N°06 • BIMENSUEL • 70ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles
25 MARS 2016 • Éd. BRUXELLES
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BRUXELLES
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
«Aider sans exclure» Avec son aimable autorisation, nous reproduisons ici une interview parue dans Ensemble!, la revue du Collectif Solidarité contre l’exclusion. Qu’attend la FGTB Bruxelles de la régionalisation du contrôle de la disponibilité? Nous avons rencontré Philippe Van Muylder, son secrétaire général. Il demande qu’on mette enfin en œuvre un système qui permette «d’aider sans exclure». Propos recueillis par Yves Martens. voulons que le maximum soit fait pour qu’il y ait un plus grand respect des personnes et de leurs trajets. Pour que le contrôle soit juste et équitable, il faut:
Ensemble!: Pouvez-vous d’abord nous rappeler votre position envers le contrôle de la disponibilité active des chômeurs tel qu’il est pratiqué depuis 2004 par l’Onem? Philippe Van Muylder: Le bilan de la politique d’activation dans son volet contrôle par l’Onem n’est pas bon. Ce que l’Onem a mis en œuvre ne correspond pas à notre vision, qu’on peut résumer en trois mots: «Aider sans exclure». Bien entendu, cela n’aurait aucun sens d’en faire le reproche aux travailleurs de l’Onem: dans ce pays, ce sont encore les politiques qui décident des grandes orientations! De notre côté, nous continuons à demander l’arrêt de ces politiques d’activation, notamment appliquées par l’Onem, qui se sont souvent résumées à produire de la gesticulation inutile. Le fédéral ne semble pas s’être rendu compte que la simple convocation systématique des demandeurs d’emploi ne crée pas, comme par magie, des opportunités d’emploi pour tous. Mais nous ne sommes pas entendus, quelles que soient les majorités, car l’activation est à la mode, dans «l’air du temps»: elle s’est installée de façon pérenne dans le paysage socio-économique belge et européen. Notre revendication de retrait de ces politiques n’est manifestement pas audible, on traite facilement la FGTB de passéiste dès qu’elle émet la moindre critique de ce type... A défaut de majorités politiques allant dans notre sens, l’état social actif va continuer sa route. Dès lors, de manière pragmatique, la question devient: comment faire pour que l’activation soit (beaucoup) moins injuste qu’actuellement?
La FGTB Bruxelles étaitelle demandeuse de cette régionalisation du contrôle de disponibilité active? Nous n’étions pas demandeurs d’une sixième réforme de l’Etat et certainement pas de cette nature. Mais nous avons considéré que cette partie de la réforme pouvait constituer une sorte d’opportunité: opportunité d’orienter les politiques de l’emploi vers notre vision d’ «aider sans exclure». Nous
1) créer, au sein d’Actiris, un service distinct, afin de scinder clairement son nouveau rôle, de contrôle, de ceux, traditionnels, de conseil et d’accompagnement; 2) objectiver les contrôles, notamment en prévoyant une décision collégiale lors des entretiens à «problèmes potentiels». Le travailleur sans emploi sera donc entendu par un collège de trois agents d’Actiris; 3) mettre en place un recours interne supplémentaire (avant le Tribunal du Travail, mais sans remettre en cause le droit du demandeur d’emploi de saisir celuici directement): un «collège paritaire» (syndicats/patrons) présidé par un délégué d’Actiris (un peu sur l’actuel modèle des juridictions du travail). Ceci pourrait créer une jurisprudence positive, qui généraliserait, en somme, les «bonnes pratiques»; 4) maintenir l’assistance syndicale des chômeurs contrôlés. Dans un tel cadre, la régionalisation devrait permettre de se rapprocher du terrain, dans un état d’esprit visant à pousser les gens vers un mieux, vers le haut, certainement pas à les enfoncer!
N’y a-t-il pas un risque de confusion lorsque les deux rôles, l’accompagnement et le contrôle, sont endossés par un même organisme? Oui, c’est clair, d’autant que les demandeurs d’emploi ne sont, et on les comprend, pas tous des spécialistes des constructions institutionnelles belgo-belges alambiquées. Cette confusion existe néanmoins déjà dans l’esprit des gens. Certains ont été jusqu’à penser que ce sont les syndicats qui ont mis en place le contrôle de disponibilité active ! C’est la difficulté de marcher sur deux jambes, en étant à la fois un organisme de paiement (qui applique les règles) et, d’autre part, une organisation de défense des travailleurs, qui a sa liberté de parole, et qui dit quand la loi est mauvaise et doit être changée! Il y a une volonté ferme de clarifier le rôle de chacun, mais les télescopages sont certainement à craindre. A nous de faire preuve de pédagogie… Autre difficulté et risque de confusion, jusqu’à fin 2016, c’est toujours l’ancien système qui est appliqué! C’est effectivement fâcheux et nous demandons donc que les nouvelles règles soient appliquées le plus rapidement possible. Puisqu’on vise
un mieux, pourquoi attendre? Il faut créer les bons réflexes au plus tôt! L’information va être essentielle, aussi, nous allons la communiquer via la presse syndicale, des séances d’infos, etc. En 2004, il avait déjà été promis que l’accompagnement protégerait du contrôle, qu’on tiendrait compte de la situation de chacun, etc. Or, ce n’est pas ça qui s’est passé en réalité! Il est clair que nous ne baisserons pas la garde, qu’il faudra évaluer régulièrement les pratiques. Mais reconnaissons que le discours de la direction générale d’Actiris est fort différent de ce que l’on a connu par ailleurs: il n’est en rien stigmatisant. Il est dit clairement, bien entendu, qu’il faut respecter le cadre normatif mais on sent que la volonté est d’être du côté de la solution pour le demandeur d’emploi et pas de la sanction à tous crins. Et je ne sens ni dans le chef du gouvernement régional, ni dans celui du ministre de l’emploi, une volonté de «casser du chômeur».
S’il y a moins de sanctions, ne va-t-on pas relancer les polémiques communautaires? Si la politique suivie à Bruxelles est d’être juste, des accusations de laxisme seraient malvenues. Mais bon, on ne peut exclure qu’elles soient proférées avec, dans la fou-
lée, des demandes de régionalisation…du paiement des allocations! Certains n’attendent que ça, on le sait. Mais ce risque existait déjà avant la réforme. La régionalisation et le démantèlement de la Sécu, certains l’ont à leur programme depuis longtemps. Ce qui doit nous guider, c’est l’intérêt général. Et l’intérêt général, ce n’est pas d’enfoncer les gens! En aucun cas! C’est d’œuvrer pour une société ouverte, accompagnante, bienveillante. Le droit au chômage n’est pas inconditionnel, il est davantage conditionné qu’hier mais il est de règle lorsqu’on est involontairement au chômage. Il faut cesser de réduire les gens à une obligation de mendier leurs droits… Ce combat-là est juste, et la FGTB le mènera. Du côté patronal, on plaide davantage pour la limitation dans le temps des allocations que pour le contrôle des efforts de recherche... Il est clair que si on supprime l’indemnisation du chômage, BECI sera d’accord d’arrêter les contrôles! Boutade mise à part, ce qui me choque dans le discours patronal, c’est surtout le «deux poids, deux mesures». Chaque fois que les organisations syndicales ou les autorités publiques font mine de vouloir conditionner des aides aux employeurs au maintien ou à la création d’emplois, le patronat, la bouche en cœur, clame que
«conditionner n’est pas possible» et qu’il faut lui faire confiance. Il y aurait donc deux sortes d’êtres humains: les employeurs, à qui il faut d’office faire confiance, et les travailleurs sans emploi, à qui on ne peut jamais faire confiance… Dans un tel cadre de pensée, il faut adjoindre à chaque chômeur un fonctionnaire qui soit sans cesse à ses côtés pour vérifier ce qu’il fait et si ce qu’il dit est vrai. Dans l’histoire socio-économique de ce pays, cela fait diantrement penser au livret ouvrier : l’employeur était cru sur parole, pas le travailleur. Pour le coup, c’est le patronat qui est dans une conception du 19ème siècle, pas la FGTB! Le gouvernement fédéral continue à dire qu’il veut que les chômeurs de longue durée fassent des travaux pour la communauté. Il annonce, à cet égard, une large concertation avec les Régions. On sait ce que veulent dire, pour ce gouvernement, les mots «large» et «concertation». Je ne m’étendrai pas sur les périodes de l’histoire auxquelles ce projet spécifique me fait penser. C’est totalement dégradant et inacceptable. C’est encore plus grave de vouloir mettre les gens au travail obligatoire que de les soumettre à une recherche active d’emploi. C’est un projet liberticide, rien de moins…
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SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
NAMUR
Les Jeunes FGTB et la Commission wallonne des TSE convoquent les chefs de file des Parlementaires wallons
Groupe de réflexion et d’action Le capitalisme nuit gravement à tous les travailleurs vous invite à une
Réflexion sur les mots du pouvoir, sur la manière dont ils manipulent… ET [surtout] sur la manière dont nous résistons à ces mots qui mentent !
14 CPAS de Namur — rue de Dave 165 — 5100 Jambes
Le 14 avril prochain à 14 heures, les chefs de file des Parlementaires wallons seront convoqués par les Jeunes FGTB et la Commission wallonne des TSE, à l’instar des demandeurs d’emploi par le Forem ! En effet, ceux-ci devront apporter les preuves des démarches actives en termes de création d’emploi et en vue de « réformer la réforme chômage », accomplies par leur parti. Leurs démarches seront évaluées, non pas par un accompagnateur du Forem, mais bien par les citoyens, par nos militants et, avec le concours des travailleurs du CPAS de Namur et de Liège. Cette action, menée en collaboration avec le CPAS de Namur aura pour buts : Ä d’interpeller le politique pour connaître l’état des lieux des actions entreprises depuis le 11 mars 2015, afin de lutter contre les mesures chômage particulièrement injustes, mises en place par le Fédéral ; Ä de permettre aux exclus des allocations d’insertion et aux représentants des travailleur-se-s de CPAS de pouvoir témoigner de leur situation (souffrance des usagers/souffrance des travailleur-se-s) et dénoncer le fait que l’action sociale est en danger ; Ä de mettre en avant les effets de ces mesures : perte de droits prioritaires, nombre de personnes ne poussent pas la porte du CPAS et viennent après de longs mois demander l’ouverture de leur droit, sherwoodisation de la société…
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CGSP rue armée Grouchy 41 à 5000 Namur Contact :
Concrètement, nous vous attendons nombreuses et nombreux le 14 avril 2016 à 14 heures dans la cafétéria du CPAS de Namur pour participer à cette action. Venez témoigner et participer à l’évaluation de nos Parlementaires, pour la démocratie et pour faire bouger les choses en faveur des travailleurs et des allocataires sociaux !
Laurent Marie [0
laurent.wilmet@afico.be marie.delcomminette@afico.be
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WALLONIE PICARDE
MONS
Nouvelle permanence transfrontalière à Péruwelz! Compte tenu de sa situation géographique, il est primordial que la FGTB Wallonie Picarde offre au public une information optimale sur les thématiques liées au marché du travail frontalier. À partir du 8 mars 2016, en plus de nos permanences de Tournai et Mouscron, nous vous accueillerons également dans notre nouveau bureau de Péruwelz.
Où? Rue Albert 1er , 62 – 7600 Péruwelz Quand? Les seconds mardi de chaque mois de 9h à 12h et de 14h à 18h Vous souhaitez plus d’information? www.fgtbwapi.be ou contactez-nous au 069/881.881
Nouvelles permanences de la FGTB Horval Wallonie Picarde!!! À partir du 11/04/2016, la FGTB-Horval Wallonie Picarde tiendra de nouvelles permanences: Tous les lundis de chaque mois de 9h à 12h à Comines Rue du Chemin de Fer, 1 – 7780 Comines Tous les 1er mardi de chaque mois de 9h à 12h au Bizet. Rue du Centenaire, 13 – 7783 Le Bizet
Vous souhaitez plus d’informations? Contactez-nous au 056/853.333 ou au 069/890.830 Pour une bonne organisation, inscription (indispensable) DYDQW OH DYULO T. 065/32 38 32 - e-mail carmela.schillaci@fgtb.be - Affiliés (et famille) : gratuit Non-affiliés : 8 € pour les adultes 4 € pour les enfants (jusqu’à 12 ans) - paiement sur place
CENTRE
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LIÈGE - HUY - WAREMME
Avis aux travailleurs de la construction paiement des cartes intemperies Le paiement des cartes intempéries couvrant la période du 1/1/2015 au 31/12/2015 s’effectuera par versement sur votre compte bancaire par la Centrale Nationale à partir du 25 avril 2016. Pour faciliter l’organisation du paiement, nous vous invitons à nous transmettre, à partir du 1er Avril 2016, la (les) carte(s) reçue(s) , après y avoir indiqué votre numéro de compte bancaire, soit par la poste, à nos guichets, à nos permanences ou auprès de nos sectionnaires. Nous vous rappelons que nos guichets sont ouverts place St Paul, 13 à Liège, tous les jours de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30 ainsi que tous les samedis de 9h à 11h. Les bureaux sont fermés tous les vendredis à midi. N.B.: Nos bureaux seront fermés les lundi 2 mai, vendredi 6 et samedi 7 mai 2016 Les cartes peuvent également être rentrées lors de nos permanences extérieures qui seront organisées suivant le calendrier ci-dessous: LIEGE: Place St Paul, 13 à partir du mercredi 1er avril 2016 de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30. HUY: au local de la F.G.T.B. rue l’Apleit, 12 (2° étage) - Tous les Lundis de 13h30 à 16h30. WAREMME: au local de la F.G.T.B. rue du Baloir, 5 - Tous les Jeudis de 16h à 17h. A partir du vendredi 1er avril 2016 dans les permanences suivantes, suivant les jours habituels d’ouverture: AMAY: au local de la F.G.T.B., rue Joseph Wauters, 22 ANS: au local de la F.G.T.B. rue Walter Jamar, 357 (1er étage) AYWAILLE: au local de la F.G.T.B. rue L. Libert, 22 CHENEE: au local de la F.G.T.B. rue Neuve, 18-24 FLEMALLE: au local de la F.G.T.B. Grand Route, 122 FLÉRON: au local de la F.G.T.B. avenue des Martrys, 86 HERSTAL: au local de la F.G.T.B. rue Large Voie, 36 JUPILLE: au local de la F.G.T.B., rue Chafnay, 3-5 BURENVILLE: au local de la F.G.T.B. rue St Nicolas, 251 LIEGE-ROTURE: au local de la F.G.T.B., rue Roture, 80 LIEGE- St LEONARD: au local de la F.G.T.B. rue Jonruelle, 17 SCLESSIN: au local de la F.G.T.B. rue de l’Ile Coune, 50, SERAING: au local de la F.G.T.B. rue Paul Janson, 41 VISE: au local de la F.G.T.B. rue des Récollets, 63 La Centrale Générale organisera un ramassage des cartes dans toutes les permanences: Le jeudi 21 avril 2016. Bien Fraternellement. M.VREULS Secrétaire
M.LONDON Vice-Président
G.GOBLET Président
VERVIERS
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festival de Resistance
Samedi 16 avril à 20h Tremplin - Salle Stotzem - rue du moulin 30a - Dison
PAF : 12€ (Prévente : 10 €) Réservation : Cc de Dison 087/33.41.81.
