N°05 • BIMENSUEL • 63ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 82 90 Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles
7 MARS 2008 • Éd. BRABANT/NAMUR/LUXEMBOURG
notre dossier
Photo Isopix
Un budget 2008 trop déséquilibré
Il n’y a pas photo ! 300 millions pour le pouvoir d’achat, et encore pour les revenus les plus bas, comparés aux 2,4 milliards et plus offerts aux entreprises les plus prospères sous forme de déductions fiscales: on ne peut pas dire que le budget 2008 soit équilibré. Certes, L’élargissement au gaz et à l’électricité du Fonds social mazout, le relèvement des pensions anciennes, la reconduction de l’allocation de rentrée et une timide extension aux 18-24 ans, le relèvement du bonus emploi et du minimum exonéré d’impôt: ce sont là des mesures positives. Mais elles sont largement insuffisantes pour apporter une solution aux fins de mois difficiles d’une bonne partie de la population confrontée à la hausse des prix de l’énergie et des produits de première néces-
DISPONIBILITÉ
Les chiffres officiels
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JOURNÉE DES FEMMES
Rencontre à la Women’s School Page 5
sité. La «prime» gaz/électricité, par exemple, ne couvre même pas la moitié des hausses annoncées. L’avantage fiscal pour les bas salaires représente en tout et pour tout 62,50 euros par an, c’est-à-dire à peine de quoi remplir la moitié d’un caddie… Même les 250 millions imposés à Electrabel - ou du moins espérés - font pâle figure à côte des 500 millions par an que le seul groupe Suez-Tractebel-Electrabel pourrait tirer des fameux «intérêts notionnels». Le point sur le budget dans notre édito et dans les pages centrales de ce numéro.
INDEXATION + 2%
Les pensions du privé
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Pages 8-9
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
Luxembourg
Namur
Itinérant dans les petites carrières: une expérience de travail syndical dans les PME Depuis bientôt 4 ans, les ouvriers des petites carrières de Grès et de Petit granit ont la possibilité de se faire représenter et défendre par un itinérant syndical. Le système, financé par le Fonds Sectoriel, permet aux organisations syndicales de détacher une personne pour faire un travail d’information, de défense et de négociation sur le terrain. Notre itinérant (Manu Piton) fait le tour de ces petites carrières environ trois fois par an. Il rencontre les ouvriers sur leur lieu de travail et relaie leurs demandes auprès des employeurs. L’année dernière, la visite de Manu a permis de faire émerger une source de mécontentement chez les travailleurs de la Carrière de SECY à Yvoir à propos du paiement et de la récupération des heures supplémentaires. Suite à une consultation des travailleurs et à l’interpellation de la Direction, une convention fixant de nouvelles règles a été signée en 2007, instaurant un système qui contente toutes les parties!
Brabant
Déménagement de la permanence de Braine l’Alleud Nous vous informons du déménagement de l’antenne chômage et de la permanence de Braine l’Alleud au n° 27 de l’avenue Léon JOUREZ (au lieu du n° 70) Ce déménagement est effectif depuis le 1er février. Les jours et heures des permanences chômage et des permanences sociales restent inchangés
Délégués, candidats aux élections sociales, retenez la date du 27 avril à 15 heures
«122 ans de solidarité» Fête du travail à la Ferme du Biéreau à Louvain-la-Neuve
CGSP
Tu souhaites travailler dans la région d’Arlon???
Au menu: stands divers, bar, discours de Thierry BODSON, futur secrétaire général de la FGTB Wallonne, et de Pierre LEVEQUE, secrétaire régional Ensuite: concert gratuit de W DUNKER, le rocker wallon. Vous recevrez chez vous une invitation. Si vous n’avez rien reçu 20 jours avant, contactez votre permanent.
On recrute 10 accompagnateurs de train 45 conducteurs de train 1. Inscris-toi sur le site: www.lescheminsdeferengagent.be (important) 2. Tu seras convoqué à une séance de présentation du métier (obligatoire). 3. Lorsque tu auras été à cette séance d’information, prends contact avec: V. Bataille, Jobcoach du CEPPST Tél.: 063/21 91 83. Rue Léon Castilhon, 86 6700 Arlon Afin de mettre toutes les chances de ton côté, un atelier de préparation aux entretiens d’embauche sera organisé à ton intention, ATTENTION: cette formation est réservée aux personnes ayant assisté à la séance d’information et qui souhaitent travailler dans la région d’Arlon.
Sans emploi? Participez à notre «PETIT DEJEUNER DES SANS EMPLOI» Quand? le vendredi 14 mars de 9 à 12 heures Où? à la Centrale Générale, rue de Namur 24 à NIVELLES (2ème étage)
Thème: «LES ALE ET LES TITRES SERVICE» Venez raconter votre expérience, écouter l’avis d’un expert, échanger vos idées tout en savourant croissants et café chaud! Les frais de déplacement et de garderie (sur production d’un justificatif) seront remboursés.
Bienvenue à tous!
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BRUXELLES
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
L’action syndicale de lutte contre les discriminations et de promotion de la diversité sur le marché de l’emploi epuis 2003, dans le cadre du Pacte Territorial pour l’Emploi (1), la FGTB Bruxelles participe au Plan d’Action Régional de Lutte contre les Discriminations à l’Emploi.
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Les discriminations à l’emploi, loin de diminuer, demeurent aujourd’hui un facteur majeur de la mise à l’écart du marché de l’emploi de bon nombre de travailleurs/ses bruxellois/ses. Actuellement, alors que les offres d’emploi augmentent, que l’on parle même de « pénuries de main-d’œuvre», nous ne voyons guère diminuer les discriminations (surtout ethniques) ni…le nombre de chômeurs bruxellois. Prônant l’égalité de tous et toutes face à l’emploi - sans distinction d’âge, de genre, de handicap ou d’origine ethnique - la FGTB Bruxelles poursuit, en 2008, sa campagne dans les entreprises et les services publics en faveur de l’égalité, de la solidarité et de la diversité dans le travail.
Les Conseillers syndicaux de
diversité En 2007, l’action des organisations syndicales a été étendue à la promotion de la diversité sur le terrain: dans les entreprises et les services publics bruxellois. En juillet dernier, la FGTB a ainsi recruté deux conseillers syndicaux de diversité. Le rôle de ces Conseillers est de former, renseigner, soutenir et conseiller les délégués des entreprises (notamment -mais pas seulement- dans les entreprises ayant introduit un plan de diversité), particulièrement ceux qui veulent mener des actions spécifiques au départ des collectifs de travailleurs/ses. Les conseillers en diversité sont également les personnes de contact pour enregistrer des plaintes et réorienter les victimes d’actes de racisme, ou/et de discrimination (en fonction du genre, de l’âge, du handicap) vers les organismes spécialisés - notamment le Centre pour l’Egalité des Chances - ou les professionnels en la matière.
Vous souhaitez mener une action en faveur de la diversité dans votre entreprise? Vous constatez certaines inégalités ou vous vous sentez victime de discrimination? Contactez les conseillers syndicaux de diversité de la FGTB de Bruxelles! diversite.bruxelles@fgtb.be diversiteit.brussel@abvv.be
Les actions en front commun Le front commun syndical bruxellois a pris différents engagements pour lutter contre les discriminations et promouvoir la diversité sur le marché du travail. Le but est de développer des collaborations avec les structures sectorielles afin de lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité. En outre, le front commun syndical va inscrire la problématique de la diversité dans le cadre de la concertation sociale régionale bruxelloise et agir en lien avec d’autres organisations actives dans ce domaine. (1) www.diversite.irisnet.be
tre faut-il êour éros p superh u boulot? avoirUXEdLLES, 40% DES JES UDENESTRISAVSUAILS À BR NT PA E TROUVE RATION N DE L’IMMIG
moet je m d zijn o ? l e h r e p su vinden werk te 40% VAN DE GEBRENUSSWELERSEK
Engagement d’un gestionnaire de dossiers (H/F) pour le service juridique du SETCA-BBTK, section Bruxelles-Hal-Vivoorde Description de la fonction - vous faites partie du service juridique du SETCaBBTK, section Bruxelles-Hal-Vilvorde et rapportez au coordinateur de ce service - vous recevez les membres de la centrale des employés (SETCaBBTK), écoutez leurs problèmes en matière de droit social et les conseillez - vous assurez le traitement des dossiers juridiques individuels des membres - en fonction du dossier, vous prenez contact avec les différentes instances (employeurs, curateurs, organismes de paiement, compagnies d’assurances, …) Profil - vous possédez un Master en droit ; un Master après Master en droit social ou une expérience professionnelle pertinente constitue un atout supplémentaire - vous êtes bilingue néerlandais/français - vous avez un esprit d’équipe ; au sein de votre équipe, vous êtes capable de travailler de manière parfaitement autonome, avec précision, et vous prenez vos responsabilités - vous avez un bon esprit d’analyse et êtes proactif - vous avez un style de communication ouvert et direct - votre flexibilité et votre résistance au stress vous permettent d’atteindre vos objectifs - vous traitez les dossiers avec la confidentialité voulue - vous accordez beaucoup d’importance à vos interlocuteurs - vous disposez des compétences sociales requises, ainsi que du militantisme voulu, de manière à pouvoir vous intégrer facilement dans une équipe syndicale - vous êtes familiarisé avec MS Office (Word, PowerPoint, Excel, Outlook, …) Notre offre Un travail diversifié dans un environnement de travail stimulant le développement et la progression personnel(le). Nous vous offrons un salaire attractif et compétitif, complété par différents avantages extralégaux Intéressé? Envoyez-nous votre lettre motivation et votre curriculum vitae avant le 25 mars 2008 à Monsieur Erwin DE DEYN, Président du SETCa Fédéral, rue Haute 42 à 1000 Bruxelles, ou par e-mail à YLecomte@setca-fgtb.be. Pour de plus amples informations, vous pouvez joindre Isabelle BAEKE au 02.519.72.11.
N VINDT NJONGERE MIGRANTE
égalité solidarité diversité
gelijkheid solidariteit diversiteit
Pacte territorial pour l’emploi en Région de Bruxelles Capitale
Territoriaal pact voor de werkgelegenheid in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest
«Egalité de toutes et tous à l’emploi : guide pratique pour une action syndicale en faveur de la diversité dans les entreprises et les services publics bruxellois» Les Cahiers du Militant n°4, octobre 2007. Ce guide vise à faire connaître les outils existants pour lutter efficacement contre les discriminations et à explorer les nouvelles pistes d’actions syndicales qu’offrent les plans de diversité. Face à l’importance et à la récurrence des phénomènes de discrimination, tant dans les procédures de recrutement que de promotion à l’intérieur des entreprises, il devient nécessaire, pour les organisations syndicales, de penser de nouveaux outils et de susciter la participation de toutes et de tous. Car ce combat ne peut qu’améliorer les relations de travail dans les entreprises et permettre à tous de se voir reconnaître le droit d’avoir une place dans la société, de participer à celle-ci et d’y être reconnu. Disponible gratuitement. Infos et commandes: 02/552.03.53; téléchargeable sur le site www.fgtbbruxelles.be .
Dimanche 16 mars: visite du Fort de Breendonk et de la Caserne Dossin Comme chaque année, la Centrale Culturelle Bruxelloise asbl en partenariat avec la FGTB de Bruxelles organise la visite du Fort de Breendonk et de la Caserne Dossin à Malines. Cette journée permettra de s’interroger sur les mécanismes de mise en oeuvre des thèses d’extrême droite.
Déroulement de la journée Pour faciliter les visites, les participants seront répartis en deux groupes. Le premier groupe partira le matin au fort de Breendonk et visitera la caserne Dossin l’après-midi. Le deuxième groupe fera le parcours inverse. * Visite du Fort de Breendonk Pour plus d’informations: www.breendonk.be * Lunch * Visite de la caserne Dossin Pour plus d’informations: www.cicb.be
Infos pratiques
Au revoir, Camarade Willain! La FGTB de Bruxelles a appris avec tristesse le décès du Camarade André Willain, le 7 février dernier. Secrétaire Régional de la CGSP Enseignement, de son élection en 1972 à sa pension en 1990, André Willain était un homme de convictions, un vrai démocrate, un homme intègre, un homme de gauche. Son calme, son respect des autres, sa stricte correction, ses compétences lui valaient la considération de chacun. C’était vraiment le secrétaire régional de tous. Pensionné, il s’impliqua encore dans la vie de la Régionale pour défendre sa conception de la solidarité. La FGTB de Bruxelles présente à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances.
* Date: Dimanche 16 mars 2008 en journée. * Horaire: Départ à 9h00, Place Rouppe. Retour vers 16h30. * PAF: 7 euros (comprenant le voyage aller/retour, l’entrée aux 2 musées et le pique-nique de midi, boissons non comprises). Gratuit pour les jeunes, les (pré)pensionnés et les chômeurs affiliés à la FGTB. Notre journée d’étude vous permettra de découvrir ces lieux en compagnie de guides (francophone et néerlandophone). * Inscriptions avant le 06 mars 2008: Tél.: 02/213 16 10, Fax: 02/213 16 79, ou par e-mail: Tatiana.Gerkens@cepag.be.
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°05 • 07 MARS 2008
Centre Vous voulez aider vos collègues de travail? Alors, engagez vous et devenez délégué(e). La Centrale Générale FGTB CENTRE recherche des candidats pour les élections sociales 2008 dans les entreprises suivantes: - GRALEX – Soignies (Carrières) - C.H.R. HAUTE SENNE – Soignies (Soins de santé) - LES BUISSONNETS – Saint-Vaast (Soins de santé) - LA SENIORIE – La Louvière (Soins de santé) Contact: 064/23.32.00
Tournai-Ath-Lessines TOUJOURS PLUS PROCHE… TOUJOURS PLUS DE SERVICES…
Dans notre souci permanent d’ACCUEIL–PROXIMITÉ–SERVICE, la Régionale FGTB de Tournai Ath Lessines organise des « permanences pension » les lundis :
"0 7
avril 2008
de 16h00 à 17h30 en nos bâtiments à la rue des Maux, 26 7500 Tournai.
L’asbl CEPRé vous informe…
La peur du rouge
Pour nous permettre de répondre à vos questions, veuillez vous munir : • De votre carte d’identité • D’une description de votre carrière • Pour ceux qui la possèdent une copie de leur relevé de compte individuel (vous pouvez l’obtenir auprès de l’ONP service réception française Tour du Midi Place Bara 1060 Bruxelles).
Pour plus de renseignements : 069/88.18.11
Exposition sur l’anticommunisme en Belgique
Du 6 mars au 18 avril 2008 Accessible gratuitement du lundi au vendredi 8h30 à 12h15 / 13h15 à 16h30 rez-de-chaussée Bâtiment FGTB CENTRE Rue Henri Aubry 23 - 7100 LA LOUVIERE
le jeudi 20 mars Vernissage de l’exposition à 17h30 Conférence débat à 19h30 Les anarchistes, socialistes, communistes, trotskystes, marginaux… ont inquiété les aristocrates, bourgeois et petites gens. Quels fantasmes les peurs ont-elles engendrés à des moments forts en Belgique ou à l’étranger? Quels mécanismes de propagande et de contre-propagande ont-ils déclenchés? Quelles furent leurs influences? Avec: Michel Host, Historien – Jean-Pierre Michiels, Club Achille Chavée – Jean Louvet, Ecrivain – Matéo Alalouf, Sociologue ULB
Invitation à toutes et à tous! Info: asbl CEPRE: 064/23.61.18
Charleroi-Sud hainaut Vous travaillez dans le secteur de la LOGISTIQUE (CP 226)? Bonne nouvelle ... vous avez droit à une prime syndicale. Cette prime, d’un montant de 100e, sera payée du 1er mars au 30 juin 2008 exclusivement aux syndiqués occupés dans une entreprise ressortissant de la CP 226. Les prépensionnés de l’année civile 2008 ont également droit à cette prime syndicale. Pour recevoir cette prime, vous devez compléter un formulaire spécifique disponible au sein de notre centrale et remplir les conditions d’affiliation en vigueur au sein de notre centrale (être affilié(e) au 1er janvier 2008 et en ordre de cotisations au moment du paiement). Pour de plus amples renseignements, n’hésitez pas à contacter notre service prime syndicale (071/20 82 60 option 2).
