N°05 • BIMENSUEL • 70ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles
13 MARS 2015 • Éd. LIÈGE
> Egalité salariale H/F
© istockphoto.com
Osons en parler!
= Après 11 années de campagne, l’écart salarial entre les femmes et les hommes est toujours de 20%. C’est trop! Osons en parler au sein même des entreprises!
Voir en pages 8-9 PRÉPENSIONS
Dispo adaptée pour les PP et chômeurs âgés Page 3
CNCD
Protection sociale pour tous Page 4
TOUT AUTRE CHOSE
Tous à la grande parade! Page 5
REVENUS
Le saut d’index confirmé Page 6
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SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
NAMUR
> CAMPAGNE «ÉGALITÉ SALARIALE» OU LE «EQUAL PAY DAY»...
En 2015, les femmes gagnent toujours 20% de moins que les hommes! L’asbl AFICo vous invite le mercredi 25 mars 2015 à une journée de sensibilisation à Namur! En 2015, les femmes doivent donc travailler 73 jours de plus pour gagner la même chose que leurs collègues masculins. La principale cause de cet écart (de 20%) est le travail à temps partiel: 46% des femmes travaillent à temps partiel, contre seulement 10% des hommes. Il s’agit bien d’une inégalité puisque que le travail à temps partiel n’est pas choisi dans 89% des cas mais donc subi par les travailleuses. Pour supprimer cet écart salarial, il faut: · Inciter les employeurs à augmenter prioritairement la durée hebdomadaire des contrats de travail à temps partiel, pour qu’ils évoluent vers des contrats à temps plein. · Obtenir des employeurs que des heures de travail fixes deviennent la norme pour les temps partiels, de façon à pouvoir mieux combiner vie privée et vie professionnelle ou deux emplois à temps partiel. · Et bien d’autres mesures encore, notamment en matière de stéréotypes
Pour agir, rendez-vous à AFICo à 11h00 le mercredi 25/03/2015 au 14 de la rue BORGNET à Namur pour un briefing · A 11h30, nous sensibiliserons le grand public à la gare des trains et à la gare des bus de Namur. · A 12h30 à la CGSP Namur, nous rencontrerons les permanents et permanentes des centrales professionnelles de la FGTB pour une présentation des outils de la campagne 2015 afin d’établir des ponts vers les entreprises. Mais AFICo c’est aussi un groupe de travail Genre Egalité Femmes-Hommes, composés d’hommes et de femmes travailleurs et travailleuses qui se réunit toute l’année; Ce groupe de travail à pour objectif de comprendre et débattre sur les questions d’égalité mais surtout d’agir pour informer la population et amener, petit pas par petit pas, au changement! Ouvert à toutes et tous, nous vous attendons les 1ers mercredis du mois à la CGSP NAMUR , rue de la l’Armée Grouchy, 41 à Namur.
Pour vous inscrire à l’action du mercredi 25/03/2015 ou pour toute autre question, vous pouvez me contacter au 081/64.99.47 ou au 0473/86.95.99 ou encore par mail à marylise.wauters@afico.be. Au plaisir de vous revoir ou de vous rencontrer!
1ER mai 2015 – CGSP NAMUR 10h30: accueil – café 11h00: Meeting Sous la présidence de Joseph THONON, vice-président de la FGTB Orateurs: Michel MEYER, président de la CGSP Marc GOBLET, secrétaire fédéral FGTB Guy FAYS, secrétaire régional interprofessionnel de la FGTB 12h00: APERITIF MUSICAL suivit d’un BARBECUE GEANT Réservation obligatoire avant le 24 avril 2015 par versement sur le compte n°6363827404-08. 12e/adulte – 6e/enfant) communication: «SACNam 1er mai 2015» ou par téléphone: 081/72.91.12 – 081/72.91.43, fax: 081/72.91.31 ou mail maryse.dussart@cgsp.be – veronique. lenaerts@cgsp.be 14h00 -> 19h00: ambiance musicale et animations 21h00: clôture des festivités Maison Syndicale «André Genot» Rue de l’Armée Grouchy 41 5000 NAMUR
RÉGIONS
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BRUXELLES
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
De nouvelles alliances, qui nous rendent plus forts!
L
Mais, même si nous savons que les travailleurs y répondront en très grand nombre, nous pensons que cette formidable bataille syndicale doit se gagner aussi dans l’opinion publique. Il s’agit, ici, de contrer les effets démobilisateurs et abrutissants de la pensée dominante qui tente, une fois de plus, de délégitimer l’action syndicale, dans une sorte de retour du thatchérisme, qui prétendait déjà: «il n’y a pas d’alternatives à l’austérité»… En septembre 2014, le Congrès de la FGTB Bruxelles a bien pris la mesure de ce défi. Dans ses Résolutions de perspectives, notre organisation s’est engagée à poursuivre les efforts d’information et de formation critique des travailleurs, dans le but de déconstruire les cadres de référence de l’idéologie conservatrice, qui inondent les médias, et de susciter une véritable prise de conscience collective que le changement est possible. Le Congrès ajoutait: la FGTB «ne pourra «briser» les courants liberticides, contrer la pensée unique, engager la Région dans la voie d’une croissance juste et durable… toute seule, sans nouer des alliances avec d’autres acteurs, qui partagent ses ambitions de progrès et sont susceptibles d’établir, avec elle, les rapports de forces nécessaires au changement». De nombreuses démarches ont d’ores et déjà été entreprises en ce sens: avec nos partenaires du front commun syndical, mais aussi avec les associations pour le droit au logement, les acteurs de l’insertion socioprofessionnelle, les sans-papiers, les collectifs de travailleurs sans emploi, les mouvements antiracistes et antifascistes, les groupements féministes, les défenseurs de l’environnement, le monde de la culture, la communauté éducative, les économistes hétérodoxes, etc. Ainsi, la FGTB Bruxelles s’est-elle pleinement engagée dans la Marche mondiale des femmes (le réseau international de lutte contre la pauvreté et la violence envers les femmes), dans Econosphères (ce réseau d’échange d’analyses en économie politique qui va à contrecourant des théories dominantes), ou encore dans Alter Summit, qui rassemble des forces progressistes européennes (syndicats et mouvements sociaux, citoyens, féministes, environnementalistes…) dans le but de créer une dynamique d’action collective aux niveaux belge et européen, et de rendre possible une «autre Europe». Aujourd’hui, une étape supplémentaire est franchie à Bruxelles, avec le soutien apporté à des initiatives nouvelles, rassemblant des syndicalistes, des agriculteurs, des artistes, des avocats, des militants associatifs ou encore des professeurs, des scientifiques... Concrètement, la FGTB Bruxelles a rejoint Tout autre chose / Hart boven hard. Ce tout nouveau mouvement citoyen mobilise désormais des dizaines de milliers de personnes contre les mesures d’austérité en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie. En outre, la FGTB Bruxelles souhaite attirer l’attention de tous ses militants et, plus largement, des travailleurs bruxellois sur les initiatives réellement novatrices d’Acteurs des temps présents.
Tout autre chose / Hart boven Hard Ce mouvement citoyen contre l’austérité démarre au nord du pays, durant l’été 2014, suite à la formation du nouveau gouvernement flamand (NVA/Cd&V/Open-VLD). L’annonce d’importantes économies dans les budgets sociaux et culturels flamands provoque une réaction sans précédent du monde culturel. Bien entendu, la politique d’austérité du gouvernement fédéral n’a fait que confirmer cette réaction citoyenne dans sa détermination à renverser le «nouveau cours des choses». En quelques W-E, des artistes, des journalistes, des associatifs, des enseignants et des citoyens de tous horizons s’organisent et lancent, à la rentrée de septembre, un appel public dénonçant les mesures d’économie inéquitables prises à l’encontre des familles, du monde associatif et des services publics. Ils revendiquent, tout au contraire, des investissements ambitieux dans le développement durable. 15 000 citoyens et 1000 associations rejoignent alors très vite la contestation. Des actions de sensibilisation sont menées un peu partout en Flandre sous cette nouvelle bannière: Hart boven hard («Le cœur, pas la rigueur»). Cette formidable mobilisation de la société civile a été particulièrement visible, aux côtés des troupes syndicales, le 6 novembre 2014, lors de la grande manifestation qui a réuni plus de 120 000 personnes. La presse a relevé, au nord comme au sud du pays, cet élan populaire contre les plans d’austérité. Très vite, une initiative comparable a pris forme du côté francophone. Un appel a donc également été lancé, à Bruxelles et en Wallonie, sous le vocable Tout autre chose. En deux mois, plus de 10 000 personnes et associations francophones y souscrivent. La jonction est vite faite sur Bruxelles, où les deux mouvements ont convenu, tout naturellement, d’agir ensemble. Pour démontrer leur force et leur détermination, Tout autre chose et Hart boven Hard organisent une grande parade, le 29 mars prochain. L’objectif est de clamer ensemble, dans les rues de Bruxelles, que «Nous voulons tout autre
chose. Nous croyons qu’il y a assez d’argent pour donner une chance aux jeunes et aux personnes vulnérables, si nous le partageons honnêtement. Nous voulons mettre en avant ce qui enrichit et humanise la vie: la culture, la santé, l’enseignement. Nous voulons vivre dans une société multiple où tout le monde se sent chez lui». En visant l’effet de masse, cette dynamique citoyenne s’inscrit clairement dans le temps de la contestation et renforce la fronde sociale. Mais derrière cela, on trouve surtout des femmes et des hommes, venus d’horizons très divers, qui se mettent en résistance, échangent des idées, affinent des arguments, réfléchissent aux alternatives, élaborent des projets, bref… concluent des alliances! www.toutautrechose.be
Acteurs des temps présents Au travers du front social le plus large possible qu’ils se sont fixé comme objectif de constituer, les «Acteurs des temps présents»: syndicalistes (de la FGTB!), artistes, agriculteurs, ouvriers, représentants de l’associatif, allocataires sociaux, citoyennes et citoyens… ont décidé, à l’automne 2013, d’unir leur forces pour créer, face au capitalisme, un rapport de forces durable et tracer les lignes d’une nouvelle société, plus juste et solidaire. Leur volonté commune est de dépasser leurs différences pour défendre notre modèle social et de mettre sur pied des alternatives citoyennes, concrètes et solidaires. La démarche se veut coopérative pour permettre l’autonomie, l’autogestion et le développement des actions qu’ils veulent mener ensemble, jusqu’au renversement du modèle économique actuel. Ce mouvement s’inscrit délibérément dans la durée. Plusieurs actions sont à mettre à son actif,
comme l’organisation, au printemps dernier, d’une grande marche politique qui a dressé le cadastre des scandales et des merveilles dans les différentes régions traversées en Wallonie, 5 jours durant. En reprenant dans chacune de leurs publications et actions l’Art. 1er de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793: «le But de la Société est le bonheur commun», les Acteurs des Temps Présents entendent jeter les bases d’un rapport de forces inédit où chacun garderait son identité tout en se battant solidairement pour ce qui leur semble être le minimum : une société où chacun trouve sa place! www.acteursdestempspresents.be
Et encore…: l’Alliance D19-20 Ce troisième mouvement de contestation a également pris forme en 2013, lors des mobilisations politiques et syndicales contre la ratification, par la Belgique, du Traité européen
DLAE GGRORATEN D E
PARADE PARADE
sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). A l’initiative d’associations de producteurs de lait, des militants syndicaux (notamment de la FGTB !), des représentants du monde associatif et des citoyens ont décidé de s’allier pour demander des comptes aux autorités responsables du désastre social de la gouvernance européenne. Le Sommet européen des 19 et 20 décembre 2013 a été ainsi bouclé symboliquement par l’Alliance, qui, depuis, en a pris la date pour emblème. L’Alliance D19-20 a réitéré cette opération plusieurs fois, à l’occasion d’autres réunions de décideurs économiques. www.d19-20.be/fr Chacun en prend bien la mesure: les temps sont aujourd’hui, plus que jamais, à la mobilisation générale. Un seul mot d’ordre: faisons front contre l’austérité. Ensemble, on est plus forts!
La Grande Parade
Dans quelle société veux-tu vivre ? Une société qui appauvrit les pauvres et enrichit les riches ? Une société où travailler développe le stress et où le chômeur est culpabilisé ? Une société qui fait bouillir la planète ? Une société où ce sont les familles et les associations qui payent la facture ? C’est à cela que ressemble de plus en plus notre société.
Tous dans la rue, l’alternative existe ! Les mouvements citoyens Tout Autre Chose et Hart Boven Hard tirent la sonnette d’alarme et interpellent les responsables de cette société : nous voulons tout autre chose. Nous croyons qu’il y a assez d’argent pour donner une chance aux jeunes et aux personnes vulnérables, si nous le partageons honnêtement. Nous voulons mettre en avant ce qui enrichit et humanise la vie : la culture, la santé, l’enseignement. Nous voulons vivre dans une société diverse où tout le monde se sent chez lui.
10 tout autres horizons
BIENS COMMUNS PAR ET POUR TOUS JUSTICE FISCALE UNE PLACE POUR CHAQUE GÉNÉRATION SOLIDARITÉ CONTRE LA PAUVRETÉ UN TRAVAIL DIGNE
UN CADRE DE VIE ÉPANOUISSANT VALORISONS NOTRE DIVERSITÉ ÉCO C’EST LOGIQUE CITOYENS SANS FRONTIÈRES OSONS LA DÉMOCRATIE
La Grande Parade est une manifestation colorée contre l’austérité et pour une tout autre société, qui regroupe des citoyens, des familles et des organisations des quatre coins de la Belgique et de tous horizons, qui portent 10 Tout Autres Horizons pour un autre monde. Lire le contenu des 10 Tout Autres Horizons sur www.toutautrechose.be
Kom op la straat, Tous dans rue, existe ! erl’alternative is een alternatief!
Choisis ton Tout Autre Horizon et rejoins la Parade. Le parcours de 2km sera suivi d’un moment de clôture musicale avec des artistes connus.
Lorsque les valeurs humaines l’emportent sur le profit, On voit le bénéfice pour tous.
