Syndicats n°7 de 2015

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N°07 • BIMENSUEL • 70ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

10 AVRIL 2015 • Éd. LIÈGE

Enquête sur les forces de travail © istockphoto.com

Le SPF Economie vient de publier son «Enquête sur les forces de travail 2014». Il en ressort que bien que l’emploi augmente globalement, le chômage augmente aussi. Explication : on ne crée pas assez d’emplois pour en donner aux nouveaux venus sur le marché du travail. Cela n’empêche pas le gouvernement de reculer l’âge de la retraite à 67 ans et de pénaliser les chômeurs âgés à qui il a supprimé le complément d’âge malgré leur faibles chances de retrouver de l’emploi. Entre-temps, 20.000 jeunes ont déjà été exclus du chômage depuis janvier.

Voir en pages 5, 8 & 9 ACTIONS

Une semaine de résistance sociale Page 3

CHÔMAGE

Les plus âgés punis Page 5

DUMPING

L’Europe fait du mal à l’emploi Page 6

En raison des congés de Pâques, Syndicats revient le 1er Mai


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°07 • 10 AVRIL 2015

NAMUR trois ublication de p sa ce a p es icats de Pâques. e année, Synd des vacances n o is Comme chaqu ra en x mmes er mai. Nous ne so lieu de deu 1 u d e semaines au té a d vues édition sera s activités pré le s te u to r La prochaine ce nale, non ns votre régio mesure d’an a d en e s ss a a p p c n se o i d ce qu er i. Pour savoir .fgtb.be. pour ce 1 Ma te otre si www n à s u o -v ez report

LUXEMBOURG


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BRUXELLES


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RÉGIONS

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CENTRE

CHARLEROI-SUD HAINAUT

WƌĠƉĞŶƐŝŽŶŶĠƐ ĚƵ ^ d Ă ĞŶƚƌĞ ϭĞƌĞ ĞdžĐƵƌƐŝŽŶ ĞŶ ĐĂƌ Ce 28 avril 2015

ϴŚϬϬ ͗ ĠƉĂƌƚ ĞŶ ĐĂƌ ĚĞ ůƵdžĞ >Ă >ŽƵǀŝğƌĞ ŐĂƌĞ ĚƵ ĐĞŶƚƌĞ ϭϬŚϬϬ ͗ sŝůůĞƌƐ ůĞ ŽƵŝůůĞƚ ;ĨĂďƌŝĐĂƚŝŽŶ ĚĞ ũƵƐ ĚĞ ĨƌƵŝƚƐ͕ ŐĞůĠĞƐ͕ ǀŝŶĂŝŐƌĞƐ͕ ƐŝƌŽƉƐ͕ ŵŽƵƐƐĞƵdž͙Ϳ

ϭϮŚϯϬ ͗ ZĞƉĂƐ ;Ŭŝƌ͕ ũĂŵďŽŶ Ě͛/ƚĂůŝĞ Ğƚ ƐĞƐ ĐƌƵĚŝƚĠƐ͕ ŶŽŝƐĞƚƚĞƐ ĚĞ ƉŽƌĐĞůĞƚ ĂƵ ƌŽŵĂƌŝŶͲŐƌĂƚŝŶ ĨĂĕŽŶ ƚĂƌƚŝĨůĞƚƚĞ͕ ƉĂƌĨĂŝƚ ŐůĂĐĠ ĂƵdž ĨƌƵŝƚƐ ƌŽƵŐĞƐ͕ ƵŶĞ ďŽŝƐƐŽŶ͕ ĐĂĨĠͿ

ϭϱŚϬϬ ͗ DŽƵůŝŶ ă ǀĞŶƚ ĞĨƌĞŶŶĞ ;ĐůĂƐƐĠ ŵŽŶƵŵĞŶƚ

Ğƚ ƐŝƚĞ ĚĞ ĞůŐŝƋƵĞ͕ ŝů Ɛ͛ĂŐŝƚ ĚƵ ĚĞƌŶŝĞƌ ŵŽƵůŝŶ ĞŶĐŽƌĞ ĞŶ ĂĐƚŝǀŝƚĠ ĚĂŶƐ ůĂ ƉƌŽǀŝŶĐĞ ĚĞ EĂŵƵƌͿ

ϮϬŚϬϬ ͗ ZĞƚŽƵƌ ƉƌĠǀƵ >Ă >ŽƵǀŝğƌĞ Wƌŝdž ͗ ϱϱ͘ϳϱΦ ;ǀŽLJĂŐĞ͕ ƌĞƉĂƐ Ğƚ ĚĠŐƵƐƚĂƚŝŽŶƐͿ

Le sexisme, une vieille histoire? ciné-débat, mardi 28 avril à 20h au centre de jeunes taboo Pour son prochain ciné/débat, le Centre de jeunes Taboo vous invite à une chasse au sexisme, dans les moindres recoins de votre vie quotidienne. Stéréotypes, préjugés et discriminations de genre seront passés au crible, tant du côté des femmes (biensûr) que du côté des hommes (hé oui, il y en a aussi). Ça vous parle? Ça vous titille? Ça vous choque? Venez en discuter avec nous! Nos invités: le groupe de réflexion sur le genre des JOC Mons : des filles et des mecs (oui, oui) qui partageront avec nous leur point de vue et leurs actions au quotidien. Projection: le débat sera précédé d’un montage des meilleurs moments de la série Vie De Meuf, qui dénonce le sexisme ordinaire dans des vidéos poilantes. En partenariat avec la Bibliothèque de l’U.T., dans le cadre du Printemps des bibliothèques. Infos: Centre de jeunes Taboo - 0475/55.90.44 - 071/64.13.07 - taboo@brutele.be - www.cjtaboo.be

ZĞŶƐĞŝŐŶĞŵĞŶƚƐ Ğƚ ŝŶƐĐƌŝƉƚŝŽŶƐ ĂƵ ϬϰϳϰͬϮϰ͘Ϭϲ͘ϱϵ ŽƵ Ϭϰϳϱͬϰϱ͘ϳϰ͘ϵϳ ƉŽƵƌ ůĞ ϭϱ Ăǀƌŝů ĂƵ ƉůƵƐ ƚĂƌĚ Ğƚ ƉĂŝĞŵĞŶƚ ĞĨĨĞĐƚƵĠ ĞŶ ŵġŵĞ ƚĞŵƉƐ ƐƵƌ ůĞ ĐŽŵƉƚĞ ϱϬ ϭϮϲϮ Ϭϭϱϵ ϵϲϭϴ

MONS

WŽƵƌ ƚŽƵƚ ƉĂŝĞŵĞŶƚ ĞŶ ƌĞƚĂƌĚ͕ ů͛ŝŶƐĐƌŝƉƚŝŽŶ ŶĞ ƐĞƌĂ ƉĂƐ ƉƌŝƐĞ ĞŶ ĐŽŶƐŝĚĠƌĂƚŝŽŶ͘ EŽŵďƌĞ ĚĞ ƉůĂĐĞƐ ůŝŵŝƚĠ ă ϰϵ ƉĞƌƐŽŶŶĞƐ͘

PERMANENCES FISCALES - EXERCICE 2015 – REVENUS 2014 - UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS

Maison des Employés et Cadres syndiqués asbl

La FGTB régionale de Mons-Borinage vous propose son aide pour remplir votre déclaration d’impôts ainsi que pour calculer gratuitement vos impôts sur ordinateur.

Quand? les jeudis 4 , 11, 18 et 25 juin 2015 de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00. les mardis 26 mai et 2 juin 2015 de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00.

Où?

Atelier Récup’ Envie d’être original et créatif? Marre de payer pour des choses que tu pourrais faire toi même avec 3 fois rien? Florence va t’apprendre à créer toi-même ta déco, tes bijoux, tes rangements... Grâce à la récup!

à la FGTB Mons-Borinage, service comptabilité, rue Lamir 18-20 - 7000 Mons. Afin de remplir correctement votre déclaration, il est indispensable que vous soyez muni(e) des documents ci-après: • la déclaration à compléter, • la note de calcul de l’exercice précédent (dernier extrait de rôle ipp), • les relevés des salaires, indemnités, allocations de chômage, maladie, pensions, … perçus en 2014, attestation relative aux congés payés, • les attestations de prêt et/ou assurances-vie délivrées par l’organisme prêteur et/ou assureur, • l’avertissement extrait de rôle pour les revenus immobiliers (habitations ou terrains), • l’attestation de frais de garde d’enfants (0 à 12 ans).

Intéressé(e)? Contactez-nous au 065/32.38.44 ou 065/32.38.41.

La Maison des Employés

Le centre de jeunes Taboo et les JOC Charleroi organisent des ateliers récup 1 fois par mois.

et Cadres Syndiqués www.maisondesemployes.wordpress.com

EXPOSITION

C’est complètement GRATUIT!!! Pas besoin de prévoir de matos, on se charge de tout!

BOUGARD FRANÇOISE

Inscription souhaitée: Centre de Jeunes Taboo: 0475/55.90.44 ou 071/64.13.07 - Florence JOC: 0497/70.88.45

AQUARELLES & PASTELS

RDV pour le premier atelier le mercredi 29 avril à 18h30 au Centre de jeunes Taboo: 8, rue Basslé à Charleroi

du Editeur responsable: Patrizio Salvi - rue Chisaire 34 à 7000 Mons

20/04 au 08/05 2015 du lundi au vendredi de 8h30 à 17h vernissage le vendredi 17 avril à 18h30

rue Chisaire 34 à 7000 Mons L’expo...

Entrée gratuite

Une organisation ‘‘La Maison des employés et cadres syndiqués de Mons-Borinage’’(asbl) avec le soutien de la Région Wallonne et du SETCa Mons-Borinage

ois blication de tr s espace sa pu at es. ic qu nd Pâ Sy e, de anné cances Comme chaque de deux en raison des va mes m so ne s er ou eu li ai. N semaines au datée du 1 m évues édition sera les activités pr ale, es ut to er La prochaine nc no on gi an ré d’ e e tr ur mes e dans vo donc pas en ce qui se pass er Mai. Pour savoir pour ce 1 www.fgtb.be. s à notre site reportez-vou


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LIÈGE - HUY - WAREMME trois ublication de p sa ce a p es icats de Pâques. e année, Synd des vacances n o is Comme chaqu ra en x mmes er mai. Nous ne so lieu de deu 1 u d e semaines au té a d vues édition sera s activités pré le s te u to r La prochaine ce nale, non ns votre régio mesure d’an a d en e s ss a a p p c n se o i d ce qu er i. Pour savoir .fgtb.be. pour ce 1 Ma te otre si www n à s u o -v ez report

VERVIERS

DE

CIné-débat La comédie sociale anglaise au meilleur de sa forme. Une rencontre poignante et décoiffante entre mineurs en grève et activistes gays et lesbiens. Un mélange savoureux de larmes, de franches rigolades et d’appel à la solidarité. Eté 1984 - Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de leur marche à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au !n fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d'un minibus pour aller remettre l'argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose qui s’unissent pour défendre la même cause.

La projection sera suivie d’un débat animé par l’ASBL «Ensemble @utrement»

Centre culturel de Dison Rue des écoles 2, 4820 Dison

LE JEUDI 23 AVRIL

Éditeur responsable : Daniel RICHARD Pont-aux-Lions 23/3 - 4800 Verviers

19h30


ACTUALITÉS

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Une semaine de protestation sociale!

ussi longtemps que le Gouvernement mènera sa politique d’austérité et d’injustices, la FGTB et ses militants continueront à mener des actions. Des dizaines de milliers de personnes, militants et citoyens ont participé à cette semaine de résistance sociale, que ce soit à la «Grande Parade» de Tout autre chose ou aux manifestations menées tant au niveau national que régional.

A

Cette semaine de la résistance sociale a été lancée dans la bonne humeur dimanche dernier, lors de la Grande Parade initiée par le mouvement citoyen «Tout autre chose». Plus de vingt mille jeunes, moins jeunes, travailleurs, retraités,

artistes, travailleurs sociaux, militants syndicaux ont bravé la pluie à Bruxelles pour manifester contre les politiques antisociales des différents gouvernements belges. Le lendemain, la manifestation en front commun syndical s’est tenue dans les rues de Bruxelles. Là encore, les politiques menées par le gouvernement fédéral ont été rappelées et dénoncées. Entre l’âge de la pension, la perte de pouvoir d’achat, la politique d’exclusion des chômeurs et le détricotage progressif et éhonté de tous les acquis sociaux, les combats sont nombreux. Des milliers de syndicalistes de tous bords ont rejoint la rue de la Loi ensemble pour exprimer

leurs griefs et revendications. Les actions se sont poursuivies dans tous le pays le premier avril, avec des manifestations à Gand, Malines, Hasselt, Liège, Charleroi et Namur. D’autres villes accueillaient rassemblements et activités plus ludiques. Des actions qui ont remporté un vif succès. De toute part, les citoyens dénoncent les mesures prises par ce gouvernement des riches, qui contribue à la détérioration de nos conditions de vie. La FGTB continuera à se mobiliser contre la régression sociale.

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> EN BREF Les écochèques désormais utilisables pour des produits de seconde main Syndicats et employeurs se sont mis d’accord sur une adaptation de la liste des produits qui peuvent être payés avec des écochèques. Parmi ceux-ci figurent désormais les vêtements, meubles et livres de seconde main, ainsi que les voitures et vélos partagés. La convention a été signée au Conseil national du Travail. Elle sera d’application dès le 1er juin. Les autres nouveaux arrivants sur la liste sont les séjours dans des infrastructures touristiques bénéficiant du label «Clé verte», les machines à soda et leurs accessoires, l’achat et le placement de dalles de gazon, ainsi que les dalles perméables. La liste des appareils électriques a également été élargie.

