérer toutes les bonnes raisons que nous avons de l’avoir menée. D’abord par rapport à nos employeurs et à notre Gouvernement: le blocage salarial, l’harmonisation par le bas des statuts d’ouvrier et d’employé. Ensuite par rapport à l’Europe qui se réunit en sommet le 11 mars pour l’Eurozone et les 24/25 mars pour les 27 (voir en page 4). Au menu: un objectif de «gouvernance économique» ainsi qu’un «Pacte de compétitivité» qui visent à imposer une austérité aveugle et des coupes sombres dans les services publics, qui menacent l’indexation automatique des salaires et préparent le détricotage de notre sécurité sociale, la modération salariale et le verrouillage de la négociation collective au niveau européen, le recul de l’âge de la pension, la suppression des prépensions, etc…
> LIEGE
Mais on peut faire plus simple. Une dame interrogée en rue par une chaîne de télévision a parfaitement résumé les enjeux: «ils défendent leur tartine et ils ont raison!». Car finalement, aussi compliquées que soient les questions économiques et sociales, tout se résume à cela: les travailleurs défendent leur tartine et les employeurs défendent leur galette, c’est-à-dire celle de leurs actionnaires. Chacun défend ses intérêts. Nous les salaires. Eux les profits. La légitimité des intérêts des uns et des autres dépend du camp dans lequel on se trouve. Mais une chose est sûre, les travailleurs grévistes sont bien dans le même camp que ceux qui ont rencontré quelques difficultés de circulation ou ont dû retarder d’un jour les courses du week-end.
> CENTRE
Un problème social Car cette grève liée au rejet de l’accord interprofessionnel avait aussi un objectif plus large. Elle rappelle au politique qu’à côté des problèmes économiques, de «compétitivité», il y a un problème social. Un problème d’équité. D’un côté un chômage de masse persistant, une pauvreté rampante, des salaires insuffisants par rapport au coût de la vie, une insécurité d’existence croissante, un accès à la propriété de plus en plus restreint ; et de l’autre côté des bénéfices insolents, des riches de plus en plus riches, un fossé de plus en plus profond entre les revenus du travail et ceux du capital… Vouloir imposer la modération salariale, à travers une marge à la fois impérative et inexistante, c’est mordre dans notre tartine pour augmenter leur galette. Remettre en question l’indexation automatique alors que les bénéfices des fournisseurs d’énergie s’envolent, c’est prendre aux petits pour donner aux gros au lieu d’essayer de contrôler les prix. Augmenter la fiscalité indirecte au lieu de supprimer les cadeaux fiscaux aux entreprises ou de combattre la fraude fiscale, c’est prendre sur le nécessaire des uns pour augmenter le superflu des autres. Ce n’est pas le modèle social que nous défendons et nous continuerons à le dire haut et fort.
Anne Demelenne Secrétaire générale
Rudy De Leeuw Président
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> MOUSCRON
4 L’Europe contre nous
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
les secteurs et services; de lever les restrictions qui touchent la circulation des services et les limitations dans les heures d’ouverture, par exemple dans le commerce de détail. C’est le retour en force de Bolkestein. La «flexicurité», qui avait fait l’objet d’un livre vert proposant de «moderniser le droit du travail» refait surface. La note Van Rompuy est fait allusion à l’idée de conditionner allocation de chômage et formation. Pour encourager le travail, la note propose aussi de faire glisser la fiscalité sur le travail vers la fiscalité indirecte sur la consommation.
L’âge de la pension repoussé
©Istockphoto-arturbo
La note Van Rompuy-Barroso invite le Etats à procéder à l’assainissement des finances publiques en maîtrisant les dépenses sociales et en particulier les dépenses de pensions. Comment? - En liant l’âge de la pension à l’espérance de vie, - En réduisant les possibilité de pré-retraite. Cela signifie concrètement la retraite à 67 ans et un Pacte des générations bis.
Fiscalité: pour mémoire
On n’est pas contre l’Europe, mais c’est l’Europe qui est contre nous. Le sommet des pays européens appartenant à la zone Euro de ce 11 mars a mis à son ordre du jour la «gouvernance économique européenne» mais on est loin de celle que réclame la gauche depuis des lustres. La gouvernance économique concoctée par un Conseil et une Commission dominés par la droite est un super programme d’austérité et de recul social: modération salariale, hausse de la fiscalité indirecte, flexibilité et, bien sûr, relèvement de l’âge de la retraite… epuis que la crise financière s’est déportée sur les problèmes d’endettement d’un certain nombre de pays de la zone euro, les Etats membres ont commencé à comprendre qu’il faut arrêter de tirer à hue et à dia et qu’il faut à l’Europe une «gouvernance économique» parallèlement à la politique monétaire européenne. Par calme plat, en effet, la monnaie unique fonctionne bien mais à la moindre turbulence, il n’y a personne à la manœuvre puisque la Banque centrale européenne n’a d’autre fonction que de contenir l’inflation et – à la rigueur – de faciliter le crédit. Ça a marché pour sauver les banques. Pas pour sauver les pays endettés, eux-mêmes à la merci de ces mêmes banques et des agences de notation.
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Le «modèle» allemand On a créé dans la précipitation un fonds de stabilisation pour porter secours aux pays les plus endettés et au bord de la banqueroute, à commencer par la Grèce. Mais l’Allemagne, qui est en position de force compte tenu de son poids économique et de sa bonne santé, n’entend pas jouer les banquiers pour les pays «cigales». Elle conditionne son aide à des plans drasti-
ques d’austérité. Elle veut imposer à tous le modèle allemand fait de modération salariale et de rigueur budgétaire en oubliant que ses performances à l’exportation se nourrit du déficit des autres. Plus que basé sur la rigueur budgétaire, le modèle allemand repose sur un credo libéral. Sur ce point, l’axe Paris-Berlin se reforme. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy s’entendent pour imposer à l’Europe un programme de convergence budgétaire et de renforcement de la compétitivité de l’Europe. Début février, ils lancent l’idée de supprimer l’ indexation automatique là où elle se pratique: la Belgique, le Luxembourg, Malte et Chypre. Ce sont de petits pays. Ils prennent donc peu de risques à les heurter mais le reproche leur est fait de ne pas suivre «la méthode communautaire».
Un «Pacte de compétitivité» La note d’orientation d’Herman Van Rompuy, (Président de l’Union), et de Manuel Barroso (président de la Commission), préparant le sommet de l’eurozone du 11 mars est plus conforme à cette méthode. Elle propose un Pacte de coordination économique «allégé» qui fait figure
de compromis à côté du diktat franco-allemand. C’est pourtant un bon concentré de programme d’austérité et de régression sociale. Le Pacte de compétitivité proposé reprend ce qui a déjà été mis en place par la Commission en termes de «gouvernance économique»: • surveillance macroéconomique; • renforcement du pacte de stabilité dans ses mesures préventives et coercitives (y compris l’instauration de sanctions); • fixation du semestre européen c’est-à-dire la mise sous tutelle des budgets nationaux; • mise en place d’un tableau de bord permettant d’évaluer la compétitivité et de déceler – via un mécanisme d’alerte - des tendances jugées non viables. L’idée est de pousser les Etats à s’aligner sur «le meilleur» en termes de compétitivité et d’orthodoxie budgétaire, c’est-à-dire sur le moins disant salarial et sur le champion de l’austérité.
Indexation remise en question Pour améliorer la compétitivité, les salaires des uns et des autres seront comparés sur base des coûts par unité produite. Ceux qui dévieraient de la moyenne seraient sommés de prendre les mesures adéquates pour contenir les salaires. Par exemple: - en «améliorant» les mécanismes d’indexation, - en décentralisant la négociation collective, - en modérant les salaires du secteur public. L’indexation des salaires est donc bien remise en question. La comparaison entre les salaires rappelle notre loi de sauvegarde de la compétitivité qui fixe la norme
salariale. La comparaison européenne porterait cependant sur 14 «voisins» au lieu de 3. Ce serait donc une «super loi» de 1996 et la norme salariale qui en résulterait servirait à alimenter une compétition intra-européenne, ce qui entraînerait une spirale descendante des salaires.
Flexibilité et dumping social Pour accroître la productivité, l’Europe propose de déprotéger
Le chapitre fiscal évoque timidement la possibilité d’une base commune de taxation sans aller jusqu’à une harmonisation des taux d’imposition (par exemple de l’impôt des sociétés). Il est question de coopération renforcée mais aussi de mise sous tutelle des Etats qui ne pourraient pas prendre de mesures fiscales sans l’aval de la Commission. Celle-ci vérifierait la conformité des mesures avec les objectifs du Pacte de stabilité et de croissance.
La «bonne» et la «mauvaise» gouvernance La gouvernance économique européenne, c’est-à-dire l’idée de renforcer le pilier économique et financier pour contrebalancer le pilier monétaire, est une vieille revendication syndicale. L’avènement d’une gouvernance économique européenne est donc un bonne chose en soi. Mais ce n’est pas le cas de celle que l’Europe nous prépare.
La gouvernance économique actuelle: • ne comporte que des mesures d’austérité, des sanctions, des reculs en matière de protection sociale ou de formation des salaires. Les salaires et la protection sociale sont considérées comme de simples variables d’ajustement. • estime que le prix à payer pour accroître la solidarité entre les Etats-membres (renforcement du mécanisme de sauvetage des Etats membres) serait de supprimer les solidarités au sein des Etats-membres. • ignore le principe de la subsidiarité et ignore le rôle des interlocuteurs sociaux et de la concertation sociale
Quelle gouvernance économique voulons-nous? • La gouvernance économique et la politique monétaire doivent privilégier la croissance et l’emploi, à l’instar de la politique menée par la Federal Reserve aux Etats-Unis (la politique actuelle d’un Euro fort nuit aux exportations européennes) • Elle doit privilégier l’harmonisation de la fiscalité, taxer les transactions financières, harmoniser l’impôt des sociétés, renforcer la directive épargne, mettre fin au secret bancaire,… • Elle doit chercher à renforcer la capacité budgétaire européenne notamment pour relancer l’économie (politique industrielle et d’innovation) à travers l’émission d’obligations européennes (Eurobonds). • Elle doit réguler les marchés financiers à l’origine de la crise.
ACTUALITÉ
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
Politique d’asile et de séjour en Belgique: info et intox Le CIRE a publié un document d’analyse reprenant les différents lieux communs et clichés véhiculés par la classe politique, la presse ou la population autour de la problématique de l’asile et de l’accueil des étrangers en Belgique. En 17 points, cette brochure démonte la plupart des idées en place. Abordons ici quelques-unes de ces notions qui, pour la plupart, tiennent de la désinformation. La Belgique subit un afflux massif et incontrôlable de demandeurs d’asile depuis 2009. FAUX!
astreintes versées par Fedasil: il suffit de demander l’asile pour avoir 500e/jour . FAUX ET SCANDALEUX!
Avec la «crise de l’accueil» des demandeurs d’asile et l’arrivée de l’hiver, certains étrangers livrés à la rue sont devenus plus «visibles». Cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont significativement plus nombreux qu’avant ou que la Belgique subit un afflux massif et incontrôlable d’étrangers. Les chiffres du bilan 2010 du CGRA montrent clairement que le nombre de demandes d’asile fluctue au fil des années et que le nombre de demandes en 2010 n’a rien d’un afflux incontrôlable! Au cours des 20 dernières années, la Belgique a connu deux périodes de fort accroissement des demandes d’asile: de 1989 à 1993, et de 1998 à 2000.
Fred Mawet, la directrice du CIRE, insiste sur ce point. «C’est l’info la plus scandaleuse qui nous ait été donné de lire! Nous sommes face à un refus de l’Etat et des CPAS d’aider ces demandeurs d’asile, il a donc fallu passer par la voie judiciaire, qui était la seule possible. Les juges ont massivement condamné Fedasil, car c’est dans ses obligations légales d’aider ces gens. Les 500e en question sont donc des astreintes! «Soit vous les hébergez, soit vous serez condamné à payer cette somme!» Nous sommes donc très loin du cas d’un demandeur d’asile qui va réclamer ses 500e!»
Demandes d’asile de 1990 à 2010.
Les demandeurs d’asile abusent de la procédure d’asile en Belgique. FAUX! Les demandeurs d’asile qui arrivent chez nous sont majoritairement Afghans, Irakiens, Kosovars (ethnie rom), Russes (tchétchènes), Guinéens. Ils fuient pour la plupart des persécutions, des traitements inhumains, ou la guerre qui sévit dans leur pays. Ils ont donc a priori de bonnes raisons de demander l’asile tant que leur besoin de protection n’est pas reconnu.
Beaucoup de demandeurs d’asile profitent des
Et pendant ce temps, des demandeurs d’asile «se la coulent douce» dans des hôtels. FAUX!
500 personnes sont actuellement hébergées dans des hôtels, faute de logement d’accueil. «Mais ce ne sont pas des vacances pour autant!» La situation des demandeurs d’asile logés dans ces hôtels faute d’autre place n’est absolument pas enviable, précise-t-on dans le document. Plusieurs personnes, qui souvent ne se connaissent pas, sont placées dans une même chambre, généralement exiguë, elles reçoivent 6 euros par jour pour leurs dépenses (nourriture, vêtements, déplacements...). Le plus souvent sans possibilité de cuisiner, elles ne mangent que des sandwichs ou de
la nourriture de snack. Les hôtels choisis par Fedasil sont très modestes, la plupart sont d’ailleurs, sur Internet, la cible de voyageurs mécontents sur: moisissures dans les chambres, proximité avec la ligne de chemin de fer qui rend les nuits difficiles... De plus, ces personnes ne bénéficient d’aucun encadrement! Les demandeurs d’asile qui y sont logés ne bénéficient donc absolument pas d’un confort de vacancier privilégié!