SETCa Charleroi – quai de Brabant 9 – 6000 Charleroi Accès via la rue Léopold 15 – 6000 Charleroi
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
Liège-Huy-Waremme
Verviers
Liège-Huy-Waremme Un petit écho de la matinée du 29 février à la Maison des Syndicats Ce vendredi 29 février a eu lieu une rencontre-débat organisée par la commission des travailleurs immigrés de la FGTB LiègeHuy-Waremme autour du thème : jeunes et femmes d’origine étrangère face à l’accès à la formation et à l’emploi. Parmi le public d’une salle Gillon comble (30 personnes): de nombreux acteurs associatifs et syndicaux. Dans sa présentation de la matinée, Aziz SAÏDI (Président de la commission) a situé le thème du jour dans son contexte avant de présenter les différents orateurs du jour. Pour sa part, Thierry BODSON (Secrétaire régional) dans son mot d’introduction a explicité les raisons qui ont été à la base de cette rencontre en insistant particulièrement sur la transversalité de la thématique abordée. Il a soumis à l’assemblée(en guise de balise) des questions pertinentes sur la cohérence des politiques d’intégration et sur certaines pratiques discriminatoires sur le marché de l’emploi. Parmi les orateurs du jour, la première à prendre la parole fut Yamina MEZIANI (Coordinatrice du Centre Régional pour l’Intégration des Personnes étrangères ou d’origine étrangère de Liège). Elle a commencé par dresser l’historique et les objectifs du CRIPEL avant de stigmatiser les obstacles rencontrés. Parmi ceux-ci, elle a pointé les discriminations sur le marché de l’emploi dont sont victimes les jeunes d’origine étrangère, particulièrement les femmes. Hassan BOUSETTA (Maître de conférences à l’université de Liège et spécialiste des questions liées aux migrations et à l’intégration) a, quant à lui, axé son intervention autour de deux constats concernant les populations issues de l’immigration. Celui de leur faible participation sur le marché de l’emploi et celui de leur taux de chômage élevé. Dans les pistes à suivre, il suggère notamment que l’action publique ne peut pas tout et qu’il convient dès lors d’encourager le volontarisme des acteurs sociaux. Enfin, Bonaventure KAGNÉ (Chargé de recherches et formations au Centre d’Etudes et de Mémoire des Migrations Subsahariennes) a mis en lumière les facteurs d’exclusion rendant difficile l’accès des populations issues de l’immigration de manière générale, et des jeunes et des femmes en particulier, au marché de l’emploi. Parmi ses pistes de réflexion, on retiendra le rôle de premier plan qu’est appelé à jouer l’acteur syndical (que ce soit dans sa pratique de terrain ou lors de ses nombreux contacts avec le monde économique ou politique) car, dit-il, pour mettre fin à la marginalisation de ces populations sur le marché de l’emploi, il convient d’agir sans relâche et ce, à tous les niveaux. S’en est suivi de riches échanges avec l’assemblée dont la substance constituera une base de travail pour la commission immigrés.
SETCa Liège-Huy-Waremme Permanences pensions le 1er et le 3ème mardi du mois de 14 h 00 à 15 h 30
ÉDITO
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
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> ÉDITO
Budget en équilibre mais pas équilibré e fait pour un gouvernement fait de bric et de broc - et de ministres plus occupés à se bouffer le nez qu’à gouverner - de parvenir à un compromis, et qui plus est à un double compromis, à la fois sur le budget 2008 et sur le premier paquet de la réforme de l’Etat, est devenu tellement exceptionnel ces derniers mois, que le premier réflexe est de crier au miracle. A l’examen, il faut pourtant bien constater que le Gouvernement intérimaire n’a pas multiplié les pains ni fait de pêche miraculeuse et que les gros poissons ont une fois encore réussi à passer à travers les mailles du filet.
des prix artificiellement plus élevés que chez nos voisins.
Certes, le budget est - artificiellement - en équilibre, et on était loin du compte. Mais les mesures destinées à relever le pouvoir d’achat nous laissent largement sur notre faim.
…et hypocrisie
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Quant au contrôle des prix de l’énergie, loin de chercher l’harmonisation, on éparpille les compétences entre le fédéral en confiant à la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz le contrôle sur les grands réseaux, sur les tarifs résidentiels et sociaux, et on renvoie la balle aux Régions, dans le cadre d’une réforme de l’Etat dont personne, pour l’instant, n’oserait parier un copeck sur sa réussite, pour ce qui est du transport local et des tarifs aux entreprises.
La mise à contribution du secteur de l’énergie est plus que symbolique et sans commune mesure avec les profits exceptionnels engrangés dans le passé et à venir.
Entre timidité… Les mesures pour contrôler le dérapage des prix sont plus que symboliques. Les prix des denrées alimentaires, reconnaît la Banque nationale, ont clairement dérapé. La Banque nationale sera chargée de surveiller le secteur mais aucun véritable contrôle n’est envisagé et on préfère laisser jouer la concurrence. On sait pourtant bien que dans la grande distribution la concurrence est parfois rude mais cède aussi souvent le pas à l’entente cordiale, notamment sur les denrées alimentaires et sur l’électroménager, pour maintenir
Les pétroliers sont épargnés. Electrabel conteste quant à elle déjà le principe de la taxe qui lui est imposée et a obtenu de l’aile libérale du Gouvernement d’en négocier les termes. Avec l’espoir plausible d’en tirer plus de bénéfices que d’y perdre des plumes. Si en effet elle obtient la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires, Electrabel verra reconduire sa rente de situation. Enfin, force est de constater que l’on n’a pas osé porter profondément le fer dans le scandale des intérêts notionnels qui cap-
tent l’essentiel des moyens disponibles de l’Etat. 200 millions ont bien été inscrits au budget mais cette recette reste aussi hypothétique que celles qui relèvent de la lutte contre la fraude fiscale. Sont visés «les abus» du système, mais pas le système lui-même qui est abusif par nature. Car, si on peut s’accorder pour dire qu’il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or que sont les entreprises, on ne voit pas pourquoi il faudrait lui laisser ses œufs d’or et y ajouter une prime par-dessus le marché.
Mention: «insuffisant» Partant de là, il est clair qu’il ne restait pas beaucoup de moyens pour améliorer sensiblement le pouvoir d’achat. L’élargissement au gaz et à l’électricité du Fonds social mazout, le relèvement des pensions anciennes, la reconduction de l’allocation de rentrée et une timide extension aux 1824 ans, le relèvement du bonus emploi et du minimum exonéré d’impôt, ce sont là des mesures positives mais largement insuffisantes. La «prime» gaz/électricité, par exemple, ne couvre même pas la moitié des hausses annoncées. L’avantage fiscal pour les bas salaires représente en tout et pour tout 62,50 euros par an, c’est-à-dire à peine de quoi remplir la moitié d’un caddie… Rien par contre n’a été prévu pour alimenter le fonds de vieillissement alors que l’on nous serine que les pensions seront impayables à moyen terme. On puise dans le budget de la santé au lieu de refinancer la sécurité sociale. Rien n’est fait pour mieux
taxer les revenus du capital et de la propriété en général. L’énergie restera chère et les aides insuffisantes. Bref, le budget 2008 brille plus par ses absences que par ses réalisations et s’il atteint l’équilibre, on ne peut pas dire qu’il soit socialement équilibré. Nous attendons donc beaucoup mieux de l’agenda socioéconomique du Gouvernement, disons «définitif» qui prendra le relais à Pâques. Mais ce n’est pas sans inquiétude – même si on nous jure que l’on ne touchera pas à la solidarité entre les personnes - que nous voyons le «deuxième paquet» de la réforme de l’Etat inscrire à son agenda le marché du travail et certains secteurs de la sécurité sociale. C’est pourquoi nous serons doublement vigilants.
Anne Demelenne Rudy De Leeuw Secrétaire Générale Président
> INDEX
L’index-santé: 108,71 en février Augmentation maximale des loyers: 3,08% en mars Evolution de l’indice des prix (base 2004 = 100) Mois
2007 (convertis en base 2004=100)
2008
Index Normal
IndexSanté
IndexSanté Lissé
Index Normal
IndexSanté
IndexSanté Lissé
Janvier
105,20
104,92
104,63
108,84
107,85
107,10
Février
105,77
105,46
104,91
109,62
108,71
107,73
Mars
105,78
105,23
105,07
Avril
106,26
105,58
105,30
Mai
106,13
105,34
105,40
Juin
106,12
105,28
105,36
Juillet
106,57
105,70
105,48
Août
106,44
105,67
105,50
Septembre
106,54
105,71
105,59
Octobre
107,10
106,19
105,82
Novembre
108,10
106,93
106,13
Décembre
108,40
107,44
106,57
Index normal: quoique cet index n’ait plus aucune influence sur l’adaptation des salaires ou des loyers, nous continuons à le publier car il mesure l’évolution réelle des prix. Par rapport à février 2007, l’index normal a augmenté de 3,64%. Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. La hausse maximum autorisée est de 3,08% pour les baux conclus en mars 2007. Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales (pensions, chômage...) est de 108,34 (base 2004 = 100). Conversion: l’index-santé de février 2008 (108,71/ base 2004 = 100) correspond à 123,68 (base 1996=100). Si vous avez Internet, visitez le site http://www.statbel.fgov.be/indicators/cpi_fr.asp. On y trouve les index, un convertisseur d’index et un calculateur d’indexation des loyers.
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
Les chiffres officiels du contrôle de disponibilité
> CHOMAGE
Ça y est, on a les chiffres officiels de l’«activation du comportement de recherche d’emploi», appelé par les professionnels «la dispo», ou encore «chasse aux chômeurs» par ceux à qui s’applique le dispositif. Ce rapport devra faire l’objet d’une évaluation politique le 11 mars au sein du comité de gestion de l’ONEm. Objectif: mesurer si le système donne des résultats en termes de remise à l’emploi et si son coût de fonctionnement compense ces résultats. De cette évaluation dépendra l’extension du système au + 50 ans, mais aussi la possibilité de confier aux organismes régionaux de placement/formation (Forem, VDAB…) le soin de conclure les contrats avec les demandeurs d’emplois, voire l’évaluation de ces contrats. Entre-temps, le Forem a procédé à sa seconde évaluation du plan d’accompagnement en Wallonie beaucoup plus positive que la première.
Correction pour les chefs de ménage dont l’enfant touche une allocation d’attente
Le plan d’accompagnement des chômeurs plus connu sous l’appellation «contrôle de disponibilité» est-il une machine à exclure? L’ONEm s’en défend. Si on fait le simple rapport entre demandeurs d’emplois (environ 500.000) et exclus du chômage à titre définitif (2.562 en 2007), on aboutit effectivement à un taux de 0,5%. Cependant, si on y regarde de plus près, c’est-à-dire que l’on compare le nombre de sanctions par rapport aux personnes effectivement convoquées, les chiffres montent et même grimpent plus on avance dans la procédure. • Sur 230.467 «invités» au 1er entretien, 19.834, soit 8,6% ont été sanctionnés.
• Sur 42.914 appelés au second entretien, 16.405 ont été sanctionnés (soit 38,2%). • Sur 4.936 convoqués à un 3e entretien, 3.313 ont été sanctionnés, soit 67,1%. Par sanctions, il faut entendre à la fois les suspensions provisoires (dites révocables art. 70) de ceux qui ne se présentent pas à un entretien, les suspensions temporaires de 4 mois de ceux qui ne remplissent pas les clauses du «contrat» qui leur est imposé, et les exclusions à titre définitif des allocations de chômage. Dans le détail, les chiffres donnent pour 2007:
Suspensions révocables
Suspensions de 4 mois
Exclusions définitives
12.539
4.896
2.562
Notons également que les exclusions sur base de l’article 80 (chômage anormalement long) diminuent au fur et à mesure que l’on applique le contrôle de disponibilité à une nouvelle tranche d’âge. Il y avait 7.539 exclusions en 2004; 3.961 en 2005; 1.271 en 2006 et 222 en 2007. Une première conclusion s’impose: l’immense majorité des demandeurs d’emploi sont effectivement à la recherche d’un emploi. Le rapport donne également des précisions intéressantes sur le profil des chômeurs sanctionnés. Plus de Wallons? Certains se sont plu à relever que les Wallons représentent 50% des sanctions contre 21% pour les Bruxellois et 28% pour les Flamands. Mais ces chiffres sont simplement liés au nombre de chômeurs, plus important en Wallonie. Il ressort des chiffres, dit l’ONEM, «un pourcentage de sanctions plus élevé en Flandre».
> ERRATUM
MONTANTS SOCIAUX AU 1/1/2008
Aide d’une tierce personne Il est fait référence dans notre article sur les allocations de maladie invalidité(Syndicats n°3 du 08/02/2008) à un complément dépendance de 145,34€ pour les invalides qui ont au moins 11 points de dépendance. Il s’agit en fait du forfait pour l’aide d’une tierce personne dont le montant est de 12,24 euros par jour (soit 318,24 euros pour un mois de 26 jours) pour les invalides appartenant aux catégories 3 à 5.
Plus d’hommes: les hommes représentent presque 60% des sanctions. Plus de moins qualifiés: l’essentiels des sanctions frappent les chômeurs qui n’ont que le diplôme de primaire ou 1ere secondaire (28%) ou les 2e, 3e et 4e degrés de l’enseignement secondaire (62%). Toutes les situations de familles: contrairement à l’article 80 qui ne frappait que les cohabitants et encore sous conditions de revenus du partenaire, la dispo touche aussi bien des isolés (32%) que des cohabitants (27%) que des chefs de ménages avec charge de famille (40%).
> BROCHURE GRATUITE Inventaire des groupes d’entraide et de soutien Le service Promotion de la santé de l’Union nationale des Mutualités socialistes vient de rééditer son Inventaire des groupes d’entraide et de soutien en Communauté française de Belgique.
Evaluation du Forem Selon le Forem, le PAC pousse à la formation et serait donc efficace pour l’insertion des moins qualifiés. Le taux de sortie à l’emploi endéans les 9 mois passe de 13,6 % sans PAC à 21,8% avec PAC.