Zondag maart - 13u00 Dimanche 29 29 mars 20152015 - 13h00 Noordstation Brussel Bruxelles Gare du nord Kleurrijke optocht met colorée Muzikaaletslotmoment Manifestation musicale
Éd. resp. : Arnaud Zacharie, Quai du Commerce, 9 - 1000 Bruxelles - Ne pas jeter sur la voie publique
Université populaire de Bruxelles Rue de la Victoire, 26, à 1060 Bruxelles
Saison 2014-2015 / Gauche qui peut ! Jeudi 26 mars 2015 à 18H00
Laurent MAUDUIT Co-fondateur de Médiapart
Pour une refondaƟon de la gauche française Discutante :
Catherine MOUREAUX Députée bruxelloise (PS)
Laurent MAUDUIT, co-fondateur de Médiapart, nous proposera une analyse de la gauche française. « Actuellement, la gauche française, dans ses différentes composantes, est en déshérence: les dirigeants socialistes courent au suicide poli que en appliquant une poli que néolibérale tandis que la gauche radicale s'avère incapable à marcher sur les brisées de Syrisa. Ce qui invite à réfléchir sur la nécrose qui gagné la démocra e française mais tout autant la gauche elle-même ». Nous avons demandé à Catherine MOUREAUX Députée PS, d’être discutante, c’est-à-dire de nous donner des éléments d’analyse de la situaƟon en Belgique. Les exposés seront suivis d’un débat. Comme les années antérieures, l’entrée est GRATUITE. La soirée se prolongera par un verre de l’amiƟé !
Editeur responsable: Alain LEDUC, 26 rue de la Victoire, 1060 Bruxelles
es temps sont durs pour le monde du travail. Les mesures d’austérité font mal. Et malgré la forte et belle mobilisation de l’automne dernier, le gouvernement fédéral annonce de nouvelles mesures rétrogrades et liberticides: il s’en prend aux pensions, aux prépensionnés, aux chômeurs, aux travailleurs en maladie; il s’en prend au pouvoir d’achat, aux libertés syndicales, au droit de grève… Un nouveau plan d’actions en front commun syndical est donc indispensable pour réaffirmer l’opposition massive des travailleurs à toutes ces mesures du gouvernement Michel.
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
CENTRE
MONS
LA FGTB MONS-BORINAGE VA PROCÉDER À L’ENGAGEMENT D’UN JURISTE/PLAIDEUR (M/F) La FGTB Mons-Borinage est actuellement à la recherche d’un/une juriste qui jouera un rôle essentiel dans le soutien de ses affiliés. Rôle: • Le/La juriste du service juridique assurera à terme, devant les Tribunaux du Travail, la représentation de nos affiliés tant en matière de droit social que du droit du travail. • Ce rôle implique la gestion complète: préparation, entretiens, plaidoiries, gestion du suivi des dossiers de litiges en matière de sécurité sociale et du droit au travail. • Le service juridique s’implique également dans le suivi de nos affiliés en matière d’accompagnement des demandeurs d’emploi face à l’ONEm. • Il sera responsable de la gestion complète de dossiers. • Entreprendre les procédures de défense sans délai et utiliser les règles de procédure pour favoriser le déroulement rapide et efficace des dossiers. • Préparer, présenter et rédiger des articles portant sur des sujets d’intérêts pour diffusion interne. Qualifications: • Master en droit ou diplôme de l’enseignement supérieur avec expérience dans le domaine juridique. • Fortes compétences et connaissances en litiges et droit du travail. • Sens de l’analyse, autonomie et fortes com-
pétences en communication. • Dynamisme, efficacité, esprit d’équipe. • Capacité d’offrir support et assistance dans le développement des autres membres de l’équipe. L’écoute active, l’empathie, la connaissance du néerlandais, tant à l’oral qu’à l’écrit, sont des atouts non négligeables. Vous avez des connaissances en ce qui concerne les relations de travail et êtes familier avec la défense en droit en matière de relations de travail? Vous vous démarquez par votre bon raisonnement? vous êtes en mesure de gérer quelques dossiers à la fois et avez le souci de bien servir les membres? Vous êtes alors la personne que nous recherchons! Les personnes qui posent leur candidature à ce poste doivent être disponibles rapidement. Elles doivent partager l’idéologie de la FGTB. Conditions: Salaire selon barème, avantages extra-légaux. Durée du contrat: à déterminer. Les candidatures pour ce poste, accompagnées d’une lettre de motivation et d’un CV, sont à introduire pour le 30 mars 2015 au plus tard par e-mail: recrutement.mons-borinage@fgtb.be.
CHARLEROI-SUD HAINAUT
Maison des Employés et Cadres syndiqués asbl
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Café Novlangue – Désintox grand public anti-langue de bois La « novlangue », vous l’entendez tous les jours sans vous en rendre compte. Elle permet de noyer le poisson, de contourner une question embarrassante ou encore d’adoucir des réalités pas très roses. Parce qu’elle est devenue in-con-tour-nable pour débattre de l’actualité politique et sociale, il est temps d’apprendre à la reconnaître et à la décoder. Après trois modules réservés aux jeunes, notre atelier unique en Wallonie est enfin accessible au grand-public. Une séance de désintoxication expresse et extra ludique pour apprendre à tendre l’oreille et à débusquer la langue de bois dans le discours politique, économique, patronal… mais aussi associatif, culturel et parfois syndical. En pratique Jeudi 26 mars à 19h30 - À la Bibliothèque de l’U.T. (Espace Adultes) - Boulevard Roullier, 1 à Charleroi Gratuit - A partir de 15 ans
ƵĚŝƚŽŝƌĞ ŵŝůĞ ůůĂƌĚ Ͳ ^ d Ă ĞŶƚƌĞ WůĂĐĞ ŽŵŵƵŶĂůĞ ϭϱ ϳϭϬϬ >Ă >ŽƵǀŝğƌĞ
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Infos et réservations: 071/641.307 taboo@brutele.be - www.cjtaboo.be - Café Novlangue
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
LIĂˆGE - HUY - WAREMME Bourbonne-les-Bains
F R A N C ESÊjour thÊmatique Du 24/05 au 31/05/2015 • 8 jours / 7 nuits
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La Panne
MER DU NORD
Du 26/05 au 04/06/2015 - Du 04/09 au 13/09/2015
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730â‚Ź
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Paris
FRAN CE Du 26 au 28/06/2015 • 3 jours / 2 nuits
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Demandez le dĂŠpliant ÂŤ Vacances Adultes et Seniors Âť dans votre agence Solidaris, au 04 341 63 52 ou par mail Ă vacances.fps.liege@solidaris.be
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CAFÉ POLITIQUE L'Homme le plus prÊcarisÊ est toujours la Femme Christine MAHY
ĂŠditeur responsable : AndrĂŠ FREDERIC, rue Crapaurue, 7-4800 VERVIERS
SecrĂŠtaire gĂŠnĂŠrale du RĂŠseau Wallon de Lutte contre la PauvretĂŠ
Lundi 23 mars 2015 Ă 20H00 Brasserie ÂŤC POPULAIREÂť, crapaurue 7 - 4800 VERVIERS
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
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> PRÉPENSIONS ET CHÔMAGE
La disponibilité «adaptée» par le gouvernement L’obligation faite à tous les chômeurs et prépensionnés, sauf exceptions pour les prépensionnés et chômeurs déjà âgés de 60 ans au 31 décembre 2014, de rester disponibles jusqu’à 65 ans sur le marché de l’emploi et de rechercher activement un emploi, avec contrôles et risques de sanction à la clé, a soulevé des tollés d’indignation parmi les prépensionnés. L’effet rétroactif de cette décision du gouvernement Michel constituait en effet une rupture de contrat vis-à-vis de ces personnes qui avaient accepté l’une ou l’autre forme de prépension. a question était sur la table de négociation entre les interlocuteurs sociaux au sein du Groupe de 10 qui est parvenu à un compromis qui devait être entériné par le Gouvernement. Mais celui-ci a refusé d’avaliser le compromis tel quel. La version du gouvernement règle plus ou moins la question des prépensionnés d’avant 2015 mais modifie radicalement le compromis conclu entre les interlocuteurs sociaux.
L
Pour le passé Pour ce qui est du «passif social» c’est-à-dire des personnes qui étaient en prépension ou chômeur âgé dispensé de disponibilité avant le 1er janvier 2015, le gouvernement a suivi l’avis du groupe des 10: dispense totale. Cela vaut aussi pour les personnes ayant pris connaissance de leur licenciement dans le cadre d’un RCC avant le 31.12.2014: dispense totale.
Pour ce qui est des RCC octroyés dans le cadre d’entreprises en difficulté ou en restructuration, la date butoir est comme dans le compromis du G10 le 9 octobre 2014 pour l’annonce de la restructuration. Les personnes licenciées en vue d’un RRC dans le cadre d’une restructuration annoncée avant le 09.10.2014 seront passivement disponibles sauf si elles ont 58 ans ou 38 ans de carrière.
Même chose pour les chômeurs âgés non dispensés en 2014 qui seraient soumis à cette disponibilité «adaptée» jusqu’à 65 ans.
La disponibilité passive dispense de la recherche active d’emploi et des contrôles qui y sont liés mais on doit répondre à une offre d’emploi . La disponibilité adaptée n’est «ni active, ni passive». Elle impliquerait un accompagnement personnalisé, basé sur les compétences et l’expérience donc un suivi par les services régionaux de placement avec obligation d’accepter des offres d’emploi ou formations qui ne correspondent plus nécessairement à l’emploi habituel ou appris ,mais aux compétences et expériences acquises avec des sanctions à la clé.
Prépensionnés et chômeurs âgés avant 2015
Projet initial du Gouvernement
Compromis du Groupe des 10
Décision du Conseil des ministres du 6 mars
En RCC au 01.01.2015 Ou licencié avant le 31.12.2014
Dispense totale si 60 ans min. le 31.12.2014 Sinon dispo jusqu’à 65 ans
Dispense totale
OK Dispense totale
Disponibilité Active jusqu’ a 65 ans Dispense totale si En RCC avant le 1.01.2015 ET 60 ans min. Le 31.12.2014
Chômeurs âgés
Disponibilité active jusqu’ a 65 ans Dispense totale si En chômage en 2014 ET 60 ans et plus le 31.12.2014
Nouveaux entrants Pour ce qui est des prépensionnés licenciés après le 1er janvier 2015 le Groupe des 10 s’était orienté vers un système de disponibilité passive uniquement et limité à 60 ans ou 62 ans en fonction de la nouvelle réglementation sur les RCC et des accords-cadres qui pourraient faire évoluer les conditions d’accès aux RCC. Un système de dispense particulier pour les RCC métiers lourds et
La FGTB a refusé d’avaliser les propositions du gouvernement qui reviennent d’une façon ou d’une autre à imposer la disponibilité
A partir de 2015
Projet initial du Gouvernement
RCC Régime Général (60 et 62 ans) + 40/31ans de carrière en 2015
Disponibilité Active jusqu’ à 65 ans
Hors de ces conditions, le gouvernement soumet les prépensionnés à la disponibilité, dite «adaptée» jusqu’à 65 ans selon un calendrier à définir au lieu d’une disponibilité passive proposée par le G10.
La disponibilité active implique la recherche active d’emploi avec contrôles à la clé et obligation d’accepter les offres «convenables».
RCC Entreprises en difficulté ou en restructuration: licenciement collectif ANNONCE avant le 9/10/2014
la plupart des cas la disponibilité jusqu’à 65 ans en inventant un nouveau concept de disponibilité adaptée.
Dispense totale SI • âge de 58 ans • ou 38 ans de carrière
OK Dispense totale SI • âge 58 ans • ou 38 ans de carrière
Autres cas: Disponibilité passive > 65 ans
OK Autres cas : Disponibilité passive > 65 ans
Dispense maximale si déjà dispensé précédemment
OK Dispense totale si déjà dispensé précédemment
Sinon disponibilité passive
Pas OK > Sinon disponibilité adaptée > 65 ans
RCC Métiers lourds / travail de nuit / construction 58 ans + 33 ans de carrière · Métiers lourds 58 ans +35 ans de carrière · Problèmes médicaux
Compromis du Groupe des 10
Pas disponible si 60 ans et 42 ans de carrière ou 62 ans et 43 ans de carrière. Autres cas: Disponibilité passive jusqu’à 65 ans,
Pas disponible si 60 ans ou si carrière de 40 ans (construction, métier lourd, travail de nuit)
Disponibilité Active jusqu’ à 65 ans
Autres cas: Disponibilité passive jusqu’à 60 ans âge et carrière évolueront avec âge accords-cadres
Décision du Conseil des ministres du 6 mars OK Pas disponible si 60 ans et 42 ans de carrière ou 62 ans et 43 ans de carrière. Pas OK > Evaluation en 2017 Pas OK > Autres cas: Disponibilité «adaptée» jusqu’à 65 ans
OK 2015-2016: dispense àpd 60 ans ou 40 ans de carrière Pas OK > 2017-2018: dispense àpd 62 ans (ou 42 ans de carrière? ou 40 ans?). Evaluation en 2018.
RCC Carrières longues (58 ans + 40 ans)
Disponibilité passive jusqu’à 60 ans pas disponible si 60a ou carrière (longue) de 41 ans Age et carrière évolueront avec âge accords-cadres
RCC Entreprises en difficulté ou en restructuration (licenciement collectif annoncé après le 9.10.2014)
Disponibilité Active jusqu’ à 65 ans
Disponibilité passive Pas OK > jusqu’à 60 ans Disponibilité OU carrière adaptée de 38 ans. Portée à 65 ans ou L’âge et carrière 43 ans de carrière évolueront avec âge d’ici 2019 accords-cadres
Disponibilité Active jusqu’ à 65 ans
Pas OK > Disponibilité adaptée: • 2015: jusqu’à 60 ans ou 40 ans de carrière, • 2016: jusqu’à 61 ans ou 41 ans de carrière, • 2017: jusqu’à 62 ans ou 42 ans de carrière, • 2018: jusqu’à 63 ans ou 43 ans de carrière, • 2019: jusqu’à 64 ans ou 44 ans de carrière.
Disponibilité passive:
Chômeurs âgés
raisons médicales était prévu.
Journée de la femme?
De même pour les chômeurs âgés – compromis oblige – un système progressif d’extension de la disponibilité – toujours passive – était proposé.
Comble pour un Conseil des ministre qui s’est tenu à la veille de la journée de la femme : les âges d’accès aux dérogations à la disponibilité tels que définis par le gouvernement valent aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Or, les conditions d’âge pour accéder au régime de RCC
Le Gouvernement n’a pas voulu suivre les propositions du Groupe des 10 et à très largement modifié les règles pour étendre dans
jusqu’à 65 ans alors que les perspectives d’emploi des travailleurs âgés sont extrêmement minces et que des dizaines de milliers de jeunes sont en attente d’un emploi et pour beaucoup exclus même du droit aux allocations de chômage.
• 2015: jusqu’à 60 ans ou 40 ans de carrière, • 2016: jusqu’à 61 ans ou 41 ans de carrière, • 2017: jusqu’à 62 ans ou 42 ans de carrière, • 2018: jusqu’à 63 ans ou 43 ans de carrière, • 2019: jusqu’à 64 ans ou 44 ans d e carrière.