La Belgique est plus généreuse en matière d’accueil que les autres États de l’Union européenne et cela crée un appel d’air. VRAI ET FAUX Jusqu’à la «crise de l’accueil», la Belgique a toujours eu un bon système d’accueil, reconnu comme tel au niveau européen. Il faut toutefois savoir qu’un demandeur d’asile ne peut pas choisir le pays où il souhaite s’installer. Il doit faire sa demande dans le pays par lequel il est entré dans l’Union européenne. Il est donc erroné de dire qu’un «shopping» est possible, sous prétexte que les conditions d’accueil belges ont l’air intéressantes!
Tous les étrangers qui arrivent en Belgique ont droit à l’aide sociale. FAUX! Pour pouvoir bénéficier du revenu d’intégration sociale, la personne doit remplir plusieurs conditions. En termes de nationalité ou de séjour tout d‘abord, elle doit être Belge ou ressortissante d’un État membre de l’Union européenne et résider effectivement et régulièrement sur le territoire, être reconnue apatride ou réfugiée, ou encore être inscrite au registre de la population, c’est-à-dire avoir sa résidence principale en Belgique depuis 5 ans au moins et être en possession d’une carte d’identité pour étranger en cours de validité. En plus de cela, la personne doit avoir 18 ans au moins (sauf pour les femmes enceintes, les mineurs émancipés, ou les enfants à charge), résider de manière habituelle et permanente en Belgique, ne pas disposer de revenus suffisants et être disposée à travailler. Vous retrouverez une multitude d’informations complémentaires, sur l’attribution de la nationalité belge, la régularisation des sanspapiers, le regroupement familial, en consultant la brochure du CIRE sur www.cire.be.
> INFLATION: 3,39%
Février
La FGTB vous invite au cinéma! La FGTB vous offre 25 x 2 places de cinéma pour le film «Ma part du gâteau»! Ecrivez-nous sans tarder à concours@fgtb.be ou à la FGTB Service presse, 42 rue Haute, 1000 Bruxelles. Un tirage au sort sera organisé et les vainqueurs recevront leur ticket chez eux! Clôture des participations le 20 mars. Ces places sont valables dans tous les cinémas où «Ma part du gâteau» est programmé. Sortie le 23 mars.
Ma part du gâteau Alors que battaient leur plein les actions des syndicats contre la volonté affichée du Gouvernement français d’augmenter l’âge de départ à la retraite, Cédric Klapisch s’inspirait de l’actualité syndicale forte du moment pour imaginer et tourner son nouveau film «Ma part du Gâteau». Il nous offre un film émouvant et drôle qui dénonce la situation sociale actuelle.
«Ma part du gâteau» tisse, sur fond de misère sociale, de délocalisation massive et de grève, la vie d’une mère de famille, France, interprétée par Karin Viard. Mère de 3 filles, l’usine dans laquelle elle travaille depuis toujours ferme, et elle – comme ses nombreux collègues – se retrouve au chômage. Elle décide d’aller à Paris dans l’espoir d’y trouver un travail. Parallèlement, Steve, interprété par Gilles Lellouche, jeune trader insatiable et ambitieux, se voit offrir un poste important à Paris. Leur rencontre va évidemment avoir des conséquences inattendues... Entre la City de Londres et le carnaval de Dunkerque, le film se joue entre tragédie sociale et comédie.
Entretien avec Cédric Klapisch Quel a été le point de départ de ce film? Cédric Klaphisch: Le point de départ, c’est l’actualité. Ça m’avait même fait peur au début, parce que j’ai toujours pensé que faire un film sur un «sujet d’actualité» n’est a priori pas une bonne idée. En général je sais qu’il faut faire toujours plus confiance à la poésie qu’à la sociologie en matière de narration. Mais là, je ne sais pas pourquoi, j’avais l’impression qu’il fallait dénoncer quelque chose de notre époque, qu’il fallait réagir, et vite, sur la situation sociale actuelle.
Qu’avez-vous cherché à dénoncer, exactement? C.K.: J’ai l’impression qu’il y a comme un grand tournant en ce moment, et qu’il faut en parler. De la même façon que la fin du 19ème et le début du 20ème siècle ont balayé la France rurale avec la révolution industrielle, le 21ème siècle est en train de bouleverser l’ancien monde industriel par la révolution numérique et la mondialisation… De 1900 à l’an 2000 on est passé, en France, de 90% à 10% de population paysanne. Aujourd’hui c’est la population ouvrière qui est à son tour en train de disparaître. Car dans ce monde qui change violemment, l’industrie n’est plus une valeur. Fabriquer n’est plus une richesse. Ce qui compte ce sont les flux, les mouvements: la virtualité vaut plus que la réalité. Ce que j’ai compris, en écrivant ce film, c’est qu’il ne parlait pas de l’opposition entre les riches et les pauvres, mais qu’il traitait du rapport entre le virtuel et le réel.
C’est donc un film sur les conséquences de la crise? C.K.: Après la crise financière de 2008, je voyais dans les medias l’accélération des licenciements et des problèmes sociaux avec, en parallèle, le fait que les banques s’en étaient bien sorties: les bonus reprenaient d’une façon éhontée, les entreprises du CAC 40 n’avaient jamais été si florissantes… Grosso modo, en ce moment, le monde fabrique de plus en plus de profit, et de moins en moins de gens en profitent! L’idée du film part de ce constat.
Index sante + 2,82% Mois
5
2010
2011
Index normal
Index santé
Index santé lissé
Index normal
Index santé
Index santé lissé
112,52
111,90
111,24
116,33
115,05
114,21
Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour le mois de février 2011, on enregistre une inflation de 3,39% par rapport à février 2010. Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à février 2010, l’index santé a augmenté de 2,82%. Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 114,97 (base 2004 = 100). Conversion: l’index-santé de février 2011 (115,05/base 2004 = 100) correspond à 130,89 (base 1996=100).
Je pense que j’ai aussi réagi au peu de commentaires réels suscités par une éventuelle relation de cause à effet: y a-t-il une relation quelconque entre le malaise du monde du travail et les fluctuations récentes de la finance? Voilà, ça m’obnubilait, et j’ai eu besoin d’en parler. Quand on enquête, on se rend compte que c’est très complexe, que tout le monde se défausse et il n’y aurait pas de vrai responsable! C’est la faute du contexte, de la délocalisation, des pays émergents qui explosent… Avant, dans les années 70, il y avait un côté «clair»: pour les syndicats, les patrons étaient des salauds qui voulaient s’enrichir sur le dos des ouvriers, on pouvait les nommer. Aujourd’hui le patron est sous la houlette d’un conseil d’administration, lui-même soumis à des pressions d’actionnaires disséminés dans le monde… Ce ne sont plus des gens faciles à identifier ou à pointer du doigt. C’est devenu très abstrait. Les syndicats ne savent plus trop qui dénoncer.
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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
Le grand handicap salarial Belgique/Pays-Bas dans la navigation intérieure: une fable? et les Pays-Bas dans le secteur de la navigation intérieure? - Quel est l’impact sur les coûts si le système néerlandais est appliqué sur le secteur de la navigation intérieure belge (analyse quoi - si?)?
Dans la plupart des secteurs, certains cénacles imputent trop facilement aux trop hauts salaires la crise dans laquelle ils se trouvent. La situation n’est pas autre dans la navigation intérieure. Certains prétendent tout aisément que les différences en coût salarial s’élèvent à 20%. Ils montrent du doigt les partenaires sociaux comme responsables de ces soi-disant écarts salariaux. Bien que, de temps à autre, les publications économiques plus autorisées classifient les salaires dans la navigation intérieure parmi ceux qui n’ont augmenté que de façon modérée au cours des dernières décennies, les cénacles susmentionnés ont continué à attaquer les autorités avec leurs assertions non fondées. Pendant longtemps, l’UBOT a insisté sur la commande d’une étude neutre sur les différences en coût salarial dans la navigation intérieure entre la Belgique et les Pays-Bas. Ses efforts ont été couronnés par un accord à ce sujet entre partenaires sociaux. Sous la direction du professeur Dr. Willy Winkelmans, économiste spécialisé en transport et autorité en la matière dans le monde maritime, la mission a été confiée à Pricewaterhouse Coopers (PwC). Les résultats de l’étude, qui a été présentée dernièrement à Anvers, sont démystifiants.
C’était Ivan VICTOR qui, en sa qualité de président du Fonds de la Navigation rhénane et intérieure, avait le plaisir de souhaiter la bienvenue au nombreux public descendu au Schipperswelzijn.
«Si nous voulons exercer une influence sur les dirigeants politiques, il nous faut un examen scientifique et objectif.» a dit le président du Fonds, faisant ainsi allusion aux nombreux messages lancés souvent de façon calculée par certaines organisations d’intérêt non représentatives. «Notre étude ne se borne pas à un examen comparatif des salaires, elle s’étend à une comparaison du coût général entre les deux nations batelières
importantes.»
Mission PwC clairement circonscrite! Le Fonds de la Navigation rhénane et intérieure a demandé à Pricewaterhouse Coopers (PwC) de chercher une réponse aux questions suivantes: - Quelles sont les caractéristiques du secteur de la navigation intérieure belge versus celui des Pays-Bas? - Quelle est la structure des coûts des différents marchés participatifs dans le secteur de la navigation intérieure belge? - Quelles sont les causes des différences de coûts entre la Belgique
«Si des entrepreneurs fluviaux belges se sentent désavantagés vis-àvis de leurs collègues néerlandais, on doit examiner pourquoi» a dit le professeur Dr. Willy Winkelmans au début de sa présentation. «En Belgique, comme aux Pays-Bas, la navigation intérieure a des atouts énormes que nous ne pouvons pas négliger. La Belgique et les PaysBas ont en outre un arrière pays partagé. La navigation intérieure y doit être conforme au marché, effective du point de vue coûts et sans la moindre apparence de trouble concurrentielle.»
Méthodique Les chercheurs ne se sont pas bornés à l’étude au bureau, ils ont également exploré le terrain. Ils se sont renseignés auprès de dizaines d’entrepreneurs fluviaux et organisations de navigation intérieure néerlandaises et belges. Pour comparer les coûts salariaux entre la Belgique et les Pays-Bas, le total des cotisations patronales pour un même salaire net mensuel a été mis en carte. Des bureaux d’administration salariale y ont collaboré.
«Nous avons étudié la réalité relative à l’économie industrielle», a dit Cedric Liekens, chercheur de PwC, dans un commentaire de la méthodique. «Nous nous basons par exemple sur les cash flow et non sur les bénéfices comptables. Nous avons calculé un indice de rendement sur la base de ce qu’un batelier investit dans son entreprise et de ce que ces investissements rapportent.»
Coûts d’impôts différents Une différence fiscale remarquable entre les Pays-Bas et la Belgique consiste en le fait qu’aux Pays-Bas toutes les entreprises doivent tenir une comptabilité entière. Alors qu’en Belgique on peut choisir pour des impôts forfaitaires sous certaines conditions. Une grande partie de la flotte répond à ces conditions, ce qui ne signifie toutefois pas que ces impôts forfaitaires forment toujours un régime plus intéressant du point de vue fiscal.
Indice de rendement Les chercheurs ont comparé les cash flow dans trois segments de marché à l’investissement en capital. Ils sont partis d’un horizon d’évaluation de vingt ans. La valeur résiduelle du navire n’a pas été prise en considération. Cela a résulté en les indices de rendement
suivants (IR): 1) Pour un navire à cale sèche de moins de 1000 tonnes (profil 1) avec à bord uniquement homme et femme et pour lequel on paie des impôts forfaitaires, l’IR s’élève à 4,8 en Belgique. Pour chaque euro qu’on investit, on regagne donc 4,8 euro sur vingt ans. 2) Pour un navire à cale sèche/navire à conteneur de plus de 1000 tonnes (profil 2) à bord duquel naviguent homme et femme et également un matelot salarié et pour lequel on paie des impôts forfaitaires, l’IR s’élève à 1,99 en Belgique. 3) Pour une citerne de plus de 1000 tonnes (profil 3) dont tous les membres d’équipage sont salariés, l’IR s’élève à 1,09 en Belgique. Non seulement les coûts des salaires et du carburant ont le plus grand impact sur l’indice de rendement, le régime fiscal, le financement et les mesures de soutien l’ont autant. Lorsqu’on fait le même exercice pour les navires néerlandais et leurs paramètres de coûts, on obtient un autre IR. Pour le profil 1 la différence peut s’élever jusqu’à 30% à l’avantage des Pays-Bas, notamment lorsque l’application du forfait belge tourne au désavantage. Lorsque l’application du forfait tourne à l’avantage, le batelier obtient maximum 1 %. Pour le profil 2 le batelier belge peut réaliser un avantage de 20 % lorsque les impôts forfaitaires sont rentables. Dans le cas contraire, l’avantage du batelier néerlandais peut s’élever jusqu’à 12%. Pour le profil 3 les différences en IR sont pratiquement inexistantes. Les impôts forfaitaires connaissent des gagnants et des perdants, a conclu le professeur Winkelmans. «Mais l’application de ce forfait est un choix libre. On dirait: «Celui qui choisit pour, sait ce qu’il fait». Bien que la pratique démontre que cela n’est pas toujours le cas.
Charge fiscale Il ressort avant tout de la comparaison des coûts que le taux d’impôts a un grand impact, au désavantage du batelier belge. L’amortissement est plus avantageux en Belgique qu’au Pays-Bas, mais la charge fiscale belge est beaucoup plus haute. Dans la plupart des cas, l’un et l’autre ne sont pas compensés par l’application des impôts forfaitaires. «Notre régime fiscal doit être amélioré», a déclaré le professeur Winkelmans. «Mais cela ne vaut pas seulement pour la navigation intérieure.»