> www.LEBIENMANGER.be Un guide d’achat des «alicaments» «Light», «riche en calcium», «riche en Oméga 3»: ce ne sont que quelques-unes des allégations santé que le consommateur doit digérer de plus en plus ces derniers mois. Mais le «light» est-il vraiment assez light, et quelle est la fonction de l’Oméga 3 dans notre corps? Pour répondre à ces questions, le CRIOC, Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs, décode les étiquettes et évalue l’intérêt nutritionnel de plusieurs centaines de produits avec l’aide de nutritionnistes et d’experts. Des centaines de produits sont ainsi analysés et présentés individuellement sur un site internet pratique: www.lebienmanger.be. Ces allégations sont en tout cas réglementées. Le règlement européen distingue:
Tel yaourt pour le transit intestinal, tel autre pour être immunisé contre tout, des margarines additionnées d’Oméga 3 et lait enrichi en vitamines. Tout fait farine au moulin pour vendre et exploiter l’inquiétude naturelle du consommateur pour sa petite santé. Ces produits alimentaires appelés aussi «alicaments» (contraction des mots aliments et médicaments) fleurissent dans les rayons des supermarchés. Mais sont-ils réellement efficaces et les allégations de leurs étiquettes, sont-elles fondées? Un maître mot: la prudence
A partir du 1er janvier 2008, le montant mensuel moyen de l’allocation d’attente du travailleur cohabitant âgé de 18 ans ou plus est passée à 359,58 euros suite à l’indexation du 1er janvier. Or ce montant dépasse le plafond de «revenu de remplacement enfant» autorisé pour que le parent chômeur reste chef de ménage. Ce plafond s’élève en effet à 357,10 euros. Certains chômeurs pourraient ainsi perdre le droit à la catégorie «A» (chef de ménage). Pour corriger cet effet «non-intentionnel», un arrêté ministériel porte le plafond de revenu autorisé au parent à 359,58 euros de sorte que l’indexation de l’allocation d’attente de l’enfant ne change rien à la situation de famille.
• L’allégation nutritionnelle qui affirme ou suggère qu’une denrée alimentaire possède des propriétés nutritionnelles bénéfiques particulières ou contient, ou ne contient pas telle ou telle substance. Exemples: sans sucres ajoutés, riche en fibres, source de vitamine C, enrichi en calcium... • L’allégation de santé qui affirme ou suggère l’existence d’une relation entre une denrée alimentaire ou l’un de ses composants et la santé. Exemples: le calcium contribue au développement des os, renforce les défenses immunitaires...
Diffusé gratuitement, cet outil pratique répertorie plus de 170 groupes sur des thématiques diverses telles que les maladies rares, les dépendances, les handicaps visuel, moteur, ou auditif, l’homosexualité, le deuil, la maternité, la solitude,… Toutes les coordonnées des groupes d’entraide y sont reprises, ainsi que leurs activités et éventuelles antennes locales. Ces renseignements sont également disponibles sur le site www.self-help. be. Le visiteur y trouvera de plus des actualités telles que conférences, publications, nouvelles associations, formations,…
alimentaire ou de l’un de ses composants réduit sensiblement un facteur de risque de maladie. Exemple: aide à réduire le cholestérol sanguin.
Un site internet pratique Pour informer de manière indépendante le consommateur, qui ne sait souvent à quel saint se vouer, le CRIOC propose d’un simple click d’accéder à toute l’information relative aux allégations, étiquetage nutritionnel, ingrédients, avis des experts nutritionnistes et consuméristes. www.lebienmanger.be fournit également une liste de centaines de produits dont les allégations santé ont été analysées et discutées par un expert nutritionnel et le CRIOC. www.lebienmanger.be
• L’allégation relative à la réduction d’un risque de maladie qui affirme ou suggère que la consommation d’une denrée
Afin de la rendre plus pratique et complète, cette nouvelle édition a notamment été enrichie de nouvelles informations (description, type de groupe,…).
Borzée-en-Ardennes Semaines familiales de vacances en pension complète. Nombreuses activités pour tous. Quatre clubs d’âge pour les enfants de 0 à 14 ans. Prix forfaitaire du lundi 11H au dimanche 14H Adultes : 232e tout compris. Enfants : 0-2 ans : 31e/3-6 ans : 114e/ 7-10 ans : 139e/11-13 : 180e Réduction CGSP : 10% - FGTB : 8% RENS : Centre de Borzée - 6980 - LA ROCHE. Tél. 084/41.17.87 - fax : 084/41.23.03 e-mail : reservation@borzee.be site : www.borzee.be
INTERNATIONAL
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
Comme chaque année, le 8 mars sera la Journée internationale des Femmes. L’occasion de saluer les avancées réalisées pour l’amélioration des droits des femmes mais aussi de dénoncer ce qui doit encore être changé.
Women’s Network: S’unir pour se renforcer
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Le combat des femmes en Inde La défense des droits des femmes est une évidence pour la FGTB. Même si elles vivent et travaillent à plus de 7000 km de nos frontières, en Inde. Secrétaire fédérale du SETCa, Pia Desmet s’est rendue à Bangalore pour y assister à une assemblée dont l’ambition est précisément de renforcer ces droits. Témoignage...
La FGTB par le biais de la charte du Gendermainstreaming, mais aussi de sa Journée de l’égalité salariale fait du combat des femmes une lutte syndicale au quotidien. Le département international de la FGTB n’est pas en reste: au travers de coopérations, de partenariats et de rencontres, il soutient activement le combat des femmes au-delà des frontières. La Women’s School, créée par un Réseau de femmes de différents pays de l’ancien Bloc de l’Est, est un des nombreux exemples du soutien apporté par notre organisation syndicale. n novembre 1997, à Gdansk, en Pologne, 12 groupes de femmes venant de 9 pays européens de l’ancien Bloc de l’Est se sont unis en un Réseau de femmes : le Women’s Network.
E
A cette époque-là, le challenge pour ces organisations de femmes était d’obtenir le soutien de leur syndicat et du mouvement syndical international. Malgré les difficultés, ces femmes voulaient faire bouger les choses. Elles étaient pleinement conscientes de leur position et de leurs besoins spécifiques. Il fallait donc construire un véritable réseau pour permettre l’échange et la communication et pour renforcer
leurs structures nationales et leur position au sein des organisations syndicales et de la société dans son ensemble.
Une école pas comme les autres… Afin de remplir la mission qu’il s’est donné mais aussi pour renforcer sa visibilité et concrétiser son activité, la Réseau a créé, en 2000 (à Rovinj en Croatie), la Women’s School. Une école des femmes dont l’objectif principal est de nourrir le débat sur les priorités du Réseau et d’établir les plans d’action à mettre en place. Cette école est également un lieu de rencontre entre les différents groupes de
femmes mais aussi un espace de renforceent des structures «femmes» et de la démocratie interne au sein des syndicats. Par le biais de cette école, les organisations de femmes ont également pu étendre leurs connaissances. Le Women’s Network a ainsi développé des coopérations avec le monde académique, avec des ONG. Sans oublier la visibilité outre frontière : désormais, le travail de ces organisations de femmes est connu au niveau international, par le biais de la CSI (Confédération Syndicale Internationale). Des ponts sont construits entre les femmes de l’Ouest et de l’Est.
Changer les mentalités Jasna Petrovic est coordinatrice du Réseau des femmes syndicalistes en Europe de l’Est. Face aux problèmes de discrimination auxquels les femmes des anciens pays communistes ont été et sont encore confrontées au travail, elle nous parle de l’importance du travail du Women’s Network et de la Women’s School. Rencontre avec une militante jusqu’au bout des ongles dont l’objectif est le combat pour plus d’égalité envers les femmes, au-delà des frontières. La chute du Mur de Berlin a marqué les esprits. L’engouement et l’espoir d’un avenir meilleur s’est alors emparé des habitants des anciens pays communistes. Les femmes n’étaient pas en reste: elles se sentaient enfin libres et reconnues… A cette époque, nous explique Jasna Petrovic, parler de discrimination était une offense pour ces femmes qui goûtaient à la liberté. «Toute forme de discrimination était niée, parfois même de manière agressive.» Pourtant, nombreux étaient les problèmes auxquels les femmes des anciens pays communistes devaient – et doivent aujourd’hui encore – faire face. «Elles ont de bas salaires, des pensions encore plus basses, un taux élevé de chômage. Elles sont majoritaires dans l’économie informelle mais aussi dans les jobs à durée déterminée. Elles n’ont presque aucune chance d’accéder à des postes de direction; elles n’ont pas de perspectives de promotion.» Sans oublier les problèmes de harcèlement, la charge des responsabilités familiales...
Pas une organisation parallèle… Il était donc plus que nécessaire de faire prendre conscience de la discrimination dont les femmes étaient victimes mais également d’améliorer leurs conditions de travail et de vie. «Il était très important que les femmes s’organisent, qu’elles se renforcent» En outre, «il leur fallait des responsabilités pour influencer la transformation et la démocratisation des syndicats. Ca n’a pas été une période facile car il a fallu convaincre les leaders masculins.» Finalement, la mise en place des structures «femmes» a été acceptée, du bout des lèvres car cette initiative était considérée comme une «mode» venue d’Europe occidentale. Les femmes se sont donc organisées au niveau local mais les choses n’ont pas changé pour autant… Il fallait que leurs revendications soient relayées par leurs syndicats. C’est alors que, l’union faisant la force, le Women’s Network a été créé entre les femmes des
Le Women Institute of Management and Entrepreneurship (WIME), le Women’s Institute of Information, Technology and Services (WITS) et The Indian Business Academy (IBA) à Bangalore organisaient une conférence sur les femmes. Depuis la Belgique, le SETCa soutient le WITS. Nous (Pia Desmet, Mariet Vanderstukken - secrétaire Régionale à Charleroi - et Patricia Van Goel - secrétaire Régionale à Anvers -) avons dès lors répondu avec plaisir à l’invitation à partager avec nos collègues féminines indiennes notre expérience en matière de droits des femmes. Nous avons constaté, que sur le marché du travail, même à 12 heures d’avion de distance, il n’y a guère de différences entre le combat quotidien des femmes indiennes et des femmes belges. Cette journée a été l’occasion de rencontrer des femmes passionnantes. Comme Anjali Bedekar, une femme syndicalement active employée à la State Bank of India (200.000 travailleurs), qui se consacre activement aux droits des femmes au travail. Elle a présenté des chiffres qui indiquent clairement la présence d’un véritable plafond de verre au sein de son énorme entreprise. Les femmes sont bien représentées dans la classe d’employés inférieure: la moitié de ces 130.000 travailleurs sont des femmes. L’examen de la composition du cadre de personnel donne une tout autre image: à peine une personne sur cinq est une femme. Les fiches de paie sont éloquentes elles aussi: l’inégalité est monnaie courante.
pays de l’ancien Bloc de l’Est. A partir de ce moment-là, les choses ont changé. Les femmes ont exigé plus de reconnaissance et une place à part entière dans les organisations syndicales et dans leurs instances de décision. Même sans aucune aide financière, le Women’s Network et son instance «pratique»: la Women’s School ont tout de même pu faire avancer les choses. Les femmes organisent des campagnes de sensibilisation, des manifestations. Elles mettent un point d’honneur à privilégier la formation. Et ce ne sont pas les projets qui manquent au sein du Women’s Network: droit à la santé pour tous, lutte contre le travail au noir, combat pour la protection de la maternité, lutte contre la discrimination au travail…
Ces femmes font d’ailleurs encore partie des privilégiées. Pour garder leurs enfants, elles peuvent compter sur de la main d’œuvre issue des couches inférieures de la société indienne. Ces personnes sont elles aussi généralement des femmes et sont soumises à des conditions de travail et de rémunération abominables. Pour les femmes occidentales, cette société de classes est difficile à saisir, avec notamment l’inégalité hommes/femmes, à laquelle notre délégation a été durement confrontée. A cet égard, la conférence a été très instructive. Mais comme socialistes, nous nous posons encore une autre question: quid de l’égalité proprement dite entre les femmes, indépendamment de la classe dans laquelle elles sont nées?
Et puis, le travail syndical est en train d’évoluer et de s’ouvrir à la question «femmes». Leurs revendications sont davantage prises en compte. «Aujourd’hui, il n’y a pas de confédération syndicale qui n’ait pas de structure ou d’organe « femmes ». La plupart de ces structures ont un statut à part entière et sont des organes consultatifs au sein leurs confédérations. Nous sommes confrontés à un processus de féminisation des syndicats rapide (…) et les femmes forment aujourd’hui 53% de la totalité des affiliés. Les femmes croient désormais dans le syndicat grâce à la visibilité qu’elles ont.» Quant à la Women’s School, elle est, après 8 années d’existence, devenue une référence dans l’évaluation des activités «genre» dans la région. Par le bais de cette école pas comme les autres, le Women’s network tente aujourd’hui d’établir un véritable programme commun dans toute l’Europe, d’Ouest en Est…
Jama Petrovic: «Il y a dix ans, seules deux femmes étaient présidentes de confédérations (Estonie et Lituanie), elles sont cinq aujourd’hui (Croatie, Slovaquie, Lituanie, BosnieHerzégovine et Ouzbekistan), et de nombreuses femmes détiennent des postes de vice-présidentes.»
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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
> UBOT LOGISTIQUE
Plans de pension complémentaire pour les secteurs maritimes
Belle victoire chez Lyreco
Du point de vue représentation syndicale dans les secteurs maritimes, l’UBOT occupe depuis de longues années une place dominante. La même chose est, bien évidemment, valable pour le secteur de la Navigation intérieure où l’UBOT prédomine particulièrement. Par conséquent il était de notre devoir et responsabilité de réaliser un deuxième pilier de pension également pour les petits secteurs. Nous avons réussi aux 3 niveaux! Dans la pêche maritime nous avons pu négocier deux plans de pension séparés: un pour les travailleurs dans les entrepôts et un deuxième pour les marins-pêcheurs. Les deux plans ont été commentés dans des éditions précédentes de Syndicats. En ce qui concerne la marine marchande, les négociations sur le deuxième pilier sont en cours. Dans l’édition actuelle de Syndicats, nous commentons le contenu du plan de pension sectoriel pour les travailleurs de la Navigation rhénane et intérieure. Ivan VICTOR Secrétaire fédéral Navigation intérieure Plans de pension complémentaire secteur navigation intérieure Depuis le 1er janvier 2007, les travailleurs et travailleuses occupés dans la Navigation rhénane et intérieure bénéficient d’un plan visant à constituer une pension complémentaire. Exception est faite pour les travailleurs qui bénéficient déjà d’un plan de pension meilleur ou équivalent au niveau de l’entreprise. Le présent article vise à présenter les grandes lignes de ce plan de pension, ainsi que les aspects importants pour vous, en qualité de travailleur. Certes, ce commentaire ne permet pas d’apporter une réponse à toutes vos questions. Dès lors, n’hésitez pas à nous contacter si vous avez encore des questions.
Pourquoi une pension complémentaire? Chaque travailleur belge a le droit de bénéficier d’une pension légale versée par l’ONP (l’Office national des Pensions). Nul n’ignore que les pensions légales se sont «délabrées» sensiblement au cours des dernières décennies et sont parmi les plus faibles d’Europe. Voilà pourquoi nous nous sommes efforcés à remédier à cette situation au niveau sectoriel. Après des négociations difficiles, nous avons obtenu la constitution d’une pension complémentaire via le Fonds de Sécurité d’Existence. Tous les collaborateurs ont droit à une pension complémentaire, en plus de leur pension légale. Le Fonds pour la Navigation rhénane et intérieure veille sur une exécution correcte du plan.
Cette pension complémentaire va-t-elle remplacer la pension légale? Non. Quand vous prendrez votre retraite, vous percevrez chaque mois votre pension légale. En outre, vous recevrez aussi votre pension complémentaire sous la forme d’un versement unique. Eventuellement, vous pourrez également demander le versement de ce montant en mensualités.
compte-épargne: vous y versez de l’argent, et vous percevez chaque année des intérêts. Au moment de votre retraite, vous recevez le montant qui était placé sur ce compte-épargne. La contribution pour le deuxième pilier de pension est versée, chaque année, par le Fonds pour la Navigation rhénane et intérieure, sur un compte ouvert auprès d’une compagnie d’assurance. Ces fonds seront ensuite investis par cet assureur, afin que vous puissiez également percevoir des intérêts. En outre, vous pourrez éventuellement aussi profiter d’une participation bénéficiaire de l’assureur. Cependant, la l é g i s l at io n actuelle stipule que votre compte «Pension» devra avoir rapporté, au moment de votre retraite, au moins 3,25% par an. Le montant de votre pension complémentaire dépendra donc de deux facteurs : les intérêts (+ l’éventuelle participation bénéficiaire) et le nombre d’années durant lesquelles vous aurez travaillé au sein de la Navigation rhénane et intérieure. Plus cette durée sera importante, plus le montant de votre pension complémentaire sera élevé.