Autres cas : Disponibilité adaptée jusqu’à 65 ans
général ne sont pas les mêmes pour les hommes (40 ans) et les femmes (31 ans en 2015 + 1 an/an jusqu’en 2028). Cela implique que les femmes en RCC mais qui n’auront pas 40 ans de carrière seront soumises à la disponibilité adaptée jusqu’à ce qu’elles remplissent les conditions de dispense.
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
Une protection sociale pour tous!
C
e mardi 3 mars, le CNCD-11.11.11 a lancé la nouvelle campagne sur la protection sociale, en collaboration avec les mutualités, les syndicats et des ONG.
Dans un monde où les trois-quarts de la population mondiale, soit 5 milliards de personnes, n’ont pas accès à un mécanisme de protection sociale, et alors que les systèmes de sécurité sociale existants sont mis sous pression en Europe et en Belgique, le CNCD-11.11.11 s’allie aux mutualités, syndicats et ONG pour lancer une grande campagne nationale de deux ans en vue de promouvoir la protection sociale dans les pays en développement et renforcer, plutôt que détricoter, les systèmes existants en Belgique et en Europe. Alors que certains tentent de faire passer la protection sociale pour un luxe inaccessible - du fait qu’elle serait à la fois trop chère pour les pays les plus pauvres et trop coûteuse en termes de compétitivité pour les plus riches -, cette campagne vise à démontrer que la protection sociale réduit la pauvreté et les inégalités tout en améliorant la productivité
économique. Comme l’ont démonté les expériences récentes de pays en développement comme le Brésil, le Rwanda ou la Bolivie, il est possible de poser les premiers jalons d’un système de protection sociale quel que soit le niveau de développement d’un pays. En diminuant les inégalités, en universalisant l’accès à la consommation, en garantissant la santé des travailleurs, on permet à chacun, chacune de participer à la vie économique et sociale du pays, et c’est toute la société qui se porte mieux. C’est pourquoi il faut faire du financement de systèmes de protection sociale formels une priorité des politiques publiques, ce qui passe par la justice fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale, mais aussi par la coopération internationale, au travers de la mise en place d’un fonds mondial pour la protection sociale pour les pays les plus pauvres. Pour lancer cette nouvelle campagne, les ONG, les syndicats et les mutualités ont créé un site pour agir: www. protectionsociale.be. Les citoyens soucieux de soutenir la
Un nouvel outil pour lutter contre les inégalités
P
La FGTB fédérale engage Un développeur Middleware motivé (H/F) Description de la fonction • Vous serez responsable des divers aspects de développement du système d’intégration en collaboration avec d’autres membres de l’équipe qui sont responsables de la gestion de l’environnement de middleware • Vous apportez de l’attention à l’intégration des frameworks existants avec les applications développées (et en développement) • Vous serez responsable de l’entretien, de la gestion, la création et le développement des systèmes de middleware existants
Divisé en onze sections, le média propose des articles vulgarisés sur les thèmes nationaux des classes sociales, des richesses, de l’éducation, du travail, du genre, de la politique, la culture, la santé, l’immigration et du cadre de vie. L’aspect international est également traité. La plate-forme, qui s’insère dans le réseau européen Inequality watch, part du principe que «pour combattre effi-
l’Observatoire travaillent à vulgariser la rigueur des travaux universitaires, des données d’associations, des écrits d’économistes ou encore des constatations d’institutions telles que l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE).
La FGTB soutient et s’est engagée à garantir la réussite de cette initiative.
La FGTB fédérale souhaite renforcer son équipe informatique. Nous sommes donc à la recherche de:
our pallier le manque d’informations accessibles et centralisées sur les inégalités sociales, un collectif rassemblant des membres des mondes de la recherche et associatif lance lundi l’Observatoire belge des inégalités. Grâce à un site entièrement bilingue, tout un chacun peut désormais s’informer afin de mieux appréhender notre société.
cacement les inégalités, il faut les connaître et comprendre les mécanismes qui les produisent et les entretiennent». Estimant également que «la recherche scientifique peine à sortir des réseaux académiques», les différents initiateurs de
campagne pourront se prendre en photo avec un sparadrap spécial protection sociale et poster le résultat sur le site pour partager avec leur entourage. Le but étant évidemment de toucher un maximum de personnes pour que la protection sociale devienne l’affaire de tous.
Le site, inegalites.be, se veut un média «ouvert et participatif» et propose à toutes les personnes intéressées d’intégrer le projet par la rédaction ou la traduction d’articles. www.inegalites.be
Depuis 40 ans, on nous répète que «c’est la crise», que le plein emploi est dépassé et qu’il ne reviendra plus. Pourtant, certains ne veulent pas se résigner, refusant une situation économique où le chômage de masse est banalisé, l’emploi précaire devient la norme et les sans emploi sont stigmatisés. Ils réfléchissent, débattent et avancent des idées. Stratégie européenne pour l’emploi, réduction collective du temps de travail, économie sociale, révolution numérique… Quelles sont les politiques à mettre en oeuvre et les secteurs à développer? Quelles sont les mesures qui ont fait leurs preuves et celles qui ont échoué? Quelles pistes innovantes, concrètes et efficaces peut-on envisager pour sortir, enfin et durablement, du chômage de masse? Autant de questions qui animeront les débats de cette deuxième journée de réflexion. Programme et intervenants en pièce jointe – Infos et inscriptions: cepag@cepag.be
Profil • Un Master en Informatique • Envie d’apprendre de nouvelles technologies. • Bagages technologiques minimum: J2EE, RDBMS, Network, Security, XML (au sens large). • Avoir une affinité pour le Middleware (Integration, Infrastructure AS, Gateway, Web Services, BPM, Business Monitor). • Participer à l’évolution d’une plateforme SOA. • Etre ouvert à une activité de développeur • Aptitudes à travailler avec la suite IBM Websphere. • Une première expérience est un atout. • Volontaire, aime communiquer, partager, calme, sait écouter. • Bonne expérience en développement JAVA • Excellentes capacités d’analyse • Esprit critique et conceptuel • Pouvoir traduire des problèmes technologiques en langage ordinaire • Bonne capacité de communication (écrite et orale) • Team spirit • Assertif • Self starter • Etre capable de distinguer les priorités • Avoir de l’expérience de planification de projets • Flexible dans la gestion des plannings mais avec une attention particulière sur les deadlines fixées • Avoir une attention claire pour la qualité et la gestion des risques • Voir le changement comme un élément essentiel d’une organisation • Bilingue selon les normes de l’organisation (FR-NL) la connaissance de l’anglais est souhaitable Nous vous offrons: Un contrat à durée indéterminée Barème en vigueur à la FGTB Des avantages extralégaux Travail à temps plein Adressez votre candidature le 17 avril 2015 au plus tard à la FGTB fédérale engagements@fgtb.be Vos qualités sont plus importantes que votre sexe, âge, handicap ou origine.
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
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Descendons dans la rue: il y a une alternative!!
es nouvelles mesures gouvernementales créent une société anxiogène pour tous: réduction des allocations de chômage, durcissement de la politique d’immigration, perte du pouvoir d’achat des travailleurs… Des bibliothèques aux transports en commun, des crèches à l’accès aux études: tous les biens communs sont en danger.
voir d’achat des ménages mais bien par un impôt plus équitable sur les grosses fortunes.
L
Les mouvements citoyens Tout Autre Chose et Hart Boven Hard tirent la sonnette d’alarme et interpellent les responsables de cette société: nous voulons tout autre chose. La Grande Parade rassemblera tous ceux qui s’opposent aux mesures du gouvernement et y proposent des alternatives.
Pourquoi parader? • … parce que le futur ne commence pas par l’achat de nouveaux avions de chasse mais bien par le choix d’une énergie durable. • … parce que le futur ne commence pas par les voitures de société subsidiées mais bien par l’investissement dans les transports en commun. • … parce que le futur ne commence pas par une diminution du pou-
• … parce que le futur ne commence pas en excluant les gens sur base de leur langue ou de leur origine mais bien par l’égalité des chances, par le même accès à la culture, au soin et à l’enseignement.
Quelles alternatives? Les alternatives proposées sont les 10 «Tout Autres Horizons». Ces horizons permettent de donner forme à un futur projet de société. Les «Tout Autres Horizons» sont les suivants: des biens communs par et pour tous, une justice fiscale, une place pour chaque génération, une société réellement solidaire contre la pauvreté, un travail digne pour chacun, un cadre de vie épanouissant pour tous, une écologie qui ne soit pas une façade, une valorisation de notre diversité, des frontières ouvertes et enfin nous voulons oser la démocratie.
Et vous? Rejoignez-nous le 29 mars à Bruxelles et ne venez pas seul ! Descendons dans la rue. Il y a une alternative!
LA GRANDE
Dimanche 29 mars 2015
PARADE
13h: rassemblement à la Gare du Nord 16h: événement musical
Les mouvements citoyens Tout Autre Chose et Hart Boven Hard tirent la sonnette d’alarme et interpellent les responsables de cette société : nous voulons tout autre chose. Nous croyons qu’il y a assez d’argent pour donner une chance aux jeunes et aux personnes vulnérables, si nous le partageons honnêtement. Nous voulons mettre en avant ce qui enrichit et humanise la vie : la culture, la santé, l’enseignement. Nous voulons vivre dans une société multiple où tout le monde se sent chez lui.
La Grande Parade est une manifestation colorée contre l’austérité et pour une tout autre société, qui regroupe des citoyens, des familles et des organisations des quatre coins de la Belgique et de tous horizons, qui portent 10 Tout Autres Horizons pour un autre monde: Choisissez l’Horizon auquel vous souhaitez participer et inscrivezvous sur le site www.toutautrechose. be. Si votre cœur va à deux (ou plus) Horizons, vous pouvez tout à fait vous inscrire dans plusieurs Horizons à la fois.
Éd. resp. : Arnaud Zacharie, Quai du Commerce, 9 - 1000 Bruxelles
Le collectif Tout autre chose y sera, dans la rue, et pas tout seul. Il sera accompagné des milliers de citoyens qui veulent, aujourd’hui, une alternative à ce que le gouvernement propose. Dans la joie, la créativité, la diversité, ils défendront leur droit, notre droit, à cette alternative. La «Grande Parade», c’est le 29 mars!
La Grande Parade est une manifestation colorée contre l’austérité et pour une tout autre société, qui regroupe des citoyens, des familles et des organisations des quatre coins de la Belgique et de tous horizons, qui portent 10 Tout Autres Horizons pour un autre monde.
10 tout autres horizons
BIENS COMMUNS PAR ET POUR TOUS - JUSTICE FISCALE - UNE PLACE POUR CHAQUE GÉNÉRATION - SOLIDARITÉ CONTRE LA PAUVRETÉ - UN TRAVAIL DIGNE UN CADRE DE VIE ÉPANOUISSANT - VALORISONS NOTRE DIVERSITÉ ÉCO C’EST LOGIQUE - CITOYENS SANS FRONTIÈRES - OSONS LA DÉMOCRATIE Choisis ton tout autre horizon et rejoins la Parade. Lire le contenu des 10 Tout Autres Horizons sur www.toutautrechose.be
Tous dans la rue, l’alternative existe !
Dimanche 29 mars 2015 - 13h00 - Bruxelles Gare du nord Manifestation colorée et musicale
Comment participer de manière créative? La Grande Parade du 29 mars 2015 sera tout autre chose! Un moment créatif, joyeux, critique et humoristique. Chacun des dix blocs de la parade porte l’un des 10 Tout Autres Horizons/ Hartenwensen affiché dans les deux langues en ouverture de bloc. Que vous soyez un particulier, une locale ou une association, choisissez votre Horizon favori et colorez de façon créative votre bloc, en vous appuyant librement sur les trois consignes: • Chaque Horizon a sa propre couleur, faites-en quelque chose de drôle! • Chaque Horizon a son propre objet «détourné», soyez inventif! • Chaque Horizon a sa chanson, ça va swinguer! Voici le tableau. Que chacun(e) se sente libre d’inventer, de créer, de montrer les alternatives qu’il/elle souhaite et propose pour notre société!
de Tout Autre Chose la plus proche pour contribuer à l’animation de la Parade de façon originale! • liege@toutautrechose.be • namur@toutautrechose.be • lln@toutautrechose • charleroi@toutautrechose.be • wapi@toutautrechose.be • regio-brussels@toutautrechose.be • saint-gilles@toutautrechose.be N’hésite pas à contacter les locales pour participer aux départs groupés qui seront organisés et bénéficier des tarifs réduits SNCB. Si tu veux créer un groupe dans ta région, envoie un mail à locales@toutautrechose.be.
Pour les associations et collectifs Nr
Tout Autre Horizons
Couleur
Objet
Chanson
1
BIENS COMMUNS PAR ET POUR TOUS
vert de gris
livre / journal
Ensembles de percussions
2
JUSTICE FISCALE
or
argent
«Money, money, money» ABBA
3
UNE PLACE POUR CHAQUE GENERATION
jaune
chaussures
«La vie en rose» Piaf
4
SOLIDARITE CONTRE LA PAUVRETE!
blanc
Parapluie
«Singing in the rain»
5
UN TRAVAIL DIGNE
mauve
roue
«Wat zullen we drinken» Bots
6
UN CADRE DE VIE EPANOUISSANT
orange
jeux / jouets
«Ik wil deze nacht» W. Van De Velde
7
VALORISONS NOTRE DIVERSITE
vert
masque
«Et moi, et moi, et moi» J. Dutronc
8
ECO C’EST LOGIQUE
rose
eau
«Tayaboné» trad. Sénégal
9
CITOYENS SANS FRONTIERES
bleu
bateau
«What a wonderfull world» Amstrong
10
OSONS LA DEMOCRATIE!
rouge
crayon
«C’est pas la joie» H. Salvador
11
ORGANISATIONS
non
drapeau
«Which side are you on» Pete Seeger
Pour les individus Répète la chanson, adopte la couleur et trouve l’objet détourné liés à l’Horizon que tu as choisi et rejoins-nous à 13h Gare du Nord pour intégrer ta zinode! Tu te sens l’âme créative et l’envie d’y aller avec d’autres? Prends contact avec la locale
• Inscris ton organisation via le formulaire en ligne ci-dessous afin de réserver une place dans le bloc de votre choix. • si tu as d’autres plans créatifs et ambitieux, écris à action@toutautrechose.be afin que le groupe artistique et action de la Parade puisse mettre en valeur tes projets pour la Parade. Pour les collectifs (organisations ou locales), la SNCB prévoit une réduction de 70% à partir de 15 personnes (réservation au plus tard 7 jours avant le voyage). La grande parade est un défilé créatif, coloré et familial de citoyens, sans couleur politique.