Les coûts des salaires n’ont pas un impact si lourd! Quant aux coûts des salaires, les différences entre la Belgique et les Pays-Bas existent, mais selon les chercheurs leur impact est loin d’être si lourd à cause du taux d’impôts. La différence en pourcent dans les coûts patronaux totaux varie - selon le profil - entre 0,5 et maximum 5% à l’avantage des Pays-Bas. Ainsi, les indépendants aux Pays-Bas paient une prime inférieure pour la sécurité sociale. De l’autre côté, il est également devenu clair que non pas du tout tous les entrepreneurs fluviaux sont suffisamment au courant des mesures sociales et fiscales favorables que le gouvernement belge a généreusement mis à la disposition des employeurs au cours des dernières années. En effet, les mesures de soutien ont elles aussi un grand impact sur l’indice de rendement. Les Pays-Bas et la Belgique connaissent toutefois des mesures de soutien similaires. Aux Pays-Bas on fait bien un appel plus intensif à ces programmes. Selon les chercheurs le financement du navire a à peine une influence. Aux Pays-Bas on profite intensivement de la caution publique. Il est vrai que cela explique la vague de constructions nouvelles, mais l’avantage en question n’a aucun impact sur les coûts de financement.
Les autorités publiques doivent mieux communiquer Sur la base de l’étude, PwC conseille aux dirigeants politiques belges à mieux communiquer sur les mesures de soutien et à travailler à un climat fiscal meilleur, avec maintien du régime forfaitaire comme mesure accompagnante. Si la navigation intérieure veut se réserver un avenir meilleur, les organisations patronales et autres soi-disant organisations fluviales représentatives devront en tout cas faire un effort pour resserrer les rangs et approcher les instances compétentes d’une façon unanime et intellectuellement correcte pour la défense de leurs intérêts légitimes. Si les entrepreneurs fluviaux font les bons choix comptables et utilisent les mesures fiscales et de soutien préférentielles pour les employeurs, plusieurs d’entre eux auront très probablement à porter un poids de moins à court terme. Une offre de formation gestionnaire signifierait sans doute un grand soutien pour le secteur de la navigation intérieure. Pour de plus amples infos au sujet de l’étude Roger.opdelocht@btbabvv.be et www.ubot-fgtb.be
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
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> JOURNÉE DE L’ÉGALITÉ SALARIALE LE 25 MARS
Gagner moins, c’est travailler plus longtemps Votre salaire d’aujourd’hui détermine votre pension de demain! Aujourd’hui encore, on est loin de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes! C’est la raison pour laquelle la FGTB organise annuellement la Journée de l’égalité salariale (ou Equal Pay Day). En Belgique, l’écart salarial entre les femmes et les hommes s’élève encore à 23% (bruts, en moyenne, temps partiels compris). Cette année, la FGTB a mis l’accent sur les conséquences de l’écart salarial sur le montant de la pension des femmes.
is ton boulot!»
France a 59 an s, et vit dans la région de Sp surprise d’ap prendre qu’ell e toucherait… a. A l’âge de 55 ans, elle a un arrêt de tr 70e eu av Une situation ail en vue d’élever les enfa de pension par mois. En ca la use, nts et, tardivem vécue par nom bre de femm ent, un divorc es. e. C’est en 1982 qu matiques pour e France, alors jeune mam an se consacrer à l’éducation , a cessé d’enseigner les mat coulait de sour de ce hé A l’époque, un , en raison de sa situation fa ses enfants. Une situation e femme de no miliale. «Mon qui dire que mon mari était nota taire, ça ne tr av ex ir d’enseigner, no -époux m’a mis le coutea aillait pas. Je n’irai pas jusq e. u sous la gorg n. Mais c’était u’ à e pour que je été mal vu qu tout simplem cess e je en l’époque ne l’a refuse.» France ne s’en ca t normal, et je crois qu’il au e che pas: sa «b rait pas amenée on à jeune, qu’on a une vie rangée réfléchir à sa pension futu ne» situation de nous, ne pens re , on ne pense pa . «Quand on e est s à ça. Et pers financièremen à tirer la sonnette d’alarm e. Mon mari di onne, autour de t». C’est quand me suis rendue sait «tu es à l’a il est parti - j’a vais alors cinq br je n’avais pas compte de ma situation. Je uante ans - qu i ex n’ e faire? J’ai donc ercé mon métier de prof de avais pas droit au chômag je e, titres-services… commencé à travailler com maths depuis des années. et Q me femme d’ » ouvrage grâce ue aux
Travailler pou
A 55 ans, Fran r avoir un revenu décen ce a appris qu t e, elle recevrait la modique so si elle décidait de prendre sa pension à 60 mme de… 70e complément de pa ans, dire, pas gran pension de mon ex-mari, r mois. «Ainsi que, à 65 an s, un do dhabitation av chose. J’ai de la chance, ca nt j’ignore le montant. Aut an r j’avais fait l’a ant cquisition de mon compagn t de me marier. Je n’ai donc mon pa on, qui a une pe emploi pour av nsion relativem s de loyer à payer. Et je vis av oi ou autre, à mes r un revenu décent, et pouv ent correcte. Je vais garder ec mon oir offrir des so quatre petits-e nfants.» rties, un ciném a Bémol supplé mentaire, cepe ndant… France vailler, car elle , actuellemen doit se faire po t, ne peux plus m’a déjà aver tie: je suis trop ser une prothèse au geno trau. «Mais la m je va donc me co utuelle nseiller de… re une pour bénéficier d’un st prendre mon atut d’invalid plus nettoyer boul e. L’o .A fait un intérim mon âge c’est impossible ot de prof de math, si je ne pe n . Je vais avoir dans une écol 60 ans en août ux e, et le public moralement et n’est plus le m . physiquemen ême. J’étais ép J’ai t.» uisée, Aujourd’hui, Fr an on n’est jamai ce souhaite s’adresser aux s à l’abri d’un femmes. «Il fa ac ut on n’y pense pas. C’est à l’é cident de la vie, d’un divorc se dire une chose: e, ch époque ne pa rlait d’épargn éance qu’on se rend compt ou autre. Bien sûr, e-pe e. Pe n’ai qu’un cons eil à donner, et nsion, ou de quoi que ce so rsonne à mon a 34 ans: quoi qu’il arrive, ne c’est ce que je répète sans it de ce genre. Je cesse à ma fille lâche pas ton boulot.» , qui
Même les ns» io s n e p s e s s o r g « pas ne s'en sortent ailler à 14 ans et a réalisé une carrière complète. av mmencé à tr
ion». A savoir e «grosse pens ce, à temps un r le pe ap it er ra que l'on pour eur du comm nalement, uche donc ce ière complète dans le sect ur ce, fi po e vi Raymonde to sa rr e Ca ut s. a cotisé to t par moi état de fait: dénoncer cet 1100 euros ne but de carrière à 14 ans, elle ur po er gn oi dé tém s assuré. plein, avec un ltat. Raymonde a souhaité venir n'est pa s pour vivre l'a , on ti up rr su te ré vie, sans in très maigre de ses enfant aillant toute sa ur à dépendre ettent pas d'avoir accès même en trav de craint fort d'avoir un jo rm pe ne compter on basses, et r mois... Sans En effet, Raym pensions légales sont très pa e 00 14 n ro es envi aires». décemment. «L repos correcte, qui coûte s'avérer nécess de à une maison ins de santé qui pourraient so les éventuels
co Raymonde a
©iStockphoto_lisafx
«Ne lâche jama
«J’ai fait une pe
tite déprime»
Véronique a 57 ans. Il y a deux à 900e brut. ans, elle a appr Une nouvelle difficile à digé is que sa pension s’élèver ait rer. Depuis 1976, Vé ronique travai commencé sa lle dans une m ca édiathèque. A lo passer à mi-tem rrière à temps plein, elle dé cidait deux an rs qu’elle avait ps, pour s’occup né je voulais cons acrer du temps er de ses enfants. «C’est un es plus tard de choix personne bien sa vie, je à mes enfants. n’ l, A les conséquenc ai donc pas réellement pens l’époque, mon mari gagnai t é à m’informer es», confie-t-el le. davantage su r Des années pl us tard, en 19 91 à un divorce. , la situation Elle ch vail à temps pl demande alors à son empl ange, et Véronique fait fa ce ein. Malheureu oy demande d’un sement, ceci lu eur pour reprendre son tracomplément i se ra re fusé. «J’ai alor de chômage, m m’a en effet ét s fait la ai é changement de expliqué que j’aurais dû fa s cela aussi m’a été refusé. ir Il e st ce at tt ut e , so de it en 1978. J’ai mari gagnait pl tenté d’expliq mande lors de mon us uer qu’à l’époqu de ce complém qu’honorablement sa vie, e mon et ent... Mais cet argument n’a que donc je n’avais pas beso dit que je vivr in ais mieux en pa s été entend étant au chôm age complet!» u, on m’a même Véronique es t do son mi-temps nc passée par des petits jobs irrégulie , ju rs pour compl Période qui du squ’en 1999, où elle peut éter enfin retrouve ra r un temps pl «Ce fut le lot de jusqu’en 2010, date à laqu el le to ... us el le le re s travailleurs de passera à mi-t ein. de la direction. emps. plus de 50 an » s, c’est une de mande Entre-temps, en brut. Son épou 2008, Véronique a appris qu x petite déprim actuel, lui, ne touchera que e sa pension serait de 900e e 70 appréhension quand je l’ai appris. J’envis 0e. «J’avoue que j’ai fait un . J’espère pouv age le futur av e oir donner qu lorsque je sera ec une certaine elques cours, i ou autre activ mesure cela se pensionnée, mais je ne sais ité, même pas en ra possible et core dans quel autorisé.» le
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DOSSIER
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
LE PROJETDE D’ACCORD INTERPROFESSIONNEL JOURNEE L’EGALITE SALARIALE
Cinq facteurs déterminent votre salaire et, plus tard, …votre pension!
2. Le secteur d’activité ou la professio
• Les femmes sont surreprésentées dans certains secteurs, notamment marchand. On les retrouve également majoritairement dans d’autres se élevés(1). Les secteurs où les salaires sont plus élevés -comme l’industrie tique et l’informatique- restent des secteurs masculins. • Les femmes exercent souvent une profession moins bien rémunérée(2) fonctions dirigeantes.
Les propositions FGTB?
• Nous voulons de meilleurs salaires dans les secteurs et métiers dits fé • Nous réclamons davantage de projets (sectoriels et d’entreprise) qui rôles traditionnels des hommes et des femmes; • N’oublions pas qu’un meilleur équilibre hommes/femmes est aussi é treprise! Tout le monde a à y gagner.
3. Les interruptions de carrière
• Les interruptions de carrière et le crédit temps s’expliquent par le fait que sont insuffisantes. • Même si les congés thématiques sont un droit pour les deux sexes, ce son prennent un congé parental (ou un congé pour assistance d’un membre • Ces décisions, généralement prises par le couple, s’expliquent par le fait vent inférieur à celui de leur mari/compagnon. Sacrifier le salaire le pl intéressant à court terme. • Une interruption (partielle) de carrière ne signifie pas seulement un reven possibilités de promotion ou d’augmentation salariale, sans oublier les d coulent. N’oublions pas que le crédit temps n’est pas toujours pris en co
Les propositions FGTB?
• Des structures de soins suffisantes, financièrement accessibles et de enfants et des personnes dépendantes; • Une organisation du travail qui prenne en compte la famille.
4. Le travail à temps partiel
Gagner moins, c’est travailler plus longtemps
• Le travail à temps partiel est rarement le résultat d’un choix: seuls 11,2%(3) qui travaillent à temps partiels ne veulent pas d’un emploi à temps plei • Ce sont essentiellement les femmes qui travaillent à temps partiel et el tout devient «partiel» (leur salaire, leurs droits en sécurité sociale, leur p
Le cas est diffèrent quand il s’agit d’un/e demandeur/euse d’emploi qui n temps partiel et qui demande alors le statut de «temps partiel avec main chômage partiel est pris en compte pour le calcul de la carrière (pendan s’ajoute l’octroi d’une «allocation de garantie de revenus» (complément ch (pour toute la période à temps partiel).
Votre salaire d’aujourd’hui détermine votre pension de demain
www.fgtb.be / 25 mars 2011
Total Salariés à temps partiel
Hommes Femmes
Définition: part de l’emploi salarié à temps partiel dans l’emploi salarié to Source: enquête sur les forces de travail, 2009
Les propositions FGTB?
L’égalité salariale entre les femmes et les hommes est un droit fondamental
1. Le choix des études • Le choix des filières d’enseignement est déterminant dans l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Il joue aussi dans la trajectoire de la carrière, qui diffère en fonction du sexe. • A la différence des filles, les garçons optent plus pour des filières d’enseignement technique ou scientifique «pur» qui débouchent sur des emplois qui offrent de meilleures perspectives de carrière et de promotion, avec un salaire correspondant.
La proposition FGTB? • Tous les acteurs de l’enseignement (parents, enseignants, pouvoirs organisateurs, PMS) doivent éviter de véhiculer les stéréotypes sur la répartition des rôles homme/femmes et de les reproduire dans l’orientation des études.
E.R. Rudy De Leeuw, Rue Haute 42, 1000 Bruxelles
• Bien informer les travailleurs à temps partiel sur leurs droits; • Elargir les droits d’accès à un congé-éducation payé, à l’allocation de minimum.
5. Les périodes assimilées
• Certaines périodes d’inactivité (accidents de travail, maladies professionn maternité, service militaire, chômage, maladie, …) sont assimilées à du tem où des allocations ont été payées. Ces périodes sont donc prises en comp • Certains types de crédit-temps ou de temps partiel sans « maintien de d assimilation pour le calcul de la pension. • Dans un nombre de cas limité (ex. les études) il est néanmoins possible d assimilée pour le calcul de la pension à condition de régulariser à temp cette périodes d’inactivité.
