N°08 • BIMENSUEL • 70ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles
1 MAI 2015 • Éd. LIÈGE er
> CAMPAGNE
Une protection sociale pour tous! Une pension décente. Une allocation quand vous perdez votre emploi. Un accès démocratique aux soins de santé. Tout cela (et bien plus encore) fait partie de la protection sociale, un droit de l’Homme et un droit indispensable pour mener une vie décente. La FGTB travaille en collaboration avec d’autres syndicats, mutualités et ONG, à une campagne de large envergure pour développer et améliorer la protection sociale dans le monde entier.
28 AVRIL
Agir pour la santé et la sécurité Pages 4 & 5
Voir en pages 8 & 9
INTÉRIM
STOP à la précarité des jeunes Page 6
1ER MAI
Plus que jamais solidaires Pages 16
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
NAMUR
> CYCLE DE RÉFLEXION SUR LA CONFLICTUALITÉ SOCIALE
Quels sont les enjeux des actions collectives sur notre système social et politique?
Journée d’étude: «Dumping social: et les ETA dans tout ça?»
Espace solidarité - 47 Rue de Namur - 5000 Beez Vendredi, 8 Mai, 2015 Heure de début: 09:00 - Heure de fin: 12:30
Pour qui?: Travailleurses et travailleurs des ETA Où?: Espace solidarité - 47 Rue de Namur - 5000 Beez
Restructurations, réorganisations d’entreprises et de groupes privés, politiques d’austérité, mise à mal du secteur public et de la Sécurité sociale, gel des salaires et saut d’index, allongement de la carrière… De l’entreprise au niveau européen, en passant par les échelons sectoriel et interprofessionnel, les raisons de déclencher un mouvement de grève sont nombreuses et variées. Alors que la grève est un droit fondamental, son usage est sans cesse critiqué, dénoncé et découragé, notamment dans les médias. Comme tout phénomène social, la grève mérite d’être analysée en profondeur et comprise en détail. À travers le regard des chercheurs rassemblés au sein du Groupe d’analyse des conflits sociaux, nous vous proposons 3 matinées de réflexion sur les enjeux de la conflictualité sociale. Par le biais d’études de cas rassemblées par thématique, nous envisagerons les conséquences potentiellement fortes que les actions collectives peuvent avoir sur les relations collectives de travail ou sur le fonctionnement du système social et politique belge.
Conflictualité sociale dans le secteur public et les entreprises publiques - La conflictualité dans la fonction publique - Vaïa Demertzis (CRISP). - Les grèves dans les transports publics - Jean Vandewattyne (UMons). - Personnes-ressources. Inscription & Renseignements: cepag@cepag.be - 081/26 51 56
Date(s): Mercredi, 13 Mai, 2015 Heure de début: 09:00 - Heure de fin: 13:00 Le dumping n’oppose pas uniquement les travailleurs de différents pays. Cette mise en concurrence - déloyale - sévit également au sein d’une même entreprise. Les travailleuses et travailleurs des Entreprises de Travail Adapté (ETA) en sont souvent les premières victimes… Cette journée vise à redéfinir les ETA, leurs missions et l’évolution de la place de ces travailleuses et travailleurs dans ce contexte. Intervenant-e-s: - Eric Neuprez, Secrétaire général Centrale générale - Quentin Mortier, Chargé de projet SAW-B - Jean-Marie Léonard, ancien Scérataire fédéral SETCa non-marchand - Phillippe D’Hollander, AWIPH - Département Enploi et Formation - Guy Chandelon, CEPAG-CLCD - Raphaël Emmanuelidis, CEPAG-FGTB wallonne - Délégué-e-s Inscription & Renseignements: cepag@cepag.be - 081/26 51 56
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BRUXELLES
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
L’Ecole syndicale de Bruxelles a le plaisir de vous inviter, dans le cadre du Festival des Résistances au Forum syndical sur la valeur symbolique du 08 mai 1945:
Austérité, exclusion, mise sous contrôle des populations...:
Quelles résistances face au «terrorisme social»? Organisé PAR LES MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL RÉAGIS - 08 mai 2015 Lieu et horaire: de 8h45 à 16h - FGTB Bruxelles (Auditorium-RDC) - Rue de Suède, 45 à 1060 Bruxelles L’Ecole syndicale de Bruxelles et le Groupe Réagis sont des initiatives de la Centrale Culturelle Bruxelloise, avec le soutien de la FGTB Bruxelles, du Centre d’Education Populaire André Genot et du Ministère de la Communauté française
Les populations en Europe sont confrontées à une politique d’austérité brutale que la classe dominante, appuyée par de nombreux médias, nous présente comme inéluctable. Il serait «normal et inévitable» de devoir travailler plus et plus longtemps, de manière encore plus intense et dangereuse pour la santé,...Et le tout pour gagner moins! Il serait «normal et inévitable» d’être harcelé lorsqu’on perd son emploi, de devoir payer davantage pour se soigner, pour utiliser les transports publics, pour l’école des enfants,... Il serait «normal» de n’avoir pour unique horizon de vie qu’une employabilité à améliorer sans cesse, une identité sociale réduite à la «capacité à se rendre alléchant» pour l’employeur. La société toute entière devrait être mise au service de la fabrication d’individus formatés, dociles et flexibles, heureux de «perdre leurs vies» à enrichir celle des actionnaires. La société se fracture sous les mesures d’austérité brutale et les discours moralistes et stigmatisants qui les accompagnent. Face au sentiment d’impuissance et de perte de contrôle sur notre avenir collectif et sur chacune de nos vies, les idéologies réactionnaires ont le vent en poupe, prônant la haine, l’intolérance, la solution par l’exclusion voire la destruction de l’autre. Warren Buffet, l’un des hommes les plus riches de la planète, affirmait sur la chaîne CNN: «Il y a
une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner.» Pourtant, face au mépris et à la violence des riches, ailleurs comme ici, des mouvements de luttes et de résistances se développent, des expériences de solidarité qui vont à l’encontre du «chacun pour soi et contre tous». Et si ces luttes doivent affronter des dispositifs de plus en plus répressifs, c’est que la classe dominante n’est pas encore tout à fait certaine de gagner cette guerre qu’elle mène contre la grande majorité de la population! Il nous faut donc lutter de plus belle, nous unir, renforcer et inventer cette vie que nous voulons plus que jamais collective et solidaire. Nous ne voulons pas de leur projet mortifère!
Ce forum vise donc à nous réunir pour débattre de ce contexte social et politique et pour échanger autour de différentes expériences de luttes, menées par des travailleurs pour défendre leurs droits, par des collectifs de chômeurs ou encore par des alliances entre différents secteurs confrontés à l’austérité. Nous voulons en sortir plus forts, et plus unis! Initialement dénommé Liberté & Tolérance, le Groupe Réagis est un groupe bilingue de réflexion et d’action militantes animé par l’Ecole syndicale. Il regroupe une vingtaine de délégués et de militants syndicaux bruxellois. L’initiative remonte à 1997. Objectif: contrer la montée du racisme et de l’extrême droite dans la société belge et…dans le monde du travail. Le groupe réalise, depuis lors, au sein de l’organisation syndicale, un important travail de mémoire et d’éducation populaire sur l’histoire du nazisme et du fascisme, ainsi qu’une sensibilisation aux dangers actuels de l’extrême droite et de son idéologie. Le Groupe se donne notamment pour objectif de conscientiser les travailleurs aux dangers des préjugés racistes, qui progressent dans le contexte actuel de crise économique et de politiques libérales d’austérité.
Programme «Austérité, exclusion, mise sous contrôle des populations...»: Quelles résistances face au «terrorisme social?» 08h45 à 09h00: Accueil 09h00 à 09h30: Introduction une politique d’austérité brutale: terrorisme social? Groupe Réagis 09h30 à 10h30: Dispositifs répressifs et mesures d’exception en Belgique et en Europe: des populations sous contrôle. Présentation par des membres du groupe Réagis 10h30 à 11h00: Pause café 11h00-11h30: Criminalisation des mouvements sociaux en Belgique et en Espagne: Témoignages (à confirmer: membres de No Border ou du Comité d’Action et de Soutien aux Sans- papiers, un syndicaliste ou militant espagnol ) 11h30- 12h00: Débats Lunch (des sandwiches sont prévus après le forum)
13h00-14h30: Table-ronde: Témoignages et expériences de luttes - «Pas touche à nos services publics:
des militants en lutte pour des services publics de qualité pour tous» - Campagne contre l’austérité CGSP-ALR- Nathalie Leloup, déléguée CGSP-ALR - «Tous ensemble contre les mesures d’exclusion du chômage» Un représentant du Collectif Stop Article 63&2 et du collectif Resist de la FGTB - «Mesures d’austérité et montée
du fascisme en Grèce : quelles résistances?» – Mamadou Bah, réfugié politique en Belgique
et militant antifasciste, victime d’agressions des milices d’Aube Dorée en Grèce. - «Tous ensemble: syndicalistes,
agriculteurs et citoyens unis contre l’austérité» (des représentants ((à confirmer)) d’Hart Boven Hard-Tout Autre Chose, d’Alter Summit, D19-20 et d’Acteurs du temps présent). 14h30-14h45: Pause 14h45-15h15: Débats 15h15-15h45: Projection du film TENSIONS réalisé par le collectif Krasnyi sur les luttes en Belgique et ailleurs. 15h45-16h00: Conclusions
Renseignements pratiques Public cible: tout militant intéressé par le sujet. Les délégués syndicaux sont convoqués en congé syndical Date limite d’inscription: Le 30 avril 2015 auprès de Rachel Carton: par e-mail rachel.carton@fgtb.be, par téléphone au 02/ 552.03.58 par fax au 02 213 16 79 Renseignements complémentaires: Myriam AKHALOUI, 02.213.16.77 – Myriam.Akhaloui@cepag.be
Université populaire de Bruxelles Rue de la Victoire, 26, à 1060 Bruxelles
Saison 2014-2015 / Gauche qui peut ! Mardi 12 mai 2015 à 18H00
ChrisƟan LAVAL COMMUN Sociologue, co-auteur avec Pierre DARDOT de
ChrisƟan LAVAL, sociologue, professeur à Nanterre, poursuit dans Commun ses travaux menés de concert avec le philosophe Pierre Dardot, et qui ont déjà abouƟ à la publicaƟon de La Nouvelle Raison du Monde en 2009. Dans Commun, Dardot & Laval proposent l’idée que le principe du commun, parce qu’il permet de fédérer de nombreuses lu es et mouvements de contesta on, s’impose comme moteur d’une alterna ve poli que propre au XXIe siècle. Mais pour que ce concept puisse effec vement être porteur d’alterna ve, il faut en clarifier le sens en le dis nguant des accep ons historiques du terme, mais aussi l’ancrer dans la pra que, dans « l’ac vité des hommes eux-mêmes ». Défini de la sorte, « le commun appelle à une nouvelle insƟtuƟon de la société par elle-même : une révoluƟon ». Nous avons demandé à ChrisƟan MAUREL, Sociologue, Animateur de l’UP du Pays d’Aix, de nous donner quelques pistes de contribu on de l’éduca on populaire à la construc on de ce nouveau « commun ». Les exposés seront suivis d’un débat. Comme les années antérieures, l’entrée est GRATUITE. La soirée se prolongera par un verre de l’amiƟé !
Editeur responsable: Alain LEDUC, 26 rue de la Victoire, 1060 Bruxelles
Objet
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
MONS
PERMANENCES FISCALES EXERCICE 2015 – REVENUS 2014 UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS LA FGTB RÉGIONALE DE MONS-BORINAGE VOUS PROPOSE SON AIDE POUR REMPLIR VOTRE DÉCLARATION D’IMPĂ”TS AINSI QUE POUR CALCULER GRATUITEMENT VOS IMPĂ”TS SUR ORDINATEUR. QUAND? Les jeudis 4 , 11, 18 et 25 juin 2015 de 8h Ă 12h et de 13h Ă 16h. Les mardis 26 mai et 2 juin 2015 de 8h Ă 12h et de 13h Ă 16h. OĂ™? Ă la FGTB Mons-Borinage, Service ComptabilitĂŠ, rue Lamir 18-20 - 7000 Mons AďŹ n de remplir correctement votre dĂŠclaration, il est indispensable que vous soyez
muni(e) des documents ci-après: • La dÊclaration à complÊter, • La note de calcul de l’exercice prÊcÊdent (dernier extrait de rôle IPP), • Les relevÊs des salaires, indemnitÊs, allocations de chômage, maladie, pensions, ‌ perçus en 2014, attestation relative aux congÊs payÊs, • Les attestations de prêt et/ou assurances-vie dÊlivrÊes par l’organisme prêteur et/ou assureur, • L’avertissement extrait de rôle pour les revenus immobiliers (habitations ou terrains), • L’attestation de frais de garde d’enfants (0 à 12 ans). INTERESSE(E)? CONTACTEZ-NOUS AU 065/32.38.44 OU 065/32.38.41
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par
Ghaliya DJELLOUL
Editeur responsable: Patrizio Salvi - rue Chisaire 34 Ă 7000 Mons
Socioanthropologue Chercheuse au ‘‘Centre interdisciplinaire d’Êtudes de l’islam dans le monde contemporain‘‘ (CISMOC/IACCHOS) de l’UCL
avec NathanaĂŤl Uhl
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([SRVLWLRQ GX PDL DX MXLQ Dès 15h00 à La Maison des 8 heures
Place Charles II, Charleroi Marxisme.be
Une confÊrence organisÊe par le CHOC-Cercle d’Histoire Ouvrière de Charleroi, une initiative de l’ASBL Le Progrès et des Jeunes FGTB Charleroi Sud-Hainaut, en collaboration avec Marxisme.be et avec le soutien de la FÊdÊration Wallonie Bruxelles Editeur responsable: Robert Tangre 071/303.912, PrÊsident de l’ASBL Le Progrès - PAO Vynckier S. - ne pas jeter sur la voie publique
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
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> ÉDITO
Mentez, mentez… « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose…». C’est visiblement la tactique adoptée par la députée N-VA Zuhal Demir, confortée par son président qui s’en est fait l’écho, lorsqu’elle affirme que les organisations syndicales gèrent mal le paiement des allocations de chômage et sont responsables d’une perte de 291 millions sur le budget de l’ONEm. Rappelons que c’est la même qui avait prôné la limitation des allocations de chômage dans le temps, estimant que les chômeurs en fin de droit «feront plus d’efforts pour trouver un emploi lorsqu’ils constateront qu’ils ne peuvent plus payer leurs factures»… Ces propos illustrent combien l’assurance chômage lui tient à cœur.
que l’ONEm contrôle chaque euro qui sort de ses caisses. Que les organisations syndicales qui s’occupent du paiement des indemnités de chômage sont strictement contrôlées et responsables financièrement de leurs erreurs. Ils savent que la gestion par les syndicats du paiement des allocations de chômage coûte en fin de compte moins cher à l’Etat que s’il devait s’en occuper lui-même. Mais ça n’a aucune importance. Le but de l’opération est de discréditer les syndicats, de les affaiblir, de faire croire au mieux qu’ils gaspillent l’argent public au pire qu’ils se servent dans les caisses de la sécurité sociale. La rumeur fait souvent plus de dégâts que la vérité, car comme on dit: «il n’y a pas de fumée sans feu».
