Syndicats FGTB n°7 - 15 avril 2016

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N°07 • BIMENSUEL • 70ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

15 AVRIL 2016 • Éd. LIÈGE

Toujours plus de flexibilité au travail, c’est toujours plus de difficultés à concilier travail et vie privée. Aux flexi-jobs et autres mini-jobs, la FGTB oppose la réduction collective du temps de travail. Dossier en pages 8 & 9

Pourquoi une journée d’actions le 19 avril? Voir page 3 Plus d’infos: www.fgtb.be



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SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

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SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

CE QUE LE EMENT GOUVERN NS NE TRO ET LES PA T PAS EN VOUS DIS

Sur le droit de grève • Ils veulent que les syndicats désignent une personne de contact qui serait obligée de jouer le rôle de gendarme pendant les actions collectives. • Ils veulent que les syndicats soient tenus pour responsables et sanctionnés en cas de problème pen¬dant les actions collectives. Peu importe le problème et peu importe qui a causé le problème. • Ils veulent que les sous-traitants et les intérimaires d’une entreprise soient autorisés à travailler en cas de grève.

En bref, ils veulent empêcher les travailleurs d’exercer leur droit de grève!

TENT !

S EXIS NATIVE

ER E DES ALT .FGTB.B W W W UR Z-LES S E V U O R RET DES ALTERNATIVES EXISTENT! La FGTB est une organisation responsable. Elle n’appelle jamais à commettre des actes illégaux! Nous nous engageons à respecter les dispositions relatives au droit de grève fixées dans la Charte Sociale Européenne et au niveau de l’Organisation Internationale du Travail ainsi que dans le gentlemen’s agreement existant. Ces textes sont les fondements du droit à l’action collective. Nous entendons que tout le monde respecte ces accords, y compris les patrons! Les libertés et actions syndicales sont indispensables aux conquêtes sociales. À commencer par des conditions de travail et des salaires décents. CE QUE LE MENT GOUVERNE S NE TRON ET LES PA NT PAS VOUS DISE

Sur les pensions • Ils veulent que nous travaillions plus vieux. Tant dans le secteur privé que public: d’ici 2030, pension à 67 ans. D’ici 2018, pension anticipée à 63 ans. • Ils veulent que nous travaillions plus longtemps: les périodes assimilées (crédit-temps temps plein, chômage…), prises en compte dans le calcul de la pension, vont peu à peu disparaître. Il sera de plus en plus difficile d’avoir une carrière complète. Surtout pour les femmes. • Ils veulent que nous travaillions plus longtemps dans de moins bonnes conditions: les aménagements de fin de carrière seront de moins en moins accessibles. 62 ans pour les RCC (ex-prépensions), 60 ans pour les travailleurs d’entreprises en restructuration et les métiers pénibles. 60 ans pour le crédit-temps «in de carrière». • Ils veulent réduire le montant des pensions (pension à points): les montants des pensions se¬ront liés aux finances publiques, à l’espérance de vie moyenne et au salaire moyen. Une détérioration des finances publiques diminuera la valeur du point! Idem si l’espérance de vie moyenne augmente ou si la moyenne du revenu du travail diminue.

En bref, ils veulent que nous ne puissions pas déterminer le montant de la pension. L’objectif est clairement de s’attaquer aux pensions légales.

TENT ! S I X E S VE ERNATI T L A S E D GTB.BE F . W W W LES SUR Z E V U RETRO

Pour travailler plus longtemps, il faut que les conditions de travail le permettent ! Des aménagements doivent être mis en œuvre entre employeurs et travailleurs. La réduction collective du temps de travail, avec maintien du salaire et embauches compensatoires, permettraient ces aménagements. Elle permettrait également qu’un plus grand nombre de personnes travaille. Les pensions légales du secteur privé et du secteur public doivent être renforcées et il faut prévoir, à cet effet, plus de sources de financement et de moyens pour la sécurité sociale. Ces sources existent.

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• Ils veulent que l’indexation des salaires et des allocations sociales ne soit plus automatique. • Ils veulent faire passer les barèmes salariaux à la trappe. Seul l’employeur décidera des aug¬mentations, pour certains... ou pas. • Ils veulent que la marge salariale soit estimée en fonction de l’évolution salariale en Allemagne, en France et au Pays-Bas sur les deux années à venir et vérifier en plus l’écart salarial sur les années précédentes. • Ils veulent que cette marge devienne impérative ce qui interdirait les négociations collectives.

En bref, ils veulent empêcher les négociations collectives dans les secteurs, dans les entreprises… Ils veulent que le travailleur se retrouve seul face à son employeur.

CE QUE LE MENT GOUVERNE S NE TRON LE ET S PA NT PAS SE DI VOUS

Sur la modernisation du droit du travail • Ils veulent créer l’intérim à durée indéterminée: si l’on souhaite protéger les travailleurs intérimaires, c’est un CDI dont ils ont besoin. • Ils veulent assouplir les conditions du travail à temps partiel: en permettant aux employeurs de renseigner les horaires 24h à l’avance. Ce qui exclura toute conciliation vie privée/vie professionnelle. Ce qui empêchera les travailleurs de chercher un second temps partiel. • Ils veulent étendre «le plus minus conto» à d’autres secteurs: le respect de la durée moyenne de travail s’étalerait sur six ans au lieu d’un an maximum! En dehors de toute concertation sociale. Au mépris de la santé des travailleurs. • Ils veulent étendre les flexi-jobs à d’autres secteurs: et remettre en question tout le droit du travail. Avec un «flexi-salaire» exclu de la notion de rémunération pour l’ONSS. La classification des fonctions, les barèmes sectoriels minimums et l’ancienneté ne seront pas non plus d’application. • Ils veulent autoriser les heures supplémentaires volontaires: sans contreparties, sans limites. Afin d’accentuer la pression sur les travailleurs. • Ils veulent instaurer le compte carrière: vous devrez épargner des avantages salariaux ou du temps à prendre. Vous voulez interrompre votre carrière? Vous viderez une partie de votre compte-car¬rière! Que se passera-t-il en cas de changement d’employeur? Les travailleurs pourront-ils vraiment interrompre leur carrière quand ils le souhaitent ou selon les volontés des employeurs? Pas de ré¬ponses.

La compétitivité doit prendre en compte le coût de l’énergie et des matières premières, l’innovation, la recherche et le développement, la formation et les réductions de cotisations sociales et fiscales des entreprises. Pas seulement les salaires! L’indexation, les barèmes et la liberté de négocier doivent être garantis. C’est le seul moyen de valoriser les travailleurs. Via des négociations collectives. Une réelle politique d’emploi passe par la réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires.

Sur le travail soutenable • Ils veulent... en parler beaucoup et agir très peu. • Ils veulent une liste de métiers pénibles. Au mépris de toutes les études qui rendent compte de l’explosion des maladies liées au stress et au burnout. Au mépris des travailleurs âgés.

En bref, ils veulent que les travailleurs perdent leur vie à la gagner.

En bref, ils veulent faire sauter toutes les protections des travailleurs. Rendre le travailleur flexible selon les besoins et les demandes uniques des employeurs.

ISTENT

VES EX ERNATI

!

.BE DES ALT W.FGTB W W R U Z-LES S E V U O R RET Les aménagements au droit du travail doivent être négociés entre interlocuteurs sociaux. À tous niveaux. Eux seuls ont une réelle connaissance du monde du travail. Pour que la pression et la concurrence ne dominent pas les relations de travail. Pour que la santé et le bien-être des travailleurs soient préservés. Pour que la flexibilité ne soit pas synonyme de précarité. Pour que le compte carrière ne remplace pas les systèmes existants tels que les crédits temps qui sont bien plus adaptés aux besoins des travailleurs. CE QUE LE MENT GOUVERNE S NE TRON ET LES PA NT PAS VOUS DISE

Sur la révision de la loi de 1996 (loi sur la norme salariale)

Il faut des plans d’emploi pour les travailleurs âgés. Bref, une réelle application de la CCT 104. Et l’étendre au secteur public. Le burnout doit être reconnu comme maladie professionnelle. Et il faut des plans d’actions en entre¬prises pour prévenir la pression et le stress au travail. La pénibilité doit être envisagée pour tous les emplois selon des critères. Ces critères évoluant avec la durée de la carrière. La réduction collective du temps de travail, avec maintien du salaire et embauches compensatoires, peut permettre aux travailleurs âgés de partager leur temps de travail avec des plus jeunes. La concertation s’est avérée jusqu’ici être un jeu de dupes. La FGTB exige une véritable concertation qui tienne compte de l’avis du million et demi de travailleurs qu’elle représente. Plus que jamais une FGTB forte et unie, capable de se mobiliser, est nécessaire. L’enjeu des élections sociale est un élément important pour renforcer la FGTB.

Pourquoi une journée d’actions le 19 avril? Retrouvez les infos sur www.fgtb.be


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

Forte inflation ou pas, les travailleurs sont perdants! A cause de la politique gouvernementale, les prix augmentent et l’inflation atteint des sommets. Même si une indexation des salaires et des allocations semble en préparation, les travailleurs restent perdants.

le giron des entreprises. Ajoutons à cela une gigantesque diminution des cotisations patronales à la sécurité sociales de l’ordre de 2,5 milliards d’euros. Suffisamment de cadeaux pour rester compétitifs, nous semble-t-il…

Travailleurs perdants En bref, oui, le niveau élevé de l’inflation raccourcit la période du saut d’index, mais l’impact financier du saut d’index sur les travailleurs n’en sera pas pour autant moins important.

e taux d’inflation indique dans quelle mesure le coût de la vie a augmenté au cours d’une période précise. Ainsi, les derniers chiffres de l’inflation indiquent que le niveau des prix a augmenté de 2,24% au cours de l’année dernière. À première vue, il s’agit d’une bonne nouvelle. Une légère inflation est en effet nécessaire pour maintenir l’économie à flots.

L

Responsabilité du gouvernement Lorsque nous confrontons l’inflation belge à l’inflation connue par le reste de l’Europe, nous constatons que la Belgique connaît une inflation élevée et malsaine. En effet, en mars, dans le reste de l’Europe, les prix ont baissé par rapport à l’année dernière. Pourquoi cette différence? La nature des produits belges qui ont le plus augmenté depuis mars 2015 et le moment du décrochage par rapport au reste de la zone euro ne mentent pas: les produits qui ont le plus augmenté sont ceux dont la formation des prix est influencée par l’Etat. L’électricité arrive en première position. Suivent ensuite en seconde et en troisième positions, l’enseignement supérieur et les boissons alcoolisées.

L’inflation belge plus élevée que «la normale» est entièrement due aux hausses de la TVA, des accises et du tarif d’accès aux services publics. Outre l’enseignement supérieur, on retrouve en effet aux premières places des services de base comme la collecte des déchets et la protections sociale. Le gouvernement est donc le principal responsable de l’évolution des prix en Belgique.

Une perte de compétitivité des entreprises belges par rapport aux pays voisins est possible, mais uniquement si l’inflation demeure élevée pendant une longue période. Et cela ne devrait pas arriver, à moins que dans leur élan de rage taxatoire, nos gouvernements ne décident encore d’une série d’augmentations d’impôts supplémentaires. Cette perte de compétitivité serait alors totalement imputable à la politique menée par ces gouvernements. On pourrait en outre affirmer que les entreprises sont pour l’instant peu gênées par la hausse des prix : proportionnellement, ces dernières font en effet un usage moindre des services publics dont les prix augmentent (enseignement, protection sociale…) ou ont obtenu des exceptions pour échapper à certains impôts.

Assez de cadeaux aux entreprises

Forte pression sur la consommation

Entre-temps un débat fait rage entre médias et économistes sur l’influence du niveau élevé de l’inflation sur la compétitivité de nos entreprises. L’inflation élevée annihilerait tous «les efforts consentis» par le gouvernement pour nous rendre plus compétitifs, allant du saut d’index au tax shift. La hausse des prix pourrait également entrainer une indexation des salaires et des allocations.