Qu’adviendra-t-il de mon compte «pension» si je viens à décéder? Si vous venez à décéder avant la date de votre retraite, vos successeurs pourront percevoir le montant placé sur votre compte «Pension».
Qu’adviendra-t-il de ma pension si je ne travaille plus pour la navigaion rhénane et intérieure?
Le montant placé sur votre compte «Pension» vous appartient. Même si vous ne travaillez plus pour la Navigation rhénane et intérieure, le montant constitué à votre nom restera placé auprès de l’assureur. Conformément à la loi, vous ne pouvez pas percevoir ces fonds avant votre 60ième anniversaire. En effet, vous ne pouvez recevoir le paiement de votre pension complémentaire qu’à partir de l’âge de votre pension, c’est-à-dire entre 60 et 65 ans.
Dans le secteur de la logistique la prime de nuit est de 12,5%. Au vu des horaires qui étaient demandés par la direction, l’UBOT estimait qu’elle pouvait faire un effort pour que cet horaire soit rendu plus sympathique aux yeux du personnel. C’est pourquoi nous avons négocié pendant plus de trois mois régulièrement avec la direction et nous sommes enfin parvenu à un accord. Nous avons réuni le personnel à plusieurs reprises et la dernière fois c’est à plus de 90% que cet accord a été accepté. Les termes de cet accord sont les suivants: - Les salaires horaires seront augmentés de 2,70% dès la mise en route des poses de nuit - La prime de nuit sera de 26%; - Pendant les vacances de juillet/août (soit 4 semaines) et la période de Noël/Nouvel An (soit 2 semaines) s’il y a un retour à l’équipe normale, la société payera une prime d’équipe de 17% sur toutes les heures de cette période afin que le personnel ne subisse pas une perte de revenus importantes. - Les chèques repas sont augmentés et passent à e6,-. - Les frais de déplacement seront de 100% au lieu de 60%. - Chaque organisation syndicale aura un délégué syndical supplémentaire. - Pour les cas sociaux rencontrant de gros problèmes pour faire la nuit, nous avons trouvé une solution. - Un système de co-voiturage sera mis en place pour ceux qui ont des difficultés. Frida Kaulen, secrétaire responsable, et ses militants sont enthousiastes du résultat obtenu: «La négociation fut longue, mais je pense que cela en valait la peine et qu’une importante percée a été réalisée. Dès qu’un employeur voudra introduire de nouvelles poses, surtout avec des horaires très difficiles et déstabilisants pour nos affiliés, il faudra qu’il soit conscient qu’il rencontrera l’UBOT sur son chemin».
A combien s’élève le montant déjà placé sur mon compte «pension»? Chaque année, l’assureur (Fortis) vous enverra un extrait indiquant la situation de votre compte pension. Cet extrait s’appelle la «fiche de pension». Pour obtenir un aperçu de la situation de votre compte, consultez la rubrique «réserves» (que vous avez déjà constituées).
A qui dois-je m’adresser si j’ai d’autres questions relatives à ce plan de pension? Evidemment, nous ne sommes pas en mesure de donner une réponse à toutes vos questions avec ce résumé. Dès lors, si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à contacter une des instances suivantes: • Assureur: Fortis • l’Union Belge des Ouvriers du Transport: Paardenmarkt 66 - 2000 Anvers Tél. 03 224 34 18 - Fax 03 224 34 49 binnenvaart@btb-abvv.be • Fonds de la Navigation Rhénane et Intérieure: Arenbergstraat 24, 2000 Anvers Tél. 03/221.02.82/Fax 03/221.02.87 Nous sommes convaincus que la réalisation de ce plan de pension complémentaire constitue un pas important dans la promotion du secteur à l’égard des jeunes candidats-travailleurs.
Quelques exemples Si vous travaillez pendant 25 ans comme second, vous percevrez, à 60 ans, une pension complémentaire brute d’au moins 11.543 euros. Attention: il s’agit d’un montant brut, sur lequel vous devrez payer environ 20 % d’impôts. A votre 60ième anniversaire, vous percevrez dès lors une pension complémentaire nette de quelque 9.450 euros. Dans le tableau suivant, nous vous présentons les montants nets et bruts de la pension complémentaire que vous pouvez constituer en tant que matelot, second ou patron auprès de la Navigation rhénane et intérieure. Date d’entrée en service Catégorie Ancienneté
Cette société est implantée dans le zoning de Milmort et souhaitait pouvoir introduire du travail de nuit.
Capital Pension brut
Capital Pension net 15.747,95 EUR
A combien s’élève cette pension complémentaire?
01/01/2007 Patron
25
19.041,34 EUR
Vous pouvez comparer votre pension complémentaire à un
01/01/2007 Second
35
11.543,01 EUR
9.446,19 EUR
01/01/2007 Matelot
35
7.583,95 EUR
6.141,48 EUR
CHAUFFEURS
DE BUS ET DE CAMION VO U S R E C E VR E Z LA VI S ITE D E LA
!
Comme chauffeur, vous faites de LONGUES JOURNEES, à des moments impossibles. Vous n’avez guère l’occasion de consulter votre syndicat. C’est pourquoi, l’UBOT-FGTB vient à votre rencontre. Dans notre bureau mobile, vous pourrez poser des questions concernant les TEMPS DE CONDUITE ET DE REPOS, LES HEURES SUP, VOTRE SALAIRE... ou simplement discuter avec nous autour d’une tasse de café. OÙ POURREZ-VOUS NOUS TROUVER DANS LES MOIS À VENIR ? p Voici les endroits où vous trouverez notre bureau mobile qui sera ouvert de 11h à 18h. LUNDI 10 MARS 2008 : LAR Rekkem MARDI 11/MERCREDI 12 MARS 2008 : Z.I. Houdeng Goegnies JEUDI 13 MARS 2008 : Liège Zoning Logistics LUNDI 17/MARDI 18 MARS 2008 : Bruxelles - Brucargo JEUDI 20 MARS 2008 : Z.I. Liège Millemort MERCREDI 26 MARS 2008 : Anvers Rive Droite Quai 702 JEUDI 27 MARS 2008 : Anvers Rive Gauche Deurganckdok MARDI 08 AVRIL 2008 : Gand Skaldenpark MERCREDI 09 AVRIL 2008 : Anvers Rive Droite Quai 702 JEUDI 10 AVRIL 2008 : Anvers Rive Gauche Deurganckdok LUNDI 14/MARDI 15 AVRIL 2008 : Bruxelles - Brucargo LUNDI 21 AVRIL 2008 : LAR Rekkem MARDI 22 AVRIL 2008 : Kempen MERCREDI 23 AVRIL 2008 : Malines JEUDI 24 AVRIL 2008 : Eupen VENDREDI 25 AVRIL 2008 : Grâce-Hollogne LUNDI 28 AVRIL 2008 : Anvers LUNDI 05 MAI 2008 : Gand Skaldenpark MARDI 06 MAI 2008 : Bruxelles - Brucargo MERCREDI 07 MAI 2008 : Limbourg JEUDI 08 MAI 2008 : Zeebruges Zone de transport MARDI 13 MAI 2008 : Z.I. Limbourg JEUDI 15 MAI 2008 : Limbourg LUNDI 19 MAI 2008 : LAR Rekkem LUNDI 02/MARDI 3 JUIN 2008 : La Flandre Orientale MERCREDI 04 JUIN 2008 : Anvers Rive Droite Quai 702 JEUDI 05 JUIN 2008 : Anvers Rive Gauche Deurganckdok LUNDI 16 JUIN 2008 : LAR Rekkem JEUDI 19 JUIN 2008 : Liège Zoning Logistics POUR PLUS DE DÉTAILS QUANT AU LIEU D’ARRÊT DU ROADSHOW, contactez le secrétariat fédéral UBOT Transport Routier & Logistique.
POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS SUR LE ROADSHOW DE L’UBOT :
APPELEZ L’UBOT – TRANSPORT ROUTIER & LOGISTIQUE AU N° 03/224 34 34 OU ENVOYEZ UN MAIL À VERONIQUE.DE.ROECK@BTB-ABVV.BE WWW.UBOT-FGTB.BE
Visitez notre site web: www.ubot-fgtb.be
ALLOCATIONS SOCIALES +2%
SYNDICATS • N°5 • 7 MARS 2008
Les pensions du privé La pension est proportionnelle au salaire moyen de toute la carrière (salaires réels ou assimilés en cas de chômage, maladie,…). Le montant des pensions varie donc d’un pensionné à l’autre en fonction de son passé professionnel. Les salaires sont réévalués pour tenir compte de la hausse des prix et, partiellement, de l’amélioration du niveau de vie. Le taux est de 60% pour un isolé, 75% pour un ménage. A quel âge?
en compte pour l’année concernée.
Sauf pour les prépensionnés, qui doivent attendre 64 ans (femmes) ou 65 ans (hommes), le départ à la retraite est autorisé entre 60 et 65 ans. Pour prendre sa pension à partir de 60 ans, il faut toutefois avoir travaillé au moins 35 ans. Pour obtenir une pension complète, quel que soit l’âge du départ, les hommes doivent avoir travaillé 45 ans et les femmes 44 ans jusqu’en 2008 (et 45 dès 2009).
Seulement, cette augmentation ne peut pas résulter en une pension annuelle supérieure à 15.584,90 e (taux ménage) ou 12.691,91 e (taux isolé).
Les montants mensuels minima - ménage: 1.148,83 e - isolé: 919,36 e - veuve: 904,90 e - cumul pension de retraite et pension de survie: 995,39 e. Ces minima sont garantis à tous les ouvriers et employés, quelle que soit la date à laquelle ils ont pris leur pension, pour autant que cette pension corresponde à une carrière complète (ou présumée complète pour les veuves qui bénéficient de règles de calcul plus favorables). Les mêmes minima sont accordés proportionnellement au nombre d’années prouvées, à ceux et celles qui peuvent justifier de 2/3 de carrière au moins au titre de salarié ou de carrière mixte salarié/indépendant (30 ans pour un homme, 29 ans pour une femme). Une femme qui a travaillé 29 ans a donc droit à 29/44e de 919,36 e, soit 605,94 e.
Temps partiels et minimum par année de carrière Dans les négociations qui ont accompagné le Pacte de solidarité entre les générations, l’on s’est efforcé de relever le niveau de la pension des personnes ayant une carrière atypique, trop courte ou mal rémunérée. Ce relèvement s’effectue en couvrant divers aspects du droit minimum par année de carrière. Le montant du droit minimum par année carrière a été porté au niveau de la pension minimum. Ce droit minimum par année de carrière fait que le plafond de rémunération pris en compte sera au minimum de 18.389,19 e (01.01.2008). Si, pour une année déterminée, le salaire annuel est inférieur à ce montant et si l’intéressé a travaillé au moins 15 ans, et au moins à 1/3 temps pendant chacune de ces années, le droit minimum par année de carrière est alors pris
Cette disposition sera applicable aux pensions qui prennent cours réellement, et pour la première fois, au plus tôt le 1er octobre 2006. Le Pacte des générations a également étendu l’accès à la pension minimum à ceux qui ne peuvent justifier que d’un emploi à mi-temps. Cette disposition s’applique aux pensions qui débutent à partir du 1er octobre 2006.
Les montants maxima Pour les ouvriers, il n’existe pas de montants maxima en droit, la pension ayant été calculée sur la totalité des salaires jusqu’en 1983, date d’introduction du plafond; c’est donc à partir de 2028 que les pensions ouvrières seront calculées totalement sur un salaire plafonné. Pour les employés, le plafond existe depuis toujours et il y a donc des maxima. Les plafonds changent chaque année. Le plafond salarial pris en compte pour 2007 est de 44.994,88 e. La pension maximale des employés qui ont, toute leur vie, gagné un salaire égal ou supérieur aux plafonds atteint les montants (arrondis) suivants au 01. 01.2008 - index base 2004: 106,22: Hommes: Femmes:
Taux ménage 2.168,81e 2.197,07e
Taux Isolés 1.735,05e 1.757,66e
Taux isolé (en euros)
17.551,71
14.041,37
14.275,33
11.420,26
Ouvrières (du 9 au 12 mois)
14.438,00
11.550,40
Employés (du 1er au 12e mois)
24.017,76
19.214,21
Employées (du 1er au 12e mois)
19.207,96
15.366,37
er
e
Ouvrières (du 1 au 8 mois) e
e
Pour l’ouvrière les montants diffèrent selon la prise de cours de la pension avant ou à partir du mois de septembre 2007. Cela s’explique du fait qu’à partir de septembre 2007
Les règles de cumul concernent tous les pensionnés, ouvriers, employés, indépendants et agents du secteur public. L’exercice d’une activité professionnelle peut influencer le paiement de la pension de deux manières: - si c’est le pensionné qui exerce cette activité, sa pension est soit maintenue, réduite soit supprimée; - si c’est l’épouse du pensionné au taux «ménage» qui exerce une activité, les limites du travail autorisé s’appliquent à l’épouse. Si le plafond est dépassé, le pensionné ne reçoit plus que la pension au taux isolé. Il faut que le travail (le sien ou celui du conjoint) soit déclaré immédiatement sous peine de sanction. Les pensionnés de plus de 65 ans ne doivent pas déclarer leur activité professionnelle. La Banque Carrefour de la Sécurité sociale fera le nécessaire.
Les montants Si le salaire dépasse légèrement (de 15% maximum) le plafond de revenus du travail autorisés (limites inférieures de notre tableau), la pension est réduite du pourcentage du dépassement. Mais si le dépassement excède 15% (limites supérieures), la pension est supprimée. (Montants au 1/01/2008)
le droit minimum par année a été augmenté de 2%. Ce droit minimum est d’application dans le calcul de la femme, donc un résultat différent avant ou à partir le mois de septembre 2007.
Le bonus pension
Pécule de vacances
Un bonus de 2 euros par jour de travail, en sus de la pension, est accordé à ceux qui continuent de travailler:
• Pension «Ménage»: 670e • Pension «Isolé»: 535,99e Le montant du pécule est augmenté de 5 % pour les bénéficiaires d’une pension de retraite ou de survie qui a pris cours avant le 01.01.1968 et s’élève alors à:
- après l’âge de 62 ans; - après une carrière de 44 années. Ce bonus de 2 euros par journée supplémentaire de travail s’ajoute au montant annuel de la pension et n’est applicable qu’aux pensions qui entrent en vigueur pour la première fois, et au plus tôt, à partir du 1er janvier 2007 et, en outre, uniquement pour les périodes de travail ultérieures au 1er janvier 2006.