Timing • 11h00 – mise sur pied de la Parade (Avenue du Roi Albert II) pour les véhicules spéciaux (s’arranger avec les organisateurs en adressant un mail à parade@hartbovenhard.be) • 13h00 – rassemblement à la gare de Bruxelles-Nord • 14h00 – départ de la Parade • 16h00 – arrivée à la Place Sainte Catherine, prise de parole de représentants de Tout Autre Chose et Hart boven Hard et animation musicale • 17h00 – fin et démontage
Consignes • Pétards et autres explosifs sont exclus. Si nous voulons nous faire entendre, faisons-le de façon créative! • L’idée est que le mouvement prime sur les drapeaux de chaque organisation. Un bloc sera prévu dans la parade pour toutes les associations, collectifs ou organisations désirant afficher explicitement leur présence.
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
> REVENUS
Le Conseil des ministres du 27 février a approuvé un projet d’arrêté royal instaurant un saut d’index à partir du 1er mars 2015. Le même texte fixe par ailleurs la marge maximale pour l’évolution du coût salarial pour les deux prochaines années telle qu’elle avait été négociée au sein du Groupe des 10, compromis rejeté par la FGTB. La marge salariale est ainsi fixée à 0% l’année 2015 et à 0,5% de la masse salariale brute pour l’année 2016, marge brute à laquelle pourra s’ajouter une augmentation de 0,3% en net sans coût supplémentaire, c’est-àdire déductible, pour l’employeur. Quel mécanisme? Les systèmes d’indexation sont différents selon les secteurs et aussi pour les allocations sociales et les salaires des fonctionnaires. Pour ces derniers, le système est assez simple: - C’est l’indice santé lissé qui est sert de base de calcul. Pour rappel l’indice santé est un indice qui ne prend pas en compte l’évolution des prix des carburants, du tabac et de l’alcool. L’indice santé lissé est la moyenne de 4 mois d’indice santé, ce qui induit un effet retard dans l’évolution de l’indice. - Il y a indexation dès le mois suivant pour les allocations sociales, avec un mois de retard pour les fonctionnaires, chaque fois que l’indice santé lissé dépasse l’indice pivot, c’est-à-dire qu’il augmente de 2% par rapport à la précédente indexation. Pour les salariés du secteur privé, les systèmes d’indexation sont très variables quant à leur mécanisme mais aussi au moment où l’indexation intervient. Mais c’est toujours l’indice santé lissé qui sert à calculer l’évolution des salaires. Donc pour que la retenue de 2% s’applique à tous les travailleurs et allocataires sociaux, le gouvernement a décidé de bloquer l’indice santé lissé du mois de février qui ne repartira à la hausse que lorsque les 2% auront été absorbés. Ainsi, tous les salariés et allocataires sociaux perdront 2% étalés sur des périodes différentes. Mais les indexations prévues au 1er mars 2015 auront lieu normalement. De plus il ne pourra pas y avoir d’indexation négative comme cela peut arriver dans certains secteurs lorsque l’inflation est négative. Ainsi, sur base des prévisions d’inflation du Bureau du Plan, les allocations sociales auraient dû être indexées en février 2016. Avec le saut d’index, elles ne le seront qu’en mai 2017 soit avec un an et trois mois de retard
Et les autres revenus? L’indexation automatique ne concerne pas que les salaires et les allocations sociales. Sont par exemple indexés les salaires de référence et les plafonds en matière de sécurité sociale. Ceux-là seront bloqués puisque basés sur l’indice santé lissé. Mais d’autres revenus ou montant
Tous les salariés et allocataires sociaux perdront en pouvoir d’achat.
© istockphoto.com
Le saut d’index décidé
sont indexés sur le seul indice santé (non lissé). C’est le cas des loyers, des honoraires des professions libérales, des barèmes fiscaux, des tarifs des transports publics, des primes d’assurance, etc. Pour ceux-là rien n’a été prévu dans la loi. Ils pourront donc augmenter malgré le blocage de l’indexation des salaires et des allocations sociales.
Exception pour les loyers Pour ce qui est des loyers, la compétence a été régionalisée. Les Régions bruxelloise et wallonne ont annoncé leur intention de bloquer aussi les loyers.
Sanctions Les employeurs qui ne respecteraient pas le blocage pourront être sanctionnés par une amende de 150 à 1.500e multipliée par le nombre de travailleurs concernés.
Injuste… La FGTB, la CSC et la CGSLB ont réagi en front commun à l’annonce de cette décision qualifiée d’injuste et d’inefficace. «Le gouvernement a fait le choix de demander un effort aux seuls
salariés, fonctionnaires et personnes bénéficiant d’une allocation sociale ou touchant une pension. Les prix de l’énergie, les polices d’assurance pourront encore être indexés. Les indépendants, professions libérales et détenteurs de dividendes ne participeront pas non plus à l’effort» disent les syndicats. «La loi de 1996 relative à la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité prévoit pourtant que le gouvernement peut imposer la même modération aux revenus des indépendants, des professions libérales, des dividendes, des tantièmes, des allocations sociales, des revenus locatifs et des autres revenus. Ces ‘autres revenus’ portent certainement sur les revenus de la fortune. Or, il n’en est rien. Les travailleurs salariés et les bénéficiaires d’allocations ou d’une pension devront donc payer des produits et des services plus chers avec un pouvoir d’achat réduit. On devine facilement les conséquences sur la consommation intérieure.»
Et du côté du fisc? A partir de l’exercice d’imposition 2015, un certain nombre de montants ne seront plus indexés.
Cela concerne notamment: • de la réduction d’impôt pour revenus de remplacement; • de la première tranche exonérée des revenus de dépôts d’épargne; • du plafond concernant l’épargne-pension; le plafond concernant le report de réduction des dépenses d’économie d’énergie dans les habitations. Cette déduction fiscale a été supprimée mais on peut encore reporter sur sa déclaration des dépenses effectuées antérieurement; • des dividendes de sociétés coopératives agréées et des intérêts ou dividendes des sociétés à finalité sociale. Par contre, le reste des montants repris dans la législation fiscale continuera à être indexé, quand indexation est prévue dans la législation.
Il s’agit notamment: • de la quotité exemptée d’impôt; • des tranches d’imposition; • des tranches pour le calculs des frais professionnels forfaitaires.
…et inefficace Pour les trois syndicats, l’injustice flagrante de cette décision n’est pas le seul élément choquant. Ce qui l’est tout autant, c’est que, selon le Bureau du Plan, le saut d’index – qui correspond à une diminution du coût salarial de 2,6 milliards pour les employeurs – ne permettrait de créer que 28.500 emplois d’ici 2020, c’est-à-dire beaucoup trop peu pour absorber l’augmentation de la population active. Le pouvoir d’achat de la population diminuera donc, tandis que la croissance du chômage continuera à s’accentuer. Et de conclure : « Seuls les actionnaires s’en porteront mieux. Pour-
tant, des alternatives nettement plus équitables et plus efficaces existent. A condition que ce gouvernement ose enfin engager le débat sur une fiscalité équitable, y compris un glissement des cotisations sur le travail vers les revenus de la fortune.»
Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11
UNION BELGE DU TRANSPORT
ETF et UBT tirent la sonnette d'alarme concernant l'accord économique et commercial avec le Canada e 18 février 2015, une délégation dirigée par le Secrétaire général de l'ETF Eduardo Chagas a eu une rencontre avec Monsieur David Plunkett, l'ambassadeur canadien auprès de l'Union Européenne. L'objectif de cette rencontre est de faire part des préoccupations en ce qui concerne l'AECG (Accord économique et commercial global - CETA en anglais) entre l'UE et le Canada.
L
Pendant une discussion de deux heures, la délégation syndicale - avec e. a. des représentants de l'UBT - attire l'attention de l'ambassadeur sur un nombre de stipulations dans l'AECG qui menacent de mettre en danger des emplois et des réglementations aux deux côtés de l'Océan Atlantique. La rencontre a offert à l'ETF l'occasion à prendre un regard critique sur la capacité de l'accord de libre-échange UE-Canada pour réaliser les nombreuses attentes en termes de création d'emplois. L'ETF craint notamment que la stratégie axée sur le business ne veuille pas seulement chasser les barrières commerciales, mais également les syndicats et les droits sociaux. Cette préoccupation est inspirée par la création de l'ISDS (Investor-State Dispute Settlement: mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et états) et ses mécanismes de règlement qui limiteraient en grande mesure la souveraineté des autorités nationales et le contrôle démocratique de la politique économique. De plus, l'ETF demande la suppression d'un chapitre traitant spécifiquement des services de transport maritimes qui menacerait les règlements intérieurs de cabotage au Canada. Au lieu de démanteler ces règlements, les législateurs européens doivent prévoir des mesures similaires en Europe afin de protéger les emplois basés UE pour les gens de mer et le savoir-faire dans l'UE. Monsieur Plunkett a promis de faire part des préoccupations de l'ETF aux autorités canadiennes. L'ETF a répété sa solidarité avec le Canadian Maritime and Supply Chain Coalition qui a été formée comme réponse aux effets négatifs que l'AECG aura sur l'industrie maritime canadienne et le reste de la chaîne logistique.
Ivan VICTOR Président
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
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Le droit de grève confirmé, mais une défense permanente est nécessaire n conséquence d'une campagne syndicale mondiale pour défendre le droit de grève, ce dernier a été reconfirmé par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) à Genève. Dans une édition précédente nous avons déjà relaté de cette problématique au sein de l'OIT. L'UBT a d'ailleurs participé activement à cette journée mondiale d'action pour le droit de grève le 18 février dernier. Dans un communiqué de presse sur cette journée mondiale d'action, le secrétaire général de l'ITF (Fédération Internationale des Travailleurs du Transport) Steve Cotton commente: «Les syndicats
E
et les employeurs au sein de l'OIT ont confirmé le droit de grève. Deux critères décisifs sont reconnus: le principe constitutionnel
Steve Cotton secrétaire général ITF
du droit de grève et la jurisprudence y afférente des 60 dernières années.» Sans les grands efforts pour réaliser une large mobilisation des fédérations syndicales globales et organisations syndicales partout
dans le monde, le droit de base pour déposer le travail aurait sans aucun doute été aboli. C'est grâce à tous nos efforts que la tentative des employeurs a été bloquée et nous devrons tous assurer que le droit de grève est protégé. Comme syndicats nous avons remporté une victoire au niveau international, mais au niveau national les attaques contre le droit de grève continuent toujours. Nous resterons tous vigilants. Nous ne permettrons pas que cette garantie de base de liberté soit limitée. Plus précisément, nous suivrons de très près les réunions du Comité «Liberté d'Association» de l'OIT. Le Comité étudiera des cas de droit de grève, parmi lesquels certains ont été introduits par l'ITF et ses affiliéssyndicats.
Attaque lancée sur le transport d'autobus public! ous savions déjà que le gouvernement flamand voulait économiser 35 millions e dans le transport d'autobus public.
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Il devient de plus en plus clair que cela aura des conséquences pour les voyageurs et les chauffeurs, également chez les fermiers. Frank Moreels, secrétaire fédéral: «de nombreux messages nous
parviennent des régionales. L'attaque a été lancée sur les services d'autobus sur demande téléphonique. Des services ont déjà été supprimés à Malines, Kampenhout, Zemst et Vilvorde. L'UBT se préoccupe énormément des conséquences de cette suppression pour les chauffeurs, et également pour les clients.»
Aujourd'hui en Flandre, demain en Wallonie avec le service d'autobus sur demande téléphonique? Non, pas si cela dépend de l'UBT. La furieuse envie d'économies du gouvernement flamand et du conseil d'administration de la Cie De Lijn peut inspirer nos collègues wallons. Des économies qui ne
tiennent pas compte des conséquences sur le plan économique ou social. L'UBT-FGTB appelle le conseil d'administration et tous les ministres de mobilité à se concerter avec toutes les parties. «Pas
d'économies sur le dos du personnel et préservation du service aux clients.»
Le gouvernement bruxellois commet un attentat contre le secteur des taxis! e mardi 3 mars, quelque 1.000 chauffeurs de taxi ont mené une action contre le Plan Taxi du gouvernement bruxellois. Ils ont protesté contre ce gouvernement qui a ouvert la porte à la venue de la firme Uber et consorts dans la capitale. Suite à cela des centaines d'emplois risquent d'être perdus dans le secteur des taxis régulier et d'être remplacés par du travail précaire.
L
Interdite, mais pour combien de temps encore? Uber est interdite à Bruxelles, mais elle continue à se moquer de la décision du Tribunal de Commerce. En décembre, le ministre compétent Pascal Smet a déposé une plainte pénale auprès du parquet. Mais dans le Plan Taxi 2015-2019 du gouvernement Bruxelles-Capitale, qui a été approuvé précipitamment - sans concertation avec les employeurs et les syndicats du secteur - on crée maintenant une ouverture pour des services comme Uber.
Modernisation du secteur de taxis: oui!
Frank Moreels, secrétaire fédéral UBT, ne laisse planer aucun doute: «On veut
moderniser le secteur des taxis à Bruxelles et il y a beaucoup à dire à ce sujet. Ce Plan Taxi contient bon nombre de propositions positives qui sont avantageuses pour les entreprises de taxi, comme pour les chauffeurs et les clients. Nous pensons à ce sujet à l'app centrale métropole, aux interventions dans l'infrastructure, L’UBT en tête de la caravane de taxis! à la visibilité, au paiement avec carte-crédit,… SurLa création d'un cadre légal pour tout l'introduction déjà décidée Uber désorganisera totalement avant du taximètre digital est un le marché des taxis, surtout si les pas en avant important pour opti- règlements sont trop faibles et trop maliser la qualité du service.» modestes. Pour l'UBT c'est clair:
Perte d'emplois: non! Toutefois le Plan Taxi contient également un volet sur la création "d'un cadre réglementaire pour des services de transport offerts par des services privés avec leur propre véhicule sur une base occasionnelle". Pour le lecteur moins attentif: il s'agit ici d'Uber et consorts.
tous qui veulent offrir des services de taxi doivent suivre les mêmes règles!
Plus de 1.000 chauffeurs de taxi contre Uber Le mardi 3 mars, une colonne de quelque 1.000 taxis a traversé Bruxelles, de la Gare du Nord au Rond-Point Schuman. Un appel
avait été lancé par les organisations d'employeurs, comme par le front commun des syndicats. Les chauffeurs de taxi craignent à juste titre un scénario «ouest sauvage» dans le secteur engendrant des pertes d'emplois chez les chauffeurs de taxi parce que des non-professionnels vont également «jouer» chauffeur de taxi… Des taxis français et néerlandais ont aussi participé au convoi! Parce qu'également en France et aux Pays-Bas Uber désorganise le secteur des taxis. Il y avait même un chauffeur d'Aix-en-Provence. Il avait parcouru 1.200 km pour pouvoir participer! L'UBT se trouvait à la tête du convoi.