Cet élargissement s’accompagne cependant de règles énergétiques plus strictes. Du côté de la construction, les écochèques pourront désormais servir aux investissements dans les chaudières et fenêtres à haut rendement, les robinets thermostatiques et les évaluations énergétiques. Ils seront également utilisables pour les dispositifs à énergies renouvelables tels que les panneaux et chauffe-eau solaires, pompes à chaleur, etc. Enfin, la construction et rénovation de bâtiments passifs a aussi été intégrée à la liste. Celle-ci est réévaluée tous les deux ans au sein du Conseil national du Travail.

el Camp’añero 2015

27-30 juin

Les Jeunes FGTB participent cette année au grand concours Interimarre! Pour cette édition 2015, le concours comptabilise finalement 23 vidéos d’une très bonne qualité qui allient le fond et la forme. Sous le trait de l’humour ou de l’émotion, par le reportage ou la fiction, les participants ont mis en images leur vision de l’intérim. Vous pourrez découvrir toutes les vidéos en concours à partir de ce 1er avril à 12h sur le site internet www.interimarre.be! Le concours entrera aussi rapidement dans sa deuxième phase: le vote internet! En effet, entre le 1er avril 12h et le 21 avril 17h, les internautes auront l’opportunité de voter pour leur vidéo favorite et ainsi nous aider à remporter un prix de 500e! N’hésitez donc pas à faire passer le lien

www.interimarre.be à tous vos amis. La troisième phase du concours sera la soirée de clôture qui se déroulera le jeudi 23 avril 2015 à Liège. C’est lors de cette soirée que les «prix du jury», «votes internet», «prix du public», «spécial scénario» et «spécial scolaire*» seront décernés. Si vous souhaitez nous aider, n’hésitez pas plus longtemps : allez voter pour nos trois vidéos (le portrait de Thibaud, un jeune intérimaire sous contrats journaliers et deux sketches de Jonathan Gianquinto, un militant Jeunes FGTB du Centre) et faites tourner à vos amis!

Le camp Jeunes FGTB revient du 27 au 30 juin 2015 Cette année, plus besoin de sortir les tentes, matelas et autres duvets du placard, le camp se tiendra dans un gîte d’étape à Rochefort (le gîte du Vieux Moulin - http://www.giterochefort.be/ et http://www.gitesdetape. be/galeries/gite/187 ) pour 4 jours d’ateliers de fond sur l’emploi des jeunes et les luttes internationales, mais aussi de détente et d’activités sportives.

Ne tardez pas à vous inscrire par le biais de votre Centrale professionnelle ou de votre Régionale! 70 places sont disponibles. Infos et réservations avant le 25 mai auprès de Valérie.renard@jeunes-fgtb.be ou via le Permanent Jeunes FGTB de votre régionale (http://jeunes-fgtb.be/les-animateurspres-de-chez-toi/ ).

40 €

/jeune

Ä logement et repas, 4 jours

Les Gîtes d’Étape du Centre Belge du Tourisme des Jeunes a.s.b.l. - ROCHEFORT

Info+Inscription : valerie.renard@jeunes-fgtb.be ou auprès du permanent Jeunes FGTB de ta Province Ä jeunes-fgtb.be

Fils rouges Emploi des jeunes en Belgique, Jeunesse internationale : convergence des luttes Ateliers, échanges, activités sportives et culturelles Éditeur responsable : Thierry Bodson - rue Haute 42 - 1000 Bruxelles

TTIP C E TA , T I S A , A P E

LES BANQUES ET LES MULTINATIONALES QUI S ENRICHISSENT ET DICTENT LES LOIS ; LA PAYSANNERIE QUI SE MEURT; L EMPLOI DETRUIT ET PRECAIRE.

PROGRAMME PROVISOIRE: sera compl t , voir nos sites internet et v nement facebook TTIP/TAFTA Belgique

VENDREDI 17 AVRIL Rue Pl tinckx 19, 1000 Bruxelles

SAMEDI 18 AVRIL Rue Pl tinckx 19, 1000 Bruxelles + Garderie sur demande

10h 12h30 D bats/ateliers Quel serait l impact des accords de libre change ? Quelles pistes d action ? (fran ais, n erlandais) Agriculture et alimentation (MIG, Via Campesina) D mocratie versus multinationales et enjeux du num rique (No Transat, CEO) Dette publique et r gulation bancaire (ATTAC, CADTM, CEO, Fairfin) D veloppement local (Acteurs de Temps Pr sents) D veloppement et alternatives (11 11 11 et CNCD 11 11 11) Emploi et conditions de travail (les syndicats) Enseignement, recherche et culture (TAC, HbH, Hors champ) Environnement (Greenpeace, Association 21) Femmes intraitables (Vie F minine Bruxelles)

VENDREDI 17 ET SAMEDI 18 AVRIL Bruxelles R ue Pl tinckx 19

Sant et protection sociale (R seau europ en contre la privatisation de la sant , M3M, Plate forme d action sant et solidarit ) Services publics (CGSP, CSC Services publics, EPSU)

SOMMET ALTERNATIF & MANIFESTATION INTERPELLATIONS POLITIQUES, ATELIERS, ASSEMBL E

REJOIGNEZ NOUS !

#A18DOA

EXTRAIT DE LAPPEL INTERNATIONAL LANC PAR LA SOCI T CIVILE DES CINQ CONTINENTS

18h30 : Interpellation des partis politiques

NOUS PROPOSONS AUTRE CHOSE ! La d mocratie est en danger, en Belgique comme ailleurs !

#APRIL18DOA

Souverainet et aspects juridiques (Constituante, Intal) 12h30 13h30 Assembl e : Quelles strat gies pour stopper les accords de li bre change et construire des alternatives ?

alliance alliantie allianz

Les peuples et la plan te avant le profit ! Nous, mouvements sociaux et cologistes, syndicats, paysans, jeunes, femmes, mouvements autochtones, militantes et militants des quatre coins du monde, appelons une Journ e d action internationale le samedi 18 avril 2015 pour mettre en chec les trait s de libre change et d investissement et le pouvoir des multinationales ainsi que pour promouvoir une conomie au service des peuples et de la plan te. www.globaltradeday.org

Le trait transatlantique (TTIP) et les autres ac cords de libre change (CETA, TISA, ) nous pro mettent de cr er davantage de croissance et d em ploi. Au vu de ce qu il en est de l ALENA (accord entre les USA, le Mexique et le Canada sign en 1994), qui a d j entra n la perte d un million et demi d emplois, nous n y croyons pas. Les arguments avanc s ne nous ferons pas oublier la r alit que recouvrent ces accords : une alimen tation toujours plus manipul e, moins de droits et de salaire pour les travailleurs/euses, l exploitation accrue des ressources naturelles, la commercia lisation des services publics tels que la sant et l ducation. En r sum : toujours moins pour la ma jorit de la population, toujours plus de profits pour les banques et les multinationales. Sommes nous pr ts capituler sans avoir com battu ? Acteurs des Temps Pr sents www.acteursdestempspresents.be Alliance D1920 w ww.d19 20.be Hart boven Hard w ww.hartbovenhard.be Tout Autre Chose w ww.toutautrechose.be

14h00 GRANDE MANIFESTATION POPULAIRE …diteur responsable: Myriam Djegham, rue Pl tinckx 19, 1000 Bruxelles info@d19 20.be


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> COMPLÉMENTS D’ÂGE SUPPRIMÉS

© istockphoto.com

Les chômeurs âgés punis à vie

La suppression du complément d’ancienneté pour les chômeurs âgés par le gouvernement Michel a un impact énorme sur le pouvoir d’achat des personnes touchées par la mesure. Cette dernière apporte en effet son lot de situations désastreuses pour des personnes qui ont cotisé pendant toute leur vie et se voient maintenant poussées dans la misère.

P

our bien comprendre ce dont il s’agit, il faut faire un petit retour dans le passé.

En 1982, l’usine de transformation du cuivre VTR à Machelen, ferme ses portes. 900 emplois sont menacés. Lucien Van Espen, un délégué FGTB, et ses collègues occupent les locaux de l’entreprise pendant des mois. Les travailleurs licenciés, et plus particulièrement les plus âgés d’entre eux, réclament alors les mêmes droits que les prépensionnés. A l’appui de leur revendication, le cas d’un des travailleurs licenciés devenu veuf qui s’est retrouvé avec une allocation de chômage d’isolé amputée donc d’un bon tiers, si bien qu’il a dû revendre sa maison. Leur revendication aboutira un peu plus tard, dans plusieurs accords interprofessionnels conclus au cours des années suivantes. Le complément d’ancienneté voit ainsi le jour. Les plus de 50 ans comptabilisant au moins 20 ans de carrière effective bénéficient, à partir de leur deuxième année de chômage, d’une allocation majorée.

Les patrons paieront une cotisation patronale supplémentaire de 0,23 %, qui sera plus tard inclue dans la cotisation patronale générale mais en contrepartie, les syndicats ont dû en payer le prix en laissant tomber d’autres revendications.

Et puis vint le gouvernement Michel La première étape en vue de la suppression du complément d’ancienneté fut franchie sous le gouvernement Di Rupo I. Le complément ne sera dorénavant plus octroyé qu’à partir de 55 ans et la condition de carrière sera progressivement relevée à 25 ans. Le gouvernement Michel va toutefois encore plus loin et prend des mesures spécifiques contre les chômeurs âgés. Les emplois de fin de carrière (crédit-temps) sont supprimés avant l’âge de 60 ans, les conditions d’accès à la prépension deviennent beaucoup plus strictes, l’âge de la pension anticipée est porté à 63 ans et l’âge de la pension relevé à 67 ans.

chômeurs âgés pour lequel les travailleurs se sont battus est maintenant également supprimé. Seul un nombre limité de personnes peuvent encore accéder au système moyennant certaines conditions (métier lourd ou 35 ans de carrière), mais même pour cellesci, la limite d’âge est augmentée de 3 ans chaque année de sorte que le régime aura complètement disparu d’ici la fin de cette législature. Avec cette mesure, les travailleurs âgés, qui perdent leur emploi contre leur gré, sont littéralement poussés dans la misère. Des travailleurs qui ont contribué à la sécurité sociale de notre pays pendant des décennies, se retrouvent désormais souvent sous le seuil de pauvreté. Cette mesure d’austérité implique une perte de 54 à 322 (!) euros par mois sur l’allocation, en fonction de la situation familiale. La FGTB demande au gouvernement de respecter les accords interprofessionnels conclus par le passé, de faire preuve d’empathie pour toutes ces personnes qui ont travaillé sans relâche et cotisé pendant des dizaines d’années et exige la suppression de cette mesure d’austérité.

Travailler plus longtemps ou vivre dans la misère Le message du monde politique est clair. Chacun devra, coûte que coûte, travailler plus longtemps et sera pénalisé si on ne reprend pas rapidement le collier, même si on a perdu son emploi, même si son employeur a fait faillite, même si on a travaillé et cotisé pensant 25 ans et plus. Même si tous les chiffres montrent que l’on a très peu de chances, voire aucune, de revenir sur le marché de l’emploi.

sortirons de la crise, la demande de travail augmentera. Si la disponibilité de la main d’œuvre n’a pas augmenté, les salaires augmenteront sous l’effet de la loi de l’offre et de la demande. Nous devons donc prendre des mesures à temps.» La FEB et le reste du patronat veulent donc une armée de chômeurs qui recherchent âprement un travail parce que cela permet de maintenir les salaires à un bas niveau.

Des situations désastreuses Le complément d’ancienneté pour

(ancienneté). Le chômeur âgé reçoit cette allocation après 1 an de chômage (= à partir de la deuxième période d’indemnisation). Les règles relatives au montant du complément d’ancienneté dif-

la fin de l’année pour les prendre seulement au mois de décembre. Je n’ai donc pas pointé durant ce mois. Comme je n’ai pas touché de complément d’ancienneté en décembre 2014, je n’y ai plus droit en 2015. Le gouvernement n’octroie plus le complément d’ancienneté qu’aux personnes ayant effectivement bénéficié du complément en décembre 2014 mais il ne l’accorde plus aux gens qui y avaient droit à ce moment.»

Jef De Bruyn (59 ans) a travaillé les 15 dernières années de sa carrière pour une entreprise de transport qui a fait faillite fin 2013. «J’avais un bon salaire, pour lequel je tra-

vaillais dur. Fin 2013, mon employeur a fait faillite. Même si nous savions que l’entreprise était en difficultés, nous avions espéré qu’elle tiendrait encore quelques années. J’avais un délai de préavis de 12 semaines, mon chômage n’a donc commencé qu’en février 2014. Comme je n’avais pas encore un an de chômage le 1er janvier 2015, je n’ai pas droit au complément d’ancienneté. Pour moi, cela représente une perte mensuelle de 120 euros.»

Josiane Godin (58 ans) de Liège a travaillé depuis l’âge de 17 ans, tantôt à temps plein, tantôt à temps partiel. Elle a travaillé notamment dans une usine qui fabriquait des cigarettes, dans le secteur Horeca et comme secrétaire. «J’avais 17 ans quand j’ai commencé à tra-

vailler. J’aurai bientôt 58 ans, cela fait une carrière de 41 ans. L’an dernier, j’ai perdu mon emploi. Je touche une allocation de chômage depuis la mi-novembre 2014. Avec le complément d’ancienneté, j’aurais eu 960 euros après un an. Mais avec cette mesure du gouvernement Michel, j’aurai bientôt moins de 700 euros nets par mois.»