Les chiffres de l’inflation de ce mois sont un baromètre pour les augmentations fiscales latentes appliquées par les gouvernements. La reprise économique se fait toujours attendre en raison d’une forte pression sur la demande économique, la consommation. Dans les prévisions hivernales de la Commission européenne sur la Belgique, on retrouvait la phrase suivante: «l’effet positif de la baisse des prix du pétrole et de l’impôt des personnes physiques sur le pouvoir d’achat sera annihilé par la faible croissance des salaires et la hausse des impôts indirects et de prix de l’électricité». Il y avait longtemps que nous n’avions plus eu l’occasion de donner raison à la Commission européenne...

Quelques nuances s’imposent. Tout salarié et tout allocataire social aura, au terme du saut d’index, renoncé à 2% de ses revenus, indépendamment du taux de l’inflation. Il s’agit d’un montant d’environ 2,6 milliards – qui sert normalement à maintenir le pouvoir d’achat à niveau – que les travailleurs ne recevront pas, mais qui restera dans

LA FGTB FEDERALE ENGAGE:

Traducteur/interprète (H/F) à temps plein Votre fonction - Assurer la traduction simultanée dans les deux langues du pays (français et néerlandais) à des réunions internes (réunions d’instance, groupes de travail (techniques), etc.). - Assurer la traduction en néerlandais principalement mais aussi en français de notes, rapports, brochures, articles de presse, tracts, textes d’ordre social, économique, juridique, technique, etc. - Relire et corriger des textes en néerlandais.

Votre profil - Votre langue maternelle est le néerlandais et vous avez une excellente maîtrise du français ainsi que de l’anglais. La connaissance de l’allemand ou d’une autre quatrième langue est un plus. - Vous disposez d’un master en traduction/interprétariat, de préférence néerlandais, français et anglais. - Vous avez une bonne connaissance de MS Office: Word, PowerPoint, Excel et Outlook. - Vous êtes capable de travailler de manière autonome, mais vous avez également l’esprit d’équipe. - Vous savez gérer les situations de stress et fixer les priorités. - Vous vous intéressez à l’actualité politique, culturelle et économique belge et internationale.

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FEMMES ET TRAVAIL Flexibilité et exigences de productivités ; contrats précaires et/ou temporaires, stéréotypes sur le marché de l’emploi, santé au travail, charges psychosociales, pénibilité, articulation vie privée et vie professionnelle, chômage, dumping social… L’organisation actuelle du travail peut revêtir une forme de violence sociale et les femmes en sont les premières victimes ! Comment faire face ? Comment résister ? Les Femmes Prévoyantes Socialistes et le Centre d’Education Populaire André Genot ouvrent le débat et vous propose des colloques, témoignages, journées d’étude, projections et moments culturels… Des rendez-vous à ne pas manquer ! Infos : www.solidaris-liege.be/resistance - www.cepag.be

FEMMES, TRAVAIL ET PRÉCARITÉ

L’index de mars 2016: 102,57

1 JOURNÉE D’ÉTUDE 09:00 ACCUEIL 09:15 INTRODUCTION par Anne-Marie Andrusyszyn, directrice du CEPAG.

09:30 LE SECTEUR DU NETTOYAGE : FERMER LES YEUX POUR NE PAS SE SALIR LES MAINS par Françoise Claude, attachée au service d’études et projets des FPS.

10:15 LA PRÉCARITÉ DES FEMMES AU QUOTIDIEN par Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté.

Indice des prix à la consommation

Indice santé

102,57

103,47

11:00 PAUSE 11:15 FEMMES PENSIONNÉES : REVENUS ET RISQUES DE PRÉCARITÉ

Indice santé lissé

par Claire Gavray, sociologue, chargée de cours ULg.

12:30 LUNCH 13:30 PARCOURS DE FEMMES EN INSERTION : CONSÉQUENCES ET AUTRES DÉSAGRÉMENTS

100,66

par Pascale Laruelle, coordinatrice de Retravailler-Liège.

n mars, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0.91 point ou 0.91% par rapport à février 2016. En rythme annuel, l’inflation se chiffre à 2,24%.

E

Les principaux éléments qui expliquent cette évolution en positif sont les suivants: électricité (+0,36), fruits (+0,205), services combinés de télécommunication (+0,135), citytrips (+0,06), carburants (+0,055),

restaurants et cafés (+0,05) et pains et céréales (+0,025). Les principaux éléments qui expliquent cette évolution en négatif sont les suivants: gaz naturel (-0,030), combustibles liquides (-0,025) et boissons alcoolisées 0,025). Le gouvernement a imposé un saut d’index à partir d’avril 2015. Dans

ce contexte, l’indice santé lissé (soit la moyenne sur 4 mois qui sert de référence pour l’indexation des salaires et allocations sociales) qui sera publié durant la durée du saut d’index sera 100,66 (c’est-àdire bloqué à celui de mars 2015).

jeudi 21 avril 2016 ‘Espace Solidarité’ rue de Namur 47 5000 BEEZ (NAMUR)

14:15 TÉMOIGNAGE par Samia Belouali, stagiaire en parcours d’insertion.

14:45 FOCUS SUR L’INDUSTRIE TEXTILE par Patrick Veillard, expert commerce équitable, Oxfam-Magasins du Monde.

15:15 L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE : ALTERNATIVE À LA PRÉCARITÉ DES FEMMES EN ÉQUATEUR par Orquidea Chicaiza, organisation équatorienne Maquita.

16:00 CONCLUSIONS par Claire Gavray, sociologue, chargée de cours ULg.

16:30 FIN DES TRAVAUX

Activités gratuites mais INSCRIPTION INDISPENSABLE (les places sont limitées) : fpsinscriptions.liege@solidaris.be T. 04/341 62 88

DERNIER RENDEZ-VOUS DE NOTRE CYCLE JEUDI 16 JUIN 2016 à Liège Colloque « FEMMES, TRAVAIL ET ÉMANCIPATION » Infos www.solidaris -liege.be/resistance . Avec le soutien de la


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SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

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> MOBILITÉ

Le tout à la voiture résiste encore en Wallonie! Pourquoi et comment? Les premières analyses des résultats de la 4ème édition du Diagnostic Fédéral de Mobilité sont disponibles. En voici quelques éléments qui nous semblent mériter d’être communiqués. e Diagnostic Fédéral de Mobilité est obligatoire tous les 3 ans sur tout le territoire belge pour les entreprises de plus de 100 travailleurs ainsi que leurs sites de plus de 30 travailleurs. Ce diagnostic fait le point sur les données de déplacements domicile-lieu de travail (D D-LdT) de l’entreprise au 30 juin de l’année concernée. La 1ère édition a eu lieu en 2005. L’obligation de diagnostic inclut celle d’une concertation au Conseil d’Entreprise.

L

Une habitude qui s’installe Le rendez-vous trisannuel semble s’inscrire à présent dans le cadre d’une procédure plus claire et moins contraignante pour les entreprises. C’est le fruit de la récurrence d’une part mais les adaptations successives de l’enquête et de son suivi ont aussi facilité le travail pour les répondants : données pré remplies, envois de conseils préalables par l’administration, mise à disposition d’une application (mais non obligatoire) pour interroger les travailleurs … Avec pour résultat, ce constat que les entreprises ont répondu plus rapidement et en posant moins de questions au helpdesk qui est à leur disposition à l’Administration fédérale. Soulignons également que des rencontres régulières ont été organisées entre l’administration du SPF Transport avec les interlocuteurs sociaux. Cette disponibilité de l’administration a permis de renforcer les liens et de donner des informations plus précises aux délégations syndicales en ce qui nous concerne.

d’autres facteurs ont une grande influence sur le choix modal (horaires, temps de travail, distance D D-LdT…)

Mesures prises par l’entreprise et leur impact

Des chiffres en progression Entre 2005 (date du 1er diagnostic) et 2014, le nombre d’UTE concernées par l’enquête est passé de 8.745 à 10.734 (+ 23%) et le nombre de travailleurs de 1.359.908 à 1.530.271 (+ 12,5%). La progression est régulière d’une édition à l’autre. En termes d’évolution de la répartition modale, on observe que l’utilisation de la voiture (seul) pour les D D-LdT diminue de manière générale en Belgique mais plus fortement à Bruxelles. Par contre, elle augmente légèrement en Wallonie. Le covoiturage est en recul généralisé. Le train et les autres transports en commun augmentent légèrement partout. Les modes actifs (vélo et marche) sont en progression surtout à Bruxelles (+ 50%) et en Flandre. Cette vision doit être nuancée en fonction de certains facteurs qui influencent parfois fortement les résultats : l’accessibilité du site de l’entreprise en transports en commun, la situation en zone urbaine ou non, les distances domiciletravail, l’organisation du travail (horaires)… Par exemple, l’utilisation des transports en commun en zone urbaine est en progression pour l’ensemble des régions ce qui semble logique. Le secteur d’activités exerce aussi une influence sur les résultats. Soulignons que la question portant sur le mode de déplacement utilisé pouvait être soumise à un critère de genre. Malgré le fait qu’il n’y avait pas d’obligation d’utiliser ce critère, l’information a été récoltée pour 30% des entreprises et s’avère donc intéressante même si

Pour le vélo, la mesure la plus souvent mise en place est l’indemnité kilométrique. C’est aussi celle qui aura le plus d’impact pour la pratique du vélo dans les D D-LdT. Même si le covoiturage est en net recul parmi les alternatives à la voiture seul, les entreprises disent diffuser de l’information sur ce mode de transport. L’adhésion à une base de données n’est pas une mesure fortement mise en place (sauf à Bruxelles), or l’on sait que cette mesure est de nature à encourager la pratique du covoiturage. La mesurela plus répandue en matière de transports en commun est la gratuité offerte aux travailleurs (principalement grâce au principe du 1/3 payant). Cette mesure a aussi un impact marqué sur leur utilisation.

Le télétravail fait partie des mesures évoquées par les entreprises. On constate qu’il est surtout pratiqué par les travailleurs qui se déplacent vers un lieu de travail bruxellois.

transports en commun: • Le manque d’adaptation entre l’organisation des transports en commun et les horaires de travail (n°1 en Flandre) • L’absence de desserte ou desserte insuffisante (n°1 en Wallonie) • Le temps de déplacement trop long en transports en commun (n°1 à Bruxelles) Signalons que les problèmes évoqués par les entreprises n’évoluent pas de manière significative depuis 2005.

Voitures de société et budget mobilité Malheureusement, rien encore dans l’enquête de diagnostic fédéral ne permet de faire le point sur les voitures de société. Une question de l’enquête 2014 concernait le budget mobilité(1). Beaucoup d’entreprises se posent (et posent) des questions à ce sujet. Il est même le plus souvent mal compris. On peut espérer que ce problème ne doive pas survivre à la prochaine édition (2017). En effet, cette notion de budget mobilité ne sera (re)connue que si un cadre légal voit le jour ce qui semble être à l’agenda politique de cette année 2016.

Quelques conclusions

Problèmes rencontrés par les travailleurs

• L’évolution depuis 2005 est lente mais positive (plus de vélo, de TEC, moins de voitures) sauf pour le covoiturage.

Sans surprise, la congestion et le manque de places de parking sont les problèmes les plus fréquemment soulevés pour les D D-LdT en voiture.

• Cette évolution positive est plus forte en zone urbaine (surtout à Bruxelles)

En ce qui concerne le vélo, c’est la dangerosité du trafic qui ressort le plus souvent, surtout à Bruxelles. Trois problèmes sont le plus souvent évoqués pour l’utilisation des

• Les mesures incitatives pour le vélo sont les plus populaires dans les 3 régions même si elles ont un impact moins marqué en Wallonie • Les entreprises prennent de plus en plus de mesures ce qui a un impact sur la répartition modale • La diminution du covoiturage depuis 2005 pourrait s’expliquer

par l’influence importante de l’organisation du travail sur ce mode de déplacement • Le télétravail permet d’éviter 3,8% des déplacements vers Bruxelles

Pour aller plus loin En Région bruxelloise, l’obligation de diagnostic s’assortit d’une réalisation d’un Plan de Déplacement d’Entreprise (PDE), démarche beaucoup plus contraignante puisqu’elle impose aux entreprises de plus de 100 travailleurs la mise en place de mesures pour les modes de déplacement alternatifs à la voiture (transports en commun, covoiturage, modes actifs…). Au niveau wallon, la FGTB revendique depuis longtemps que cette obligation s’étende aux entreprises de la Wallonie. C’est d’ailleurs l’une des mesures qui figure dans le Plan Régional de Mobilité Durable qui a été élaboré en 2013 et 2014 avec tous les acteurs de la mobilité. En attendant, vous pouvez déjà obtenir auprès du SPF Mobilité et Transport l’analyse du diagnostic de votre entreprise. Pour l’obtenir, il suffit d’en faire la demande par mail à cette adresse: enquetewwv@mobilit.fgov.be. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations et bon travail dans l’amélioration de la mobilité des travailleurs!