• Pension «Ménage»: 703,50e • Pension «Isolé»: 562,79e
Salaire annuel brut autorisé pour conserver
Retraités + 65 ans, Retraitées et veuves + 64 ans Retraités - 65 ans, retraitées - 64 ans Veuf ou veuve - 65 ans
Toute sa pension
Une partie de sa pension
Sans enfant
17.149,20e
19.721,58e
Avec enfant
20.860e*
23.989e
Sans enfant
7.421,57e
8.534,81e
Avec enfant
11.132,37e
12.802,23e
Sans enfant
16.000e
18.400e
Avec enfant
20.000e
23.000e
Activité indépendante Pour une activité indépendante ou comme aidant, les limites sont les suivantes:
Veuf ou veuve âgé de moins de 65 ans
Les pensions moyennes en 2007
Taux ménage (en euros) Ouvriers (du 1er au 12e mois)
Activités autorisées aux pensionnés
Le niveau plus élevé des maxima féminins s’explique par le calcul en 44e
En 2007, les travailleurs: • qui ont une carrière complète (45 ans pour les hommes, 44 ans pour les femmes); • qui ont, tout au long de cette carrière, été rémunérés au salaire moyen de leur catégorie obtiendront les montants de pension mensuels suivants:
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Sans enfants à charge (au 01 janvier de l’année) Avec charge d’enfant (au 01 janvier de l’année)
Pour les bénéficiaires de pension(s) de retraite ou/et de survie Avant l’âge légal de la pension
Après l’âge légal de la pension
12.800e
5.937,26e
13.719,35e
16.000e
8.905,89e
16.687,98e
La cotisation de solidarité sur les pensions La cotisation de solidarité est prélevée sur la totalité des pensions, légales et extralégales, que touche un retraité (les capitaux touchés sont transformés en rentes fictives, ajoutées aux pensions du mois). La formule, qui donne une cotisation passant de 0 à 2 % est complexe. Nous en retiendrons: • qu’il n’y a pas de cotisation sur les pensions inférieures à 1.257,53 euros (isolés) ou 1.571,92 euros (ménage) ; • que la cotisation est de 1 % sur les pensions comprises entre 1.571,93 euros et 1.886,30 euros (isolés) ou comprises entre 1.905,48 euros et 2.200,67 euros (ménages): • que la cotisation est de 2 % pour les pensions qui dépassent 2.223,57 euros (isolés) ou 2.541,22 euros (ménage). A l’occasion du budget 2008, le taux de cette cotisation sera baissé mais les modalités et les bénéficiaires de cette réduction ne sont pas encore connus.
Cotisations soins de santé pour les pensionnés Les pensionnés doivent verser 3,55% de leur pension, à titre de cotisation «soins de santé». Cette cotisation ne peut toutefois avoir comme conséquence de ramener la ou les pensions en dessous de 1.402,01 euros si le pensionné a des personnes à charge (c’est notamment le cas du pensionné au taux «ménage») ou en dessous de 1.182,99 euros si le pensionné n’a personne à charge.
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DOSSIER
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
Budget 2008: une répon Pouvoir d’achat Les mesures destinées à relever le pouvoir d’achat visent d’une part les allocataires sociaux, et principalement les pensions; d’autre part les travailleurs à bas revenus via la fiscalité et les réductions de cotisations sociales.
Pensions Liaison au bien être Le bonus pension sera intégré, comme nous le réclamions, dans les montants mensuels: + 2% au 1er janvier 2008 pour: • les pensions minimales • les pensions ayant pris cours il y a plus de 15 ans
Le budget 2008 de l’Etat est en équilibre même si une partie des recettes relèvent du pari sur l’avenir (hausse des recettes fiscales, lutte contre la fraude, contrôle des intérêts notionnels, remise à l’emploi de 15.000 chômeurs,etc.). Est-il pour autant équilibré? Ce que l’on peut dire en tout cas c’est que les mesures destinées à relever le pouvoir d’achat sont plutôt maigres: quelque 300 millions sont prévus pour répondre aux premières urgences. Et si Electrabel a été mis à contribution pour 250 millions, le budget soins de santé de la Sécu y va aussi de sa poche à hauteur de 580 millions. Attention, beaucoup de ces mesures manquent encore de précision. Les montants indiqués doivent être confirmés.
Réduire la facture énergétique?
+ 2% le 1er juillet 2008 pour: • les pensions minimales. Ainsi, les pensions minimales augmenteront de 4% en 2008 • Les bénéficiaires de la garantie de revenu aux personnes âgées (GRAPA). + 2% au 1er septembre 2008 pour: • les pensions ayant pris cours entre il y a 5 et 15 ans
Réduction progressive de la cotisation de solidarité 30 millions sont inscrits au budget pour cette réduction.
Travail autorisé Relèvement de 25% du montant qu’un pensionné peut gagner en plus de sa pension.
Incapacité de travail- handicap Relèvement des minima invalides + 2% le 1er juillet 2008 pour les minima dans l’invalidité.
Suppression du «prix de l’amour» pour les personnes handicapées Cette belle expression vise la limitation de cumul entre une allocation d’intégration pour la personne handicapée qui a 7 à 11 points de dépendance (catégories 1 et 2) et un revenu du travail du partenaire. Le revenu professionnel du partenaire bénéficie d’un abattement de 1.757,55€/an. SI le revenu dépasse ce revenu l’allocation d’intégration
de 85 euros (cat. 1) ou 289 euros (cat. 2) est supprimée. A partir de 2009, l’abattement sur les revenus du partenaire serait porté à 19.162,13 euros par an comme pour les catégories 3à 5.
Notons que «le prix de l’amour» vaut pour d’autres secteurs de la sécurité sociale – dont le chômage - qui fixent des montants d’allocations réduits pour les cohabitants.
Une aide «sociale» gaz-électricité Le Fonds «social» Mazout avait déjà été élargi (mais avec une intervention inférieure de moitié à savoir max. 105 euros au lieu de 210) aux ménages disposant de moins de 22.873 euros. Les ménages dont les revenus sont inférieurs à 22.0873 euros qui se chauffent au gaz ou à l’électricité recevront une aide annuelle: • de 75 euros pour le gaz ou • de 50 euros pour l’électricité
Allocations familiales La prime de rentrée scolaire sera dorénavant payée début août au lieu de début septembre et sera appelée «supplément d’âge annuel». • Pour les 6-11 ans et les 12-17 ans, le montant annuel reste égal à respectivement 53 et 74 euros.
• Les 18-24 ans, jusqu’ici exclu, recevront: - 25 euros en 2008 et en 2009, - 50 euros en 2010, - 75 euros en 2011 et 100 euros à partir de 2012. • Les 0-5 ans, un montant de 25 euros est prévu à partir de 2009.
On ne sait pas encore s’il sera possible de cumuler les deux ou s’il faut nécessairement se chauffer à l’électricité pour bénéficier de cette aide. Notons que ces montants ne couvrent pas les augmentations prévues en 2008 de 100 euros pour l’électricité et 200 euros pour le gaz.
Les tarifs du gaz et de l’électricité sous monitoring La Commission de contrôle du gaz et de l’électricité verrait son rôle de contrôle des tarifs renforcé, en tout cas pour le transport qui n’est pas réellement soumis à la concurrence (Elia et Fluxys, transporteurs de l’électricité haute tension et du gaz haute pression sont tous deux sous contrôle de Suez qui contrôle aussi Electrabel). Pour ce qui est de la distribution, où la concurrence est supposée jouer, la Commission de régulation de l’électricité et du gaz devrait tenir à l’œil les tarifs pour les consommateurs résidentiels (privés) et les tarifs sociaux. Le contrôle des tarifs de l’énergie pour les clients non-résidentiels (entreprises) ainsi que les tarifs de transport local et le contrôle des gestionnaires de réseau seraient liés à la régionalisation de la politique des prix. Cette proposition du comité des sages chargé de débroussailler la réforme de l’Etat fait partie du premier paquet de compétences régionalisables. Mais le transfert dépend de l’accord sur le 2e et plus gros paquet.
Electrabel passera à la caisse Par contre Electrabel devra passer à la caisse: une taxe de 250 millions lui serait imposée, ou à tout le moins serait «négociée». Cette contribution serait en effet volontaire et justifiée par l’amortissement accéléré des centrales nucléaires. Mais qui dit négocier dit contrepartie. Electrabel conteste déjà le principe d’une taxe et pourrait essayer d’obtenir en échange la prolongation de la durée de vie des centrales atomiques. Quoi qu’il en soit, ces 250 millions réels ou virtuels seront versés au budget et pas directement aux consommateurs.
Chômage Pas d’améliorations directes des allocations de chômage, mais: • 18 millions d’euros pour lutter contre les pièges à l’emploi: un avis urgent est demandé aux partenaires sociaux concernant l’affectation de cette somme, • 5 millions d’euros pour l’amélioration de la mobilité.
DOSSIER
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
nse molle à la vie chère Salaires Bonus emploi + 32 euros Le bonus emploi pour les bas salaires (c’est-à-dire une réduction de cotisations sociales personnelles de 154,44€ pour les ouvriers et 143€ pour les employés) sera relevé de 32 euros à partir du 1er octobre 2008. Le bonus permet d’augmenter le salaire net mais il est dégressif dès que l’on dépasse le salaire minimum. L’avantage final varie donc en fonction du salaire et de la situation fiscale (enfants à charge, etc.). Notons cependant que le salaire minimum brut sera encore augmenté de 25 euros au 1er avril 2008 comme prévu dans l’accord interprofessionnel 2007-2008. Ce qui portera le salaire minimum brut à 1.335 euros.
Précompte professionnel réduit en mai 2008 En 2007, le Gouvernement avait décidé d’augmenter le forfait pour frais professionnels de 26,1 à 27,2% pour la première tranche de revenu professionnel (jusqu’à 4.880 euros/an) mais les barèmes de précompte professionnels (retenue fiscale à la source sur les salaires) étaient toujours calculés sur base de 25 % (taux 2006).
La mesure prise dans le cadre du budget consiste à intégrer cette baisse d’impôt en une seule fois, en mai 2008, dans le précompte professionnel. Cette même opération avait eu lieu l’année passée et avait donné lieu à une réduction de précompte unique de 28 à 42 euros selon les revenus correspondant à la différence entre le taux de 26,1 et de 27,2%. Si le calcul repose sur la différence entre 25 et 27,2% l’avantage serait alors de maximum 80 euros.
Relèvement du minimum exonéré d’impôt Quel que soit son revenu, on ne paie pas d’impôt sur une première tranche de 6.150 euros. Le Gouvernement a décidé de relever ce minimum exonéré de 6.250 à 6.400 euros pour les contribuables dont le revenu du travail imposable ne dépasse pas 22.873 euros par an. Cela représente un avantage ANNUEL de 62,5 euros… Soit 5 euros par mois!
A titre de comparaison, le crédit d’impôt social pour les bas et moyens salaires que propose la FGTB représenterait un avantage dégressif de 83 à 43 euros PAR
Contrôle des prix? Avec un taux d’inflation de 3,64% en février, on a battu un record inégalé depuis 17 ans. La Banque nationale a rendu publique à la mi-février une étude sur l’inflation en Belgique. La BNB fait, comme nous, le constat que les produits de base et l’énergie qui représentent 22 % des dépenses de consommation, ont augmenté bien plus que le taux d’inflation, lui-même record. Que certaines augmentations (énergie, produits alimentaires) ne sont
pas complètement justifiées. Là encore il n’y aura pas de réel contrôle des prix mais la Banque nationale sera chargée de «monitorer» les prix des denrées alimentaires. Des mesures devraient être prises pour augmenter la concurrence entre les entreprises de distribution ce qui signifie que le contrôle des prix est confié aux lois du marché….
Titres services
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> RÉFORME DE L’ÉTAT
L’accord sur le «premier paquet» Le «Comité des sages» s’est mis d’accord sur un projet de loi spéciale qui prévoit le transfert d’une série de compétences. Ce projet a été approuvé également par le Groupe Octopus. Ce même projet esquisse déjà les contours et le calendrier d’un deuxième paquet de transferts de compétences, plus consistant que le premier sur lequel un accord doit intervenir avant la mijuillet. L’accord relatif au premier paquet s’articule autour de trois lignes de force: ✓ L’homogénéisation de compétences par le transfert intégral ou partiel de compétences dans les domaines suivants: - la politique économique & industrielle: législation sur les baux, politique énergétique, politique des prix, fonds de participation - l’économie sociale - la politique familiale (FESC) - la mobilité (code de la route) - la politique agricole - les expropriations et la définition des normes en matière de sécurité incendie ✓ Le fonctionnement efficace des institutions: représentation au sein des organes de gestion fédéraux/régionaux/communautaires et guichet d’investissements interfédéral ✓ L’adaptation du financement de Bruxelles (notamment mobilité).
Le «premier paquet» Prix de l’énergie Selon l’accord, seront régionalisés: • les tarifs de distribution de l’électricité et du gaz • les tarifs de transport local d’électricité au moyen de réseaux dont la tension est inférieure ou égale à 70.000 volts • la politique des prix pour la fourniture d’électricité et de gaz aux clients non résidentiels.
Politique des prix, des baux de location et autres
Comme tout le monde, le salaire des travailleurs Titres services sont liés à l’indice de santé des prix. Et comme le système coûte très cher à l’Etat, il a été décidé: 1°) d’augmenter l’intervention de l’utilisateur de 6,7 à 7 euros (toujours fiscalement déductibles). 2°) de limiter le nombre de chèques services à 750 par an par utilisateur, sauf pour les handicapés, invalides et familles monoparentales. 3°) (à confirmer) de permettre aux personnes à faible revenu qui ne bénéficient pas de la déduction fiscale puisqu’ils ne paient pas d’impôts, de payer 5 euros le titre-service, c’est-à-dire au même prix de revient que les autres utilisateurs qui peuvent déduire.
La politique des prix des secteurs suivants ne sera plus du ressort du Fédéral et fera clairement partie des compétences des Régions et des Communautés: • la politique des déchets; • la politique de l’eau; • les services de taxi et les services de location de voitures avec chauffeur; • la location de biens destinés à l’habitation et le bail à ferme; • les aspects hôteliers de la gestion des maisons de repos ; • la télédistribution.
Sécurité routière La proposition prévoit la régionalisation d’une série de compétence en matière de sécurité routière, tels que l’écolage, le contrôle technique.
Economie sociale
Intérêts notionnels sous «monitoring» Les intérêts notionnels, c’est quoi? Le terme est un peu compliqué mais le principe est simple. Une entreprise qui fait appel au crédit pour investir, peut déduire la charge d’intérêts de ses impôts. Depuis 2006, l’entreprise qui investit sur fonds propres peut aussi le faire sur base d’un taux d’intérêt fictif d’environ 4,5%. Sous couvert d’égalité de traitement, on neutralise la charge d’emprunt pour les uns et on fait un cadeau fiscal aux autres.
Et de fait, le but principal de la mesure est de bien placer la Belgique dans la compétition fiscale que se livrent les membres de l’Union européenne. Objectif atteint: l’impôt des société théoriquement de 34% est dans les faits ramené à 25 ou 26%. Supposée favoriser l’investissement, la mesure n’est soumise à aucune condition d’investissement ou de création d’emploi.