La vérité a ses droits Tous les deux savent très bien que ces montants d’allocations indûment versées et non - encore – récupérées ne sont pas le résultat d’erreurs de gestion mais de déclarations erronées ou d’avances en attendant régularisation, et que moins de la moitié concernent les allocations de chômage proprement dites. Ils savent que le montant des sommes indûment versées est important justement parce que la gestion est rigoureuse, parce que les contrôles sont sévères et les fraudes plus systématiquement repérées. Ils savent
Bref, le procédé est peu reluisant et indigne d’un parti démocratique par ailleurs financé par les deniers publics à hauteur de 8,6 millions d’euros par an pour leur propagande et sans les services d’intérêt public et de proximité à l’égard de leurs affiliés qu’offrent les syndicats... D’ailleurs personne n’est obligé de s’affilier à un syndicat. Bien que moins performante et plus chère pour ce qui est de ses frais de gestion, la CAPAC permet aux chômeurs non syndiqués de rece-
voir leurs allocations de chômage mais ils n’ont pas les services que nous offrons. C’est la raison pour laquelle la plupart des travailleurs s’affilient à un syndicat.
Agenda (à peine) caché C’est bien sûr monnaie courante en politique de tenir des propos pas toujours bien mesurés. Mais ce qui est inquiétant dans le cas présent, c’est justement qu’ils sont parfaitement bien mesurés. Et récurrents : le même argument revient chaque année. La fumée répandue par ces déclarations mensongères masque des objectifs politiques bien précis. En répandant de fausses rumeurs, la N-VA pense mettre en difficulté les syndicats. Elle alimente l’idée qu’il faut retirer aux syndicats la gestion du chômage car elle leur fournit une proximité avec leurs membres. Cela permettrait aussi de justifier la fin de la gestion paritaire d’un des principaux secteurs de la sécurité sociale après les pensions et la santé. Et de fil en aiguille, c’est toute la gestion paritaire de la sécurité sociale qui pourrait être remise en question. Et bien entendu, on pourrait par la même occasion fournir du grain à moudre en faveur de la responsabilité civile des syndicats qui pourrait assécher leurs caisses si au moindre arrêt de travail, des employeurs malveillants (ça
existe) se mettent à poursuivre tous les grévistes syndiqués en dommage et intérêts.
Solidarité sans frontières En éliminant les empêcheurs de tourner en rond, on pourra alors s’attaquer à la substance même, à savoir la sécurité sociale ellemême parce qu’elle incarne la solidarité entre les personnes par delà la frontière linguistique. Parce que c’est un instrument de redistribution qui ne plaît pas aux possédants. Parce que c’est un outil de protection des travailleurs et que pour les néolibéraux du gouvernement, il ne faut pas que le travailleur soit protégé. En attendant, le travail de sape a commencé. Ce sont les chômeurs qui en font les premiers les frais. Les jeunes de plus de 25 ans n’auront plus droit aux allocations d’insertion. Les compléments d’âge ont été supprimés. Les prépensions démantelées. Le
Rudy De Leeuw Président
harcèlement du contrôle de disponibilité renforcé jusqu’à l’absurde. Inutile de dire que nous ne laisserons pas faire. Nous rappellerons ce 1er Mai notre attachement à la sécurité sociale et dans les semaines qui suivent, nous joindrons les actes à la parole. Notre comité fédéral a d’ores et déjà décidé de poursuivre les actions que nous avons entamées à la fin de l’année passée et poursuivies en ce début d’année. Plusieurs journées d’action sont programmées: pour l’emploi des jeunes et contre le harcèlement des moins jeunes, pour le renforcement de la pension légale et contre le recul de l’âge de la retraite, pour le renforcement du pouvoir d’achat et donc contre le saut d’index; pour une justice fiscale, clé de voûte de toute réforme, et donc contre un «tax shift» qui ne changerait rien aux inégalités criantes entre les revenus au détriment des travailleurs et leur traitement fiscal.
Marc Goblet Secrétaire général
Le Parlement grec fait appel à la FGTB wallonne pour auditer la dette publique Une première historique Le samedi 4 avril 2015, à l’initiative de sa Présidente Zoé Konstantopoulou, le Parlement grec a créé officiellement une commission d’audit de la dette, appelée aussi comité de la vérité sur la dette. Cette commission n’est pas une commission parlementaire, composée de députés, mais bien une commission composée d’une trentaine d’experts, 15 internationaux et 15 grecs. C’est la première fois en Europe qu’un Parlement prend une telle initiative. C’est dans ce cadre qu’Olivier Bonfond a été invité à faire partie de cette commission. La FGTB wallonne, consciente de l’importance stratégique des évènements en cours en Grèce pour toute l’Europe, a répondu positivement à cette demande en mettant son économiste à disposition du Parlement grec.
Un mandat et des objectifs clairs Le mandat de ce comité, défini par le décret de création, est clair: «Identifier la partie illégale, illé-
gitime, odieuse ou insoutenable de la dette ; établir la vérité sur la dette grecque, faire connaître les résultats au parlement grec, au parlement européen, aux parlements nationaux des Etats membres de l’Union européenne ainsi qu’à
l’opinion publique mondiale.». Le mandat de la commission ne se limite donc pas à élaborer une analyse cohérente de la politique d’endettement en Grèce. Elle doit scruter la dette afin de détecter des éventuelles irrégularités. Bien sûr, il n’appartient pas au comité de formuler des recommandations quant aux éventuelles actions à mener. Il appartiendra aux autorités grecques de décider des conséquences du rapport. Pour réaliser sa mission, de nombreux éléments devront être analysés de la manière la plus objective et rigoureuse possible. Le FMI et la BCE ont-ils respecté leur mandat, leur statut et leurs obligations ? Les politiques imposées par la Troïka sont-elles légales du point du vue du droit européen et international? La Troïka savait-elle que les mémorandums successifs allaient aggraver la situation économique et l’endettement de la Grèce? Etc. Pour faire toute la lumière sur ces éléments, plusieurs sous-groupes ont été créés : groupe «macroéconomique»; groupe «évolution de la dette»; groupe «légal»; groupe «corruption»; groupe «banques»; groupe «BCE»,…
Un soutien fort de la part des autorités grecques Dès le premier jour de ses tra-
vaux, le comité a reçu un appui particulièrement fort de la part des autorités grecques. Le Président de la République Prokopis Pavlopoulos, le Premier Ministre Alexis Tsipras, ainsi qu’une quinzaine de ministres, dont le ministre des Finances Yannis Varoufakis, sont venus en personne et publiquement affirmer que leur ministère ou leur service allait soutenir activement le comité, en apportant des informations et documents fondamentaux pour la réalisation de l’audit. Le comité va donc bénéficier de conditions de travail assez favorables. Il y aura bien sûr des obstacles. A titre d’exemple, signalons que le ministre des Finances précédent, avant de laisser sa place à Yannis Varoufakis et à son équipe, a effacé les disques durs et est parti avec l’ensemble des documents liés aux négociations avec la Troïka… Si nécessaire, le comité demandera à la justice de veiller à mettre ces documents à disposition du comité. Signalons également que cette initiative est fortement critiquée par les médias grecs, médias presque entièrement dominés par le secteur privé.
Un calendrier très serré Le comité doit rendre un premier rapport préliminaire pour le 15
juin, à savoir dans deux mois. Cette période très courte a obligé le comité à faire le choix de se concentrer prioritairement sur la période Troïka, à savoir 2009-2015. Sauf changement important de circonstances, il est prévu que le travail du comité se poursuive tout au long de l’année pour aboutir à un rapport final en décembre 2015.
Le travail de la commission fait partie du «plan B» Le fait de rendre un premier rapport en juin n’est pas un hasard. Cela coïncide avec la fin de l’accord du 20 février, signé par la Grèce et l’Eurogroupe, qui a prolongé de 4 mois le programme «d’aide» (soit jusqu’au 20 juin). La position actuelle du gouvernement grec est connue: dans le cadre de l’accord du 20 février, le gouvernement grec s’engage à respecter le calendrier des remboursements. C’est ainsi que le ministre des Finances Yannis Varoufakis a affirmé à plusieurs reprises ces dernières semaines que la Grèce paierait toute sa dette, tout en rappelant que le gouvernement avait également pris des engagements fermes à l’égard de sa population et que, pour pouvoir les respecter, il avait besoin de marges de manœuvre suffisantes.
Si, en juin, les autorités grecques constatent que leur bonne volonté fait uniquement face à de la rigidité et de l’intolérance, il n’est pas exclu que, en s’appuyant sur les conclusions du rapport d’audit, le gouvernement décide d’adopter un autre comportement à l’égard de ses créanciers. Dans tous les cas, quel que soit le résultat des négociations actuelles, de nouvelles discussions devront avoir lieu concernant les échéances de l’été. Pour rappel, en juillet et en août, le pays doit rembourser 6,7 milliards d’euros de dettes détenues par la BCE. L’enjeu de cette commission est donc fondamental, un rapport solide pouvant constituer un élément important dans le rapport de force avec les créanciers: si des illégalités ou des illégitimités sont constatées, il sera difficile pour eux de continuer à répéter que la Grèce doit «respecter des règles et des accords» qui ne sont pas eux-mêmes valides.
Donner un écho international à l’initiative Dans les semaines qui viennent, plusieurs initiatives seront prises pour donner une visibilité internationale à cette initiative, notamment via la création d’un comité de soutien international, composé de personnalités du monde politique, social, économique et culturel.
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
28 AVRIL JOURNÉE MONDIALE POUR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL
Accidents du travail: encore un effort Le 28 avril, journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail, est traditionnellement une journée dédiée à la fois à la prévention des accidents du travail et à la mémoire de ceux qui en ont été victimes. Dans le monde entier, les syndicats s’unissaient cette année encore. e 28 avril a été reconnu par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) comme Journée internationale pour la sécurité et la santé au travail.
L
Ce jour-là, les syndicats commémorent les victimes d’accidents du travail : chaque année, environ 2 millions de travailleurs décèdent des suites d’un accident du travail, plus de 1,2 million de travailleurs sont blessés sur leur lieu de travail et plus de 160 millions de travailleurs tombent malades à cause de leur travail ou de leur lieu de travail. L’initiative de cette journée de commémoration a été prise en 1966 par la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) et a été soutenue et internationalement reconnue par l’OIT en 2003. À la demande de la FGTB, notre pays reconnait officiellement cette journée depuis 2004. Concernant les accidents du travail,
de nombreux efforts restent à faire. L’on a certes constaté une baisse du nombre d’accidents en 2013, mais plus de 150 000 cas se sont néanmoins produits en Belgique. C’est 4,2% de moins que l’année précédente, mais le nombre reste alarmant. D’autant que certaines catégories d’accidents voient leur nombre en augmentation. Pas forcément de quoi se réjouir, donc. - En 2013, l’on recense 23 793 accidents sur le chemin du travail (+8,1% par rapport à 2012); - Parmi les victimes, 51 sont décédées, contre 47 en 2012. - Globalement, toutes circonstances confondues, 72 personnes sont décédées au travail en 2013, contre 67 en 2012. L’on compte beaucoup d’accidents chez les jeunes travailleurs, et des conséquences particulièrement lourdes chez les travailleurs âgés. 28,6% des accidents se produisent chez les 20-29 ans, pour 25, 4% chez
les 30-39 ans. 33,3% des accidents mortels du travail touchent par ailleurs les 40-49 ans, 20,8% les 50 -59 ans et 6,9% les 60 ans et plus. Au total donc, 61% des accidents mortels se produisent chez les travailleurs âgés de plus de 40 ans. Plus d’un quart (27,7%) chez les travailleurs de plus de 50 ans. La même tendance, bien qu’un peu moins prononcée, se dégage concernant les accidents provoquant une incapacité de travail permanente.
Les travailleurs des PME plus vulnérables 33,1% des accidents (2012: 33,7%) et 49,9% des accidents mortels (2012: 55,2%) se déroulent au sein des entreprises comptant moins de 50 salariés. «Certes il existe une amé-
lioration par rapport à 2012, mais il reste totalement inacceptable que toujours près de la moitié des accidents mortels se produisent dans des entreprises où, par définition, il n’existe pas de CPPT. La FGTB réitère donc à juste titre sa demande d’une représentation syndicale dans toutes les entreprises de plus de 20 employés», indique Rudy De Leeuw, président de la FGTB.
> CANCERS PROFESSIONNELS
150.000 décès… pendant que l’UE évalue comment «mieux légiférer» e 28 avril, les syndicats européens célébraient la Journée internationale de commémoration des travailleuses et travailleurs, en souvenir des 150.000 personnes décédées dans l’UE des suites d’un cancer d’origine professionnelle depuis que la Commission européenne a suspendu ses travaux sur la législation visant à protéger les travailleurs de substances chimiques responsables de cancers.
C
Chaque année, 100.000 personnes meurent de cancers professionnels dans l’UE. En octobre 2013, la Commission européenne a interrompu le développement de valeurs limites d’exposition aux substances chimiques responsables de cancers parce qu’elle en étudie les « lourdeurs administratives » avec pour résultat que des limites européennes n’ont, à ce jour, été établies que pour 3 substances chimiques cancérigènes! Aujourd’hui, la Confédération européenne des syndicats (CES) exige:
De nombreux accidents «refusés» Dans une récente prise de position, la Centrale générale dénonçait une certaine «mauvaise foi» de la part de certaines compagnies d’assurance (lire dans Syndicats n°7). Il est en effet alarmant de constater que plus de 20 000 accidents déclarés comme accidents de travail ont été refusés et ne sont dès lors pas considérés comme tels. Certains assureurs sont à la recherche du moindre prétexte pour refuser l’accident. En 2013, Le Fonds des Accidents du Travail (FAT) fait chaque année un rapport examinant les motifs qui sous-tendent les cas refusés d’accidents sur le lieu de travail et sur le chemin du travail. • En 2013, il y a eu 171.229 déclarations d’accidents du travail (AT). Le nombre de déclarations est en diminution constante depuis 2000 (242.752). Sur les 171.229 déclarations, 20.710 accidents ont été refusés comme AT par l’entreprise d’assurance, soit dans 12,1% des cas. • On constate depuis 1985 une augmentation du taux de refus global, passé de 2% en 1985 à 11,8% en 2012. En 2013, cette augmentation du taux de refus s’est donc poursuivie, passant à 12,1%. • Le nombre de refus est plus important, au niveau de l’ensemble du secteur, pour les accidents sur le chemin du travail: 14,3% contre 11,7% sur le lieu de travail. Ce taux élevé est fort influencé par le taux de refus d’une entreprise d’assurance en particulier, qui a refusé 20,2% des déclarations d’accidents sur le chemin du travail. • Le défaut de preuve de l’évènement soudain est le motif le plus fréquemment invoqué par les entreprises d’assurance pour refuser un accident du travail: c’est le motif invoqué dans 37% des cas sur le lieu de travail et dans 58% des cas sur le chemin du travail. • La 2ème raison de refus invoquée par les assureurs est le défaut de preuve d’une lésion. (16% des accidents refusés sur le lieu de travail et 19% sur le chemin du travail) Un sondage a été réalisé en 2014 pour mieux comprendre les refus pour défaut de preuve (de l’évènement soudain ou d’une lésion). Un échantillon a été réalisé auprès des entreprises d’assurance les plus concernées par cette problématique de la preuve. - Concernant le défaut de preuve des faits: sur 43 dossiers contrôlés, le FAT a estimé que le refus par l’entreprise d’assurance était justifié pour cette raison pour seulement 13 d’entre eux. Dans 30 dossiers, donc dans près de 70% des cas contrôlés, le FAT a estimé les preuves suffisantes. - Concernant le défaut de preuve d’une lésion: les refus étaient justifiés, la victime n’ayant pas présenté (ou prouvé) de lésion, ou la victime n’ayant pas réagi aux sollicitations de l’entreprise d’assurance (probablement car elle ne présentait pas de lésion). L’augmentation constatée serait due au fait que les cas bénins ne doivent plus être déclarés que si une aggravation est observée ultérieurement, ce qui serait davantage utilisé par les grandes entreprises et fausse un peu les statistiques… Depuis le 6 février 2014, le FAT dispose d’un nouveau moyen d’action en application du nouvel article 63 de la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail. Ce nouvel article 63, prévoit ceci: «En cas de contestation entre l’entreprise d’assurances et le Fonds
• des limites d’exposition juridiquement contraignantes pour une liste prioritaire des 50 substances chimiques les plus toxiques causant cancers et problèmes de fertilité masculine et féminine; • des progrès concernant la révision de la directive sur les agents cancérigènes et mutagènes au travail et l’augmentation du nombre de substances chimiques soumises à des limites d’exposition contraignantes.