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SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
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> AU COEUR DE «LA JUNGLE»
Les syndicats réclament des conditions d’accueil dignes pour les réfugiés de Calais Le 16 mars dernier, le Conseil syndical interrégional HNFK (collaboration de syndicats du Hainaut, de Flandre occidentale, du NordPas-de-Calais et de l’Angleterre du Sud-Est), organisaient à Calais une conférence sur la situation de milliers de réfugiés regroupés dans une espèce de camp improvisé surnommé «la jungle». Des représentants syndicaux et des militants s’y étaient rassemblés pour témoigner de la solidarité des syndicats face à cette situation. Une dizaine de représentants de la FGTB étaient présents à cette conférence, dont le secrétaire fédéral Jean-François Tamellini. haque jour, des milliers de réfugiés atteignent l’Europe dans l’objectif de fuir des conflits ou pour des raisons économiques. Face à ce constat, on peut se demander que fait l’Europe? Et nos gouvernements nationaux? Alors que le nombre de migrants réfugiés ne cesse de croître, les politiciens de certains pays, de certaines régions proposent des solutions toutes aussi irrationnelles et inhumaines les unes que les autres telles que l’évacuation partielle de la jungle de Calais sans aucune autre solution durable ou le renforcement du contrôle aux frontières sans pour autant avoir la capacité de maîtriser l’ensemble du territoire.
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Certains vont jusqu’à avancer des idées comme celle de créer des camps de réfugiés sur le modèle de Guantanamo « mais sans la torture» (le Bourgmestre de Knokke), «l’interdiction de nourrir les réfugiés» ou encore l’appel aux fonctionnaires pour qu’ils dénoncent des migrants quand ils en voient dans les transports en commun…
Baisser les bras où agir ? Face à un tel dilemme les syndicats belges, français et anglais du Conseil Syndical Interrégional composé de 9 organisations syndicales (dont la FGTB et la CSC) issues des régions Hainaut, Flandre occidentale, Nord-Pas-de-Calais et South East England se sont réunis à Calais le 16 mars dernier pour aborder la thématique des réfugiés. Bon nombre d’entre eux souhaitent gagner le Royaume Uni car ils en connaissent déjà la langue, parce qu’ils y ont de la famille (parfois même d’autres membres de leur ménage) ou parce qu’ils pensent avoir de bonnes chances de trouver un emploi sur le marché du travail britannique. Les réfugiés de la région de Calais sont souvent hautement diplômés. Environ 6000 réfugiés y attendent toujours une chance de pouvoir traverser la Manche. 85% d’entre eux sont des réfugiés de guerre désireux de demander l’asile au Royaume Uni.
Des empreintes digitales comme enregistrement
Ils fuient la guerre Force est de constater qu’aujourd’hui plus que jamais en Europe la liberté de circulation des personnes et des travailleurs est plus restreinte que celle des capitaux, des biens et des services.
Voici quelques semaines, les autorités françaises ont commencé l’évacuation de la «jungle de Calais» et entamé en même temps la construction de nouveaux camps mieux équipés. Le gros problème de ces camps, c’est que, pour y sé-
journer, les demandeurs d’asile doivent laisser leurs empreintes digitales. Les demandeurs d’asile craignent qu’il s’agisse d’une forme d’enregistrement, et que ces empreintes digitales les empêchent précisément de demander l’asile à l’Angleterre. Les «accords de Dublin» interdisent en effet aux demandeurs d’asile de demander l’asile à plus d’un pays. Pour cette raison, des milliers de réfugiés choisissent de ne pas séjourner dans les nouveaux camps. Ainsi, à côté de la jungle récemment évacuée, est rapidement née «une nouvelle jungle» où séjournent des centaines de demandeurs d’asile : des jeunes,
des seniors et des familles. Dans la région de Calais et autour des ports où la traversée vers le Royaume Uni est possible, des dizaines de camps de tentes abritent les demandeurs d’asile dans des conditions inhumaines. D’ici fin mars, tous les camps (anciens et nouveaux) devraient être évacués obligeant ainsi des milliers de réfugiés à trouver d’autres solutions et d’autres abris.
Un accueil digne et la liberté de demande d’asile En organisant cette conférence, les syndicats du Comité syndical interrégional, souhaitait également
donner le signal que nous continuons à nous opposer aux conditions inhumaines dans lesquelles ces personnes se retrouvent, malgré la solidarité et le dévouement de beaucoup de citoyens et d’organisations pour améliorer la situation dans les camps de réfugiés. Les syndicats appellent les autorités nationales à prendre leurs responsabilités, c’est-à-dire organiser un accueil digne pour les demandeurs d’asile et donner aux demandeurs d’asile la liberté de choisir eux-mêmes le pays auquel ils souhaitent demander l’asile, comme le prévoient les traités internationaux.
Attentats à Bruxelles Nos pensées vont aux victimes et à leurs proches La FGTB souhaite affirmer toute sa peine et sa solidarité envers les victimes et leurs proches des attentats survenus ce matin à Bruxelles. Les mots sont insuffisants pour qualifier cette attaque contre des hommes, des femmes, jeunes et moins jeunes, qui se sont levés ce matin pour aller travailler, rejoindre leurs écoles ou partir en vacances. Ces attentats, comme ceux perpétrés en France, en Turquie, au Mali, en Grande Bretagne, en Espagne…sont injustifiables. Nous les condamnons fermement. Nous pensons également à tout le personnel de l’aéroport de Zaventem, du réseau des transports publics, des services de secours, des services de polices, …qui se sont retrouvés confrontés à de nombreux morts, des blessés, et qui ont apporté tout le soutien et l’aide possibles. Si l’heure est au deuil, demain, la FGTB continuera à porter haut et forts ses valeurs démocratiques et humanistes. À défendre une société juste, solidaire et en paix.
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SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
Des Européens exclus de Belgique Considérés comme «charge déraisonnable» pour les caisses de la sécurité sociale, des milliers de citoyens européens établis en Belgique en ont été exclus depuis 2011 sous prétexte que leurs revenus étaient insuffisants. Parfois même préventivement, «au cas où» ils demanderaient un jour des allocations. Une attaque à la circulaire sur la libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne, et à l’accès à la sécurité sociale et aux soins de santé. ’est un reportage d’Euronews qui remettait récemment sur le tapis le cas de ces citoyens européens chassés de Belgique. L’on y voit, notamment, des femmes, une Italienne, une Espagnole, qui ont reçu un ordre de quitter le territoire belge. Le reportage, produit par la journaliste Margherita Sforza, dénonce l’absurdité d’un système qui est moins tendre avec les êtres humains qu’avec les marchandises.
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Le reportage va à la rencontre de Giorgia, une Italienne vivant en Belgique. Après avoir travaillé 28 ans dans le textile en Italie, Giorgia Bergamini est venue s’installer chez nous avec son compagnon, un Belge. Elle a suivi des cours de langue et travaillé comme bénévole. Après s‘être déclarée sans emploi auprès de sa commune, l’Office belge du travail lui signale qu’elle est trop qualifiée pour les postes éventuels. Mais en novembre 2013, la donne change: la commune lui ordonne de quitter la Belgique. «Ils m’ont pris mon attestation de
résidence belge, raconte-t-elle, en disant que mon dossier à Bruxelles était vide et que je n’avais pas montré la volonté de m’engager à faire ce que ce pays me demandait de faire pour pouvoir y rester : c‘était de la pure folie.» L’administration a estimé que Giorgia Bergamini pouvait être susceptible de demander des aides sociales. «Je
sociales. En 2014, 5.571 citoyens de l’UE ont été expulsés de Belgique, grâce à des règles arbitraires et une mauvaise interprétation de la directive européenne 2004/38/ CE. Nous croyons qu’aucun citoyen, aucun être humain ne peut être défini comme une «charge déraisonnable» sur l’État-providence. La libre circulation des capitaux, des services et des marchandises, doit aller de pair avec une véritable libre circulation des citoyens, en tant que condition sine qua non pour que le rêve européen se réalise.» Source et informations: http://www.europe4people.org/fr/qui-sommes-nous/
Quelques chiffres Entre 2008 et 2014, 9.115 citoyens européens se sont vus délivrer un ordre de quitter la Belgique. Le nombre d’expulsions a augmenté d’année en année : il y en a eu 8 en 2008, 61 en 2009, 343 en 2010, 1.542 en 2011, 2.407 en 2012, 2.712 en 2013 et 2.042 en 2014. 5 à 10% de ces cas, seulement, seraient liés à des faits de fraude sociale. Avec le retrait de leur carte de séjour, les citoyens perdent aussi leurs droits d’affiliation à une assurance soins de santé. En
effet, depuis janvier 2014, la carte d’assurance maladie (SIS) a été supprimée pour être intégrée dans la carte d’identité. Par conséquent, sans cette dernière, les Européens qui reçoivent un ordre de quitter le territoire n’ont plus accès aux soins de santé (consultations, hospitalisation, médicaments, …). La situation est telle que Médecins Sans Frontières et Médecins du Monde doivent désormais étendre aux citoyens européens les soins de première ligne normalement octroyés aux groupes les plus vulnérables. La législation autorise ces expulsions, si le citoyen ne présente pas de ressources suffisantes et devient une «charge déraisonnable» pour l’Etat qui l’accueille. Notion toute relative, qui ne s’applique certainement pas à une personne comme Giorgia ou à un citoyen ayant travaillé et cotisé dans son pays d’origine et se retrouvant involontairement sans emploi (voir exemple ci-contre). Les syndicats et associations luttent pour une révision de cette législation. 14 personnalités du monde syndical et académique de différentes nationalités - parmi lesquelles la présidente italienne de l’INCA CGIL Morena Piccinini, le secrétaire fédéral du syndicat belge FGTB Jean-François Tamellini, le président de la Fédération humaniste européenne Pierre Galand et Laurent Vogel, juriste de l’ETUI (Institut syndical européen), ont lancé un appel à la Commission européenne, à la veille des élections européennes de 2014(1). «Les expulsions de citoyens et citoyennes européens. Un phénomène qui nous alarme, et nous mobilise. Carte blanche» (http:// (1)
bit.ly/1x0C0R5).
n’ai pas demandé d’aides sociales et c’est la première chose que mon compagnon a dit à l’employée communale. Elle a répondu que c‘était une décision préventive puisque je pouvais les demander plus tard, même si on ne savait pas quand: dans un an, dix ans ou cent ans!» Si le citoyen européen est le bienvenu en Belgique quand il travaille et paie des impôts, il ne l’est vraisemblablement pas dès qu’il est susceptible de faire appel à la solidarité. Au cas où, renvoi pur et simple! De quoi ironiser... «Les
choses se passaient bien quand la liberté de circulation concernait des marchandises comme la mozarella... Mais il n’y a pas que la mozarella qui circule!» En 2014, 1700 cas comme celui de Giorgia ont été recensés. Pour 8, en 2008... Certains de ces «exclus» ne quittent pas forcément le territoire, et se mettent dès lors en situation irrégulière vis-à-vis de la sécurité sociale, notamment. Le réseau «Europe 4 People» lutte contre ces expulsions et pour un droit renforcé à la libre circulation des citoyens européens. «Des actions
collectives sont nécessaires pour exiger une véritable Europe sociale, une Europe de ses citoyens, qui vise à l’harmonisation des politiques
Voir le reportage complet: http://fr.euronews.com/2016/03/11/ comment-la-belgique-expulse-des-ressortissants-de-l-unioneuropeenne/
Un exemple concret L e 29 août 2014, l’Office des Etrangers a mis fin au droit de séjour d’un travailleur de nationalité italienne, dont, pour garder son anonymat, nous n’indiquerons que ses initiales: EFM. Le relevé des cotisations versées à la sécurité sociale italienne de Monsieur EFM attestait de 23 ans de carrière en tant que salarié dans le secteur des services industriels de blanchisserie et de nettoyage. Une carrière commencée à Biella (IT) en 1990 pour se terminer dans la même ville en janvier 2013, lorsque l’entreprise où il a travaillé s’est retrouvée en procédure de concordat. Son relevé de cotisations, dont l’Office des Etrangers était normalement en possession, atteste également que durant ces années ce travailleur a subi trois accidents du travail et, comme beaucoup d’autres, a connu le chômage économique et les indemnités de «mobilité».
Quelques mois après la cessation définitive de son travail, Monsieur EFM a trouvé une nouvelle opportunité d’emploi, toujours dans le secteur des services industriels de blanchisserie et de nettoyage dans lequel il est spécialisé, mais cette foisci à Schaarbeek (Bruxelles). Il laisse donc sa famille en Italie et, le 10 juin 2013, il introduit une demande d’attestation d’enregistrement en tant que travailleur salarié. Il a en main un contrat de travail à durée indéterminée dont l’entrée en service est prévue à partir du 15 juillet 2013. Dès lors, en sa qualité de citoyen européen, il a le droit de séjourner sans restriction dans n’importe quel État membre de l’Union. Six mois après sa demande, soit le 16 décembre 2013, la commune de Schaarbeek lui délivre donc son attestation d’enregistrement. Malheureusement, le 3 février 2014, son employeur doit se déclarer également en faillite et Monsieur EFM se retrouve une nouvelle fois involontairement sans emploi. Depuis l’introduction de sa demande, il a travaillé au total en Belgique huit mois et demi, du 15 juillet 2013 au 28 mars 2014. Or, en Belgique, pour avoir accès à ses allocations de chômage, un travailleur âgé de 46 ans comme Monsieur EFM, doit prouver au moins 468 journées (c’est-à-dire 18 mois environ) de cotisations de travail salarié au cours des 33 mois qui précèdent la demande.