Les coûts explosent: le budget trinque. Les entreprises ont bien compris l’avantage du système. Certaines ont développé toute une ingénierie pour passer deux fois à la caisse: une société X emprunte à Z filiale de Y et déduit des intérêts. X investit dans sa filiale Y et déduit des intérêts notionnels. Le coût budgétaire la mesure était estimé à environ 540 millions €. On l’estime aujourd’hui à 2,4 milliard €. Ceci explique pourquoi il n’y a plus de sous. La droite étant largement majoritaire au sein du gouvernement intérimaire, il n’a pas été possible de revenir sur les intérêts notionnels mais il a été décidé de placer le système «sous monitoring» (de la Banque nationale) et de faire (par le fisc) la chasse aux «abus». 200 petits millions ont été inscrits en recettes au budget. Les
libéraux et la FEB pavoisent. Pas nous. Quelques exemples montrent en effet que les cadeaux fiscaux peuvent grimper très vite: Electrabel qui a réalisé 2,3 milliards de bénéfices en 2006 a bénéficié de 30 millions de déduction fiscale mais selon Trends, le groupe Suez-Tractebel-Electrabel grâce à l’imbrication de ses sociétés pourrait profiter d’une déduction fiscale de 500 millions! Par an!! Inbev qui a réduit l’emploi, triplé ses dividendes pour atteindre le milliard et demi et qui affiche plus de 190 millions de bénéfices, va aussi en bénéficier pour plusieurs dizaines de millions…
L’accord vise à préciser que les régions ont les mêmes compétences en matière d’économie sociale que pour le reste de la politique économique
Communautarisation du Fonds des Equipements et de Services Collectifs Le FESC a pour mission l’accueil parascolaire, l’accueil des enfants malades et l’accueil urgent et flexible.
Article 60 de la loi sur les CPAS Il s’agit de la mise à disposition d’un travailleur engagé par un CPAS en vue de réintégrer le marché du travail. La reconnaissance des projets éligibles dans le cadre de cette disposition appartiendra dorénavant aux régions.
Contours du deuxième paquet Un accord est intervenu également sur les thèmes qui seront abordés dans le cadre des négociations concernant le deuxième paquet : • La politique du marché du travail • Certains aspects de la politique de santé et de la politique familiale • Une plus grande autonomie des Régions et des Communautés dans le domaine de la fonction publique (Selor et principes généraux) • L’élargissement de l’autonomie fiscale des Régions • La Mer du Nord • La réforme du système bicaméral • Le moment des élections fédérales et régionales • Bruxelles-Hal-Vilvorde Il est prévu explicitement que de nouveaux transferts de compétences ne pourront en aucun cas mettre en cause la solidarité interpersonnelle et plus particulièrement la sécurité sociale. L’élargissement de l’autonomie politique des entités fédérées ne peut pas conduire non plus à l’établissement de nouvelles cloisons entre les régions, il doit au contraire aller de pair avec le renforcement de la coopération entre les régions ou le cas échéant de l’Etat fédéral lui-même.
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SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
> REGARD SUR LES CONGRÈS PROFESSIONNELS - n°2
> POINT DE VUE
Les délégués se penchent sur l’avenir de leur secteur
Interim: l’unité syndicale est un must L’heure n’est pas à tenir des discours démagogiques sur l’intérim. Voyons les réalités en face. Définissons les enjeux et fixons nos priorités et puis surtout adaptons nos actes à nos principes. La fédération des entreprises intérimaires est de plus en plus influente au sein de la FEB mais aussi dans la fédération patronale européenne. De même, le lobby exercé vis-à-vis de la Commission Européenne est toujours plus puissant. Tout cela en dit plus encore que tous les discours sur l’explosion du phénomène. Or, des négociations vont démarrer demain, tous azimuts, sur le travail intérimaire. Au CNT, dès le 5 mars prochain. A l’Europe, avec le projet de directive européenne. Dans la commission paritaire, à propos du deuxième pilier. Aujourd’hui, la législation belge fait figure d’exemple. Pourquoi? Parce que les organisations syndicales ont pu imposer trois grandes priorités. 1° Maintenir une négociation sectorielle dans la commission paritaire. Ainsi, nous avons évité un éclatement de la défense des intérêts des travailleurs et imposé un statut quasi unique en Europe. 2° Imposer l’équivalence des salaires et même élargir cette notion à d’autres composantes du revenu (2e pilier des pensions, avantages liés aux résultats…) 3° Imposer un contrôle syndical grâce à la règle des trois motifs qui prévoit une autorisation préalable des délégations syndicales, sauf en cas de remplacement. A ces trois priorités s’ajoutent encore, notamment, l’interdiction de recourir à des intérimaires en cas de grève et le paiement d’une prime de fin d’année après 65 jours de prestation dans l’année. Unité de statut, équivalence dès le 1er jour de prestation et contrôle syndical doivent rester nos points d’appui pour toutes les négociations futures. Si nous pouvons les renforcer, ce ne sera que mieux pour tous ceux et toutes celles, toujours plus nombreux, qui doivent passer par ce statut qui doit impérativement rester temporaire. Un combat droite-gauche se prépare sur ce terrain, mené par un puissant lobbying de Federgon et par des poussées régionalistes de certains partis politiques. Préparons-nous à resserrer les rangs et à nous accrocher à nos points de rupture, pour des négociations qui doivent rester aux mains des partenaires sociaux. (3 mars 2008)
Jacques Michiels Secrétaire général
Alain Clauwaert Président
Des congrès professionnels se tiennent dans tous les secteurs de la Centrale Générale – FGTB. Dans notre série d’articles, nous cherchons ce qui se vit à la base. Que veulent entreprendre les délégués afin d’améliorer la situation dans leur secteur? A l’approche des élections sociales, c’est une bonne chose que d’être au courant. Vous trouverez sur notre site plus d’informations et de photos de nos différents congrès professionnels: www.accg.be.
> INDUSTRIE GRAPHIQUE
Ouvriers et employés, coude à coude Près de 16.000 personnes travaillent dans le secteur graphique. Un secteur qui compte pour une grande majorité des petites entreprises de moins de 50 travailleurs. L’évolution rapide des fonctions est très frappante, combinée à l’envol des technologies. Ce qui provoque un glissement du statut d’ouvrier vers celui d’employé. Quatre personnes sur dix travaillent à présent dans le secteur sous un statut d’employé. Toute cette évolution demande un suivi minutieux des délégués syndicaux de la FGTB. Les délégués de la Centrale des employés SETCa et de la Centrale Générale doivent travailler en étroite collaboration. Nous avons demandé un mot d’explication à trois délégués qui ont participé à la rencontre pour le secteur, organisée par la Centrale Générale.
qu’ouvriers et employés peuvent très bien collaborer de manière cohérente. C’est pour cette raison que nous insistons tant sur l’importance d’une bonne communication entre la Centrale Générale et le SETCa» nous raconte Marc Verstraeten de Zele. Et l’Anversois Eddy Truyen ajoute: «aujourd’hui, il est surtout nécessaire d’avoir de nouvelles classifications de fonction dans le secteur. C’est une véritable préoccupation, parce que sans bonne classification, les gens risquent de se retrouver dans des catégories salariales trop basses. La question est comment arriver à réaliser un nouveau système correct dans les nombreuses PME du secteur où le contrôle syndical existe à peine.
Il n’y a pas de meilleur exemple pour montrer l’importance d’avoir une délégation syndicale dans les petites entreprises.» Herwig Kempenaers de Turnhout aborde d’autres questions prioritaires. Ainsi, il trouve qu’il faut veiller à ce que les jours de formations auxquels les travailleurs ont droit soient bien utilisés. «Ces formations ne sont pas destinées à nous apprendre comment bien utiliser une nouvelle machine. L’argent dégagé ne sert pas à cela. Les formations doivent aider les gens à améliorer leur sécurité par exemple ou encore donner une instruction complémentaire aux personnes peu scolarisées.»
«Dans notre secteur, nous voyons les statuts d’employé et d’ouvrier se fondre l’un dans l’autre. Mais nous devons bien entendu tenir cela à l’oeil. La protection sociale des travailleurs doit rester intacte. Notre vigilance sur ce thème est un excellent argument pour mener campagne pour les élections sociales. C’est aussi une excellente occasion de montrer
De gauche à droite: Herwig Kempenaers, Marc Verstraeten et Eddy Truyen. Avec le changement des statuts, il faut surtout veiller à ce que la protection sociale reste intacte.
> SECTEUR DU VERRE
La sécurité reste une priorité Le secteur du verre est soumis à une rude situation concurrentielle, notamment vis-à-vis des pays de l’Est. Mais les délégués du secteur l’ont réaffirmé: pas question pour autant de mettre la santé ou la sécurité d’emploi des travailleurs en danger.
Les délégués en témoignent: les patrons mettent les différents sites de production d’une même entreprise en concurrence afin de déterminer qui va bénéficier d’un investissement ou même d’un simple entretien. Dans un tel contexte, la flexibilité est poussée à l’extrême et les pertes d’emplois sont nombreuses. Autre conséquence, le recours à la sous-traitance et à l’intérim. Lors du congrès professionnel du verre, les participants se sont réunis en groupes de travail se sont penchés sur ce thème et on peut dire que les
délégués syndicaux sont conscients du problème des intérimaires et des sous-traitants et qu’ils y accordent toute l’attention nécessaire. Un contexte général qui souligne l’importance des Comités d’Entreprise Européens pour communiquer des stratégies et des évolutions industrielles. Les efforts doivent se poursuivre afin d’arriver à former un contre-pouvoir syndical capable d’infléchir les décisions stratégiques des groupes.
Amadoro Giuseppe (à gauche), délégué chez AGC - Fleurus: Nous avons visité le site Tchèque d’AGC. Outre un accueil glacial, nous avons constaté que d’un point de vue sécurité, ils sont loin du compte. Ils ont des cadences très soutenues alors qu’ils tournent avec des intérimaires.
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
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> REGARDS SUR LES CONGRÈS PROFESSIONNELS - n° 2 (SUITE) > TITRES-SERVICES
Nettoyer mérite plus de respect
> INDUSTRIE DU TABAC
L’ergonomie mérite plus d’attention L’industrie du Tabac en Belgique représente aujourd’hui encore une vingtaine d’entreprises, essentiellement spécialisées dans la production de cigares. Près de 2.000 personnes sont occupées dans le secteur. Leurs délégués syndicaux FGTB se sont penchés lors du congrès professionnel du secteur sur l’importance de l’ergonomie, de bonnes positions de travail de manière à ce que les muscles et les articulations ne soient pas trop sollicités. A ce niveau, les besoins sont énormes si on écoute Maartje Wouters, Inge Vanlommel et Freddy T’Syen de l’entreprise de tabac campinoise Agio. «Lorsque les gens nous interpellent, il s’agit surtout de stress» nous dit Maartje.
«Nos machines tournent toujours plus vite. Par équipe, près de 80.000 cigares sortent de la bande. C’est un rythme effréné. Nous devons nous débrouiller avec deux pauses de 15 minutes.» De nombreuses possibilités existent pour remédier au stress et à la fatigue physique, le tour de rôle par exemple ou l’appareil de levage. Mais Freddy estime qu’à ce propos, les meilleures solutions et les meilleurs accords viennent pour tout le secteur, au moins comme ça, on sait que des efforts sont faits dans toutes les entreprises. Les travailleurs apprécient au plus haut point le fait qu’à présent, il existe dans le secteur une assurance contre
la perte de revenu en cas de maladie. De même le jour de congé petit chômage accordé aux grands-parents lors de la naissance d’un petit enfant est très apprécié. Et oui, la sauvegarde du pouvoir d’achat est un sujet qui préoccupe les gens. La constitution d’un fonds de pension serait une bonne chose, pour autant qu’il n’y ait pas d’incidence sur la pension légale. Mais le plus important, c’est bien que l’on ne touche pas à l’indexation des salaires. Il ne faut pas d’un mécanisme de correction lors des négociations salariales, c’est une chose claire pour Maartje, Inge et Freddy. Pour les élections sociales, les délégués FGTB du secteur du tabac ont un programme qui met l’accent sur un travail plus humain et de meilleures conditions salariales. C’est en toute confiance qu’ils les abordent, sachant qu’ils ressortiront renforcés de ces élections.
Gauche à droite: Inge Vanlommel, Freddy T’Syen et Maartje Wouters. La sauvegarde du pouvoir d’achat, voilà ce qui préoccupe les gens.
> ENTREPRISES DE TRAVAIL ADAPTÉ
Un emploi à dimension humaine, pour tous Au cours de ces dernières années, les entreprises de travail adapté ont connu pas mal de réalisations. Un point qui a fait l’unanimité lors du congrès professionnel du secteur. Les délégués et les travailleurs ont également mené pas mal d’actions afin de faire comprendre aux employeurs et au gouvernement que l’on travaille dans ces entreprises tout aussi dur que dans les autres.
Fabienne, Hadda et Geneviève (sur la photo) du côté wallon, mais aussi Anne et Ingrid du côté flamand attendent avant tout plus de reconnaissance pour leur travail.
Pour la toute première fois, les délégués de la Centrale Générale – FGTB du secteur des titres-services ont tenu un congrès professionnel. Le système est encore récent, mais il y a peu, nous avons obtenu qu’une délégation syndicale puisse être installée dans les entreprises à partir de 20 travailleurs. Et en mai, des élections sociales y seront organisées pour la première fois. Il s’agissait donc essentiellement de nouveaux visages lors de cette rencontre importante. Une chose a fait l’unanimité: il faut des règles claires et suffisamment de marge financière pour améliorer les conditions de travail et salariales. Pour maîtriser l’importante contribution du gouvernement dans le système, il faut que les utilisateurs des titres-services paient un prix correct. Aujourd’hui, ce prix est trop bas. La déduction fiscale des titres-services y est pour beaucoup et c’est sur ce point que le gouvernement doit oser intervenir. Mais ce qui a beaucoup occupé nos nouveaux délégués, c’est principalement la qualité du travail. Ils ont établi un cahier de revendications bien étoffé visant à améliorer les conditions de travail. C’est normal puisque la concertation sociale dans ce secteur y est elle aussi toute jeune. Ainsi par exemple, il faut de bonnes réglementations en ce qui concerne les vêtements de travail, pour les accidents du travail, pour les frais de déplacement. Il faut aussi veiller d’urgence à ce que les travailleuses ne perdent pas de salaire lorsqu’elles sont envoyées chez un client qui n’est pas à la maison. Lorsque nous avons demandé à plusieurs personnes ce qui devait être amélioré, elles ont toutes avancé les mêmes priorités. Aussi bien Hadda, Fabienne et Geneviève, du côté wallon qu’Ingrid et Anne du côté flamand attendent plus de reconnaissance et de respect pour leur tâche. Les clients ne peuvent pas demander n’importe quoi. Il faut nécessairement un intermédiaire qui définisse clairement les tâches que la travailleuse peut accomplir et le matériel que l’utilisateur doit mettre à la disposition de la travailleuse ainsi que des produits sans danger.» Pour ce genre de choses, il vaut mieux fixer des règles sectorielles» dit Anne, et Hadda ajoute immédiatement qu’il faut plus de formations. «Nous devons avoir des occasions d’avancer dans la vie, pour pouvoir un jour aussi commencer un autre job.»
Le salaire minimum a été augmenté. En ce qui concerne la prime de fin d’année, elle a, elle aussi, été augmentée. Une bonne chose, mais ça ne suffit pas. Nous voulons une hausse salariale pour tous les travailleurs et une meilleure classification de fonctions. Le pouvoir d’achat diminue. Nos délégués le constatent aussi. De plus en plus souvent, des travailleurs viennent les voir pour leur dire qu’ils n’arrivent plus à payer leurs factures. Les travailleurs plus âgés reçoivent plus de jours de congé pour pouvoir être plus détendus. Ils sont les premiers à souffrir de l’augmentation de la pression au travail. Malheureusement, il semblerait que de plus en plus, seuls les intérêts économiques aient de l’importance. Les travailleurs les «moins forts» sont les premiers frappés. Les délégués veulent un travail à dimension humaine, qui respecte chacun. La Centrale Générale – FGTB veut elle aussi améliorer la situation des travailleurs qui sont mis au travail par les mutuelles. Lorsqu’il y a une hausse salariale ou une prime, ils n’en voient pratiquement pas la couleur, la plupart du temps, ce n’est pas cumulable avec ce qu’ils touchent de la mutuelle.