Cellule Mobilité du CEPAG/ FGTB wallonne Jean-Luc Dossin, rue Haute 42 – 1000 Bruxelles 02/506.83.96 ou 0486/212.912 Jean-luc.dossin@cepag.be www.rise.be et www.cepag.be/mobilite (1) Le budget mobilité est un montant qui permet au travailleur de choisir entre différents modes de déplacement (transports en commun, vélo, voiture…). Il devrait à terme être une alternative à la voiture de société voire la concurrencer. Le cadre légal n’existe pas encore en Belgique contrairement aux Pays-Bas par exemple où le système fonctionne bien. Une proposition de loi est à l’étude qui devrait aboutir à fixer ce cadre en 2016.

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be

Source: SPF Mobilité & Transports 2016 Bleu foncé: voiture seul; bleu moyen: covoiturage; orange foncé: train; orange moyen: autres transports publics; vert foncé: vélo; vert clair: marche

Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11


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SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

> CATASTROPHE DE MARCINELLE LE 8 AOÛT 1956

«Tutti cadaveri» Le 8 août 1956 s’apprêtait à être un jour comme les autres… Ce matin-là, 275 hommes étaient descendus dans les profondeurs du sous-sol qu’ils connaissaient si bien pour rejoindre leur poste de travail. C’est à 8h10 du matin que le drame se produit lors d’une tragique méprise: suite à un malentendu avec la surface, un ouvrier, à moins 975 mètres, encage à un moment inopportun un chariot qui devait expulser de l’autre côté un wagonnet vide. Comble de malchance: celui-ci ne sort pas complètement, bloqué par un arrêtoir défectueux. ors du démarrage de la cage, l’un des deux wagonnets qui dépassaient accroche une poutrelle. Transformée en véritable bélier, celle-ci endommage gravement une canalisation d’huile, détériore deux câbles électriques à haute tension et provoque la rupture d’une conduite d’air comprimé. La formation d’arcs électriques met le feu à l’huile pulvérisée. Cet incendie, activé par l’air comprimé et par l’action du ventilateur de surface, est alimenté par les coffrages, solives et guidonnages voisins, tous en bois. Le feu gagne rapidement la mine. Ce qui était un simple incident d’encagement vient de dégénérer en véritable catastrophe.

contré auparavant. La presse écrite, la radio, la télévision naissante ont relaté, pendant quinze jours d’angoisse, les opérations de sauvetage conduites avec l’aide du Poste centrale de secours des Houillères du Nord-Pas-de-Calais et de la Centrale de sauvetage d’Essen dans la Ruhr. Un certain espoir demeure auprès des familles notamment les épouses, les mères et les enfants s’accrochant désespérément aux grilles du charbonnage. Le 23 août, le verdict des sauveteurs, ayant enfin réussi à prendre pied à 1035 mètres, est sans appel «tutti cadaveri»: 262 victimes originaires de 12 pays dont une majorité d’Italiens.

Par malheur, ce puits d’extraction est aussi celui qui sert à l’entrée d’air. Une atmosphère viciée, chargée de fumée et de monoxyde de carbone, se répand dans toutes les galeries en suivant le circuit d’aération. Le piège mortel vient de se refermer. Quelques minutes plus tard, sept ouvriers, réussissent à remonter à la surface, accompagnés par les premières fumées noires et denses annonçant le drame. Malgré les tentatives aussi nombreuses que risquées, malgré de nombreux actes de bravoure et une mobilisation générale de tous les moyens de sauvetage, seuls six survivants sont arrachés à cet enfer dans l’après-midi même du 8 août.

Les procès

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La catastrophe a causé tant en Belgique qu’à l’étranger une émotion et un élan de solidarité jamais ren-

Un ouvrage publié aux éditions Aden en 2006, cosigné par Paul Lootens, ex Président de la Centrale Générale FGTB, Marie Louise De Roeck et Julie Urbain et intitulé justement «Tutti cadaveri», revient sur le procès qui a suivi la catastrophe. Ce livre relève des points de l’enquête mettant en lumière une série de manquements à la sécurité qui ont permis l’enchaînement des faits ayant conduit à la catastrophe. Le puits était vétuste. Les conduites d’huile, d’air et les câbles électriques n’auraient pas dû être juxtaposés. Le système de signalisation du fond à la surface compliqué avec des codes sonores de 1 à 14 coups de sonnette… Tous ces éléments devaient conduire un jour ou l’autre à un accident et ce fut le cas déjà avant le 8 août 1956

mais sans les conséquences graves de ce jour funeste. Si l’ingénieur responsable de la sécurité avait tenu compte de certaines mises en garde et fait procéder à toutes les inspections réglementaires et au placement de portes anti retour, on n’aurait sans doute pas évité l’accident mais on aurait évité l’enchaînement fatidique et sauvé les mineurs. Malgré cela le tribunal de Charleroi a acquitté la direction du charbonnage. Mais en appel, la Cour de Bruxelles reconnait la responsabilité de la direction du Bois du Cazier dans la mauvaise organisation du système d’ascenseur et condamne le directeur des travaux à une peine légère.

Photos Camille Detraux/Raymond Paquay (coll. Musée de la Photographie)

Un site classé, un musée, une expo, etc

nscrit sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO comme site minier majeur de Wallonie, le Bois du Cazier illustre la condition et l’immigration ouvrière et la dureté du travail des «gueules noires» qui a contribué à faire du pays de Charleroi une terre prospère.

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Fermé en 1967 et laissé à l’abandon, le site a été remis en valeur par la Région wallonne grâce au soutien des Fonds structurels de l’Union européenne. Il a été ouvert au public en 2002, non seulement comme lieu de mémoire mais aussi comme musée et attraction touristique. Le Bois du Cazier est un site minier mais il est plus qu’un musée de la mine, il est un témoignage du passé industriel de la Wallonie.

Une expo A l’occasion du 60e anniversaire de la catastrophe de Marcinelle, le Bois du Cazier organise une exposition du 18 juin au 11 décembre. L’exposition permettra de se rendre compte si l’univers de la mine a réellement changé entre hier en Belgique et, aujourd’hui, dans d’autres pays du monde. On peut légitimement en douter quand on fait ne fusse qu’un parallèle photographique entre Marcinelle et la catastrophe de Soma en Turquie le 13 mai 2014. Photographies, films et autres documentaires, ainsi que des ciné-débats aborderont et approfondiront diverses thématiques comme la sécurité, les enjeux

stratégiques, l’impact l’écologique ou encore les exploitations «exotiques» tant par leur localisation que par les techniques mises en œuvre… L’exposition s’intéressera aux grands sujets suivants: • Enjeux économiques, stratégiques et environnementaux • Entreprises officielles et mines clandestines • Conditions de travail et sécurité • Travail des femmes et des enfants • Emigration et intégration • Vie quotidienne dans les bassins miniers.

Un livre Une édition revue et augmentée d’un livre a également été rééditée sous le titre « Bois du Cazier, patrimoine mondial » en coédition avec Renaissance du Livre. 176 pages - 24,90e

Un colloque Un colloque co-organisé par la FGTB et la CSC aura lieu le 14 octobre mais nous y reviendrons. Experts, témoins, délégués syndicaux du monde entier (ou presque) seront présents pour discuter des conditions de travail et de vie des mineurs et de leur famille, mais aussi des conséquences environnementales de l’extraction et de l’utilisation des ressources minérales. Au-delà des mots, des extraits de reportage permettront de se rendre compte des situations vécues.


UNION BELGE DU TRANSPORT

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Campagne internationale pour de meilleures conditions de travail dans l’industrie des croisières fluviales a campagne européenne «River Cruise» a été lancée le 4 avril dernier à Amsterdam. Il s’agit d’une campagne organisée par l’ETF, la Fédération européenne des Travailleurs du Transport, avec la participation de l’UBT, l’Union belge des Travailleurs du Transport, et dont l’objectif est d’obtenir de meilleures conditions de travail et de salaire pour le personnel des bateaux des croisières fluviales.

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Cette campagne d’une durée

d’une semaine sur le thème des croisières fluviales est menée notamment aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Tchéquie, en Bulgarie, en Suisse et bien sûr aussi dans notre pays. Les croisières fluviales sont un «booming business», un secteur en plein développement. Partout en Europe, on enregistre une forte augmentation du nombre de passagers et on prévoit que leur nombre connaîtra encore une hausse plus importante dans les

années qui viennent. Voilà pour les bonnes nouvelles. Parallèlement au développement spectaculaire du secteur, nous constatons aussi une concurrence féroce entre les opérateurs actifs dans le secteur des croisières fluviales. Concurrence qui a pour effet une compression des coûts: moins de personnel pour plus de passagers, cabines d’équipage surpeuplées, stress croissant et longues journées de travail, salaire différent pour le même travail en fonction de la nationalité ou du pays où habitent les membres de l’équipage, etc. «Aussi bien le personnel navigant

que le personnel d’hôtellerie à bord de ces bateaux est de plus en plus souvent confronté à ces pratiques de dumping social qui doivent être stoppées d’urgence,» précise Jacques Kerkhof, secré-

Chauffeurs de camion: attention! Êtes-vous déjà en règle avec la formation au certificat d’aptitude professionnelle? our bon nombre d’entreprises de transport, l’été s’annonce particulièrement chaud. Non pas parce qu’il fera chaud, mais parce qu’elles n’ont pas encore entamé la formation obligatoire de leurs chauffeurs de camion. Et le risque est réel que les chauffeurs en fassent les frais: le camionneur qui ne suit pas la formation ne pourra plus prendre le volant comme chauffeur professionnel à partir du 10 septembre prochain!

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Code 95 Le certificat d’aptitude pour chauffeurs de poids lourd, mieux connu sous le nom de «code 95», a été instauré en Belgique en 2007. A partir de septembre 2009, il ne suffisait plus de posséder un permis de conduire C ou CE pour être chauffeur de poids lourd professionnel. Les nouveaux chauffeurs devaient dorénavant passer des examens pour obtenir leur permis de conduire et le certificat d’apti-

tude professionnelle. Ensuite, ils devaient suivre 35 heures de formation par périodes de cinq ans. Une mesure transitoire a cependant été prévue pour les chauffeurs qui avaient obtenu leur permis de conduire C ou CE avant le mois de septembre 2009: ils doivent avoir suivi la formation obligatoire de 35 heures d’ici le 10 septembre 2016. Le chauffeur qui n’a pas suivi la formation ne pourra plus exercer son métier de chauffeur professionnel!

L’employeur doit organiser ET payer la formation L’UBT a veillé à ce que les employeurs ne fuient pas leurs responsabilités. Elle a négocié une CCT qui prévoit qu’il appartient aux employeurs d’organiser ET de payer les formations. Qui plus est, ils doivent aussi payer les heures pendant lesquelles le chauffeur suit la formation. A cet effet, le Fonds social Transport & Logistique met à disposition de tous

les employeurs du secteur du transport un «budget formation». Pourtant, beaucoup d’employeurs n’ont pas encore commencé à organiser la formation, ou répercutent la responsabilité et le coût de la formation sur le chauffeur. Ce qui est inacceptable!

Votre employeur n’a encore rien fait? Contactez l’UBT! Si votre employeur n’a pas encore pris la moindre initiative pour organiser la formation, il est grand temps de vous bouger. Car si vous n’avez pas suivi la formation avant le 10 septembre – et les formations suivies sont reprises sur votre permis de conduire – vous ne pourrez plus conduire un camion! Si votre employeur s’obstine à refuser de vous offrir la possibilité de suivre la formation, contactez le bureau régional de l’UBT. Vous trouverez les adresses et les heures d’ouverture de nos permanences sur notre site www.ubt-fgtb.be.

taire UBT des secteurs maritimes d’Anvers. «Nous ne pouvons pas

accepter que le personnel des croisières fluviales doive vivre encore plus longtemps des pourboires!» L’UBT participe donc pleinement à cette action internationale en distribuant des tracts d’infor-

mation aux passagers et des tracts de sensibilisation au personnel. Tracts d’information qui décrivent en détail les conditions de travail du personnel et tracts de sensibilisation rappelant les droits des travailleurs et appelant le personnel à se syndiquer. Car ENSEMBLE, ON EST PLUS FORTS!