Pieter Timmermans de la FEB affirmait en 2010: «Dès que nous

Qu’est-ce que le complément d’ancienneté? Le complément d’ancienneté est un montant (une allocation) que le travailleur reçoit, à partir d’un certain âge, en complément de son allocation de chômage ordinaire s’il peut prouver, entre autres, une carrière suffisante

Chantal Devroy (58 ans) a travaillé de longues années comme infirmière. Ayant perdu son emploi fin 2012, elle a travaillé régulièrement comme infirmière d’entreprise avec des contrats d’intérim. Début 2014, se retrouvant à nouveau sans travail, elle décide de suivre une formation d’employée administrative pour sortir du chômage. «En 2014, j’ai épargné mes congés jusqu’à

fèrent en fonction de la situation familiale et de l’âge. Le système a été supprimé au 1er janvier 2015. Seuls les chômeurs qui ont réellement bénéficié de ce complément en 2014, y ont encore droit après le 1er janvier 2015.

Indemnité de chôIndemnité en 2e mage avec complépériode (après 1 an) ment d’ancienneté (% sans complément (% du salaire plafonné) du salaire plafonné

> L’INDEX

Inflation toujours négative en mars Indice des prix à la consommation (base 2013)

Indice santé (base 2013)

Indice santé lissé

100,32

100,73

100,66

-En mars, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0.06% par rapport à février 2015. En rythme annuel, l’inflation se chiffre à -0,40 %, situation inchangée par rapport à février 2015. Les principaux éléments qui expliquent cette évolution en positif sont les suivants: Carburants (+ 0.195 ) , gaz naturel (+ 0.040) , fruits (+ 0.040) , pain et céréales (+ 0.025) , électricité (+ 0.025); Les principaux éléments qui expliquent cette évolution en négatif sont les suivants:

Perte de revenu voyages à l’étranger (- 0.170 ) , légumes (- 0.065), combustibles liquides(- 0.025) et villages de vacances (- 0.025 ).

Chef de ménage

60% + complément

60%

121 euros (en moyenne)

Isolé + de 55 ans

60%

55%

8,3%

Cohabitant de 55 à 58 ans

50%

40%

20%

Cohabitant + de 58 ans

55%

40%

27,27%

La moyenne sur 4 mois de l’indice-santé (qui sert de référence à l’indexation) a augmenté de 0,02 points par rapport à février 2015 et s’élève en mars 2015 à 100,66. L’indice pivot (101,02) pour l’adaptation des allocations sociales et des traitements des fonctionnaires n’a pas été dépassé.


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SYNDICATS • N°07 • 10 AVRIL 2015

> DUMPING

Concurrence déloyale et mauvaises conditions de travail: l’Europe fait du mal à l’emploi Voir des travailleurs étrangers débarqués sur chantier, à des conditions peu enviables voire minables, ou des chauffeurs de l’Est qui roulent pour des salaires peu reluisants, n’est plus rare. Le «détachement» de travailleurs, en dépit du bon sens et au mépris de toutes les règles, crée une situation de dumping, ou de concurrence déloyale, dont plusieurs secteurs souffrent cruellement. Les pertes d’emploi dans le transport ou la construction, notamment, en attestent. La lutte contre le dumping social et l’exploitation de travailleurs étrangers est une priorité, malgré les réticences de l’Europe. e «dumping social», ou la mise en concurrence des travailleurs sous prétexte de liberté de travail et de circulation, est très certainement un sujet de débat, et un problème très relatif, en fonction de la place que l’on occupe sur l’échiquier politique ou social. L’Europe ultra-libérale, par exemple, ne partage pas l’avis des partenaires sociaux sur la question. Pour preuve: récemment, la Commission européenne décidait de poursuivre notre pays devant la Cour de Justice de l’Union européenne. La raison: la Belgique refuse les attestations de cotisations sociales de travailleurs affiliés dans un autre pays européen. La règle générale dit que les travailleurs qui sont détachés dans un autre pays que le leur (ici, les travailleurs étrangers détachés en Belgique) doivent présenter dans le pays d’accueil un certificat attestant qu’ils paient des cotisations sociales dans leur pays d’origine. Si le pays d’accueil soupçonne une fraude, il doit prendre contact avec

L

le pays émetteur du certificat. Une situation difficilement gérable et contrôlable. La Belgique a donc voté, en 2013, une loi «anti-abus», qui consiste à faire directement payer des cotisations au fraudeur présumé. La Commission estime qu’il s’agit d’une violation des règles européennes, d’où cette procédure en infraction devant la Cour de Justice de l’Union européenne. Les porte-parole de la Commission n’ont pas souhaité préciser si le nouveau gouvernement belge avait réagi ou pris position, car la correspondance entre les Etats et la Commission est confidentielle, ont-ils indiqué. La Belgique a cependant appliqué la procédure européenne pour la première fois en mars, ont-ils précisé. L’ancien Premier ministre socialiste Elio Di Rupo et son secrétaire d’Etat à la Lutte contre la fraude John Crombez (sp.a) ont dénoncé la «décision irresponsable» de la Commission, estimant que «l’Union européenne

a préféré donner raison aux lobbyistes de certains grands groupes, qui gagnent des sommes indécentes grâce à la fraude tout en détruisant notre économie».

polonais décédés dans un incendie à Wingene, dans un hangar où ils passaient la nuit. Cette année, un chauffeur roumain qui travaillait pour un donneur d’ordre belge a été trouvé mort derrière le volant de son camion dans le nord de la France. Il travaillait depuis juillet 2014, sans jamais s’arrêter. Des constats révoltants, fruits de l’exploitation de la misère et de l’appât du gain de certains employeurs.

Pour l’UBT Transport et logistique, la lutte contre le dumping social doit faire partie des priorités, et céder sous la pression européenne est inacceptable. Une table ronde sur le sujet est à l’agenda, et ses conclusions sont attendues en juin. L’UBT exige que la politique du secrétaire d’état précédent Crombez soit poursuivie, et même renforcée.

15.000 emplois perdus L’inquiétude règle et la colère gronde, et pas que pour les syndicats. Organisations patronales et syndicats du secteur de la construction demandent que la règlementation européenne soit adaptée afin que tous les États membres perçoivent à l’avenir les cotisations de sécurité sociale pour les travailleurs détachés qui viennent travailler dans leur pays. La Confédération Construction défend les intérêts des entrepreneurs du secteur, et publiait très récemment un point de vue sur le sujet. «Selon les derniers

«Il ne peut pas être question de céder à la pression de la Commission européenne pour annuler la «loi anti-abus».» «Plus de six mille jobs ont déjà disparu en 5 ans dans le secteur du transport! La tendance continue sans relâche. L’UBT attend d’urgence une action, et surtout plus de contrôles des entreprises qui organisent ce dumping social.» L’UBT a transmis de nombreux dossiers aux services d’inspection, mais les sanctions ne suivent pas. (Lire plus sur la Table ronde sur le dumping social et les revendications de l’UBT en page 7).

chiffres de la Banque nationale, 14.900 emplois ont été perdus dans le secteur de la construction au cours des trois dernières années. Il est donc particulièrement cynique que l’Europe attaque demain la loi belge anti-abus contre la fraude au détachement. Ces dernières années, le secteur de la construction a énormément souffert de la concurrence des acteurs étrangers sur notre marché. L’UE détermine que les entreprises peuvent détacher leur main-d’œuvre. Cela si-

Le dumping social tue l’emploi, mais aussi des travailleurs Si le détachement et les fraudes qui peuvent l’accompagner nuisent très certainement à l’emploi dans nos secteurs, ils nuisent également à la dignité humaine, voire à la santé des travailleurs. Ils portent même atteinte à leur vie. L’on se souvient de ces deux chauffeurs

gnifie que les travailleurs peuvent être envoyés librement d’un pays à l’autre pour y travailler, mais que leurs cotisations de sécurité sociale sont, elles, payées au pays d’origine. Ce principe est cependant souvent contourné, de sorte que dans la pratique, des circuits frauduleux de faux détachement et autres pratiques malhonnêtes se développent. Ce dumping social est particulièrement néfaste pour le secteur et rend toute concurrence réellement impossible. En outre, nos services d’inspection ne peuvent pas mener des contrôles véritablement efficaces. Les règles de l’UE stipulent que l’on ne peut pas contrôler à l’avance. Si quelqu’un est en possession d’un formulaire A1, il est admis que cette personne a payé ses cotisations dans le pays d’origine. En cas de suspicion de fraude, l’inspection doit d’abord contacter les services du pays d’origine. Cette procédure prend souvent plusieurs mois, si bien qu’à son issue, le travailleur concerné a généralement quitté notre pays depuis longtemps. La loi anti-abus de notre pays avait précisément pour objectif d’enrayer ce problème. La construction se trouve à un moment charnière. Il est urgent de s’attaquer au problème du dumping social. Le secteur de la construction, tel que nous le connaissons aujourd’hui et qui occupe encore 205.000 travailleurs sous contrat fixe, est soumis à une pression très forte. Le pessimisme des entrepreneurs est important et les carnets de commande ne sont plus suffisamment remplis.»

Le temps d’y mettre les moyens Le secteur de la construction est l’un des plus touchés par le dumping social. Les travailleurs de l’Est, Polonais, Roumains ou autres, sont légion sur les chantiers. Et si la directive européenne est claire – les travailleurs détachés doivent être payés comme les Belges – son application dans la réalité est des plus hasardeuses. Le manque de moyens en termes d’inspection du travail autorise de nombreux écarts. Et tandis que les emplois se perdent, les abus et cas d’exploitation se multiplient. A l’heure où une «table ronde» du dumping social, initiée par le secrétaire d’Etat Bart Tommelein, est à l’agenda, les doutes demeurent. Prendre le problème à corps signifierait mettre de très importants moyens financiers sur la table. Est-ce à l’ordre du jour? obert Vertenueil, secrétaire fédéral à la Centrale générale, confie rester très prudent et vigilant. «On fait face, avec le dumping social, à un problème tellement important qu’on a l’impression qu’il nous échappe. On ne sait pas par quel bout le prendre pour y remédier. Le sentiment

R

général, parmi les travailleurs, délégués, et que je partage, c’est qu’on est complètement démunis devant cette situation. Alors oui, je sais que cette table ronde est prévue, et l’on ira, avec les patrons, pour discuter. Mais sans vouloir faire un procès à l’avance, je crains qu’il en sorte uniquement des

vœux pieux et qu’il ne s’agisse que d’une grand-messe de plus. Qu’on nous dise «il faut renforcer l’inspection», c’est bien, mais il faut alors dégager les budgets pour engager 150 inspecteurs en plus, sans quoi ça n’a aucun sens.» L’on peut de plus s’attendre à l’éternel argument disant que le travailleur belge est trop cher par rapport au travailleur de l’Est, et que des réductions de charges pourraient rendre la Belgique plus concurrentielle... «Mais il faut être

réaliste... Imaginons même que l’on retire toutes les charges, le salaire net du Belge reste supérieur à celui du travailleur roumain ou polonais ! On a vu des chantiers où ces travailleurs étaient payés 4e de l’heure. Comment être concurrentiels? Le sujet n’est pas là! Si l’on veillait uniquement à ce que la directive européenne soit réellement appliquée, que les salaires et les conditions de travail soient les mêmes pour tous, on pourrait éradiquer pas mal de choses. Il y a une vraie responsabilisation à faire du côté des entreprises et employeurs, parce que malheureusement ce sont

eux qui ont créé cette situation. Aucun travailleur polonais ne s’est levé un matin en se disant «je vais aller chercher du travail en Belgique»! Ils répondent forcément à une demande!» Demande créée, une fois encore, par les pouvoirs financiers. De nombreuses entreprises belges de la construction ont rejoint de grands groupes internationaux, et subissent dès lors les lois du profit à tout prix, et bien sûr à moindre coût.

par exemple en cas d’accident... On a vu des ouvriers étrangers blessés déposés en camionnette sur des parking d’hôpitaux belges, comme ça, sans protection aucune! Ce n’est pas de la fiction!» Dans le même temps, des ouvriers belges sont mis au chômage technique, donc à charge de la collectivité, tandis que des travailleurs de l’Est les remplacent, engagés en sous-traitance par des sociétés temporaires fantoches. «Il existe

Aux salaires honteusement bas s’ajoutent des conditions de travail déplorables: horaires à rallonge, logements insalubres ou inadaptés, exploitation de faux indépendants qui échappent donc à tout contrôle et à toute protection... «Des travailleurs arrivent

bon nombre de tours de passepasse pour contourner la loi. Par exemple, l’entreprise met tous ses maçons au chômage technique et engage des Polonais pour, soidisant, d’autres tâches. En réalité ce n’est pas le cas.»

en Belgique, constatent qu’ils doivent dormir sur le chantier et en parallèle mener une mission de gardiennage la nuit, on fait face à une véritable traite des êtres humains. Et comme il est quasiment impossible de vérifier si leurs cotisations sociales sont bel et bien en ordre dans leur pays d’origine, il est tout aussi impossible de savoir s’ils bénéficient d’une protection,

Plus d’inspecteurs, plus de moyens, voire une réglementation globale forçant le paiement des cotisations sociales en Belgique pour ces travailleurs, voilà le genre de réponses qu’attendent les partenaires sociaux. Ni promesse en l’air ni discours creux, il est temps d’agir pour la survie des secteurs, le maintien des emplois et la dignité de tous.