«Tout peut encore être discuté» Le ministre-président du gouver-
nement de Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoort, a reçu une délégation des manifestants. Il a exprimé sa compréhension pour les préoccupations du secteur. Mais le gouvernement ne veut pas retirer le Plan Taxi. Il y aura bien une large concertation pour savoir comment le plan doit être mis en pratique. Après une heure et demie, Vervoort a résumé la concertation: «Tout peut encore être discuté». Avec cela il a signalé que la concertation avec le secteur aura son influence sur la politique bruxelloise.
Et quid d'Uber? Uber doit sortir de la rue. Elle enfreint manifestement la loi aujourd'hui, les autorités doivent donc intervenir! Frank Moreels est clair: «S'en prendre au chauf-
feur de taxi et en même temps permettre qu'une multinationale enfreint impudemment la loi, c'est inacceptable. Mais également à l'avenir Uber et consorts devront suivre les mêmes règles que les autres taxis. Sinon on organise le dumping social et on signe délibérément l'arrêt de mort du chauffeur de taxi salarié.»
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DOSSIER
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
LE PROJET EQUAL PAY DAY / JOURNÉE POUR L’ÉGALITÉ SALARIALE H/F D’ACCO
Osons en parler! Les femmes gagnent annuellement en moyenne 20% de moins que les hommes Pour gagner ce qu’un homme gagne en 1 an, les femmes doivent donc travailler plus longtemps ➤ 20% de 365 j. = 73 jours en plus ➤ Les femmes travaillent donc 2 mois et 14 jours gratuitement ➤ JournÊe de l’ÊgalitÊ salariale = 14 mars 2015
L’Êcart salarial s’explique Ă 49,6% par des facteurs connus: - Travail Ă temps partiel: d’après le rapport sur l’Êcart salarial de l’IEFH, en 2011, 45,9% des femmes dans le secteur privĂŠ travaillaient Ă temps partiel contre 10,3% des hommes. Quatre travailleurs Ă temps partiel sur cinq sont des femmes. Mais seulement 11% des femmes choisissent de ne pas travailler Ă temps plein. 13% des femmes travaillent Ă temps partiel parce que les emplois offerts ne sont pas Ă temps plein. La difďŹ cile combinaison entre vie professionnelle et vie privĂŠe est pour 50% des femmes Ă temps partiel la raison de mettre en veilleuse leur carrière. Lorsqu’un homme choisit de travailler Ă temps partiel, c’est parce qu’il exerce un deuxième emploi, suit des ĂŠtudes ou est en prĂŠpension. - La rĂŠpartition traditionnelle des
La journÊe de l’ÊgalitÊ salariale F/H
OSONS ! OSONS ! OSONS ! 2015 S R A! OSONS M 14 OSONS ! OSONS ! OSONS ! OSONS ! En 2015, les femmes gagnent en moyenne et en brut par mois, toujours 20% de moins que leurs collègues masculins. &HOD VLJQLoH TXH SRXU DWWHLQGUH O ¸JDOLW¸ HOOHV GHYURQW WUDYDLOOHU PRLV HW MRXUV GH SOXV PDUV MRXUQ¸H GH O ¸JDOLW¸ VDODULDOH / ¸FDUW GH U¸PXQ¸UDWLRQ ) + HVW O DIIDLUH GH WRXWHV HW WRXV Osons le dĂŠnoncer !!!! 'HSXLV OH DYULO XQH ORL YLVH ² FRPEDWWUH O LQ¸JDOLW¸ VDODULDOH HQWUH OHV IHPPHV HW OHV KRPPHV HW ² VWLPXOHU OH GLDORJXH VRFLDO /D ORL HVW GH QRWUH FĂƒW¸ Osons l’imposer !!!! 5HMRLJQH] QRXV ² O DFWLRQ )*7% SRXU DP¸OLRUHU OHV VDODLUHV GHV IHPPHV HW U¸GXLUH O ¸FDUW VDODULDO
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Les femmes gagnent, en moyenne, 20% de moins que les hommes, sur base du salaire mensuel brut (temps partiels compris, dans le secteur privÊ). Les femmes doivent donc travailler 73 jours de plus pour gagner la même chose que leurs collègues masculins.
➤
La journÊe de l’ÊgalitÊ salariale se dÊroulera cette annÊe le 14 mars. Des actions seront organisÊes dès le vendredi 13 mars. Si l’Êcart salarial entre les femmes et les hommes diminue certes chaque annÊe, il est toujours de 20%. Cette progression est nettement trop lente. De plus, les mesures du gouvernement Michel toucheront lourdement les femmes, ce qui, à l’avenir, pourrait accroÎtre l’Êcart au lieu de le rÊduire.
tâches et des rôles dÊtermine Êgalement l’Êcart salarial. Les femmes assument plus de tâches mÊnagères que les hommes, prestent moins d’heures supplÊmentaires, prennent plus vite un congÊ parental ou un crÊdit-temps pour s’occuper de parents âgÊs ou malades. - La sÊgrÊgation horizontale sur le marchÊ du travail. Les femmes travaillent toujours dans des secteurs et des mÊtiers moins bien rÊmunÊrÊs, comme le secteur de l’enseignement ou celui des soins. - La sÊgrÊgation verticale: au sein d’un même secteur ou d’une même entreprise, les femmes sont surreprÊsentÊes dans des fonctions d’exÊcution. Le phÊnomène du plafond de verre et du plancher collant continue de jouer un rôle. Moins d’un manager belge sur trois est une femme.
de plus en plus de ďŹ lles ont un niveau de qualiďŹ cation plus important, mais elles continuent de choisir les orientations ÂŤdoucesÂť. La technologie reste une affaire d’hommes. Les stĂŠrĂŠotypes sont tenaces. En 2014, les ďŹ lles et les garçons continuent Ă suivre les mĂŞmes formations qu’à la ďŹ n des annĂŠes 50. - Les nĂŠgociations salariales : dans le secteur privĂŠ, l’Êcart salarial est plus important que dans le secteur public. La situation est plus grave chez les employĂŠs: un ĂŠcart salarial de 25% sur base des salaires horaires bruts. Chez les ouvriers, l’Êcart est de 20%. - NationalitĂŠ: la combinaison nationalitĂŠ ĂŠtrangère et femme diminue les chances de trouver un emploi et crĂŠe un ĂŠcart salarial encore plus grand. L’Êcart H/F est donc plus grand Ă cause de l’Êcart ethnique.
- SÊgrÊgation dans l’enseignement:
La FGTB veut supprimer l’Êcart salarial et: Inciter les employeurs Ă augmenter prioritairement la durĂŠe hebdomadaire des contrats de travail Ă temps partiel, pour qu’ils ĂŠvoluent vers des contrats Ă temps plein. Obtenir des employeurs que des heures de travail ďŹ xes deviennent la norme pour les temps partiels, de façon Ă pouvoir mieux combiner vie privĂŠe et vie professionnelle ou deux emplois Ă temps partiel. Obtenir des ÂŤemplois convenablesÂť pour les femmes. Disposer de structures d’accueil de la petite enfance, pour les personnes âgĂŠes ou malades, Ă un coĂťt abordable, de façon Ă ce que les femmes puissent avoir une carrière complète. Rendre la loi sur l’Êcart salarial du 22 avril 2012, rĂŠsultat des campagnes pour l’ÊgalitĂŠ salariale, opĂŠrationnelle dans son intĂŠgralitĂŠ. Dès le 14 mars la FGTB lancera sa campagne dans les entreprises pour faire en sorte que la loi soit appliquĂŠe. Dans l’entreprise, cela signiďŹ e, entre autres: classiďŹ cation des fonctions neutre au niveau du genre et ĂŠlargissement de la ventilation des donnĂŠes femmes-hommes. Ensemble, Osons supprimer les inĂŠgalitĂŠs salariales entre hommes et femmes!
Que faire pour rĂŠduire plus rapidement l’Êcart salarial? • Appliquer la loi du 22 avril 2012 visant Ă lutter contre l’Êcart salarial entre les femmes et les hommes; • AmĂŠliorer le statut et les conditions de travail des salariĂŠs Ă temps partiels; • Porter plus d’attention pour une politique du personnel soucieuse du genre; • Mettre sur pied des structures d’accueil collectives (crèches, garderies‌) sufďŹ santes, accessibles, de qualitĂŠ et de proximitĂŠ; • Ĺ’uvrer pour l’individualisation des droits; • Lutter contre les stĂŠrĂŠotypes et ce compris, en matière d’Êducation scolaire et familiale; • Une ďŹ scalitĂŠ plus juste...
DOSSIER
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
ORD INTERPROFESSIONNEL
F/H
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14 mars 2015
En 2015, les femmes gagnent en moyenne et en brut par mois, toujours 20% de moins que leurs collègues masculins. &HOD VLJQLoH TXH SRXU DWWHLQGUH O ¸JDOLW¸ HOOHV GHYURQW WUDYDLOOHU PRLV HW MRXUV GH SOXV
Depuis le 22 avril 2012, une loi vise à combattre l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes et à stimuler le dialogue social . La loi est de notre côté. Osons l’imposer !!!! Editeur responsable: Rudy De Leeuw © mars 2015 1H SDV MHWHU VXU OD YRLH SXEOLTXH
La loi est de notre côté
PDUV MRXUQ¸H GH O ¸JDOLW¸ VDODULDOH / ¸FDUW GH U¸PXQ¸UDWLRQ ) + HVW O DIIDLUH GH WRXWHV HW WRXV Osons le dénoncer !!!!
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Les lois sont des instruments importants pour supprimer les inégalités La loi du 22 avril 2012 vise à combattre l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes et à stimuler le dialogue social et l’action aux trois niveaux de la concertation sociale. ous, travailleuses et travailleurs, vous avez le droit et le devoir d’utiliser cette loi, afin d’obtenir plus d’égalité entre les femmes et les hommes au sein de vos entreprises. Osons l’imposer!
V
Au niveau interprofessionnel Lors des négociations interprofessionnelles, les interlocuteurs sociaux (organisations patronales et syndicales) doivent mettre la question de l’inégalité des salaires à l’ordre du jour. Le rapport technique du Conseil central de l’économie qui sert de base à ces négociations, est désormais complété par une rubrique relative aux différences salariales entre les femmes et les hommes.
Au niveau du secteur La formation des salaires dans les entreprises est souvent basée sur un système de classification de fonctions, élaboré par la commission paritaire dont relève l’entreprise. Les systèmes de classification doivent dorénavant être neutres à l’égard des sexes. Les commissions paritaires sont obligées de soumettre les nouvelles classifications de fonctions au contrôle du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale.
Au niveau de l’entreprise Trois instruments sont désormais disponibles, à votre niveau, pour s’attaquer à l’écart salarial:
1. le bilan social ventilé Les entreprises de plus de 50 travailleurs sont tenues de présenter chaque année leur compte annuel et leur bilan aux membres du conseil d’entreprise (ou du CPPT). Le bilan social est la partie des comptes annuels de l’entreprise qui traite des frais du personnel. Grâce à la loi sur l’écart salarial, les coûts salariaux des travailleurs à temps plein et à temps partiel doivent être ventilés entre hommes et femmes. Ces chiffres permettent de calculer exactement l’importance de l’écart salarial H/F et de rechercher les causes de cette discrimination. Les données suivantes doivent être ventilées en fonction du sexe: • Le nombre de travailleurs occupés à temps plein et à temps partiel, • Le nombre total prestés par ces travailleurs, • Le total des avantages extra légaux. 2. le rapport d’analyse bisannuel de la structure des salaires Les entreprises sont également tenues de procéder, tous les deux ans, à une analyse de la structure des rémunérations. Cette analyse devant montrer si cette structure est neutre à l’égard des sexes. Ce rapport d’analyse doit être ventilé selon le sexe - le niveau de formation - le niveau de fonction - l’ancienneté - le statut.
Dur dur, l’égalité S i l’inégalité subsiste au niveau des salaires, elle est tout aussi présente en termes de conditions et temps de travail. Santé, attribution des tâches familiales et ménagères, l’ETUI pointe du doigt de nombreux facteurs d’inégalité.
La conférence «Femmes, santé et travail», organisée par l’ETUI du 4 au 6 mars à Bruxelles, a montré combien restait cahoteux le chemin vers l’égalité des droits entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail. L’invisibilité des risques spécifiques pour la santé des femmes liés aux modes d’organisation du travail constitue un obstacle majeur sur cette route. La permanence de la ségrégation sexuelle du travail et des stéréotypes sexistes renforce le statu quo. Colette Fagan a présenté les principaux résultats de l’enquête européenne sur les conditions de travail, menée tous les cinq ans par la Fondation européenne pour l’amélio-
ration des conditions de vie et de travail. La sociologue de l’université de Manchester a montré la persistance du phénomène de ségrégation professionnelle en fonction du genre. En 2010, 69% des postes de direction restaient occupés par des hommes, alors que 67 % des salariés des secteurs de la vente et des services étaient des femmes. Le travail à temps réduit (moins de 30 heures par semaine) reste l’apanage des femmes. Plus de 30 % des salariées européennes sont concernées, contre seulement 7 % des salariés. Si à ce temps de travail rémunéré, l’on ajoute le temps de transport pour se rendre à son travail et surtout le temps de travail non rémunéré (soins aux enfants, tâches domestiques, etc.), la semaine de travail d’une femme avec des enfants monte à 70 heures. Aucune catégorie d’homme (en couple, célibataire avec enfants, etc.) n’atteint un tel volume de travail.
Retrouvez notre matériel de campagne ainsi que notre brochure et un dossier spécial sur notre site! www.fgtb.be/ egalite-femmes-hommes D’autre part, il doit contenir les informations suivantes: • les salaires, • les avantages sociaux directs, • les cotisations patronales aux assurances extralégales (assurancesgroupe ou assurances hospitalisation), • tous les autres avantages extralégaux (voiture de fonction, téléphone…). Sur base de ce rapport d’analyse, les membres du conseil d’entreprise ou de la délégation syndicale jugeront de la nécessité d’un plan d’action.
3. la désignation d’un médiateur Lorsqu’un travailleur estime qu’il ne touche pas le même salaire uniquement en raison de son sexe, un médiateur peut être désigné pour examiner la situation. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de vos délégués, vos permanents ou votre centrale. Osons l’imposer! Une équipe syndicale mixte est une véritable plue value. Une brochure plus détaillée est disponible au sein de votre régionale.