«Des mesures destinées à protéger les travailleurs contre les risques de cancers et de troubles de la
fécondité sont traitées comme de la «paperasserie» et un «fardeau inutile» pour l’industrie», a déclaré Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES. «C’est une véritable honte. Je suis tout à fait favorable à une «meilleure réglementation» mais on traite ici de la vie humaine comme on le ferait de n’importe quel autre poste d’un bilan financier tel que le coût des matières premières ou de l’énergie. La CES appelle la Commission européenne à adopter des limites d’exposition juridiquement contraignantes pour 50 des substances chimiques les plus nocives.»
des Accidents du travail au sujet de la prise en charge de l’accident du travail et de maintien du refus de l’entreprise d’assurances de prendre le cas en charge, le Fonds peut porter le litige devant la juridiction compétente. Il informe l’entreprise d’assurances par lettre recommandée à la poste, ainsi que la victime ou ses ayants droit et l’organisme assureur auquel la victime est affiliée, de son intention de porter le litige devant la juridiction compétente à l’issue d’un délai de trois mois à dater de l’envoi de ladite lettre recommandée à la poste. La victime ou ses ayants droit et l’organisme assureur peuvent, dans ce délai de trois mois, manifester de manière conjointe et expresse leur opposition à l’introduction de cette action par le Fonds des Accidents du travail. La victime ou ses ayants droit ainsi que son organisme assureur sont appelés à la cause. Le jugement à intervenir leur sera opposable.» Les services n’ont encore actionné ce nouveau système qu’une seule fois (fin 2014), mais il est possible que l’existence de cette nouvelle disposition légale explique pourquoi les entreprises d’assurances ont accepté beaucoup plus en 2014 que précédemment de modifier leur refus en acceptation sur demande spécifique du FAT.
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
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28 AVRIL JOURNÉE MONDIALE POUR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL
: L I A V A R T E R T O V T E S U VO ? S E N R E D O LES TEMPS M
Pressions au travail et objectifs intenables, cadences de travail fixées par des machines ou des logiciels, isolement et mise en concurrence des travailleurs, séparation de plus en plus difficile entre la vie professionnelle et la vie privée due aux nouvelles technologies de l’information et de la communication: tel est votre quotidien aujourd’hui. SOLUTION?
Les indicateurs «stress, burn-out, absences pour maladies, turn over,…» sont de plus en plus mauvais. Notre enquête Modern Times? organisée à l’occasion du 28 avril 2014 a montré que 74% des répondants ne se sentent pas capables de poursuivre au même rythme de travail jusqu’à l’âge de 65 ans (et maintenant on nous parle de travailler jusqu’ 67 ans…). La même enquête a montré que 6 répondants sur 10 craignent que l’organisation du travail de leur entreprise provoque du stress et des burn-out mais aussi des problèmes relationnels, de dépression, de sommeil, d’alimentation, de peau, des dépendances diverses… Une récente étude d’un secrétariat social (2015) montre que 64% des travailleurs ressentent du stress au travail, soit une
augmentation de 18,5% par rapport à 2010, 97% des travailleurs stressés estiment que le stress porte préjudice à leur santé et près de 1 travailleur sur 10 dit souffrir de burn-out (9,2%). Les travailleurs interrogés ressentent une hausse significative de la pression au travail ces trois dernières années (+8%). Les travailleurs doivent avoir les moyens d’accomplir leur travail sans mettre leur santé en péril: organisation du travail humaine, autonomie, respect, reconnaissance, formations, informations… sont indispensables. Investir dans le bien-être des travailleurs améliore d’ailleurs la productivité et diminue les coûts des absences pour maladies, des démissions, des conflits, des assurances…: cela «parle» donc aussi aux employeurs.
De plus: • Les analyses des risques, les plans de préventions que l’employeur doit mettre en place doivent comprendre un volet spécifique aux aspects psychosociaux et ils doivent faire l’objet d’évaluations régulières. • L’employeur doit réaliser une analyse des risques psychosociaux spécifique pour un groupe de travailleurs à la demande d’un tiers des représentants des travailleurs au CPPT ou à la demande d’un membre de la ligne hiérarchique. • Les travailleurs doivent pouvoir contacter leur médecin du travail et/ou le conseiller en prévention spécialisé en risques psychosociaux sans passer par l’employeur – leurs contacts directs doivent être inscrits dans le règlement de travail. • De nouvelles procédures ont été mises en place, les anciennes (harcèlement moral, sexuel, violence) ont été réformées: - Si une personne de confiance a été désignée,
celle-ci doit être formée. Elle accueille les travailleurs dans le cadre d’une demande d’intervention informelle, en toute confidentialité, dans un local prévu à cet effet. - Le règlement de travail doit mentionner les procédures de demandes d’interventions psychosociales informelles et formelles, ainsi que leurs modalités. - Votre entreprise doit également élaborer une procédure de gestion d’événements potentiellement traumatisants au travail (stress post traumatique): quelle prévention, quel encadrement pour les victimes et témoins, réflexions pour les premiers soins, questions d’assurances, retour au travail…). - Pour plus d’information: demandez à votre permanent FGTB notre nouvelle brochure sur la nouvelle règlementation sur les risques psychosociaux au travail.
QUE FAIRE? Si vous estimez que l’organisation du travail et vos conditions de travail pèsent sur votre santé et votre qualité de vie: contactez votre représentant FGTB au CPPT ou votre délégué syndical: il vous aidera. La nouvelle loi est là, il faut la faire vivre mais la FGTB revendique aussi: • un renforcement des services d’inspection car la prévention est primordiale. Le nombre d’inspecteurs et leurs moyens doivent être renforcés pour s’assurer que les entreprises respectent les dispositions réglementaires en matière de
UNE NOUVELLE LOI! Saviez-vous que la FGTB a contribué à la mise en place d’une nouvelle loi sur la prévention des risques? La nouvelle loi sur les risques psychosociaux est entrée en vigueur le 01.09.2014. Les nouvelles procédures pour des demandes d’intervention (ex «plaintes») devaient être mises en place dans votre entreprise pour le 1er mars 2015. Dans le cadre de la prévention que l’entreprise doit mettre en place, l’employeur et les représentants des travailleurs devront dorénavant analyser les 5 cinq éléments fondamentaux suivants: • Organisation du travail, • Conditions de travail, • Contenu du travail, • Conditions de vie au travail • Relations de travail.
> INFO DÉLÉGUÉS Une brochure sur la nouvelle réglementation sur les risques psychosociaux au travail a été éditée par la FGTB. Elle est disponible sur le site réservés aux délégués. Elle comprend de nombreux conseils et recommandations. En voici un extrait.
www.fgtb.be/deleges
Il y a des problèmes dans votre entreprise? Proposition de plan d’action 1
Préparez vous dès aujourd’hui via une petite enquête sur les conditions de travail auprès des travailleurs/affiliés.
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Suite à vos recherches, établissez la liste des situations et facteurs de risques collectifs et organisationnels spécifiques à l’entreprise ou l’institution.
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Votre employeur devrait mettre la nouvelle loi et les RPS à l’ordre du jour du CPPT; si ce n’est pas le cas, mettez ce point à l’ordre du jour.
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Privilégiez le dialogue et la concertation au CPPT: • la nouvelle loi est une donnée objective et une réalité commune aux employeurs et aux travailleurs: c’est l’occasion de mettre les choses à plat, • le cas échéant, renseignez votre employeur sur le site du SPF ETCS et sur le Guide pour la prévention des risques psychosociaux au travail du SPF ETCS (www.sesentirbienautravail.be), • si malgré vos démarches le dialogue n’est pas possible: demandez une analyse des risques participative sur des situation(s) spécifique(s) créant danger; l’employeur à l’obligation de faire cette analyse si au moins 1/3 des représentants des travailleurs au CPPT le demande, • assurez vous que le CPAP interne, s’il y en a un, maîtrise la matière, sinon demandez l’intervention d’un CPAP externe, • si le blocage persiste, faites appel au secrétaire professionnel (votre contact auprès de votre centrale FGTB) pour vérifier s’il est opportun d’interpeller l’inspection qui a un pouvoir d’injonction dans ces matières.
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Etablissez un plan d’action intégré dans les plans de prévention global quinquennal, et dans le plan d’action annuel du CPPT (le cas échéant sur base de l’analyse des risques demandée au point 4).
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Etablissez un calendrier de suivi et d’évaluation et du plan d’action au niveau du CPPT.
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Communiquez avec les travailleurs et les affiliés sur ce que vous êtes en train de faire. Il est extrêmement important de maintenir les travailleurs au courant de toutes les démarches que vous entreprendrez pour améliorer vos/leurs conditions de travail tout au long du processus.
risques psychosociaux. • la reconnaissance des maladies liées au stress au travail par le Fonds des Maladies Professionnelles – pour les travailleurs de tous les secteurs d’activité. Une reconnaissance du stress et du burn-out permettra aux victimes de bénéficier d’une indemnité et d’un remboursement des frais de recours aux professionnels de la santé et aux médicaments. Ensemble on est plus forts!
La FGTB demande la reconnaissance du stress et du burnout par le Fonds des maladies professionnelles La FGTB demande: · La reconnaissance par le Fonds des maladies professionnelles des maladies liées au stress, et ce, pour TOUS les travailleurs de TOUS les secteurs. Ces maladies, tout comme le burnout, sont en effet en bonne voie pour devenir LES maladies professionnelles du 21e siècle. Et qui dit reconnaissance, dit augmentation des investissements en matière de prévention. Une approche préventive (mieux vaut prévenir que guérir) se traduit également par une diminution des coûts de la sécurité sociale.
La prévention à tous les niveaux de l’entreprise c’est-à-dire agir «en amont» et faire en sorte que ces problèmes n’apparaissent pas ou disparaissent.
En outre, les travailleurs confrontés au stress ou au burnout devraient pouvoir compter sur une allocation et un remboursement des frais de spécialistes de la santé et de traitements médicamenteux. · Un renforcement des services d’inspection, car la prévention prime par-dessus tout. Il faut prévoir davantage d’inspecteurs et davantage de moyens pour veiller à ce que les entreprises respectent la législation en matière de risques psychosociaux.
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
Je m’appelle Thibaud, j’ai 21 ans et je travaille depuis le mois de septembre 2014 comme «« Je intérimaire, sous contrats journaliers. intérimaire,
Thibaud 21 ans
Cela fait donc sept mois que, chaque jour, j’attends le coup de téléphone de l’agence pour Cela savoir si je travaille le lendemain. Je travaille dans une entreprise du secteur du commerce alisavoir mentaire, je mets des produits laitiers en pots et parfois aussi j’aide à charger les camions. mentaire, Comme n’importe qui, je rêve de quitter mes parents et de fonder une famille, mais je sais que Comme pour le moment c’est impossible, je ne pourrai pas assumer un loyer et mes charges dans de pour telles conditions. telles
-------INTÉRIMAIRE
En attendant, attendant, lorsque je passe la porte d’une agence d’intérim (je suis inscrit dans toutes celles En de la la région), je me demande toujours si les offres présentées en vitrine sont réelles. J’ai l’imde pression que les agences essayent de nous attirer avec des slogans et des titres accrocheurs, pression mais qu’en réalité il n’y a pas d’emploi derrière. En contrepartie, ils nous proposent des mismais sions de courte durée ou des contrats journaliers. Là où je travaille actuellement, je sais qu’ils sions pourraient m’engager parce qu’ils ont besoin de moi mais j’ai complètement abandonné l’idée pourraient d’obtenir un jour un CDI, si je pouvais au moins obtenir des contrats à la semaine et ensuite un d’obtenir CDD, cela pourrait changer ma vie. Du coup, je réponds chaque fois que le téléphone sonne, CDD, même très tard et qu’il faut rejoindre le travail immédiatement ; je ne suis jamais malade et même même quand je le suis, je vais travailler. même Je trouve trouve que les délégués font du bon boulot. Ils nous informent de nos droits parce que, Je même en utilisant les contrats journaliers, les employeurs veulent encore profiter de nous en même utilisant des aides à l’embauche, par exemple. Les délégués m’ont déjà empêché de signer des utilisant papiers qui auraient pu me nuire. Si un jour j’étais délégué, ce serait pour ça, pour aider les papiers travailleurs qui, comme moi, ont parfois besoin qu’on les informe. » travailleurs
-- -- -- - - - - - Besoin d’information sur tes droits en tant qu’intérimaire ? Tu veux connaître les positions Besoin de la la FGTB sur le travail intérimaire ? de Surfe sur jeunes-fgtb.be/interimaire et droitsdesinterimaires.be Surfe
Thibaud est un jeune travailleur du commerce alimentaire dans lequel beaucoup de choses sont encore à accomplir pour remédier à la situation des travailleurs intérimaires. C’est grâce à la force des travailleurs, unis et solidaires, représentés par leur organisation syndicale que nous pourrons vraiment faire bouger les choses. Dans le secteur de l’industrie alimentaire par exemple, la Centrale syndicale FGTB-HORVAL a exigé que l’intérim soit mieux encadré au sein des entreprises, ainsi le conseil d’entreprise ou à défaut la délégation syndicale devra recevoir les informations nécessaires afin de pouvoir évaluer au minimum TRIMESTRIELLEMENT l’utilisation des travailleurs intérimaires. Pour ce qui est des contrats journaliers, l’encadrement est encore plus strict, en effet, «la conclusion de contrats
journaliers ne pourra s’effectuer qu’après concertation et approbation par le conseil d’entreprise et/ou la délégation syndicale». Ces avancées ne sont pas arrivées par hasard, il faut pouvoir se battre quotidiennement et avoir le rapport de force suffisant pour s’opposer au patronat qui réclame sans cesse plus de flexibilité et de rentabilité. Les délégués sont le moteur de ce rapport de force mais nous devons être encore plus nombreux et intransigeants pour que ce type d’avancées puisse se faire également dans d’autres secteurs (comme le commerce alimentaire par exemple), voire pour aller encore plus loin. déo d’un-e le portrait vi re et nos ve ou tr re s, Chaque moi r-euse sous contrat précai eu jeune travaill ww.jeunes-fgtb.be w r su s on ti lu so
Intérimaires: STOP à la précarité Avec leur contrat renouvelé de semaine en semaine, parfois de jour en jour, les intérimaires sont parmi les travailleurs les plus précaires. orsqu’on est intérimaire, impossible de pouvoir envisager l’avenir. Investir dans une maison, une voiture ou même envisager d’avoir des enfants est bien souvent difficile. Même l’accès au logement est plus compliqué que lorsqu’on dispose d’un CDI.
L
De plus, travailler comme intérimaire, c’est souvent accepter d’accomplir les tâches que les autres refusent, c’est parfois aussi se refuser de faire respecter ses propres droits. Les employeurs raffolent des contrats d’intérim. Un intérimaire est plus malléable, servile et docile qu’un travailleur sous CDI car un intérimaire doit se taire devant son patron s’il veut, un jour peut-être, avoir la chance d’obtenir le précieux CDI. La crise a prouvé que les intérimaires sont la chair à canon des employeurs. En Belgique, en un an, le chômage a augmenté de 10%, notamment à cause du non renouvellement des contrats d’intérim. En un an, 6.6 millions de contrats journaliers ont été conclus. Ce n’est ni plus ni moins qu’un incroyable abus! Les contrats journaliers doivent être interdits. De plus, pour limiter l’intérim, nous réclamons que le nombre de contrats d’intérim successifs qu’un employeur peut conclure soit limité et donne droit à un CDI. Cela permettra de stabiliser la situation des travailleurs intérimaires. Par exemple: après 4 contrats d’intérim, l’employeur serait obligé d’engager le travailleur sous CDI.