Les propositions FGTB?
• Maintenir les périodes assimilées existantes; • Amener les employeurs à informer les travailleurs sur les conséquen carrière, choisies ou non (crédit-temps et temps partiel).
(1) Enseignement; soins de santé et services sociaux; fabrication de vêtements; perso Métiers principalement féminins ou masculins, 2009. (2) Employés de bureau; personnel de vente et de service non qualifié; réceptionniste principalement féminins ou masculins, 2009. (3) Part de l’emploi salarié à temps partiel dans l’emploi salarié total (Source: enquête s (4) SPF Economie, Enquête sur les Forces de Travail, 2009. 4 SPF Economie, Enquête sur
DOSSIER
on exercée
dans les soins, le social et le non ecteurs où les salaires sont moins chimique, l’industrie pharmaceuet n’ont qu’un accès limité à des
éminins; i permettent de faire évoluer les
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
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Pension au féminin, pension peau de chagrin La pension moyenne actuelle d’une femme salariée basée sur ses propres prestations est de 595e alors que pour les hommes elle est de 827e. Ces montants particulièrement bas sont dus au fait qu’il s’agit de personnes
qui sont pensionnées actuellement, donc qui ont commencé à travailler il y a au moins 40 ans et au plus 70 ans ou plus. Les salaires étaient alors particulièrement bas. C’est aussi une moyenne qui inclut les carrières in-
complètes. Mais cela ne change rien au constat: les pensions belges sont trop basses et la pension des femmes est généralement inférieure à celle des hommes. D’où vient cette différence?
économiquement bon pour l’en-
Comment calcule-t-on votre pension?
nt majoritairement les femmes qui e de la famille) que le salaire des femmes est soulus bas est un calcul financier plus
nu moins élevé mais aussi moins de droits de pension réduits qui en déompte pour le calcul de la pension!
e qualité permettant l’accueil des
des femmes et 9,6%(4) des hommes in. lles en subissent les conséquences: pension).
n’a d’autre choix que d’accepter un ntien des droits». Dans pareil cas, le nt 5 ans maximum). Dans le cas où hômage), l’assimilation est illimitée
La pension représente 60% de votre salaire de chaque année de carrière divisé par 45. Exemple: vous avez gagné l’an dernier 2.200 euros bruts par mois et vous touchez un 13e mois, soit 28.600 euros. 28.600 X 60% = 17.160/45 = 381,33 euros. Si votre salaire ne bougeait plus, chaque année de travail supplémentaire vous vaudrait 381,33 euros soit après une carrière complète: 381,33 X 45 = 17.160 euros bruts ou 1.430 euros bruts par mois. Mais compte tenu de l’inflation, le salaire du début de la carrière ne vaut pas grand-chose: 2000 euros d’aujourd’hui valent environ 500 euros de 1970. On y applique donc un coefficient de réévaluation (exemple: 4,34 pour le salaire de 1970). Si votre salaire augmente, votre pension augmentera aussi sauf si vous dépassez le plafond de calcul de 47.960,29 euros/an ou 3.689 euros par mois, 13e mois compris. Si l’un des partenaires d’un ménage n’a jamais travaillé: • le couple a droit à une pension unique pour le ménage calculée sur base de 75% des salaires gagnés par le partenaire qui a travaillé. C’est ce que l’on appelle «le taux ménage». Si le montant des deux pensions individuelles des deux partenaires basées sur leur travail est inférieur à la pension ménage, on peut choisir le montant le plus avantageux.
©iStockphoto-lisafx
e les structures d’accueil et de soins
L’âge légal de la retraite est fixé à 65 ans. Vous êtes donc supposé-e travailler 45 ans pour avoir une carrière complète. Il faut justifier une carrière de 30 ans pour ouvrir le droit à la pension minimum qui est de 1.025e brut pour une carrière complète (45 ans). La pension effective est calculée en fonction des années de carrière.
Quelle sera votre pension? Le tableau ci-dessous donne une indication de ce que sera votre pension individuelle sur base de 60% d’un salaire annuel moyen constant pour le secteur privé et les contractuels du secteur public. Votre pension réelle sera plus basse ou plus élevée selon que votre carrière est derrière vous ou devant vous. Les salaires de début de carrière sont en effet plus bas qu’en fin de carrière. Si vous voulez une estimation personnalisée de votre pension, vous pouvez aller sur le site: www.toutsurmapension.be. Selon votre carrière, vos salaires actuel ou de début de carrière, l’âge de prise de cours de votre retraite, vous aurez une estimation plus précise de votre future pension.
25,5% Il faut justifier une carrière de 30 ans pour ouvrir le droit à la pension minimum qui est de 1.025 euro brut par mois pour une carrière complète (45 ans). La pension effective est calculée en fonction des années Salaire de carrière.
9,0% 44,2%
otal
brut mensuel
Salaire minimum à 21 ans
garantie de revenus, à la pension
Salaire brut moyen des femmes
nelles, vacances annuelles, congé de mps de travail effectif dans la mesure pte pour le calcul de la pension. droits » ne donnent pas droit à une
Salaire brut moyen des hommes
nces de certaines orientations de
onnel domestique. Source: SPF Economie,
e, caissière. Source: SPF Economie, Métiers
sur les forces de travail, 2009) r les Forces de Travail, 2009.
©iStockphoto-SteveLuker
de demander que cette période soit ps et de payer des cotisations pour
3.689e est le plafond salarial pour les salaires de 2010. Le salaire dépassant ce plafond, n’est pas pris en compte pour le calcul de la pension.
Durée moyenne de la carrière Femmes: Hommes: 31 ans 42 ans pension brute
pension brute
Pension brute après une carrière complète de 45 ans
1.415e
706e
957e
1.025e
1.600e
706e
957e
1.025e
1.800e
744e
1.008e
1.080e
2.000e
827e
1.120e
1.200e
2.200e
909e
1.232e
1.320e
2.242e
927e
1.256e
1.345e
2.400e
992e
1.344e
1.440e
2.600e
1.075e
1.456e
1.560e
2.909e
1.202e
1.629e
1.745e
3.100e
1.281e
1.736e
1.860e
3.300e
1.364e
1.848e
1.980e
3.400e
1.405e
1.904e
2.040e
3.500e
1.447e
1.960e
2.100e
3.689-…e
1.524e
2.065e
2.213e
Source: calculs propres, FGTB, 2011.
Brut et net? Pour les pensions les plus basses, le brut = le net Une pension brute de 1.500 euros représente un net de 1.250 euros. Un brut de 2.213 euros = environ 1.500 euros nets compte tenu du prélèvement de certaines cotisations.
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SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
> ACCIDENTS DU TRAVAIL
> POINT DE VUE
Poursuivre les actions pour de meilleurs salaires et de meilleurs emplois Commençons par quelques petits calculs simples. Si en 2007 vous achetiez pour 100 euros de nourriture, vous payez aujourd’hui 118 euros. Si en 2007 vous consommiez pour 100 euros d’énergie, il vous en coûte aujourd’hui 126 euros. De toutes les hausses de prix, ce sont les plus frappantes, mais ce sont aussi deux dépenses indispensables pour chaque famille. Cela permet de voir noir sur blanc pourquoi notre syndicat défend avec acharnement l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales. Elle permet de tenir notre pouvoir d’achat à niveau, du moins partiellement. Sans cette indexation automatique, nos 100 euros de salaire de 2007 ne vaudraient plus que 91 euros aujourd’hui. C’est naturellement plus compliqué que ça, mais en gros, c’est ça. L’indexation est une protection du salaire, ce n’est pas une augmentation du salaire. Les employeurs ne veulent ne de l’une ni de l’autre. Ils veulent en finir avec l’indexation. Et ils ne veulent pas d’augmentation salariale. Car une augmentation de maximum 0,3% en 2012, ce n’est pas une augmentation. D’autant plus quand on sait que la situation économique s’arrange, que la croissance est à nouveau là ainsi que les bénéfices. 0,3%, cela représente trois pains par mois. A condition de gagner 2000 euros nets par mois! Lors de la journée d’action du 4 mars, nous avons envoyé un avertissement puissant au patronat. Il y avait et il y a toujours suffisamment de raisons qui justifient de mobiliser les travailleurs et de ne pas baisser la garde. Le gouvernement a légèrement corrigé l’accord interprofessionnel, l’AIP. Avec une augmentation des salaires minimums. Sauf que celle-ci n’est pas payée par les employeurs mais bien par nous. Et la marge salariale scandaleuse de 0,3% en 2012 reste un maximum obligatoire pour tous. Pas de liberté de négocier dans les secteurs ou les entreprises qui s’en sortent bien. Mais il y a plus que l’opposition à l’AIP. Deux ténors de la scène européenne, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, veulent la suppression de l’indexation automatique des salaires et que l’âge de la pension soit repoussé à 67 ans. La modération salariale, c’est ce que prônent la Banque Centrale Européenne et les forces politiques de droite. Des sujets qui seront traités lors du sommet européen qui se déroule ce mois-ci. Nous devons donc continuer le combat. Les négociations vont à présent débuter dans les secteurs et les entreprises. Nous nous battrons avec force pour de meilleurs salaires et de meilleurs emplois. Là où il y a de la marge, les travailleurs doivent recevoir leur part. Nous continuons aussi de nous battre pour le maintien de l’indexation automatique des salaires. Nous nous opposons donc à la politique d’austérité européenne. L’Europe néolibérale de Merkel et Sarkozy n’est pas notre Europe. L’Europe des restrictions salariales n’est pas notre Europe. Le 24 mars, lors du sommet européen de printemps qui se déroule à Bruxelles, nous le répèterons très clairement. Merci à tous nos affiliés et militants qui ont menés des actions et merci de continuer à le faire. Merci de vous élever pour de meilleurs salaires et de meilleurs emplois.
(7 mars 2011)
Paul Lootens Secrétaire général
Alain Clauwaert Président
Les accidents bénins clairement définis Une nouvelle procédure simplifiée pour la déclaration des accidents du travail bénins vient d’être approuvée par le FAT, le Fonds des Accidents du Travail. Les représentants de la Centrale Générale de la FGTB et ceux de la FGTB fédérale au Fonds des Accidents du Travail ont participé à cette révision. Parmi eux, Philippe Vigneron, du service d’Etudes de la Centrale générale de la FGTB. Nous lui avons demandé de nous expliquer de quoi il s’agit. La situation en matière d’accident du travail bénin pose-t-elle problème? Philippe Vigneron: En fait, on s’est rendu compte, suite à une enquête réalisée en 2009, qu’il y a une sousdéclaration évidente des accidents bénins. Ceux-ci ne donnant pas lieu à une intervention des assurances, beaucoup d’employeurs ne font simplement pas de déclaration. Face à ce constat, deux évidences se sont imposées: d’une part, il était impossible de voir au niveau national l’importance des accidents bénins, d’autre part, certains employeurs profitaient de l’absence d’une définition légale de l’accident bénin pour ne pas déclarer des accidents qui auraient dû l’être. On parle de procédure simplifiée, il ne faut plus déclarer l’accident alors? Philippe Vigneron: Plus comme avant, mais pour nous, organisation syndicale, il était essentiel que ces accidents bénins soient malgré tout consignés avec suffisamment d’informations. De sorte qu’en cas d’aggravation de la situation, par exemple suite à
une infection d’une plaie au départ bénigne, le travailleur puisse faire valoir ses droits en tant que victime d’un accident du travail. Au départ, les employeurs et les assureurs ne voulaient pas que ce registre quitte l’entreprise, mais si le registre ne remonte pas et reste au niveau de l’entreprise, les employeurs peuvent frauder comme ils l’entendent. Une entreprise qui enregistre 500 accidents bénins mérite autant d’attention que celle qui en enregistre un seul grave. Le but étant de pouvoir intervenir si la situation dans une entreprise semble anormale. Mais pour cela, il fallait aussi une définition plus claire de l’accident bénin. Et justement, quelle est-elle cette définition? Philippe Vigneron: On considère dorénavant comme accident bénin un accident n’ayant occasionné ni perte de salaire, ni incapacité de travail pour la victime mais seulement des soins pour lesquels l’intervention d’un médecin n’est pas nécessaire et qui ont été prodigués après l’accident uniquement sur le lieu d’exécution du contrat de travail. Cette définition est importante car elle permet de l’étendre
aux soins sur le chemin du travail ou tout autre endroit assimilé à un lieu où le contrat de travail est exécuté, par exemple un chantier. Les victimes sont donc couvertes? Philippe Vigneron: En effet, nous voulions ainsi garantir que le registre puisse servir de base légale et indiscutable dans le cas où l’accident s’aggraverait et nécessiterait une déclaration traditionnelle à l’assureur. Depuis le début de l’année, la Centrale Générale de la FGTB accorde une attention particulière aux accidents du travail. En février dernier, elle organisait un séminaire destiné à ses délégués sur le thème du travail adapté suite à un accident du travail. Un sujet qui vit dans les entreprises, si on en juge par le succès de ce séminaire. Un séminaire qui a également sensibilisé Franco Seminara, Député fédéral PS. Il a d’ailleurs posé deux questions à la ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet sur les dérives possibles du travail adapté et de la CCT 90, cette convention collective de travail permet d’octroyer des primes aux travailleurs en fonction de performances, mais aussi en fonction du nombre d’accidents du travail. Un système qui peut pousser des travailleurs à ne pas déclarer un accident et donc, d’échanger la dégradation de leur santé contre l’octroi d’une prime. Franco Seminara s’est fait notre relais en insistant sur le fait que les syndicats ne cessent de souligner les effets pervers de ce système.
