N°13 • BIMENSUEL • 70ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles
8 JUILLET 2016 • Éd. BRUXELLES
Les pensionné(e)s encore ciblé(e)s Après l’âge d’accès et les conditions de carrière, le ministre MR Bacquelaine a d’autres projets dans ses cartons qui ciblent cette fois le montant des pensions et en particulier les minima. Une fois de plus les femmes en seront les premières victimes.
© ISTOCK
Notre dossier en pages 8 & 9
WALLONIE
TRAVAIL
L’auto indétrônable
Un Pacte Emploi Formation jeunes
Les 3 clés du bien-être
Page 3
Page 5
© ISTOCK
MOBILITE
Page 6
SYNDICATS REVIENT LE 2 SEPTEMBRE BONNES VACANCES!
2
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
BRUXELLES
Grève du 24 juin: un grand merci à tous, la lutte continue! La FGTB Bruxelles et les Centrales professionnelles se sont mobilisées massivement, le vendredi 24 juin, afin de protester contre les mesures du gouvernement fédéral. Des piquets se sont mis en place devant de très nombreuses entreprises bruxelloises.
« La FGTB Bruxelles vous souhaite de bonnes vacances ! »
2
RÉGIONS
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
NAMUR
CENTRALE DES METALLURGISTES NAMUR Rue de Namur 49 5000 BEEZ
FERMETURE ANNUELLE DU 18 juillet 2016 au 22 juillet 2016 Du 01 aož t 2016 au 12 aož t 2016 INCLUS
D’avance, nous vous souhaitons de passer d’agréables vacances.
LUXEMBOURG
Les nouveaux taux de cotisations de la Fédération des Métallurgistes FGTB de Liège-Luxembourg
La Fédération des Métallurgistes FGTB de Liège-Luxembourg informe tous ses affiliés, qu’à dater du 1ier juillet 2016, les taux de cotisations syndicales s’établissent comme suit:
Taux mensuel de cotisations à partir de juillet 2016
Actifs Prépensionnés Chômeurs complets Malades + 1 mois Invalides Temps partiels (TNT) Pensionnés
H. / F.
17,05 14,10 10,95 10,95 10,95 12,90 3,60
Pour rappel, les affiliés en ordre de cotisations en octobre 2016 bénéficieront d’une prime syndicale dont le montant variera en fonction du taux de cotisation.
2
RÉGIONS
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
LIÈGE - HUY - WAREMME
■ Permanences chômage - Horaire d’été applicable du 1
er
juillet au 31 août 2016
Les permanences suivantes sont accessibles au public ■ ■ ■ ■
Amay Aywaille ➤ Lundi, mercredi et vendredi de 8h30’ à 12h30’ Hannut Fermé mardi et jeudi Liège Saint-Léonard
■ ■ ■ ■ ■
Fléron Jupille Liège Roture Sclessin Waremme
■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■
Ans Burenville Chênée Flémalle Herstal Huy Liège Saint-Paul Seraing Visé
➤ Lundi de 8h30’ à 12h30’ et de 13h30’ à 17h00 ➤ Mercredi et vendredi de 8h30’ à 12h30’
Fermé mardi et jeudi
➤ Lundi de 8h30’ à 12h30’ et de 13h30’ à 17h00 ➤ Mercredi, jeudi et vendredi de 8h30’ à 12 h30’
Fermé mardi
LIEGE
Les nouveaux taux de cotisations de la Fédération des Métallurgistes FGTB de Liège-Luxembourg
La Fédération des Métallurgistes FGTB de Liège-Luxembourg informe tous ses affiliés, qu’à dater du 1ier juillet 2016, les taux de cotisations syndicales s’établissent comme suit:
Taux mensuel de cotisations à partir de juillet 2016 Actifs Prépensionnés Chômeurs complets Malades + 1 mois Invalides Temps partiels (TNT) Pensionnés
H. / F.
17,05 14,10 10,95 10,95 10,95 12,90 3,60
Pour rappel, les affiliés en ordre de cotisations en octobre 2016 bénéficieront d’une prime syndicale dont le montant variera en fonction du taux de cotisation.