Pour pouvoir recourir à des travailleurs intérimaires, les employeurs doivent en demander l’autorisation. Cette autorisation détermine la durée et le poste de travail occupé par les intérimaires. Nous réclamons que la durée des contrats d’intérim conclus soit équivalente à la demande d’autorisation ou du moins à la durée nécessaire à l’employeur. Par exemple: l’employeur qui a besoin d’un intérimaire pendant 3 mois pour une tâche déterminée devra proposer un contrat de 3 mois à l’intérimaire. Chaque année, la FGTB et les Jeunes FGTB demandent plus de respect pour les travailleurs intérimaires. Car oui, même s’il y a beaucoup de lois quant à leur rémunération et leurs conditions de travail, comme par exemple un salaire égal pour un travail égal, ces droits sont malgré tout trop souvent bafoués. Il est donc important de les remettre régulièrement à l’ordre du jour. Un jeune délégué peut lutter activement pour que les droits des intérimaires soient respectés dans l’entreprise, pour les conseiller et empêcher les abus!
53,7% des intérimaires ont moins de 30 ans! Pour de nombreux travailleurs, l’intérim est une impasse de laquelle il est très difficile de sortir. Offrant peu de perspectives de stabilité, tant d’un point de vue professionnel que familial, le recours à des contrats intérimaires doit rester une exception pour des motifs précis et limités dans le temps.
> INDEX
Inflation de 0,29% en avril Indice des prix
Indice santé
Indice santé lissé
100,70
100,12
100,66
En avril, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0.29% par rapport à mars 2015. L’indice santé a augmenté de 0,68%.
Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11
UNION BELGE DU TRANSPORT
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
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La taxe au kilomètre pour camions, c'est quoi? E n 2014, les trois régions (Flandre, Bruxelles et Wallonie) ont signé un accord de coopération visant à introduire une taxe au kilomètre pour camions. A cet effet «Viapass» a été établi.
Il entre dans les intentions d'introduire une taxe au kilomètre pour camions en Belgique en 2016. Cela pour tous les camions, également les étrangers. Dans la pratique un montant par kilomètre devra être payé sur certaines routes en fonction du poids et de la performance environnementale du véhicule, ainsi que des routes utilisées (autoroute, route régionale, route communale).
Une taxe au kilomètre pour toutes les routes belges? Le type de route pour laquelle la taxe au kilomètre devra être payée et le montant de la taxe seront différents selon la région. La Flandre, la Wallonie et Bruxelles peuvent elles-mêmes stipuler pour quel genre de route la taxe devra être payée. En Wallonie il
s'agira des autoroutes. En Flandre ce seront les autoroutes et certaines autres routes importantes. A Bruxelles il y a peu ou il n'y a pas d'autoroutes (le ring bruxellois se situe pour la plus grande part en région flamande), mais des tarifs différents seront appliqués pour les routes régionales et communales. On veut ainsi veut déconseiller l'utilisation de ces routes, pour que les camions ne traversent pas la ville.
La taxe, comment est-elle calculée? Pour calculer la taxe au kilomètre, les camions devront être équipés d'un "on board unit" (OBU)(appareil à bord) et à l'aide d'une localisation GPS on pourra constater si la route utilisée est assujettie ou non à la taxe. Pour éviter que les camions doivent avoir un OBU séparé pour chaque région, les régions ont décidé de collaborer. Ainsi un seul OBU sera nécessaire pour toute la Belgique. A l'aide de la localisation GPS l'appareil stipulera combien de taxe au kilomètre on doit payer.
Les régions contrôleront ellesmêmes si la réglementation est observée. Pour les véhicules belges il y aura une forme de compensation: l'Eurovignette sera notamment abolie. Cela devrait compenser partiellement les frais supplémentaires.
Combien va coûter la taxe? Et qui va la payer? Les tarifs sont fixés séparément par les régions. Dans la pratique, cela provoquera de la confusion. Car si la taxe est considérée comme telle en Flandres et à Bruxelles, en Wallonie elle est une rétribution sur laquelle on doit payer de la TVA. Jusqu'à ce jour, les tarifs ne sont pas encore connus. Les machines de lobbying des fédérations patronales et du secteur de distribution tournent à plein régime.
C'est pour quand la clarté? En principe la taxe au kilomètre sera redevable à partir du printemps 2016. Viapass collabore avec une firme privée, Satellic. Si le timing n'est pas atteint, une
indemnisation devra être payée. La législation doit être achevée en juin 2015 dans les trois régions, sinon l'introduction est compromise. Il est déjà clair maintenant que la taxe entrera en vigueur le plus tôt en avril 2016.
Et que pense l'UBT-FGTB de cette taxe? La taxe au kilomètre pour camions devrait mener à un parc automobile plus «vert» et à moins d'embouteillages. Toutefois il y a quelques objections importantes. Frank Moreels, secrétaire fédéral: «La taxe ne peut pas fausser
la concurrence: l'emploi ne peut pas être compromis. D'où l'UBT a plaidé pour une réglementation au niveau européen. Maintenant l'emploi des chauffeurs risque d'attraper un nouveau coup. En outre, il est stupide que les tarifs et les champs d'application soient différents dans les trois régions. Introduire trois taxes au kilomètre différentes dans un petit pays comme la Belgique ne rend pas les choses faciles pour l'industrie du transport.»
Pour l'UBT il ne peut évidemment pas être question que le chauffeur doive payer lui-même l'amende en cas de contravention. L'UBT milite pour une exemption pour le Fonds social Transport et Logistique. Pour la formation des chauffeurs de camion au sein de l'enseignement ou pour les demandeurs d'emploi le Fonds social met à la disposition pas moins de 133 camions et tracteurs. Ceux-ci sont utilisés par des écoles du jour et du soir et par le VDAB, Bruxelles Formation et le FOREM. Pour finir, Frank Moreels propose «que les revenus doivent être
investis dans l'amélioration de la mobilité et de l'infrastructure, pour le transport de marchandises comme pour le transport de personnes. Et également dans l'augmentation de la sécurité routière et la revalorisation de parkings pour chauffeurs de camion.»
Le CD&V veut que De Lijn collabore avec un service de taxi illégal! Le député flamand Dirk de Kort du CD&V pense qu'il y a une perspective d'avenir pour le service de taxi illégal Uber comme partenaire de De Lijn. Le parlementaire CD&V déclare dans le journal De Morgen qu'Uber est une alternative valable au beaucoup trop cher bus à la demande. Roger Kesteloot, le secrétaire général de De Lijn, déclare être favorable à l'idée. pparemment le CD&V est convaincu qu'Uber peut remplacer les bus à la demande de De Lijn. Parce qu'elle est moins chère. Le fait qu'on enfreigne des lois, des décrets et des conventions collectives de travail ne semble pas former une objection. Alors que De Lijn impose à ses chauffeurs des normes de qualité – ce qui est d'ailleurs pleinement justifié - ces mêmes normes ne doivent apparemment pas être appliquées aux opérateurs privés chez Uber. Pour Frank Moreels, coprésident
A
de l'UBT-FGTB la proposition défie toute imagination: «Uber est un
service de taxi qui outrepasse la loi à dessein. L'entreprise prétend organiser le «covoiturage». En réalité Uber est une multinationale qui enfreint la loi. Non pas seulement en Belgique mais partout dans le monde. A Bruxelles Uber opère aujourd'hui dans l'illégalité et est poursuivie en justice. Aux Pays-Bas une descente a été faite dans les bureaux d'Uber… Une multinationale peut-elle se permettre tout à condition qu'elle se profile «sexy»?»
En effet, les chauffeurs d'Uber n'apportent aucune compétence professionnelle et sont donc mal formés. Ils ne disposent d'aucune certification médicale et représentent donc un risque sur le plan de la sécurité pour les passagers.
Celui qui ne paie pas d'impôts peut évidemment travailler bon marché… Uber offre à ses chauffeurs des contrats qui font de ces derniers pratiquement des sans droits (les chauffeurs doivent endosser tous les risques). Cela se fait via une construction fantomatique aux Pays-Bas. En outre, sur la base d'un examen en cours aux Pays-Bas, on a de grands doutes si Uber opère bien conformément à la législation fiscale et sociale. Il ressort d'ailleurs des déclarations d'un chauffeur d'Uber dans De Morgen du 20 avril que les chauffeurs ne paient pas d'impôts. «Car alors le travail ne serait plus intéressant».
Le transport public pour les «happy few»? De Lijn et le CD&V – et avec eux le gouvernement flamand – veulentils bien organiser un transport public de qualité en dehors des villes centrales? Apparemment non: les bus à la demande seraient trop chers, et alors on fait du «service de pair à pair» Est-on conscient qu'Uber ne fonctionne qu'à l'aide de smartphones et de cartes de crédit? Est-on conscient que les gens moins bien nantis et les plus âgés ne disposent pas de tels outils? Le transport public devient-il une affaire pour urbains jeunes et branchés? Ou prenons-nous tout le monde dans le bus? Les chauffeurs des bus, et certes ceux qui fournissent de bons services depuis des années déjà sur les bus à la demande, se font de grands soucis en ce qui concerne la politique de De Lijn et du gouvernement flamand. L'obsession
des économies à réaliser motive certains à collaborer avec des entreprises qui outrepassent la loi et organisent le dumping social. Ensemble avec la CGSP TBM, l'UBT s'opposera à cette obsession des économies qui attaque le statut des chauffeurs. Rapport de notre action «siège rouge» ailleurs sur cette page. Plus d'info sur Uber, voir le dossier UBT-FGTB www.tinyurl.com/ubt-laveritesuruber
UBT Bus & Car et CGSP TBM ensemble en action pour le maintien des bus La CGT Transports (France) a organisé du 13 au 17 avril dernier, son 52ième Congrès à Saint-Malo. L’UBT a été invitée à prendre la parole sur un fléau qui touche toute l’Europe de l’ouest… Le dumping social !!! Daniel Maratta nous a représentés et a détaillé les actions que l’UBT et la FNV ( Pays-Bas) ont menées contre le dumping qu’organise IKEA. D’excellents contacts sont pris afin d’organiser nos futures actions.
Début janvier, l'UBT et la CGSP avec d'autres organisations ont eu un entretien avec le ministre Weyts concernant les économies imposées. A l'issue de cet entretien, aucun contact n'a eu lieu de la part du ministre pour discuter de cette problématique. Au contraire, on abolit ou diminue chaque semaine des bus à la demande et les bus réguliers doivent économiser de plus en plus de trajets. Les passagers sont de nouveau les victimes parce qu'ils ne reçoivent pas d'information claire. Des brochures sur papier ne sont plus prévues, tout passe via internet! Le présent gouvernement et le conseil d'administration de De Lijn tournent encore le dos aux voyageurs et les abandonnent à leur sort. Voilà pourquoi l'UBT et la CGSP TBM mènent une action dans toutes les provinces. Nous laissons parler les photos faites pendant notre action «siège rouge».
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DOSSIER
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
SOLIDARITÉ
LE PROJET D’ACCO
Campagne mondiale pour une meilleu Une pension décente. Une allocation quand vous perdez votre emploi. Un accès démocratique aux soins de santé. Tout cela (et bien plus encore) fait partie de la protection sociale, un droit de l’Homme et un droit indispensable pour mener une vie décente. La FGTB travaille en collaboration avec d’autres syndicats, mutualités et ONG, à une campagne de large envergure pour développer et améliorer la protection sociale dans le monde entier. «Nous voulons que tous les ouvriers
du Salvador aient, formellement et informellement, à tous les stades de la production, un travail décent, avec une protection sociale. La première étape en ce sens est de veiller à ce qu’autant de coupeurs de canne à sucre que possible s’affilient au nouveau syndicat.» Noé Nerio du Salvador nous apporte son témoignage. Il essaie de mobiliser massivement les coupeurs informels de canne à sucre pour qu’ils s’affilient au syndicat. C’est la première étape pour intégrer le secteur dans l’économie formelle et rendre la sécurité sociale accessible à des dizaines de milliers de coupeurs de canne à sucre. «Avant, quand nous avions des
problèmes de santé, nous devions vendre nos chèvres pour pouvoir supporter les frais médicaux. Si nous n’avions pas de chèvres, nous essayions d’emprunter de l’argent aux voisins. La mutualité nous a montré qu’il valait nettement mieux cotiser à l’avance. De cette façon, on peut s’aider mutuellement dans les moments difficiles.» Pauline Rouamba habite le Burkina Faso, un pays où l’État investit de moins en moins dans les soins de santé. Asmade, un partenaire de Solidarité Socialiste, soutient la création et l’encadrement des mutuelles de santé dans les communautés locales. Les mutuelles travaillent sur la base de la solidarité mutuelle.
Un droit de l’homme universel Ces exemples illustrent ce qui est possible sur le plan international, quand les gens s’unissent, s’organisent et font preuve de solidarité avec leurs concitoyens. Les organisations sociales du monde entier jouent un rôle essentiel dans l’émancipation des citoyens et dans le soutien aux initiatives locales. Elles n’attendent pas l’Etat, qui reste souvent sourd aux appels en faveur d’une protection sociale. La protection sociale est pourtant un droit de l’Homme. L’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (Nations Unies, 1948) stipule en effet très clairement ceci: «Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance
par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. La maternité et l’enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu’ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.» Il est temps que la protection sociale soit mondialement reconnue comme primordiale pour le citoyen et la société. Parallèlement, nous voulons augmenter la pression sur les décideurs belges et européens.
Protection sociale dans le monde entier Trois-quarts de la population mondiale – soit plus de 5 milliards de personnes – ne disposent quasiment pas de protection sociale à l’heure actuelle. Que se passe-t-il alors en cas de perte d’emploi? Les personnes concernées se retrouvent tout simplement sans revenu! Et en cas de maladie? Elles n’ont pas d’accès aux soins de santé! Et si la récolte est détruite par une catastrophe naturelle ou une sécheresse extrême? Dans ce cas, il faudra attendre la prochaine récolte pour avoir des revenus. Et si vous êtes fatigué après une dure vie de labeur et que vous avez besoin de vous reposer? Vous pouvez le faire, …. mais ce sera sans pension! Cela semble peut-être de la fiction, mais il n’en est rien. Pour de nombreuses personnes, le moindre petit problème peut avoir des conséquences désastreuses, sans espoir d’un avenir meilleur. Sans sécurité sociale, la vie est une loterie, quel que soit l’endroit où vous habitez. La crise économique, qui a commencé en 2008, n’a fait que renforcer les différences mondiales. L’inégalité de revenus augmente. Les riches s’enrichissent, alors que les pauvres ont de moins en moins. La concurrence effrénée entre les entreprises induit un nivellement vers le bas au niveau des salaires et conditions de travail. En effet, les entreprises doivent renforcer leur compétitivité. Parallèlement, de nombreux gouvernements appliquent des mesures d’austérité drastiques. Très souvent, ce sont les dépenses sociales que l’on supprime en premier. L’exemple des pays en développement illustre à souhait les conséquences que de telles décisions peuvent avoir. Dans l’Union européenne, les conséquences de la politique d’austérité sont aussi très claires: en Espagne, plus d’un quart de la population d’âge actif est au chômage. Chez les jeunes et les hautement qualifiés, le chômage culmine à 50%, un chiffre effrayant. De nombreux Espagnols
qui, il y a quelques années, appartenaient encore à la classe moyenne, sont maintenant réduits à faire les poubelles. En Grèce, le patrimoine national est liquidé – généralement racheté par des sociétés étrangères – pour répondre aux conditions asphyxiantes de la Troïka. Il n’y a plus de marge pour investir dans la sécurité sociale ni dans les soins de santé. Des scènes criantes se jouent dans les salles d’attente des hôpitaux, où les patients décèdent, faute de soins urgents. Dans les pays en développement, la situation est encore pire. Dans de nombreux pays, la protection sociale est tout simplement inexistante. Les travailleurs sont systématiquement exploités, pour fournir des produits au meilleur prix aux consommateurs européens ou nordaméricains. L’activisme pour de meilleures conditions de vie au travail, ou même pour une simple affiliation au syndicat, peut, en de nombreux endroits dans le monde, entraîner la perte d’un emploi, une peine de prison, voire la mort. Des millions de travailleurs informels dans les régions rurales d’Amérique-latine, d’Afrique ou d’Asie n’ont aucune protection sociale. Bon nombre d’entre eux ne savent même pas qu’il existe des pensions ou des soins de santé.