> TRAVAILLEUSES ENCEINTES ET SOLVANTS
Bébé en danger Une étude française menée auprès de plus de 3 400 travailleuses enceintes a permis de mettre en évidence que 30% d’entre elles sont exposées à au moins un solvant dans le cadre de leur travail. Un chiffre inquiétant quand on sait que cette exposition peut avoir des conséquences graves sur le développement du fœtus. Il est évident que certaines professions sont plus exposées que d’autres. Ainsi, les métiers du secteur de la santé (infirmières, aides soignantes), de l’entretien (secteur du nettoyage), les travailleuses de laboratoire et les métiers de la coiffure/esthétique sont les plus exposés. Selon l’étude, menée par l’Inserm, l’Institut National de la Santé et de la recherche Médicale, les résultats montrent une relation entre la fréquence de l’exposition professionnelle aux solvants au début de la grossesse et l’apparition de malformations majeures.
Un risque plus élevé Il faut savoir que les malformations à la naissance sont assez rares et concernent 2 à 3% des nouveaunés. Or, les résultats de l’étude montrent que chez les femmes les plus exposées, le risque de donner
naissance à un enfant présentant une malformation congénitale est environ 2,5 fois plus élevé par rapport à des femmes non exposées. Rappelons que dès que la travailleuse a informé l’employeur de sa grossesse, celui-ci doit procéder à une analyse de risque afin de déceler si son travail présente un risque pour sa sécurité et sa santé ou celle de son enfant. En premier lieu, l ’e m p l o ye u r doit essayer de maintenir la travailleuse à son poste en adaptant ses conditions de travail. Lorsque ce n’est pas possible, il devra tenter de la déplacer vers un autre poste de travail, plus adapté. Si cela s’avère également impossible, le médecin du travail pourra décider de
l’écartement de la travailleuse. Les enjeux sont énormes pour vous et votre enfant, n’hésitez donc pas à demander le soutien de votre délégué ou de votre section régionale.
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
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> LIEGEOIS ET LIMBOURGEOIS A LA RENCONTRE DES CUBAINS
> SECTEUR DU PETROLE
Beaucoup de questions sur la réforme économique
Un deuxième pilier de pension pour les ouvriers
Des syndicalistes de la Centrale Générale de Liège et du Limbourg se sont rendus à Cuba. Pour les Limbourgeois, c’était en novembre dernier et pour les Liégeois, fin janvier. Ils s’y sont rendus afin de voir sur place comment le projet de solidarité avec le syndicat de la construction cubain fonctionne. Et aussi voir comment vivent les Cubains aujourd’hui. Ce projet soutient un programme pour l’amélioration de la santé et de la sécurité sur les chantiers de construction. En outre, une formation est également dispensée aux délégués syndicaux afin de les préparer aux nouveaux systèmes de salaire que le gouvernement met sur les rail. Les deux groupes sont revenus avec plus ou moins les mêmes impressions. On construit beaucoup, mais il reste énormément de travail. Les besoins en nouveaux bâtiments et en rénovation sont énormes. Des quartiers urbains tout entier sont pris en main. Des hommes de métier forment des ‘microbrigades’ qui dirigent le travail mais qui reçoivent aussi l’aide des habitants eux-mêmes. Une réforme économique de taille s’amorce à Cuba. La productivité doit augmenter. Il faut travailler plus efficacement. Pour cela, 500.000 emplois dans le service public ont été supprimés. On incite les gens à se lancer comme indépendant. Mais de nombreux travailleurs seront aussi formés
afin de pouvoir travailler dans le secteur de la construction. Les délégations de Liège et du Limbourg se posent de nombreuses questions. Quelle est la position des syndicalistes cubains avec lesquels nous travaillons visà-vis de ces mesures extrêmes? Ils disent que le plan est une nécessité. Le boycott de l’île par les Etats-Unis pèse lourd dans leur économie. Et la crise économique mondiale est venue encore aggraver la situation. Il faut donc Cuba connaît une grande pénurie d’ouvriers de la produire plus et construction. Des gens sont aujourd’hui formés mieux. Ca ne peu pour entrer dans le secteur. plus durer, c’est ce que nous disent par exemple pour débuter. Ils bénéficient aussi les Limbourgeois, on voit dans un de la même protection sociale que atelier de couture trois fois plus de les travailleurs dans les services monde que nécessaire ou encore publics. Et ils peuvent s’affilier à on voit un gardien occupé à temps un syndicat. plein pour garder un bâtiment vide. Les mentalités vont devoir changer De toute façon, ces syndicats deen profondeur vu que le gouvervront aussi changer de cap. Le nounement ne peut plus garantir du veau modèle économique garantitravail pour tous. Les gens doivent ra certainement plus de croissance, trouver eux-mêmes leur voie. Mais mais il peut aussi provoquer plus les hôtes de nos amis liégeois ont d’inégalités. Les syndicats devront aussi expliqué que les réformes veiller à ce que la restauration de sont bien encadrées au niveau sol’économie profite bien à tous les cial. Ceux qui se lancent comme Cubains. indépendants reçoivent le soutien
> FILM, EXPO ET DÉBATS
Après de nombreux mois, les interlocuteurs sociaux sont arrivés à un accord sur le deuxième pilier du secteur du pétrole (CP 117). Désormais, chaque ouvrier entré en service après le mois de mars 2010 bénéficiera d’une pension complémentaire sectorielle. Chaque année, l’employeur versera un montant de 230e pour ce faire. Ces 230e sont nets. Tout ce qui concerne les frais de gestion, les taxes sur primes, les cotisations sociales, etc. sera payé par l’employeur en plus de ce montant. En cas de décès avant le versement de la pension, le bénéficiaire qu’il aura désigné recevra un montant minimum de 6500e où la somme déjà épargnée si elle est plus élevée. Ce système est aussi valable pour les ouvriers à contrat déterminée. Pour les intérimaires, une CCT doit encore être conclue pour garantir leur droit. Enfin, pour les ouvriers engagés avant le 31 mars 2010, le système «pension-pétrole» reste en vigueur.
La Centrale Générale FGTB recherche
un(e) économiste pour son Service d’études La fonction consiste à • Analyser les informations économiques et financières; • Etudier l’évolution socio-économique de secteurs, de groupes et d’entreprises; • Traiter des dossiers sociétaux d’actualité; • Suivre et analyser des thèmes d’actualités socio-économiques, politiques et syndicales. Votre profil? • Vous avez un diplôme universitaire à orientation économique ou similaire par expérience; • Vous avez un intérêt marqué pour les questions sociales en général; • Vous avez une connaissance du néerlandais; • Vous êtes prêt(e) à vous engager activement dans une organisation syndicaliste socialiste. Intéressé(e)? Envoyez-nous votre CV et votre lettre de motivation par e-mail à economiste@accg.be ou par courrier à Alain Clauwaert rue Haute 26/28 – 1000 Bruxelles avant le 04/04/2011 à midi. Les candidats sélectionnés seront invités à un examen écrit le 07/04/2011, suivi d’un entretien pour les candidats retenus le 14/04/2011.
Un regard pour la Palestine > SECTEUR DU GARDIENNAGE
Le peuple palestinien sera particulièrement à l’honneur ce mois-ci en Belgique. Au programme, des films, des spectacles de danse et des expositions. La Centrale générale de la FGTB participe à certains débats.
Nouveau: la prime de samedi de 15% La flexibilité dans le secteur du gardiennage est un véritable fléau. Depuis des années, nous négocions avec les employeurs sur la meilleure façon de contrôler et de rémunérer la flexibilité qui donne lieu à de nombreux abus. Le ministère de l’emploi lui-même reconnaît, suite à une évaluation réalisée à sa demande, que les conventions relatives à la durée du travail dans le secteur seraient en contradiction avec la législation.
La Centrale Générale de la FGTB a des liens étroits avec le syndicat palestinien PGFTU. Elle est très active dans le mouvement de solidarité envers le peuple palestinien. Un certain nombre d’activités programmées au cours des semaines à venir méritent particulièrement votre attention. Le festival «Eye on Palestine» est organisé du 16 au 30 mars à Bruxelles, Anvers et Gand. Regard sur la Palestine donc. C’est la deuxième édition de ce festival. Cette année, l’accent sera mis sur l’occupation, l’opposition culturelle et les droits humains ainsi que sur la situation à Gaza. Des films et des documentaires seront diffusés. Il y aura aussi de la danse et des débats. Vous trouverez la liste complète sur le site www.eyeonpalestine.be.
Notez d’ores et déjà la date du mardi 22 mars. Le film «9 Star Hotel» sera projeté, un documentaire poignant sur les ouvriers de la construction palestiniens contraints de travailler dans l’illégalité. Le film sera suivi d’un débat en présence de notre secrétaire fédéral Werner Van Heetvelde. De Pianofabriek, rue du Fort 35 à SaintGilles à Bruxelles. La Centrale Générale de la FGTB
de Namur organise le 1er avril une soirée ciné-débat. Le film ‘This Palestinian Life’ sera projeté. Un débat suivra autour du témoignage de délégués syndicaux de la FGTB qui se sont rendus en Palestine. La soirée sera animée par Marianne Blume et notre ancien secrétaire général Jacques Michiels. Le 1er avril à 19h00, rue Dewez 40 à Namur.
En attendant une réponse officielle qui nous permette d’enfin conclure sur la flexibilité, le stand-by et les sursalaires sur des bases légales correctes, nous avons obtenu l’introduction d’une prime du samedi de 15% et une nouvelle base pour le calcul des sursalaires. Cette prime est payée depuis le samedi 5 mars 2011. Elle ne tombe pas du ciel, elle remplace le sursalaire du week-end qui était prévu auparavant mais après seulement le 33e week-end presté. Vous gardez le droit à 20 week-ends libres par an, en dehors des vacances annuelles, et le droit de refuser le travail après 28 week-ends prestés. Vos employeurs n’en sont pas enchantés, vous vous en doutez ! Alors informez immédiatement votre délégué ou votre section régionale si ce paiement n’a pas été fait.
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MÉTAL
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
> POINT DE VUE
L’Europe veut nous déclarer la guerre! La colère gronde dans les rangs des travailleurs. Elle enfle comme une vulgaire bulle spéculative qui pourrait nous éclater au visage... Pour ne l’avoir pas bien mesuré, le patronat va payer très cher l’échec de la négociation pour un accord interprofessionnel de solidarité. En chiffrant de manière totalement fantaisiste à 70 millions d’euros le coût pour l’économie de notre grève du 4 mars, il ne semble pas encore l’avoir compris. La démonstration de force de la FGTB va lui coûter plus cher encore. Beaucoup plus cher ! Et le monde politique a tout intérêt à bien faire ses calculs avant de décider quel maître il va servir ou quels intérêts il veut défendre... En effet, un troisième round est prévu au Parlement. Après le rejet par une majorité de travailleurs du pré-AIP, après les «améliorations» apportées par le Gouvernement, les députés devraient choisir s’ils vont ou non bloquer les salaires...
au moment où les prix (notamment de l’énergie) s’envolent. Ou alors garantir la liberté de négocier dans les secteurs et dans les entreprises. Cette option encore possible rend, du reste, prématurées les négociations sectorielles. Les députés que nous nous sommes choisis en juin dernier ont également le pouvoir de décider des choses importantes. Corriger la copie du gouvernement et revoir à la hausse le salaire (brut) minimum interprofessionnel garanti. Ou supprimer les discriminations qui frappent les jeunes travailleurs à qui un barème amputé est appliqué. Ou encore réduire, à défaut d’éliminer, l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Ce programme-là serait susceptible de garantir une paix sociale durable. De surcroît, il rendrait au suffrage universel le sens et l’espérance qu’y plaçaient les grévistes de 1893, de 1902 et de 1913. Rappeler ainsi que la démocratie est une conquête syndicale, c’est s’armer pour la défendre, déverrouiller
une culasse idéologique... Parce qu’elle est menacée. Et gravement encore! Le député européen Patrick Le Hyaric le soulignait sur son blog (http://patricklehyaric.net) le jour même où nous étions en grève générale: «Il se prépare dans les cénacles européens un violent coup de force antidémocratique et l’accélération de la destruction de nos acquis sociaux allant encore au-delà de ce que nous pouvions imaginer avec le Traité de Lisbonne». Il fait ainsi état d’un document de travail daté du 25 février («Coordination améliorée des politiques économiques dans la zone euro. Principaux éléments et concepts») qui est à l’ordre du jour des sommets européens des 11, 24 et 25 mars prochains. «Il s’agit d’un pacte franco-germanique pour gérer l’économie européenne, à partir des pays de la zone euro avec les critères des dirigeants de la droite allemande et en réponse aux demandes du capital européen», synthétise le
vice-président de la «Gauche unitaire européenne». Concrètement, ce qui est sur la table de l’Union européenne c’est rien moins que la «mise en concurrence des salaires» du privé, la diminution des salaires dans le secteur public, le démantèlement des systèmes de retraite publics ou de sécurité sociale, le recul de l’âge de la retraite. Le document entend encore privilégier la taxation de la consommation par le biais d’une fiscalité indirecte (TVA). Le Conseil européen pourrait encore généraliser la «flex-sécurité» et même s’intéresser à l’organisation des «négociations sociales» voire à la «révision des dispositifs de fixation des salaires». Pour la bonne bouche, le projet prévoit aussi la levée de «toute restriction d’ouverture de la vente qui était basée sur des critères horaires ou géographiques». Sur le plan institutionnel, les intentions vont encore plus loin puisque le texte organiserait une
censure des parlements (et des... gouvernements) sur la confection des budgets dans la mesure où est pour la première fois prévue l’inscription dans la Constitution des différents Etats-membres de «l’interdiction de déficit». Dans ce cadre-là, même la Commission et le Parlement européen seraient mis sur la touche! Autrement dit, alors que les peuples de la Méditerranée se soulèvent contre leurs oligarchies, l’Europe déclarerait la guerre à sa classe ouvrière! Que les choses soient claires: nous ne serons pas de ceux qui se laissent asservir. Nous ne serons pas de ceux qui plient sans combattre.