2
RÉGIONS
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
CHARLEROI CENFORSOC Centre de Formation Sociale et Culturelle organise, comme chaque année, son cycle de formation interprofessionnelle constitué de différents modules dont Politique de base, CE, CPPT, Extrême droite, Fiscalité, Initiation Vie Sociale, Perfectionnement Vie Sociale, Séminaire d’actualités à destination des affiliés, militant(e)s et délégué(e)s. Nos programmes de formation donnent accès au bénéfice du Congé-Education Payé. VENEZ VISITER NOTRE SITE www.cenforsocasbl.be ET INSCRIVEZ-VOUS EN LIGNE. Renseignements : Secrétariat ASBL CENFORSOC Tél. : 071/641.286 – Fax. : 071/300.567. Responsable de la Formation : Ruddy DANTHINE
NOM :
Bulletin d’inscription
PRENOM :
DATE DE NAISSANCE : ADRESSE : CODE POSTAL :
N°: LOCALITE:
N° DE TELEPHONE : ADRESSE MAIL:
CENFORSOC – CENTRE DE FORMATION SOCIALE ET CULTURELLE A CHARLEROI FORMATION INTERPROFESSIONNELLE Session 2016-2017 Semaine d’actualités (40h) Initiation Vie Sociale1 (80h) Fiscalité Recyclage (40h) Conseil d’entreprise (80h) CPPT (80h) Extrême droite (40h) Politique de base (40h) Perfectionnement Vie Sociale (80h) La formation est d’abord un investissement personnel. Dès lors, nous attirons votre attention sur le fait que s’inscrire et confirmer sa participation à une formation demande une implication sérieuse à celle-ci. Le nombre de participants étant en constante augmentation et le nombre de places étant limité, nous vous demandons de lire attentivement ce qui suit. Dans un souci de par-
Rentrée le mardi 18.10.2016 Rentrée la mardi 11.04.2017 Rentrée le mardi 11.04.2017 Rentrée le mardi 20.09.2016 Rentrée le lundi 03.10.2016 Rentrée le mercredi 12.10.2016 Rentrée le mardi 13.09.2016 Rentrée le jeudi 15.09.2016
❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏
faite organisation et afin de ne pas pénaliser d’autres participants, nous vous demandons d’honorer votre inscription. Il est, bien entendu, évident que des événements imprévus peuvent survenir et donc dans ce cas, nous vous demandons de prévenir le plus rapidement possible notre centre de formation afin que puissions éventuellement pourvoir à votre remplacement.
ATTENTION ! LES MODULES INFORMATIQUES SONT SUSPENDUS.! rendez-vous sur le site www.cenforsocasbl.be Afin de vérifier la disponibilité des modules !
CENTRE NOUVEAUX HORAIRES D’OUVERTURE DES BUREAUX FGTB METAL CENTRE
Lundi de 8h00 à 12h00 (l’après-midi sur rendez-vous) Mardi – Jeudi de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00 Mercredi – Vendredi de 8h00 à 11h30 (fermé l’après-midi) Contactez-nous au 056/853.333 ou au 069/890.830
(2) Sections professionelles FGTB : METAL – CGSP – SETCA – CENTRALE GENERALE – ALIMENTATION – VETEMENT- UBT Régionale de : Charleroi , Liège, Bruxelles, Namur (barrer la mention inutile) Profession : Entreprise : N° de Tél . à l’entreprise : Horaire de travail :
Je souhaite bénéficier du congé éducation payé : OUI – NON (*) Mandat syndical FGTB (éventuel) : Délégué(e) syndical(e) : effectif(ve) Délégué(e) CE : effectif(ve) Délégué(e) CPPT : effectif(ve)
J’ai déjà suivi des formations à l’ASBL CENFORSOC : Si oui, lesquelles ? J’ai déjà suivi des formations dans ma centrale : Si oui, lesquelles ? (2) Cocher la Centrale à laquelle vous appartenez (*) Barrer la mention inutile
suppléant(e) suppléant(e) suppléant(e)
(*) (*) (*)
OUI – NON OUI-NON
1 avec l’accord préalable de la centrale
Ce bulletin d’inscription est à renvoyer à : CENFORSOC ASBL – Formation interprofessionnelle 4ème étage – Boulevard Devreud 36-38 6000 Chaleroi Tél : 071/64 12 86 – Fax : 071/30 05 67 Secrétariat : Riet VANDEPUTTE – Responsable de la formation : Ruddy DANTHINE
MONS
ACTUALITE
3
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
> MOBILITE
La voiture trône bien plus haut que «la petite reine» Le SPF Mobilité et Transports a présenté les résultats de la 4è enquête fédérale sur les déplacements domicile - lieu de travail. Cette enquête, réalisée tous les trois ans, s’adresse aux employeurs de tous les secteurs. Elle porte sur la manière dont les déplacements entre le domicile et le lieu de travail de leur personnel sont organisés. 4.000 employeurs ont participé à cette enquête, ils représentent au total 1 million et demi de travailleurs, répartis sur 11.000 implantations. Elle montre que si les alternatives progressent un peu, les moyens de transports alternatifs, dont le vélo sont encore loin de pouvoir détrôner la voiture.