Pas convaincu(e)? Faites le test! Pas encore convaincu(e) de l’importance des actions en faveur de l’égalité (salariale)? Faites le test pour voir si une action est nécessaire dans votre entreprise (ou secteur): ■ S’agit-il d’un secteur ou d’une entreprise «dit» féminin? ■ S’agit-il d’un secteur ou d’une entreprise «dit» masculin? ■ S’il s’agit d’un secteur ou entreprise dit féminin, est-ce un secteur ou entreprise «qui paye bien»? ■ S’il s’agit d’un secteur ou entreprise dit masculin, est-ce un secteur ou une entreprise «qui ne paye pas bien»? ■ Avez-vous déjà réfléchi au nombre de travailleurs et de travailleuses dans votre entreprise ou secteur? ■ Est-ce que les fonctions les mieux rémunérées sont exercées plus souvent par des hommes? ■ Est-ce qu’il y a autant de femmes que d’hommes (relativement, par rapport au nombre total de femmes et d’hommes) qui travaillent dans les fonctions les moins bien rémunérées? ■ Si des augmentations salariales individuelles ou des bonus ou des primes sont accordés, est-ce que les hommes en bénéficient (relativement) plus?
L’enquête montre que les femmes ne sont pas épargnées par les risques physiques. Elles sont tout autant concernées par le travail debout, dans des positions douloureuses ou fatigantes, et impliquant des mouvements répétitifs. Elles doivent bien plus souvent lever et déplacer des personnes que les hommes. Ces facteurs de risques contribuent fortement à l’apparition de troubles musculosquelettiques chez les femmes. Elles se plaignent d’ailleurs plus que les hommes de douleurs au niveau des épaules, du cou et des membres supérieurs. Elles sont également plus nombreuses à considérer leur état de santé général comme médiocre et leur santé mentale menacée. Voir des interviews vidéo sur le site: http://www.etui.org/fr/Actualites/Femmes-sante-et-travailen-quete-de-visibilite
■ Est-ce que les hommes ont (relativement) plus de voitures de société? ■ Est-ce que certaines fonctions sont «par définition» à temps partiel? Si c’est le cas est-ce que ces fonctions sont le plus souvent exercées par des femmes? ■ Est- ce que les travailleurs/euses à temps partiel ont automatiquement droit à un temps plein si elles le demandent? ■ Est-ce que tous les travailleurs (hommes/femmes, temps plein/temps partiel) ont effectivement accès à des formations? ■ Les hommes ont-ils plus fréquemment des promotions que les femmes? Vous avez coché au minimum 5 questions? Alors, passez à l’action dans votre entreprise (secteur)! Des actions sont nécessaires pour supprimer l’écart salarial entre les femmes et les hommes.
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SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
> DISCRIMINATION SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL
> POINT DE VUE
Aguicheur, le saut d’index? S
’emparer de deux pourcent d’index. Bloquer les salaires. Contraindre les travailleurs plus âgés à chercher un travail qu’ils ne trouveront nulle part et ce faisant, supprimer de fait le RCC, la prépension. Plonger les demandeurs d’emploi dans la pauvreté totale. Nous n’allons quand même pas laisser passer une telle destruction de nos revenus et de notre protection sociale?
Certains pensent que oui. Certains se sentent tellement puissants qu’ils considèrent que tout est déjà plié. Zuhal Demir, parlementaire N-VA, est à ce point confiante qu’elle a déjà trouvé une autre occupation. Elle utilise désormais les enceintes du parlement pour s’exhiber en tant que modèle pour des photos sexy. Son rêve le plus fou est voir les syndicats complètement rayés de la carte. En attendant, elle donne au noble acajou et au velours moelleux du temple de notre démocratie une toute nouvelle destination: rendre le pouvoir plus racoleur et pourquoi pas, le saut d’index aguicheur? Et nous devrions laisser passer. Si vous n’avez toujours pas rejoint les rangs croissants de l’indignation et de la révolte vis-à-vis de la politique gouvernementale d’étranglement, il est grand temps de vous réveiller. A moins que vous ne pensiez réellement que le saut d’index ne fera pas grand mal? C’est ce que le gouvernement et le patronat veulent nous faire croire. Ils jettent de la poudre aux yeux des travailleurs. Car effectivement, un blocage de l’index dès le mois de mars aura des effets néfastes immédiats sur les salaires dans de nombreux secteurs. Des indexations qui étaient attendues depuis des années et qui allaient enfin arriver sont soudainement interdites. Ainsi, dans le secteur de la coiffure, du textile, du verre et du gardiennage, l’indice pivot de 2% sera atteint très prochainement mais les travailleurs ne recevront pas l’adaptation tant attendue. La dernière indexation remonte à 2012 ou 2013. De la même manière, les travailleurs de la chimie, et des titresservices perdront l’adaptation des salaires qui était attendue en 2016. Les travailleurs du secteur du nettoyage verront déjà en juin leur adaptation semestrielle leur passer sous le nez. Dans la construction et la transformation du bois, c’est le mécanisme trimestriel qui est annulé. Dans tous ces secteurs, il faudra désormais attendre 2017 avant que les salaires ne recommencent à suivre les hausses des prix. Quant aux 2% de saut d’index, ils sont perdus à jamais. C’est un vol. C’est aussi une rupture flagrante de contrat. Des conventions collectives sectorielles relatives aux indexations des salaires sont brutalement considérées comme nulles et non avenues. Et c’est dans ce contexte que les nouvelles négociations sectorielles devraient démarrer. Nous ne le ferons pas. Nous continuons d’abord notre lutte aux côtés des travailleurs de tous les secteurs. Nous donnons d’abord la priorité à cette lutte interprofessionnelle, nous verrons ensuite comment aborder les accords dans les secteurs et les entreprises. Nous continuons la résistance. Comme de nombreuses autres centrales, nous avons envoyé aux patrons un préavis de grève qui permet à tous les travailleurs de nos secteurs de mener des actions spontanées. Nous vous fixons également rendez-vous le 29 mars pour la Grande Parade de protestation de Tout Autre Chose.
Deux noires pour une blanche? En musique, une blanche est une note qui vaut deux noires pour la mesure. Une comparaison que l’on aimerait voir s’arrêter là, mais aujourd’hui encore, trop d’exemples nous montrent que sur le marché du travail aussi, pour certains la couleur de la peau joue est un facteur de discrimination. La FGTB et la Centrale Générale-FGTB mettent tout en œuvre pour lutter contre ce type de discrimination. Dans ce contexte, un arrêt historique vient d’être rendu dans l’affaire Adecco. Rappel des faits. n 2001, un collaborateur d’Adecco porte plainte contre l’entreprise d’intérim. Il dénonce l’existence de listes séparées pour les travailleurs belges et pour les étrangers. Les Belges étant encodés sous le sigle BBB (Blanc Bleu Belge), en référence à la race bovine. Cette liste permettait de satisfaire les clients ne désirant pas de personnel allochtone.
E
Werner Van Heetvelde Secrétaire général
Et même si nous nous insurgeons face à la déclaration fataliste de la fédération patronale Federgon qui estime qu’en fin de compte, c’est toujours le client qui décide de la couleur de sa femme de ménage, celle-ci met malgré tout clairement en évidence notre responsabilité à tous. A nous de faire les bons choix.
Un arrêt historique Devant cette forme organisée de racisme, Kif Kif, SOS Racisme et la FGTB ont porté plainte en 2009. En première instance, la justice nous avait déjà donné raison mais les dommages et intérêts avaient alors été limités à 1 euro symbolique. Aujourd’hui, la Cour d’Appel de Bruxelles a rendu son arrêt dans cette affaire et elle confirme le verdict, mais cette fois l’entreprise est condamnée à payer 25.000 euros de dommages et intérêts. Ce verdict prouve que le tribunal estime lui aussi qu’il s’agissait là d’une discrimination flagrante qui a lésé des milliers de demandeurs d’emploi.
> ENSEMBLE POUR UNE SOCIÉTÉ PLUS JUSTE
Rejoignez Tout Autre Chose Tout Autre Chose est un large mouvement citoyen qui milite en faveur d’une société plus juste et solidaire. Ce groupement associatif souhaite unir toutes les forces afin de résister face aux politiques des fortunés et de ce gouvernement de droite. En tant que travailleurs, c’est un mouvement que nous devons tous soutenir. C’est ce que fait la Centrale Générale-FGTB en lançant notamment un appel à rejoindre les rangs de Tout Autre Chose. Premier rendez-vous: le 29 mars. ous trouverez dans ce numéro du Syndicats toutes les informations nécessaires sur Tout Autre Chose, il n’est pas utile de revenir sur ce point. Mais en tant que Centrale GénéraleFGTB, nous tenons à insister sur l’importance de ce mouvement. Tout Autre Chose rassemble des gens de toutes les couches de notre société. Son message est clair: il est possible et même nécessaire de faire les choses autrement, dans tous les domaines de notre société. Tous! Travail et protection sociale, cela va de soi. Mais aussi enseignement et culture, mobilité et environnement, diversité et tolérance. C’est un message que nous devons faire passer, au nord comme au sud du pays. Et pour
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(6 mars 2015)
L’histoire se répète dans les titresservices Pas le temps de se réjouir de cette victoire, un autre scandale de même nature éclate dans les titres-services. C’est le Minderhedenforum, un organisme néerlandophone de lutte contre les discriminations, qui révèle l’affaire. Le centre a appelé de manière anonyme 251 agences de titres-services en demandant
de ne pas envoyer d’allochtone. 2/3 des agences testées ont répondu favorablement à cette demande, y compris des organismes publics. De là à considérer que les titresservices sont subsidiés pour discriminer il n’y a qu’un pas. Pour rappel, les titres-services ont été créés pour lutter contre le travail au noir, en aucun cas pour permettre de discriminer les travailleurs sur base de la couleur de leur peau ou de leurs origines. Cette petite enquête montre la nécessité de se pencher sur ce problème afin de trouver une solution ad hoc pour éradiquer ce fléau.
cause, il faut savoir qu’à côté de Tout Autre Chose, il y a son pendant néerlandophone, Hart boven Hard. Par ce biais, c’est la solidarité entre les communautés qui est mise en évidence.
La Centrale Générale-FGTB veut participer activement à une mise en commun de forces progressistes. Un large mouvement citoyen comme Tout Autre Chose va dans ce sens. Avec des groupes d’activistes et des organisations de la société civile, nous pouvons créer des alternatives à la politique actuelle d’austérité pure et dure qui applique le principe de la loi du plus fort. Ensemble, nous pouvons arriver à des alternatives pensées avec le cœur. Lors du récent congrès de notre centrale, en décembre dernier, l’accent a une fois de plus été mis sur l’importance de la mise en commun des forces politiques et civiles qui estiment que la solidarité est plus importante que l’argent. La Centrale Générale-FGTB lance un appel à ses affiliés et militants afin qu’ils participent activement. Comment? En s’impliquant dans les sections locales de Tout Autre Chose qui se créent petit à petit , mais aussi et surtout en participant à la Grande Parade qui aura lieu le 29 mars à Bruxelles. Vous trouverez toutes les informations utiles sur le site www.toutautrechose.be.
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
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> SANTÉ AU TRAVAIL
Les risques psychosociaux, des maux à ne pas négliger Stress, burn-out ou encore dépression affectent de plus en plus de travailleurs. Et le rythme de travail effréné imposé par notre modèle de société n’y est pas étranger. Jusqu’à présent, ce que l’on appelle des risques psychosociaux n’étaient pas pris en compte dans la politique de prévention de l’entreprise. Mais depuis le 1er mars, les règlements de travail des entreprises doivent reprendre ce point et donner aux travailleurs des informations concrètes afin de leur permettre de faire face à ce problème. ne enquête nationale menée en 2010 révélait que trois travailleurs sur dix ressentent la plupart du temps ou en permanence du stress au travail. Quand on sait que la crise et les mesures d’austérité sont depuis passées par là, on peut supposer que ce résultat n’a pas dû s’améliorer. D’où l’importance de mettre en place une politique de prévention.
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Les risques psychosociaux, quèsaco? Les risques psychosociaux liés au travail recouvrent des risques professionnels qui portent aussi bien atteinte à la santé psychique que physique des travailleurs. Le dommage psychique se manifeste par des angoisses, dépression, burn-out, des idées suicidaires tandis que le dommage physique se manifeste par des problèmes de
sommeil, d’hypertension ou encore des palpitations. Ces malaises trouvent leur origine dans la pression ressentie par le travailleur et peuvent représenter des dangers pour la sécurité du travailleur et celle de ses collègues.
Quel changement pour les travailleurs? Depuis le 1er mars, le règlement de travail doit reprendre une série d’informations supplémentaires pour permettre au travailleur de réagir face à un risque psychosocial. Au préalable, l’employeur a dû réfléchir à la charge psychosociale dans l’entreprise et effectuer une analyse de risques pour éviter cette charge. Vous devez donc désormais retrouver les coordonnées d’un conseiller en prévention aspects psychosociaux, les coordonnées des personnes de confiance
> QUAND L’ARGENT PASSE AVANT L’HUMAIN
Les maisons de repos Orpea refusent de meilleures conditions de travail La colère gronde dans les maisons de repos Orpea. En effet, malgré une bonne santé économique, la direction de l’entreprise refuse d’améliorer les conditions de travail. Ayant épuisé tous les recours, le front commun syndical passe désormais à l’action.
et la description des procédures que vous pouvez suivre en cas de besoin.
Que faire si j’estime subir un risque psychosocial? Vous vous sentez exposé? Différents moyens peuvent vous venir en aide. Au sein de votre entreprise, vous pouvez contacter soit une personne de confiance, soit le conseiller en prévention spécialisé dans les aspects psychosociaux au travail. Vous pouvez aussi contacter le médecin du travail. Des spécialistes sont également à votre écoute en cas de besoin. Vous pouvez notamment contacter le Service Externe pour la Prévention et la Protection au Travail, une clinique du stress ou des centres d’écoute. Nos bureaux régionaux FGTB peuvent également vous venir en aide.
Trop de stress au travail? Depuis le 1er mars, le règlement de travail de votre entreprise vous guide pour trouver des solutions.
Vous avez aussi la possibilité de déposer une plainte auprès du Contrôle du bien-être au travail. Si malgré votre plainte, le harcèlement continue ou que l’employeur ne prend pas les mesures après le traitement de votre plainte, vous pouvez recourir à l’auditorat du travail.
être améliorée, elle a au moins le mérite de mettre la pression sur l’employeur pour reconnaitre les troubles psychosociaux. Des travailleurs en bonne santé, c’est dans l’intérêt de tous.
Même si cette règlementation peut encore
Plus d’info sur le sujet sur www.respectautravail.be.