Nico Cué, Secrétaire général de la MWBFGTB.
«Nous ne sommes ni des manants ni des esclaves!» Sur la page d’accueil du site internet de la société VD Cabling, on peut lire notamment ceci: «La productivité de notre service vous garanti (sic!) les meilleurs prix». Ou ceci: «Nos véhicules sont équipés de Tracking et GPS qui nous permettent de contrôler et de rediriger nos équipes». Deux petites phrases qui peuvent sembler anodines mais révèlent pourtant deux des principaux problèmes auxquels sont quotidiennement confrontés les travailleurs de l’entreprise. Rencontre avec Jean, Jasmin et Nicolas, qui emmènent la délégation syndicale MWB-FGTB. VD Cabling est une entreprise spécialisée en réseaux de télédistribution, en dépannage et installation TV-Internet-téléphone, en cablâge et en raccordement électrique. Elle est basée dans le Zoning des Hauts-Sarts, en région liégeoise, et à Fernelmont, à proximité de Namur, mais développe son activité à travers la Wallonie, de Liège au Luxembourg en passant par Charleroi. A l’origine «familiale», voici environ 27 ans, elle compte aujourd’hui plus de 90 travailleurs… et une délégation syndicale métallo, depuis huit mois à peine. «Pour nous, le travail syndical, la représentation des travailleurs, c’est tout nouveau!», expliquent les jeunes délégués, manifestement aussi soudés que motivés. «Nous travaillons à VD Cabling depuis au moins 5 ans, et deux d’entre nous depuis 8 ans. La boîte, on la connaît bien. Cela faisait déjà un moment qu’on se disait qu’il fallait que ça change, qu’il était urgent de régler un certain nombre de problèmes qui pèsent sur le travail et la vie des gens dans l’entreprise. D’où le projet d’établir une délégation syndicale. On s’est dit: si on ne tente pas l’aventure,
personne ne le fera à notre place. Donc, on a foncé, et avec l’aide de l’équipe des Métallos de la Fédération liégeoise (Marcel Bartholomi, Esmé Cué et Antonio Fanara), on s’est présentés comme délégués et on a été élus en 2010. Evidemment, ce n’est pas passé comme une lettre à la poste. Le patron a… comment dire? Une humeur changeante et une culture d’entreprise très… patriarcale. C’est lui qui a fondé la société, c’est lui le patron, point final. Lui faire comprendre qu’il y a des problèmes sérieux d’organisation du travail et un manque de respect des droits des travailleurs, c’est un vrai défi! Il ne nous appréciait déjà pas beaucoup avant qu’on devienne délégués, sans doute parce qu’on l’ouvrait un peu trop à son goût, alors imaginez maintenant… Au départ, VD Cabling était une très petite structure, avec peu de personnel. Le patron a joué là-dessus pour casser les prix du marché et rafler des tas de clients à de plus grosses boîtes, comme Fabricom GTI. Ce qui a fait progresser petit à petit le nombre d’emplois. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, on est près d’une centaine, qu’on a plein
de boulot, mais que l’organisation interne de l’entreprise est une vraie catastrophe. Point de vue administratif, ça ne suit pas du tout, ils sont largués. C’est compréhensible : on a à peine 2 secrétaires en plus du patron pour tout ce qui concerne les paiements des salaires, la paperasse, les contrats, etc… Autre problème: la pression qui est exercée sur les travailleurs. Il faut être rapides, flexibles, productifs. Faut foncer, faire du chiffre. Des mots très à la mode (patronale), mais une réalité parfois dure à vivre. Un exemple: nous faisons des installations TV-Internet-téléphone. On est sous-traitants notamment pour Voo. Depuis l’arrivée du Voocorder, on croule sous le travail. Tant mieux, me direz-vous. Mais là où ça coince, c’est quand on en arrive à devoir faire des journées de 12 heures parce qu’il a fallu assurer non pas 5 ou 6 installations chez des clients différents, ce qui est un nombre déjà non négligeable si on veut faire les choses correctement, mais 7, 8 ou 10, pour cause de mauvaise planification du travail! D’où un stress important et une forte pression sur les travailleurs, notamment les jeunes qui ont peur de perdre leur boulot.
La pression des mouchards A cette pression constante s’en ajoute une autre, très pernicieuse: la pression des «mouchards» (le tracking). De petits appareils GPS perfectionnés qui contrôlent chacun de nos gestes en permanence: où on se trouve, où on va, à quelle vitesse on roule, combien on consomme de carburant, comment on prend les tournants, de quelle manière on freine, combien de temps on s’arrête, etc. On n’en-
registre pas encore ce qu’on dit, mais qui sait si un jour… Ce «traçage» de tous les instants est un redoutable instrument de contrôle social. Au départ, il y a 8 ou 9 ans, le système n’était installé que sur quelques camions. Aujourd’hui, il équipe tous les véhicules. Il contribue à augmenter encore un peu plus la pression sur les travailleurs, et nous le considérons comme une arme possible de répression. Nous y sommes donc clairement opposés. Tout ceci ne nous attire évidemment pas les faveurs du patron… Quand on a décidé de constituer la délégation, le directeur a voulu nous mettre des bâtons dans les roues et créer une délégation CSC pour nous faire barrage. Cela n’a pas marché: nous sommes aujourd’hui 3 délégués FGTB et 1 CSC. Mais depuis lors, il a viré plus d’un travailleur par mois, presque 10 personnes! Il demande aux nouveaux engagés où ils sont syndiqués. Et en réunion, par provocation, il arrive parfois avec une écharpe verte autour du cou! On n’en revient toujours pas… Mais la plus belle, c’est quand-même celle-ci: un jour, il nous a affirmé qu’il est un homme de gauche et que pendant la grève de 60, il a jeté des pavés avec les manifestants… Le problème, c’est qu’il a 55 ans! Cela vous donne une idée du personnage… En réalité, il n’est pas foncièrement mauvais, mais en tant que patron il détermine tout à la tête du client. S’il vous a «à la bonne», tant mieux. Sinon, c’est la galère. Mesquineries, provocations et tracasseries en tous genres. Les travailleurs ne peuvent pas accepter cette manière de fonctionner. Ils ont besoin de respect et
de bonnes conditions de travail. Or, sur certains aspects, on est encore au 17ème siècle dans cette entreprise. Rendez-vous compte : pas de barèmes salariaux chez nous. Pas de classifications des fonctions. Les gens sont payés en fonction du bon vouloir du «Prince». Nous, comme délégués, nous ne pouvons pas imaginer progresser dans notre carrière, ni viser une augmentation. Le directeur paie ce qu’il veut à qui il veut. Il a engagé récemment des travailleurs qui sont beaucoup mieux payés que nous, à travail égal. Tant mieux pour eux, mais on ne peut pas accepter ce «deux poids, deux mesures»! De manière plus générale, on ne peut pas accepter que l’on nous manque de respect et qu’on ne tienne pas compte de nos droits légitimes. On n’a pas à baisser la tête quand on se fait traiter comme des manants, des esclaves. Il est normal d’exiger d’être payé décemment, à date fixe, avec une grille salariale claire, de pouvoir discuter de la charge de travail, et de pouvoir compter sur un dialogue social constructif avec le directeur. On n’est pas là pour casser la boîte, casser notre boulot. On est là pour que les choses se passent au mieux pour tout le monde. Si on fait grève, si on arrête deux ou trois jours, ce sera le bordel intégral. Mais faut-il vraiment en arriver là? Il suffirait qu’il y mette un peu du sien et cesse de toujours botter en touche pour qu’on puisse enfin établir un peu de transparence et ce vrai dialogue respectueux et constructif qui manque tant dans l’entreprise. Est-ce demander la lune?»
La délégation syndicale MWB-FGTB de VD Cabling
TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
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Les travailleurs de IVC-Avelgem reçoivent le bonus pour la première fois! Le groupe IVC a des sites à Avelgem et Wiltz Luxembourg et produit du revêtement de sol en vinyle. L’entreprise occupe 272 travailleurs à Avelgem. Ces ouvriers ont reçu un supplément de 148 euros sur leur fiche de paie en janvier 2011. Il s’agissait en fait du paiement du bonus supplémentaire qui est prévu par la CCT d’entreprise. Depuis plusieurs années, on demandait de prévoir un supplément pour les travailleurs de IVC. L’entreprise réalise en effet des bénéfices considérables et réussit à renforcer continuellement sa position sur le marché. Début 2010, l’employeur a finalement accepté, mais il a fallu attendre octobre 2010 pour qu’il donne son consentement et qu’il signe un accord d’entreprise pour l’octroi d’un bonus. L’entreprise voulait octroyer un maximum de 150 euros aux ouvriers si ceux-ci réalisent 2 objectifs: l’augmentation du chiffre d’affaires et l’augmentation du pourcentage de premier choix. Le montant maximum a donc presque été atteint. Cependant, il est très modeste par rapport au bonus prévu pour les cadres. A l’avenir, la FGTB pour-
suivra en tout cas avec insistance les négociations pour un bonus encore plus élevé. Les ouvriers espèrent que le chiffre d’affaires augmentera de nouveau en 2011 pour qu’ils puissent obtenir la prime entière, mais il faut tenir compte du fait que l’entreprise démarre également une ligne de production de vinyle aux Etats-Unis, ce qui pourrait produire des effets négatifs sur le chiffre d’affaires en Belgique. Les ouvriers s’inquiètent dès lors un peu de la réalisation des objectifs définis. Le site de Avelgem devrait normalement aussi s’accroître à l’avenir puisqu’on y prévoit la construction d’un nouveau site. Il s’agit d’une usine avec 110 postes de travail supplémentaires. IVC veut focaliser sa production sur la durabilité et veut réduire son empreinte écologique. La firme a combiné la construction de la nouvelle usine à la demande d’installer des éoliennes qui produiraient l’électricité nécessaire pour l’entreprise.
Le projet pour le site de Avelgem a été commenté pour la première fois au conseil d’entreprise du 15 octobre 2009 et les demandes pour la construction de l’usine et des éoliennes ont été introduites au printemps 2010. Très vite, un comité d’action local s’est opposé à la construction des éoliennes bien que celles-ci se trouvent à plus de 250 mètres des voisins immédiats et que toutes les normes légales en matière d’ombre portée et de nuisances acoustiques soient respectées. Mais le comité a également invoqué «la zone naturelle précieuse». La commune et la province ont alors discuté entre eux pour déterminer qui était compétent au niveau des permis. Le permis de construire pour les éoliennes n’a finalement pas été délivré et l’entreprise a fait appel de la décision de la province. Le tout est reporté aux calendes grecques à présent. Les militants déplorent ces mauvaises nouvelles. C’était une belle occasion pour créer des emplois supplémentaires qui est compromise aujourd’hui. Il est agaçant que
Négociations sectorielles pour une CCT 2011-2012 Bien que la situation soit difficile au niveau interprofessionnel à cause du projet d’accord interprofessionnel, nous avons préparé les négociations pour une CCT 2011-2012 dans les divers secteurs de notre centrale. Notre centrale a développé (dans la plupart des cas en front syndical commun) un cahier de revendications pour les secteurs du textile, de la confection, de l’entretien du textile et de la récupération du textile. Ces cahiers de revendications ont également été remis aux organisations patronales respectives et fournis de commentaires. La revendication principale qui est avancée dans chaque secteur est l’augmentation du pouvoir d’achat qui doit, de préférence, être réalisée par l’augmentation des salaires en eurocentimes et supplémentairement par l’augmentation de la part patronale dans les chèques-repas. Nous demandons, pour tous les secteurs, la prolongation de tous les régimes existants de prépension, là où c’est possible jusqu’au 30 juin 2013. Dans les secteurs où cela est réalisable, il faut améliorer et élargir le système de prime syndicale et de supplément en cas de chômage temporaire. Il faut également adapter et améliorer le système de congé d’ancienneté dans nos secteurs.
Il faut en outre entreprendre des démarches visant à supprimer les discriminations au niveau des statuts des ouvriers et des employés par la suppression du jour de carence et l’augmentation des délais de préavis. Dans le secteur du textile, nous voulons en plus un financement garanti pour les fonds sociaux afin que ceux-ci soient dans la possibilité d’exécuter leurs obligations au niveau des avantages sociaux. Il faut actualiser la classification des fonctions tout en respectant l’égalité de rémunération des femmes et des hommes. Le front syndical commun a déposé et commenté le cahier de revendications pour le secteur textile au sein de la Commission paritaire qui s’est réunie le 11 février 2011. L’organisation patronale Fedustria a seulement pris acte de nos revendications. Les employeurs n’ont pas encore remis leur cahier de revendications et refusent pour l’instant de faire démarrer les négociations sectorielles en raison des actions de la FGTB du 4 mars. Le cahier de revendications du secteur de la confection a été introduit le 15 février 2011 en front syndical commun. Creamoda, l’organisation patronale du secteur, a avancé un nombre de points d’attention pour les prochaines négociations sectorielles et a pris acte de nos revendications. Nous demandons une augmentation du pouvoir d’achat complémentaire pour les sous-secteurs de la sous-traitance et des tentes. Nous voulons que le supplément de 80 euros qui est octroyé après 10 jours de chôma-
ge temporaire soit converti en un supplément par jour de chômage temporaire. Nous demandons en outre l’application de la nouvelle classification des fonctions et des nouveaux salaires de fonction au cours de la présente CCT, avec inclusion d’une rémunération pour la polyvalence. Le 16 février 2011, notre centrale a introduit le cahier de revendications pour le secteur de la récupération du textile. Nous demandons l’assimilation des jours de maladie pour le calcul de la prime de fin d’année ainsi que la suppression de la période de carence de trois mois. Nous revendiquons également des mesures de prévention contre les conséquences négatives des manipulations répétitives. Le cahier de revendications pour le secteur de l’entretien du textile a été introduit le 23 février 2011 par le front syndical commun. Nous revendiquons une prime de fin d’année à part entière et un supplément en cas de chômage économique. Le travail intérimaire doit être limité et il faut améliorer le statut de la délégation syndicale. Nous demandons en plus une prime pour les travailleurs à qui on fait appel de manière flexible et pour les ouvriers qui travaillent dans la zone sale. Nous vous renseignerons sur l’évolution des négociations sectorielles pour une CCT 2011-2012 dans les prochains numéros de Syndicats. Un petit conseil: consultez régulièrement notre site Web, www. fgtbtvd.be, pour y lire les informations les plus récentes concernant ces négociations sectorielles.
l’on œuvre pour l’énergie écologique d’une part et que l’on rejette des initiatives pour la construction d’éoliennes d’autre part. L’énergie solaire n’est pas vraiment une option pour l’entreprise. Il est impossible d’installer des panneaux solaires sur le toit de l’entreprise actuelle et il n’y a pas
suffisamment de place à côté du bâtiment. En plus, les panneaux solaires n’arrivent pas à produire autant d’énergie que les éoliennes. Les militants espèrent toutefois que l’on donnera quand même le feu vert aux éoliennes.