UNION BELGE DU TRANSPORT

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Les militants du Transport routier et de la Logistique se réunissent à Beez Le samedi 28 mars, le Conseil fédéral des Militants a eu lieu à Beez, près de Namur. Daniel Maratta, secrétaire de la Régionale, a offert un accueil chaleureux. Quelque cent participants ont suivi les débats activement et ils ont joui des montages vidéo présentant un aperçu des nombreuses actions auxquelles l'UBT a participé.

Dumping social Hanne Sanders du département transnational de la FGTB et Tom Peeters de l'UBT ont commenté le projet européen dans lequel cadre

le Livre blanc avec 25 mesures pour lutter contre le dumping social. Une coopération étroite entre la FGTB, l'université d'Anvers et l'UBT a permis une concertation de 2 ans avec des Syndicats aux Pays-Bas, en

Autriche et au Finlande. Parce que le dumping social ne touche pas seulement notre pays… Vous voulez vous aussi lire le Livre blanc? C'est possible sur www.tinyurl. com/socialdumping.

Agility Logistics Agility Logistics est une entreprise de logistique mondiale, active dans plus de 100 pays avec son siège principal à Dubaï. Au Kenya quelque 300 chauffeurs travaillent pour Agility. Bon nombre d'entre eux sont affiliés au Kenyan Long Distance Truck Drivers And Allied Workers Union (KLDTDAWU). Depuis des années, l'UBT partage un projet de coopération avec ce syndicat kenyan. Nous y avons formé plusieurs cadres. Chez Agility le KLDTDAWU a mené une action contre les conditions de travail inhumaines (des jours de travail jusqu'à 24 heures). Agility a joué dur, très dur: les chauffeurs grévistes ont été battus par la police mobilisée et obligés par la force des armes à quitter leurs camions. Grâce à la protestation violente de la Fédération Internationale des Travailleurs du Transport (ITF) Agility a dû faire marche arrière: les grévistes pouvaient reprendre le travail sans sanction et de nou-

Ivan Victor, président, et Frank Moreels, co-président, au Cofémi à Namur

velles négociations ont commencé. Toutefois Agility continue à refuser de reconnaître le syndicat. D'où une pression sur Agility partout dans le monde. Ainsi une action a été menée à la succursale sur Brucargo dans notre pays.

Et dans les sous-secteurs? Frank Moreels a donné un aperçu détaillé de l'état des choses dans les secteurs. Il a souligné que les négociations sur une nouvelle CCT ne se dérouleront pas facilement dans le transport routier et la logistique.

La marge pour les négociations sur les salaires est très limitée. Cette marge est d'ailleurs imposée par le gouvernement fédéral MR et N-VA, après que la FGTB avait rejeté le projet d'accord, contrairement aux autres syndicats. Il a attiré l'attention également sur le fait que les employeurs s'appesantissent sur une extension du travail intérimaire dans le secteur. Une demande qui n'est et ne restera pas susceptible d'être discutée pour l'UBT.

Table ronde «Dumping social»: UBT attend plus que du bavardage, et exige des mesures concrètes et plus de contrôle Plus de six mille jobs ont déjà disparu en 5 ans dans le secteur du transport! La tendance continue sans relâche. Aujourd’hui le secrétaire d’état Tommelein organise une table ronde à propos du dumping social dans le secteur du transport. UBT attend d’urgence une action, et surtout plus de contrôles des entreprises qui organisent ce dumping social!

bien de faire respecter la loi dès aujourd’hui.

Les employeurs ont-ils un double agenda? En Belgique bon nombre de patrons tiennent un double langage lorsqu'il s'agit de dumping social… D'une part les fédérations du transport prétendent d'être contre le dumping social, mais d'autre part il existe bon nombre d'employeurs belges qui sont très actifs dans l'organisation du dumping social. L'UBT ne peut pas tolérer que les employeurs abusent de la lutte contre le dumping social pour faire baisser le salaire et les conditions de travail du chauffeur belge.

Le dumping social tue des emplois… et des êtres humains

Action ETF à Ranst

Il faut plus de mesures contre le dumping social L'UBT exige que la politique du secrétaire d'état précédent Crombez soit poursuivie, et même renforcée. Il ne peut pas être question de céder à la pression de la Commission européenne pour annuler la «loi anti-abus». En préparation de la Table ronde, l'UBT a déjà remis 25 propositions concrètes au secrétaire d'état Tommelein, www. tinyurl.com/socialdumping.

Davantage de moyens

pour l'inspection Les services d’inspection doivent vraiment mettre tout en oeuvre contre le dumping social. UBT a transmis plus de 80 dossiers aux services d’inspection, mais à quand les condamnations? Si les inspections -comme nous le supposons- ne disposent pas de moyens suffisants pour travailler rapidement et de façon efficace, alors le gouvernement doit leur fournir plus de personnel, plus de moyens et plus de compétences. Le secrétaire d’état Tommelein ferait

Aujourd'hui, il y a exactement un an que 2 chauffeurs polonais sont décédés dans un incendie à Wingene. Sur l'ordre de leur employeur Krismar, 11 chauffeurs de camion ont dû y passer la nuit dans une baraque déglinguée, un ancien atelier de menuiserie. Et en février de cette année, un chauffeur roumain qui travaillait pour un donneur d'ordre belge a été trouvé mort derrière le volant de son camion dans le nord de la France. Il travaillait depuis juillet 2014 sans s'arrêter! L'UBT insiste qu'on mène d'urgence une politique avec fermeté!

Sélection nationale pour le championnat «conduite poids lourds» à Bruxelles Chaque année, Skills Belgium, en collaboration avec Bruxelles Formation et le Forem, organise des présélections et des sélections nationales pour des centaines de jeunes, véritables ambassadeurs et ambassadrices de leur métier. Il en résulte le choix du team belge pour la compétition internationale. Sous un magnifique soleil, le site de Bruxelles Formation a accueilli le 16 et le 17 mars le championnat national de «conduite poids lourds». L'occasion notamment pour de nombreux élèves de tout le Royaume de prendre part à ce concours consacré à la valorisation des métiers techniques. Il y avait des participants de quatre écoles où l’on organise la section «conducteur de poids lourds» dans la communauté française: Institut Don Bosco (Liège), Institut Henri Maus (Namur), Institut Technique Etienne Lenoir (Arlon) et l’Institut Technique et Commercial (Boussu). Les participants se sont «affrontés» sur différentes manœuvres. Le Fonds Social Transport et Logistique a contribué à cet évènement. Toutes nos félicitations à Nicolas Rasseneur, élève de l’Institut Technique et Commercial de Boussu, qui a décroché la médaille d’or.


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DOSSIER

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EMPLOI-CHÔMAGE

LE PROJET D’ACCO

Enquête sur les forces de tr Le SPF Economie vient de publier son «Enquête sur les forces de travail 2014», réalisée auprès des ménages belges, à savoir 90.000 personnes âgées de 15 ans et plus. Couplée au récent rapport annuel de l’ONEM, cette enquête donne une photo assez complète et détaillée de la situation de l’emploi en Belgique. Il en ressort que l’emploi des femmes augmente alors que celui des hommes diminue. Et bien que l’emploi augmente globalement, le chômage augmente aussi. Explication: on ne crée pas assez d’emplois pour en donner aux nouveaux venus sur le marché du travail. On assiste également à une précarisation croissante de l’emploi.

Bons et mauvais statuts Si 3,5 millions de salariés belges ont un emploi permanent et relativement stable, près de 350.000 autres ont un emploi temporaire et un statut précaire . Et pas seulement parmi les jeunes. Si les 15-24 ans sont près de 100.000 dans des statuts pré-

caires, les 24-49 ans sont 200.000. Pour la moitié, (176.000) ce sont des contrats à durée déterminée. L’autre moitié est éclatée entre différents statuts dont 1/3 en intérims. A noter que 54% de ces emplois temporaires sont occupés par des femmes.

Emploi permanent

3.543.631

Emploi temporaire

335.954

Intérim

65.185

Titres services

11.384

Formation

17.487

Contrat d’étudiant

19.210

Durée déterminée

176.351

Autre

30.839

Travail occasionnel

6.968

ALE

8.531

Total

3.879.585

> TAUX D’EMPLOI

L’objectif 2020 reporté à 2070

a population de 15 à 64 ans en âge de travailler représente 7,26 millions de personnes. Parmi eux, 4,5 millions travaillent effectivement, 432.000 sont chômeurs (définition BIT c’est-à-dire sans emploi et disponible sans être nécessairement indemnisé). Les autres sont inactifs, ou trop jeunes, ou à charge ou sortis du marché de l’emploi pour diverses raisons (prépension ou (pré)retraite, chômage avec dispense, invalidité, etc.). En 10 ans, la population active a

L

augmenté de plus de 400.000 personnes (+ 257.000 depuis 2007). On voit ainsi que l’emploi augmente mais le chômage aussi… On ne crée pas suffisamment d’emplois pour résorber le chômage. Le taux d’emploi des 20-64 ans est de 67,3% alors que l’objectif 2020 fixé par la Belgique pour s’inscrire dans les recommandations fixées au niveau européen est de 73,2%. Au rythme de + 0,1% par an, il faudrait 50 ans pour atteindre l’objectif.

Dans ce marché du travail 2014 se dessinent des mouvements en sens divers. 1°) le chômage augmente surtout en Wallonie (+4,5% par rapport à 2013) contre + 0,5% en Flandre et – 1,5% à Bruxelles. 2°) Le nombre de femmes à l’emploi augmente. Sur 4,5 millions d’actifs, les femmes représentent 2,1 millions. La part des femmes sur le marché du travail n’a cessé d’augmenter depuis 2001. 62,9% des femmes de 20 à 64 ans travaillent. 3°) L’emploi augmente chez les 55-64 ans mais le taux de chômage des + 50 ans a aussi fait un bond en avant de 7%. Ces mouvements sont liés à la démographie mais aussi aux mesures prises en matière de chômage et de prépensions : d’une part l’élargissement de l’obligation de disponibilité fait monter les chiffres du chômage des seniors. D’autre part la fermeture progressive des portes de sortie fait que les travailleurs âgés restent plus longtemps à

Heures sup’ pour 3 travailleurs sur 10 Le temps de travail hebdomadaire légal est de 38 heures. 4 salariés sur 10 travaillent entre 35 et 38 heures mais près de 3 sur dix travaillent plus de 39 heures

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Travail partiel, travail précaire Salariés

35-36 heures

37-38 heures

39-40 heures

41-97 heures

3.879.585

5,33%

35,53%

19,08%

10,09%

Temps partiel majoritairement involontaire Les raisons avancées pour expliquer le temps partiel relèvent de la contrainte dans la grosse majorité des cas. Seuls 8% ont choisi délibérément le temps partiel.

Les emplois à temps partiel gagnent du terrain. 995.000 travailleurs n’ont pas un emploi à temps plein. Le caractère féminin de ce type d’emplois est

nettement marqué puisque 40% des femmes travaillent à temps partiel pour 8% seulement des hommes.

Temps partiels: 994.562 15-24 ans

25-49 ans

50-64 ans

Total

Hommes

14,8%

5,9%

12,3%

8,3%

Femmes

39,3%

37,4%

50,1%

40,8%

Moyenne H+F

26,1%

20,7%

29,1%

23,4%

4 femmes pour 1 (petit) homme à temps partiel

Raisons du temps partiel

%

(Pré)pensionné(e) et ne peut travailler qu’à temps partiel Pas trouvé d’emploi à temps plein

1% 10%

Suite à la situation économique

1%

Complète un autre emploi à temps partiel

4%

Combinaison formation - emploi

3%

Incapacité de travail

6%

Pour raisons professionnelles (ambiance ou conditions de travail, stress, harcèlement)

1%

Services de soins non disponibles pour ses enfants/autres personnes dépendantes

20%

Autres raisons personnelles ou familiales

26%

Autres raisons

5%

L’emploi souhaité n’est offert qu’à temps partiel

16%

Emploi à temps plein non souhaité

8%

994.562

100%


DOSSIER

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ORD INTERPROFESSIONNEL

l’emploi. Le taux d’emploi des 50-64 ans est de 54,7%. Celui des 55-64 ans de 42,7% (objectif 2020 50%). 4°) Le nombre des jeunes de 15 à 24 ans à l’emploi a diminué de 2,3% par rapport à 2013. Pourtant le taux de chômage des jeunes diminue aussi légèrement (-0,5%) en raisons principalement des mesures d’activation (les exclusions qui feront encore baisser les chiffres n’auront d’effets qu’à partir de 2015) mais le taux de chômage de 23,2 % des jeunes de 15 à 24 ans reste néanmoins très élevé. D’autant plus que l’obligation scolaire est de 18 ans ce qui concentre l’essentiel du chômage sur les 19-24 ans.

© istockphoto.com

ravail

Dans son rapport annuel, l’ONEm relève que la baisse importante des jeunes demandeurs d’emploi de moins de 25 ans est surtout le fait des jeunes admis sur base des études (-10% en 2014) que du fait de la baisse du chômage des jeunes admis sur base d’un travail (-5%). Cela est dû d’une part à l’allongement du stage d’insertion de 3 mois et d’autre part au renforcement des contrôles de disponibilité (sans précision sur l’issue: sanction ou emploi?).