En ayant travaillé – et versé des cotisations sociales – d’abord en Italie pendant 23 ans, et ensuite en Belgique pendant huit mois et demi, EFM peut justifier de plus de 468 jours de travail en application du principe de la totalisation des périodes de travail accomplies en Belgique et en Italie comme cela est prévu par le règlement 883/2004. La Belgique lui accorde dès lors des allocations de chômage. Par courrier du 16 juin 2014, soit seulement deux mois après le début du bénéfice des allocations de chômage, l’Office des Etrangers interroge déjà EFM sur «sa situation professionnelle» et «ses autres revenus». L’intéressé y donne suite en communiquant ses fiches de paie, la preuve de son licenciement (C4), de son inscription au chômage, l’attestation d’un cours de formation en langue française, ainsi qu’une série de demandes d’emploi et de candidatures spontanées. Malgré cela, l’Office des Etrangers estime que Monsieur EFM «ne produit aucun document
permettant de lui maintenir son séjour à un autre titre». C’est ainsi que, le 29 août 2014, l’Office met fin à son droit de séjour et lui ordonne de quitter la Belgique «dans les 30 jours » au motif que «sa longue pé-
riode d’inactivité démontrant qu’il n’a aucune chance réelle d’être engagé». Cette perte du droit de séjour a automatiquement entraîné pour M EFM la perte de son droit aux prestations de chômage pour lesquelles il avait pourtant cotisé tout au long de sa carrière (tant en Italie qu’en Belgique). Il se retrouve ainsi sans revenus. Si M EFM rentre en Italie, cela n’arrangera rien à sa situation puisqu’il ne pourra pas prétendre y toucher une allocation, l’Italie n’étant pas son dernier pays de travail. EFM ne peut en outre pas faire appel aux «allocations spéciales pour
les travailleurs italiens rapatriés», plus de 180 jours s’étant désormais écoulés à compter de la cessation de son travail. (Source: cas concret décrit dans la plainte adressée par l’INCA, la FGTB, EU Rights Clinic et Bruxelles Laïque à la Commission européenne, dénonçant les manquements constatés dans le chef de l’Etat belge.)
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
> EXPOSITION
Droits dans les yeux! Droits dans les yeux est une exposition itinÊrante qui a pour objectif de sensibiliser le public belge francophone aux problÊmatiques liÊes aux violations des droits humains tels que dÊfinis dans la DÊclaration universelle des droits de l’homme, ainsi qu’au travail des dÊfenseurs de ces droits qui agissent à travers le monde.
e concept de ce nouveau projet lancÊ par Amnesty International consiste à diffuser durant près de 2 ans une exposition photographique dÊnonçant des violations de droits humains et dÊvoilant un message d’espoir pour les victimes et les dÊfenseurs de ces droits. Cette exposition contient 50 clichÊs dont 45 de grands noms de photographes de presse belges, tÊmoins privilÊgiÊs des violations des droits humains aux quatre coins du monde. Les cinq autres clichÊs rÊsultent du concours proposÊ aux Êcoles et à tous les amateurs de photographie de la FÊdÊration WallonieBruxelles de 10 à 23 ans.
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L’idĂŠe est de prĂŠsenter et de mettre en avant le travail d’Amnesty International qui se veut ĂŞtre un porteur d’espoir pour les victimes de violations de leurs droits ainsi que les dĂŠfenseurs de ces victimes. Le tout dans une ambiance dynamique en poussant Ă l’action un public aussi large que possible et en recrutant de nouveaux activistes locaux. Droits dans les yeux c’est le regard de grands photographes belges prĂŠsents sur le terrain pour saisir des instants de vie. C’est aussi la mise en valeur de la dignitĂŠ humaine rencontrĂŠe dans les pires circonstances de conits, de dĂŠsespoir et de danger, quand des hommes et des femmes refusent de cĂŠder devant la barbarie. Droits dans les yeux c’est enďŹ n une vĂŠritable mosaĂŻque de regards de photographes qui mettent leur vie en pĂŠril pour le respect des droits humains et la dĂŠfense de la dignitĂŠ humaine.
OÚ voir l’exposition?
L’exposition Droits dans les yeux a dÊbutÊ le 17 fÊvrier 2016 à la Foire du Livre de Bruxelles à Tour & Taxis et circule maintenant dans plusieurs lieux d’exposition (musÊes, centres culturels, administrations, Êcoles, universitÊs, gares) de Bruxelles et de Wallonie jusqu’en dÊcembre 2017. Cette exposition met à l’honneur plusieurs clichÊs de grands noms de la photographie belge: Colin Delfosse, Johanna de Tessières, Tim Dirven, Thierry Falise, CÊdric Gerbehaye, Roger Job, Pascal Mannaerts, Christophe Smets, Bruno Stevens, Didier Telemans, John Vink, Teun Voeten et GaÍl Turine. Des photographes amateurs sont Êgalement mis à l’honneur. Durant trois mois, de septembre à dÊcembre 2015, 1000 jeunes photographes en herbe, seuls ou avec leurs classes ou mouvements de jeunesse, ont postÊ plus de 400 photos sur la page Facebook Jeunes d’Amnesty International Belgique francophone. Les gagnants ont ÊtÊ choisis par un jury composÊ notamment de photographes et journalistes belges et prÊsidÊ par Georges Vercheval, le fondateur du MusÊe de la photographie de Charleroi. Les photos des jeunes laurÊats sont intÊgrÊes à l’exposition Droits dans les yeux, aux côtÊs des œuvres des photographes professionnels.
Les dates (mises Ă jour rĂŠgulièrement): • BlĂŠgny du 27 au 18/03/16 Ă BlĂŠgny mine • Ixelles - ULB du 09 au 24/03/16 au Foyer culturel • Molenbeek du 18 au 24/04/16 au CCM (Ă conďŹ rmer) • Charleroi du 20 au 28/04/2016 Ă IET Notre Dame de Charleroi • Morlanwez du 25/04/16 au 30/04/16 Ă l’Institut Technique de Morlanwez (Ă conďŹ rmer) • Schaerbeek du 02 au 03/05/16 Ă l’Institut Champagnat de Schaerbeek • Anderlecht du 9 au 21/05/16 dans la salle d’exposition Thomas Owen • Jette du 15 au 29/05/16 Ă la Maison de quartier Ploef • Ciney du 23 au 27/05/16 Ă l’AthĂŠnĂŠe Royal du Condroz • Schaerbeek du 23 au 27/05/16 Ă la Maison de quartier d’Helmet • Jette du 1 au 15/06/16 Ă la Maison communale de Jette • Waterloo du 11/10/16 au 07/11/16 au Centre culturel Bernier • Florennes du 14 au 25/11/16 Ă l’Espace Culturel de Florennes • Binche du 14 au 18/11/16 au Collège Notre-Dame de Bon Secours • Walcourt du 2 au 23/12/16 au Centre culturel de Walcourt • Evere du 6 au 16/12/16 Ă la Maison communale d’Evere
Se tenir au courant des dates ou accueillir l’exposition dans votre Êcole, collectivitÊ, lieu de travail? > http://www.amnesty.be/je-veux-m-informer/nos-expositions/droits-dans-les-yeux/article/lieux-et-dates-reservation
Bien que dÊjà entamÊ, le parcours de l’exposition itinÊrante pourrait bien passer par chez vous.
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Parcours pĂŠdagogique
EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE +6+0ÂĽ4#06'|
DROITS DANS LES YEUX Ouvrir les yeux, c’est dÊjà agir ! Dossier de prÊsentation Avec le soutien de
our les Êcoles et enseignants dÊsireux de visiter l’exposition, un dossier pÊdagogique est mis à leur disposition. Il a ÊtÊ rÊalisÊ par les Êlèves et professeurs du Campus pÊdagogique de la Haute Êcole en Hainaut de Mons. Il propose plusieurs activitÊs à rÊaliser pour aborder l’exposition en classe et lors de la visite, sous diffÊrents angles d’approches. Ce parcours est conçu de telle manière que le professeur puisse Êvoluer dans l’exposition en toute autonomie. Dans le parcours pÊdagogique, une quinzaine de photos font l’objet d’une activitÊ. Pour plus de souplesse pour le professeur, les activitÊs proposÊes dans ce dossier peuvent être mises en place de diffÊrentes manières. Le professeur organise sa visite comme cela l’arrange : visite libre à certains moments, et en groupe à d’autres moments pour discuter d’une photo, rÊaliser une activitÊ.
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Les encadrant-e-s des groupes de jeunes sont invitÊ-e-s à mener des activitÊs pÊdagogiques et interactives lors de la visite de l’exposition. Ce parcours pÊdagogique propose huit activitÊs destinÊes aux jeunes de 10 à 18 ans, rÊpondant à un double objectif: dÊcouvrir le combat menÊ depuis plus de 50 ans par Amnesty International en faveur des droits humains dans le monde, à travers les regards croisÊs de photoreporters belges prÊsents sur le terrain pour saisir des instants de vie, parfois même parmi les morts ; apprÊcier le rôle de la photographie et des photographes dans la mise en valeur de la dignitÊ humaine rencontrÊe dans les pires situations de conit, de dÊtresse et de danger, quand des hommes et des femmes refusent de cÊder devant la barbarie, soutiennent les victimes avec leurs moyens. Pour plus d’info: http://www.amnesty.be/IMG/pdf/dossier_pedagogique_ddy-3.pdf
Focus sur l’une des laurÊates, Sophe Bayet Prix du public - CatÊgorie 18-23 ans Thèmes: Femmes battues Ce tÊmoignage a ÊtÊ recueilli par Amnesty International.
Étudiante en publicitÊ à Saint-Luc Bruxelles, j’ai appris l’existence du concours photo d’Amnesty International Droits dans les yeux par mon professeur de photographie, qui voulait y faire participer la classe. La photographie est l’une de mes passions, et je suis toujours enthousiaste quand il s’agit de mettre mon appareil photo au service de la crÊativitÊ.
Il fallait donc choisir un thème à exploiter parmi les nombreuses causes que dÊfend Amnesty International. J’ai directement pensÊ à l’idÊe de parler des femmes battues mais du point de vue de leurs conjoints, en faisant passer pour des coupables les femmes qui sont normalement les victimes. Je voulais ainsi dÊnoncer l’absurditÊ des rÊexions de leurs bourreaux. Plus: http://jeunes.amnesty.be/jeunes/informe-toi/lesprojets/droits-dans-les-yeux/article/temoignage-de-sophie-bayet-femmes-battues
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
Le Bureau de la FGTB wallonne et le Bureau wallon des femmes FGTB ont visité l’exposition «Femmes en colère» organisée à Herstal par la Régionale FGTB de Liège-HuyWaremme pour commémorer le 50e anniversaire de la grève des femmes de la FN-Herstal et faire le point sur l’égalité hommes-femmes.
> CONCLAVE BUDGETAIRE
> CEPAG
«Le bon, la brute et Ce n’est pas aux travailleurs, le truand» revisité Une autre histoire avec ou sans emploi, de l’Europe en crise aux jeunes, aux pensionnés, aux femmes ou aux malades de payer la note La FGTB rappelle que le trou budgétaire a pour causes majeures la surestimation des recettes fiscales et les réductions de cotisations sociales patronales octroyées aux employeurs sans aucune condition en matière de création d’emplois. Le gouvernement ne peut en aucun cas demander aux travailleurs, avec ou sans emploi, aux jeunes, aux pensionnés, aux femmes ou aux malades de payer la note. Ils ont déjà assez payé depuis un an et demi. Saut d’index, limitation et suppression du droit aux allocations d’insertion, diminution de moitié de l’allocation de garantie de revenus pour les travailleurs à temps partiel, coupes sombres dans les soins de santé, dans la fonction publique, dans les services publics…la liste est longue. Pour la FGTB, il est hors de question que le gouvernement fasse de nouvelles économies dans la sécurité sociale, les services publics ou précarise les travailleurs avec de nouvelles adaptations au droit du travail. Ces éléments sont indispensables à une juste redistribution des richesses, une barrière contre les inégalités et des facteur de prospérité pour l’économie et de bien-être pour les citoyens. Les politiques d’austérité ont montré leurs limites. Il faut oser s’en détourner et mener des politiques de relance. Pour la FGTB, il est indispensable de: • sauvegarder et renforcer le pouvoir d’achat via l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales et la liberté de négocier. Tous les indicateurs l’attestent, il n’y a plus de handicap salarial en Belgique. • préserver une sécurité sociale fédérale forte. Elle seule peut garantir une société solidaire. • offrir des services publics accessibles et de qualité. Ils sont le premier pouvoir d’achat des citoyens. • investir dans une relance et des emplois durables. Ils sont les moteurs de l’économie et les garants du bien-être des citoyens. • mettre en œuvre une justice fiscale. Pour être juste, cette fiscalité doit mettre à contribution tous les revenus, y compris ceux du capital. • réduire collectivement le temps de travail, avec maintien du salaire et embauches compensatoires. Seule la réduction collective du temps de travail a permis et permettra de créer de l’emploi pour tous.
e CEPAG a mis en ligne sur YouTube une petite vidéo de 7 minutes qui raconte l’histoire de la crise financière et de la politique européenne qui l’a suivie. Sous une présentation humoristique, l’ «acteur» principal résume le livre dont il est l’auteur: «Europe, une biographie non autorisée». Bruno Poncelet travaille au service d’étude de la FGTB wallonne en tant qu’expert. Il raconte cette histoire à dormir debout, à savoir comment les banques qui sont responsables
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de la crise ont réussi à mettre sous l’éteignoir leurs responsabilités et toutes les velléités de régulation du marché promises au lendemain de la crise pour faire retomber tout le poids cette crise sur les citoyens. Comme le dit le protagoniste; «on ne fait pas d’omelette sans casser des vieux, des chômeurs, etc.…».