Objectif La meilleure chose que nous puissions faire pour une protection sociale mondiale est de continuer à mener le combat au niveau local. En tant qu’Européens, par des actions sociales, tenter de contrer le détricotage social en cours ou d’inverser la tendance, c’est la meilleure motivation pour des initiatives sociales, petites et grandes, dans le reste du monde. La protection sociale diffère d’un pays à l’autre. Chaque pays où organisation donne un contenu propre à la notion de protection sociale. Il y a cependant quelques conditions auxquelles la véritable protection sociale doit satisfaire. Le but doit être que chaque individu dispose, toute sa vie durant, d’un revenu suffisant et qu’il ait accès aux soins de santé afin de lui permettre de faire face aux problèmes inattendus qui pourraient survenir. Ceci est donc également vrai – et peut-être même plus encore – pour les chômeurs, les malades, les personnes handicapées et les autres personnes qui se trouvent dans une situation sociale plus faible. La protection sociale consiste en plusieurs initiatives structurelles et collectives cohérentes, toutes basées sur la solidarité mutuelle.
Quatre revendications Par cette campagne de large envergure, nous souhaitons confronter les décideurs belges et européens à la réalité. Mais nous avons aussi quelques revendications concrètes. Ancrer le droit à la protection sociale dans des lois et traités. Bien que la plupart des pays aient déjà approuvé les conventions des Nations Unies, l’application nationale de ces principes laisse à désirer. La Belgique doit plaider pour des améliorations partout. La protection sociale doit être explicitement reprise dans les objectifs pour le développement et la coopération au développement.
1.
Garantir un financement durable et solidaire pour une protection sociale universelle. Notre gouvernement doit veiller à ce que dans le monde entier, il y ait suffisamment de moyens pour développer une protection sociale. La Belgique et d’autres États-membres européens peuvent aider les pays en développement à percevoir efficacement les impôts. Mais un système d’imposition international plus juste peut aussi être une solution pour le financement de la protection sociale internationale sur la base de la solidarité.
2.
Soutenir, dans le monde entier, la participation des acteurs sociaux au développement de la sécurité sociale. Les avancées sociales viennent de la base. Les syndicats, mutualités, organisations d’agriculteurs, petits indépendants et autres mouvements sociaux doivent être impliqués dans le développement d’une nouvelle politique. Ces organisations connaissent la problématique sur le terrain et leur know-how est d’une valeur inestimable.
3.
Mener, en Belgique et sur le plan européen et international, une politique cohérente qui renforce la protection sociale. A chaque décision, l’État belge doit veiller au renforcement de la protection sociale. De même, le gouvernement doit plaider pour une harmonisation vers le haut de tous les régimes européens. Enfin, il doit veiller à ce que les traités internationaux commerciaux et d’investissement ne portent en rien atteinte à la protection sociale.
4.
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Une protection sociale, basée sur la Lorsque chacun contribue à un syst charges les plus lourdes pour les ép une protection pour tous. Une redis grâce à la solidarité entre les généra entre les personnes malades et celle formelle et l’économie informelle Chacun contribue pour couvrir ses s’agit d’un contre-mouvement imp (typique du modèle néolibéral) pou démantèlement inacceptable des a
La protection sociale réduit l’inégali Dans les pays où les inégalités entr tantes, la protection sociale constit façon drastique la dépendance des le même accès aux revenus, aux so Aujourd’hui, des millions de femm un revenu ou des droits sociaux) po au sein du ménage. Les femmes son les situations de travail vulnérables
La protection sociale favorise la résis Les mesures de politique sociale so renforcer la confiance entre les citoy regroupent et luttent ensemble pou et stabilité sont ici indéniablement politique sociale a apporté cohésion exemple. Dans les pays où la popu de crises, la protection sociale peut sociétal dans tous ses aspects.
La protectio comme levie du développ
a protection sociale est une con en développement peuvent éra et la vulnérabilité en œuvran s’attaquer aux fluctuations de reven maladie, aux mauvaises récoltes et développement durable. Le raisonn pement économique, ensuite la pol La croissance économique et la pr justement rendues possibles grâce bution et non en dépit de celui-ci. Le les pays qui ont fortement investi d dernières années obtiennent de me contre la pauvreté que les pays qui, d des instruments économiques orie
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La protection sociale est un inves productif. À terme cet investissem principe de protection présuppose q vie, aussi en cas de coup dur, conse d’achat. Un pouvoir d’achat qui pro Les citoyens avec des moyens mod tement une part relativement plus a un effet positif sur le développem l’accumulation d’avoirs dormants.
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ORD INTERPROFESSIONNEL
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solidarité, redistribue les richesses. tème solidaire, selon le principe des paules les plus larges, il en découle stribution structurelle est garantie tions, entre les riches et les pauvres, es en bonne santé, entre l’économie e et entre la ville et la campagne. propres risques ou ceux d’autrui. Il portant face à la course vers le bas ur augmenter la compétitivité et au acquis sociaux.
ité entre les hommes et les femmes. re hommes et femmes sont importue une solution pour diminuer de femmes. Les femmes doivent avoir oins de santé et aux droits sociaux. mes ne sont pas récompensées (via our le travail qu’elles accomplissent nt également surreprésentées dans s.
stance morale, la paix et la stabilité. ont d’excellents instruments pour yens et les autorités. Les citoyens se ur un développement durable. Paix liées. L’Europe d’après-guerre, où la n sociale et paix, en est le meilleur ulation a été victime de conflits ou t être l’atout pour renforcer le tissu
n sociale er ement
ndition au développement. Les pays adiquer en grande partie la pauvreté nt à une protection sociale. Il faut nus les plus importantes – liées à la t autres causes –pour permettre un nement qui dit «d’abord le déveloplitique sociale» ne tient pas debout. rospérité dans les pays riches sont à un puissant système de redistries chiffres de l’ONU démontrent que ans la politique sociale au cours des eilleurs résultats en matière de lutte dans la même période, ont opté pour ntés marchés.
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e et payable, même dans les pays e 3,6 et 10% du produit national brut ciale. Au niveau mondial 2 % du PNB ffrir une protection sociale minimale ucherions toutes les personnes qui on sociale ou d’une protection très sociale mondiale ou pas est donc on budgétaire.
Qu’en est-il de la protection sociale en Belgique? La population belge est-elle tout à fait à l’abri? «Grâce à la force de sa sécurité sociale, la Belgique a relativement bien traversé
Les coupeurs de canne à sucre du Salvador Plus de 60% de la population active du Salvador travaille dans l’économie informelle. Parmi eux, presque 23.000 coupeurs de canne à sucre qui, bien que ce soit obligatoire, ne paient pas de cotisations sociales et ne bénéficient donc d’aucune protection sociale. En cas d’accident, de maladie ou arrivés à un âgé élevé, ils se retrouvent tout à fait seuls. Les syndicats ont décidé de rassembler leurs forces, avec le soutien de FOS. Noé Nerio, secrétaire-général du syndicat STEIA, souhaite appeler autant de travailleurs que possible à s’affilier au syndicat. Une coalition de syndicats a élaboré une stratégie pour régulariser la coupe de canne à sucre d’ici 2018. Les syndicats veulent lancer un dialogue national pour aboutir au respect total de la loi sur la sécurité sociale. Ils vont lancer une grande campagne pour informer le public et faire monter la pression.
la crise économique et n’est pas prisonnière de la même spirale descendante que la Grèce par exemple » explique Jef Maes, secrétaire fédéral de la FGTB. «La protection sociale est de façon générale relativement importante en Belgique. Nous sommes à ce niveau parmi les meilleurs au monde. Mais le système n’est pas parfait pour autant. Ces dernières années, des mesures qui portent atteinte à la protection sociale ont été prises. Le nouveau gouvernement a mené quelques attaques fondamentales à l’encontre de notre sécurité sociale».
Pérou: la sécurité sociale de plus en plus remise en cause
«Malheureusement, trop de personnes restent encore sur la touche. Un des
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exemples les plus navrants est la suppression des soins de santé pour les illégaux. Navrant car ce groupe est déjà terriblement vulnérable et vit dans des conditions épouvantables. La suppression des allocations de chômage pour les jeunes sans diplôme est, elle aussi, antisociale». «Le gouvernement affirme qu’il n’y a pas d’alternative à ces mesures. Les gens ordinaires subissent les conséquences de la crise bancaire. L’Europe demande de mettre fin aux déficits budgétaires, mais les États-Membres peuvent encore décider de façon autonome comment procéder. En Belgique, aucune contribution n’est demandée aux grandes fortunes. Il y a là pourtant encore une marge très importante. Même l’OCDE et le FMI le confirment». «Sans sécurité sociale, 40% des Belges seraient pauvres. Ce pourcentage est aujourd’hui de 15%, ce qui est encore beaucoup trop. La suppression de la protection sociale ne rendra pas notre pays plus riche. Plus la sécurité sociale fait défaut, plus la classe moyenne et les riches doivent compenser au moyen d’assurances privées comme aux États-Unis. Celles-ci ne sont pas moins chères, mais bien plus inégales. En Belgique, nous consacrons 11% de notre PIB aux soins de santé. Il en résulte une protection de la santé quasi universelle. Aux États-Unis, 16% du PIB y sont consacrés, avec pour résultat 43 millions d’Américains non assurés. Les entreprises privées courent en effet après les bénéfices et font tout pour fourguer des polices chères et superflues».
Soutenez Protectionsociale.be Les syndicats, mutualités et ONG avancent les revendications suivantes: - La protection sociale est un droit de l’Homme: chaque pays doit lui donner un caractère légal. - Chaque pays doit être en mesure de payer la protection sociale. - Les organisations sociales doivent avoir droit au chapitre en matière de politique de protection sociale. - La Belgique et l’Europe doivent renforcer leur politique de protection sociale. Plus le soutien sera important, plus la pression sera élevée sur les décideurs politiques pour changer réellement quelque chose à la situation. Créons un club de supporters pour la protection sociale! - Mettez des sparadraps sur vos murs, votre corps, vos vêtements… Vous pouvez commander des folders de campagne avec des sparadraps sur www.protectionsociale.be ou utiliser des sparadraps ordinaires. - Prenez une photo de vous seul ou avec un groupe de personnes. - Chargez votre photo sur www.protectionsociale.be. - Persuadez votre famille et vos amis de rejoindre les rangs des supporters de la protection sociale!
ans les années 60 et 70, le Pérou, grand exportateur de matières premières, a effectué de grands pas en faveur d’une amélioration de la protection sociale. Dans les années 90, il a toutefois radicalement changé de cap. Le pays connaît une grande inégalité, qui ne cesse de croître, avec un gouvernement partisan d’une libéralisation économique et d’une flexibilisation du travail. La protestation sociale, et donc aussi le travail syndical, y sont souvent discriminés. Ces dernières années, 3.000 travailleurs ont été licenciés pour s’être affiliés à un syndicat.
Au cours de ces dernières années, près de 400 accidents mortels ont eu lieu dans le secteur péruvien de la construction. Pour renforcer la protection sociale – conditions de travail, salaire, temps de travail, santé et sécurité-, le syndicat des travailleurs de la construction FTCCP milite, avec la plus grande fédération syndicale na-
tionale CGTP et avec le soutien de la FGTB, pour une meilleure législation en matière de santé et de sécurité au travail. Celle-ci devait reprendre tant la prévention des accidents et des maladies professionnelles que la protection des travailleurs. Grâce à ces efforts, le gouvernement péruvien a approuvé en 2011, la première loi en la matière. La lutte n’est pourtant pas finie car le gouvernement actuel essaie de vider cette loi de sa substance. Parallèlement, FTCCP et CGTP militent pour des négociations collectives et un dialogue social plus consistants, ce qui est essentiel pour obtenir des garanties en vue d’une augmentation des salaires, du congé de maternité, de la protection des délégués syndicaux, de la garantie d’un revenu minimum en cas d’incapacité de travail… Ces dernières années, il n’était pas du tout question de dialogue social dans le secteur de la construction au Pérou.
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> SECTEUR DE LA PRODUCTION DU PAPIER
> POINT DE VUE
Et vous, des projets de voyage en Méditerranée? Ca y est, vous avez déjà des projets pour les prochaines vacances? Il est temps d’y penser, il pleut des promotions. Les plages qui bordent la mer Méditerranée nous font déjà de l’œil dans les vitrines des agences de voyage. Même si nous ne pouvons pas vraiment nous laisser aller à des rêveries insouciantes. Dans les profondeurs de cette même mer gisent les corps de milliers de migrants qui cherchaient refuge en Europe. 3400 en 2014. Et on en compte déjà 1000 cette année. Ils ne pouvaient pas venir ici, il n’y a pas de place chez nous. Pourquoi l’Europe a-t-elle tellement peur, pourquoi se montre-t-elle à ce point impitoyable? Ce serait chouette aussi de pouvoir penser aux tenues estivales de circonstance. Les rayons des magasins regorgent de vêtements légers, quasi pour rien. Mais là aussi, si on y pense un moment, il est impossible de se réjouir. Car ces produits sont réalisés dans des conditions abominables, pour un salaire de misère. Deux ans déjà que 1100 travailleurs ont été ensevelis sous les décombres du Rana Plaza, l’usine de textile au Bangladesh. Depuis lors, rien ou presque n’a changé par rapport aux conditions de travail dans le pays. C’est le Human Rights Watch qui l’affirme à l’occasion de l’anniversaire du drame. Comment est-il possible d’être aussi maladivement attiré par l’appât du gain que la vie d’autant de pauvres gens ne reçoit aucune considération? Il est évident que nous pouvons aller rechercher la chaleur du sud pour les vacances. Et bien sûr, nous pouvons acheter des vêtements à petits prix. Mais cela donne-t-il le droit à l’Union Européenne de laisser des gens travailler et mourir dans des usines vétustes? Cela donne-t-il le droit à l’Europe de n’accorder aucune place à des gens qui fuient la violence et la faim? Ou l’Europe a-t-elle juste le droit de se précipiter pour leur porter secours lorsque les vieux rafiots à bord desquels les trafiquants les ont entassés chavirent? Nous nous sentons impuissants. Or, c’est faux. Nous ne sommes absolument pas impuissants. Tout le monde peut faire en sorte d’inverser la vapeur. Vous aussi. Vous pouvez exiger du travail décent pour les travailleurs asiatiques du textile, via la campagne internationale Vêtements Propres. Vous pouvez aussi contribuer à ce que de grandes marques de vêtements ne travaillent qu’avec des usines asiatiques qui garantissent la sécurité et des salaires décents. Vous pouvez aussi faire comprendre à nos décideurs qu’ils doivent utiliser leur force internationale et leur influence pour exiger des changements. Ces mêmes décideurs doivent aussi de toute urgence faire en sorte que le flot de gens qui préfèrent traverser la Méditerranée plutôt que la guerre ou la mort dans leur propre pays bénéficient d’une aide humanitaire optimale. Les clôtures le long de la frontière européenne sont immenses et au beau milieu de la mer, il y a un mur imaginaire infranchissable. Seules les bandes criminelles arrivent encore à passer. Et elles s’enrichissent grâce au stop migratoire européen. Ca ne peut plus durer. L’Europe doit sortir ces réfugiés des griffes de ces trafiquants et les sauver de la noyade. Il est vrai que tout cela ne changera pas les choses en profondeur. Les ouvriers esclaves du Bangladesh ou du Pakistan, les réfugiés désespérés du Moyen-Orient et d’Afrique n’auront de véritable espoir que si le monde accepte de vivre ensemble autrement. Uniquement si les richesses appartiennent à tout le monde et qu’elles sont réparties équitablement. Uniquement si les zones en crise et les pays pauvres ont accès au développement durable. Uniquement s’ils ont accès à des emplois, entendez de bons emplois. Ce n’est que dans ce cas que nous pourrons vraiment inverser la tendance. C’est un travail de longue haleine. C’est un travail qui porte sur la solidarité, la paix et l’égalité. A travers le monde, donc aussi chez nous. Notre lutte contre la politique de la peur, l’intolérance et la cupidité de notre gouvernement de droite s’inscrit aussi dans ce contexte. Notre lutte pour une fiscalité équitable et pour notre modèle social en sont l’essence même.