L
es déplacements domicile lieu de travail représentent 25% de l’ensemble des déplacements en Belgique. Ce chiffre monte même à 66% lors des heures de pointe. Cette enquête démontre une fois encore que le moyen de transport privilégié des travailleurs reste la voiture.
Les évolutions d’un moyen de transport à un autre sont faibles mais on observe tout de même un glissement significatif de la voiture vers le train (qui mériterait que l’on y investisse en priorité) et vers le vélo qui bénéficient de mesures incitatives importantes (et de la congestion du trafic routier).
Les incitants des employeurs sont déterminants
L’enquête montre clairement que de plus en plus d’employeurs prennent des mesures pour faciliter les déplacements domicile - lieu de travail de leur personnel. Ainsi, 86% des employeurs accordent aujourd’hui une indemnité vélo (contre seulement 43% en 2005). Le remboursement des transports en commun a également doublé: 50% des employeurs proposent les transports en commun gratuits, alors qu’ils n’étaient que 23% à le faire en 2005. On notera par contre la contreperformance des transports d’entreprise principalement en Flandre. Le lancement du télétravail a également entraîné une diminution des déplacements domicile - lieu de travail. A Bruxelles, 64% des travailleurs peuvent faire du télétravail ce qui permet de diminuer les déplacements de 3,8%.
Sur base de différents paramètres tels que l’emplacement des bureaux, le nombre de travailleurs, l’accessibilité en transports en commun, ... des recommandations sont formulées sur mesure pour chacune des organisations participantes. Ainsi chaque entreprise participante peut directement se mettre au travail pour relever ses propres défis en matière de mobilité. Les possibilités sont nombreuses.
* Transport d’entreprise
Belgique 2005
2014
Voiture (seul)
74,9%
76,1%
Covoiturage
5,4%
Moto
Flandre
Wallonie
2005
2014
2005
2014
+ 2%
72,6%
73,3%
+ 1%
82,1%
83,8%
+ 2%
3,7%
- 32%
5,3%
3,5%
- 33%
5,6%
4,1%
- 27%
2,1%
1,2%
- 41%
2,2%
1,3%
- 42%
1,8%
1,2%
- 35%
Train
2,7%
3,2%
+ 19%
2,6%
3,1%
+ 19%
2,8%
3,3%
+ 18%
Métro, tram, bus
2,1%
2,1%
+ 1%
2,1%
2,2%
+ 3%
1,9%
1,8%
- 3%
Transport d’entre- 1,2% prise
0,8%
- 34%
1,3%
0,8%
- 39%
0,7%
0,7%
- 4%
Vélo
9,5%
10,8%
+ 13%
12, 1%
14,1%
+ 17%
1,6%
1,6%
- 2%
Marche
2,2%
2,2%
- 1%
1,8%
1,7%
- 5%
3,6%
3,6%
- 1%
La mobilité à la carte Sur base de différents paramètres tels que l’emplacement des bureaux, le nombre de travailleurs, l’accessibilité en transports en commun, ... des recommandations sont formulées sur mesure pour chacune des
organisations participantes. Ainsi chaque entreprise participante peut directement se mettre au travail pour relever ses propres défis en matière de mobilité. Les possibilités sont nombreuses.