Il suffit de visiter le site du CEPAG : www.cepag.be/regards ou de taper CEPAG TV dans le moteur de recherche pour tomber dessus.
Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11
UNION BELGE DU TRANSPORT
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Taxe kilométrique: les chauffeurs professionnels, les dindons de la farce? ous avons déjà abordé dans Syndicats le problème de l’instauration d’une taxe kilométrique pour poids lourds. Le système entre effectivement en vigueur le 1er avril prochain. On assiste en réalité à un véritable calvaire car dans notre pays, à la suite de la régionalisation, il y aura trois taxes kilométriques différentes. Pas mal pour un pays qui n’est pas plus grand qu’un mouchoir de poche. Inutile de dire que cette situation pose pas mal de problèmes à un secteur du transport déjà en difficultés.
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L’introduction de la taxe kilométrique: un jeu de marelle sur un parcours d’obstacles Depuis des mois, un climat d’incertitude et de flou artistique entoure l’introduction de la taxe. Depuis des mois, des rumeurs, des articles de presse, des déclarations de transporteurs … affirment que le système n’est pas encore au point, qu’il présente encore d’im-
portantes défaillances techniques. De plus, de nombreux transporteurs n’auraient pas encore installé l’OBU (On Board Unit), le boîtier intelligent servant à enregistrer le nombre de kilomètres parcourus. Entretemps, les fédérations patronales se disputent, tantôt entre elles, tantôt avec les gouvernements régionaux, au sujet des licences et des mesures compensatoires … Bref, l’introduction de la taxe ressemble à un véritable calvaire et l’incertitude règne encore sur de nombreux points. A tous ces problèmes s’ajoute l’appel de l’étranger pour reporter l’introduction. Ainsi, les fédérations espagnoles et néerlandaises des transporteurs ont demandé le report. Et l’UPTR, une des fédérations patronales belges, menace d’entamer une procédure en justice contre l’instauration de la taxe, invoquant l’argument d’une atteinte à la vie privée des chauf-
feurs. Petite remarque de l’UBT: les boîtes noires et les systèmes de traçage installés aujourd’hui dans bon nombre de camions, ne constituent-ils pas une atteinte à la vie privée du chauffeur?
Le chauffeur, le dindon de la farce? Comme souvent, c’est une fois de plus le chauffeur qui risque de faire les frais de toute l’opération. En effet, de nombreux grands clients refusent que la taxe kilométrique soit répercutée dans le prix des transporteurs. Si c’est le cas, les transporteurs chercheront sans aucun doute à trouver d’autres compensations. Alors, la première cible, ce sera bien sûr le chauffeur. Est-ce le prélude à une intensification du dumping social ou à une nouvelle mise à mal de nos conditions de travail et de salaire? De plus, cette taxe kilométrique soulève aussi une série de problèmes d’ordre juridique. La loi
prévoit que le chauffeur en infraction devra payer l’amende. Sachant qu’un chauffeur salarié roule pour le compte de son employeur, c’est ce dernier qui est le responsable final. Mais quid si ce dernier fait faillite le lendemain et n’est donc plus en mesure de payer l’amende? N’y a-t-il pas un risque que la facture soit présentée au chauffeur? L’UBT souhaite que ces lacunes juridiques dans la législation soient comblées par les autorités politiques.
Frank Moreels, secrétaire fédéral du Transport routier est très clair: «Dans les prochains jours,
l’UBT-FGTB contactera les responsables politiques, aussi bien fédéraux que régionaux, pour éviter que des chauffeurs innocents ne soient le dindon de la farce. Nous n’accepterons pas non plus que les employeurs du secteur du transport nous présentent la facture de la taxe kilométrique».
Le «Bus & Car» Roadshow est-il déjà passé chez vous? Depuis le mois d’août, l’UBT sillonne le pays pour le secteur des Bus et des Cars. Cette action nous permet de rencontrer les chauffeurs de bus et de car et d’être à l’écoute de leurs problèmes. Nous nous postons généralement vers quatre heures et demie du matin à un dépôt ou une gare.
L’UBT vient à votre rencontre! L’UBT a entretemps visité 28 dépôts et garages, offrant du café et des pains au chocolat à tous les chauffeurs qui passent. Pendant le petit déjeuner, nous écoutons leurs problèmes et leurs préoccupations et cherchons des solutions.
leur journée de travail ou pendant une pause. Certes, il faut se lever tôt, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle!»
midable! J’étais déjà là au petit matin pour accueillir tous les collègues qui arrivaient. Nous nous sentons vraiment soutenus et recevons beaucoup d’informations. Délégué, on ne l’est pas pour quelques heures, ce n’est pas un travail de neuf à cinq ! Défendre ses collègues est une passion et nous accueillons des deux mains tout soutien possible».
Soutenir nos délégués Steven Steyaert et Paolo Diberardino, propagandistes Bus & Cars, sont tout à fait d’accord: «Les
délégués sont le cœur battant de l’organisation syndicale. Nous nous en rendons parfaitement compte. C’est pourquoi nous allons à leur rencontre quand ils commencent
Les travailleurs apprécient vraiment le road show. Angelo Bruyninckx (délegué chez Keolis Dony à Borgloon): «Une initiative for-
Angelo Bruyninckx délégué – Keolis Dony Borgloon
Paolo Diberardino et Steven Steyaert – propagandistes Bus & Cars.
L’UBT Bus et Cars, proche des travailleurs
Les lauréats du travail des secteurs de la Marine marchande, de la Navigation intérieure, de la Pêche maritime et des Services nautiques ont été fêtés! ’Union belge des Travailleurs du Transport (UBT) a organisé le 20 mars 2016 la cérémonie solennelle des Elites royales du travail.
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Cette cérémonie a eu lieu dans la grande salle au siège principal de la Centrale à Anvers. L’UBT a accueilli plus de 200 participants parmi lesquels 91 lauréats venant des secteurs de la Marine marchande, de la Navigation intérieure, de la Pêche maritime et des Services nautiques, et a salué la présence de Bart TOMMELEIN, secrétaire d’Etat à la Lutte contre la fraude sociale, à la Protection de la vie privée et à la Mer du Nord.
A l’occasion de cet événement, Marc VAN PEEL, échevin de la ville d’Anvers responsable pour le Port, l’Industrie et l’Emploi, est venu exposer sa vision sur les atouts que peut faire valoir la Belgique dans les secteurs maritimes dans le domaine de l’emploi, de la formation, du savoir-faire et des relations humaines. Soulignons encore que la cérémonie a été conduite de main de maître par Wim De Vilder, présentateur du journal télévisé à la VRT.
Une délégation de l’UBT a participé à l’action organisée le vendredi 11 mars à Bruxelles dans le cadre de la campagne de l’égalité salariale avec le slogan «IN HER SHOES» – les marches de la Bourse avaient été habillées de chaussures de femme rouges tandis que le piétonnier avait été transformé en parcours d’obstacles à réaliser en escarpins, symbolisant ainsi le chemin difficile vers l’égalité salariale. Avec l’affiche quelque peu provocatrice et le slogan «Si l’écart salarial pouvait autant attirer l’attention», les manifestants voulaient attirer l’attention sur ce problème persistant. Photo d’ambiance de la réception offerte à l’issue de la cérémonie par la Marine marchande, la Navigation intérieure, la Pêche maritime et les Services nautiques.
Des flyers ont été distribués aux passants. Depuis la première campagne de l’égalité salariale organisée en 2005, l’écart salarial entre les femmes et les hommes a diminué de 28 à 20% - une évolution positive certes – mais à ce rythme, il faudra attendre l’année 2051 avant que l’écart salarial ne soit totalement supprimé!
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DOSSIER
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ELECTIONS SOCIALES 2016
LE PROJET D’ACCO
Travailler pour vivre et non viv Avez-vous un bon salaire? Le salaire minimum En Belgique, il y a un salaire minimum interprofessionnel fixé par la loi pour un travail à plein temps.
21 ans et plus
21 1/2 ans + 6 mois d’ancienneté
22 ans + 12 mois d’ancienneté
1 501,82e
1 541,67e
1 559,38e
Le salaire moyen Le salaire minimum ne représente heureusement pas la majorité des salaires. En Belgique, (derniers chiffres disponibles de 2013), un travailleur occupé à temps plein gagne en moyenne 3.300 euros brut par mois.
Il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler. Même si on aime son travail, on travaille d’abord et avant tout pour gagner un salaire. Le salaire est l’axe central de la relation de travail avec l’employeur parce que le salaire c’est plus que de l’argent versé sur un compte: c’est la mesure de la quantité et de la valeur d’échange de son travail; c’est un (mauvais) indicateur de son utilité sociale selon son niveau de qualification, la rareté ou non de cette qualification… Mais c’est du pouvoir d’achat au sens large: le salaire détermine les conditions de vie, la qualité de son logement, les biens et services ou les loisirs que l’on peut s’offrir, la sécurité d’existence: le niveau dans l’échelle sociale. Pour le patron, votre salaire, c’est une partie de ses coûts de production qui détermineront sa marge de profit. Contrairement au travailleur, l’employeur a intérêt à limiter les salaires et il ne s’en prive pas s’il peut le faire ou l’obtenir, par exemple du gouvernement (blocage des salaires, saut d’index…). Le salaire est donc aussi une source importante de conflit. Et dans ce cas, c’est bon d’avoir un syndicat, de préférence, fort et combatif…
Travailleurs «pauvres» Selon le baromètre interfédéral de la pauvreté, on estime à 4,8% le nombre de travailleurs (donc occupés) qui «courent un risque de pauvreté», c’est-àdire très concrètement qui ont des fins de mois difficiles. Selon le baromètre Solidaris 3 enfants sur 10 vivent au sein d’une famille qualifiée de «pauvre».
La moyenne est bien sûr l’arbre qui cache la forêt: - La moitié des travailleurs gagne moins de 2.854 euros (1.865e nets pour un ouvrier marié, dont le conjoint travaille et avec deux enfants). - 10% reçoivent moins de 2.049 euros; - 10% des salariés gagnent au moins 5.038 euros par mois. - Les femmes occupées à temps plein gagnent en moyenne 5% de moins que les hommes. - Si on tient compte du travail à temps partiel, l’écart salarial entre les femmes et les hommes grimpe à 20%. - Les directeurs de grandes entreprises gagnent le plus avec un salaire mensuel moyen de 9.018 euros soit quatre fois le salaire mensuel des serveurs et des barmen, qui gagnent en moyenne 2.129 euros
bruts (mais beaucoup reçoivent d’autre part des actions qui leur rapportent des dividendes en plus du salaire et souvent un parachute doré à la sortie).
Le salaire moyen est-il un bon salaire? Qu’est-ce qu’un bon salaire? Ça dépend de ce que l’on peut faire avec: le salaire minimum en Roumanie est de 157e/mois; en Belgique 1.502e; au Luxembourg 1874e, mais les prix sont à l’avenant. Des salaires à première vue inégaux sans être trop éloignés dans des pays différents peuvent donc avoir un même pouvoir d’achat en fonction du coût de la vie et des prix pratiqués sur place.
L’indexation automatique Ce pouvoir d’achat peut varier selon l’évolution du coût de la vie. D’où l’importance de l’indexation automatique des salaires (et des allocations sociales) qui permet de ne pas perdre de pouvoir d’achat quand les prix augmentent. Si en effet les prix grimpent et que les salaires ne suivent pas, les travailleurs s’appauvrissent. C’est ce qui se passe depuis la crise de 2008 : le pouvoir d’achat réel a baissé de 5 % de 2008 à 2012
et la tendance s’est accentuée en raison du blocage des salaires et du saut d’index. Un saut d’index de 2 % aujourd’hui représente une perte de milliers d’euros sur toute une carrière puisque le retour à l’indexation normale se fera sans rattrapage. Un saut d’index, c’est 2% de perte sur votre salaire actuel … mais aussi 2% de perte sur le reste de vos indexations puisqu’elles se feront sur un salaire amputé de 2%.
Dumping social Là où ça cloche, c’est quand on paie des travailleurs détachés dans un pays – par exemple la Belgique – au salaire du pays d’origine (par exemple la Roumanie). C’est ce qui se produit via les abus de la libre circulation des travailleurs et du détachement. Chauffeurs routiers, ouvriers de la construction, bouchers, etc… travaillent avec de bas salaires (ou peu ou pas de cotisations sociales versées dans le pays d’origine) dans des pays à salaires plus élevés en prenant la place d’autres travailleurs. C’est le dumping social par lequel certains pays «exportent» leur chômage, c’est-à-dire qu’ils réduisent leur chômage en provoquant des pertes d’emploi ailleurs.
> CONCERTATION SOCIALE ET LIBERTÉ DE NÉGOCIATION
La jouer perso ou collectif? Quand vous avez signé votre contrat de travail, on vous a annoncé un salaire et vous avez accepté ou négocié un peu ou plus selon votre position de force ou non. Si vous voulez une augmentation, vous pouvez aussi aller voir qui de droit, patron ou DRH qui peut vous entendre ou vous remballer. Mais votre employeur peutil fixer le salaire comme il l’entend? Oui et non… e niveau des salaires dépend en partie de l’offre et de la demande sur le marché de l’emploi. Les travailleurs hautement qualifiés et rares gagneront plus que les peu qualifiés et nombreux. Mais la formation des salaires est encadrée à plusieurs niveaux et elle est largement tributaire du rapport de force entre patrons et syndicats qui peuvent obtenir pour tous des avantages salariaux que l’on obtiendrait pas individuellement. Surtout s’il n’y a pas de représentation syndicale dans l’entreprise.