> FERMETURE DE L’ENTREPRISE VERRIÈRE AGC ATHUS
Les efforts des travailleurs n’auront pas suffi La série noire continue dans le secteur du verre et plus particulièrement au sein du groupe AGC. Après Roux, Moustier, Zeebrugge ou encore Seneffe et Fleurus, c’est à présent au tour du site AGC d’Athus d’être sur la sellette. La direction vient en effet d’annoncer lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire son intention de fermer les portes de l’entreprise luxembourgeoise en juin 2016. Elle laissera ainsi 91 travailleurs sur le carreau.
Orpea est un groupe commercial multinational actif dans le secteur des maisons de repos. En Belgique, il représente une cinquantaine d’établissements. Le groupe, coté en bourse, se porte très bien et ne cesse d’investir dans des centres de haut standing. Mais malgré une situation financière au beau fixe, Orpea refuse la concertation sociale avec les syndicats visant à améliorer les conditions de travail. Par exemple créer des emplois afin de mieux accompagner les personnes âgées et soulager la pénibilité du travail.
C’est une véritable hémorragie au sein du groupe AGC. Depuis 2009, le groupe AGC Glass Europe aura procédé à 715 licenciements en Belgique. Aucun site belge n’aura été épargné et le groupe donne clairement l’impression de suivre une planification bien orchestrée.
Une direction sourde
que nous sommes en colère, l’encre de la signature de la fermeture du site de Roux n’a même pas eu le temps de sécher que le groupe annonce déjà son intention de fermer un site de plus, à savoir celui d’Athus».
L’attitude de la direction est tout simplement choquante. Le front commun syndical a déposé un cahier de revendications. Les négociations ont duré des mois, mais la direction reste sourde face aux demandes des travailleurs. Cela mettrait la santé de l’entreprise en péril. C’est incompréhensible quand on sait que cette entreprise peut se permettre de refuser des subsides pour l’engagement de 22 travailleurs supplémentaires. Une situation inacceptable pour le front commun syndical qui mène des actions. Début mars, une centaine de délégués a mené une action, juste avant le début d’un bureau de conciliation. Conciliation qui est restée sans résultat. La direction se montre méprisante, pas un cent ne sortira de ses caisses bien fournies pour améliorer les services et les conditions de travail. En guise de protestation, les délégués syndicaux se sont immédiatement mis en grève.
Incompatibilité Le front commun établit à présent un plan d’actions. Il ne capitule pas devant ce refus pur et simple parce qu’il sait que tous les travailleurs soutiennent ces revendications légitimes. La semaine dernière, à l’occasion de son congrès, la centrale des employés, le SETCa a très justement posé le constat suivant: «la commer-
cialisation du secteur des maisons de repos est incompatible avec un projet social , à la fois soucieux de l’accessibilité la plus large des établissements aux personnes âgées et du respect des travailleurs». Un point de vue que la Centrale Générale-FGTB partage complètement. Et pour cause: il est évident que lorsque l’argent l’emporte sur l’humain, ça ne peut jamais marcher.
Les travailleurs demandent du respect de la part d’un groupe qui est dans une situation plus que confortable.
Restructurations et fermetures à la chaîne Pour Brahim Hilami, responsable du secteur du verre pour la Centrale Générale-FGTB, cette fermeture est dramatique tant pour le secteur que pour la région: «Evidemment
Encore pionnière dans les années 90 L’usine d’Athus, spécialisée dans la fabrication de verres feuilletés pour le marché de la construction était encore pionnière dans les années 90 pour la production de verres feuilletés en grands plateaux. Aujourd’hui, ce que l’on reproche au site d’Athus, c’est de ne pas produire lui-même le verre mais uniquement de le transformer, ce qui engendre des frais de transport supplémentaires. Mais ce n’est pas tout, pour justifier sa décision, la direction du groupe parle aussi de la concurrence d’unités semblables installées partout en Europe au sein de complexes verriers. Des unités qui produisent donc elles-mêmes le verre qu’elles transforment. En outre, la direction évoque aussi la diminution de la demande et la baisse des prix. Enfin, la position excentrée de l’usine d’Athus par rapport à son marché ne jouerait pas non plus en sa faveur.
Quel futur? Les travailleurs ont déjà fait de gros efforts pour sauver leur entreprise, notamment en terme de flexibilité et aujourd’hui, ces sacrifices ne sont même pas pris en compte, c’est une fermeture pure et simple. C’est Injuste. D’autant plus injuste que la région d’Athus est une zone déjà très fragilisée au niveau de l’emploi. Lors du conseil d’entreprise extraordinaire, la direction a laissé entendre qu’une partie de la production de verres feuilletés pourrait être relocalisée sur le site de Moustier qui présente le double avantage d’être proche par rapport à la clientèle mais aussi de pro- Sur le site d’AGC Athus, la colère et le duire lui-même du verre. Mais à ce stade, désarroi sont grands. Les 91 croix planaucun engagement n’est pris dans ce sens. tées symboliquement représentent les 91 A présent, la procédure Renault est enclen- travailleurs qui se retrouveront bientôt chée, nous devrions y voir plus clair dans sur le carreau. les prochains jours.
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MÉTAL
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> POINT DE VUE
Leur morgue L ’actuel gouvernement fédéral est à droite toutes. Il nous prépare aussi, en outre, une société qui sera clairement à deux vitesses. Un petit monde de luxe et de bonheur pour quelques-uns. Une vie livrée aux aléas et au mépris pour l’immense majorité des autres.
C’est sans doute cela qui est le plus terrifiant dans tout ce qui se passe ces jours-ci. Certes, le gouvernement Michel revient sur toute une série d’acquis, comme cela était prévisible dès le moment où il s’était formé. Il a fallu batailler ferme pour que tous ceux qui, de bonne foi, avaient accepté une prépension au cours de dernières années ne finissent pas par en perdre tous les avantages. Par contre, pour le futur, c’est extrêmement mal embarqué, même si bien sûr nous gardons encore notre capacité de résistance et d’opposition. L’index est toujours autant menacé! Les services publics ne voient rien venir qui permettrait d’espérer une embellie. La perspective des départs à la retraite à 67 ans
se précise. La machine à sortir les chômeurs pour les envoyer au CPAS s’emballe.... Bien sûr ce dernier point est «hérité» du gouvernement précédent, mais il ne faut manifestement pas attendre la moindre humanité dans son application par l’équipe MichelDe Wever. Or, tout cela se passe dans le plus profond mépris du citoyen. On présente comme logique que le prépensionné reste disponible sur le marché du travail, mais cette disponibilité forcée fait oublier qu’il n’y a pas de marché du travail. Que les restructurations ne sont pas le choix des travailleurs, mais bien la conséquence d’un système capitaliste de plus en plus dévoreur. Que les entreprises se sépareront désormais plus rapidement des jeunes, moins coûteux à licencier, ajoutant ainsi le désespoir des plus jeunes à la pénibilité d’existence pour les plus anciens. Qu’enfin l’état de prépensionné n’est pas le nirvana que décrivent certains, mais bien une perte de revenus, elle aussi, parfois conséquente, parfois
mal vécue psychologiquement, d’autant que l’âge de la retraite est lui aussi repoussé. Les gens meurent plus tard, comprenezvous, ils doivent rester plus longtemps au service de la société. La brutalité de ce raisonnement n’effraye plus personne. Et voyons les autres mesures. La fin de l’index s’expliquerait par la nécessité, au nom de la compétitivité, de mette fin à l’exception belge. Personne ne s’étonne de ce basculement des sens : la compétitivité est désormais le mètre étalon du progrès social; ce n’est plus, donc, le mieux-être des citoyens qui composent cette société. Les services publics, qui encadrent les citoyens et font socle de la vie en société sont abîmés, quand ils ne sont pas vendus. Tout un modèle s’effondre, et cela semble aller de soi. Dans les milieux politiques, dans les médias, les plus faibles sont, insidieusement, devenus autant de profiteurs égoïstes. Les plus forts ont de plus en plus souvent toujours raison. La loi de la jungle revient, le droit du plus puissant est de retour, accom-
pagné en outre d’une morgue infinie. Résister à cette mise en miettes de la société n’est pas simple, bien sûr. D’autant qu’en même temps qu’ils fracassent les mécanismes de solidarité, ils conditionnent l’opinion au fatalisme. Contester devient suspect. Les mouvements de la fin de l’année dernière ont certes été une réussite et ont pesé sur un gouvernement qui ne s’attendait pas à une telle vigueur sociale. Mais d’un autre côté jamais les travailleurs en lutte n’ont été soumis à de telles contestations de leurs actions. Le moindre petit incident a été monté en flèche. Des experts se sont succédé pour dire que si le pays était bien paralysé, ce n’était le fait que d’une poignée d’excités gauchistes... Depuis combien de temps ces experts et même ces journalistes n’ont-ils plus mis les pieds dans une usine, dans une file de chômeurs ? Les analystes préfèrent les discours simplistes, univoques, à la De Wever. Il est plus difficile
d’expliquer la complexité des rapports sociaux, les interactions économiques que de brandir des slogans. Et, en plus, ils disent que les amateurs de slogans, c’est nous, les représentants des travailleurs! Si ce travail de sape continue, les dégâts seront incommensurables et, surtout, irréversibles pour longtemps. C’est probablement le but. Leur morgue cache, en fait, la défense acharnée de leurs intérêts. C’est une loi immuable dont ils voudraient faire croire qu’elle aurait changé, mais non! La solidarité n’a jamais été le but du capitalisme, qui ne peut s’épanouir que dans l’exploitation du plus grand nombre au profit de quelques-uns. Tout ce qu’ils mettent en place en est l’illustration.
Nico Cue Secrétaire général
Doosan Frameries, des alternatives existaient - Tant que le monde politique n’aura pas la volonté d’imposer par la force de la loi l’impossibilité de fermer un site rentable uniquement pour continuer à engraisser ses actionnaires, les fermetures et restructurations d’entreprises continueront à se succéder,
e 1er septembre 2014, la direction de Doosan annonçait son intention de fermer son site de production d’excavatrices situé à Frameries entraînant le licenciement collectif de 313 travailleurs. L’entreprise engrangeait pourtant depuis 3 ans des bénéfices confortables.
de production en y maintenant des emplois. La direction n’a pu que constater le bien fondé de ces alternatives mais les a balayées en invoquant de nouveaux paramètres et des critères mensongers, la stratégie étant clairement de rapatrier les productions européennes vers la Corée.
Après plus de 6 mois d’une procédure d’information et consultation où les représentants des travailleurs ont contesté avec vigueur les analyses de la direction, deux alternatives ont été déposées sur la table par la Fédération des Métallurgistes Hainaut-Namur.
La situation de Doosan est éclairante à bien des égards:
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Ces alternatives chiffrées et crédibles, pourtant basées sur les critères agressifs de la direction, démontraient qu’il était clairement plus favorable de garder actif le site
- L’austérité imposée par les gouvernements qui se succèdent détruit tout sur son passage, car elle permet aux directions d’utiliser des perspectives de volumes limités en Europe pour fermer des sites pourtant rentables. Continuer dans cette voie amènera inévitablement à d’autres situations catastrophiques pour nos emplois,
- La procédure Renault dans sa configuration actuelle n’est pas un outil efficace. Sans un aménagement en profondeur de celleci, les organisations syndicales continueront à manquer d’armes pour éviter les licenciements collectifs par des alternatives économiques pourtant cohérentes et crédibles. Nous sommes certains que les Métallos de la fédération FGTB Hainaut-Namur continueront à se battre pour obtenir des améliorations sur l’ensemble de ces points. Nous rendons hommage à l’ensemble des délégations qui font face avec dignité aux annonces de licenciements collectifs dans leurs entreprises et qui se battent d’une manière exemplaire pour maintenir les emplois et les sites de production.
Ludovic Glacé et Roberto Parisi Fédération des Métallurgistes FGTB Hainaut-Namur
Namur: passage de témoin Après 11 ans de bons et loyaux services en tant que Secrétaire régional et après avoir oeuvré avec un succès incontestable au renforcement de la MWB-FGTB dans la province de Namur, notre Camarade Gérard Luwel (à droite sur la photo) a décidé de profiter d’une prépension bien méritée. Il cèdera, dès le 1er avril, la place au Camarade Gilles Woirin (à gauche sur la photo), ancien délégué principal au sein de l’entreprise Thermic Distribution à Couvin.
ALIMENTATION - HORECA - SERVICES
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L’industrie du sucre belge est-elle en danger? U ne délégation FGTB-HORVAL a participé au congrès annuel de l’industrie du sucre organisée par EFFAT (Fédération Européenne des Syndicats de l’Alimentation, de l’Agriculture et du Tourisme) et le CEFS (Comité Européen des Fabricants de Sucre). La FGTB-HORVAL est en effet majoritaire au sein des deux groupes de producteurs de sucre que compte encore la Belgique: la Raffinerie Tirlemontoise et le groupe belge Iscal Sugar.
sucre devrait être de 408 euros la tonne. Si ces prévisions devaient se confirmer, cela voudrait dire que l’on se rapproche du prix du marché mondial ( 400 euros la tonne). Bien que le système de quotas visait à réguler le volume de production du sucre européen et garantissait aux producteurs de sucre européens un prix deux fois plus élevé que celui du marché mondial, les dirigeants européens ont fait le choix irrévocable de poursuivre la libéralisation du secteur du sucre.
La fin des quotas de production de sucre au sein de l’Union européenne
Encore des fermetures d’usine et des licenciements?
Le dossier épineux sur la non-reconduction du système européen des quotas de sucre après 2017 était à l’ordre du jour. L’EFFAT et ses organisations syndicales apparentées, l’industrie du sucre européen et les producteurs de betteraves ont exercé un lobbying intense en vue d’obtenir un prolongement du système de quotas jusqu’en 2020. Bien que ce lobbying a donné lieu à un vote favorable du Parlement européen, le Conseil des ministres de l’agriculture était d’un autre avis. La Commission européenne a finalement obtenu un compromis politique: le système de quotas sera maintenu jusqu’en 2017. L’extinction du système de quotas se fera par étapes d’ici 2017. Le prix minimum pour la betterave et le prix de référence pour le sucre seront également supprimés d’ici là.
Le prix du sucre européen historiquement bas Depuis l’annonce du projet de réforme, le prix du sucre européen n’a cessé de diminuer. En janvier 2013, la moyenne du prix du sucre européen s’élevait encore à 738 euros la tonne et en octobre 2014, elle ne valait plus que 453 euros la tonne. Un rapport de la Commission européenne montre qu’en 2017 le prix européen du
Le CEFS souligne que la baisse continue du prix du sucre risque d’entraîner un grand nombre de fermetures d’usine et de licenciements, compte tenu du fait que le prix du sucre européen a atteint son niveau le plus bas en dix ans. Nous nous souvenons des conséquences dramatiques de la réforme de 2006 qui avait entraîné l’arrêt de plantations de betteraves et la fermeture de 79 raffineries de sucre. Sans oublier les 22.012 emplois directs et les 110.000 emplois indirects qui sont passés à la trappe à cause de cette même réforme.