4
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
La FGTB continue à contester le saut d’index
Le mercredi 29 juin la Cour constitutionnelle a entendu les plaidoiries des trois syndicats et du gouvernement relatives au recours contre le saut d’index introduit en octobre 2015 par le front commun syndical. Le gouvernement a argumenté que le saut d’index étant déjà terminé, le recours n’a plus de raison d’être. Ce qui est tout à fait faux. Dans de nombreux secteurs, les salaires n’augmenteront pas immédiatement, l’indexation n’étant prévue qu’au cours du deuxième semestre 2016 ou du premier semestre 2017. Le saut d’index n’est donc nullement terminé pour les travailleurs. De plus, le saut d’index a un impact cumulatif sur toute la carrière : chaque indexation et chaque augmentation des salaires et des allocations futures seront, à la suite du saut d’index, calculés sur un montant inférieur de 2% au montant initial. Le saut d’index provoquera ainsi une baisse définitive du pouvoir d’achat (un appauvrissement) pour presque 7 millions de salaires, de traitements et d’allocations sociales. La FGTB dénonce la violation de leur droit à la négociation collective garanti par la Constitution étant donné qu’aucune négociation future entre syndicats et employeurs ne pourra compenser cette perte de pouvoir d’achat. De plus, le saut d’index a bloqué les conventions de secteur et d’entreprise existantes qui sont le résultat de négociations entre syndicats et employeurs. Le saut d’index constitue également une violation de l’interdiction constitutionnelle de discriminations puisque seuls les revenus du travail et les allocations sociales sont touchés, contrairement aux revenus des indépendants (dirigeants d’entreprise) et des professions libérales (notaires, avocats, …) qui, eux, peuvent bel et bien indexer les honoraires réclamés à leurs clients. Les revenus de biens mobiliers (actions, dividendes, plusvalues) et immobiliers (loyers, terrains, droits d’emphytéose) sont également épargnés. Il s’agit d’une mesure prise selon l’adage «deux poids, deux mesures». Alors que les partis au gouvernement avaient déclaré en campagne électorale qu’ils n’appliqueraient pas de saut d’index, le gouvernement Michel a quand même pris cette mesure «en
vue d’améliorer la compétitivité des entreprises». Pourquoi dès lors a-t-
il appliqué le saut d’index aux traitements des fonctionnaires et aux allocations sociales? D’ailleurs, nous attendons toujours les chiffres qui doivent démontrer que l’objectif visé, la création d’emplois supplémentaires, a été atteint. L’arrêt de la Cour constitutionnelle est attendu pour cet été. Si la décision de la Cour ne peut être contestée devant une juridiction belge, elle peut l’être devant la Cour européenne des droits de l’homme.
FEMMES EN COLERE
La FGTB fédérale engage :
un-e développeur middleware motivé (h/f) Vous manifestez ? Vous faites grève ? Vous avez le culot de résister au détricotage de nos biens communs, à la casse des services publics, de la Sécu ? Vous osez refuser de travailler jusqu’à 67 ans, de faire des semaines de 45h ? Vous flinguez le saut d’index, les contrats précaires, la chasse aux chômeurs, les pensions de misère ? Alors vous filez un mauvais coton. Comme les syndicalistes, les cheminots, les gardiens de prison, et tous les citoyennes et citoyens qui, avec eux, se mobilisent pour la justice sociale, l’égalité et la défense de nos droits. Vous êtes des preneurs d’otages, des voyous, des terroristes. Vous êtes comme les femmes de la Fabrique nationale à Herstal, il y a 50 ans. 3.000 femmes en colère qui ont osé faire grève pendant 12 semaines. 3.000 femmes qui ont dit non à des salaires et à des conditions de travail indignes, qui ont décidé de s’organiser et de se battre pour l’égalité. Pourtant, aujourd’hui, ces 3.000 travailleuses en grève, on les cite en exemple, on ne les traite pas de preneuses d’otages, de terroristes. Parce qu’elles ont changé pour de bon la vie des femmes… et des hommes. Voici « Femmes en colère », une émission dédiée à la lutte des femmes de la FN et à l’exposition qui leur a été consacrée récemment par la CSC et la FGTB Liège-Huy-Waremme. A voir en ligne sur notre chaîne YouTube : h t t p : / / w w w.yo u t u b e . c o m / c h a n n e l / U C my 4 I loWzkL3iu9PH3Tnv2Q/feed
Le journal des sans papiers
Le Journal des sans papiers est né à l’initiative de plusieurs personnes issues des divers collectifs sans papiers. Elles ont voulu, à travers ce journal, rendre publique la voix des sans papiers. Cette voix est collective et s’écrit lors d’ateliers d’écriture qui ont lieu à SOS-Migrants. Le projet a pu voir le jour grâce à la collaboration des collectifs sans papiers, de SOS-Migrants, du CEPAG, et du service graphisme et imprimerie de la FGTB fédérale. Le journal est animé par un travailleur sans papiers SaÏd El Ouizi. Téléchargez-le sur www.fgtb.be
L’index de juin 2016 Indice des prix à la consommation 103,19
Indice santé 103,74
Indice santé lissé 101,55
En juin, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0.11 point ou 0.11% par rapport à mai 2016. En rythme annuel, l’inflation se chiffre à 2,16 %. Les principaux éléments qui expliquent cette évolution en positif sont les suivants : carburants (+0, 11), gaz naturel (+0,03), chambre d’hôtel (+0,025), électricité (+0,02) et boissons alcoolisées (+0,02); Les principaux éléments qui expliquent cette évolution en négatif sont les suivants: légumes (-0,08), villages de vacances (-0,04) et voyages à l’étranger (-0,02).