Travail flexible: le soir, la nuit, le week-end Un bon quart des travailleurs ont des horaires qui peuvent poser problème pour ce qui est de la conciliation entre travail et vie privée. Ce sont majoritairement les hommes qui ont ce genre d’horaires. Ces horaires

particuliers peuvent impliquer des prestations le soir ou la nuit, ou le week-end, ou encore une organisation du travail en plusieurs équipes ou à horaire coupé. Il est clair que les chiffres ici se recoupent.

Travaillent:

1 million de travailleurs à horaires flexibles Organisation flexible du travail Travail posté en 2 équipes

Le soir

Parfois

Habituellement

Toujours

Hommes

626.384

190.901

116.048

Femmes

407.605

105.181

66.400

Total

1.033.989

296.081

182.449

La nuit

Parfois

Habituellement

Toujours

Hommes

263.113

45.761

52.071

Femmes

113.784

18.417

23.278

Total

376.897

64.179

75.349

Le samedi

Parfois

Habituellement

Toujours

Hommes

355.359

271.555

263.463

Femmes

270.143

255.769

198.907

Total

625.503

527.324

462.371

Le dimanche

Parfois

Habituellement

Toujours

Hommes

247.895

168.182

126.114

Femmes

205.438

168.302

76.117

Total

453.332

336.485

202.231

12,3%

Travail posté en 3 équipes

79.405

7,7%

Travail posté en 4 équipes

36.004

3,5%

Horaire variable (travailleur)

224.595

21,9%

Horaire flexible (employeur)

398.490

38,9%

Horaire décalé / coupé

27.563

2,7%

Autre

133.007

13%

Hommes

559.976

54,6%

Femmes

465.043

45,4%

Total

1.025.019

100%

Chômage à tout âge © istockphoto.com

125.955

Les taux de chômage repris ici sont des taux normalisés pour les comparaisons internationales.

Combien de temps avant de retrouver un emploi? Ceux qui retrouve un emploi avant 6 mois représentent 1/3 des chômeurs. Un autre tiers retrouve du travail avant 1 an et demi. Le dernier bon tiers peut ne pas retrouver d’emploi avant 18 à 47 mois voire plus. Ces chiffres varient bien sûr en fonction de l’âge. 54% des chômeurs âgés de 50 ans et plus se retrouvent dans la catégorie de chômage d’une durée de 24 mois à plus de 47 mois.

15 à 24 ans

25 à 34 ans

Hommes

24,0%

11,0%

Femmes

22,3%

9,3%

Total

23,2%

10,2%

7,4%

Durée de recherche d’emploi Moins d’un mois

2%

1 à 2 mois

14%

3 à 5 mois

15%

6 à 11 mois

17%

12 à 17 mois

14%

18 à 23 mois

5%

24 à 47 mois

18%

Plus de 47 mois

15%

35 à 44 ans

45 à 54 ans

55 à 64 ans

8,0%

5,8%

5,6%

9,1%

6,6%

5,0%

5,1%

8,0%

5,4%

5,4%

8,6%

Total

Quelle chance de retrouver un travail dans l’année? A partir d’un certain âge, les chances de retrouver assez rapidement un travail diminuent de manière spectaculaire. Ces chiffres mettent en lumière l’absurdité de l’obligation de disponibilité jusqu’à 65 ans. Sortie du chômage vers l’emploi dans les 12 mois 20-29 ans

45%

30-39 ans

37%

40-49 ans

35%

50-54 ans

15,5%

54-59 ans

5,5%

60 ans et +

2,6%


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> SOUS-DÉCLARATION DES ACCIDENTS DU TRAVAIL

Des assureurs pas toujours honnĂŞtes Le 28 avril est la journĂŠe mondiale pour la santĂŠ et la sĂŠcuritĂŠ au travail. Ne pas perdre la vie en essayant de la gagner, c’est un credo pour notre syndicat. Mais malgrĂŠ les efforts de chacun, des accidents surviennent. Et lorsque c’est le cas, il est important que celui-ci soit immĂŠdiatement dĂŠclarĂŠ Ă l’employeur afin qu’il puisse ĂŞtre effectivement reconnu comme tel par l’assureur de votre entreprise. Or, on constate un nombre sans cesse croissant de refus. FatalitĂŠ ou mauvaise foi des assureurs? e FAT, le Fonds des Accidents du Travail, s’inquiète lui aussi de cette augmentation du nombre d’accidents du travail refusĂŠs. Et pour cause : certains assureurs sont Ă la recherche du moindre prĂŠtexte pour refuser l’accident. En 2013, le nombre de dossiers rejetĂŠs est passĂŠ Ă 12,1% contre 11,8% en 2012. Le plus troublant, c’est que mĂŞme si on constate une hausse gĂŠnĂŠrale du nombre de refus, la plupart des compagnies voient leur nombre individuel de refus diminuer. Il s’agit donc clairement de deux ou trois mauvais ĂŠlèves qui inuencent le rĂŠsultat global.

L

Un accident du travail, c’est quoi? Pour ĂŞtre considĂŠrĂŠ comme un accident du travail, il faut que celuici soit causĂŠ par un ĂŠvènement soudain survenu pendant et par le fait de l’exĂŠcution du contrat de travail ou des fonctions. L’accident doit en outre avoir engendrĂŠ une lĂŠsion. L’accident survenu sur le trajet normal du travail est ĂŠgale-

ment considĂŠrĂŠ comme ĂŠtant un accident du travail. Sur base de cette dĂŠďŹ nition, il semble donc très facile de dĂŠterminer s’il s’agit ou non d’un accident du travail. Mais certains assureurs, peu scrupuleux ou trop soucieux de ne pas faire exploser les primes des employeurs, mettent tout en Ĺ“uvre aďŹ n de pouvoir refuser l’accident. Un refus qui aura des consĂŠquences pour le travailleur puisque l’accident du travail ouvre plus de droits Ă la victime qu’un accident de droit commun. On pense notamment aux revenus de remplacement qui seront plus ĂŠlevĂŠs ou encore au remboursement complet des frais mĂŠdicaux et des prothèses sans oublier le droit Ă une allocation complĂŠmentaire en cas d’incapacitĂŠ permanente.

Raisons du refus DĂŠclaration mal remplie, hors dĂŠlais, diffĂŠrences entre la dĂŠclaration faite par la victime et le patron. Voici un petit aperçu des motifs invoquĂŠs pour refuser l’accident.

Une situation intolĂŠrable contre laquelle la Centrale GĂŠnĂŠrale-FGTB lutte activement, notamment en formant et informant ses dĂŠlĂŠguĂŠs au ComitĂŠ pour la PrĂŠvention et la Protection au Travail, le CPPT.

Toutes les mĂŞmes? La Centrale GĂŠnĂŠrale-FGTB siège au sein du ComitĂŠ de gestion du FAT, ce qui lui permet d’avoir une vue d’ensemble non seulement sur les dossiers refusĂŠs, mais aussi et surtout sur les rĂŠsultats par compagnie d’assurance. Et lĂ , le constat est effarant. Contrairement Ă ce que l’on pourrait croire, tous les assureurs ne se valent pas. Certaines compagnies afďŹ chant des taux de refus particulièrement ĂŠlevĂŠs. Evidemment, le choix de la compagnie d’assurance reste un privilège de l’employeur, nĂŠanmoins, nous insistons auprès de nos dĂŠlĂŠguĂŠs pour qu’ils se renseignent et qu’ils attirent l’attention de leur employeur. Une compagnie malhonnĂŞte, ce n’est pas une fatalitĂŠ mĂŞme si, dans de nombreux cas, les assureurs agissent dans l’intĂŠrĂŞt ďŹ nancier de leur client, l’employeur.

Une rĂŠvision est possible Grâce notamment Ă l’intervention de la Centrale GĂŠnĂŠrale-FGTB, le FAT a dĂŠsormais la possibilitĂŠ de demander des explications Ă l’assureur en cas de refus. Une mesure rĂŠcente mais qui sort dĂŠjĂ des effets positifs. En 2014, dans pratiquement un dossier sur deux, l’assureur a ďŹ ni par reconnaitre l’accident de travail. Nous poursuivons notre travail pour encore amĂŠliorer ce rĂŠsultat.

Un cĹ“ur pour notre index O ui, nous nous opposons encore avec force au saut d’index et cela continuera, mĂŞme si le gouvernement de droite parvient un jour Ă transposer ce vol en loi. Pour l’heure, ses plans sont retardĂŠs grâce aux interventions des partis progressistes de l’opposition PS,sp.a,Ecolo,Groen! et PTB-PVDA au parlement.

Suite Ă ce retard, un certain nombre de secteurs de la Centrale GĂŠnĂŠrale-FGTB ont pu bĂŠnĂŠďŹ cier de l’indexation attendue. C’est notamment le cas pour le secteur du pĂŠtrole, les fabriques de ciment et pour les secteurs du textile, la confection, le lin et la fourrure. Selon les estimations du Bureau du Plan, une indexation est attendue en mai pour les salons de coiffure et le secteur graphique. Il ne s’agit que de petites indexations, et avec ça, rien n’est sauvĂŠ. Mais il s’agit malgrĂŠ tout d’un solide coup de pouce des partis progressistes dans notre rĂŠsistance face Ă ce vol. Les travailleurs et les gens qui ont droit Ă des allocations perdent 2% de leurs revenus pour toujours. C’est une attaque contre le pouvoir d’achat qui est très dommageable pour le marchĂŠ intĂŠrieur, rares sont les PME et les petits commerçants qui peuvent s’en rĂŠjouir. D’autant plus que le saut d’index aura ĂŠgalement des rĂŠpercussions ďŹ nancières sur la

sĂŠcuritĂŠ sociale. C’est ce qui ressort d’un rapport de l’Inspection des Finances dont il a ĂŠtĂŠ question au parlement. Les travailleurs devront donc payer une deuxième fois l’addition parce que les moyens pour leur sĂŠcuritĂŠ sociale auront ĂŠtĂŠ rabotĂŠs. Il y a donc de quoi continuer Ă rĂŠsister. La Centrale GĂŠnĂŠrale-FGTB diffusera prochainement des tracts en forme de cĹ“ur qui expliquent clairement les enjeux.

ÂŤAccident refusĂŠ faute de trou au sol!Âť Rosette est dĂŠlĂŠguĂŠe dans le secteur du gardiennage. Elle est actuellement confrontĂŠe Ă un refus qui la rĂŠvolte: ÂŤLa

victime est un patrouilleur qui circule pour son boulot en Jeep. A longueur de journĂŠe, il doit monter et descendre de ce vĂŠhicule. Malencontreusement, il a chutĂŠ lors d’une descente. Il a dĂť subir une opĂŠration et de nombreuses sĂŠances de kinĂŠ. Avec des sĂŠquelles puisqu’il ne peut plus jouer au foot. Et malgrĂŠ tout, son accident a ĂŠtĂŠ refusĂŠ sous prĂŠtexte qu’il n’y avait pas de trou sur le sol ! Le pire, c’est que vu que son accident a ĂŠtĂŠ refusĂŠ, tous les frais sont Ă sa charge. Aujourd’hui, nous nous battons pour que cet accident soit enďŹ n reconnu comme ĂŠtant un accident du travail.Âť

30% d’accidents refusÊs pour de mauvaises raisons Michel est lui aussi dÊlÊguÊ. Il constate que de plus en plus d’accidents sont refusÊs: Dans

mon entreprise de travail adaptĂŠ, près de 30% des accidents du travail ont ĂŠtĂŠ refusĂŠs. Près d’un tiers des accidents refusĂŠs, l’ont ĂŠtĂŠ sous prĂŠtexte que les victimes n’ont pas retournĂŠ un questionnaire complĂŠmentaire Ă la compagnie d’assurance ou encore que les renseignements donnĂŠs par la victime ne coĂŻncident pas avec la dĂŠclaration. Bref, ce n’est pas l’accident qui est contestĂŠ, c’est juste une question de procĂŠduresÂť. Le plus grave pour Michel, c’est que la ligne hiĂŠrarchique directe tente de minimiser au maximum les accidents du travail en ne les dĂŠclarant pas.

Vos chèques-repas qui augmentent d’un euro? Du vent! H

ourra! Nos chèques-repas vont augmenter d’un euro par jour. C’est en tout cas ce qui apparait Ă première vue si on ĂŠcoute vaguement les propos du gouvernement. Mais si on y regarde de plus près, on se rend vitre compte qu’il n’en est rien. Il ne s’agira pas d’un euro et dans certains cas, rien du tout.

En 2016, vous pourrez percevoir 0,3% d’augmentation sous la forme de chèques-repas. Qu’est-ce que cela signiďŹ e? Imaginons que votre salaire est de 2000 euros brut. Vous pourriez dès lors recevoir 6e de chèque-repas de plus chaque mois. Soit 30 cents par jour de travail. On est donc bien loin de 1e.

L’INDEX VOUS TIENT À CŒUR

Des miettes donc. Et encore, il n’est même pas acquis que vous les recevrez. Car pour cela, il faut que votre patron se montre bon prince ou que votre syndicat arrive à nÊgocier cette augmentation.

C’est grâce Ă lui que votre revenu augmente quand les prix montent.

MAIS LE GOUVERNEMENT A VOLÉ CE QUI VOUS TIENT À CŒUR Un saut d’index, c’est 2 % de votre revenu perdu pour le reste de votre vie.