L Etre pauvre, c’est avoir un seul revenu de moins de 2100e nets/mois (ou deux revenus totalisant cette somme ) pour une famille avec 2 enfants ou 1600e pour une famille monoparentale avec 2 enfants:
(Direction générale Statistique – Statistics Belgium)
La loi «de 96» La loi dite de sauvegarde de la compétitivité (ou Loi de 1996) fixe le cadre de la formation des salaires. Depuis 1996, nos salaires ne peuvent pas augmenter plus que la prévision de hausse moyenne des salaires des pays voisins (France, Allemagne, Pays-Bas). Ces prévisions permettent de définir une «marge salariale». Cette marge devient la marge de négociation entre interlocuteurs sociaux au niveau de ce que l’on appelle le «Groupe des 10» réunissant partons et syndicats. Ce groupe se met d’accord – ou non – sur une « norme salariale » qui fixe pour 2 ans le cadre de la négociation salariale dans les secteurs puis dans les entreprises. Cet accord est fixé dans un «accord interprofessionnel». La négociation salariale passe ensuite au niveau des secteurs (en Commissions paritaires) où patrons et syndicats représentatifs concluent des conventions collectives de travail. Ce n’est qu’ensuite que les travailleurs négocient des conventions d’entreprise dans lesquelles ils peuvent moduler leurs revendications en fonction de la situation
de leur entreprise, de leur rapport de force, etc. et éventuellement obtenir des avantages pécuniaires alternatifs ou qualitatifs.
La liberté de négociation La loi garantit normalement l’indexation automatique des salaires et les hausses barémiques. La négociation salariale est normalement une prérogative des interlocuteurs sociaux et le gouvernement n’est supposé intervenir que dans la mesure où les accords impliquent des dépenses pour l’Etat. Malheureusement cette loi n’est plus respectée: le gouvernement intervient de plus en plus souvent pour limiter la hausse des salaires ou bloquer ceux-ci. Il est intervenu aussi sur l’indexation automatique en décidant d’un saut d’index. L’avantage salarial procuré par le saut d’index doublé d’une nouvelle baisse des cotisations employeurs était supposé favoriser l’emploi. Mais dans une conjoncture économique déprimée, les entreprises ne produisent pas plus et distribuent leurs profits gonflés par les cadeaux salariaux et fiscaux aux actionnaires.
DOSSIER
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ORD INTERPROFESSIONNEL
vre pour travailler Brut –net? Où va la différence? 2500e brut, OK, mais en net ça fait combien? Salaire net = salaire brut mensuel (A) • Moins des cotisations sociales (B) à raison de 13,07% du brut, • moins le précompte professionnel (F), c’est-à-dire de l’avance sur les impôts des personnes physiques, • moins la cotisations spéciales de sécurité sociale (H), • plus – éventuellement-le bonus emploi (C) c-à-d une réduction de cotisations sociales personnelles ONSS pour les bas salaires), - on arrive ainsi à un net de 1.715e nets pour un ouvrier à plein temps marié avec un conjoint qui travaille et avec deux enfants.
Le brut: votre assurance tous risques Comme on le voit dans le module de calcul du salaire net disponible sur notre site www.fgtb.be (consultable dans la partie «outils» du site) 352,89e vont à l’ONSS comme cotisations à la sécurité sociale pour payer les assurances qui couvrent tout un chacun en cas d’incapacité de travail, de chômage, de maladie ou pour payer les pensionnés actuels. Une fois ce montant soustrait du brut, on calcule votre impôt sur ce qui reste (le brut imposable) selon une barème progressif. 407,75e (sur ce salaire de 2.500e) vont ainsi au fisc pour payer (en partie) ce que les
Revenu brut mensuel: (A) 2500e - Cotisations sociales personnelles: (B) 352,89e + Bonus à l’emploi pour les bas salaires: (C) 0e = Revenu brut imposable: (E=A-B+C) 2.147,11e - Précompte Professionnel: (F) 407,45e + Réduction du précompte professionnel pour les bas salaires: (G) 0e - Cotisation spéciale pour la sécurité sociale: (H) 24,21e = Revenu net: (E-F+G-H) 1.715,45e
autorités publiques (Etat, Communauté, Région, Provinces, communes) paient pour les administrations, les services, les infrastructures, l’éducation, l’armée, la police, etc. au profit des citoyens. Notons que l’impôt des personnes physiques n’est pas la seul source de recettes de l’Etat mais avec les taxes sur la consommation, c’est la principale.
Le package salarial hors ONSS Le salaire, dans beaucoup d’entreprises, ne se limite pas au salaire horaire ou mensuel. Les employeurs ont de plus en plus recours aux formes de salaire alternatifs : voiture de société, chèques repas, chèques cadeaux, écochèques, assurance hospitalisation, pension complémentaire, avantages
liés aux résultats, GSM, ordinateur, etc. C’est tout bénéf’ pour les travailleurs, mais il faut quand même savoir que ces formes de salaires permettent aux employeurs d’éviter de payer des cotisations sociales et d’obtenir des déductions fiscales. De ce fait, la collectivité perd donc des recettes fiscales et la sécurité sociale perd des recettes. Ces recettes moindres offrent ainsi des prétextes à restrictions budgétaires dans la sécurité sociale : la pension à 67 ans, la dégressivité des allocations de chômage, les restrictions en matière de prépension, de crédit-temps, la suppression des allocations d’insertion. A ce jeu-là les travailleurs y perdent en protection sociale.
Les salaires moteur de l’économie Si on regarde l’ensemble de la richesse produite chaque année (le Produit Intérieur Brut ou PIB), on voit que la part des revenus du travail (les salaires en bleu) ont globalement diminué par rapport aux revenus du capital ( la partie en gris) depuis 20 ans.
Des questions sur votre contrat, votre salaire, vos primes…? Votre délégué peut vous aider! Votre délégué connaît la réalité du terrain. N’hésitez donc jamais à aller lui parler.
Et la compétitivité? On entend dire, du côté patronal, que nos salaires sont trop élevés, qu’il faut les faire baisser par rapport aux salaires des pays voisins pour garder nos emplois et en créer de nouveaux. Ce n’est malheureusement pas ainsi que ça marche. Geler ou baisser les salaires fait baisser le pouvoir d’achat et la consommation. Etant donné que tous les pays font la même chose, l’avantage compétitif des uns par rapport aux autres s’annule et tout le monde (du travail) s’appauvrit. Actuellement, la croissance est faible ou nulle et donc insuffisante pour créer de l’emploi ou absorber les nouveaux venus sur le marché du travail. De plus, la concurrence entre travailleurs fait baisser les salaires. Et la situation ne fait qu’empirer. Si le pouvoir d’achat baisse, les ménages dépensent ou investissent moins. L’économie stagne, les prix baissent. L’inquiétude pousse à épargner au cas où. Vu que la consommation des ménages stagne, les entreprises produisent moins, licencient ou ferment. Le chômage augmente. Faute d’emploi, les
La FGTB est pour: - Le maintien de l’indexation automatique des salaires car elle soutient le pouvoir d’achat - L’augmentation du salaire brut car il permet de financer la sécurité sociale dont tous les citoyens bénéficient - Des négociations libres au niveau des secteurs et des entreprises - Des négociations collectives des conditions de travail et de salaire
Source: Bureau fédéral du Plan, 2016 cotisations sociales baissent alors que les dépenses d’indemnisation du chômage augmentent. C’est la déflation. Le PIB se contracte ce qui fait augmenter mécaniquement la part de la dette publique dans le PIB. Enfin, la compétitivité n’est pas qu’une question de salaires, elle se joue aussi et même surtout sur la capacité d’innovation dans les produits et sur les processus, la recherche de nouveaux marchés pour l’exportation, les investissements dans la formation des travailleurs, etc.
Les salaires moteur de l’économie Les salaires ne sont donc pas que des coûts. Ils constituent le moteur de
l’économie. Continuer à faire pression sur les salaires ne ferait qu’aggraver la crise. Défendre son salaire, c’est défendre son pouvoir d’achat mais aussi le salaire et l’emploi des autres, la sécurité sociale et les services publics. De plus la sauvegarde du pouvoir d’achat des ménages en cas de crise joue un rôle d’amortisseur économique et social. C’est ce qui a permis à la Belgique de mieux résister à la crise de 2008. C’est donc absurde et contreproductif d’attaquer les salaires et l’indexation automatique comme le fait le gouvernement actuel .
Les délégués de votre organisation doivent avoir une vue sur les finances de l’entreprise et ont l’occasion, au sein des organes de concertation, de discuter avec l’employeur de la politique salariale, des chances de promotion, des systèmes de primes … Ils peuvent aussi vérifier si le principe ‘à travail égal, salaire égal’ est bien respecté et si les femmes, par exemple, ne gagnent pas systématiquement moins ou ne sont pas principalement occupées aux postes les moins bien payés dans l’entreprise. Ils peuvent par ailleurs contrôler si les barèmes salariaux sont bien appliqués. Ils connaissent également les règles relatives au sursalaire pour heures supplémentaires ou les systèmes de compensation en cas de travail en équipes ou les jours fériés. Enfin, les délégués peuvent vous aider à compléter des formulaires, comme pour les allocations familiales par exemple. • Vous vous demandez si vous êtes correctement payé? • Vous souhaitez des explications sur votre feuille de paie? • Vous ne recevez pas vos attestations fiscales à temps? • Vous pensez avoir droit à une prime? • Vous n’êtes pas certain que vos heures supplémentaires ont bien été payées ou compensées? • Vous avez des questions sur votre pécule de vacances ou votre prime de fin d’année? • Vous pensez avoir droit à une indemnité pour vos vêtements de travail? • Vous voulez en savoir plus sur vos frais de déplacement? • Parlez-en avec votre délégué!
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SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
> RÉVISION DE LA DIRECTIVE EUROPÉENNE
> POINT DE VUE
SUR LE DÉTACHEMENT
Tous avec nous derrière la liste 2 es listes des candidats aux élections sociales sont affichées en ce moment même dans les entreprises. La campagne peut désormais véritablement commencer. Aujourd’hui, nos candidats au Conseil d’Entreprise et au Comité pour la Prévention et la Protection au Travail peuvent vous dire pourquoi ils veulent devenir vos délégués et surtout, pourquoi il est important que vous votiez pour la liste 2, la liste de la FGTB. En effet, ils bénéficient à présent de la protection. Les employeurs ne peuvent plus décider de les licencier parce qu’ils les considèrent comme des trouble-fête dont ils préfèrent se débarrasser.
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Nous savons pourquoi nous défendons bec et ongles cette protection, aujourd’hui plus que jamais, alors que certains tentent de couper les ailes aux syndicats. Les délégués sont donc tout naturellement la première cible. Ils sont les porte-parole des travailleurs. Il est inconcevable de leur retirer leur droit de s’occuper en toute liberté des emplois, des salaires, de la sécurité et de la santé de leurs collègues. Pour être candidat et devenir délégué, il faut du courage. Les délégués consacrent beaucoup de temps et d’énergie pour faire leur travail, tout ça sans compter. Ils doivent maitriser la législation sociale, connaitre le fonctionnement de la concertation sociale, ils doivent avoir de l’audace et être des as pour entrer en discussion avec la direction ainsi qu’avec des spécialistes en gestion hautement qualifiés. Cela demande des formations, une autre cause de friction pour la droite qui veut sabrer dans le congé éducation payé pour les syndicalistes. Là aussi, nous nous y opposons fermement. Les délégués ont le droit de savoir. Ils doivent pouvoir défendre les intérêts de leurs collègues en ayant la connaissance nécessaire. Lorsque nous leur demandons ce qui les motive, ils nous répondent: «Nous nous engageons parce que nous ne supportons pas l’injustice». D’autres nous disent «Nous agissons pour prêter notre voix
Le plan de la commissaire européenne Thyssen: «too little, too late» Dans de nombreux secteurs, le dumping social tire les salaires et les conditions de travail vers le bas, on pense à la construction, au nettoyage mais aussi au transport et à l’Horeca. Une révision de la directive européenne sur le détachement devrait apporter du changement mais les espoirs de voir une révision en profondeur sont faibles. e dumping social a deux faces. D’une part il y a la fraude flagrante, qui permet l’exploitation de travailleurs étrangers, avec des salaires de misère, dans des conditions inhumaines et sans la moindre protection. D’autre part, il y a aussi le dumping social légal, provoqué par la directive européenne sur le détachement. Celle-ci définit la manière dont les étrangers peuvent travailler dans un pays européen. La règle la plus importante stipule que le travailleur doit recevoir le salaire du pays où il travaille, quant à la sécurité sociale, elle doit être payée dans le pays d’origine. Ce qui a pour conséquence que les travailleurs de pays comme la Pologne ou le Portugal coûtent moins chez nous.
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Percée comme une passoire Et quand on dit dumping social légal, c’est déjà beaucoup parce que dans les faits, la directive européenne est percée comme
une passoire et laisse la porte grande ouverte à une multitude d’abus. Avec l’ensemble du mouvement syndical, nous menons des actions depuis longtemps pour obtenir une révision en profondeur de cette directive. Même les employeurs et les politiques vont dans ce sens. La Commission européenne avait promis d’améliorer la législation avant décembre de l’année dernière. Ce n’est qu’aujourd’hui, trois mois plus tard, que la commissaire européenne Marianne Thyssen a présenté ses projets. Non seulement c’est très tard, mais en plus, la révision est très maigre. Too little, too late, comme disent les Anglais. La révision n’attaque pas le dumping social en profondeur. Marianne Thyssen opte pour des mesurettes, nettement insuffisantes. Rien n’est fait en ce qui concerne les différences au niveau des mon-
tants de la sécurité sociale. Pas un mot non plus sur le problème des faux indépendants.
Mieux, mais loin d’être suffisant Mais que prévoit la révision ? Les travailleurs détachés doivent recevoir le même salaire que le travailleur du pays hôte et non plus le salaire minimum. Les travailleurs détachés par des agences d’intérim doivent eux aussi recevoir le même salaire, tout comme les travailleurs de la sous-traitance. En outre, un détachement peut durer au maximum 24 mois. S’agit-il d’améliorations? Evidemment, personne ne peut le nier sauf qu’elles sont loin d’être suffisantes pour enrayer le dumping social et l’exploitation de travailleurs étrangers. Notre syndicat continue d’exiger des mesures efficaces, accompagnées de mécanismes de contrôle performants et des sanctions effectives pour les fraudeurs. Nous avons besoin d’une véritable Europe sociale. Cela suppose que la sécurité sociale soit harmonisée vers le haut, or actuellement, c’est le contraire.
aux collègues qui ne se sentent pas assez forts pour se défendre eux-mêmes». Ils sont toujours prêts. Ils aident leurs collègues à
> SANTÉ DANS LE SECTEUR DU BOIS
remplir des papiers, à faire valoir leurs droits. Ils les accompagnent en cas de difficultés.