Lors du Congrès des ETA, nous avons demandé à Myriam Steenhuyzen de Mechelen un mot d’explication sur le «travail d’enclave» dans le secteur. Elle nous raconte: «les travailleurs des ETA sont de plus en plus souvent envoyé dans des entreprises «normales». En soi, il n’y a rien de mal et certains aiment même le faire, mais… Ils font souvent le travail des travailleurs fixes. Ils ont alors le sentiment d’être utilisé en tant qu’intérimaires bon marché. Le contrôle syndical y est limité. Les délégués syndicaux doivent ici jouer un rôle plus important.» Nous devons veiller à ce qu’un atelier protégé ne devienne pas une agence d’intérim bon marché.
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MÉTAL
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
> POINT DE VUE
Irons-nous jusqu’à risquer la vie de nos épouses et de nos enfants?
La continuité dans la modernité
Nico Cué Secrétaire Général
Tout en essayant de garder un bon climat social dans l’entreprise, l’équipe syndicale est confrontée à des difficultés lorsqu’elle négocie des avancées auprès de l’employeur. Mais notre avancée syndicale reste significative tant dans le domaine salarial (augmentation pour l’ancienneté, par exemple), que dans le domaine social (embauches régulières), dans celui de la sécurité (vigilance plus accrue et régulière pour les équipements de protection individuelle au travail) et dans l’hygiène de vie (société de nettoyage pour les vêtements de travail).
des taux horaires en fonction de l’ancienneté, l’obtention d’avantages extra-légaux (exemple : chèques repas), le respect de la législation en matière d’octroi de primes diverses (exemple: travaux insalubres ou dangereux, travaux en hauteur,…). Nous sommes et serons toujours à l’écoute des travailleurs et nous efforçons de leur rendre le meilleur service possible. Nous continuerons à les représenter de la meilleure façon qui soit, en leur servant de guide dans l’entreprise. Nous savons que le combat est difficile et qu’il le sera plus encore dans les prochaines années mais notre motivation reste intacte. Nous continuerons à informer et consulter le personnel afin d’éviter de nous éloigner de
leurs préoccupations. Que la direction de la société sache que nous fonctionnerons toujours de manière essentielle dans un combat incessant pour la démocratie interne, nous continuerons à nous battre pour le contrôle ouvrier afin de permettre aux travailleurs de connaître la situation économique, financière et industrielle de l’entreprise, une surveillance quotidienne par les militants, des faits, gestes et prises de position de ceux qui nous ont mandatés, avec rappels à l’ordre musclés chaque fois qu’il le faudra. Notre rapport de force dans l’entreprise restera inchangé.
Pour la MWB-FGTB Olivier Roseau
Nos priorités pour les quatre années à venir seront la remise à niveau des différentes classifications sur les fiches de salaire, la mise en application des révision
Bob Van Mol
Pour défendre mes idées, j’irais jusqu’à mettre mes jours en danger. Celle de ma femme et de mon fils; je n’en suis pas certain! La MWB a embrayé sur l’initiative de la FGTB et de plusieurs organisations syndicales d’Amérique Latine et d’Europe. Elle s’est rendue en Colombie du 17 au 23 février derniers pour un séminaire international réunissant des responsables de formation syndicale français, belges et espagnols en présence de leurs hôtes colombiens mais aussi des responsables du Pérou et de Cuba. L’objectif était de provoquer un échange sur nos méthodes de formations respectives et au delà de fixer les bases d’échanges systématiques d’informations entre tous. Depuis plus de cinquante ans, la Colombie est le théâtre d’affrontements entre l’Etat, les paramilitaires et les forces armées révolutionnaires. Plus spectateurs qu’acteurs d’une pièce nauséabonde au scénario infecte, les citoyens n’ont même pas le droit de siffler… Survivre veut dire accepter sous la contrainte et se taire. Depuis la quasi-extermination de la branche politique des forces armées révolutionnaires - Union Patriotique - l’organisation syndicale veut échapper à cette logique militaire pour continuer à représenter une action sociale d’envergure. Elle en paie le prix fort! Elle est la cible permanente de la répression. A ce titre, le syndicalisme colombien est une leçon de courage et d’humilité pour la vieille Europe. Le président de l’U.S.O. (Union Syndicale Ouvrière), Jorge Gamboa est constamment sous la protection de gardes du corps - et pour cause - il a été la victime de deux tentatives d’assassinats, la vie de son épouse a elle aussi été mise en danger et ses enfants furent l’objet de plusieurs tentatives d’enlèvements. Et malgré tout, il redouble d’efforts et de soutien à son équipe dans la préparation du 85ème anniversaire de son Union Syndicale alors que depuis le début de l’année, la violence a fauché une vingtaine de militants. Pour faire face, une des raisons d’être de l’organisation syndicale est de former les travailleurs à plus de capacité critique. Et l’enjeu est le même pour tous, malgré les différences entre maintien et conquête. Le syndicalisme doit donner à ses militants la capacité de remettre en question ce qui les entoure, d’être revendicatifs et de reconstruire une conscience de classe dans une société qui trop souvent sacrifie le bien-être des travailleurs à l’autel du capitalisme à outrance!
L’entreprise Technique Electrique Industrielle (TEI) fait partie du groupe TECHNORD, situé à Tournai. Le groupe, créé en 1987, est une fédération de PME (Technord Automation, TEI, La Technique et Technord France). Du montage électrique de base à la conception, la fabrication, l’installation et la mise en service d’équipements industriels, les activités du groupe Technord n’ont cessé d’évoluer au rythme de la technologie et des attentes des clients. Ces dix dernières années, le groupe a doublé son chiffre d’affaires et ses effectifs. Aujourd’hui, une équipe de 300 collaborateurs contribue chaque jour au succès de Technord.
ASPEL: la direction veut supprimer le conseil d’entreprise Le groupe Aspel, spécialisé dans la fabrication de pièces plastiques à haute précision destinée à l’électrotechnique automobile et ménagère entre autres, a annoncé récemment son intention de supprimer 35 emplois. Cette décision a déclenché un arrêt de travail. Le 12 février, lors d’un conseil d’entreprise «surréaliste», la direction a annoncé aux syndicats son intention de supprimer à terme ce même conseil d’entreprise et de renforcer les rôles dévolus aux CPPT des deux sites concernés: Polyform (Dolhain) et Aspel (Eupen), le tout assorti d’une convention de fonctionnement. «Un texte sans aucune valeur légale», a dénoncé Marcel Bartholomi (Secrétaire régional MWB-FGTB), qui a introduit un recours en justice. Débouté (le tribunal s’est estimé incompétent dans l’affaire), il a étudié la possibilité d’aller en cassation (a priori procédure d’urgence, donc quelques semaines) si la direction ne revenait pas à de meilleurs sentiments. Une cassation qui provoquerait la suspension de la procédure Renault. Finalement, il a été décidé de faire appel à un conciliateur social, la procédure Renault suivant son cours en parallèle.
Non-ferreux: Extension de Hydro Aluminium Raeren La société Hydro Aluminium spécialisée dans l’extrusion d’alu’ a inauguré le 15 février l’extension de ses bâtiments. Cette filiale d’une entreprise norvégienne compte ainsi dix nouvelles machines ainsi qu’une cellule de recherche et d’innovation. L’entité eupenoise emploie actuellement 43 personnes. Espérons que cette nouvelle aura des conséquences positives sur l’emploi!
Lancement del’ELE TRO CHALLENGE 2008 - 2e édition! L’ELE TRO CHALLENGE est un concours destiné aux jeunes des sections électricité de dernière année. Des présélections sont organisées dans chaque province depuis le 14 janvier jusque fin avril 2008. Les meilleurs élèves de chaque présélection prendront part à la finale nationale, le 14 mai à Bruxelles Expo. Après le succès rencontré l’an dernier, ce concours scolaire en est à sa deuxième édition. Au rayon des nouveautés cette année, épinglons le fait que deux disciplines différentes sont cette fois au programme, à savoir: l’électricité résidentielle et l’électricité industrielle. Autre nouveauté: le concours est désormais ouvert aux jeunes en apprentissage en alternance.
Une constatation importante de la première édition était que les élèves de l’Enseignement Secondaire Professionnel enregistraient des résultats similaires à ceux de l’Enseignement Secondaire Technique. Plusieurs préjugés ont donc été balayés… L’ELE TRO CHALLENGE est une initiative des organisations d’employeurs et de travailleurs du secteur des électriciens. Formelec, le centre de formation de ce secteur, se charge de l’organisation pratique. Au travers de ce concours, les organisateurs entendent jeter un pont de manière ludique entre l’enseignement et le marché du travail. Vous retrouverez de nombreuses informations sur ce concours sur www.restezbranchés.be!
TEXTILE - VÊTEMENT - DIAMANT
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
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Le travail syndical: réaliser du progrès pas à pas tre délégué, c’est avoir beaucoup de patience, ne jamais abandonner et obtenir des résultats petit à petit. Uwe Neufcour (secrétaire au Conseil d’entreprise) et Jean-Pierre Desmet (membre du Comité pour la prévention et la protection au travail) savent de quoi ils parlent. Ils sont tous les deux délégués à l’entreprise Microfibres à Laarne. Cette entreprise de taille moyenne produit des tissus d’ameublement, partant de la matière première jusqu’au produit final, et occupe 196 ouvriers et 69 employés.
E
Depuis les dernières élections sociales de 2004, Uwe et Jean-Pierre ont pu mettre plusieurs réalisations importantes à leur compte. Mais cela n’était pas toujours évident. Souvent, réunion après réunion, ils devaient convaincre l’employeur de l’importance des adaptations qu’ils demandaient. Une des principales réalisations est quand même le montant majoré des chèques-repas. Au moment où les chèques-repas ont été introduits dans le secteur textile, il a été obtenu que le montant sectoriel de € 2,50 soit majoré à € 3,20 dans l’entreprise. L’introduction d’un seul statut uni-
forme pour les travailleurs de la teinturerie est également le mérite de ces délégués FGTB. Avec ce nouveau statut, on a mis fin à la longue pratique qui faisait que les teinturiers étaient payés selon des salaires horaires bien différents. Les allocations sociales qui sont payées dans l’entreprise à l’occasion d’une naissance ou d’un mariage ont considérablement augmenté, ce qui était plus que nécessaire. Les montants n’avaient en effet plus été adaptés depuis des années. Par exemple, à l’époque, la prime, à l’occasion d’un mariage, était de FB 2.500, maintenant, elle s’élève à € 100. Quand l’employeur a constaté que beaucoup de gens quittaient l’entreprise après une brève période, la délégation syndicale a suggéré de motiver les travailleurs par le biais d’un supplément d’ancienneté. Ainsi, les travailleurs qui ont 5 ans de service gagnent € 0,12 de plus par heure. Après 10 ans d’ancienneté, ils reçoivent un jour d’ancienneté payé. Après 15 ans, ils gagnent € 0,37 de plus. Après 20 ans d’ancienneté, ils disposent de 2 jours de congé d’ancienneté (1 jour octroyé par l’entreprise et 1 jour prévu par la CCT). Après 25 ans de service, un jour sectoriel supplé-
mentaire y est ajouté. La FGTB a insisté pour que l’employeur prévoie un local syndical avec un ordinateur et une armoire pour le classement. Les travailleurs peuvent, dans une ambiance de confidentialité, parler avec leur délégué quand ils ont un problème. Au CPPT, il a été obtenu que les conteneurs avec les toilettes qui existaient depuis 10 ans soient remplacés par des nouvelles toilettes automatiques. On a également remplacé les anciennes douches. Quand le nouveau règlement de travail a été introduit, une brochure d’accueil adaptée a été développée. Uwe et Jean-Pierre veulent bien évidemment ajouter d’autres réalisations à leur liste de résultats positifs après le mois de mai 2008. Un des futurs défis est l’application de la CCT n°90 relative à l’octroi aux travailleurs d’avantages liés aux résultats. De cette façon, les travailleurs pourraient recevoir une prime si l’entreprise réussit à réaliser un objectif défini préalablement.
Les plis ne sont pas repassés dans les entreprises Strijkcentrale! Il y a de sérieux problèmes dans les entreprises Strijkcentrale (centrale de repassage) et Poetscentrale (centrale de nettoyage). Les deux firmes sont en fait un groupe d’entreprises qui sont réparties dans toute la Flandre et Bruxelles et qui sont gérées par l’homme d’affaires brugeois, Peter Van Raes. Il y a quelques semaines, les entreprises Strijkcentrale Meetjesland et Poetscentrale Flandre Occidentale et Orientale ont été déclarées en faillite. Au moins 80 travailleurs ont été impliqués dans ce drame social. Mais les problèmes n’ont pas encore disparu dans les autres entreprises du groupe.
Très vite, la grève s’est répandue à l’atelier de repassage à Beernem.
Souvent, il n’y a pas d’argent pour payer les salaires. Presque toutes les entreprises du groupe ont connu de graves problèmes de paiement au cours de l’année passée puisque le chef d’entreprise devait régler des factures en retard à l’ONSS. Pour cette raison, l’ONSS a fait saisir les revenus des entreprises Strijkcentrale et Poetscentrale. Les travailleurs étaient les victimes de la mauvaise gestion du chef d’entreprise et leur salaire était continuellement payé en retard.
C’est une bonne chose que cette action résolue et solidaire ait fait se repentir rapidement l’employeur. Mais les problèmes du groupe de Peter Van Raes sont loin d’être résolus. Au moment de la rédaction du présent article (29 février), nous apprenons que dans l’entreprise Strijkcentrale Westhoek (qui a des ateliers à Furnes, Ostende et Middelkerke) les problèmes de paiement entraînent des inquiétudes sociales.
Le 27 février, les repasseuses et les chauffeurs de l’entreprise Strijkcentrale de la région de Bruges en avaient marre. Soutenus par la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant, ils ont arrêté le travail.
Ni l’intervention agressive et intimidante d’un personnage fantomatique du groupe, ni les paroles d’honneur de Peter Van Raes qui promettait que l’argent serait débloqué très rapidement ont pu faire céder les grévistes. Ce n’est que le lendemain, quand l’employeur est venu payer les salaires arriérés en argent liquide aux piquets de grève et qu’il a promis une prime de compensation de € 100, que les travailleurs ont voulu reprendre le travail.
Les entreprises du groupe Strijkcentrale ont besoin d’une direction plus stable et plus professionnelle. Espérons qu’une percée se réalisera à ce niveau là car la direction actuelle en a fait un chantier.
de gauche à droite: Inge Ongenae, Jean-Pierre Desmet, Uwe Neufcour
Action Jeux Propres à Gand Le 6 février dernier, la Campagne «Vêtements Propres» a organisé une action à Gand. A l’occasion du Nouvel-An chinois, l’athlète Cédric Van Branteghem et la rameuse Annick De Decker ont reçu des biscuits de fortune chinois. On leur a souhaité beaucoup de chance pour leur sélection pour les Jeux Olympiques 2008. Les mascottes des Jeux Olympiques, qui représentent les couleurs des anneaux olympiques, ont également distribué ces biscuits aux passants tout en attirant l’attention sur les conditions de travail en Chine. Les biscuits de fortune chinois contiennent toujours un vœu (voir photo). Mais le contenu de ces biscuits-là était très spécial. Ils contenaient un billet avec un vœu de Nouvel-An unique: «Un monde, un vœu: de bonnes conditions de travail pour tous!». Les conditions de travail du pays qui accueille les Jeux Olympiques cette année laissent en effet beaucoup à souhaiter. La Campagne «Vêtements Propres» s’adresse, par le biais de cette campagne spécifique, aux producteurs des vêtements de sport tels que Nike et Adidas afin que les conditions de travail dans ces entreprises soient garanties!