Introduction de la taxe kilométrique pour poids lourds: le chaos total! a taxe kilométrique pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes sur les autoroutes belges est entrée en vigueur le 1er avril dernier. Pour ceux qui en douteraient encore: non, il ne s’agissait pas d’un poisson d’avril. Mais nous avons assisté à un spectacle bien triste …

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Même si depuis plusieurs mois, une campagne a été organisée pour informer les transporteurs, beaucoup d’entre eux ont attendu le dernier moment pour prendre les dispositions nécessaires. A la frontière belge, surtout celle avec les Pays-Bas, il fallait faire la file pendant plusieurs heures parce que de nombreux transporteurs étrangers devaient encore accomplir les formalités nécessaires. Par ailleurs, certains transporteurs bloquaient plusieurs autoroutes et zonings industriels.

La taxe au kilomètre: au niveau belge ou au niveau européen? La Belgique n’est pas le premier pays à avoir instauré un péage. Dans certains pays, les autoroutes sont payantes, et l’Allemagne connaît depuis des années une taxe au kilomètre semblable à celle que vient d’instaurer notre pays. L’idée de base de la taxe est bonne: il s’agit du principe «pollueur payeur». Auparavant, tout le monde payait le même montant. Désormais, on paie au kilomètre parcouru. Mais dans notre pays, les gouvernants ont opté pour une solution qui relève du surréalisme: les tarifs et les routes à péage diffèrent selon qu’on roule dans la Région de Bruxelles-Capitale, la Région flamande ou la Région wallonne. Dès le début, l’UBT s’était déclarée favorable à un système européen de péage.

Du bricolage

«L’UBT en pleine action pour les élections sociales!»

Quelques semaines avant l’entrée en vigueur, les boîtiers OBU présentaient toujours des défaillances techniques. La phase de test avait révélé de nombreux problèmes: le compteur se mettait en marche alors qu’on suivait une route parallèle à l’autoroute ; quand on roulait sur un terrain privé à côté de l’autoroute, il fallait également payer… Comme bon nombre de transporteurs étrangers devaient encore se mettre en règle les premiers jours après l’entrée en vigueur de la taxe, il y avait à différents endroits un manque de boîtiers OBU et donc de longues files d’attente, avec pour résultat des routes encombrées et d’énormes bouchons.

Barrages routiers organisés par des transporteurs récalcitrants! Certaines entreprises de transport ont jugé utile d’organiser des barrages routiers pendant plusieurs jours dans l’espoir d’obtenir un report de la taxe kilométrique. Espoir illusoire! Mais leurs actions ont provoqué beaucoup de problèmes et constituaient un danger sur les routes! Frank Moreels, coprésident de l’UBT: «L’UBT s’étonne fortement de

cette réaction pour le moins ambiguë des fédérations patronales et des partis politiques. Où était Bart De Wever pour s’indigner des dégâts économiques provoqués par l’action des transporteurs? Lorsque les syndicats organisent des actions, lui et ses acolytes de la N-VA crient au scandale. Cette fois-ci, leur silence était assourdissant. Faut-il encore faire un dessin?»


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DOSSIER

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ELECTIONS SOCIALES 2016

La difficile conciliation travail-vie privée Comme nous le disions dans un précédent dossier: «on travaille pour vivre et on ne vit pas pour travailler». Il n’y a en effet pas que le travail dans la vie. Mais le travail prend beaucoup de place. Parfois trop au point de réduire à peu de chose l’espace consacré à la vie privée. Et la vie privée, ce n’est pas que le repas, la télé ou le cinéma. La vie privée c’est aussi les incontournables tâches ménagères, les courses, les repas, l’entretien de la maison, de sa voiture, de son jardin si on en a un et la main verte, l’entretien de sa personne aussi. Mais aussi un peu de culture, de loisirs. Il y a l’éducation des enfants dont il faut faire d’honnêtes citoyens sociables, instruits et responsables; les tartines, les devoirs, les vêtements. Ou encore, les problèmes qui surgissent à un certain âge avec des parents âgés qui deviennent dépendants. Et puis l’entretien des relations sociales et familiales, l’engagement militant ou humanitaire. Sans oublier le temps de sommeil et les indispensables vacances pour se remettre d’une année de travail et de stress. Bref il y a de quoi faire. le temps et elle peut se faire sur la durée hebdomadaire du temps de travail, sur la durée annuelle grâce aux congés, ou sur la carrière. Mais elle se fait hélas aussi à travers une répartition inégale de l’emploi entre ceux qui ont un plein temps et plus, ceux qui vivotent d’un temps partiel ou de contrats précaires, ceux qui connaissent des périodes plus ou moins longues de chômage, et ceux que l’on a quasi définitivement exclu de la vie professionnelle. Ainsi, ceux qui ont un emploi fixe et à plein temps sont souvent débordés alors que d’autres aimeraient avoir du travail ou quelques heures en plus.

élas le temps des 3 X 8 consacrés par une loi de 1921: 8 heures de travail, 8 heures de loisirs, 8 heures de sommeil appartient au passé ou encore à l’utopie. Si la durée légale de travail est bien de 38 heures semaine, et souvent moins dans pas mal de services, le temps de travail dans les faits déborde largement, que ce soit via les heures supplémentaires – pas toujours payées -, via les moyens modernes de communication (ordi, smartphone) qui tendent à effacer la frontière entre le travail et le domicile, ou simplement le temps de parcours domicile-travail qui peut à lui seul bouffer 2 à 3 heures de son temps. Si bien qu’au XXIe siècle, on peut avoir des journées plus longues qu’au siècle passé. Et ce alors que la tendance structurelle est à la réduction du temps de travail parallèlement à une hausse de la productivité. Cette réduction du temps de travail ne saute pas toujours au yeux parce qu’elle s’étale dans

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Que peut-on faire pour mieux concilier travail et vie privée? Beaucoup mais les actions possibles touchent différents niveaux : l’organisation du travail, la flexibilité, les horaires, les congés, l’égalité homme-femme au travail et après le travail c’est-à-dire la répartition des tâches à la maison, les statuts des travailleurs dans l’entreprise (et les sous-statuts), la mobilité, l’usage des technologies de communication, etc. Mais au-delà de l’entreprise, la question touche la politique: le temps de travail qui conditionne forcément le temps restant à la vie privée est un enjeu qui dépasse le périmètre de l’entreprise: la flexibilité, les conditions d’accès aux prépensions, au crédit-temps, l’âge de la retraite anticipée ou non et les conditions de carrière sont autant de déterminants du temps de travail calculé alors sur la carrière. Une bataille s’est engagée sur ce temps de travail. A l’offensive politique patronale pour allonger ce dernier, nous opposons la revendication d’une réduction collective du temps de travail devant permettre de donner du travail à tous et de permettre de mieux concilier vie professionnelle et vie privée.

Le technostress Normalement, pour un salarié, le lieu de travail n’est pas à la maison. Si c’est une évidence pour des ouvriers qui travaillent sur des machines ou sur chantier (encore que…), l’intrusion des nouvelles technologies de communication a changé la donne. Le bureau peut se transporter à la maison ou partout ailleurs; le smartphone vous poursuit jusqu’au fond de votre poche et vous-même n’échappez pas à la tentation de vérifier vos mails professionnels. A l’inverse, il peut vous arriver de vérifier vos mails privés au travail ou d’appeler du bureau le garage ou le conjoint. S’il y a bien une certaine tolérance des employeurs pour ces petites contraventions au contrat de travail, l’employeur met aussi des limites, soit en bloquant l’accès à certains sites, soit en faisant appel à la réglementation qui lui permet de contrôler les flux sortants des communications,

dont les mails. A l’inverse, le travailleur n’est pas protégé contre l’intrusion du travail dans sa sphère privée: appels d’un supérieur, mails, demandes pressantes après les heures de bureau ou obligation imposée ou dictée par la conscience professionnelle d’achever une tâche. Une enquête menée par la FGTB en 2013 a mis en lumière l’interférence néfaste du travail dans la vie privée via les smartphone, tablettes et des ordinateurs. C’est du télétravail non encadré et en même temps des heures supplémentaires non rémunérées. Le travailleur qui ramène chez lui le stress du boulot garde un fil à la patte avec son travail ce qui contribue à accentuer le stress général et à empêcher la récupération que l’on peut espérer en rentrant chez soi. C’est du temps perdu pour la vie privée et pour l’entourage.

L’enjeu de la mobilité S’il y a bien quelque chose qui vole du temps à la vie privée, c’est le trajet domicile-travail. La dernière enquête fédérale sur la mobilité des travailleurs montre que les Wallons qui travaillent à Bruxelles ou en Flandre font 43 à 44 Km tous les jours (plus le retour). Dans 60 à 70 % des cas, ce trajet se fait en voiture, le train étant privilégié si la distance augmente. Domicile

Lieu de travail Bruxelles

Flandre

Wallonie

Bruxelles

4,4 Km

15,4 Km

31 Km

Flandre

30,3 Km

12,6 Km

35,9 Km

Wallonie

44,3 Km

43,1 Km

12,9 Km

Belgique

25,1 Km

13,1 Km

13,8 Km

En voiture, ce sont les embouteillages et le parking qui font perdre du temps. En train, ce sont les temps de parcours, les retards et la mauvaise desserte territoriale qui gênent. Selon une récente enquête de SD Worx, 73% des employeurs pensent qu’une meilleure mobilité aurait un impact favorable sur l’équilibre travail-vie privée de leurs employés, sans parler des autres avantages que voient les employeurs en termes d’image, de productivité, de motivation, de coûts, de réduction de l’absentéisme. Point de vue syndical, il y a donc «une autoroute» pour la revendication d’une meilleure mobilité (plans de transports d’entreprise, co-voiturage, transports alternatifs, remboursement intégral des abonnements de train ou systèmes flexibles de remboursement des frais de déplacement qui feraient reculer l’incitation à l’usage de la voiture que sont les voitures de société. Dans les cas où le travail le permet, le télétravail bien encadré offre une solution alternative aux problèmes de mobilité.

L’enjeu de l’égalité Homm Dans les premiers résultats de la dernière enquête sur les conditions de travail menée par la Fondation de Dublin, la répartition très inégalitaire entre hommes et femmes du travail domestique par rapport travail rémunéré et au trajets saute aux yeux à travers ce graphique:


DOSSIER

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L’organisation du travail L’organisation du travail, les heures sup ‘ et les récup’, les statuts, le recours aux temps partiels, à l’intérim peuvent conditionner la vie privée. Des travailleurs contraints de prester des heures supplémentaires alors que d’autres travaillent dans la même boîte sous statut précaire ou à temps partiel, ce n’est bon ni pour les uns ni pour les autres. Salariés

35-36 heures

37-38 heures

39-40 heures

41-97 heures

3.879.585

5,33%

35,53%

19,08%

10,09%

Le travail posté 1 million de travailleurs ont des horaires flexibles, travail posté en 2 à 4 équipes, horaire décalé ou coupé donc en décalage avec leur famille. Organisation flexible du travail Travail posté en 2 équipes

125.955

12,3%

Travail posté en 3 équipes

79.405

7,7%

Travail posté en 4 équipes

36.004

3,5%

Horaire variable (travailleur)

224.595

21,9%

Horaire flexible (employeur)

398.490

38,9%

Horaire décalé / coupé

27.563

2,7%

Autre

133.007

13%

Hommes

559.976

54,6%

Femmes

465.043

45,4%

1.025.019

100%

Total

Les horaires «atypiques» Outre le travail en équipes, le travail de nuit, le samedi, le dimanche ou à domicile sont particulièrement perturbant pour la vie privée. Travailleurs avec des contrats atypiques (%) en Belgique (2014) Travaillent habituellement: en % du total des travailleurs salariés de 15 à 64 ans

le samedi le dimanche la nuit en équipes à domicile

H

F

T

15,6

18,9

17,2

9,3

10,6

9,9

4,0

2,0

3,0

8,8

5,0

7,0

3,8

5,3

4,5

Source: EUROSTAT, Direction générale Statistique Enquête sur les forces de travail

Les contrats d’1 jour en intérim Si le travail précaire implique que l’on a du «temps libre», il pose de sérieux problèmes d’organisation de la vie de tous les jours et peut entraîner des tensions au sein du couple. Comme on le voit plus loin, le temps partiel s’accompagne d’une répartition encore plus inégalitaire du travail non rémunéré entre hommes et femmes.

mes-Femmes Cette répartition du travail inégalitaire dépasse bien entendu le cadre familial. C’est la place de la femme au travail qu’il faut repenser pour empêcher ces discriminations que l’on dit verticales ou horizontales selon qu’elles concerne l’accès aux postes plus élevés ou la structure de l’emploi dans certains secteurs. Il y a là un terrain de lutte syndicale encore trop peu exploité. Dans l’entreprise ou en dehors de celle-ci, il y a encore du boulot pour faire évoluer les mentalités en particulier en ce qui concerne les relations homme-femme et la répartition des tâches ménagères mais aussi du temps de travail à l’extérieur car les solutions trouvées au sein des couples consistent souvent à réduire le temps de travail de la femme plutôt que de chercher des moyens-termes plus égalitaires.