(23 avril 2015)
Werner Van Heetvelde
Les travailleurs de Burgo sauvent des emplois intérimaires Le 14 avril dernier, le personnel de la papeterie Burgo a entamé une grève suite à l’annonce de l’intention de la direction de supprimer 45 postes, principalement des intérimaires. Suite à la mobilisation du personnel et aux négociations menées par les syndicats, la direction a accepté de revoir ce nombre à la baisse et la travail a pu reprendre le 17 avril dernier. L’usine de fabrication de pâte de papier Burgo Ardennes est située à Virton, en province de Luxembourg, C’est l’une des plus grosses entreprises au sud du pays, elle occupe 700 personnes.
21 emplois sauvés A la base, la direction entendait
supprimer 45 postes suite à une réorganisation du travail motivée par des mesures d’économies. Elle souhaitait essentiellement ne pas prolonger le contrat de plusieurs travailleurs intérimaires. Une situation inacceptable pour les syndicats et les travailleurs qui ont immédiatement bloqué
toutes les entrées de l’usine. Après de longues négociations et grâce à la mobilisation des travailleurs, la direction a finalement revu ses intentions à la baisse et ce seront en fin de compte 24 postes qui seront supprimés. Parmi les intérimaires qui restent en poste, 3 des plus anciens vont être engagés par la société Burgo. Dès cette annonce, le travail a repris. Pour la Centrale Générale – FGTB, c’est bien évidemment un soulagement, même si la satisfaction n’est pas totale au vu des postes perdus. La direction a également donné sa garantie de non-licenciement jusqu’au 31 décembre 2017 et la paix sociale est à nouveau garantie.
Vous aussi, participez à Tout Autre Chose Le 29 mars dernier, 20.000 personnes ont bravé le mauvais temps à Bruxelles en affirmant que tout autre chose est possible. Via cette parade familiale, ils voulaient faire entendre leurs revendications pour une société plus juste qui passe par la justice fiscale, une place pour chaque génération, la solidarité contre la pauvreté ou encore un travail digne. La parade était organisée à l’initiative de Hart Boven Hard et de Tout Autre Chose, des groupements citoyens. Avec des centaines d’organisations, nous disons que des alternatives à la politique néolibérale existent dans notre pays, en Europe et partout dans le monde. La Centrale Générale – FGTB participe activement à cette vaste plate-
forme issue de la société civile. Suite à cet énorme succès, il faut à présent poursuivre le développement de ce mouvement. C’est pour cette raison que nous vous incitons à y participer. Plusieurs sections locales sont déjà actives et
vous y êtes naturellement le bienvenu. Lors de réunions, les citoyens réfléchissent ensemble comment rendre la société plus chaleureuse, plus humaine. Des activités sont également mises sur pied. Le mouvement Tout Autre Chose a mis en ligne sur son site web une rubrique «les mots du pouvoir», dont l’objectif est de déconstruire rigoureusement les fausses évidences que l’on peut entendre à longueur de journée, dans les médias ou ailleurs. Actuellement, deux thèmes ont été traités: la réduction des «charges sociales» et le TTIP. Vous trouverez plus d’informations sur le site www.toutautrechose.be.
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> ÉGALITÉ HOMME-FEMME
Un équilibre nécessaire L’égalité homme – femme, un rêve pour certaines et certains, une futilité pour d’autres. Pourtant, dans une société évoluée, comment peut-on encore décemment accepter des discriminations à l’égard des femmes? Les femmes seraient-elles donc moins «rentables» que les hommes? Auraient-elles moins d’aptitudes ou alors seraient-elles carrément inférieures aux hommes? Ou tout simplement les anciens clichés ont-ils la vie tellement dure que nous avons du mal à nous en débarrasser?
gouvernement Michel au pouvoir.
Egalité salariale Un gouvernement anti-femmes En effet, plusieurs mesures mises en œuvre par le gouvernement Michel touchent directement les femmes. Plus grave encore: il cible plus particulièrement celles qui sont déjà fragilisées à la base. On pense par exemple à la mesure qui touche les temps partiel et donc directement les femmes puisqu’elles sont 46 % à travailler dans ce système, contre seulement 10% des hommes. Jusqu’à présent, l’allocation AGR permettait de compléter ce salaire afin d’arriver à malgré tout joindre les deux bouts. Désormais, ce complément chômage (AGR) est réduit de moitié après deux ans. Or, pour la majorité de ces femmes, le travail à temps partiel n’est pas un choix mais une obligation, soit faute de trouver un emploi à temps plein, soit pour des raisons familiales, on pense par exemple aux familles monoparentales.
On le disait, la FGTB organise chaque année sa campagne Equal Pay Day en faveur de l’égalité salariale. Après plusieurs années de luttes, on constate une légère amélioration, mais à ce rythmelà, il faudra encore 32 ans avant d’arriver à cette égalité pourtant bien logique. Dans notre pays, on constate encore une différence moyenne de 20 % entre le salaire d’un homme et celui d’une femme. Une discrimination totalement injustifiée. Du point de vue de la durée des carrières aussi, on constate de grosses différences. Alors que la durée moyenne pour un homme est de 42 ans, pour une femme elle est de 34 ans. Une différence qui s’explique notamment par le fait que lorsque dans un couple un des deux doit rester à la maison pour élever des enfants, c’est bien souvent la femme, avec un salaire moins élevé, qui reste à la maison.
est logique. Par contre, si elle doit s’arrêter pour d’autres raisons, elle tombe sous la mutuelle avec une perte salariale ce qui est totalement scandaleux.
Enlevons nos œillères En effet, il est temps d’enlever nos œillères. L’égalité homme-femme, nous pouvons tous y faire quelque chose. C’est un combat au quotidien, à chaque niveau: au travail, à la maison et même au sein de notre organisation syndicale. Et le plus difficile est certainement d’abattre certains stéréotypes particulièrement coriaces. Eric Neuprez résume très bien la situation: «Celui qui pense que la femme a
toujours sa place dans la cuisine et pour élever les enfants a besoin d’une sérieuse remise en cause. Hommes et femmes ont beaucoup à s’apporter mutuellement. D’un point de vue syndical aussi, les femmes doivent être plus largement présentes. Elles ont beaucoup à apporter à notre mouvement.»
La grossesse pénalisée
’égalité homme – femme, c’est un dossier que la FGTB prend très au sérieux, notamment en luttant activement contre les inégalités salariales par le biais de la campagne Equal Pay Day. Pour la
L
Centrale Générale – FGTB, ce sont John Colpaert et Eric Neuprez, secrétaires fédéraux, qui œuvrent pour faire avancer les choses. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la tâche s’annonce ardue avec le
En outre, non seulement l’âge de la pension est reporté, mais en plus toute une série de périodes assimilées, comme par exemple le crédit-temps, ne seront plus intégralement prises en compte pour le calcul de la pension. Cette mesure touche elle aussi particulièrement les femmes.
Mais l’injustice la plus frappante, c’est certainement celle liée à la grossesse. Il faut savoir que si une femme enceinte est écartée de son poste parce que celui-ci représente un danger pour sa santé ou celle de l’enfant à naître, elle tombera sous le Fonds des Maladies Professionnelles, sans perte de salaire, ce qui
Pour Eric Neuprez, il est grand temps que les mentalités changent en matière d’égalité homme-femme.
> SECTEUR DE LA CÉRAMIQUE > ÉVALUATION DES ÉCOCHÈQUES
Les employeurs ferment les yeux sur les dangers La Centrale Générale – FGTB organise régulièrement des journées d’études pour ses délégués. Ces journées permettent toujours des échanges enrichissants, tant pour les délégués que pour nos services. Ce fut le cas en mars dernier lors d’une journée d’études consacrée au secteur de la céramique. Une attention toute particulière a été accordée à la santé des travailleurs du secteur, particulièrement exposés à de multiples risques pour leur santé. utre les risques courants que l’on retrouve dans d’autres secteurs comme l’exposition à des charges lourdes, le bruit ou encore le stress, le secteur de la céramique est principalement touché par deux fléaux : l’exposition aux fibres céramiques réfractaires d’une part et aux poussières fines d’autre part. Toutes deux sont, sur le long terme, cancérogènes.
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Plus de prévention Dans un tel contexte, on ne le dira jamais assez, la prévention reste le meilleur moyen de protéger les travailleurs. Quant au suivi médical, il doit lui aussi être au centre des préoccupations. D’ailleurs, vu le genre d’exposition, la législation sur le bien-être au travail prévoit que les travailleurs soient soumis à des examens spécifiques, adaptés aux risques encourus. Or, il semblerait que cela soit rarement le cas
dans le secteur. Les visite médicales annuelles sont souvent standardisées et ne sont donc pas en mesure de déceler préventivement les pathologies caractéristiques de ce type d’expositions. Il faudrait par exemple des radios du thorax ou encore des examens sanguins. Mais le plus troublant, c’est que nous constatons que même dans les entreprises où un suivi médical plus adapté a pu être réalisé, certains travailleurs se sont vus refuser l’accès à leur dossier médical et même aux résultats de leurs examens. Une situation totalement inacceptable contre laquelle nous réagissons.
Une situation inquiétante Les délégués nous ont fait part de leurs craintes pour la santé des travailleurs. Ainsi, dans une même entreprise, trois décès des suites de cancers de l’œsophage sont
Une liste élargie de produits et services écologiques à déplorer. Les trois travailleurs comptaient plus de 30 ans d’ancienneté. Mais pour la direction, rien à voir avec le fait que durant toutes ces années, ces travailleurs ont inhalé des poussières fines. Elle tente plutôt de se dédouaner en cherchant d’autres explications à ces décès. Une réaction totalement inacceptable. Pour Brahim Hilami, secrétaire fédéral, certains employeurs ont une attitude criminelle: «Aujourd’hui,
ce que nous exigeons, c’est que les employeurs assument leurs responsabilités et que la santé des travailleurs devienne enfin leur priorité. Ce que nous voulons, ce sont des moyens de protection plus efficaces, des contrôles médicaux adaptés et plus de transparence au niveau des résultats de ceuxci». Il va de soi que ce dossier n’en restera pas là et que des initiatives seront prises pour faire bouger les choses via notamment, les organes de concertation sociale.
Les écochèques permettent d’acheter des biens et services écologiques. Cet avantage extralégal existe depuis 2009. Le système est évalué tous les deux ans et dans ce contexte, la liste des produits que vous pouvez acheter avec ces chèques vient d’être élargie. a mission d’évaluation est confiée au Conseil National du Travail (CNT). Lors de la dernière évaluation, il vient d’ajouter toute une série de produits et services que vous pouvez acheter avec vos écochèques.
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Ainsi par exemple, vous pourrez désormais payer les vélos et les voitures partagées, les vêtements, la construction et la rénovation d’habitations à «consommation d’énergie quasi nulle»; les vêtements, livres et meubles de seconde main ou d’occasion, un choix plus étendu d’appareils électriques (lave-vaisselle, réfrigérateurs, etc.), mais avec un label énergétique plus strict, les séjours dans des infrastructures touristiques disposant du label Clé verte, etc. La liste complète est disponible sur le site du CNT: www.cnt-nar. be. Elle sera d’application dès le 1er juin. En outre, les écochèques seront bientôt disponibles au format électronique, comme c’est déjà le cas pour les chèques-repas. L’objectif est de rendre le système plus facile pour tous. Il devrait être opérationnel dès 2016.
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MÉTAL
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
> POINT DE VUE
Mieux vaut recevoir du poulet au chlore que «toute la misère du monde» A la bourse des valeurs dominantes -celles des classes opprimantes-, la liberté de circulation des personnes a moins la cote que celle des produits, des investissements ou des entreprises. Des discours irrationnels injectent à forte dose la crainte de l’étranger, la peur de l’autre, des risques incohérents d’invasion… Notre modèle social et la sécurité sociale qui en est un pilier sont objectivement moins menacés par l’immigration que par le travail de sape de libéraux «BBB»1. L’anesthésie de toute fraternité à l’égard de «la misère de monde» que nous ne pourrions accueillir menace par contre notre civilisation sans même parler de notre… humanité. oin des yeux, des caméras et même des Parlements, l’Europe discute le bout de gras avec les Etats-Unis en vue de l’ouverture d’un grand marché transatlantique où circuleraient sans entraves capitaux, biens, services et marchandises. Objectif? Fonder un «nirvana» libre-échangiste où la concurrence non faussée serait l’alpha et l’oméga de toute compétition économique pour le triomphe du meilleur, du plus performant, du plus compétitif… La liberté du libre renard dans le libre poulailler qui fonde cette philosophie politique libérale ne
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conduit jamais au bien commun. Elle sert les intérêts des «forts» et des «puissants». Elle mène à une société de rapport de force permanent.
Et pour les autres? «Vae victis»2 , disaient déjà les Romains. Alors, bienvenue sur le vieux continent aux poulets aseptisés au chlore, aux bœufs aux hormones, au maïs transgénique ? Mais pour les demandeurs d’asile, la porte resterait fermée à double tour et de l’intérieur.
VERTIGE. Dans le même temps que se poursuivent des débats transatlantiques feutrés, des milliers de demandeurs d’asile se cassent les dents, se rompent les os et meurent noyés au pied de la forteresse européenne en pleine Méditerranée. La vérité de ce drame vertigineux tient en une cynique équation individuelle de type économétrique: le prix de leur vie dans la situation que fuient ces personnes vaut moins que le risque pris de laisser sa peau dans la fuite. Qu’importe qu’en notre nom, l’Europe relève devant eux les ponts-levis? Les rivages de cette mer presqu’intérieure ont été, avant de devenir une destination azur pour touristes en mal de soleil, le berceau de la philosophie, notamment du droit, des mathématiques… Lieu d’échanges et de contact, il fut le creuset de civilisations. Un espace de coopérations fructueux entre cultures différentes. Il devient sous nos yeux un cimetière marin pour des femmes, des hommes et des enfants qui fuient des guerres où nous sommes pourtant partie prenante, des catastrophes humanitaires dans lesquelles nous sommes pourtant impliqués, une misère dans laquelle l’Europe a pourtant une responsabilité.