L’Italie reprend la main sur les discussions FGTB-HORVAL salue dans ce contexte l’initiative italienne. Suite aux pressions exercées par les syndicats italiens, la délégation italienne au sein du Conseil des ministres européens de l’Agriculture a officiellement introduit une demande pour mettre en place un groupe d’experts qui aura pour mission d’analyser la situation de l’industrie du sucre et mettre en œuvre des mesures extraordinaires nécessaires pour assurer une transition « en douceur » d’un système de quotas «protectionniste» vers un système de libre marché. La Belgique a récemment été
confrontée à la réorientation de la Raffinerie Tirlemontoise. Afin de maintenir sa place sur le marché du sucre européen, la raffinerie a estimé nécessaire au mois de décembre de mettre en œuvre un plan social qui entraînera la suppression de 42 postes.
L’Europe ne doit pas être plus catholique que le pape, estime Marc Tarabella Le député européen belge Marc Tarabella, orateur à la conférence, regrette que la Commission européenne impose davantage de libéralisation et qu’elle ne poursuive plus une politique défensive alors que les plus grands producteurs de sucre au monde bénéficient de subventions gouvernementales. Le Brésil accorde d’importantes subventions à l’expansion et au renouvellement de la production de sucre de canne et investit également dans la transformation du sucre en éthanol. L’Inde subventionne depuis longtemps l’exportation de millions de tonnes de sucre de canne et octroie des prêts sans intérêts. Tarabella a également pointé du doigt l’accord européen «Tout Sauf les Armes» conclu entre l’Union européenne et le Cambodge qui vise à aider le pays dans l’extension des plantations de cannes à sucre mais cette politique de développement a pour conséquence d’augmenter les exportations de sucre vers l’Europe. Conclure des accords sous le nom de «développement» ne constitue pas un problème en soi, mais l’Europe ne ferait-elle pas mieux de s’auto-défendre? Le secteur sucrier européen qui autrefois était un secteur exportateur est devenu un secteur importateur. La réglementation européenne en matière de salaires et de conditions de travail mais aussi en ce qui concerne l’environnement, les pesticides et la sécurité alimentaire
est bien plus sévère que celle de nos concurrents. C’est à l’Europe qu’il incombe d’imposer les mêmes règles aux pays qui exportent vers l’Europe. Une certaine forme de protectionnisme est parfois nécessaire si l’on veut préserver nos industries. N’est-il pas temps que l’Europe se remette en question et reconnaisse ses torts? Comme le dit si bien Marc Tarabella, l’Europe doit cesser d’être plus catholique que le pape.
La DG de l’Agriculture pense que la panique est infondée, car les grandes entreprises survivront Le représentant de la Direction générale de l’Agriculture n’a pas souhaité débattre sur la question de la définition d’un prix supérieur et d’un prix inférieur. Il reconnaît cependant que certaines compagnies sucrières sont déjà contraintes de vendre à un prix inférieur au coût de production, ce qui ne constitue pour lui qu’un problème à court terme. À long terme, le surplus de production de sucre en Europe va diminuer. S’ensuivra une pénurie qui selon la logique de libre marché reverra le prix du marché européen à la hausse.
Besoin d’une Europe unie
C’est par ces mots que s’est terminée la conférence. Un dialogue social européen dans le secteur du sucre serait la bienvenue car les partenaires sociaux européens aimeraient qu’on les entende. En 2017, l’Union européenne devra être prête à affronter un marché mondial bien plus libéralisé encore : concurrence entre le Nord et le Sud et fluctuations importantes des prix. Il faut éviter que les pays membres se livrent une concurrence interne. Dans ces temps de crise, le risque de voir un État membre tourner le dos à l’Union européenne est plus grand. Il est urgent de rétablir la confiance en l’euro et en l’Europe. C’est d’une Europe unie et non d’une Europe divisée dont nous avons besoin afin de mieux absorber les répliques engendrées par la dérégulation du secteur sucrier.
Charlotte HAUTEKEUR Service d’études de la FGTB-HORVAL
La DG de l’emploi Après avoir compris le raisonnement de libre marché du représentant de la Direction générale de l’Agriculture, les représentants syndicaux étaient d’autant plus convaincus de la nécessité d’interpeller les décideurs politiques nationaux. Même si la suppression du système de quotas est irrévocable, il est peut-être encore possible d’exploiter des pistes pour préserver l’industrie du sucre de la politique de dérégulation totale (dans ce cadre, un dialogue social européen est primordial).
Philippe Hubin (délégué principal sur le site de Wanze de la Raffinerie Tirlemontoise) et Harald Wiedenhofer (Secrétaire Général de l’EFFAT)
Fin 2015, 133 travailleurs de McCain perdront leur emploi e vendredi 16 janvier 2015, lors du Conseil d’entreprise extraordinaire de Mccain Foods à Grobbendonk, l’intention de fermer l’usine a été annoncée. Dans les semaines suivantes, les entretiens dans le cadre de la procédure Renault ont été entamés. Durant ces réunions, il s’est vite avéré que la décision de fermer l’usine à Grobbendonk et de déplacer toute la production à l’usine de Lutosa à Leuze est basée sur la volonté de mener une politique d’austérité à laquelle nous sommes de plus en plus confrontés dans les multinationales. Selon l’employeur, le transfert de la production à Leuze et la fermeture de l’usine à Grobbendonk rapporteraient une économie annuelle de 10 millions d’euros pour les actionnaires canadiens. Ces dernières années, bon nombre de multinationales mènent une telle politique d’austérité, où on tient uniquement compte des profits économiques et pas des conséquences au niveau social pour les travailleurs des usines concernées.
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Puisqu’il s’est très vite avéré qu’une fermeture était inévitable,
un cahier de revendications en vue d’un plan social a été présenté à la direction début février. La contreproposition de l’employeur était ridicule, alors que la multinationale engrange chaque année des bénéfices énormes. Suite à cette proposition, les syndicats ont permis à l’employeur de présenter une contreproposition améliorée le vendredi 20 février 2015. Afin d’augmenter la pression, des grèves éclaires ont été menées sous forme d’assemblées de personnel et en bloquant la production importante pour McDonalds. A la suite de l’échec de la réunion du 20 février, nous avons bloqué les portes. L’employeur et les syndicats se sont retrouvés dans une impasse au début des négociations. L’employeur a refusé d’entamer les discussions tant que la production pour McDonalds était bloquée. Et pour nous, en tant que syndicat, la suppression du blocage était indiscutable, étant donné que nous n’avions pas l’intention de renoncer à notre seul moyen de pression avant que
nous ne soyons pas sûrs du fait que McCain voulait présenter un plan social décent. A cause de cette discussion, l’employeur a quitté la table des négociations et nous, les syndicats, n’avons pas vu d’autre possibilité que de bloquer physiquement les portes, pour éviter que l’employeur essaie de livrer la production de McDonalds. Finalement, on est arrivé à un compromis qui a permis de reprendre les négociations sur un plan social le lundi 23 février. Ce lundi-là, un pré-accord sur un plan social a été trouvé aux petites heures. Ce pré-accord a été présenté, quelques jours plus tard, aux travailleurs concernés et a été approuvé par 97% des voix. Le plan social est un accord équilibré qui prévoit pour tous les travailleurs concernés de bonnes conditions financières et des mesures d’accompagnement dans la recherche d’un nouvel emploi. Les machines de production de Grobbendonk tourneront encore jusqu’à la fin de cette année. Après, l’ensemble de la produc-
tion des spécialités de pommes de terre déménagera à l’usine de Lutosa à Leuze. Fin décembre, 133 travailleurs perdront donc leur tra-
vail et devront aller à la recherche d’un nouvel emploi.
Snyders Laura – Horval Campine & Limbourg
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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
c stré ave lu il a , s rè du cong ns les débats. r u e t a in a , le dess es abordées d e iv a S iqu Martin thémat s le t n tale Deux expos animaient ce congrès : la première sur le salaire vital, l’autre sur la photo sociale d’André Langenus et Bernard De Commer.
Dans son intervention, Richard Wilkinson a fait parler les chiffres de l’inégalité.
Philip Jennings, Secrétaire Général d’UNI, le syndicat mondial des services.
jour
La délégation du projet UNI-HIV Sida a salué en chanson les Président et Vice-Présidente pour l’action du SETCa.
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Bert Kruismans a clos avec humour une 1re journée de congrès bien chargée !
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
jours 2&3 La journée du 5 mars était consacrée aux congrès sectoriels.
Le 3e jour du congrès, les militants ont mis la dernière main aux résolutions et motions avant le vote.
Photos : André Langenus
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°05 • 13 MARS 2015
> ÉDITO
Concertation bidon u premier coup d’œil, on pouvait dire que le volet socio-économique de la déclaration gouvernementale avait été écrit par la Fédération des Entreprises de Belgique et deux au moins de ses succursales que sont le VOKA et UNIZO.
A
Mais bon, à toutes les pages on retrouvait le terme «concertation sociale» qui laissait entendre qu’il y avait encore moyen de discuter. On y est effectivement parvenu après quelques démonstrations de force et quelques jours de grève. Parce que sans cela, Michel ou ceux qui tirent ses ficelles, s’en seraient bien passé.
Un tour pour rien Au premier tour de cette «concertation sociale» on s’est aperçu que le compromis possible se situait entre la position extrême de l’accord de gouvernement dictée par les aprioris idéologiques de l’aile la plus libérale, c’est-à-dire les trois quart du gouvernement, et le libéralisme pragmatique du patronat dicté par des intérêts financiers: s’il y a de l’argent à prendre, les employeurs peuvent faire preuve d’un peu de souplesse. Le compromis sur la marge salariale est de cet ordre: la concession patronale d’une marge possible de 0,6% de la masse salariale ne représente que quelques faux frais par rapport au saut d’index
qui leur rapportera de 2,6 à 2,9 milliards, auxquels s’ajoutera la réduction du taux de cotisations sociales employeur et autres cadeaux collatéraux. Finalement, le Gouvernement pouvait «entériner» un «compromis» qui ne touchait pas au saut d’index en échange d’un engagement de paix sociale ou à défaut – la FGTB n’a pas signé – il pouvait gagner un peu de temps, essayer de diviser pour mieux régner et donner l’illusion qu’il donnait effectivement sa chance à la concertation sociale. En attendant, le saut d’index aura bien lieu. Les travailleurs du privé et du public, ainsi que les allocataires sociaux qui par définition ne roulent pas sur l’or, vont devoir cracher au bassinet. Par contre les autres revenus ne sont pas touchés par le saut d’index. La réforme fiscale reste soigneusement dans les cartons ou n’en ressort que pour évoquer la piste d’une hausse de la TVA ou des accises sur le dos des travailleurs-consommateurs. Confirmation: ce gouvernement est bien celui des partons et des riches….
Deuxième rendez-vous manqué Au deuxième tour, sur la disponibilité des prépensionnés et des
chômeurs âgés, les employeurs ont joué le jeu de la concertation: ils ont lâché du lest sur la disponibilité pour autant que l’on règle d’autre part la question des tarifs des services externes de prévention du travail. Mais voilà, de retour sur la table du gouvernement, le volet qui sert les employeurs est approuvé. Celui qui sert les travailleurs est recalé ou en tout cas vidé de sa substance. Le gouvernement n’appelle à la concertation sociale que pour s’assoir dessus. La concertation, comme ça, c’est du bidon! Petite concession pour les mesures visant les prépensionnés déjà sortis du circuit (le passif social) dont l’absurdité sautait aux yeux de tous. C’était folie que de vouloir remettre en piste sur le marché de l’emploi une centaine de milliers de prépensionnés que personne ne veut embaucher, juste pour le principe, alors que l’on a déjà 450.000 chômeurs demandeurs d’emploi dont un quart de jeunes. Ces prépensionnés échappent aux tracasseries mais ils le doivent surtout au recours devant le conseil d’Etat que nous avons introduit et qui aurait sans aucun doute cassé l’effet rétroactif de la mesure. Pour le reste, la politique de harcèlement des chômeurs, y compris les plus âgés dont on sait qu’ils
n’ont aucune chance d’être réintégrés à l’emploi, se poursuit. A charge pour les Régions de financer un accompagnement «adapté» mais voué d’avance à l’échec pour ce qui est de l’insertion. En toute logique, la FGTB a rejeté les modifications apportées par le gouvernement au compromis du Groupe des 10 relatif à la disponibilité des chômeurs âgés et des travailleurs en RCC et ce, pour deux raisons fondamentales. Premièrement, le compromis intervenu au sein du G10 était un compromis tourné vers l’avenir et respectueux d’emplois de qualité pour les travailleurs, les travailleurs âgés et les jeunes. Deuxièmement, – contrairement à ce qu’il prétend – la proposition du gouvernement ne se contente pas de quelques corrections à la marge. La notion de «disponibilité adaptée» est entourée de flou, mais pour les travailleurs, elle constitue une véritable boîte de Pandore. Avec la «disponibilité adaptée», la notion d’emploi convenable risque d’être encore étendue et donc d’ouvrir la porte à de nouvelles sanctions. De plus les travailleurs pourront être traités différemment selon qu’ils habitent à Bruxelles, en Flandre ou en Wallonie, les régions étant compétentes en la matière. Ce fai-
Prudent au volant ? Félicitations !
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sant, on casse la solidarité entre tous les travailleurs.
Démocratie sociale Le gouvernement attend des organisations syndicales qu’elles respectent la paix sociale. Mais le mépris dont il témoigne à l’égard de la concertation sociale au détriment des travailleurs n’incite nullement à rencontrer cette exigence. Rappelons quand même que toutes organisations syndicales réunies représentent pas loin de 4 millions de travailleurs. La démocratie ne se résume pas à un bulletin de vote tous les quatre ans assorti d’un chèque en blanc. Les travailleurs ont leur mot à dire y compris sur les questions de politique économique et sociale et d’autant plus s’ils sont directement concernés. Le gouvernement a décidé d’ignorer notre représentativité et notre légitimité démocratique pour imposer une idéologie politique dirigée contre les travailleurs et ses organisations représentatives. La FGTB, après la concentration du 11 mars à Bruxelles, n’a pas d’autre choix que de s’en tenir au plan d’action du front commun syndical et à ses objectifs.
Rudy De Leeuw Président
Marc Goblet Secrétaire général