Cancer du nez, le dépistage précoce sauve des vies
Ils sont aussi sur la brèche pour défendre les intérêts collectifs. Défendre l’emploi dans les Conseils d’Entreprises, améliorer la santé et la sécurité au sein des Comités pour la Prévention et la Protection au Travail. Mettre en avant des idées qui rendent le travail soutenable et veiller à ce que les accords conclus dans les conventions collectives de travail soient effectivement mis en œuvre. C’est un travail colossal, mais ils le font. Ils prennent des risques. Et pour cela, des remerciements ne suffisent pas. Ils ont aussi besoin du soutien sur le terrain. Un syndicat n’est fort que si tous les travailleurs soutiennent activement leurs délégués. Ce soutien est plus que jamais capital. Ne laissez pas les candidats et délégués de la FGTB seuls face aux élections sociales. Menez campagne avec eux. Au travail, vous devez convaincre les hommes et les femmes de voter en mai pour la liste 2, pour des candidats qui veulent et qui osent prendre des risques.
(22 mars 2016)
Travailler le bois n’est pas sans risque pour la santé. En effet, la poussière de bois augmente considérablement le risque de développer un cancer du nez. C’est pour lutter contre ce fléau que le Fonds des Maladies Professionnelles, le FMP, a instauré depuis 2013 un accompagnement médical pour les travailleurs qui présentent certains signaux d’alerte, qu’ils soient encore occupés dans le secteur du bois ou qu’ils l’aient quitté. epuis 2013, le FMP a déjà enregistré 380 demandes de dépistages. L’objectif de ce projet est clairement d’encourager le dépistage précoce du cancer du nez chez les travailleurs du secteur de façon à augmenter les chances de guérison.
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20 ans dans le secteur du bois?
Robert Vertenueil Secrétaire général
Werner Van Heetvelde Président
En principe, le risque de maladie survient surtout chez les personnes qui sont restées actives au moins 20 ans dans le secteur du bois. C’est pour cette raison que la campagne du FMP s’adresse aux gens âgés d’au moins 55 ans en distinguant deux catégories de personnes : les travailleurs encore occupés dans le secteur du bois et ceux qui l’ont quittés , toujours avec la condition de 20 ans d’ancienneté dans le secteur. Vous trouverez l’ensemble des
conditions pour bénéficier d’un examen de dépistage gratuit sur le site www.fmp.fgov.be.
tions bénéficient d’un dépistage gratuit du cancer du nez et des sinus. Vous êtes concerné et vous souhaitez en savoir plus? Rendez-vous sur le site www.fmp.fgov.be, dans la rubrique «documentation» «publications générales». Vous pouvez aussi former le 02 226 62 03 ou envoyer un mail au Fonds de maladies professionnelles: bois@fmp. fgov.be . Vous pouvez aussi vous adresser à votre section locale de la Centrale Générale-FGTB.
travailleur du bois ?
Quels sont les signaux d’alerte? Le nez bouché d’un côté pendant plus de 15 jours sans raison apparente, des saignements de nez sans avoir subi de chocs particuliers, la perte ou la diminution de l’odorat ou encore le mouchoir teinté de sang lorsque vous vous mouchez. Ces symptômes ne sont pas inquiétants en soi, mais si vous avez travaillé longtemps dans le secteur du bois, autant jouer la sécurité et aller voir votre médecin ou l’ORL. Plus la maladie est dépistée à temps, plus grandes sont les chances de guérison et plus petit le risque de séquelles permanentes. Les travailleurs ou anciens travailleurs qui remplissent les condi-
Faites un dépistage du cancer du nez
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
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La Grande Parade, pour un monde avec un «plus» e dimanche 20 mars dernier, la veille du printemps, se déroulait à Bruxelles la deuxième édition de la Grande Parade de Tout Autre Chose. L’événement a rassemblé près de 20.000 citoyens enthousiastes. Le long cortège, haut en couleurs, est parti de la gare du Nord en passant par Molenbeek-Saint-Jean et se terminer sur le Quai des Péniches.
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Tous les mouvements citoyens ont répondu présent à l’appel.
Aussi bien les réseaux associatifs contre la pauvreté, les organisations qui militent en faveur de l’environnement, les organisations du monde, des groupements actifs dans l’économie participative ainsi que de nombreuses autres associations citoyennes qui œuvrent pour un société avec un «plus». Un plus pour plus de solidarité, de démocratie, de durabilité, un monde sans frontières et sans exclusions. La Centrale Générale-FGTB ne pouvait bien évidemment pas manquer à l’appel. Nous avons mis l’accent sur les libertés syndicales et les droits des syndicats. Et pour cause, l’action syndicale est une composante essentielle de notre démocratie. Nous avons défilé sous le slogan «pas de démocratie sans syndicat».
> LES TRAVAILLEURS DES ETA CONTRE LA FLEXIBILITÉ À OUTRANCE
n effet, avec l’introduction de la petite flexibilité, le patron de Géraldine a parfaitement le droit de lui imposer plus d’heures de travail par jour, sans percevoir d’heures supplémentaires. Seulement de la récupération. Plus tard. A cause de ce changement, Géraldine subit aussi plus de chômage économique. Quand une commande est réalisée en 2 semaines plutôt qu’en deux semaines et demi, son contremaître la prévient le vendredi soir de ne pas venir le lundi: «Gégé, lundi on n’aura pas besoin de toi, inutile de venir».
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Non à la flexibilité imposée Revenons-en à notre situation de départ, on est vendredi, il est 17h, il n’y a plus de bus avant 19h. Avec 10e de l’heure, Géraldine n’a pas les moyens de s’offrir une voiture ou de payer le taxi. Alors, depuis que la flexibilité est imposée, elle rentre de plus en plus souvent à pied et récupère Romuald qui a patienté 1h30 à la garderie payante. Malgré une journée de boulot harassante, malgré ses problèmes de dos. Mais ce soir, Gégé en a marre.
Vraiment marre. Autant que les délégués syndicaux des ETA, qui disent non à la flexibilité imposée. Pour ne pas voir des centaines de Géraldine et Romuald piégés aux quatre coins de la Wallonie parce que des patrons ne se soucient pas de la réalité des travailleurs.
La fiction bientôt réalité? Cet exemple est fictif bien sûr. Géraldine n’existe pas vraiment. Par contre la volonté patronale d’imposer la flexibilité au niveau sectoriel est bien réelle. Les négo-
vous le regrettez? Pas de panique, vous pouvez encore rejoindre le mouvement. Tout Autre Chose travaille en parallèle sur la construction de cellules locales. Tout le monde y est le bienvenu. Informez-vous sur le site http:// www.toutautrechose.be.
> DU 9 AU 22 MAI 2016:
LES ÉLECTIONS SOCIALES
Travail insoutenable? Parlez-en avec votre délégué
Géraldine rate son bus à cause de son patron Imaginez la situation: Géraldine est ouvrière dans une entreprise de travail adapté, une ETA. Son handicap à elle, c’est de ne pas pouvoir rester trop longtemps assise à cause de gros problèmes au dos. Malgré tout, elle travaille autant que n’importe qui. Elle prend le bus le matin, dépose son petit Romuald à l’école, se rend au boulot et le récupère à la garderie le soir. Une routine bien huilée, sauf que depuis peu, son patron impose une «petite flexibilité». Depuis, le quotidien de Géraldine tourne souvent au cauchemar.
Tout au long du parcours, de nombreux groupes musicaux ont assuré une ambiance festive. De nombreuses chorales, fanfares et groupes ont ainsi mis de l’ambiance, avec une grande dose de bonne humeur. Un mouvement qui chante, c’est un mouvement qui vit, c’est ce que Tout Autre Chose a clairement montré ce dimanche. Vous n’y étiez pas et
ciations pour la nouvelle convention collective de travail, CCT, sont dans l’impasse et toutes les revendications syndicales aussi raisonnables soient elles, sont conditionnées à la flexibilité. Une petite augmentation de la prime de fin d’année - une revendication de la Centrale GénéraleFGTB? Les patrons sont d’accord si les syndicats acceptent la flexibilité. Evidemment, dans certains cas, avec des contreparties comme du sursalaire ou le transport organisé et sur base volontaire, on peut en discuter au niveau local. Mais l’imposer à tous, comme les employeurs le veulent, ça ne marchera pas. Les ETA ne doivent jamais oublier que leur première mission est de permettre aux travailleurs avec un handicap de trouver une place adaptée dans le monde du travail. Elles touchent d’ailleurs des subsides pour les aider à remplir cette mission. Dès lors les délégués des ETA wallonnes ont décidé de passer à l’action. Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre site www. accg.be.
Vous aussi, vous êtes tiraillé de tous les côtés? Vous ne savez plus où donner de la tête et vous rêvez d’un travail soutenable, qui vous permette de rester en bonne santé et de mieux combiner votre vie privée et professionnelle? Dans ce cas, vous serez ravi d’apprendre que dans votre entreprise, vos délégués mettent tout en œuvre pour rendre le travail soutenable. our la Centrale GénéraleFGTB, il est évident que les mesures gouvernementales qui nous forcent à travailler plus longtemps, avec de moins en moins de possibilités de lever le pied en fin de carrière, sont une aberration qu’il faut combattre sans relâche. Sur le terrain, on constate de plus en plus de travailleurs littéralement usés par le travail. Pour les aider, il faut rendre le travail soutenable. Mais comment votre délégué FGTB peut-il vous aider?
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Priorité à l’humain plutôt qu’à la productivité Lorsque l’on parle de travail soutenable, on vise aussi bien la santé physique que la santé psychique. Tant les troubles musculo-squelettiques que le burn-out pour ne citer que deux exemples. Les délégués actifs au Conseil d’Entreprise, CE, peuvent agir sur le règlement de travail et contrôler l’application de la législation sociale. Vos délégués peuvent donc discuter avec la direction des mesures qui pourraient rendre le travail plus soutenable comme par exemple la présence de suffisamment de personnel, la possibilité de bénéficier des congés thématiques, des horaires plus en phase avec la vie privée des travailleurs ou encore des système de travail en équipes qui tiennent compte des rythmes humains et pas uniquement de la productivité. Au sein du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail, le
CPPT, l’employeur doit permettre de discuter de sa politique de bienêtre. On pense par exemple à la prévention des accidents du travail, aux équipements de protection collectifs et individuels, aux investissements dans des outils adaptés, plus de temps et de moyens aux formations en sécurité ou encore un meilleur suivi de la santé des travailleurs, en particulier sur les conséquences du travail sur la santé.
Un travail soutenable, une priorité absolue Pour la FGTB, améliorer les conditions de travail dans tous les secteurs, afin que le travail soit soutenable pour chaque travailleur, dès le premier jour de travail et tout au long de la carrière, c’est une priorité absolue. Pensez-y lors des élections sociales de mai prochain. En votant pour la liste 2, vous permettrez à vos délégués FGTB d’agir en faveur d’un travail soutenable pour tous, du premier au dernier jour de la carrière. Envie d’en savoir plus? Rendezvous sur le site de la Centrale Générale-FGTB: www.accg.be/ es2016.
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MÉTAL
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
> POINT DE VUE
Entendez-vous le bruit des bottes? L a Convention de Genève impose aux Etats qui en sont signataires d’accorder le droit d’asile ou de protection aux hommes, femmes et enfants contraints de fuir leurs pays d’origine en raison de persécutions, ou parce que leurs vies y sont en danger.
La Belgique, signataire de cette Convention depuis 1951, vient à nouveau de violer ses obligations internationales sous l’impulsion de son secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, le nauséabond Francken, en expulsant un ressortissant afghan vers son pays d’origine. Hamed est un citoyen afghan qui a fui son pays il y a plus de 15 ans. Lui et son frère avaient été enrôlés d’office par le régime taliban dans des forces de sécurité. Après quelques mois sous les ordres des talibans, les deux frères ont voulu quitter ce régime. Les talibans avaient alors menacé leur famille, les obligeant à fuir en Iran pour se faire oublier. Après 4 ans d’exil, son frère avait voulu
retourner au pays, mais n’a ensuite plus jamais donné signe de vie. Hamed avait alors réussi à rejoindre la Belgique, après un parcours chaotique, en espérant recevoir l’asile chez nous.
Hamed vivait en Belgique depuis 2003. Parfaitement intégré, parlant bien les deux langues nationales. Il avait trouvé un travail dans l’associatif et était devenu le porte-parole des travailleurs sans papiers qui avaient notamment occupés l’Eglise du Béguinage durant l’hiver 2014. Hamed était proche des organisations syndicales et participait à la plupart de nos manifestations. C’est d’ailleurs son témoignage lors du dernier Congrès de la FGTB fédérale qui fut à la base de l’adoption d’une motion d’actualité dénonçant l’exploitation des travailleurs sans papiers et réclamant le respect de leurs droits et des conventions internationales. Lorsque les policiers sont venus arrêter Hamed, ils ne l’ont pas
choisi au hasard. Ils ont d’ailleurs également embarqué le même jour, dans la même rafle, un autre porte-parole des travailleurs sans papiers du collectif Ebola. Avec la volonté délibérée de frapper ceux qui incarnent la résistance. Une arrestation résolument politique, visant à casser le mouvement.