Notons que nos régions et nos banques, par exemple, restent accueillantes pour toutes les fortunes d’où qu’elles viennent. Nos barrières ne sont baissées qu’à l’arrivée de l’infortune du monde. BOBARDS. Les corps encore sursitaires entassés sur les frêles embarcations affrétées par des passeurs ignobles et leur engloutissement dans les eaux suscitent des réactions d’abord émotionnelles. Seront-elles plus que passagères ? Elles sont, en tous cas, insuffisantes pour endiguer les flots de bobards qui circulent à l’endroit des demandeurs d’asile. La réalité peine à faire son chemin dans un matraquage global qui injecte de la peur à forte dose dans toute la société. Qui reconnaît que les pays du Sud produisent l’essentiel de l’effort d’accueil des réfugiés du monde? Que ceux qui frappent à nos portes sont généralement les plus formés? Qu’à terme au moins, l’immigration est toujours une plus-value économique pour les pays d’accueil? Qu’elle permet au continent européen de présenter un solde démographique positif? Autrement dit que l’Europe a besoin de l’immigration. Il n’y a aucune frontière hermétique. Aucune région du monde n’est imperméable aux migrations. La
fermeture des frontières européennes aux seules personnes alors que les barrières sont haut levées pour les capitaux, les marchandises et les services est non seulement inhumaine mais aussi totalement absurde. Les réactions embarrassées de l’Union européenne face aux catastrophes humanitaires qui ensanglantent les côtes italiennes, espagnoles ou grecques sont si faibles et inappropriées qu’elles paraissent être, d’abord, d’incroyables concessions aux idéologies les plus nauséabondes… De cette Europe-là, on n’en veut pas!
Nico Cué Secrétaire général (1) Blanc-bleu-belge. (2) Malheur aux vaincus.
Action CGSP du 22/04: les Métallos solidaires de la CGSP, les Métallurgistes de la FGTB se sont montrés présents et solidaires. Car c’est ensemble que l’on peut gagner ce combat: défendre NOS services publics c’est défendre la justice sociale. Une justice qui permet, quelle que soit son appartenance sociale, de bénéficier d’un enseignement de qualité, de soins de santé accessibles pour tous, et d’un accès au droit plus juste,…
e 22 avril, la CGSP menait une grève générale afin de protester contre les mesures d’austérité qui frappent durement les services publics.
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Démarrées sous la coalition gouvernementale précédente, les économies réalisées sur le dos
des services aux citoyens par le gouvernement des droites n’ont qu’un but : détruire notre système social. Les réductions d’effectifs opérées tant au niveau fédéral que dans les régions et les communes mettent en péril le service public et placent les travailleurs de la fonc-
tion publique dans des conditions de travail désastreuses. Sans compter sur les terribles attaques sur leurs pensions qui se profilent à l’horizon. La FDM Hainaut-Namur a toujours considéré que toucher aux services
publics c’était toucher au premier pouvoir d’achat de tous les citoyens de ce pays. La défense d’un service public de qualité est et doit rester une absolue nécessité pour notre organisation syndicale. C’est pourquoi sur l’ensemble des piquets de grève menés par nos camarades
Pour les Métallos, un service public de qualité restera toujours le principal vecteur d’une répartition plus équitable des richesses. La réalisation de notre projet de société passe inévitablement par la protection et le développement des services rendus à la collectivité. Nous continuons donc à réclamer des services publics forts et de qualité. Dans ce combat permanent, la FDM Hainaut-Namur sera toujours aux côtés de ceux qui lutteront pour défendre le service public et comme le scandaient nos camarades de la CGSP ce 22 avril: «On
se battra jusqu’à notre dernière goutte de sang pour les services publics aux citoyens».
ALIMENTATION - HORECA - SERVICES
Un aperçu des campagnes et des réussites mondiales de l’UITA (Union internationale de l’alimentation) es 23 et 24 avril, 113 participants issus de 86 pays se sont réunis à Genève pour renforcer la force de frappe syndicale au niveau international.
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Shame on Sheraton: des photos magnifiques du paradis à Addis Ababa, en Ethiopie et aux Maldives, mais est-ce aussi un paradis pour les travailleurs de là-bas? Sheraton est uniquement aimable à l’égard des hôtes, quant aux travailleurs, par contre, c’est tout à fait autre chose. Ceux-ci ne peuvent pas librement négocier leur situation de travail à travers leurs syndicats. Ils sont intimidés et licenciés s’ils veulent défendre leurs droits. Soutenez-les en envoyant un message au siège social: www.shameonsheraton.org Coca-Cola: Le 15 avril, la Cour Supérieur espagnole a jugé que la restructuration et la fermeture de 4 des 11 usines Coca-Cola à Alicante, Fuenlabrada (Madrid), Palma de Mallorca et Colloto (Asturias) ne sont pas valables. Plus de 2000 travailleurs et leurs familles étaient concernés. En exécution du jugement, Coca-Cola doit payer
rétroactivement le salaire de l’ensemble des travailleurs pour toute la période!
plus de libertés syndicales, car cela est un droit fondamental de tout travailleur!
Au Guatemala, chaque siège de Coca-Cola dispose maintenant d’une représentation syndicale. Cette année, ils ont signé leur première CCT, ce qui est une grande avancée, mais les conditions de travail et de rémunération des travailleurs Coca-Cola sont tout de même toujours différentes au niveau mondial.
Chez Pepsico Australie, les militants syndicaux ont arrêté l’occupation du réfectoire à Smith’s Snack Foods à Tingalpa, puisqu’une convention a été signée en vue d’un système de rémunération équitable des travailleurs temporaires tout en prévoyant des possibilités d’un emploi fixe.
Pepsico: Inde: où les travailleurs doivent travailler pendant 14.400 années pour gagner autant que leur CEO gagne en une seule année! Lorsqu’ils ont voulu constituer un syndicat, Pepsico a réagi en licenciant bon nombre de travailleurs. Grâce à la pression et la solidarité internationales, ils ont pu reprendre le travail. Or, lorsqu’ils sont entrés dans l’usine, on les a obligés à détruire leurs cartes d’affiliés et à les piétiner en entrant dans les entrepôts! 28 syndicalistes ont refusé et n’ont toujours pas repris le travail. Actuellement, ils sont soutenus par l’UITA. D’autres fortes actions internationales suivront donc encore pour lutter pour
Nestlé: Ce géant suisse du secteur de l’alimentation a licencié 28 personnes à Istanbul, en Turquie, parce qu’ils ont voulu exercer leurs droits syndicaux. La liberté d’association existe toujours. L’UITA demande, dès lors, la réintégration immédiate de ces travailleurs, sinon on sortira à nouveau les banderoles de NESPRESSURE! Mondelez: Egypte: Grâce à la solidarité internationale, les délégués de l’usine à Alexandrie ont été réintégrés ! C’est la première fois que des travailleurs licenciés peuvent reprendre le travail en Egypte. La lutte syndicale internationale porte ses fruits!
Nouvelle législation relative aux allergènes: «La dérogation belge au règlement européen bénéficie à la sécurité du consommateur» La nouvelle loi relative aux allergènes, entrée en vigueur en décembre, oblige les entrepreneurs horeca à informer leurs clients des allergènes utilisés dans les repas. Cette législation est la conséquence directe d’un règlement européen. Pour la loi belge, il a été fait appel à une dérogation stipulant que l’information peut également être communiquée oralement. e quoi s’agit-il exactement… L’Europe impose à tous les secteurs qu’à partir de décembre 2014, les informations relatives aux allergènes doivent également être communiquées au consommateur pour ce qui est des produits alimentaires non emballés. A la demande du secteur, une procédure a été élaborée pour la Belgique qui stipule que ces informations peuvent également être communiquées oralement.
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D’après une analyse, cette solution n’est pas seulement la plus sûre pour le client mais aussi la plus pratique. Selon le règlement européen, toutes les informations relatives aux allergènes doivent être reprises par écrit. Dans le cas d’alimentation non emballée, cela ne bénéficierait pas au consommateur allergique, car il n’y a pas de garantie que le chef ait suivi à 100% la recette écrite. Cela aurait aussi pour conséquence de brimer
la créativité du chef, ce qui mènerait à une standardisation de la carte. De plus, cela compliquerait également l’offre de menu du jour ou de suggestions. Le règlement prévoyait la possibilité aux états-membres d’y déroger. En Belgique, l’exploitant pourra informer le client oralement. A cet effet, une procédure interne garantit que les informations relatives aux allergènes soient correctement communiquées oralement au consommateur. L’exploitant est tenu de mettre la procédure suivie à disposition de son personnel par écrit et de les former à ce sujet. L’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire effectuera un contrôle pour voir si cette procédure est bel et bien présente. Vous pouvez retrouver une liste reprenant les quatorze allergènes fixés par la loi sur www.horval.be.
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La FGTB Horval soutient l’action mondiale «Fight for 15$ et des droits syndicaux» Le 15 avril, toute l’attention de la FGTB Horval était portée sur la solidarité mondiale des travailleurs du secteur du fastfood. Il s’agit d’une lutte qui est née, il y a quelques années, à New York, chez Mc Donalds, mais qui s’est étendue entretemps à plus de 100 villes aux États-Unis. Plusieurs pays, dont la Belgique, ont mené des actions de solidarité. Ainsi, la FGTB Horval a mené des actions dans les provinces du Brabant Wallon, de Liège, de la Flandre occidentale, de la Flandre orientale et d’Anvers. Il est vrai que les salaires sont plus élevés en Belgique qu’aux ÉtatsUnis, mais au niveau des conditions de travail, nous constatons les mêmes tendances. Ainsi, plus de 70% des travailleurs de Mc Donalds ont un statut précaire, des emplois à temps partiel, des horaires compliqués, etc. Ces actions seront poursuivies jusqu’à ce que Mc Donalds écoute la forte protestation de ses travailleurs. La lutte pour l’amélioration des conditions de travail se poursuivra également en Belgique. Nous remercions tous les camarades belges de leurs formidables efforts pour cette importante action de solidarité.
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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
> POINT DE VUE
Carcan étroit pour les négociations sectorielles
1er mai: Dessiner un avenir solidaire Cette année, le 1er mai ne se déroulera pas sous des auspices favorables, et c’est un euphémisme. Le gouvernement actuel mène une politique radicalement opposée aux valeurs qui nous sont chères. Il tente de rompre la solidarité et de briser notre modèle social. Et pourtant, nous continuerons de miser sur la solidarité à l’avenir, car nous sommes convaincus qu’il s’agit de LA garantie pour une société juste et équitable. Notre lutte contre la politique gouvernementale actuelle se poursuivra donc sans relâche. Négociations sectorielles Les négociations sectorielles démarrent désormais véritablement. Ces dernières semaines, des consultations ont eu lieu dans tous nos secteurs à propos des cahiers de revendications. À partir de début mai, ils seront déposés, dans quasiment tous les cas, en front commun. Un calendrier de négociation a aussi déjà été fixé dans plusieurs commissions paritaires, et ne devrait pas tarder à l’être là où il ne l’est pas encore. Nous visons en tout état de cause fin juin pour finaliser le tout et pouvoir signer les indispensables conventions collectives de travail. Malgré les circonstances difficiles dans lesquelles doivent se dérouler les négociations, l’amélioration du pouvoir d’achat constitue cette fois encore la priorité. L’organisation et la durée du travail figurent elles aussi dans les cahiers de revendications. Les facilités en matière de formation doivent être améliorées et les droits au crédit-temps et au RCC seront également modalisés au maximum, malgré la réglementation plus stricte en la matière. Plus d’infos à ce sujet dans les autres articles sur ces pages.
Des impôts justes Le «tax shift» reste sur toutes les lèvres. Les 2 prochains mois seront décisifs pour savoir ce qu’en fera le Gouvernement. Le tax shift est un terme qui induit en erreur. Le plus important est de voir comment les impôts peuvent être plus justes et ce qu’il adviendra de nouvelles rentrées fiscales. À entendre les différents partis politiques, les nouvelles rentrées fiscales passent pas la TVA, les taxes environnementales et le patrimoine. Nous estimons que ce sont en premier lieu les grandes fortunes qui doivent contribuer davantage. En outre, il ne peut être question d’une hausse de la TVA, car cette mesure est asociale. S’il y a de nouvelles rentrées fiscales, elles doivent être consacrées au renforcement des services collectifs, en l’occurrence les services publics et la sécurité sociale. Les employeurs réclament à nouveau ces recettes supplémentaires pour abaisser leurs coûts salariaux (lisez « les cotisations sociales patronales »), nous ne pouvons l’accepter. En effet, il a été démontré suffisamment par le passé que les employeurs n’en créent pas pour autant des emplois supplémentaires.
Préserver et améliorer nos pensions La commission des pensions entamera ses travaux à l’automne. Il serait dès lors scandaleux que le Gouvernement relève entre-temps l’âge de la pension par une loi. Le travail de qualité doit également être abordé lors des discussions dans cette commission. Le système de points avancé par le Gouvernement pour le calcul des pensions ne peut engendrer une baisse du montant de la pension, qui fait déjà partie des plus faibles d’Europe. L’avis du CNT à propos du rendement garanti des pensions extralégales est également attendu pour fin juin. Nous attendons du ministre des Pensions qu’il n’écoute pas uniquement la position des employeurs consistant à donner moins de garanties. Nous n’accepterons aucune rupture de contrat, le 2e pilier ne peut être vidé de sa substance. Voilà donc suffisamment de terrains d’action à court et long terme. Une société plus solidaire restera à cet égard la priorité. Ensemble, dessinons un avenir Myriam Delmée, solidaire! Vice-Présidente du SETCa
Erwin De Deyn, Président du SETCa
Avec le gouvernement de droite De Wever-Michel à la barre, les négociations se déroulent dans des circonstances difficiles. Non seulement, les travailleurs doivent avaler bon nombre de mesures négatives, mais en outre, les syndicats n’ont que peu de marge pour améliorer la situation en raison de la gestion politique actuelle.
Petit rappel des faits Le gouvernement actuel est à présent au pouvoir depuis six mois. Rapidement, il est apparu qu’il prendrait pour point de mire les droits des travailleurs et des allocataires. Et cela s’est avéré correct: relèvement de l’âge de la pension à 67 ans, saut d’index, coupes sombres dans les droits aux crédit-temps, augmentation de toutes sortes de factures… plus rien ne l’arrêtait. Mais rien n’a été (n’est) demandé aux épaules les plus larges. Après un automne de résistance sociale farouche, les syndicats ont tout de même opté pour la concertation. Pour la FGTB, le résultat en a été inacceptable, précisément parce que le Gouvernement a décidé de faire passer toute une liste de mesures asociales. Bien que des accords partiels aient été conclus pour arrondir les angles les plus affûtés des mesures gouvernementales, le résultat reste négatif pour les travailleurs. Pire, le Gouvernement supprime entretemps tout bonnement un certain nombre de ces accords partiels.
Les négociations Cela ne signifie pas que, comme syndicat, nous ne pourrons rien négocier dans les secteurs et les entreprises les deux prochaines années. Outre les thèmes évidents tels que les droits en matière de formation, le crédit-temps, la flexibilité et les droits au RCC, il y a également une marge pour la négociation salariale. La loi votée au Parlement à ce sujet (majorité contre opposition) prévoit une marge limitée de 0,5% pour l’augmentation du salaire brut (après prélèvement de la cotisation patronale ONSS de 0,375%) et de 0,3% en «net». En tout état de cause, cette marge ne suffit pas pour combler la perte due au saut d’index. Il n’empêche que comme syndicat, nous devrons prendre – et prendrons – nos responsabilités dans les secteurs. Pour de nombreux travailleurs dans les petites entreprises, l’encadrement sectoriel est le seul sur lequel ils puissent compter. Les accords sectoriels créent ainsi une solidarité entre les travailleurs d’un même secteur. Le SETCa essaiera de tirer le maximum au niveau des secteurs.