Textile: adaptation de l’indemnité pour le vêtement de travail La CCT du 28 septembre 2007 concernant la mise à disposition et l’entretien du vêtement de travail dans le secteur textile prévoit le paiement d’un montant forfaitaire aux travailleurs qui doivent assurer eux-mêmes l’entretien (lavage) du vêtement de travail. Ce montant est lié aux fluctuations de l’indice du poste «Nettoyage à sec d’un costume». Une fois par an, au mois de janvier, ces montants sont adaptés par tranche d’index de 10%. En octobre 2010, cette tranche de 10% a été dépassée, occasionnant ainsi l’augmentation de ces montants à partir du 1er janvier 2011. Les nouveaux montants à partir du 1er janvier 2011 sont: • 0,41 euro par journée effectivement prestée pour un cache-poussière ou une blouse • 0,81 euro par journée effectivement prestée pour une salopette ou un ensemble (pantalon et veste ou blouson). Les montants adaptés seront payés pour la première fois au début d’avril 2011 pour les journées effectivement prestées du premier trimestre 2011.
Indexations Vous trouverez les nouveaux barèmes salariaux pour les divers secteurs sur www.fgtbtvd.be. Cliquez sur «salaire/chèque-repas» pour l’aperçu.
Confection Les salaires du secteur de la confection augmentent de 1,23% à partir du 1er avril 2011 suite à une indexation. Voici les nouveaux barèmes: Salaire à l’embauche
10,0784e
Groupe de salaire 1
10,1051e
Groupe de salaire 1 bis
10,1187e
Groupe de salaire 2
10,2188e
Groupe de salaire 3
10,4266e
Groupe de salaire 4
10,7464e
Groupe de salaire 5
11,1878e
Groupe de salaire 6
11,3898e
Groupe de salaire 7
11,8935e
Groupe de salaire 8
12,1495e
Groupe de salaire 9
12,4112e
Groupe de salaire 10
13,1095e
Groupe de salaire 11
13,9142e
Sous-traitance Les salaires du secteur de la sous-traitance augmentent également de 1,23% à partir du 1er avril 2011 suite à une indexation.
Préparation du lin Les salaires du secteur de la préparation du lin augmentent de 0,0372 euro à partir du 7 mars 2011.
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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
Les titres services de la CP 318.01 dans le rouge Les aides ménagères titres-services pourront-elles garder leur emploi au sein des services d’aide aux familles en Wallonie?
Cela fait trois ans que le signal d’alarme a été lancé. Les services d’aide aux familles sont confrontés à des difficultés financières dans leurs départements titres-services. Des solutions doivent être trouvées d’urgence sous peine de voir de nombreux emplois partir dans une autre commission paritaire ou pire disparaître pour de bon. En commission paritaire, depuis de nombreux mois, le banc patronal nous presse à trouver des solutions pour arriver à un assainissement de leur budget pour le département titres-services mais le banc syndical refuse de se précipiter vers un accord qui ne permettrait pas d’offrir à ces travailleuses des conditions de travail décentes avec des perspectives d’emplois durables. La FGTB-HORVAL a rappelé sa volonté de trouver des solutions afin de maintenir les aides ménagères titres-services au sein des services d’aide aux familles, en commission paritaire 318.01 mais qu’il y a certains principes auxquels il serait impossible de déroger: - Tout d’abord, l’ancienneté des aides ménagères titres –services ne peut pas être remise en cause même si l’on parle de blocage temporaire des barèmes au-delà de 4 années d’ancienneté. - Ensuite, il serait inacceptable d’arriver à des licenciements si les travailleuses acceptent de manière exceptionnelle de laisser une partie de leur salaire pour sauver l’emploi. Il faut donc une garantie que toutes les travailleuses titres-services actuellement en service puissent garder leur emploi. En parallèle, l’accès à des formations qualifiantes devrait pouvoir être mis en œuvre pour offrir de nouvelles perspectives aux travailleuses. Même si certains services sont actuellement confrontés à des difficultés financières, cela n’a pas toujours été le cas et de plantureux bénéfices ont été dégagés les premières années du développement de l’activité titres-services. L’argent engrangé les premières années doit donc servir à assurer la continuité du département titresservices. Il est impératif que ces fonds servent à garantir l’emploi voire à améliorer les revenus des travailleuses titres-services dans les prochaines années. La vigilance des délégués dans l’analyse des résultats cumulés sera de mise. Des balises très claires devront être posées. Assemblée générale à Namur: quand les travailleuses voient rouge La FGTB HORVAL, à convoqué une assemblée générale exceptionnelle des travailleuses du secteur en vue de la négociation. Les aides ménagères ont exprimé d’une seule voix leur ras-le-bol sur l’incertitude de leurs emplois: «Cela fait trois ans qu’on marche sur des œufs, trois ans que nous sommes les bêtes noires du secteur. On en a marre!» Les aides familiales défendent leurs collègues: «Nous ferons tout pour sauvegarder leurs emplois, nous allons nous battre pour elles!» Pour la plupart des travailleuses du secteur il existe beaucoup d’incompréhensions par rapport au déficit du département titres-services: «Nous avons l’impression que certains employeurs laissent mourir le service: on ne remplace plus les travailleuses malades ou pensionnées, on ne fait pas vraiment de suivi chez les bénéficiaires...». Globalement, les affiliées émettent des réserves sur la volonté de leurs patrons de réellement vouloir maintenir l’activité au sein des services mais veulent croire que sauver les emplois et les maintenir dans les services est encore possible. 8h de négociations difficiles et un premier cadre de négociation balisé Une nuit n’aura pas suffit à résoudre tous les problèmes mais un premier cadre est balisé. C’est sur base de ce cadre que les syndicats vont à nouveau consulter leur base le 25 mars prochain. Quel est-il? Les barèmes sont plafonnés à 4 ans d’ancienneté. Les barèmes supérieur à 4 ans sont bloqués. Le volume de l’emploi est maintenu. Les bénéfices dégagés dans les résultats cumulés permettront: 1. D’avoir une réserve de 3 ans permettant d’assurer les emplois pour les barèmes supérieurs à 4 années. 2. D’offrir aux travailleuses un avantage qui correspond à une augmentation barémique pour la partie des bénéfices au-delà de l’enveloppe de réserve de 3 ans. Si ce cadre est acceptable pour les déléguées HORVAL ces principes seraient alors retranscrits dans une CCT sectorielle.
Tangui Cornu Secrétare Fédéral
En marche pour les négociations sectorielles Mercredi 1er mars, les délégués de l’industrie alimentaire se sont rencontrés pour fixer les balises des prochaines négociations sectorielles. Le climat de la réunion était chaud et rouge. Dans la ligne de son refus de l’AIP, la FGTB-HORVAL a déterminé ses balises: Tout d’abord, HORVAL exige la conclusion d’un accord sectoriel, un accord de solidarité qui doit exister pour TOUTES les entreprises du secteur de l’Industrie Alimentaire ( le secteur compte +/5000 entreprises de toutes tailles des grandes, mais aussi beaucoup de petites et très petites).C’est le seul moyen d’augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs de ces petites entreprises. Ensuite, HORVAL a rejeté l’AIP notamment parce que la norme maximale de 0,3% est inacceptable et sans aucun rapport avec les augmentations du coût de la vie. Les travailleurs sont de plus en plus dans une situation précaire tandis que les grosses sociétés qui les emploient font de plus en plus de profits, ne paient quasi pas d’impôt au travers de mécanisme d’ingénierie fiscale (intérêts notionnels et autres aides publiques). AB-INBEV en est un bon exemple puisqu’elle ne paie pas d’impôts. Des sociétés cotées en bourse comme TER BEKE augmentent le dividende des actionnaires après avoir réalisé un bénéfice net en accroissement de 26,7%. Le pouvoir des travailleurs, lui, est attaqué ; +37,8% pour le mazout ;+37% pour le prix de la pomme de terre, + 18,8% la hausse du gaz naturel, mais aussi + 13,4% pour les carottes, +11,7% pour le café,… !) Les délégués et les travailleurs grondent, les fins de mois sont de plus en plus difficiles …; pour HORVAL, le
pouvoir d’achat restera donc une priorité. Enfin, la liberté de négociation en entreprise est pour HORVAL indiscutable. Les délégués connaissent leur entreprise, les bénéfices qu’elles dégagent ou non. Ils veulent des négociations ouvertes et res-
ponsables. Le cadre est tracé, la FGTB-HORVAL ira aux négociations avec conviction et détermination pour défendre le pouvoir d’achat des travailleurs de l’industrie alimentaire; les délégués, seront vigilants et déterminés.
La Commission sectorielle Horeca compose un cahier de revendications pour les prochaines négociations sectorielles La commission sectorielle horeca du 28 février a, de manière constructive et avec un grand sens des réalités composé le cahier de revendications pour les prochaines négociations sectorielles. Etant donné les développements et le capotage des négociations concernant l’AIP et ceci lié à la décision du gouvernement de réaliser intégralement la proposition de conciliation, il y a une grande pression sur les prochaines négociations. Il était plus qu’évident qu’au début de la réunion l’accent devait être mis sur des améliorations qualitatives pour les travailleurs. La formation des travailleurs a donc été mise à l’avant. Les employeurs doivent investir dans la formation des travailleurs et ceci ne peut se limiter aux formations qui intéressent uniquement les employeurs. Certes, le pouvoir d’achat des travailleurs est important, mais avec les marges limitées, on a surtout opté pour le maintien et d’éventuelles améliorations du pouvoir d’achat ACTUEL pour les travailleurs du secteur horeca. La piste d’un 2ème pilier de pension n’est pas une alternative valable pour les travailleurs qui reçoivent un salaire net de 1.200 euros par mois. Etant donné les augmentations des prix, ils n’ont pas de réserve et peuvent parfois à peine payer leur loyer et le chauffage et chaque euro compte. Par ailleurs, la FGTB dénonce cette situation depuis belle lurette via la campagne «travailleurs pauvres». Etant donné que les délégués syndicaux dans les
entreprises sont très importants, nous devons améliorer le statut de la délégation syndicale lors des prochaines négociations et essayer d’abaisser le seuil d’instauration d’une délégation syndicale dans les entreprises. Un certain nombre d’améliorations traditionnelles des conditions de rémunération et de travail des travailleurs ont bien entendu été reprises. Dans un deuxième temps, on examinera avec les autres syndicats si un cahier de revendications commun est possible et un timing sera convenu avec les employeurs afin d’entamer les négociations de manière efficace. Nous vous tiendrons régulièrement au courant des évolutions.
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
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> SECTEURS FÉDÉRAUX DE LA SANTÉ:
> SECTEUR NON MARCHAND PRIVÉ WALLON:
Le mini accord social est enfin signé!
Un accord social pour 2010 et 2011!
Après s’être fait longuement attendre, les fédérations d’employeurs récalcitrantes ont enfin accepté de signer le mini accord social pour les secteurs fédéraux de la santé. Une enveloppe de 50 millions est octroyée afin d’ améliorer l’emploi et les conditions de travail de ceux qui jour après jour s’occupent de votre santé! Enfin, un mini accord social! En cette période de vaches maigres, sous la pression des organisations syndicales, le gouvernement avait accepté de débloquer une somme de 50 millions (dont 34 pour le secteur privé) afin de conclure un «mini accord social» en 2011 pour les secteurs fédéraux de la santé. On voyait enfin se débloquer des moyens financiers pour un secteur
indispensable dans notre société où les conditions de travail sont extrêmement difficiles. Lors des négociations entre gouvernement, syndicats et employeurs, l’utilisation de cette enveloppe avait été déterminée très clairement. Toutefois, quelques fédérations patronales faisaient encore blocage et refusaient obstinément de signer l’accord pour des raisons assez floues et n’ayant pas de rapport avec le dossier. Le risque était donc bien réel de voir les 50 millions récupérés par le Gouvernement dans le cadre de l’élaboration du budget 2011.
emplois supplémentaires devront être affectés et organisés de telle sorte qu’ils favorisent la stabilité des horaires et le remplacement du personnel absent. L’objectif est ici de privilégier les secteurs qui, proportionnellement, ont moins bénéficié des emplois supplémentaires octroyés dans le cadre de l’accord social 2005-2010.
Après une longue attente et de nombreuses tergiversations, ces fédérations d’employeurs ont enfin avalisé le mini accord. Celui-ci concerne l’année 2011 et sera donc prochainement traduit sous forme de CCT. Une première étape que les organisations syndicales inscrivent dans la perspective d’un accord pluriannuel cohérent tout particulièrement en matière de création d’emplois et d’amélioration du pouvoir d’achat.