La FGTB souhaite renforcer son équipe informatique. Nous sommes donc à la recherche d'un développeur middleware. Description de la fonction • Vous serez responsable des divers aspects de développement du système d’intégration en collaboration avec d'autres membres de l'équipe qui sont responsables de la gestion de l'environnement de middleware; • Vous apportez de l’attention à l'intégration des frameworks existants avec les applications développées (et en développement) ; • Vous serez responsable de l’entretien, de la gestion, la création et le développement des systèmes de middleware existants. Profil • Master en Informatique • Envie d'apprendre de nouvelles technologies • Ba gages technologiques minimum: J2EE, RDBMS, Network, Security, XML (au sens large) • Affinité pour le Middleware (Integration, Infrastructure AS, Gateway, Web Services, BPM, Business Monitor) • Participation à l'évolution d'une plateforme SOA • Ouvert à une activité de développeur • Aptitudes à travailler avec la suite IBM Websphere • Une première expérience est un atout • Volontaire, aimant communiquer, partager, calme et sachant écouter • Bonne expérience en développement JAVA • Excellentes capacités d’analyse • Esprit critique et conceptuel • Pouvoir traduire des problèmes technologiques en langage ordinaire • Bonne capacité de communication (écrite et orale) • Team spirit • Assertif • Self starter • Etre capable de distinguer les priorités • Avoir de l’expérience de planification de projets • Flexible dans la gestion des plannings mais avec une attention particulière sur les deadlines fixées • Avoir une attention claire pour la qualité et la gestion des risques • Voir le changement comme un élément essentiel d’une organisation • Bilingue selon les normes de l’organisation (FR-NL) - la connaissance de l’anglais est souhaitable Nous vous offrons: • Contrat à durée indéterminée • Barème en vigueur à la FGTB • Avantages extralégaux • Travail à temps plein Merci d'adresser votre candidature pour le 30 septembre à la FGTB fédérale engagements@fgtb.be
La FGTB fédérale engage:
un-e Traducteur/interprète (H/F) à temps plein Description de la fonction • Assurer la traduction simultanée dans les deux langues du pays (français et néerlandais) à des réunions internes (réunions d’instance, groupes de travail (techniques), etc.). • Assurer la traduction en français principalement mais aussi en néerlandais de notes, rapports, brochures, articles de presse, tracts, textes d’ordre social, économique, juridique, technique, etc. • Relire et corriger des textes en néerlandais. Profil • Votre langue maternelle est le néerlandais et vous avez une excellente maîtrise du français ainsi que de l’anglais. La connaissance de l’allemand ou d’une autre quatrième langue est un plus. • Vous disposez d’un master en traduction/interprétariat, de préférence néerlandais, français et anglais. • Vous avez une bonne connaissance de MS Office: Word, PowerPoint, Excel et Outlook. • Vous êtes capable de travailler de manière autonome, mais vous avez également l'esprit d'équipe. • Vous savez gérer les situations de stress et fixer les priorités. • Vous vous intéressez à l’actualité politique, culturelle et économique belge et internationale. Nous vous offrons : Un travail passionnant et varié au sein d'une équipe dynamique dans un environnement en perpétuel mouvement. Nous vous offrons également un salaire attractif assorti d’avantages extralégaux. Les candidatures et lettres de motivation sont à envoyer pour le 15 juillet 2016 à: FGTB fédérale Christine BARTHOLOMI, rue Haute 42, 1000 BRUXELLES engagements@fgtb.be
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
> WALLONIE
5
Patrons, syndicats et gouvernement signent un Pacte emploi-formation pour les jeunes Le gouvernement wallon et les interlocuteurs sociaux, patrons et syndicats, ont signé, au terme d’une concertation sociale de 15 mois, le premier Pacte pour l’emploi et la formation en Wallonie. Le banc patronal s’est notamment engagé, en marge de ce pacte, à doubler le nombre de places de stage en alternance (milieu scolaire et entreprises) d’ici 2020.