L’enjeu de l’accueil des enfants Le partage inégal du travail entre hommes et femmes, et notamment le recours plus important aux systèmes de temps partiel comme le crédit-temps par les femmes n’est pas sans

liens avec la faiblesse des structures d’accueil de la petite enfance. Pour 100 enfants, il y a en Flandre 42 places (de 0 à 3 ans) disponibles , en Wallonie 32,5 places (de 0 à 2,5 ans) et à Bruxelles, 43 côté néerlandophone et 25% côté francophone (de 0 à 2,5 ans).

La bataille politique du temps de travail La conciliation entre travail et vie privée est intimement liée au temps de travail. Celuici se joue aujourd’hui principalement au niveau politique. C’est là que les employeurs mènent aujourd’hui l’offensive. Car il s’agit bien d’une vague d’attaques qui vont à rebours du progrès. Ils essaient par différents moyens d’allonger le temps de travail ou d’atteindre une flexibilité qui pose d’énormes problèmes aux travailleurs pour concilier le travail et la vie privée, en particulier par rapport aux horaires des enfants, crèche ou école, congés et vacances scolaires. Cette offensive se traduit notamment par les restrictions apportées aux systèmes de prépension et de crédit-temps, aux retraites anticipées et à l’âge de la pension : c’est la durée du temps de travail sur la carrière que l’on veut allonger malgré la masse de main d’œuvre sans emploi. On vise la durée annuelle du temps de travail à travers le compte épargne-temps (voir ci-dessous). La flexibilité concrétisée par les flexi-jobs, l’intérim, ou les projets du ministre de l’Emploi Kris Peeters visent à flexibiliser au maximum l’emploi et à faire sauter les limitations au temps de travail.

Quelques projets du ministre de l’emploi Un compte épargne-temps. L’idée est de permettre au travailleur de ne pas prendre des congés (ou des primes) pour les capitaliser et les utiliser ultérieurement par exemple pour réduire son temps de travail ou interrompre sa carrière. Les gens seraient poussés à travailler de manière intensive pour se constituer un capital temps à récupérer : c’est le contraire du travail soutenable et mauvais pour la vie privée… Le temps de travail en fonction de la demande. En cas de besoin l’employeur pourrait réduire le temps de travail en périodes creuses ou l’augmenter pour honorer des commandes. Avec un tel système, la notion d’heure supplémentaire (et de sursalaire) s’estompe. De même le chômage économique qui compense financièrement le salaire pour les périodes creuses ne serait plus utile. Des heures supplémentaires « volontaires » (et bénévoles?). Les heures supplémentaires obligatoires impliquent un sursalaire et même un avantage fiscal. Si elles deviennent «volontaires», c’est du bénévolat. Il faut vraiment aimer son employeur ou son job… Faire sauter la durée légale du travail. Pour certaines professions dites «intellectuelles», le ministre estime qu’un temps de travail fixe (par ex. 32h) n’a pas de sens et que ce qui compte c’est l’obligation de résultat… Mais rien ne dit que ce résultat pourrait être atteint avec moins d’heures… Adieu là aussi, les heures sup’, les récupérations…

La réduction collective du temps de travail Travailler plus, plus longtemps, plus vite, n’est pas le meilleur moyen de concilier travail et vie privée. Au contraire, il faudrait travailler moins pour libérer du temps consacré à la sociabilité et à l’éducation des enfants. Travailler moins pour mieux partager le travail entre ceux qui en ont trop et ceux qui n’en ont pas ou pas assez. D’autant que la productivité et les progrès technologiques qui détruisent des emplois sont tels et la croissance si faible que l’on ne peut plus espérer une croissance suffisante pour résorber le chômage. Le retour au plein emploi et la réduction des inégalités liées en partie à la dualisation de l’emploi entre statuts fixes et précaires passe inévitablement par la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire. D’autant que cette dualisation touche en priorité les jeunes.

Les 4 jours/semaine L’économiste français Pierre Larrouturou, membre par ailleurs du collectif d’économistes progressistes Roosevelt qui partage son point de vue, pense que l’on peut parfaitement passer à la semaine de 4 jours sans provoquer de catastrophe économique pour autant que l’on négocie les modalités et l’organisation du travail dans les entreprises et les secteurs. La multinationale Danone l’a fait et elle se porte bien.


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Avec l’actualité récente, il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre à quel point notre syndicat et nos luttes syndicales sont importants. 732 citoyens fortunés nous ont fourni des preuves plus que convaincantes. Ils vivent en Belgique, mais leurs tirelires pleines à craquer sont cachées dans des îles exotiques et ils paient leurs impôts dans un no man’s land. Leurs noms ont resurgi dans l’affaire des Panama Papers. Ils côtoient les plus riches de la planète. Mais aussi les organisations criminelles qui blanchissent l’argent de leurs crimes. Sans oublier le groupe terroriste EI qui écoule son pétrole par le même chemin. Tout cela avec le soutien d’une poignée de banquiers rusés issus d’institutions financières de renommée mondiale.

En effet, comme le dit Werner, c’est révoltant. Et que nous disent les banquiers, par le biais de leur institution Febelfin? Ils demandent de ne pas exagérer. Ils prétendent travailler de manière légale. Ils en veulent pour exemple notre secteur maritime pour lequel des constructions fiscales dans des pays lointains sont nécessaires. Ils n’ont pas mieux comme argument. Comme si nous étions un pays de marins avec des centaines d’entreprises maritimes aux quatre coins du monde. Ce n’est pas correct. Il s’agit de fraude fiscale, d’escroqueries et de blanchiment d’argent. Et les travailleurs reçoivent l’addition. Les travailleurs du textile par exemple. Leurs salaires sont au pain sec depuis des années, mais avec l’affaire des Panama Papers, il semble que certains de nos plus grands barons du textile éludent l’impôt aux Seychelles, aux Iles Vierges ou au Panama.

Pourquoi font-ils cela? Pour ne pas payer d’impôts. Pour ne pas devoir contribuer aux dépenses de la collectivité tout en étant là pour en profiter. En effet, eux aussi, ils profitent de nos routes, notre enseignement, nos soins de santé et notre système de pension.

Au lieu de s’attaquer sérieusement à cette fraude fiscale de masse, on casse les revenus, les emplois et le bien-être des travailleurs. Le ministre de l’emploi Peeters nous met sous le nez un menu indigeste avec lequel le marché du travail sera totalement entre les mains des patrons. Il dicte dix points sur lesquels les syndicats peuvent encore négocier, mais auxquels on ne peut plus rien changer. Ha Ha Ha!

C’est révoltant. Nous exigeons un système d’impôt équitable. Et cela suppose en premier lieu que les grosses fortunes et les gains liés à ces fortunes soient pleinement taxés. Il faut mettre un terme à la fuite vers les paradis fiscaux une fois pour toute.

Nous ne l’acceptons pas. Nous vous expliquons ci-dessous, en dix points, à quoi revient ce catalogue des horreurs pour le travailleur. Et nous passons à la vitesse supérieure dans notre opposition envers ce gouvernement de droite, un gouvernement antisocial à la solde des patrons et des riches.

Werner Van Heetvelde, Président

Robert Vertenueil, Secrétaire général

LE MENU INDIGESTE DU GOUVERNEMENT DE DROITE

COMMENT RENDRE LE TRAVAIL INFERNAL? 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Vous obligez les gens à travailler jusqu’à 67 ans. Vous interdisez les prépensions, ou presque. Vous forcez les gens à travailler 45 heures par semaine, quand le patron le décide. Vous augmentez le nombre d’heures supplémentaires autorisées, sans récupération. Vous optez pour l’intérim à durée indéterminée, au détriment de l’emploi fixe. Vous transformez les temps partiels en contrats à l’appel. Vous diminuez les revenus via un saut d’index, un blocage salarial, des augmentations de prix et des impôts. Vous réduisez les pensions dans le privé et les services publics. Vous punissez les travailleurs qui tombent malade à cause de tout cela. Vous ignorez et bridez les syndicats pour tenter de museler toute opposition.

Aucune personne sensée ne peut accepter tout cela. Et vous?

ENTREZ EN RÉSISTANCE AVEC LA FGTB.


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SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

AVEC LA LISTE 2,

En ce qui concerne la sécurité au travail, nous nous battons pour obtenir des pneus hiver. Nous n’y sommes pas encore, mais la direction a déjà annoncé qu’elle reprendrait ce poste dans le budget de l’année prochaine. Nous demandons aussi que nos camionnettes soient adaptées vu que nous devons régulièrement charger et décharger des bouteilles d’oxygène de 40 kg.

LA SÉCURITÉ N’EST PAS UNE OPTION MAIS UN DROIT La santé et la sécurité des travailleurs est un élément essentiel pour la Centrale Générale-FGTB. Pour nous, pas question que des travailleurs perdent la vie alors qu’ils travaillent pour la gagner. C’est d’ailleurs avec cet objectif que nos délégués au Comité pour la Prévention et la Protection au Travail, le CPPT et au Conseil d’Entreprise, le CE, font leur travail. Pensez-y lors du vote. AU CPPT Vos délégués au CPPT font en sorte que l’employeur agisse effectivement en faveur de conditions de travail sûres et saines. Ils ont aussi pour mission de conseiller sur tout ce qui a un rapport avec la santé et la sécurité des travailleurs. AU CE Au CE, vos délégués donnent leur avis sur l’organisation du travail et les conditions de travail, deux thèmes qui ont une influence directe sur des conditions de travail sûres et saines. Vos délégués veillent aussi à l’application de la législation sociale. Ils ont aussi leur mot à dire sur les changements apportés au règlement du travail.

La santé et la sécurité des ouvriers, c’est une chose essentielle chez nous. Malheureusement, il aura fallu plusieurs accidents avant que la direction n’en prenne pleinement conscience. Aujourd’hui, nous avons une meilleure communication avec la direction qui nous voit plus comme un allié indispensable.

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Mon rôle de déléguée a aussi un aspect très social. C’est très important pour les travailleurs de se sentir soutenus et épaulés par quelqu’un qui est de leur côté et qui leur apporte un peu de force. Nous sommes dans une Entreprise de Travail Adapté, chez nous, encore plus qu’ailleurs, l’aménagement de postes de travail de plus en plus adaptés aux personnes est un enjeu majeur.

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bien-être au travail, c’est un aspect trop souvent négligé, pourtant dans les titres-services, c’est important. Les travailleuses souffrent beaucoup de l’isolement et à mon niveau, j’essaie de faire bouger les choses.

nço

is

Vous le voyez, le champ d’action est vaste et les enjeux de taille. Plutôt que de longs discours, nous donnons la parole à nos délégués qui nous livrent leur expérience.

Dirk

r Béat

niq

Nous suivons la sécurité de très près. Nous avons obtenu un nouveau plan de circulation pour les camions et les clarks, une nouvelle bascule pour le pesage et un nouveau marquage au sol dans les allées et les locaux, avec des lignes très claires qui indiquent où vous pouvez circuler. Nous suivons tout cela de très près.

sommes là pour garantir la sécurité des travailleurs. Dès que nous voyons que quelque chose ne va pas, nous n’autorisons pas le travail.

nous, nous avons dû nous battre pour que les travailleurs obtiennent des chaussures antidérapantes. Ca peut sembler banal, mais au quotidien, c’est aussi important.