Autre point essentiel: celui qui a trait à l’équilibre entre la vie sociale et la vie professionnelle. Compte tenu du secteur et des nombreuses prestations effectuées le weekend, une mesure complémentaire est prévue à ce niveau. Elle vise à favoriser l’octroi d’une période de congés comptant 3 weekends consécutifs. Il est également prévu d’étudier la charge de travail des services ne disposant pas d’une norme de personnel (cuisine, entretien, administratif, etc. ) via la mise en place d’un groupe de travail.
Que prévoit précisément le mini accord social 2011?
La généralisation du sursalaire à partir de 19h à tout le personnel des soins de santé ainsi que le financement complémentaire du 2ème pilier de pension en application sont également à l’ordre du jour.
L’accord prévoit la création d’emplois dans le secteur (au moins 400 équivalents temps plein). Ces
Carrefour, un an après… Voici un an, la tempête sociale Carrefour soufflait sur le secteur du commerce, entraînant de nombreuses pertes d’emplois et de nombreuses conséquences dans la vie des travailleurs. Depuis le temps a passé… Certains magasins ont fermé, certains travailleurs ont été transférés chez Mestdagh, d’autres ont continué à travailler sous l’enseigne Carrefour sous certaines conditions et aussi en faisant certains sacrifices. Un an après les faits, nous faisons le point sur la question. Entretien avec Myriam Delmée et Jan De Weghe, les deux secrétaires fédéraux en charge du dossier. Quelle est actuellement la situation chez Carrefour? Myriam Delmée: «Les conséquences du plan de restructuration commencent seulement à se faire sentir auprès des travailleurs en place, qui sont restés chez Carrefour. Ils ont vécu une année difficile et tout le monde ne vit pas bien la situation actuelle. Ce qui n’était encore que des décisions sur papier voici quelques mois s’est concrétisé dans la vie des travailleurs. Cela a un impact dans leur travail au quotidien. Je pense par exemple à la suppression du 1/4h payé et de certains jours de congés». Jan De Weghe: «On entre dans la deuxième phase du plan de res-
tructuration. La direction est en train de travailler sur une nouvelle organisation du travail. Les hypermarchés de Flémalle, Berchem, Kuringen sont actuellement dans une phase de test. Des tests similaires ont également lieu dans quelques supermarchés. Le but est de réaliser des économies, en améliorant le fonctionnement des magasins en adaptant au mieux les heures de de travail et en faisant aussi évoluer certaines fonctions vers plus de polyvalence». M.D.: «Ce système devrait , à terme après avoir essuié les plâtres dans les magasins tests, avoir l’avantage de répondre plus adéquatement à la demande des clients et d’assurer des plages horaires plus stables et
Lui aussi on l’attendait depuis un bon moment: le voilà enfin! Après plus d’un an de discussions, les organisations syndicales, les fédérations d’employeurs et le gouvernement wallon ont signé un accord social pour le secteur non-marchand. C’est quelque 6,6 millions d’euros qui seront affectés à sa mise en œuvre… L’objectif de cet accord est de valoriser les 23.378 travailleurs en Wallonie qui consacrent leur temps et actions quotidiennes à l’aide aux personnes. Il s’agit bien souvent de métiers lourds avec des conditions de travail difficiles: la reconnaissance de ce secteur, à travers cet accord, est donc une belle victoire. Les mesures prévues dans la proposition comprennent deux volets: l’ajustement budgétaire de l’accord social précédent (2007-2009) pour un montant de 2.143.000e et le financement du nouvel accord social 2010-2011 à hauteur de 4.500.000e. En ce qui concerne le premier volet sur le refinancement des mesures de l’accord précédent (qui portait sur la période 2007-2009), il est prévu que deux millions d’euros soient dégagés pour les services agréés et non subventionnés organisant des activités pour les personnes handicapées, ainsi que les prestations de soirée ou de weekend des gardes à domicile des services d’aide aux familles et les prestations de soirée des travailleurs actifs dans l’hébergement des personnes handicapées. Quant au deuxième volet consacré au nouvel accord proprement dit, il est conclu pour la période 2010 – 2011. Au total, 4,5 millions d’euros sont prévus. Une partie sera affectée à l’augmentation de la prime de fin d’année des travailleurs du secteur (à hauteur de 3,2 millions d’euros). Une enveloppe de 557.000 euros est octroyée afin de revaloriser les heures inconfortables (allant de 20h à 22h) des travailleurs des services d’accueil, d’hébergement et d’accompagnement des personnes handicapées. L’accord réserve également 750.000 euros pour la formation des travailleurs. Parallèlement et hors de cet accord, le financement structurel de l’ancienneté des travailleurs sous statut APE est lui aussi garanti (à concurrence de 3,5 millions d’euros). Des CCT doivent maintenant encore être négociées afin de mettre en application ces mesures dans les différentes commissions paritaires concernées. Etant donné le contexte politique et économique, il s’agit bien ici d’un mini accord… Il est clair que d’ici la fin de l’année, les négociations devront reprendre pour obtenir de nouvelles avancées sociales pour les années 2012 et suivantes!
Adieu à Gilbert Clajot
libres au choix pour les travailleurs. Lors des pics d’affluence, un nombre suffisant de personnel est présent sur le terrain via la mise en place des équipes polyvalentes. Cela a des implications positives sur l’emploi: on stabilise ainsi les contrats à long terme en évitant de recourir à des CDD, intérims pour combler les «trous» ». J.DW.: «Le fait d’implanter ces magasins tests est une démarche positive car c’est quelque chose qui prend beaucoup de temps. Cela marque une volonté de changement, d’aller vers un mieux., d’écouter les gens du terrain, ceux qui sont en face des clients: les travailleurs des magasins!»
Les relations avec la direction s’améliorent donc…
C’est avec tristesse que le SETCa a dit au revoir au Cde Gilbert Clajot. Gilbert a entamé sa carrière au SETCa en 1964, pour partir en pension en 1994, alors qu’il était Secrétaire général, responsable pour le secteur Finances, de ce qui s’appelait encore jadis le SETCa National. Le Cde Clajot était connu de beaucoup non seulement pour son ouverture d’esprit, mais aussi pour son engagement syndical international sincère. Ainsi, il s’est battu avec plein de conviction pour soutenir les syndicats naissants dans les pays sud-européens qui, à l’époque, venaient à peine de se débarrasser du joug des différents dictateurs. Gilbert s’est éteint le 26 février 2011 à 81 ans, fidèle à ses idéaux. Nous soutenons son épouse Josiane et sa famille dans ce moment difficile.
M.D.: «On ne peut pas le nier : quelque chose a changé dans l’attitude de la direction. Même s’il y a encore du chemin à parcourir, on peut dire qu’aujourd’hui, un vrai dialogue semble s’être enfin installé entre direction et syndicats... pas simple, mais on dialogue!»
Comment voyez-vous l’avenir pour tous ces travailleurs?
J.DW.: «Les délégués font des propositions, des remarques et on a l’impression que celles-ci sont prises en compte. Auparavant, on s’est souvent heurté à un mur et à un management incompétent. Aujourd’hui, même si nous ne sommes pas d’accord sur de nombreux points, on peut échanger nos vues dans un contexte constructif.»
M.D.: «Au niveau de la stratégie commerciale, il y a et il y a eu des avancées. Gérard Lavinay sait ce qu’il veut et où il veut arriver. On a mis longtemps avant de voir sur la table un projet mais aujourd’hui, ce projet semble exister et la direction veut le porter!»
J.DW.: «On espère bien sûr arriver à une augmentation du chiffre d’affaires, assurer la sécurité de l’emploi et l’avenir de l’entreprise!»
J.DW.: «… A condition d’avoir un
Top Management stable. Le départ récent d’Olivier Langlet, qui occupait le poste de directeur d’exploitation des Hypermarchés et avec lequel nous collaborions depuis de nombreux mois, démontre malheureusement qu’un malaise subsiste toujours au niveau de la direction.» M.D.: «Il s’agit de ne pas retomber dans les travers du passé, lorsque nous avions affaire à une ribambelle de dirigeants interchangeables, poussés au gré du vent et dénués de toute vision à long terme… » Bref, des éclaircies dans un ciel encore sombre…espérons que le printemps tiendra ses promesses!
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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°05 • 11 MARS 2011
AIP «sauce gouvernementale» inacceptable: à corriger maintenant au parlement! sans rogner le statut des employés et sans faire payer la collectivité, un licenciement qui coûte cher à l’employeur , c’est cela aussi une plus grande sécurité d’emploi . Il vaut mieux dès lors que le parlement rejette ces propositions.
Porte ouverte aux abus Qui sait, cela fera peut-être bientôt un an que nous serons sans un gouvernement disposant de pleins pouvoirs. Après des mois d’immobilité complète, nous observons que le nouveau parlement reprend petit à petit une partie du travail. Le SETCa appelle dès lors le parlement à prendre ses responsabilités lors de la discussion de l’AIP «gouvernemental».
Curieux grand écart Dans des circonstances normales, ce n’est pas à un gouvernement en affaires courantes à prendre d’importantes décisions politiques. Le gouvernement utilise cet argument pour reporter certaines décisions moins importantes. Il serait dès lors bizarre que le gouvernement tranche bien le nœud au moment d’approuver l’accord interprofessionnel, sans que le parlement puisse faire son travail. L’AIP «remanié» tel que le gouvernement le présentera au parlement mérite un débat en profondeur. Le SETCa souhaite dès lors sensibiliser les partis sur le sujet à l’occasion d’un éventuel vote de la loi au parlement, car il y a encore de nombreuses pierres d’achoppe-
ment dans la proposition.
Votre salaire Les parlementaires qui approuveraient l’accord comme tel accepteraient zéro euro d’augmentation pour les travailleurs en 2011. Et l’an prochain, en 2012, 0,3% seront autorisés. Cela représente 6e par mois pour un salaire mensuel brut de 2000e. Même avec notre index, cela revient à appauvrir les travailleurs. Le système d’indexation permet en effet à nos salaires de suivre les prix… mais depuis 1996, il ne tient plus compte des prix de l’essence et du diesel. Et qui se rend à la pompe ,sait qu’avec 6e, on ne va plus bien loin. Le SETCa plaide en faveur d’une norme salariale non impérative. De manière à ce que l’on puisse négocier librement et plus dans les secteurs et entreprises se portant bien.
Votre index L’AIP se tait pour l’instant à propos de l’index, le gouvernement dit même vouloir le maintenir mais entre-temps, la critique par rapport au système enfle de différents côtés. L’Europe, la Banque Nationale de Belgique,… tout le monde n’a
actuellement à la bouche que les «frais salariaux», qui sont «trop élevés». Un index qui donne trop, trop vite! il faudrait ralentir l’index, le modaliser, le forfaitariser…le lisser encore plus plus bref le maintenir mais sans contenu, une coquille vide! En clair: les travailleurs gagnent de trop, l’index doit passer à la trappe. Que de plus en plus de personnes aient des difficultés financières, même si elles ont du travail, n’est apparemment pas si important à leurs yeux. Pour le SETCa, le problème ne se situe pas au niveau de votre salaire, mais bien au niveau des prix. Ils montent bien plus rapidement chez nous que dans les pays voisins. Ils ne baissent presque jamais. Le SETCa appelle dès lors le parlement à ne pas se laisser entraîner dans le récit «allemand». Votre index n’est pas le problème. Il mérite dès lors d’être protégé par le parlement, qui représente la population. Un meilleur contrôle des prix des denrées alimentaires et des coûts de l’energie, voilà une solution prôner plus tôt que de s’en prendre à l’index!
Votre statut L’AIP-bis est présenté par le gouvernement démissionnaire comme la «première étape» vers l’harmonisation des statuts. S’il en va effectivement ainsi, les perspectives ne sont pas bonnes. Pour les ouvriers, cet accord n’est qu’un petit pas en avant. Même le «jour de carence», un système scandaleux par lequel les ouvriers ne reçoivent pas de salaire pour le premier jour de maladie, n’est pas supprimé. Nous demandons au parlement de le supprimer au plus tard en 2014 et aussi de soutenir tous les amendements possibles améliorant le statut d’ouvrier. Le but doit être un minimum de 3 mois par tranche de 5 ans d’ancienneté, sans faire glisser les coûts sur la collectivité. Les perspectives ne sont pas bonnes non plus pour les employés. La perte sur vos délais de préavis semble limitée, mais la prochaine direction est claire: les employés devront faire des concessions. Le SETCa reste favorable à de nouvelles négociations sur la base de nouvelles pistes dans le cadre de notre objectif: égalité de traitement entre ouvriers et employés,
La proposition de médiation sur la table introduira aussi de manière définitive le chômage temporaire pour employés. Hormis le fait que c’est à nouveau le travailleur qui en est pour ses frais, les critères prévus sont incroyablement permissifs. Il sera très simple pour les entreprises de vous mettre en chômage temporaire comme employé. Un contrôle syndical est à peine prévu. Il est absolument nécessaire à cet égard de durcir les critères économiques et de prévoir l’encadrement nécessaire à convenir par commission paritaire (ex : stabilité ou sécurité d’emploi pendant le temps où le chômage économique est utilisé). Il pourra ainsi être tenu compte des spécificités typiques de chaque commission paritaire. C’est aussi dans l’intérêt du Trésor: le chômage temporaire coûte de l’argent aussi aux pouvoirs publics. Nous continuons à dire que le chômage économique ne peut s’inscrire que dans une solution globale d’égalité de traitement ouvrier-employés, dans laquelle , personne ne perd!
Myriam Delmée Vice-présidente SETCa-BBTK
Erwin De Deyn Président SETCa-BBTK
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