Alors qu’ils étaient incarcérés au Centre fermé de Vottem, nous avions reçu la garantie du directeur de l’office des étrangers qu’ils ne seraient expulsés sans que nous ayons pu avancer nos arguments. Le Premier Ministre avait lui-même été informé du dossier. Et pourtant, un jour avant la rencontre à l’Office des étrangers, Hamed a été expulsé. Probablement sous pression politique. Le directeur de l’Office des étrangers avait même, semble-t-il, reçu la mission d’adresser quelques messages à la délégation venue le rencontrer afin d’exiger des explications et réclamer la libération du second porte-parole des sanspapiers. En guise d’explications, le
directeur de l’Office se contenta d’affirmer qu’avec ce gouvernement, il n’y avait aucun espoir pour les sans-papiers. Il ajoutait même que le secrétaire d’Etat accélèrerait dans les prochains mois les expulsions, en augmentant la capacité des centres fermés. Ce qui permettrait notamment, selon ses termes, d’expulser un « stock » de 3.000 guinéens dans les prochains mois. Lorsque nous lui rappelions qu’il parlait d’hommes, de femmes et d’enfants, il nous rétorquait que pour lui il s’agissait d’un stock de dossiers… La Belgique n’en est pas à son coup d’essai en matière de violation des droits de l’Homme. Elle avait déjà d’ailleurs du sang sur les mains en ayant expulsé un autre ressortissant afghan, Aref, 22 ans, qui lors de son retour en Afghanistan, s’était fait assassiner. Et les politiques déshumanisantes du gouvernement s’accélèrent. A l’image d’une Europe des exclusions, plus prompte à dresser des murs et des barbelés et à autoriser la libre circulation
des capitaux, qu’à respecter les droits fondamentaux et la liberté de circulation des êtres humains. La Belgique, conduite par ses leaders NVA, avec la collaboration du reste du gouvernement, veut montrer l’exemple. En tentant de casser ceux qui résistent. En s’attaquant aux droits élémentaires et en salissant notre démocratie. Si nous les laissons faire, si nous ne nous opposons pas fermement à ce gouvernement, après Hamed, demain, c’est nous qu’ils viendront chercher.
Nico CUE Secrétaire général
Nouvelle ou seule délégation en lice au sein d’une entreprise, liste de candidats archi-complète: la MWB a déjà la gagne! quelques semaines des élections sociales qui se dérouleront du 9 au 22 mai prochains, nous avons rencontré 3 militants qui porteront nos couleurs. 3 hommes au profil totalement différent, venus des 3 fédérations que compte la MWB et qui se présenteront dans des situations forts différentes.
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Enfin une délégation syndicale chez FENEKO. Hassan Bouhouch a passé les premières années de sa carrière professionnelle au sein d’entreprises de grande taille et donc structurées syndicalement. Aussi, lorsqu’il est arrivé chez Feneko en 2008, il a pu rapide-
ment mesurer le handicap pour les travailleurs à ne pas pouvoir se faire représenter et défendre leurs intérêts auprès de la direction. Ici et jusqu’à présent: «pas de syndi-
donésie entre autres. Souligner les performances et efforts développés au quotidien par les travailleurs ainsi que la qualité de nos produits. Nous n’en oublierons pas pour autant de revenir avec insistance sur la nécessité de revoir la grille salariale de l’entreprise et chacun sait que toute l’importance que nous accordons au dossier sécurité.
cat, chacun pour soi, on n’avance pas». C’est ainsi qu’a germé l’idée depuis quelque temps de monter avec 4 de ses collègues une liste FGTB. Fédérer autour d’un projet, rassembler les priorités à mettre sur la table en écoutant les travailleuses et travailleurs. Faire en sorte que la qualité de vie et la sécurité au sein de l’usine soient sans cesse améliorées. Défendre le pouvoir d’achat et veiller à la pérennité de l’emploi. C’est avec cet agenda de travail que nos candidats délégués se présentent à la confiance de leurs camarades de boulot. C’est dans un esprit d’ouverture qu’ils veulent faire entendre la voix de tous les travailleurs et travailleuses de l’entreprise, afin de mener à bien toutes les négociations à venir avec leur employeur. Chez Purolator, une seule couleur: le rouge. Purolator est une PME présente dans une niche de marché hyper spécifique: la construction de filtres industriels en inox destinés aussi bien à la chimie qu’à la construction ou le monde pharmaceutique. Ex-Bekaert et
après quelques restructurations, l’entreprise est désormais passée sous la barre des 50 travailleurs. Jean-Marie Munar nous confirme que la MWB-FGTB sera la seule organisation à y déposer une liste de candidats. Les valeurs que nous portons, la détermination avec laquelle nous les défendons, notre volonté de transformation de société semblent être partagées et soutenues par la toute grosse majorité des travailleurs. Nous sommes conscients de l’importance des mois à venir pour Purolator, en tant que filiale du groupe étasunien Clarcor. Il va falloir convaincre la/les direction(s) de stopper les délocalisations vers la Chine et l’In-
Vote en conseil d’entreprise maintenu chez Kingspan! Spécialisés dans la fabrication de portes de garage séquentielles, les travailleurs de Kingspan ont eux aussi et bien malheureusement connu les effets des politiques d’austérité qui se sont accompagnées d’une baisse
de leurs effectifs. Passés désormais sous le seuil nécessaire des 100 travailleurs minimum pour un CE, ils ont néanmoins pu maintenir leur représentation en Conseil d’entreprise. Ce sont au total plus de 12 candidats qui ont décidé de se présenter sur des listes FGTB archi-complètes ! Cela en dit long sur l’engagement des militants à porter nos revendications pour une société plus solidaire, pour un plus juste partage des richesses, pour une fiscalité plus équilibrée. JeanFrançois Bequet emmènera la liste des Métallos MWB. Les 5.000.000 d’euros d’investissements réalisés il y a peu par l’entreprise lui donne confiance. Ses colistiers et lui feront en sorte que la dizaine d’emplois qui devraient intégrer l’usine d’ici peu puissent soulager la charge des quelque 65 travailleurs actuels tout en intégrant une place de qualité, un poste décent et stable. Voilà donc 3 exemples d’entreprises qui donnent la pêche. Tout devrait bien s’y passer pour nos candidats et donc … pour les travailleurs au cours des 4 années à venir! Parce que «Se résigner et se taire? Jamais!»… Votons 2, Votons FGTB!
ALIMENTATION - HORECA - SERVICES
Horval participe à la parade «Tout autre chose»
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
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Prime Syndicale pour les secteurs: Boulangeries (CP 118.03) et Commerce Alimentaire (CP 119) Paiement automatisé La FGTB verse la prime syndicale sur votre compte bancaire si vous remplissez les 4 conditions suivantes: 1. Avoir reçu l’année précédente une prime syndicale du secteur; 2. Être en règle de cotisations pour la période de référence; 3. Avoir travaillé dans le secteur pendant de la période de référence; 4. Avoir un numéro de compte bancaire dans notre système de paiement.
Si vous avez un nouveau numéro de compte bancaire, veuillez le transmettre immédiatement à votre section locale FGTB HORVAL! COMMERCE ALIMENTAIRE (CP 119) Affiliation: Être affilié au plus tard le 30 septembre 2015 affilié et être en règle de cotisation au moment du paiement, sinon paiement au pro rata de l’affiliation. Période de référence: du 1er octobre 2014 au 30 septembre 2015. PRIME MAXIMUM POUR LES MEMBRES ACTIFS: 135 euros. Chaque mois d’occupation donne droit à 1/12e de la prime syndicale. PRIME MAXIMUM POUR LES CHÔMEURS COMPLETS: 52,32 euros (l’année de chômage et l’année suivante). De plus courtes périodes de chômage complet donnent droit à la prime au pro rata de l’affiliation. Le paiement automatisé de la prime syndicale se fait le 1 avril 2016. Si les conditions de paiement automatisé ne sont pas remplies, vous recevez une attestation du Fonds Social. Veuillez remettre cette attestation à votre délégué syndical ou à votre section locale de la FGTB HORVAL. Afin de pouvoir bénéficier de la prime «chômeur complet» vous devez demander une attestation auprès de votre section régionale.
BOULANGERIES (CP 118.03) Affiliation: être affilié avant le 1er juillet 2014 et en ordre de cotisations au moment du paiement. Période de référence: du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015. PRIME MAXIMUM POUR LES MEMBRES ACTIFS: 135 euros. Chaque mois d’occupation donne droit à 1/12e de la prime syndicale. PRIME MAXIMALE POUR CHÔMEURS COMPLETS: 81 euros (l’année du chômage et les 4 périodes de référence suivantes). De plus courtes périodes de chômage complet vous donnent droit à la prime au pro rata. PRIME MAXIMALE POUR PRÉPENSIONNÉS: 89 euros. PRIME MAXIMALE POUR MALADES DE LONGUE DURÉE OU EN CRÉDITTEMPS COMPLET: les 12 premiers mois sont assimilés aux prestations effectives. Ensuite ces ouvriers ont droit à la prime «chômeurs complets» (maximum 81 euros) durant 3 périodes de référence. Le paiement automatisé de la prime syndicale s’effectue le 1 avril 2016. Si les conditions pour le paiement automatisé ne sont pas remplies, vous recevez une attestation du Fonds Social. Veuillez remettre cette attestation à votre délégué syndical ou à votre section régionale de la FGTB HORVAL. Afin de pouvoir bénéficier de la prime «chômeur complet» il faut demander une attestation auprès de la section régionale. Veuillez communiquer à votre section explicitement lorsque vous êtes occupé à temps partiel ou en équipes de relais, ou si vous bénéficiez du crédit-temps (1/5, 1/2 ou temps plein) ou de la prépension au cours de la période de référence. Pour un paiement rapide nous vous prions de mentionner votre numéro de compte bancaire sur le formulaire que vous recevez du Fonds social!
Horeca (CP302) Prime syndicale Conditions: Affiliation: Être affilié depuis le 1er janvier 2016 et en règle de cotisations au moment du paiement - Période de référence: du 1er octobre 2014 au 30 septembre 2015 – Montant maximum: Prime actifs: 135e (pour les prépensionnés: 100,30e). Paiement automatique le 1er avril 2016 : la prime syndicale est automatiquement virée sur le compte en banque de nos affiliés qui répondent à certaines conditions (avoir reçu une prime syndicale l’année passée, être en règle avec ses cotisations, avoir travaillé dans le secteur pendant la période de référence, avoir un compte bancaire enregistré dans notre système de paiement). Pas de paiement automatique - vous recevez une attestation papier du Fonds Social: veuillez remettre ce formulaire à votre délégué syndical ou à votre section régionale de la FGTB HORVAL. Pour un paiement rapide, veuillez mentionner votre numéro de compte bancaire sur le formulaire.
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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
> POINT DE VUE
La démocratie sociale comme base des droits syndicaux et contre la politique d’austérité Toutes les listes de candidats ont désormais été introduites. Jusqu’à la date des élections sociales dans leur entreprise, tous nos candidats feront pleinement campagne. Nous savons que nous avons de bons candidats. À l’image de leur organisation, le SETCa-FGTB. Par rapport à 2012, nous avons nettement plus de candidats, et dans beaucoup plus d’entreprises. Bonne chance à tous! Le matériel de campagne est prêt Tout notre matériel de campagne est prêt. Un matériel utile, au design agréable et dont le contenu est fort. Les élections sociales, point culminant de la démocratie sociale, sont pour nos candidats le moment par excellence pour mettre en valeur les réalisations dans leur entreprise et leur secteur. C’est également l’occasion d’exposer la manière dont ils voient leur travail dans l’avenir, la priorité étant d’assister quotidiennement leurs collègues. Dans cette optique, la «Carte de vos droits» est une base idéale. Cette publication donne, pour chaque commission paritaire, un aperçu des conditions de travail et de rémunération dans le secteur. Durant la campagne, nos candidats mettront l’accent sur les avantages et les droits dans les entreprises. Nous savons que nous avons des équipes fortes, qui veulent gagner et gagneront ces élections.
La liberté syndicale est essentielle pour une démocratie La liberté syndicale implique que chaque travailleur puisse élire ses propres représentants. Une démocratie politique n’est pas complète sans démocratie sociale. La liberté syndicale, c’est également de pouvoir s’affilier librement à un syndicat, c’est permettre aux syndicats de négocier à propos des conditions de travail et de rémunération au nom des travailleurs et aux travailleurs, de mener des actions avec leurs syndicats lorsque c’est nécessaire. À ce propos, nous tenons à souligner que nous n’autorisons ni la violence, ni les moyens illégaux. Le fait que d’importants dossiers politiques et sociaux figurent à l’agenda des prochain(e)s semaines/mois n’est pas étranger à l’attitude des employeurs dans la concertation à propos du «gentlemen’s agreement». Ils veulent clairement abuser de certains évènements pour restreindre les libertés et droits syndicaux. Ainsi, ils visent à brider les manifestations sur la voie publique (également en cas de grèves avec accord des autorités locales) ainsi que les piquets de grève. Les syndicats devraient assumer financièrement les conséquences des actions et des grèves. Comme si faire grève n’avait pas pour but de mettre les employeurs sous pression pour qu’ils prennent la concertation au sérieux. Et cela, sur une base légale, dans le cadre des règles internationales et européennes en la matière. Cela arrangerait bien les employeurs d’enrayer la liberté de mouvement des syndicats pour, avec leur gouvernement, avoir les mains libres dans de nombreux dossiers: contrôle budgétaire, économies dans la sécurité sociale, poursuite du nivellement des pensions par le bas, encore plus de flexibilité pour les travailleurs, interventions encore plus intrusives dans la formation des salaires, etc. La politique d’austérité est totalement contraire à la liberté syndicale, également ailleurs en Europe. C’est aussi apparu très clairement au récent congrès d’UNI Europa, qui regroupe les syndicats européens des secteurs des services: dans tous les pays européens, les syndicats sont confrontés à des atteintes à leurs droits et à ceux des travailleurs, l’objectif étant d’empêcher la résistance face à la politique d’austérité. La lutte en faveur de la liberté syndicale est dès lors aussi la lutte contre la politique d’austérité européenne. Lors du congrès d’UNI Europa, tous les syndicats se sont dès lors unanimement accordés afin de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour organiser la résistance: contre l’austérité et pour les libertés et droits syndicaux. Ensemble, nous pouvons changer l’Europe!