Olivi

Piet

Nous faisons en sorte que les gens disposent d’un matériel adéquat, qui leur permette de travailler en toute sécurité. C’est notre rôle en tant que délégué. Nous insistons aussi pour qu’ils respectent les règles de sécurité.

En façade, la sécurité est au top, mais quand on y regarde de plus près, on se rend compte qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer. En étant au CPPT, nous avons justement l’occasion d’agir concrètement et de faire évoluer positivement la sécurité des travailleurs.

c Patri

e En tant que délégué, nous discutons avec la direction pour obtenir de meilleures mesures de sécurité pour les travailleurs, mais après, nous devons encore convaincre les travailleurs de l’intérêt de respecter ces mesures. Ils n’ont pas tous conscience des dangers.

Emile

John

er

Eddy


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MÉTAL

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> POINT DE VUE

Le niveau 0 de la crédibilité libérale C ’était le 11 octobre 2014. Il y a plus d’un an et demi déjà. On allait voir ce qu’on allait

voir!

Le MR décidait de «monter seul» dans une coalition «kamikaze» devenue pour des impératifs de com: «suédoise». Le projet «moderniste» d’un gouvernement des droites libérales, chrétiennes flamandes et nationalistes, ultraminoritaire au sud du pays, allait glisser sur du velours. Plus d’entraves. Pas de lourdeurs. Sans tabou. Avec des socialistes envoyés dans les cordes et le communautaire remisé au congélateur, il suffirait de brider les organisations syndicales. Un boulevard devant soi! Se détendre. Laisser faire, laisser aller. Le Nirvana serait au pied de la pente. Voilà pour l’ambiance. Pour un peu, la droite allait nous la faire, la révolution… Là, le flan est sérieusement retombé. Moins parce que le pays doit affronter un des attentats les plus meurtriers de son histoire que parce que cette horreur place en second plan de l’actualité un chapelet de difficultés et d’échecs que le temps ne va pas estomper.

Un échec en matière de sécurité, certes. Mais aussi, l’échec d’une politique d’asile. Mais encore l’échec d’une politique budgétaire. Ne parlons pas de politique sociale; nous en avions d’emblée fait le deuil! Les quartiers meurtris et salis, les «Molenbeek» d’Anvers, de Bruxelles ou de Verviers, risquent d’attendre encore les «jobs, jobs, jobs» annoncés au perchoir de la Chambre par un Premier ministre qui, président de parti, avait déjà promis de ne pas toucher à l’index, de ne pas allonger les carrières, de ne pas relever la TVA sur l’électricité… Les promesses libérales n’engagent que ceux qui les croient!

La liste des renoncements est plus longue qu’une journée sans pain. Comme la faim chasse le loup hors du bois, il nous faut aujourd’hui craindre les réactions d’un pouvoir aux abois, sans bilan et déstabilisé sur le plan intérieur comme sur le plan international. Les tentations autoritaires se révèlent dans les situations qui semblent «hors de contrôle». Les valeurs démocratiques et les libertés en général, celle de critiquer en particulier, deviennent

alors encombrantes. On glisse ensuite vers autre chose que les velours.

Contre l’austérité, séparer l’Etat du… patronat! Les incidents depuis les attentats, deux week-end d’affilée, sont des symptômes inquiétants. Aux dysfonctionnements des forces de l’ordre, aux compétitions internes, aux inconséquences déjà mises en évidence lors de la Commission d’enquête sur les enlèvements d’enfants, s’ajoutent aujourd’hui des comportements… disons «curieux». La police n’a «pu» empêcher une horde fasciste de descendre sur la capitale. Des «hooligans» venus provoquer une population bigarrée, elle, réunie au pied de la Bourse pour rendre hommage aux victimes d’autres… cinglés. Le samedi suivant, pris d’un zèle contraire, les mêmes policiers au même endroit ont embarqué prioritairement le président de la Ligue des droits de l’Homme en l’informant que «tout rassemblement d’extrême

droite et d’extrême gauche était interdit». Où est-on? Se pose donc aujourd’hui, comme le fait la

Ligue, la question de savoir dans lequel de ces «camps», les flics classent-ils dorénavant les «droits de l’Homme»?

C’est une chose entendue, l’antifascisme n’a pas bonne presse sous certains képis. Mais qui assume politiquement ces dérapages? Le ministre de l’Intérieur dont la perspective de démission a déjà été repoussée par le Premier ministre? Celui-là dont la dénonciation des ambiguïtés dans ses rapports à la collaboration avait valu à Laurette Onkelinx d’être qualifiée… d’hystérique! Un qualificatif réservé habituellement dans les bouches précieuses… aux femmes de courage. Les francophones de ce pays sont électoralement inutiles pour une NVA qui ne brigue pas leurs voix. C’est donc au MR qu’ils doivent demander les explications! La commission parlementaire d’enquête serait l’endroit pour les avoir. Elle devrait être aussi celui d’une évaluation sérieuse des conséquences sur la sécurité publique - comme sur la Justice, d’ailleurs - des politiques aveugles d’austérité. Sans quoi,

Ariston Thermo Benelux: en marche pour les prochains défis L e site d’Ariston à Malonne, anciennement MTS, est actif dans la production de chauffe-eau électriques. Il fait partie du groupe leader dans les systèmes de production d’eau chaude et de chauffage. L’année passée, ce sont un peu plus de 300.000 chauffe-eau qui sont sortis des lignes de production de Malonne à destination principalement de la France, la Belgique et l’Espagne.

Il y a quatre ans, l’entreprise a connu une restructuration qui a laissé sur le carreau une cinquantaine de travailleurs. Aujourd’hui, c’est dans un climat économique plus serein que la nouvelle équipe s’organise en vue des élections sociales qui approchent à grands pas. «Après les départs

de piliers de la délégation, il a fallu s’organiser et reconstruire une équipe capable de répondre aux attentes des travailleurs» nous raconte avec enthousiasme Pino, le délégué principal. C’est donc une équipe qui allie: la sagesse acquise dans l’expérience des combats menés au sein de l’entreprise et une bonne dose de

fougue amenée par les nouveaux candidats, qui s’apprête à affronter les défis de demain.

Le principal défi sera de poursuivre avec efficacité la conscientisation des travailleurs sur le travail précaire. La délégation milite activement pour que la bonne santé économique de l’entreprise se traduise par des contrats stables dans une région durement touchée par la crise économique. Il est trop facile pour les employeurs, qui font pourtant de confortables bénéfices, d’utiliser toutes les ficelles du travail précaire pour annihiler toutes les velléités revendicatrices des travailleurs. Une autre ambition de notre délégation est de négocier un aménagement du travail pour les plus anciens. Trop souvent, des travailleurs usés par des longues carrières dans un travail pénible sont écartés de leurs postes de travail sans autres possibilités. Nous voulons intégrer une véritable politique d’accompagnement de ces derniers afin qu’ils ne soient pas soumis au risque d’être pure-

ment et simplement licenciés avec le risque de tomber sous le coup des politiques antisociales de ce gouvernement. Soudée, notre délégation revendiquera aussi, tout au long de la prochaine législature, une amé-

lioration des conditions salariales qui sont depuis trop longtemps bloquées par les politiques d’austérité menées par les gouvernements qui se succèdent. On le constate donc avec enthousiasme: chez Ariston on s’organise.

comme Jambon, on peut faire l’économie de toute dignité et se contenter d’accuser les lampistes! Cela dit, si notre présent fermente légitimement de sérieux doutes, un autre avenir reste toujours possible. Il est même déjà mitonné, pas loin parfois : dans les chaudrons de la contestation de la «loi travail», par exemple. Des lycéens français inventent avec lucidité, humour et détermination une autre manière de résister. Je leur pique et recycle un slogan, une dernière couche sur le MR, comme une cerise sur le gâteau. La famille libérale s’est battue, seule au départ, pour une séparation de l’Eglise et de l’Etat que nous opposons, ensemble, aux islamistes de tout bord. Contre elle aujourd’hui, la bataille pour la sécurité et contre l’austérité est celle de la séparation de l’Etat et du… patronat!

Nico Cue Secrétaire général

Et le climat négatif que certains tentent de créer autour de notre organisation n’arrêtera pas la marche en avant de nos délégations, ici et ailleurs.


ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

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D’aides ménagères à aides familiales: l’instauration d’un parcours de formation qualifiante en Wallonie ans un article précédent, nous avons expliqué qu’après de très longues et difficiles négociations, nous avions obtenu la création de 1.000 postes d’Aides Ménagères sociales. Cette difficile négociation avait permis non seulement de créer 1000 postes, mais aussi de permettre à ces travailleuses de bénéficier d’augmentations annuelles de rémunération ( sur 29 ans) très différentes de la situation qui existe pour les Titres-Services.

D

La deuxième phase du processus négocié avec la Région Wallonne et la Ministre de l’Emploi Eliane TILLIEUX, était la mise en place de formations qualifiantes qui devaient permettre aux travailleuses Aides Ménagères Sociales de pouvoir suivre des formations d’Aides Familiales.

Les organisations syndicales et en particulier la FGTB-HORVAL, ont convaincu la Ministre que cette dynamique allait offrir à près de 200 travailleuses l’opportunité de suivre des formations d’Aide Familiale. Ces modules leur permettront d’accéder à une mobilité professionnelle et aux avantages sociaux afférents à leur future nouvelle fonction. La signature, ce 25 mars, d’une Convention de collaboration en matière d’insertion socioprofessionnelle par d’une part la Ministre de l’Emploi et de la Formation en Région Wallonne, Madame Eliane Tillieux et d’autre part la Ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale Fédération Wallonie-Bruxelles, Madame Isabelle Simonis, va booster les évolutions professionnelles dans les Services d’Aides

aux Familles et aux Personnes Agées ( CP 318.01). Cette signature constitue l’aboutissement de la négociation. 9 cycles de formation d’une durée de 18 à 24 mois sont et vont être organisés par l’Enseignement de Promotion Sociale. Cet accord qui, rappelons-le, crée 1000 emplois dans une période budgétairement très difficile est la démonstration que le dialogue social n’est pas mort! Qu’en Région Wallonne, il est encore possible qu’employeurs, syndicats et pouvoir politique puissent se mettre autour d’une table pour construire des réponses à des problématiques sociétales très complexes, et nous nous en félicitons.

Demain, un nouvel enjeu se profile, l’ASSURANCE AUTONOMIE; FGTB-HORVAL vous tiendra au courant de l’évolution du dossier qui aura un impact important pour l’emploi dans le secteur.

Tangui CORNU Co-Président FGTB-HORVAL Responsable secteur Aides Familiales (CP 318.01)

FGTB-Horval élargit sa coopération en Côte d’Ivoire Le département de la coopération au développement du gouvernement belge demande aux acteurs de la société civile de déposer leurs projets pour les années 20172021. Dans ce cadre, HORVAL, la centrale de l’alimentation horeca et des services de la FGTB et IFSI, l’institut international de la coopération au développement de la FGTB, se sont rendu en Côte d’Ivoire afin de développer un projet pour les 5 ans à venir. n 2014, FGTB-HORVAL a créé une commission cacao. De cette manière, les militants actifs dans l’industrie du chocolat peuvent échanger leurs expériences. Deux demandes très spécifiques sont ressorties: établir un contact avec les militants du Sud et avoir davantage d’informations sur les projets sociaux que les multinationales développent dans le Sud dans le cadre de «cocoa action». Au niveau européen, la concertation sociale se fait à travers les conseils d’entreprise européens. Au niveau mondial, rien n’existe. Les militants ne peuvent pas se concerter sauf si les syndicats l’organisent euxmêmes. Cette impossibilité de se rencontrer joue en faveur des

E

multinationales. FGTB-HORVAL et l’UGTCI ,le syndicat de Côte d’Ivoire, vont travailler à la mise en place de réseaux.