NE VOUS LAISSEZ PAS FAIRE, EXIGEZ LE RETOUR DU CĹ’UR ! Envie de savoir combien vous allez perdre chaque annĂŠe ? Et sur toute votre carrière ? )DLWHV OH FDOFXO j OÂśDLGH GH YRWUH ÂżFKH VDODULDOH ÂżVFDOH VXU

www.accg.be ,

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Par contre pour l’employeur, cette règlementation s’avère bien plus positive. En ce qui le concerne, il peut dĂŠduire de ses impĂ´ts 1e de plus par chèque-repas. Ce qui signiďŹ e qu’il reçoit un cadeau de 34 cents par chèque-repas. Et ce, quoi qu’il arrive, qu’il augmente vos chèques-repas ou pas: il devra de toute façon payer moins d’impĂ´ts. Et vous? Etes-vous heureux Ă l’idĂŠe de peut-ĂŞtre recevoir 30 cents de plus par chèque-repas si votre employeur se montre assez gĂŠnĂŠreux lors des nĂŠgociations des nouvelles conventions collectives de travail avec votre syndicat? C’est tout simplement inacceptable!


SYNDICATS • N°07 • 10 AVRIL 2015

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TOUS PRĂŠTS POUR LE 1ER MAI

SI TOUTE LA RUE SE MET À BOUGER Nous prÊparons activement un 1er mai combatif La Centrale GÊnÊrale-FGTB invite tout le monde à participer DX[ Gp¿OpV HW pYpQHPHQWV $ OœRFFDVLRQ GH OD IrWH GX 7UDYDLO QRXV GHYRQV rWUH GHV PLOOLHUV SRXU IDLUH VDYRLU TXH QRXV YRXORQV XQH VRFLpWp KXPDLQH HW VROLGDLUH 8QH UpSDUWLWLRQ pTXLWDEOH GHV ULFKHVVHV JUkFH j XQH ¿VFDOLWp MXVWH 'HV HPSORLV GpFHQWV SRXU WRXV 'HV RSSRUWXQLWpV GœHPSORLV SRXU FHX[ TXL QœHQ RQW SDV 'HV FDUULqUHV VXSSRUWDEOHV DYHF XQ DFFqV j OD SUpSHQVLRQ RX j OD SHQVLRQ j XQ kJH DFFHSWDEOH 8QH SURWHFWLRQ VRFLDOH GLJQH GH FH QRP SRXU FKDFXQ 8QH GpPRFUDWLH DYHF GHV GURLWV pJDX[ SRXU WRXV TXL IHUPH OD SRUWH DX[ GLVFULPLQDWLRQV HW DX UDFLVPH 9RLOj FH TXH QRXV YRXORQV SRXU QRWUH SD\V SRXU Oœ(XURSH HW OH UHVWH GX PRQGH

A quelques jours du 1er mai, nous publions ‘ChevauchĂŠe mortelle’, un poème de Charles Ducal, Poète National. &ÂśHVW XQH JUDYXUH GX JUDQG DUWLVWH $OEUHFKW ' UHU TXL OÂśD LQVSLUp 6XU OÂśLPDJH YRXV YR\H] OHV 4XDWUH &DYDOLHUV GH OÂś$SRFDO\SVH FKHYDXFKDQW OH PRQGH HW GpWUXLVDQW OÂśKXPDQLWp /H SRqWH XWLOLVH FHWWH HDX IRUWH HVWDPSH UpDOLVpH SDU PRUVXUH GX PpWDO SDU XQ DFLGH SRXU GpQRQFHU OÂś(XURSH GX SRXYRLU ÂżQDQFLHU /Âś(XURSH GX SURÂżW TXL VÂśHQULFKLW VXU OH GRV GHV KRPPHV HW GHV IHPPHV 5LHQ QÂśHVW VHPp RQ QH IDLW TXH IDXFKHU HW SLOOHU &HOXL TXL RVH ERXJHU VHXO QH IDLW SDV OH SRLGV IDFH j FHWWH JUDQGH YLROHQFH 0DLV VL WRXWH OD UXH VH PHW j ERXJHU HQ PrPH WHPSV DORUV RXL OHV FKHYDX[ VH FDVVHQW OHV MDPEHV HW FHWWH FKHYDXFKpH PRUWHOOH SUHQG ÂżQ

C’est aussi ce que nous devons faire à l’occasion du 1er mai. Toute la rue doit bouger. Et faire clairement entendre que cette chevauchÊe mortelle doit cesser.

ChevauchĂŠe mortelle d’après une eau-forte de DĂźrer

Quatre cavaliers traversent l’Europe, quatre cavaliers aveugles, battant des quatre fers les crânes ronds des pavĂŠs, les dos d’hommes et de femmes enchaĂŽnĂŠs Ă la route qui mène au travail, Ă la lumière, au pain, la grande artère oĂš toutes les rues convergent, car crève celui qui tombe en chemin. Quatre cavaliers tels des dieux, chevaux de feu, Oj R IUDSSHQW OHV VDERWV VÂśHVVRXIĂ€H OD YLH pas le temps de semer, ils fauchent et pillent, ils pèsent et s’enrichissent et crachent leur venin dans les crânes, sur les pavĂŠs dolents, qui bougent parfois, Ă peine, chacun pour soi, chacun son destin, mais jamais tous ensemble. Si toute la rue se met Ă bouger, les chevaux se brisent les jambes, HW FHWWH PRUWHOOH FKHYDXFKpH SUHQG ÂżQ Traduction : Danielle Losman et le Collectif des Traducteurs de Passa Porta

&KDUOHV 'XFDO HVW XQ SRqWH QpHUODQGRSKRQH FRQWHPSRUDLQ WUqV DSSUpFLp ,O YLHQW GÂśDLOOHXUV GÂśrWUH QRPPp SUHPLHU 3RqWH 1DWLRQDO 8Q WLWUH TXL QÂśH[LVWH TXH GHSXLV XQ DQ HW TXL GRLW SHUPHWWUH GH MHWHU GHV SRQWV HQWUH OHV WURLV FRPPXQDXWpV OLQJXLVWLTXHV GH QRWUH SD\V ,O D SRXU PLVVLRQ GÂśpFULUH GHV SRqPHV VXU GHV WKqPHV TXL QRXV WRXFKHQW WRXV /HV SRqPHV VRQW WUDGXLWV HW SXEOLpV GDQV OHV TXRWLGLHQV /Âś$YHQLU 'H 0RUJHQ HW *UHQ](FKR

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MÉTAL

SYNDICATS • N°07 • 10 AVRIL 2015

Action disponibilité devant l’ONEM

uivi. Elle i qu’aux vre pour bien en

- 2 avril 2015 -

60/65 Nos fins de carrière dans le

c llimateur du Gouvernement Michel ! La disponibilité des travailleurs âgés Désormais, les chômeurs et les prépensionnés qui n’ont pas atteint l’âge de 60 ans au 31 décembre 2014 ans devront rester disponibles sur le marché du travail, et ce jusqu’à 65 ans.

Ça veut dire quoi ? Toute personne prépensionnée ou demandeuse d’emploi fera l’objet d’un suivi. Elle devra répondre aux offres d’emploi en provenance du FOREM/Actiris ainsi qu’aux convocations de l’ONEM chargé de vérifier si elle met bien tout en œuvre pour retrouver un boulot le plus rapidement possible... et donc qu’elle se met bien en compétition avec les jeunes travailleurs, eux aussi à la recherche d’un emploi.

Qu’est-ce qu’on risque ? L’exclusion temporaire voire définitive des allocations de chômage.

POUR LES MÉTALLOS FGTB, c’est inacceptable parce que : • •

60/65

il s’agit là d’une régression sociale totalement inadaptée au bien-être ; il est tout simplement injuste de devoir assurer sa disponibilité sur le marché lorsqu’on a été prépensionné alors que des milliers de jeunes et moins jeunes sont déjà à la recherche d’un emploi et n’en trouvent pas ; les notions de disponibilité « active », « passive » et « adaptée » bien que toujours floues à l’heures où nous écrivons ces lignes, ne sont ni plus ni moins des 2 poids 2 mesures pour des travailleurs soumis à de mêmes situations !

ner réstig ir e? Se s e a t e IS !

1528

A JAM

En manque de place, pas d’idées ni d’ambition! A ceux qui pensent que le secteur de la métallurgie, c’est essentiellement la sidérurgie lourde ou l’univers des garagescarrosseries, nous avons quelques suggestions de visite d’entreprises à leur glisser à l’oreille. Le Métal, c’est aujourd’hui un univers extrêmement diversifié et spécialisé touchant le traitement de surfaces ou la peinture au micron, maîtrisant les microsoudures, planchant sur des aciers photovoltaïques, développant des produits à usage de la chirurgie réparatrice,…

Le Métal d’aujourd’hui est résolument préparé à demain! Parmi les entreprises en pleine expansion, il y a celles qui ressortent de la commission paritaire 315.2 et qui se rattachent à l’aviation civile. Nous sommes retournés il y a quelques jours sur le site d’exploitation de LACHS (Liège Air Cargo Handling Services) situé à Bierset. Nous y sommes retournés parce que nous avions entendu parler d’un projet d’hôtel pour chevaux. Et l’hôtel pour chevaux c’est pas mal non plus comme niche novatrice d’exploitation! Claudio Gruosso, notre président de délégation MWB-FGTB sur le site nous refixe le cadre de l’entreprise en quelques mots.

LACHS fut créée en 1998. Ce fut la première entreprise de manutention et de logistique implantée sur le site de Liège. Elle comptait une quarantaine de travailleurs à ses débuts. Elle en compte 225 aujourd’hui. Pour faire court, nous dirons qu’elle déssert les 4 coins du monde et que sa toute grande force est de s’être spécialisée dans le transport de matériels et de biens hors poids, hors formes et hors prix … bref, hors normes. Ici, lorsqu’un cargo en provenance d’Afrique atterrit, il est rempli jusqu’au museau de poissons que l’on doit débarquer en suivant une routine minutée comme un ballet. Chaque geste en annonce un autre. De chaque opération dépend la suivante. Pas question de rompre la chaîne du froid. Pas question de s’écarter d’un poil des innombrables exigences en matière d’hygiène.

Chaque hall de préparation est dédicacé à une zone d’expédition. Chaque coin de hangar est pensé pour économiser du temps, du mouvement, des risques divers. Des palettes de médicaments attendent sous couvertures thermiques leur embarquement pour New York JFK, de l’outillage est à l’empaquetage pour un vol qui partira cette nuit. Des ébénistes

s’affairent à construire un caisson sur mesure pour emballer une pièce unique. Et le temps presse, ils doivent encore s’occuper d’un hélicoptère qui fera partie du voyage et qui doit être casé dans l’avion!

Lorsqu’un 737 ou un 747 touche le tarmac, le cahier de charge, c’est réussir un «stop and go» de 3 heures chrono, déchargement et chargement compris. Voilà la force des travailleurs de LACHS, renchérit Claudio! C’est d’avoir su s’adapter aux exigences sans cesse plus nombreuses et pointues que les nouveaux contrats imposaient. Et j’en retiendrai 2 principalement, poursuit-il. Celles liées au transport de médicaments et celles liées à l’accompagnement des chevaux. On dépasse le contrat commercial avec ce type de partenariat. On rentre de plain-pied dans le contrat de confiance. Lorsque l’animal dont on vous donne la charge doit se retrouver 2 jours plus tard sur un hippodrome en Asie et qu’il voyage accompagné de gardes du corps et d’un vétérinaire attitré, on comprend tout de suite qu’on ne transporte pas du simple bois de chauffage. Il faut se préparer à l’accueillir sur le site, parer à toute situation susceptible de stresser l’animal et veiller à ce que chaque zone de passage ou de repos soit

aseptisée, mise à température et calfeutrée avec soin. Lorsqu’on achemine des frigos Hi-Tech bardés de thermomètres et bips et estampillés du logo d’une firme pharmaceutique, on n’embarque certainement pas des «bandes Velpeau». Le contenu vaut son pesant d’or!

Aujourd’hui, LACHS est à la croisée des chemins. Il doit s’agrandir d’urgence sous peine de perdre de nouveaux clients. De belles perspectives en provenance du Qatar ou de l’Asie par exemple s’offrent au site de manutention et il ne peut

louper le coche. Il en est réduit à louer des chapiteaux à coup de milliers d’euros par mois pour ne pas perdre des marchés. Pas une semaine ne passe sans que la direction n’annonce de nouvelles transactions, de nouveaux contacts en vue de se développer. Ça urge pour cette entreprise 100 % rouge et avec un créneau d’activité qui lui permettrait de doubler ses effectifs à court terme. Ça urge pour l’emploi et les conditions de travail surtout!

Claudio Gruosso Pour la délégation MWB-FGTB Liège-Luxembourg LACHS


ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

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Les militants HORVAL présents en nombre aux manifestations des 30 mars et 1er avril Que ceux qui croyaient que la grogne sociale était en train de s’essouffler se détrompent: les manifestations organisées aux quatre coins de notre pays ont rencontré un grand succès. Que ce soit à Malines, Namur, Gand, Anvers, Charleroi, Courtrai, Liège, Hasselt, Louvain, Bruges, ou Bruxelles les militants de la FGTB HORVAL étaient bel et bien présents.