rement et rigoureusement dans un objectif de création d’emplois durables et de qualité », et ce, «afin de contribuer pleinement à la croissance». Les signataires se sont accordés sur 6 enjeux fondamentaux: 1. réorganiser les aides à l’emploi 2. créer un contrat d’insertion pour les jeunes 3. créer des places de stage pour les apprenants en alternance 4. réorganiser les incitants financiers à la formation continue des travailleurs 5. renforcer l’orientation professionnelle tout au long de la vie 6. renforcer les outils à disposition du dialogue social en Wallonie. Un accord avait été engrangé sur la réforme des aides à l’emploi et le contrat d’insertion pour les jeunes. Un accord a maintenant été signé sur les quatre autres pans de cette stratégie, qui concernent la formation en alternance des jeunes et des demandeurs d’emploi, la formation continue des travailleurs, l’orientation professionnelle et les outils du dialogue social. Pour le Gouvernement, ce Pacte «doit permettre aux entreprises
de trouver les travailleurs adéquatement qualifiés par rapport à leurs besoins, de retrouver une appétence pour l’embauche et le maintien à l’emploi. Il permettra aux apprenants relevant de la formation en alternance et de la formation professionnelle alternée de trouver des places de stage en entreprise et de se familiariser ainsi avec le monde du travail. Enfin, il stimulera la formation continue des travailleurs.»
Contrat d’insertion pour les jeunes
L’an dernier, le taux d’emploi en Wallonie était de 61,5% pour les 16-24 ans, en baisse par rapport à cinq ans auparavant (62,2% en 2010) et loin de l’objectif européen de 75% pour 2020. Le contrat d’insertion vise à offrir «une pre-
mière vraie expérience professionnelle à chaque jeune qui, 18 mois après la sortie de l’école et malgré sa détermination (c’est-à-
dire sa recherche active d’emploi, stage, formation, etc.), présente
des difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Il prendra la forme d’un contrat de travail de 12 mois, rétribué aux conditions en vigueur dans le secteur concerné, soit dans le secteur privé, soit dans le monde associatif, soit dans les services publics ». Le Gouvernement et les partenaires sociaux wallons proposent, pour créer ce nouveau dispositif, de convertir les moyens budgétaires actuellement consacrés aux publics jeunes pour financer le stage de transition. En outre, les moyens convertis seront com-
© Istock
L
a 6e réforme de l’Etat a transféré aux régions d’importantes compétences en matière d’emploi. L’occasion pour la Région wallonne de revoir une série de dispositifs et de mener sa propre politique de l’emploi en concertation avec les interlocuteurs sociaux. Ainsi patrons, syndicats et Gouvernement wallon se sont engagés à «agir solidai-
plétés par des budgets nouveaux que le Gouvernement entend consacrer à cette mesure ainsi qu’au renforcement de la mesure groupe-cible visant à soutenir une première expérience professionnelle chez un employeur privé pour les jeunes ne disposant pas d’un diplôme de l’enseignement supérieur. L’objectif de cette dernière mesure devrait être largement rencontré par les nouvelles dispositions prévues dans la réorganisation des aides à l’emploi. L’ensemble des moyens évoqués ci-avant doit permettre de proposer, pendant toute la durée du contrat d’insertion, une aide maximale de 700€ par mois par jeune engagé, versée (en principe) sous la forme d’une activation d’allocations au travailleur. Les rémunérations devront s’aligner sur les conditions en vigueur dans chacun des secteurs concernés. En outre, les conditions d’accès seront simplifiées, et les courtes périodes de travail seront recon-
nues dans les 18 mois d’inoccupation pour autant qu’elles ne totalisent pas plus d’un mois, ce qui permet d’éviter les pièges à l’emploi pour un jeune qui aurait accepté une ou deux semaines d’intérim, par exemple. Si plusieurs modalités opérationnelles doivent encore être clarifiées dans le cadre du déploiement du contrat d’insertion, le Gouvernement et les partenaires sociaux wallons ont, d’ores et déjà, arrêté les critères suivants pour caractériser le public éligible à cette mesure: • jeunes de moins de 25 ans ; • inscrits comme demandeurs d’emploi au Forem, en ce compris les jeunes émargeant au CPAS; • bénéficiant d’allocations d’insertion, du revenu d’intégration, de l’aide sociale équivalente ou sans revenu; • inoccupés depuis au moins 18 mois; • sans expérience de travail n’excédant pas un mois de travail continu ou discontinu durant les
18 mois d’inoccupation; • inscrits dans le cadre d’un parcours d’accompagnement individualisé du Forem ou d’un parcours d’insertion au niveau du CPAS; • domiciliés en région de langue française.