Depuis 2011, FGTB-HORVAL coopère avec le syndicat agricole de la Côte d’Ivoire - pays producteur de cacao le plus important du monde. La majorité des multinationales actives dans le secteur du cacao (Cargill, Barry Callebaut, Cemoi, Olam, ADM) ont évidemment plusieurs sièges en Côte d’Ivoire. Cargill et Barry Callebaut ont également des sièges en Belgique. Afin d’obtenir une chaîne de cacao durable, nous avons commencé par

travailler avec les cacaoculteurs. Ce sont de petits agriculteurs qui s’organisent d’abord dans des coopératives et s’affilient ensuite au syndicat ou se syndiquent directement auprès du «syndicat des planteurs». Ce syndicat est affilié au syndicat agricole. Il existe un comité de surveillance pour lutter contre le travail des enfants. Au sein du syndicat agricole, nous avons collaboré avec le SYNACNRA, dont le secrétaire général et le camarade Koffi Niangoran. Pour 2017, nous avons décidé d’étendre le projet à la centrale de l’industrie alimentaire qui représente entre autres les entreprises de l’industrie chocolatière. Elle représente plus de 6000 travailleurs et 100 délégués. Jusqu’à présent, il n’y avait pas de relation entre ces deux centrales ni entre les militants de l’industrie chocolatière. Grâce à HORVAL et IFSI, les deux organisations syndicales ont été réunies dans un atelier de planification. L’année passée, les autorités ivoiriennes ont fixé le prix de 1 kg de fèves de cacao à 1000 CFA, soit 1,5e/kg. Ce n’est absolument pas suffisant! Cela implique que le système des pisteurs est maintenu. Les pisteurs sont des acheteurs mafieux de fèves de cacao qui passent chez les petits agriculteurs, dans les régions isolées, qui n’ont pas les moyens pour transporter leur produit au marché, faute d’infrastructure. Ainsi, les pisteurs paient un montant qui est encore inférieur au prix fixé du cacao. Les autorités ont fixé ce prix sans avoir impliqué les partenaires sociaux. Le syndicat souhaite être associé à ces discussions et négocier pour porter le prix à 3000 CFA par kilo. Les grandes multinationales devront payer un prix équitable pour le

cacao et les agriculteurs gagneront un salaire digne. Cela diminuera le risque qu’ils fassent appel aux enfants-esclaves du Burkina Faso ou qu’ils fassent travailler leurs propres enfants au lieu de les envoyer à l’école. A cet effet, un plan d’action stratégique a été développé avec la fédération syndicale UGTCI et son département qui s’occupe de la lutte contre le travail des enfants, le syndicat agricole (avec SYNACNRA et les cacaoculteurs) et le syndicat alimentaire (avec les délégués de Barry Callebaut et Cargill, qui, jusqu’à présent, n’avaient pas de contacts avec leurs collèguesmilitants de l’Europe). Afin d’élaborer un projet durable, nous avons commencé par repérer les atouts, les faiblesses, les opportunités et les menaces.

sectoriels avec les employeurs,… Dans le secteur de l’agriculture, un travail important de sensibilisation sera effectué, y compris dans les régions les plus éloignées. Pour ce faire, il est prévu, entre autres, de diffuser des spots publicitaires sur les ondes locales. La sensibilisation se fera également au travers des t-shirts et en imprimant des banderoles. Le troisième axe sera consacré aux femmes. Au travers des missions, une coopération durable a été construite avec l’UGTCI, notre partenaire du Sud. Pour la FGTB-HORVAL, la solidarité est une valeur syndicale primordiale.

Silvie Mariën Projets internationaux

Nous catégorisons tout dans un arbre de problèmes. Pour la centrale agricole, la liste de problèmes est immense. Nous citons quelques exemples: les pires formes du travail des enfants, l’analphabétisme, un prix faible pour les fèves de cacao, trop peu de terre pour cultiver du cacao, l’accessibilité difficile aux régions lointaines, pas de sécurité sociale, trop peu de formation, … Pour la centrale de l’industrie alimentaire, les problèmes sont connus: une mauvaise sécurité sociale, pas de libertés syndicales, pas d’accès aux moyens de communication, des salaires trop bas pour couvrir le coût de la vie, pas de barèmes salariaux, pas de dialogue social au niveau sectoriel,… De plus, nous avons déterminé nos axes de travaux principaux: la formation sur les conditions de travail, la création d’une coordination syndicale dans le but de conclure pour la première fois des accords

La nouvelle édition 2016 du guide social, publiée par le Fonds Social et de Garantie Horeca, est disponible. Pour toutes informations complémentaires ou pour obtenir une version imprimée gratuite, contactez votre section régionale.


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

> POINT DE VUE

Le Gouvernement porte atteinte au travail décent! Un travail décent, voilà sur quoi doivent porter les élections sociales. Qui dit travail décent, dit plus de pouvoir d’achat, limites à la flexibilité, combinaison travail/vie privée, bien-être au travail, formation… Le gouvernement de droite Michel va radicalement à l’encontre de la notion de travail décent. Il l’a une fois encore prouvé avec les décisions budgétaires.

14.000 candidats du SETCa Toutes les listes de candidats sont désormais introduites. Nous entamons la dernière ligne droite vers les élections. Merci à nos 14.000 candidats d’avoir choisi le SETCa, pour 4.300 comités et conseils d’entreprise différents au total. Ce sont tous de bons candidats, qui veulent s’investir pour défendre leurs collègues au travail et dessiner l’avenir avec nous. Ils veulent s’engager pour une société juste et sociale, pour un travail décent.

Travail décent Le Gouvernement parle d’un travail soutenable, les employeurs d’un travail adaptable. Les décisions gouvernementales dans le cadre du dernier contrôle budgétaire illustrent ce que cela représente, tant pour le Gouvernement que pour les employeurs. Davantage de flexibilité, pas de certitudes sur le nombre d’heures à prester ni sur le moment où les prester, disparition des heures supplémentaires rémunérées… Il est scandaleux de voir à quel point les membres du Gouvernement présentent ces mesures comme avantageuses pour les travailleurs. Ils ne savent que trop bien qu’ils mentent. C’est un signe de mépris pour les travailleurs. Entre-temps, les nantis et les «touristes de Panama» restent hors d’atteinte et ce sont à nouveau les citoyens et travailleurs ordinaires qui paient l’addition pour le déficit budgétaire. Il doit en être et il en sera autrement un jour. Nous ne cessons d’affirmer inlassablement qu’il y a des alternatives, qu’une autre politique doit être possible. Nous continuerons aussi de le faire pendant la campagne électorale en cours. À cet égard, nous misons en particulier sur le pouvoir d’achat, la flexibilité (limitée), un équilibre correct entre travail, bien-être au travail et le défi de la «robotisation».

La «fin» du saut d’index: qu’en est-il pour les employés? La fin du saut d’index se profile. C’est dû à la forte hausse des prix résultant surtout de toutes sortes d’augmentations des accises et des tarifs décidées par ce gouvernement. Il est toutefois prématuré de parler de la «fin» du saut d’index. Pour rappel, ce gouvernement a décidé l’an passé de geler les salaires dans notre pays et de ne plus les faire augmenter parallèlement aux prix. Normalement, les salaires suivent automatiquement ces prix en Belgique. C’est ce que l’on appelle «l’indexation automatique». En avril 2015, elle a été suspendue temporairement, jusqu’à ce que tous ceux qui perçoivent un salaire ou bénéficient d’une allocation aient perdu 2% de pouvoir d’achat : le fameux «saut d’index». Entre-temps, le Gouvernement a fait fortement augmenter les prix, surtout pour financer le «tax shift». Prenons par exemple la hausse de la TVA sur l’électricité à hauteur de 15%. Cette situation a fait grimper les prix de plus de 2% l’an passé, mais les salaires et les allocations n’ont donc pas suivi. Tous les travailleurs ou les allocataires sociaux sont donc 2% plus pauvres que l’an passé.

Retour de l’indexation en vue?

Pouvoir d’achat Plus de pouvoir d’achat profite aux travailleurs et à l’économie. Nous nous réjouissons dès lors que votre salaire soit bientôt à nouveau indexé. Lors des prochaines négociations interprofessionnelles, sectorielles et d’entreprise, nous mettrons à nouveau l’augmentation des salaires bruts sur la table. Vos augmentations barémiques doivent elles aussi être préservées.

Limites à la flexibilité Quoi qu’affirment le ministre Peeters et son gouvernement, plus de flexibilité ne permettra pas de créer des emplois et ne fera qu’accentuer le stress et les burn-outs chez les travailleurs. S’il faut de la flexibilité, celle-ci doit être correctement encadrée dans des conventions collectives de travail. La pratique nous apprend que c’est possible et que cela fonctionne, également dans l’intérêt des travailleurs.

Travail et vie privée vont de pair Les travailleurs travaillent bien s’ils savent qu’à côté de leur travail, ils peuvent aussi organiser convenablement leur vie privée, avoir une vie familiale de qualité et se détendre sur le plan socio-culturel. La flexibilité à la seule demande de l’employeur remet en cause l’équilibre entre travail et vie privée.

Bien-être au travail Les emplois physiquement éprouvants doivent être allégés. La charge psychosociale doit être abordée de façon bien équilibrée.

Ce sont précisément les hausses de prix décidées par le Gouvernement qui ont fait grimper le coût de la vie plus que prévu. En mars, il est apparu que les prix avaient augmenté de 2,24% par rapport à un an plus tôt. L’indice santé, qui est utilisé pour calculer l’augmentation des salaires et des allocations, a même augmenté de 2,72%. Cela signifie qu’après une période de «gel», l’index recommence à bouger et que dans certains secteurs, il sera à nouveau question

d’adapter les salaires au coût de la vie. Les salaires des fonctionnaires et les allocations sociales seront également bientôt à nouveau indexés. Cela ne veut toutefois pas dire que l’effet du saut d’index est annulé, au contraire : vous avez perdu ces 2% pour toujours. Cela a également un impact sur votre pension. Dans ce sens, un saut d’index ne prend donc jamais fin. Malgré les allégations du Gouvernement et de certains médias, un saut d’index ne permet pas aux autorités de réaliser des économies: le blocage des salaires entraîne également un blocage des recettes provenant des impôts et des cotisations de sécurité sociale. Le saut d’index aurait donc aussi coûté de l’argent au Gouvernement. Tout cet argent est revenu intégralement aux employeurs. La reprise des indexations salariales renflouera donc aussi les caisses de l’État, le Gouvernement lui-même le reconnaît.

Quels secteurs? Contrairement à l’impression que les politiques et les journalistes donnent de la situation, il n’existe pas «une indexation» unique. Chaque secteur applique son propre système et ses propres règles, et les salaires sont adaptés au coût de la vie à des moments et d’une façon qui lui sont propres. Cela signifie donc également que la reprise des indexations ne se fera pas uniformément ni simultanément dans les secteurs. Chaque secteur atteindra à un moment donné le point où les salaires seront à nouveau adaptés. Selon les prévisions du Bureau du Plan, il s’agirait des secteurs et des chiffres qui suivent. Pour les données chiffrées: elles ne sont certainement pas encore définitives, mais donnent une indication. C’est

pourquoi nous nous limitons à un délai de quelques mois, ces chiffres peuvent donc encore être modifiés! Dans le secteur financier (CP 308, 309 et 310), il serait à nouveau question d’une indexation partielle autour de 0,18% en mai. En juillet, il s’agirait d’un index d’environ 0,35%. Pour les employés occupés chez les notaires (CP 216), une indexation de 0,04% aurait lieu en mai, une partie de l’adaptation étant encore soumise au saut d’index. Dans le commerce, la CP 311 (grandes entreprises de vente au détail) pourrait déjà être indexée en mai, à raison de 2%, car le «saut» a eu lieu en juin 2015 dans ce secteur. Dans l’industrie, il en va de même pour le secteur de l’imprimerie et de la presse quotidienne (CP 130), qui devrait également pouvoir compter sur une indexation de 2% en mai, parce qu’il avait déjà dû subir un saut d’index en 2015. Le mois suivant, ce serait au tour du secteur pétrolier, avec 2% également. Pour la CP 224, une indexation limitée de 0,18% aurait lieu en mai (une partie de leur indexation annuelle est donc encore « mangée » par le saut d’index). Les mois suivants, ce sera – selon les prévisions – au tour des autres secteurs de l’industrie, avec des indexations complètes ou partielles. Pour le Non-Marchand, il semble que les salaires seraient adaptés à concurrence de 2% dans le courant des mois de juin et juillet. Cet aperçu n’est pas exhaustif et doit être interprété avec prudence. De grands secteurs des services comme la CP 200 sont toujours indexés en janvier et ne sont donc pas repris dans cet aperçu. Si les prévisions actuelles en matière d’inflation s’avèrent correctes, l’adaptation salariale dépassera certainement 1% pour ces secteurs.