La résistance sociale continue de s’organiser: le Gouvernement Michel ne peut pas le nier. La campagne de démantèlement social mise en place par le Gouvernement continue de faire des dégâts et il n’est pas question d’être fataliste et de s’avouer vaincu. Qui pourrait accepter sans sourciller les sauts d’index, le recul de l’âge à la pension, les restrictions pour les prépensions et les crédits temps, les mesures de flexibilité et la disponibilité active des prépensionnés? Certainement pas les militants de la FGTB HORVAL! Les manifestants ont fait preuve

de beaucoup d’originalité dans la création de slogans pour leurs banderoles. Le très inspiré visuel de Charles Michel assis sur une chaise roulante promettant à «chaque citoyen qui travaillera

jusque 67 ans de se voir offrir une voiture de société» a rencontré un grand succès. L’imagination n’avait pas de limite: «les jeunes

dans la galère, les vieux dans la misère»; «mieux vaut profiter de sa pension que de mourir au travail»; «les Grecs nous l’ont prouvé, l’austérité n’a jamais rien réglé»; «la Belgique est riche en pauvres», …. Les militants qui portaient haut et fort ces messages n’avaient pas le cœur à rire: les points de

Le 1er avril, la FGTB HORVAL a manifesté à Anvers on nombre de militants estimaient important de ponctuer nos revendications communes dans la capitale économique de la Flandre. Notre protestation pertinente devait également être entendue là où le véritable chef du gouvernement a son bureau. En plus des revendications, nos militants ont voulu faire usage de leur droit de pouvoir manifester spontanément. Dès lors, nous sommes partis à 9 heures pour un cortège qui s’est passé sans incidents et qui a également été parfaitement escorté par la police. Avec notre banderole en tête du cortège qui reprenait Bart De Wever en tant que Bourgmestre des riches, nous nous sommes promenés en direction de la Grand’ Place où nous avons chanté notre chanson internationale. La protestation s’est passée très pacifiquement et fut un grand succès. Nous sommes fiers du fait qu’une telle protestation puisse encore avoir lieu à Anvers.

B

désaccord avec les décisions du Gouvernement Michel sont abondants. Les pierres d’achoppement sont nombreuses et la lutte devra être menée sur plusieurs fronts. Les sacrifices consentis par les travailleurs et allocataires sociaux ont été très nombreux et particulièrement difficiles ces dernières années. Il est grand temps de changer de cap: systématiquement vider les poches des plus faibles est inacceptable. Les scandales financiers à l’échelle mondiale et européenne dénoncés par la presse ces derniers mois prouvent chaque jour qu’il faut resserrer la bride autour du cou des spéculateurs et de ceux qui éludent l’impôt. La volonté politique de réellement avancer dans le dossier de la taxation du capital semble faire cruellement défaut et ce n’est pas l’ajustement budgétaire éclair du Gouvernement fédéral qui démentira cette affirmation. Ces potentats de droite souriants qui présentent les résultats de leur nuit de discussion lors d’une conférence de presse ne font pas oublier la misère sociale qui grandit dans notre pays. Les optimistes béats qui voient du positif dans cet ajustement budgétaire méconnaissent les subtilités de notre état fédéral : confisquer une partie des recettes de l’impôt des personnes physiques aux Régions c’est faire preuve d’une grande malhonnête intellectuelle et retarder de peu les échéances douloureuses pour la population.

que la concertation sociale n’était pas un gadget en Belgique. Elle se doit d’être respectée et les organisations syndicales doivent être écoutées. En niant à de nombreuses reprises l’avis des syndicats dans des dossiers aussi importants que la marge salariale, les prépensions ou la mise en place de la fameuse Conférence nationale sur les pensions, nos Ministres balaient d’un revers de la main des décennies de tradition de concertation sociale dans notre pays et narguent l’ensemble des travailleurs. Les milliers de personnes qui sont descendues dans les rues ces derniers jours sont prêts à le refaire. Alors, cher Charles Michel, qu’en pensez-vous? Vous allez réajuster votre politique ou continuer de jouer avec le feu?

Par ailleurs, ce Gouvernement de droite n’a toujours pas compris

e 2 avril, la commission sectorielle HORECA s’est réunie. La discussion de la situation du secteur (e.a. la caisse enregistreuse) et l’établissement d’un cahier de revendications étaient les points à l’ordre du jour. La commission sectorielle a décidé de mettre l’accent sur des points qualitatifs (comme les normes de productivité, la problématique de fin de carrière,…) et l’amélioration traditionnelle du pouvoir d’achat. Dans les courant des semaines prochaines, on se réunira avec les autres syndicats pour essayer d’élaborer un cahier de revendications commun.

L

e 2 avril 2015, la commission sectorielle du COMMERCE ALIMENTAIRE s’est réunie. La discussion du contexte politico-syndical actuel et l’établissement d’un cahier de revendications étaient les points à l’ordre du jour. L’augmentation du pouvoir d’achat et la fin de carrière ont été avancées comme étant les priorités principales. Dans le courant du mois d’avril, un cahier de revendications commun sera établi avec la CSC et la CGSLB.

L


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°07 • 10 AVRIL 2015

> ELARGISSEMENT DES HEURES D’OUVERTURE DES MAGASINS

> POINT DE VUE

Le gouvernement et les employeurs continuent sur leur lancée, la résistance sociale aussi Le printemps a beau être de retour, le gouvernement et les employeurs poursuivent simplement leur politique sociale glaciale. Ainsi, les employeurs refusent tout bonnement de signer des accords conclus précédemment. Le gouvernement maintient lui aussi le blocage des salaires et le relèvement de l’âge de la pension.

Travailleurs pris en otages À la fin de l’année passée, un certain nombre d’accords importants ont été conclus à propos du système de chômage avec complément d’entreprise (RCC) et du crédit-temps (CT). Ils ont entre-temps été concrétisés au Conseil national du travail (CNT). Ces conventions collectives de travail apportent un certain nombre d’adaptations qui permettent à certaines catégories de travailleurs de tout de même bénéficier du RCC ou d’un CT plus tôt que ce que le Gouvernement avait prévu au départ. Les employeurs refusent toutefois de signer ces conventions collectives de travail, qui se trouvent au CNT. Ils insistent pour que le Gouvernement exécute d’abord les autres mesures. Une fois de plus, les employeurs prennent les travailleurs en otages et comptent sur le Gouvernement pour faire passer leur agenda. Les demandes des employeurs concernent entre autres les interventions dans la formation du salaire. Et donc, votre salaire. Ainsi, les projets de loi sur le saut d’index et la norme salariale se trouvent au Parlement. Leur vote est prévu après les vacances de Pâques. Nous n’oublierons en tout cas pas qui votera pour ou contre.

Proposition dangereuse Il y a peu de temps, Vincent Van Quickenborne ressortait une proposition de loi visant à élargir les heures d’ouverture des magasins de 5h à 22h. Le SETCa a présenté sa position devant la Chambre des Représentants, qui analysait la proposition. L’occasion de rappeler que cette flexibilité supplémentaire représente un véritable danger pour les conditions de travail des employés du commerce. ctuellement, la loi prévoit que les magasins peuvent être ouverts de 5 à 20 heures et jusque 21 heures le vendredi. Dans la pratique, cependant, la plupart des magasins ouvrent leurs portes de 8 à 20 heures (21 heures le vendredi). Ceci représente donc, pour de nombreuses enseignes, 73 heures d’ouverture au total (sur 91 heures autorisées d’un point de vue légal). Une plage horaire relativement large donc et qui laisse de nombreuses possibilités au consommateur pour trouver LE moment d’aller faire ses courses.

A

Pour Vincent Van Quickenborne, ces plages horaires ne seraient pas suffisantes… Sa proposition de loi vise en effet à élargir les horaires d’ouverture après 22h et avant 5h. Elle prévoit également de laisser la possibilité aux communes d’élargir les heures d’ouverture (les fameuses ‘nocturnes’ organisées au sein de la ville ou dans les shoppings centers). Les change-

ments de comportement d’achat, les horaires des travailleurs des autres secteurs ou encore l’e-commerce justifieraient la nécessité de procéder à de tels élargissements. Pour le SETCa, ces justifications ne tiennent pas la route. Si une telle mesure était mise en place, elle ne ferait que déréguler le secteur et ajouter une nouvelle couche de flexibilité au détriment des travailleurs. Le contenu de la proposition de loi est en cours de discussion depuis plusieurs semaines Le SETCa est récemment intervenu dans le débat, devant la Chambre des Représentants, afin de présenter son point de vue sur le sujet. Le SETCa est très clairement défavorable à la proposition. Etendre encore les ouvertures du commerce ne se justifie pas et n’améliorera certainement pas la situation dans le secteur, au contraire.

Une telle décision aurait des conséquences négatives sur les 200.000 travailleurs du commerce et constituerait un nouveau précédent. Accepter un tel changement reviendrait à banaliser le travail de nuit en le faisant passer du stade «exceptionnel» à «nécessaire» si le consommateur est preneur. Qui plus est, cette proposition de loi pose de nombreuses questions concernant l’équilibre vie privée / vie professionnelle (comment faire pour concilier sa vie de famille avec de tels horaires?), la responsabilité des employeurs par rapport à cette flexibilité (comment gérer travail et garde tardive d’enfant lorsqu’on est une travailleuse du commerce?), la sécurité des travailleurs et la charge de travail (l’élargissement de heures sera-t-il couplé à des embauches supplémentaires?). Et tout ça, sous prétexte de l’indispensable nécessité d’accorder plus de possibilités de shopping au consommateur. Nous contestons également les points concernant la possibilité laissée aux communes d’élargir les heures d’ouverture des commerces. Pour le SETCa, ces dérogations communales seront source de dumping social et économique et laisseront la porte ouverte à de nombreuses dérives. De telles dispositions doivent rester encadrées sur le plan fédéral, sans possibilité de dérogation locale.

Travailler jusqu’à 67 ans, aucune concertation La réforme des pensions prévue par le Gouvernement devait au préalable être discutée dans une commission nationale des pensions, où siègent également des représentants syndicaux. Ici aussi, le Gouvernement montre à nouveau qu’il ne prend pas la concertation sociale au sérieux. Vendredi 3 avril, le Conseil des ministres a en effet approuvé tous les projets de loi relevant l’âge de la pension à 66 ans à partir de 2025 et à 67 ans à partir de 2030. On peut encore discuter des modalités… Vous avez dit respect pour la concertation sociale?

Résistance à long terme Après la semaine d’action avant Pâques, la résistance sociale sera donc de toute façon encore nécessaire. Dans les prochains jours, nous discuterons avec les autres instances de la FGTB de la meilleure façon d’organiser celle-ci. Pour le SETCa, il est clair qu’il faut élaborer un plan de résistance à long terme.

Vos négociations sectorielles Après Pâques, nous préparerons aussi activement les négociations sectorielles. Tous nos secteurs tiendront des comités professionnels et/ou fédéraux pour discuter des cahiers de revendications. Les négociations démarrent début mai et les conventions collectives de travail doivent être conclues pour fin juin. Les droits en matière de RCC et de CT, la formation et l’encadrement de la flexibilité y seront certainement repris. La norme salariale est évidemment limitée. Toutefois, nous en tirerons le maximum pour les employés de nos secteurs. Que le Gouvernement et les employeurs poursuivent sur leur lancée, nous ferons de même avec la résistance sociale et notre action syndicale.

Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa

> LA CP 200 ENFIN

OPÉRATIONNELLE

Mais pour les employés de la CP 218… rien ne change La CP 218, la Commission Paritaire Nationale Auxiliaire pour Employés, change de numéro le 1er avril 2015. Dorénavant, les quelque 450.000 employés de cette commission travailleront dans la CP 200. C’est le seul changement: les droits des travailleurs sont intégralement maintenus. Ce sujet était en négociation depuis des années et l’an passé, les interlocuteurs sociaux sont enfin parvenus à un accord. Afin d’éviter un vide juridique et d’assurer la continuité, l’accord prévoyait que toutes les CCT existant dans la CP 218 seraient reprises par la CP 200 le jour de la première réunion de la commission, qui a eu lieu le 1er avril (et ce n’était pas un poisson d’avril). Concrètement, cet accord va donc entraîner un changement de nom de la commission paritaire (la CP 218 devient la CP 200). Pour ce qui est des conditions de travail, rien ne changera. La décision de remplacer la commission paritaire 218 par le numéro 200 a été prise voilà déjà des dizaines d’années. C’est en raison de la prudence déployée par chacun pour préserver la sécurité juridique que ce changement s’est fait attendre si longtemps. Par ailleurs, certains sous-secteurs de l’ancienne CP 200 (qui n’était pas active avant le 1/4/2015 étant donné qu’elle n’était pas constituée) devaient d’abord être transférés dans de nouvelles CP, à savoir la CP 335 pour la prestation de services et de soutien aux entreprises, la CP 336 pour les professions libérales et la CP 337 en tant que commission auxiliaire pour le Non-Marchand.

Decathlon – Le géant du sport Decathlon a encore ajouté un chapitre à sa longue tradition de blocage de la concertation sociale. La direction souhaite introduire du travail de nuit à des conditions illégales. Elle a refusé une assemblée du personnel à ce sujet dans l’entrepôt de Willebroek, qui a dû avoir lieu sur le parking. À suivre certainement… AXA – La semaine dernière, les travailleurs du bancassureur AXA ont mené une action à Anvers durant une activité de l’entreprise pour dénoncer le fait que la direction agit de façon unilatérale. Non seulement elle n’est pas ouverte à la concertation, mais elle balaie qui plus est toutes les dispositions prises précédemment. Pour le SETCa, les travailleurs méritent une vraie concertation sociale. Call center Unamic (Xerox), 213 emplois sauvés – Les syndicats du call center Unamic-HCN (Xerox) sont satisfaits de la reprise de l’entreprise par Harvest Group (Anvers). Ces dernières années, une mauvaise gestion a fait perdre des clients à l’entreprise et la fermeture avait été annoncée. 213 travailleurs de Louvain respirent à nouveau.