Ahold-Delhaize: que se passe-t-il après la noce? Le 14/03 avait lieu simultanément l’assemblée générale des actionnaires chez Delhaize et chez Ahold. Au cours de ces assemblées, les actionnaires ont marqué leur accord concernant la fusion entre les deux enseignes. Ils ont également avalisé l’octroi des bonus aux CEO. Frans Muller, le haut dirigeant de Delhaize, touchera ainsi une prime exceptionnelle de e 1,5 million. Une somme colossale alors que les travailleurs se trouvent toujours dans l’incertitude par rapport à leur avenir… Le SETCa s’est invité à la noce et a tenu une action avant le début de l’assemblée des actionnaires chez Delhaize. Munis de hauts de forme, boas rouges, cigares et faux billets, les militants étaient sur place pour accueillir dirigeants et actionnaires et les appeler à prendre leurs responsabilités. Muller, l’homme à 1,5 million d’euros 1,5 million… Pour atteindre ce montant, un réassortisseur devrait travailler durant 67 années à temps plein. Le nouveau groupe Koninlijke Ahold-Delhaize justifie une telle démesure par le fait que Frans Muller est indispensable. Il serait l’un des rares à avoir l’envergure pour gouverner le navire et ceci a bien évidemment un prix. A côté de cela, les actionnaires ne sont pas en reste puisqu’ils reçoivent à nouveau cette année un dividende plus élevé que l’an passé. Et ce, alors que les travailleurs paient encore à l’heure ac-
Erwin De Deyn, Président du SETCa
Les travailleurs craignent pour l’avenir Un certain flou subsiste toujours quant à l’avenir des magasins et des conditions de travail une fois la fusion réalisée. On sait déjà que les autorités de la concurrence exigent la cession de 8 magasins Albert Heijn et de 5 Delhaize franchisés pour réaliser la fusion, soit plus de 400 emplois à nouveau menacés, voire supprimés. Pour l’instant, sur ce point, nous n’avons pas reçu
Au sein des magasins Delhaize, le malaise est palpable. La mise en place de la nouvelle organisation est chaotique, le manque de main d’œuvre est criant, la polyvalence et la flexibilité sont excessives et mal utilisées. C’est d’ailleurs le message que les responsables syndicaux ont relayé en conciliation, il y a une quinzaine de jours. Chez Ahold, les travailleurs ont entendu entre-temps que la fermeture de magasins n’aurait aucune conséquence sur la mise au travail des travailleurs concernés. Difficile à croire venant d’une direction à la recherche d’un acquéreur. Le SETCa veillera autant sur la mise au travail que sur les conditions de travail . Le personnel des deux chaînes peuvent compter sur nos délégués. Le SETCa attend des réponses à ces questions mais aussi des réactions de la part des dirigeants du nouveau groupe. Les représentants syndicaux continueront à œuvrer aux côtés des travailleurs pour améliorer la qualité de vie au travail, défendre l’emploi (et de l’emploi de qualité) et dessiner un avenir serein pour l’ensemble des travailleurs.
UNI Europa prépare l’avenir en des temps agités artout en Europe, les travailleurs ressentent les conséquences de la politique d’austérité asociale et les droits syndicaux fondamentaux sont mis sous pression. Pour couronner le tout, différents défis, tels que le virage numérique, approchent à grands pas. C’est dans ce contexte que les syndicats européens des services se sont réunis à Rome à la mi-mars, au congrès européen d’UNI.
P
Pensons par exemple à la numérisation qui, selon des chercheurs américains, menace presque la moitié des emplois actuels. Dans ce contexte, UNI Europa, l’organisation syndicale européenne chapeautant le secteur des services, a rassemblé mille syndicalistes à Rome afin de dessiner l’avenir syndical ensemble. Au menu, entre autres, des résolutions sur l’Europe sociale, la nécessité de négociations collectives de qualité et la condamnation de la législation antisyndicale en chantier dans différents pays. Le SETCa, la CG et la CGSP ont activement participé aux débats du 14 au 16 mars 2016.
Changement de cap en vue d’une Europe sociale et démocratique Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa
tuelle les conséquences du plan de transformation avec des salaires qui sont gelés et des 1/4 d’heure payés supprimés.
de réponse claire. Ce serait prématuré, nous dit-on ! C’est déjà ce que la direction nous a dit l’an passé, à la même époque, quand les projets de fusion nous ont été annoncés, à peine l’encre du plan de transformation séchée.
Principale conclusion du congrès : une Europe sociale est plus que jamais nécessaire. Les mantras
d’austérité européens ont en effet prouvé leur inefficacité. Les pays du Sud de l’Europe sont confrontés à une situation sociale dramatique, sans perspective de relance économique. Dans ce contexte, le changement s’impose. L’UE doit devenir une réelle union sociale et démocratique. C’est pourquoi on a pu entendre, lors du congrès d’UNI Europa, un plaidoyer renouvelé en faveur d’un plan d’investissement européen de grande envergure et d’une solidarité institutionnelle renforcée. Les nouveaux plans européens – tels qu’ils sont énumérés dans le «Rapport des cinq présidents» – ont été vigoureusement rejetés. Une des propositions consiste à rendre contraignantes les recommandations spécifiques par pays.
Ensemble, plus forts à la table des négociations Le congrès a été l’occasion de rappeler les conséquences dramatiques d’une baisse du taux de syndicalisation et du nombre d’accords collectifs. Des témoignages des États-Unis et du Royaume-Uni ont donné un aperçu de la stagnation des salaires en temps de hausse de la productivité. Durant les années 80, les mouvements syndicaux britannique et américain ont subi d’importants revers. UNI Europa veut dès lors tout
mettre en œuvre pour inverser la tendance. Le pouvoir de négociation des syndicats doit être renforcé, particulièrement au niveau sectoriel. Aujourd’hui, l’Union européenne sape bien trop souvent ces négociations collectives, notamment par le biais du semestre européen. Des modifications structurelles s’imposent.
Partout en Europe, le même combat Le président du SETCa, Erwin De Deyn, est intervenu sur les droits syndicaux en Belgique. Certains partis politiques veulent en effet brider le droit de grève, une pratique digne d’une république bananière sud-américaine. Au cours du congrès, il est apparu plus clairement que jamais que les syndicats mènent le même combat partout en Europe. En Espagne, les syndicalistes risquent des poursuites, tandis qu’au Royaume-Uni, les droits syndicaux sont menacés par le Trade Union Bill (projet de loi sur les syndicats). Les syndicats sont sous pression aussi dans les pays scandinaves. Une nouvelle coalition finlandaise veut même la suppression d’un jour de congé officiel. En bref, partout en Europe, les syndicats mènent le même combat. Cela nous force à collaborer, car ensemble, on est plus forts.
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
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La carte de vos droits :
pour vous repérer dans votre secteur et connaI^tre vos droits Quelle est la durée de travail qui s‘applique pour moi ? A combien de jours de congés ai-je droit ?
Comment est calculée ma rémunération ?
Dans quelles circonstances puis-je bénéficier d‘un jour de petit chômage?
Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver… A côté de la législation générale, il existe en effet toute une série de spécificités liées à votre secteur. Les règles diffèrent selon que vous travaillez dans telle ou telle commission paritaire. Savoir ce qui s’applique concrètement dans sa situation est bien souvent un casse-tête. Pour vous aider à y voir plus clair, le SETCa a édité pour vous une toute nouvelle publication : la « Carte de vos droits ». C’est LA brochure indispensable du travailleur, à conserver soigneusement pour pouvoir vous repérer dans votre secteur et connaître vos droits !
Une carte à garder à portée de main Conçue dans un format qui ressemble à une carte routière, elle présente une vue synthétique de ce qui est d’application précisément dans votre commission paritaire en matière de législation sociale. Un outil précis et bien pratique pour ne jamais se perdre dans ses droits… D’un côté de la carte, vous retrouvez une brève présentation de la situation au sein de votre secteur, des revendications et des pistes d’avenir proposées par le SETCa. De l’autre côté, vous retrouvez un aperçu synthétique des droits liés à votre commission paritaire. Plusieurs thèmes clés sont mis en évidence (maternité et 2#6'40+6ÏX 4Ï/70Ï4#6+10X &74Ï' &' 64#8#+.X B0 &' %#44+Ð4'X formation, etc.). Vous avez ainsi une vue globale de ce qui s’applique précisément dans votre cas. En cas de question, de doutes ou si vous voulez tout simplement en savoir plus, votre délégué ou votre section régionale SETCa sont bien évidemment toujours à votre écoute !
La « Carte de vos droits », aussi accessible online A côté de la version papier, nous avons également décliné une version PDF accessible sur www.setca.org/mesdroits. N’hésitez pas à aller y faire un petit tour ! La « Carte de vos droits » est déjà disponible pour les commissions paritaires suivantes : CP 130, 200, 202, 207, 209, 211, 214, 215, 220, 224, 226, 306, 307, 308 et 310, 311, 312, 317, 319.01, 319.02, 330, pour les autres secteurs du Non-Marchand et pour le SEL (secteur de l’enseignement libre).
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2016
> ÉDITO
Ils ne veulent pas la paix! L es Romains disaient: «Si tu veux la paix, prépare la guerre». Les Gaulois disaient quant à eux des Romains: «Là où ils font un désert, ils appellent ça la paix». La paix (sociale) que les employeurs veulent, c’est la paix des Romains: le désert social et la capitulation sans conditions. Ils veulent que les organisations syndicales rendent les armes, et en particulier celle de la grève.
Petit rappel des faits. Le gouvernement MR-N-VA depuis qu’il est en place, s’est fixé comme objectif de satisfaire tous les vœux des employeurs. Les travailleurs n’ont jamais étés confrontés à une telle vagues d’assauts : blocage des salaires, saut d’index, prépensions inaccessibles, renforcement des sanctions en chômage, pension à 67 ans, etc. Bien entendu nous avons protesté vigoureusement. Grèves, et manifestations ont permis de réactiver la concertation sociale mais les accords que les employeurs signent d’une main sont ensuite raturés par le gouvernement. Les employeurs font semblant de la jouer fair-play en sachant que leurs hommes de paille feront ce qu’il faut pour les satisfaire. Leur programme n’est cependant pas encore entièrement réalisé. Ils en veulent plus. Plus de flexibilité, plus de modération salariale, plus de profits. Mais moins de taxes, moins de cotisations, moins de résistance de la part des travailleurs, moins de grèves, moins de syndicats. Alors ils n’ont eu de cesse de réclamer du gouvernement que l’on «encadre le droit de grève» et en particulier les piquets de grève. C’est que la jurisprudence ne leur est plus
toujours favorable. Il arrive aujourd’hui que des appels à la Justice pour empêcher un blocage d’entreprise via une requête unilatérale soient rejetés. Alors ils en appellent au politique. Des propositions de loi ont ainsi été déposées par des députés de la majorité visant à garantir le «droit au travail». Pas le droit «à un travail» pour les 600.000 chômeurs: ça ce n’est apparemment pas le job des employeurs ni du gouvernement.
Pas de démocratie sans syndicats Le droit de grève, y compris les piquets, sont reconnus comme étant des droits fondamentaux par la Charte Sociale Européenne et par l’Organisation Internationale du Travail. Néanmoins en 2002, patrons et syndicats avaient signé un accord dit «Gentlemen’s Agreement» visant à privilégier la concertation avant le recours à l’épreuve de force, en l’occurrence la grève, côté travailleurs ou l’appel aux huissiers côté employeur. Les syndicats ont donc proposé de rediscuter le coup entre interlocuteurs sociaux plutôt que de laisser la majorité politique au Parlement ou le gouvernement faire de la surenchère populiste. Cela n’a pas empêché l’OpenVLD de déposer une proposition de loi limitant le droit de grève, juste avant le début des discussions, histoire de placer les employeurs en position de force. De sorte qu’en cas d’échec il leur suffise de passer la main au politique. Pour nous, les libertés syndicales et la liberté d’action ne peuvent en aucun cas
DANS LE MONDE DE BERNARD normal on ne trouve pas m que la prime omniu re itu d’une vo and ne diminue pas qu e. inu m sa valeur di V Voilà pourquoi P& ce an ur lance l’ass sive. omnium dégres
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être cadenassées. Parce que c’est un droit fondamental et qu’il n’y a pas démocratie sans liberté d’association, de coalition et de grève. Parce que des syndicats forts sont indispensables à une juste redistribution des richesses et à la réduction des inégalités. Ceci-dit les organisations syndicales passent plus de temps à négocier qu’à faire grève, mais les centaines de conventions collectives conclues ne font pas la une des journaux. Les organisations syndicales, au sein du Groupe des 10, ont toujours cherché à renforcer au maximum la concertation sociale à tous les niveaux (interprofessionnels, sectoriels, dans l’entreprise) avant d’en arriver à mener des actions collectives.
Bonne volonté unilatérale Les organisations syndicales unanimes, FGTB, CSC et CGSLB, ne se sont jamais opposées à ce qu’on évalue l’accord de 2002 et que l’on puisse reformuler certaines règles encadrant les actions menées en cas de conflits collectifs. Mais elles ne peuvent accepter que cet encadrement signifie une remise en question du droit de grève. Comme organisations syndicales nous n’avons jamais appelé à mener des actions illégales ou répréhensibles. Nous rejetons toute forme de violence, de quelque nature que ce soit. Nous reconnaissons que personne ne peut utiliser une action collective pour faire pression sur d’autres afin de les forcer à poser des actes illégaux et/ou juridiquement punissables. Les organisations syndicales ne sont pas opposées à l’introduction d’un point de
contact pour garantir le respect des procédures et des règles en cas de grève mais il ne leur appartient pas de se substituer au pouvoir judiciaire quand il s’agit de sanctionner des comportements inadéquats. Comme il ne peut être question de leur imputer une responsabilité dans des actes commis par des casseurs infiltrés ou des provocateurs comme il y en a dans toutes les manifestations. Malgré tous ces gages de bonne volonté, les interlocuteurs sociaux ne sont pas parvenus à un accord. Aucun compromis n’a pu être trouvé parce que les employeurs qui tiennent absolument à nous désarmer n’ont accepté de faire aucune concession et ont continué à vouloir nous empêcher de participer aux actions collectives de solidarité et d’organiser toutes formes de blocage d’entreprises. Pour eux, demander au politique d’intervenir sur les salaires, c’est de l’économie. Défendre son salaire par la grève, c’est de la politique. Et les citoyens que nous sommes ne sont pas autorisés à en faire.
Rudy De Leeuw Président
Marc Goblet Secrétaire général