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ALIMENTATION-HORECA-SERVICES
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
Aides familiales: indispensables béquilles des fragilisés E liane Rorive est, comme elle le souligne volontiers ellemême, «à la porte du troisième âge». Cela fait 40 ans qu’elle travaille comme aide familiale aux services à domicile pour l’entité Liège-Huy-Waremme,. «Le grand public, surtout, sous-estime notre métier. Aide familiale, ce n’est pas que nettoyer des carreaux! A côté de l’assistance dans les tâches de la vie courante - gestion du ménage, courses, préparation et prise des repas -, nous assurons également un rôle sanitaire (de l’hygiène personnelle ou de l’habitation en passant par l’aide lors de visites médicales), éducatif, relationnel et social d’un large public: familles marginalisées, handicapés, personnes âgées en perte d’autonomie, désorientées dans le temps, l’espace, en fin de vie». Pour toute la Communauté française, les aides familiales sont au nombre de 4.500 occupées dans les services privés, elles sont 5.000 à 6.000 si l’on ajoute celles qui travaillent dans les services publics. Fille d’une travailleuse à domicile - «Maman faisait des chemisiers payés à la pièce et des perruques pour le théâtre de Liège» - et d’un monteur de bâtiment devenu militaire de carrière (dans la Force aérienne) par nécessité, Eliane a été élevée «à la dure». A une époque où «les gens étaient plus simples, moins envieux. Après l’école, c’était la corvée eau: on allait la chercher à la fontaine publique, pour manger comme pour lessiver. Il n’y avait en effet pas d’eau courante ni de salle de bain chez nous à Lamontzée (entre Waremme et Huy). On était 7, on travaillait dès 14 ans, ramenant notre salaire à la maison pour améliorer l’ordinaire et le confort de tous». Comme ses aînés, Eliane fera d’abord des ménages. Chez les gens aisés des environs.
Bon ascenseur social Un jour, un voisin travaillant à la «Fédération des Mutualités socialistes et syndicales» lui indique un sésame pour un emploi stable, véritable ascenseur social: les «Femmes Prévoyantes Socialistes» de Liège-Huy-Waremme organisent une formation de jour d’aide familiale. «Pour la suivre, j’ai pris des trains pas chauffés aux banquettes de bois et un bus deux heures le matin, deux heures le soir». Avant de se lancer à corps perdu dans ce travail social, «maillon essentiel d’une chaîne qui maintient la personne fragilisée à domicile», la jeune femme épouse un fils de fermiers qui travaille aux fours à chaux de Moha, réputés partout en Europe, pour leurs nombreuses applications industrielles: alimentaires (sucre) et pharmaceutiques (pansements gastriques). «Je suis restée quelques mois sans travailler. Je me sentais inutile».
Eliane rejoint alors l’Entraide familiale des Femmes prévoyantes Socialistes de Liège – Huy – Waremme «qui n’était encore composée, à cette époque, que d’aides familiales. Le service était organisé à partir de Liège; on recevait notre grille horaire le jeudi pour la semaine suivante. On devait s’y rendre par nos propres moyens et on avait au moins deux prestations à domicile par jour; ça pouvait être à Sainte Marguerite le matin et à l’autre bout de Liège l’après-midi! Au départ, je n’aimais pas trop ce métier qui me faisait changer de bénéficiaires et de lieu de travail… tous les jours. L’ancienne directrice générale ne voulait pas qu’on s’attache à nos protégés».
cile (créée finalement en 1986), je citerais: l’amélioration des réunions de coordination des cours de perfectionnement; le maintien de la polyvalence du métier; l’amélioration des vêtements de travail; le remboursement partiel de l’assurance usage professionnel du véhicule; les frais de déplacement revus et les chèques-repas; le rencontre des travailleurs pendant les heures de travail». Du côté des instances, Eliane évoque : «l’augmentation significative du salaire horaire et de la grille barémique, le reconnaissance de l’utilisation du véhicule privé, les services d’aide à domicile de qualité».
Très vite, Eliane prendra des responsabilités syndicales, poussée par ses collègues qui l’élisent triomphalement en 1983,: «j’ai pris conscience de la dureté de la vie des gens que je visitais.» La déléguée syndicale - «que je serai encore pour un mandat, pour transmettre le flambeau» - a été une des plus déterminées à défendre le métier et à le faire reconnaître «à tous les niveaux», militant sans relâche pour une révision en profondeur du statut d’aide familiale dont elle fut l’une des artisanes. «De tempérament timide, je me suis forcée à le connaître ce métier, sous toutes les coutures».
Le travail syndical est pourtant loin d’être bouclé dans un secteur où, paradoxe des paradoxes, les pouvoirs publics ont… eux-mêmes instauré une «concurrence déloyale: les titres services. Ce qu’on nous a donné d’une main, on nous la retire de l’autre. La bataille qui nous reste en travers de la gorge, c’est d’avoir assisté au détricotage du statut en mettant d’autres fonctions à côté, parfois concurrentes. Comme les travailleurs Titres-Services. Ce qui est choquant ce n’est pas l’existence des titres services mais l’absence d’outils et de formations adaptées qui créent une concurrence déloyale et développent des statuts précaires. Je n’ai pas été suivie sur la dérogation du travail la nuit alors que les bénéficiaires demandent des aides familiales à d’autres moments que 8-16h».
En autodidacte, Eliane multipliera cours de perfectionnement, formations, séminaires, interrogeant sans cesse autour d’elle, échangeant l’expérience de terrain avec les dix collègues qui prenaient le même train qu’elle.
«Désormais, je me sentais mieux armée» Subsidiée par la Région wallonne, cette frange du non marchand avec un pied dans le paysage des soins de santé et l’autre dans les services de proximité n’est pas une entreprise classique. Ni dans son financement, ni dans son mode opératoire, ni dans ses relations sociales. «Il fallait plus négocier les conditions de travail que celles de financement puisque de financement, il n’y avait presque pas». Des manifs, il y en eut mais l’exercice du droit de grève aurait pénalisé, en premier, les bénéficiaires. «Ce n’est donc pas l’arme que nous avons voulu privilégier. Chez nous, les patrons étaientdans cette matière -aux côtés des délégués syndicaux». Parlant pour 700 travailleurs «dont 550 ouvriers», la représentation syndicale exclusivement FGTB (6 mandats ouvriers et 2 mandats employés) dans les différents organes de concertation a engrangé les succès au fil des ans. «Au sein de la centrale de services à domi-
Sournois détricotages
La nouvelle génération syndicale devra aussi se battre sur le front d’un métier encore toujours trop solitaire. «L’aide familiale travaille dans un secteur où elle est toute seule lors de l’exécution de son travail. Il faut absolument améliorer ce sentiment d’isolement». Des trésors de respect mutuel et de concertation devront encore être consentis, dans une conjoncture plus périlleuse que jamais: ce secteur dépend entièrement des subsides; de tout temps, sa reconnaissance, malgré les luttes syndicales d’Eliane et des siens, a constamment vacillé sur ses bases. Même si dans les campagnes, comme au temps des pionniers contraints et forcés bien souvent au seul bricolage, «les troncs d’église ne servent plus d’appoint pour pallier la disette financière chronique de l’aide familiale».
«J’ai pris conscience de la dureté de la vie des gens que je visitais.»
«Notre meilleur outil reste la persuasion» La partie de l’Ardenne située sous Liège, Verviers et Spa est surnommée l’«Ardenne bleue», en raison de ses captages aqueux. Ainsi, dans un vallon boisé de Chevron (Stoumont), petit village du pays de Stavelot, des eaux crépitent sans discontinuer depuis au moins vingt siècles, sourdant de sources naturellement carbogazeuses. Le captage rationnel de cet or bleu très précieux débuta en 1903. Aujourd’hui, rattachée à Spa Monopole (groupe belge Spadel) depuis l’année du débarquement allié en Normandie, la nouvelle usine Bru-Chevron livre en toute simplicité…, 43 millions de bouteilles par an. Et, par heure, les deux lignes d’embouteillage remplissent quelque 18.000 bouteilles. «Moi, j’ai débuté tout simplement en bas de l’échelle, à la sortie de la laveuse bouteilles», explique Jean-Pierre Lecoq, chef d’équipe stockage et jeune délégué FGTB de la trentaine d’ouvriers œuvrant quotidiennement sur le site de Lorcé-Stoumont. 85% d’entre eux sont syndiqués, pour la plupart à la FGTB. Jean-Pierre a travaillé dans une petite entreprise hutoise comme conducteur d’engins de chantier jusqu’à sa faillite en 1995. Il a alors atterri à Bru-Chevron par le biais de l’intérim. «Je n’avais pas du tout envie de chômer. Même si je gagnais au Lotto, je continuerai à travailler: le travail est une valeur noble. Je suis arrivé à Bru-Chevron comme saisonnier. Je me le rappelle comme si c’était hier car c’était en pleine canicule: 30°C pendant trois semaines. Les gens buvaient de l’eau, des litres et des litres». La chance lui a souri rapidement. Une place se libérait peu après son entrée chez les caristes.
Désert syndical Sa conscience syndicale est née suite au déménagement de l’ancienne usine vers le nouveau site - éloigné seulement de 2,5 km -, surplombant les captages (une partie des pipelines, en tranchée, remontent eau et gaz carbonique). «Nous étions 37 ouvriers en bas, plus les intérimaires. Le nouveau site de Lorcé n’en a conservé que 28 et 2 CDD. Les automatismes tuent l’emploi. Les prépensionnés n’ont pas été remplacés. Le chômage saisonnier est aussi revenu». De 14 à 17 jours, bon an mal an. «J’avais peur que ça ne s’amplifie: on est payé moins et la prime de sécurité d’existence de la firme n’est que de 10 euros par jour chômé. On se posait souvent de plus en plus des questions sans réponses: c’était le désert syndical. A part l’indexation des salaires, la seule véritable chose conventionnée, c’étaient… 2 bouteilles de vin et le foie gras reçus en fin d’année!». Avec un copain de l’atelier mécanique, Jean-Pierre s’est alors rendu compte «que les gens se posaient les mêmes questions que nous».
«On se posait souvent de plus en plus des questions sans réponses: c’était le désert syndical.»
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
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Nouveau site www.setca.org: une mine d’informations Syndicat pionnier sur internet, le SETCa est présent sur la toile depuis bientôt 10 ans. Loin de se reposer sur ses lauriers, votre syndicat renouvelle aujourd’hui de fond en comble son site internet. Design novateur, navigation plus intuitive que jamais, information en libre accès, détails de vos avantages, actualités en temps réel des avancées obtenues secteur par secteur, contacts régionaux… votre syndicat vous offre l’information dont vous avez besoin.
www.setca.org en bref
INDEXATION DE SALAIRES (MARS 2008) FINANCES
COMMERCE
CP
Secteur
Augmentation
308
Prêts hypothécaires, épargne et capitalisation)
+1,09%
M
309
Sociétés de bourse
+1,0885%
M
310
Banques
+1,09%
B
201
Petits commerces indépendants
+2%
M
202
Commerce de détail alimentaire
+1%
T
202.01
Moyennes entreprises d’alimentation
+2%
M
T/B/M
312
Grands magasins
+2 %
T
SERVICES
227
Audio-visuel
+2 %
T
INDUSTRIE
203
Carrières de petit granit
+1%
T
207
Employés de la chimie
+2%
T*
1
Clair: pas besoin d’un doctorat en droit pour comprendre vos droits, le SETCa simplifie les textes. Actualisé: toutes les nouvelles mesures et avancées obtenues par le SETCa. Accessible: ni programme spécial à installer, ni code d’accès à remplir. Interactif: des enquêtes en ligne, tous les contacts. Intuitif: pas besoin de plan du site, le chemin est facile à trouver. Illustré: photos, dessins de Kroll, présentation améliorée.
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T = tous les salaires (réels + barémiques) / B = uniquement les salaires barémiques / M = L’adaptation se calcule sur le salaire barémique ; le salaire réel est augmenté avec le même montant qui est calculé sur le salaire barémique. T*= seulement pour les fonctions classifiées, pas pour les salaires en dehors de la catégorie.
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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°05 • 7 MARS 2008
> POINT DE VUE
De la poudre aux yeux! omme nous l’avons déjà écrit, il n’y a pas grand chose à attendre de ce gouvernement intérimaire, du moins en termes de progrès social.
C
Le caractère temporaire de ce gouvernement ou la marge budgétaire réduite n’en sont pas les seules raisons, il faut aussi compter avec les rapports de force politiques en présence. Il est clair en effet que l’influence libérale est plus forte que l’influence socialiste. Pas étonnant dès lors que les mesures concernant le pouvoir d’achat arrêtées dans le cadre du budget 2008 soient minces. Les mesures élaborées par le «groupe des sages» dans la perspective de la réforme de l’Etat nous inquiètent. En dépit des belles déclarations sur la solidarité interpersonnelle et le maintien d’une sécurité sociale fédérale, nous pensons que l’on emprunte en l’occurrence des voies dangereuses qui pourraient bien annoncer une régionalisation poussée de la politique de l’emploi et de la sécurité sociale.
BUDGET 2008 Les nombreuses revendications de la FGTB en matière d’amélioration du pouvoir d’achat n’ont guère été entendues. S’agissant des revenus
de remplacement, les mesures prises pour les pensionnés sont celles qui sont les moins éloignées de celles que la FGTB préconise. Les autres allocataires sociaux restent cependant sur le carreau. Quant au groupe des salariés, il rentre bredouille lui aussi, ou pratiquement. Entre-temps, les prix des produits de première nécessité continuent d’exploser. Les mesures fiscales ne sont que des cacahuètes pour les salariés.
franchira rapidement le parcours parlementaire, ne semble pas très spectaculaire à première vue. Les «amuse-gueule» n’auraient pas du nous déranger. Le SETCa estime néanmoins que la régionalisation du Fonds des équipements et des services collectifs, FESC (en charge notamment du financement de l’accueil extrascolaire et de la garde d’enfants malades) est déjà un pas trop loin vers une régionalisation partielle de la sécu et un présage
de ce que l’on peut attendre de la concrétisation des réformes prévues dans le «deuxième paquet». Celui-ci devrait être modalisé avant les vacances parlementaires d’été. Les aspects concernés sont déjà balisés. La régionalisation de la politique au niveau du marché du travail, de la santé et de la famille sera abordée à la table des négociations. Et la régionalisation fera rapidement place à une privati-
sation. Ici aussi, l’on jette de la poudre aux yeux de la population en affirmant que la solidarité interpersonnelle ne sera pas remise en question. Les défenseurs du maintien du caractère fédéral de la sécurité sociale devront s’accrocher pour aller à l’encontre des mesures qui seront prévues. La FGTB doit prendre l’initiative en la matière.
Tout ceci contraste vivement avec les avantages dont les employeurs et les investisseurs continueront à bénéficier. Les intérêts notionnels demeurent inchangés. Voilà bien des termes compliqués, utilisés pour jeter de la poudre aux yeux de la population. Car, enfin, il s’agit ni plus ni moins que d’une réduction des impôts sur les bénéfices des entreprises, sans la moindre obligation d’investir ou d’engager. Les avantages gigantesques que les entreprises peuvent en tirer apparaissent de plus en plus clairement, de même que leur distribution aux actionnaires. Un scandale, il n’y a pas d’autre mot.
RÉFORME DE L’ÉTAT Le premier paquet de mesures, qui
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Myriam Delmée Vice-présidente
Erwin De Deyn Président