Savoir quand je vais devoir aller , travailler 24 heures à l avance? Non merci !

Numérisation et robotisation L’accroissement de la productivité via la numérisation et la robotisation doit permettre de réduire le temps de travail. En raison des nouvelles technologies, les travailleurs ont également besoin de plus de formations. Un travail décent, voilà qui est et reste l’enjeu de notre lutte syndicale et des élections sociales. Bonne chance à tous nos candidats. Ensemble, dessinons l’avenir!

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Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa

Plus d infos ? Surfez vite sur www.setca.org/tempspartiel


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

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Le travail du dimanche, à nouveau sur le tapis: toujours plus… Assouplir, flexibiliser, élargir,… Voilà des termes qui reviennent régulièrement à la bouche des employeurs et des politiciens. D’un point de vue légal, le dimanche devrait être considéré comme un jour de repos. Au fil du temps, les règles se sont pourtant adoucies, des exceptions ont été accordées et le travail du dimanche s’est développé, sous certaines conditions (en particulier dans le secteur du commerce). En pratique, de nombreuses possibilités existent désormais pour ouvrir les magasins le dimanche et permettre aux employeurs de faire des affaires également ce jour-là. Mais pour certains politiciens, cela ne suffit apparemment pas puisqu’ils proposent d’aller toujours plus loin. C’est le cas de l’Open VLD qui déposé une proposition de loi visant à laisser la possibilité à tous les commerces d’ouvrir pratiquement tous les dimanches. Celle-ci sera prochainement renvoyée en commission des affaires sociales. Pour le SETCa, il y a là un véritable danger pour les travailleurs. Le travail du dimanche est déjà permis dans plusieurs cas Pour rappel, le travail du dimanche est interdit, sauf exception. C’est

un jour qui permet notamment de prendre une bouffée d’oxygène avant une nouvelle semaine et qui permet de concilier vie privée et vie professionnelle. Pour certains types de commerces (comme les

boulangeries, boucheries, etc.), il est autorisé toute la journée et durant toute l’année. Pour d’autres, uniquement le matin et à conditions de respecter certains principes (comme l’obligation de ne pas ouvrir les portes avant 13h le lundi). La loi accorde également aux employeurs du commerce le droit d’ouvrir jusqu’à 6 dimanches par an (c’est souvent le cas pendant les périodes de fêtes, soldes, etc.). Enfin, les magasins situés dans des zones dites touristiques, balnéaires ou climatiques (et qui sont reconnus comme tels d’après certains critères bien précis) peuvent également occuper du personnel le dimanche pendant la période du 1er mai au 30 septembre, durant les vacances de Pâques et de Noël et 13 autres dimanche par an.

Assouplir les règles et flexibiliser davantage Ces dernières années, patrons et partis de droite se sont souvent entendus pour essayer de modifier le cadre légal relatif aux ouvertures du dimanche. La notion de villes touristiques a notamment été assouplie de manière à permettre à de nombreux bourgmestres de faire reconnaitre leur bourgade comme ville touristique, simple-

ment pour pouvoir attirer le chaland et surtout attirer les portefeuilles dans les magasins. On a ainsi découvert que des villes, largement méconnues, sont devenues, sur papier, des joyaux de notre tourisme belgo belge. Au pays du surréalisme, tout est possible!

Demain, avec ce type de loi, le dimanche sera considéré comme un jour de prestations normales dans le commerce ! Couplons ce projet de loi à un autre, toujours de l’open VLD, sur les heures d’ouvertures dans le commerce et si nous n’y prenons pas garde, nous aurons bien vite des commerces ouverts 24h/24.

Jusqu’où ira-t-on? Comme si cela ne suffisait pas, l’Open VLD veut aller encore plus loin et permettre aux magasins qui le souhaitent d’ouvrir pratiquement tous les dimanches. Actuellement, la loi prévoit l’ouverture des magasins 6 dimanches par an. L’open VLD entend remplacer la notion de jour d’ouverture par la notion de 6 jours prestés par travailleur. En pratique donc, toutes les boutiques pourraient être ouvertes tous les dimanches et les travailleurs presteraient au maximum 6 dimanches. Il s’agit évidemment d’un changement fondamental.

La commission des affaires sociales analysera prochainement la proposition. Le SETCa veillera à faire passer le message. Pas question de flexibiliser davantage les conditions de travail dans le commerce ! Le travail du dimanche doit être limité et doit rester exceptionnel. Les possibilités d’ouvertures sont déjà suffisamment nombreuses pour que chacun (employeurs, consommateurs, communes) y trouve son compte.

Pour l’instant, hors zone touristiques et stations balnéaires, les magasins ouvrent au maximum 6 dimanches, ce qui permet un réel volontariat des travailleurs.

, Commerce : une prime pour la garde d enfants ! Papa et/ou Maman travaille(nt) dans la CP 202, 311 ou 312 et... ... ont au moins 12 mois d’ancienneté dans une de ces 3 CP au 31 décembre de ů͛ĂŶŶĠĞ ĮƐĐĂůĞ ƉƌĠĐĠĚĞŶƚĞര͖ ... j’ai moins de 3 ans ; ... je vais dans un centre d’accueil agréé par l’ONE ou Kind & Gezin (crèche, jardin d’enfants, accueillante d’enfants).

, La prime s élève à € 400 maximum par enfant et par parent.

Papa et/ou Maman travaille(nt) dans la CP 201 ou 202.01 et... ... j’ai moins de 3 ans ; ... je suis gardé à la crèche, au jardin d’enfants ou chez une gardienne de l’ONE ; ... la gardienne s’occupe de moi au moins un jour par semaine pendant au moins 6 mois.

Papa et/ou Maman travaille(nt) dans la CP 201 et... ... j’ai entre 2,5 ans et 12 ans ; ... je reste à la garderie avec mes amis ĂƵ ŵŽŝŶƐ ϲϱ ŚĞƵƌĞ ƉĂƌ ƚƌŝŵĞƐƚƌĞര͖ ... si je suis malade, le fonds social prévoit aussi une ŝŶƚĞƌǀĞŶƟŽŶ Ɛŝ ŵĞƐ ƉĂƌĞŶƚƐ ĨŽŶƚ ĂƉƉĞů ă ƵŶ ƐĞƌǀŝĐĞ ĂŐƌĠĠ pour enfants malades.

, La prime est identique et s élève à € 520 par an maximum.

Pour obtenir la prime, prenez contact avec votre section régionale SETCa. Nous vous aiderons à introduire votre demande et à assurer le suivi administratif.


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°07 • 15 AVRIL 2016

> ÉDITO

Deux poids, deux mesures U n bref instant, le gouvernement est parvenu à maquiller le véritable déficit budgétaire. En soustrayant les dépenses pour renforcer la sécurité, le gouvernement a pu artificiellement faire fondre le déficit, faire oublier le désinvestissement dont souffrent les services publics et les errements du ministre responsable de Finances Van Overtveldt (N-VA) qui a gravement sous-estimé les recettes fiscales attendues. Ces recettes étant liées à la conjoncture économique morose en grande partie due aux politiques d’austérité qui ralentissent l’économie. Rien d’étonnant à ce que les recettes fiscales diminuent à la lumière des nouvelles révélations du «Panama Papers» selon lesquelles la fraude fiscale n’est plus un simple sport national mais une véritable discipline olympique qui nous vaut pas moins de 732 médailles … Il y a en effet 732 Belges qui possèdent des comptes dans des paradis fiscaux masqués par des sociétés écrans .

Les fraudeurs… tranquilles Pendant les vacances de Pâques, le gouvernement a dû refaire l’exercice budgétaire. Malgré la fraude fiscale manifeste dont le «Panama Papers» est la énième preuve, le gouvernement Michel ne s’attaque pas aux fraudeurs ni aux grosses fortunes, bien au contraire. La taxe Carat, la taxe Caïman et les mesures contre la «fraude Panama» estimées à 115 millions (dont les experts soulignent déjà que ce montant ne sera pas atteint) sont une farce par rapport aux milliards de fraude fiscale. Et comme si cela ne suffisait pas, l’on annonce déjà une réforme (lire: une diminution) de l’impôt des sociétés. Le ministre

Van Overtveldt avait déjà lancé l’idée de ramener le taux des sociétés de 33,99 à 25%. C’est ce même ministre et avec lui, tout le gouvernement, qui introduit un recours contre la décision de la Commission européenne en vertu de laquelle notre pays doit exiger la restitution de 900 millions de cadeaux fiscaux de 35 multinationales établies chez nous. Ceci, alors qu’en 2015, les sociétés belges avaient engrangé 18 milliards de bénéfices, soit une augmentation de pas moins de 32%. Les ministres sont les valets des multinationales qui appellent à la sécurité juridique. Une sécurité juridique qui ne doit apparemment pas s’appliquer aux travailleurs dont les droits sociaux sont constamment vidés de leur substance.

Nouvelle facture pour les travailleurs Une fois de plus, le gouvernement Michel cherche des moyens dans notre sécurité sociale et dans les services publics. Ainsi, les revenus faibles et moyens – les seuls qui paient correctement leurs impôts – verront les services publics et la protection sociale diminuer de plus en plus année après année. Pas moins de 454 millions supplémentaires seront encore économisés cette année sur les soins de santé, l’invalidité, le chômage et les pensions. Les pensions des fonctionnaires seront réduites structurellement année après année. Du côté des recettes du budget aussi, ce sont les citoyens qui paient la facture car les taxes sur la consommation sont encore augmentées. Comme si toutes les factures plus élevées (dont la facture énergétique), le gel des salaires,

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le saut d’index et les mesures d’austérité déjà appliquées n’étaient pas déjà assez pénibles.

Les travailleurs… encore plus flexibles Le gouvernement se sert aussi du budget pour réduire la protection du travail et accroître la flexibilité selon les vœux des employeurs. Calculer le temps de travail sur base annuelle implique la liquidation de la semaine des 38 heures car les employeurs pourront encore davantage adapter le temps de travail en cours d’année. Celui qui croit que les travailleurs pourront négocier à titre individuel avec leur patron leur temps de travail, n’a sans doute jamais été sur le terrain. Il s’agit purement et simplement d’un allongement du temps de travail, car il y aura plus d’heures supplémentaires qui ne pourront pas être récupérées plus tard par un repos compensatoire. De même, l’idée de faire économiser par les travailleurs individuels leurs jours de congé et heures supplémentaires, risque seulement d’augmenter la pression au travail. Et ceux qui travaillent à temps partiel avec un horaire variable ne seront parfois avertis qu’un jour à l’avance de leur horaire. Les travailleurs devront encore plus se plier en quatre, avec toutes les conséquences que cela implique pour leur santé et leur vie privée.

sur le travail faisable et la Conférence nationale des Pensions. Et par conséquent également les syndicats des travailleurs qui y participent. Il brise même les accords sociaux (fraîchement) conclus par exemple en avançant des sanctions pour les travailleurs en maladie de longue durée . Ou en renforçant les règles sur le chômage temporaire. Pour avoir droit à une allocation de chômage temporaire qui permet aux entreprises de mettre temporairement leur personnel au chômage et donc réduire les frais en cas de diminution de la production, il faudra avoir travaillé pendant une période déterminée. Ainsi, les jeunes débutants se retrouveront sans revenu, sans aucune pitié. Il serait juste que le gouvernement règle d’une façon sociale ses problèmes budgétaires. Cela implique une fiscalité juste, du travail faisable, le respect de la vie familiale des travailleurs et une concertation sociale sensée entre des interlocuteurs sociaux égaux. Ce sont là les conditions pour une société harmonieuse et équilibrée.

La concertation sociale… vidée de sa substance De cette façon, le gouvernement vide toute concertation sociale de sa substance, avant même de l’avoir entamée. Il torpille ses propres initiatives comme la table ronde

Rudy De Leeuw Président

Marc Goblet Secrétaire général


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