Début des négociations sur votre emploi Les négociations sectorielles démarreront bientôt dans la plupart des secteurs. Durant ces discussions, employeurs et représentants syndicaux se réunissent autour de la table pour parler des conditions des travailleurs. Ces négociations ont lieu tous les deux ans. Comment cela fonctionne-t-il?
Tous les deux ans En Belgique, chaque travailleur est occupé dans un «secteur» déterminé, qui est souvent désigné par un numéro, celui de sa commission paritaire. Votre secteur est important, car il détermine en grande partie vos conditions de travail et de rémunération en tant que travailleur, qui font l’objet de négociations tous les deux ans. En des circonstances normales, les organisations patronales et des travailleurs concluent d’abord un accord interprofessionnel (AIP), ce qui s’est avéré impossible cette année (voir encadré). Sur la base de cet AIP, les conditions de travail et de rémunérations concrètes sont ensuite fixées par secteur, après négociation dans votre secteur. Ces négociations commencent maintenant. Au sein du SETCa, les réunions battent leur plein. Les délégués syndicaux des entreprises et les responsables syndicaux y rédigent les cahiers de revendications. Il s’agit d’une liste de souhaits avec laquelle les négociateurs syndicaux se rendront ensuite à la table des négociations. L’objectif est évidemment d’obtenir le plus possible pour nos affiliés, malgré les limitations qu’impose ce Gouvernement aux travailleurs.
Droits maximums Cette fois, le timing n’est pas anodin. En effet, quelques accords importants concernant le maintien des droits liés au RCC (l’ancienne prépension) doivent être conclus pour fin juin. Par ailleurs, le SETCa aborde également les aspects des droits aux formations. Il ressort aussi de nombreuses enquêtes que la flexibilité accrue demandée aux travailleurs est considérée comme un problème. Nous profiterons des négociations sectorielles pour l’encadrer. En ce qui concerne les salaires, la marge est évidemment limitée par le Gouvernement. Quoi qu’il en soit, elle ne suffira pas pour compenser la perte due au saut d’index. Toutefois, il va de soi que le SETCa veut obtenir ici le maximum dans les secteurs pour les employés qu’il représente.
Restez informés Si vous souhaitez rester au courant de ce qui se passe dans votre secteur, rendez-vous sur www.setca.org/negociationssectorielles
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
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> SECTEUR NON MARCHAND
«Les pouvoirs publics ont un rôle primordial à jouer face à la commercialisation du secteur» Aide aux personnes, accueil de l’enfance, soins de santé, enseignement, culture… C’est un fait, le Non Marchand est partout et est indispensable au bon fonctionnement de notre société. La très forte solidarité entre les travailleurs est une caractéristique essentielle de ce secteur, qui se définit lui-même comme rassemblant les métiers du cœur. Aujourd’hui, celui-ci doit faire face à de nouveaux défis et difficultés. Entretien avec Jan Piet Bauwens et Christian Masai, qui nous dressent le bilan des années écoulées. Le Non Marchand est l’un des plus gros secteurs en termes d’emplois du pays. Le nombre de membres y est également en progression depuis plusieurs années. On peut donc dire que c’est un secteur qui se porte bien? Jan Piet Bauwens: «Effectivement, le Non Marchand n’a cessé de grandir ces derniers temps. Et c’est une tendance qui va clairement se poursuivre sous l’effet du vieillissement de la population. Le secteur a été épargné en termes de restructurations et n’a pas connu de licenciements ou de fermetures de masse. Toutefois, on a constaté une baisse du nombre de postes vacants dans certains sous-secteurs.» Christian Masai: «N’oublions pas
que si le secteur est en pleine croissance, les difficultés y sont nombreuses, les conditions de travail difficiles et les salaires relativement bas. Les responsables politiques n’ont octroyé que très peu de moyens financiers au secteur Non Marchand ces dernières années et ce sont les travailleurs qui en paient le prix fort au quotidien.»
Suite aux différentes réformes de l’état, le secteur a été quelque peu morcelé…
C.M.: «On a effectivement assisté
au transfert de certaines compétences vers les communautés et régions et donc à une fragmentation des services. Sur le terrain, les réalités ont changé. Hier, l’enseignement, la culture et des pans entiers de l’action sociale, aujourd’hui, c’est le secteur de l’accueil des personnes âgées qui est directement touché. La mise en œuvre de la sixième réforme de l’état est un défi de taille à affronter…» J.P.B.: «les conséquences de ces
changements sont que désormais, les citoyens doivent faire face à des procédures et des services qui sont construits sur des modèles différents et parfois même opposés selon la région où l’on se trouve. Pour les travailleurs, les conséquences sont très lourdes au quotidien. Pour un même secteur et un même métier, les conditions de rémunération et de travail se différencient.»
Quel message voudriezvous faire passer auprès du gouvernement au nom du secteur Non Marchand? JPB: «Le Non Marchand est un secteur clé de notre société. L’enseignement, la santé, la culture, l’aide aux personnes âgées, l’accueil de l’enfance sont des services indis-
pensables à la population. Pouvoir offrir des prestations de qualité est donc essentiel. Mettre en œuvre suffisamment de moyens afin d’assurer la qualité des services offerts aux personnes et l’avenir des travailleurs doit constituer une des priorités de nos responsables politiques pour demain.»
Il est vrai qu’au cours de la période écoulée, le secteur n’est pas parvenu ou avec beaucoup de peine à conclure des accords pluriannuels… C.M.: «Au niveau fédéral, seul un mini accord pour une durée d’un an a pu être conclu en 2011. Il devait permettre d’aboutir, à terme, à la conclusion d’un accord pluriannuel cohérent. Tout particulièrement en matière de création d’emplois. Cela n’a pas été le cas. Il n’y a qu’en 2013, en revanche, qu’un accord complémentaire a pu être conclu.» J.P.B.: «En Flandre un accord secto-
riel important a tout de même pu voir le jour pour près de 150.000 travailleurs, ce qui n’est pas rien.»
On parle de plus en plus de la commercialisation du Non Marchand. Le secteur serait-il en danger? J.P.B.: «Il est clair qu’on assiste à une commercialisation intensive. De plus en plus d’entreprises privées envahissent des domaines bien précis comme par exemple celui des soins de santé ou des soins aux personnes âgées. Le secteur tout entier subit les bouleversements liés à ces changements. Cela a un impact non seulement sur les travailleurs qui dispensent ces services mais aussi sur les citoyens qui en bénéficient...» Dernièrement, on a entendu parler de ce phénomène de commercialisation à travers la situation difficile au sein des infrastructures du groupe
international Orpea. C.M.: «Le dialogue social y est tendu. Depuis le début, la direction se montre inflexible et balaie nos revendications. Les rares ouvertures sont avant tout le résultat d’un rapport de force important. L’entreprise veut faire du business avant tout et la qualité des services passe au second plan. La direction a été jusqu’à refuser des subsides qui auraient permis d’embaucher 22 équivalents temps plein et de soulager ainsi la charge de travail. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont un rôle à jouer. Ils donnent parfois l’impression d’abandonner le Non Marchand aux mains du secteur privé. La règle du libre marché est le prétexte pour ne pas assumer ses responsabilités. Une situation que nous continuerons à dénoncer à l’avenir!»
> DANS LE PROCHAIN SQUARED...
Avantages extralégaux: une palette de possibilités otre rémunération ne se limite pas forcément à ce que vous percevez chaque mois sur votre compte. Votre employeur peut en effet décider de vous octroyer certains avantages complémentaires. C’est ce qu’on appelle les avantages extralégaux. Il en existe trois catégories: les avantages en nature/de toute nature, les avantages sociaux et les frais propres à l’employeur.
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Pour l’employeur, ces avantages extralégaux sont souvent vus comme une alternative intéressante au paiement d’un salaire plus élevé. Il s’agit, pour eux, d’une ‘contrepartie’ séduisante sur le plan financier, qui coûte moins cher en cotisations sociales. Pour le SETCa, l’avan-
tage extralégal ne doit pas être vu comme le remplaçant d’une potentielle augmentation de salaire. Ce qui doit avant tout être privilégié au niveau de la rémunération, c’est le paiement d’augmentations salariales brutes. Pour bon nombre de cadres, les avantages extralégaux font couramment partie du package salarial. Qu’est-ce qui est considéré au juste comme avantage extralégal? Quelles sont les conditions à remplir? Serez-vous taxé sur ces avantages? Votre employeur paiera-t-il des cotisations sociales sur ces mesures? Quels avantages concernent principalement les cadres?
Le prochain numéro du magazine Squared fera le tour de la question! A retrouver très prochainement au sein de votre section régionale ou sur www.setca.org/ Cadres
Renmans: En février 2014, plusieurs actions de grève avaient éclaté dans les boucheries Renmans suite au licenciement abusif de deux délégués syndicaux. A l’époque, la direction avait obtenu une ordonnance interdisant toutes les actions syndicales. Le SETCa avait lancé une procédure afin de contester cette mesure anti-grève. Le tribunal vient de rendre sa décision et a tranché en faveur du SETCa et du droit de grève. Telenet: Telenet a récemment annoncé la reprise de l’opérateur de téléphonie mobile Base. Le groupe va à présent examiner comment réaliser au mieux cette intégration. La direction estime qu’il est prématuré d’évoquer une potentielle restructuration même si de nombreux changements sont à prévoir sur le terrain. Les organisations syndicales veilleront à tout mettre en œuvre pour préserver l’emploi et les intérêts des travailleurs.
FedEx: l’entreprise a annoncé le rachat de son concurrent TNT. Le siège européen sera dès lors déplacé de Bruxelles vers Amsterdam. Cette opération fait planer de nombreuses incertitudes pour le personnel bruxellois de FedEx, qui regroupe actuellement 400 travailleurs sur son site. La direction belge n’a pas voulu donner de garanties écrites quant à l’emploi. Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir du personnel. Les syndicats restent vigilants. Benelux Assist: le call center de AG insurance et Mapfre Assistencia veut licencier 35 de ses 59 collaborateurs. La concertation sociale est difficile au sein de l’entreprise, l’employeur ne respectant pas la législation sociale depuis de nombreuses années. Les syndicats tirent la sonnette d’alarme. Ils demandent à ce que les sociétés mères AG Insurance et Ampfre Assistencia réagissent face à cette situation et réclament une reprise du dialogue sociale.
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°08 • 1 er MAI 2015
> 1ER MAI
La solidarité plus que jamais La fête traditionnelle du 1er Mai tombe cette année en pleine contestation sociale contre un gouvernement résolument ancré à droite. Rudy De Leeuw, Président de la FGTB et Marc Goblet, Secrétaire général expliquent les enjeux que recouvre le slogan «la solidarité plus que jamais». de solidarité que le mouvement ouvrier a pu mettre en place avec la conséquence directe et automatique que notre société devient de plus en plus inégalitaire et que de larges couches de la population se retrouvent dans la précarité.
Ce 1er Mai s’inscrit sous le slogan «Solidarité plus que jamais». Pourquoi le choix de ce thème? Rudy De Leeuw: «la solidarité», parce que c’est notre valeur cardinale. Sans elle nous n’aurions jamais eu la sécurité sociale ni atteint le niveau de bien être que nous avons connu depuis le milieu du XXe siècle jusqu’à cette crise. «Plus que jamais» parce qu’on a plus que jamais besoin de la solidarité pour sortir de cette crise alors qu’on est au contraire en train de détricoter tous les mécanismes
Vous faites bien sûr allusion bien sûr à la politique du gouvernement Michel. Marc Goblet: A la politique du gouvernement belge mais aussi à celle qui guide les instances européennes et qu’ils appellent «réformes»: la suppression des allocations d’insertion pour les jeunes de plus de 25 ans, la suppression des compléments d’âge pour les chômeurs âgés et le harcèlement des chômeurs jusqu’à 65 ans, la liquidation des systèmes de prépension, le recul de l’âge de la retraite et la promotion des systèmes de pension privés, les économies importantes dans le secteur de la santé et en contrepartie les cadeaux aux employeurs sur les fonds de la sécurité sociale sont autant de pas en arrière pour l’Etat Providence et le signe d’une
volonté de réduire les mécanismes de solidarité à la portion congrue. A cela s’ajoute la volonté de réduire la puissance de l’Etat: l’austérité budgétaire qui réduit l’emploi public et affaiblit les administrations - y compris fiscale - enlève aussi à l’Etat la capacité d’investir dans l’économie. Pourtant des moyens importants ont été alloués à la politique de l’emploi… M.G.: Pas «alloués» mais prélevés sur les revenus des travailleurs ou de la sécurité sociale. Le saut d’index, le quasi blocage des salaires et les réductions de cotisations sociales pour les employeurs, se sont les travailleurs qui en font les frais. Avec quelles garanties d’emploi? Quelle garantie a-t-on que cet argent ne va pas comme par le passé aller gonfler les dividendes? Et puis quelle entreprise va investir s’il n’y a pas de débouchés, si on casse le pouvoir d’achat des travailleurs-consommateurs et des pouvoir publics? La preuve: les recettes fiscales à l’impôt des personnes physiques et celles de la TVA sont en recul. Toutes les actions menées jusqu’à présent n’ont pas beaucoup fait bouger les lignes. De nouvelles actions sont annoncées. Vous pensez pouvoir infléchir cette politique? M.G.: Nos actions s’inscrivent dans la durée. Nous voulons maintenir
la pression et nous savons de toute façon que les faits vont nous donner raison: ce gouvernement ne va pas nous sortir de la crise. Il ne fera qu’augmenter les inégalités et approfondir la récession économique. Même si le gouvernement et les employeurs ont la volonté de se passer de nos avis en sabotant la concertation sociale, nous allons leur rappeler que nous représentons à nous seuls FGTB plus d’un million et demi de travailleurs et que nous ne comptons pas leur laisser les coudées franches pour faire payer la crise aux travailleurs. Ni les laisser démolir tous nos systèmes de protection sociale basés sur la solidarité.
sociales mais on peut trouver des moyens importants en instaurant une fiscalité plus juste. L’essentiel des dépenses sociales et l’essentiel de la fiscalité reposent sur les revenus du travail. Nous sommes d’accord qu’il faut alléger le poids de la fiscalité sur le travail. Pour cela il faut faire contribuer d’avantage les gros revenus, les revenus de la propriété et les revenus du capital. Selon la Cour des Comptes, un impôt sur la fortune pourrait rapporter jusqu’à 2,3 milliards par an. Une lutte efficace contre la fraude fiscale pourrait rapporter quatre fois plus. L’Etat est pauvre parce que ce gouvernement le veut bien.
Comment? R. DL: Nous avons d’ores et déjà programmé une série d’actions pour les deux mois à venir pour réclamer des emplois pour les jeunes au lieu de les exclure. Pour réclamer un renforcement des pensions légales qui sont parmi les plus basses d’Europe et souvent sous le seuil de pauvreté et contre le recul de l’âge de la retraite. Pour réclamer la justice fiscale.
La réforme fiscale est justement à l’ordre du jour. Vous n’aimez pas l’expression «tax shift». Est-ce que cela signifie que la FGTB est pour ce que certains appellent un «tax lift»? M.G.: Non. Ce que nous disons, c’est qu’il faut plus de justice fiscale. Faire payer moins les bas et moyens revenus. Faire payer plus les mieux nantis. Et faire contribuer de manière égale tous les types de revenus. Ce que le gouvernement annonce sous le terme de tax shift risque d’être un jeu de dupe si cela consiste à déplacer la fiscalité du travail sur la consommation qui pèse déjà pour l’essentiel sur les revenus du travail et qui en plus est plus injuste que l’impôt direct.
Vous pensez pouvoir à la fois augmenter les pensions actuelles et assurer le financement du système à long terme? R.DL.: Bien entendu. Non seulement nous en avons les moyens vu que le Produit intérieur brut évolue plus vite que les dépenses
Prudent au volant ? Félicitations !
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