BNP Paribas Fortis – La direction de la banque suspend les négociations portant sur le «pacte global d’employabilité». Les syndicats ont entamé la concertation de façon constructive, mais ont été confrontés à une direction qui voulait imposer sa vision de manière unilatérale. Le SETCa rejette en tout état de cause une modification unilatérale des conditions de travail du personnel. Lunch Garden: voici plusieurs mois, la direction décidait de mettre en place son plan de relance et d’instaurer des ouvertures tardives des restaurants jusque 22h. Ces horaires ne remportent pas le succès escompté auprès de la clientèle et engendrent de nombreux problèmes sur le plan organisationnel. Les travailleurs dressent un bilan négatif et tirent la sonnette d’alarme. JBC: la chaîne de magasins est à présent membre officielle de la Fair Wear Foundation. JBC s’engage ainsi aux côtés d’aCHACT et Schone kleren, en faveur d’un développement durable dans le secteur textile (en garantissant de bonnes conditions de travail dans les entreprises des pays de production avec lesquelles elle collabore).


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°07 • 10 AVRIL 2015

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Le secteur du commerce est malade mais le remède existe © istockphoto.com

2014: année noire pour le commerce. Celui-ci serait au bord du gouffre : chute vertigineuse des chiffres de vente, du nombre de magasins et de travailleurs. Le secteur du commerce en Belgique est malade. C’est un fait qui n’est pas nouveau. Mais les symptômes qu’on lui associe et les traitements que l’on présente comme seule alternative possible à sa survie ne sont pas ceux que l’on croit. Aux commandes, des financiers et non des commerçants

La crise de 2010, le début d’une épidémie De manière un peu brutale, nous disons que l’année 2014 n’est pas la plus catastrophique en termes de pertes d’emplois. S’il est clair que le commerce a connu de nouveaux licenciements très durs l’année dernière (même auprès de certaines enseignes qui n’éprouvent pourtant pas de difficultés financières), l’ampleur des restructurations annoncées était du même niveau voire plus élevé en 2010. Depuis lors, les pertes d’emplois se sont succédé en rafales et sur le terrain, la situation du commerce s’est dégradée.

Le client est roi et les enseignes se font la guerre

De nombreuses chaînes de magasins sont aujourd’hui dans les mains de groupes financiers. Ces actionnaires ne sont pas là pour faire du commerce au sens premier du terme (à savoir développer une activité et la faire prospérer) mais bien du business. Ils veulent réduire les coûts au maximum et obtenir un retour sur investissement rapide et juteux. La plupart du temps, ils n’ont aucune vision à long terme ni de vrai projet d’avenir qui tiennent la route. Les travailleurs sont vus comme de petits pions qu’on fait avancer ou dont on se sépare selon l’évolution de la partie. Il suffit de prendre le cas récent de Delhaize, qui est en pleine restructuration et licencie 1.800 travailleurs mais qui augmente la valeur des dividendes octroyé à ses actionnaires. Autre exemple, la branche «do it Yourself» de Maxeda (Brico Plan it) a été à l’affiche pendant quelques mois, puis retirée de la vitrine, faute d’avoir obtenu un prix suffisant à la revente. Vous avez dit commerçant?

technologique

L’origine du virus: les travailleurs?

Tandis que certaines ferment boutique, d’autres enseignes s’installent et se développent sur le marché. Face à la baisse des ventes, elles se scrutent et s’imitent mutuellement, en allant à chaque fois plus loin vers le «toujours plus». Toujours plus de choix et de possibilités pour le consommateur. Ouvrir les magasins plus tôt, plus tard, le dimanche et les jours fériés (et pourquoi pas la nuit?) Proposer des prix toujours plus bas et toujours plus de services et de polyvalence de la part du personnel dans les magasins. Cette concurrence intense met la pression sur les conditions de travail. C’est aussi l’escalade vers une perte de repères chez les consommateurs. Désormais, il n’y a plus vraiment de norme: tout est de l’ordre du possible.

Le discours est largement répandu et les sources de la maladie du commerce sont bien connus. Les travailleurs coûteraient trop chers, ne seraient pas assez flexibles ni polyvalents. Les employeurs n’hésitent pas à prendre l’exemple de nos voisins, les Pays-Bas, dont le coût salarial serait de 20% moins élevé. Là-bas, la situation serait meilleure et le secteur en meilleure santé. De quoi parle-t-on: d’un secteur basé quasi exclusivement sur l’exploitation d’étudiants dans les commerces. En Belgique, le secteur commerce, c’est 200.000 emplois pour des travailleurs non-étudiants. Que voulons-nous comme société? Une société où on chasse le bon emploi en créant du travail étudiant à outrance et où on chasse les chômeurs en les affu-

blant d’une casquette «fainéants» ou «profiteurs»? Autre point insuffisant: la flexibilité. Des ouvertures tardives, le dimanche et les jours fériés ne sont pas suffisantes. Il faudrait également augmenter la polyvalence, les contrats précaires (CDD, contrats intérim, étudiants, etc.), diminuer les charges patronales. Les voilà les contours du monde du commerce idéal aux yeux des employeurs. En Belgique, le travail dans le commerce est essentiellement à temps partiels, flexible et /ou variable. Notre législation est à la pointe en la matière. Dire le contraire procède de la malhonnêteté intellectuelle. Qui plus est, nous savons que ce n’est pas ce qui sauvera le secteur, loin de là. Appauvrir et compresser encore un peu plus les travailleurs n’aideront pas le commerce à retrouver son souffle.

Contexte d’austérité dans un nouveau monde

Au-delà de ces éléments, le commerce doit aussi faire face aux évolutions d’une société en pleine mutation et à un contexte général d’austérité. La technologie proposée aux consommateurs a engendré des changements dans leurs habitudes (selfscanning, les applications shopping via smartphones, etc.) et a permis à de nouvelles formes de commerce (notamment le e-commerce) de voir le jour. Ce sont des aspects dont il faut tenir compte sur le plan stratégique. Enfin, les mesures d’économies mises en place par le gouvernement n’aident pas à la consommation. Si les ventes dans les magasins sont en berne, c’est aussi parce que le pouvoir d’achat des citoyens belges (et donc des consommateurs) l’est aussi. Des mesures telles que le saut d’index signifient autant de pouvoir d’achat en moins et donc autant d’argent qui ne sera pas dépensé dans les magasins. L’austérité n’est pas la solution, c’est encore plus vrai dans le commerce. Il y a différentes manières d’augmenter la rentabilité d’un magasin: diminuer les coûts ou augmenter les ventes. Certains coûts peuvent être rationalisés (en tous cas pas ceux du personnel) mais sortir de la logique d’austérité peut permettre une relance qui ramènera les consommateurs vers les magasins.

Le remède existe Le secteur du commerce est ma-

lade. Il souffre des conséquences de la crise financière, de son paysage concurrentiel, du business et du manque de vision à long terme de certains de ses dirigeants, de la perte du pouvoir d’achat et de la chute de la consommation, de la détérioration de ses conditions de travail… Les causes de son mal-être sont multiples mais il est possible de les traiter. Cela doit passer par une réflexion approfondie sur tous ces aspects. C’est en effet en s’attaquant dès maintenant à ces problèmes que le commerce pourra se relever. A travers une concertation sociale de qualité qui aborde sans tabou les vrais problèmes. C’est évidemment plus simple pour les employeurs d’aller frapper à la porte d’un gouvernement de droite, pour réclamer toujours plus de dérégulation, que de discuter avec les organisations syndicales et les travailleurs qui connaissent la réalité du secteur. Questions de valeur!


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°07 • 10 AVRIL 2015

> ÉDITO

«Du bon boulot»… C

omme le sheriff qui tire d’abord et pose les questions ensuite, le gouvernement décide et consulte les interlocuteurs sociaux ensuite. Une fois de plus le gouvernement Michel s’est en effet assis sur la concertation sociale. Avant même que ne soit lancée la grande «concertation» sur les pensions, le Conseil des ministres a approuvé en catimini le report de l’âge de la retraite à 66 ans en 2025 et à 67 ans en 2030. Et ce malgré l’opposition déjà exprimée au sein du Comité de gestion de l’Office national des pensions par le banc des travailleurs.

La retraite anticipée sera aussi reculée: alors que la pension anticipée est aujourd’hui accessible à 62 ans après 40 années de carrière, il faudra 62,5 ans et compter 41 années de carrière à partir de 2017, puis 63 ans et 42 années de carrière. Ce dispositif vient compléter la liquidation à moyen terme de quasiment toutes les formes de prépension. S’y ajoutent la suppression des compléments d’âge pour les chômeurs âgés et l’obligation de disponibilité jusqu’à 65 ans.

Absurde Le prétexte de l’alignement sur les «standards» européens se tient

puisque le recul de l’âge de la retraite fait l’objet d’une offensive généralisée des forces patronales et libérales partout en Europe. Leur crainte étant qu’avec l’évolution démographique la main d’œuvre en âge de travailler se raréfie et qu’il faille alors augmenter les salaires. C’est une histoire de gros sous. Par contre les arguments qui font appel au relèvement du taux d’activité ne tiennent pas la route.

1°) Avec un taux de chômage des jeunes de 23 % (chez nous mais jusqu’à 50% ailleurs en Europe), il serait plus utile et socialement plus acceptable d’essayer d’augmenter le taux d’emploi des jeunes plutôt que de s’acharner à faire blanchir les séniors sous le harnais. 2°) La concurrence sur le marché de l’emploi qui fait baisser la valeur des diplômes pousse de nombreux jeunes à poursuivre leurs études pour être plus «employables». Nombreux seront donc aussi ceux qui ne commenceront leur carrière qu’après l’âge de 24 ans. Outre le fait qu’ils n’auront pas droit aux allocations d’insertion passé cet âge et qu’ils devront pour la plupart passer par un parcours de précarité avant de trouver un emploi stable,

ils n’auront pas non plus une carrière complète même à 67 ans. Résultat: une pension incomplète. 3°) Depuis le début de l’année, plus de 20.000 jeunes ont été exclus du chômage. Plusieurs milliers suivront. Ils s’ajoutent aux 50.000 autres chômeurs sanctionnés. En ne les comptabilisant pas dans les chiffres du chômage, l’ONEm annonce une baisse du nombre des chômeurs alors que le chômage augmente. Et même sans compter les exclusions, le chômage augmente parce que la création d’emplois reste inférieure à l’augmentation de la population active. 4°) La liquidation des prépensions aura pour conséquence que moins d’emplois se libéreront pour les jeunes parce que les séniors vont devoir s’accrocher à leur poste. Mais ceux qui en seront éjectés auront très peu de chances de retrouver un emploi. Le taux de sortie vers l’emploi des chômeurs âgés n’est que de 5,5% pour les 55-59 ans et 2,6% pour les + 59 ans. Or un chômeur ne cotise pas pour la pension. On n’est donc pas plus avancé pour ce qui du financement des pensions. La suppression des compléments d’âge pour les chômeurs âgés n’aura d’autre résultat que

d’appauvrir ces travailleurs sans emploi et sans possibilité d’en retrouver. 5°) On peut reculer autant que l’on veut l’âge de la retraite, l’espérance de vie en bonne santé n’augmente pas. Avec les cadences croissantes, les exigences de productivité et le stress, l’espérance de vie en bonne santé a même tendance à reculer. Cela signifie que ceux que l’on empêche de partir à la retraite et qui sont en mauvaise santé émargeront au budget de la santé au lieu d’émarger au budget des pensions. Cela ne change rien pour l’équilibre financier de la sécurité sociale, sauf peut-être que ça lui coûtera plus cher… Par contre, si on allège ou aménage les conditions de travail en fin de carrière au lieu de vider prématurément les gens ou de les virer dès que leur productivité baisse, on leur permettra de travailler plus longtemps et de former les jeunes et on évitera de gaspiller tout le savoir-faire et l’expérience des travailleurs âgés.

Pas de boulot en vue Autrement dit, on augmente artificiellement le «taux d’activité» en élargissant la base de la population potentiellement active mais faute d’emplois le «taux

Prudent au volant ? Félicitations !

www.pv.be

d’emploi» n’augmente pas et cela ne change rien au financement des pensions. Ce n’est évidemment pas en taillant dans les services publics et en réduisant le pouvoir d’achat que ce soit via le saut d’index ou le relèvement des accises, ou encore l’exclusion des chômeurs ou la suppression des compléments d’âge, que le gouvernement Michel va créer des emplois. Mais est-ce vraiment son objectif? C’est ce qu’il prétend en abaissant les cotisations patronales, mais on a déjà constaté par le passé un parallélisme suspect entre l’évolution des subsides salariaux et l’augmentation des dividendes distribués. Il n’y a pas de raison que les cadeaux supplémentaires ne finissent pas aussi dans la poche des actionnaires. D’autant plus que les employeurs trouvent en fin de compte aussi leur intérêt dans un volant de chômage suffisant pour faire pression sur les salaires. Si en plus ils peuvent réduire la facture du côté des pensions, ils pourront dire que même si le gouvernement Michel n’a pas créé d’emplois, il aura fait du bon boulot …

Rudy De Leeuw Président

Marc Goblet Secrétaire général


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