La formation continue des travailleurs
Autre pan du Pacte, les incitants financiers à la formation continue des travailleurs seront simplifiés (à budgets inchangés). Seuls deux systèmes seront préservés: si la formation est sollicitée par l’employeur ou l’indépendant, l’aide sera donnée via un chèque auquel les grandes entreprises seront aussi éligibles, tandis que si elle est sollicitée par le travailleur, ce sera via le congé-éducation payé (deux piliers y sont reconnus: le droit individuel à la formation et le remboursement forfaitaire à l’employeur des heures d’absence du travailleur).
> THIERRY BODSON
Un pari sur la durée Thierry Bodson, Secrétaire général de la FGTB Wallonne, a signé cet accord. Il nous livre son sentiment. Cette réforme remplace plusieurs dispositifs existants. En quoi était-elle nécessaire? Quelle est sa valeur ajoutée par rapport à ces anciens dispositifs ?
Le but est d’augmenter le nombre de postes pour la formation en alternance, avec un engagement ferme des employeurs. En terme de formation continue, on va vers un système plus simple et plus contrôlable sur le fond des formations et pas seulement sur la forme de la part des interlocuteurs sociaux qui devront rendre un avis unanime. Pour ce qui est de la formation en alternance les interlocuteurs sociaux vont devoir faire une proposition d’amélioration de la rétribution du jeune pour une prise de cours à la rentrée scolaire de 2017. La formation est
en outre orientée vers les moins qualifiés et pas vers ceux qui sont déjà formés. Enfin pour ce qui est du congé éducation payé, la formation syndicale est reconnue dans le cadre du CEP. N’il y a-t-il pas, comme c’est souvent le cas pour les aides à l’emploi, un risque de « carrousel », c’est-à-dire que l’on garde le travailleur le temps que dure l’aide, pour le remplacer afin obtenir une nouvelle?
Les montants des aides sont moins importants qu’auparavant, mais nous avons fait le pari, accepté par les employeurs, de maintenir les jeunes à l’emploi plus longtemps puisque les aides peuvent s’étendre sur trois ans, ce qui augmente la chance des jeunes d’obtenir un contrat à durée indéterminée. Outre le facteur qui repose sur la relation humaine entre l’employé et son employeur, il y a un avantage économique pour l’employeur qui préfèrera garder un travailleur formé plutôt que faire tourner le carrousel pour obtenir une nouvelle aide à
l’emploi. De plus le fait de travailler avec un système reposant sur l’activation des allocations de chômage permet d’avoir un suivi du système et de le rectifier si nécessaire. Ces aides régionales s’additionnent-elles aux aides fédérales «1ere embauche »?
Je dirais « malheureusement oui ». Il est possible de cumuler aide à la 1er embauche et publics cibles. Et on peut en plus cumuler avec l’aide régionale wallonne Sesam (Soutien à l’Emploi dans les Secteurs d’Activités Marchands) qui permet de bénéficier d’une subvention dégressive qui s’élève à 22.500 euros sur 3 ans pour un temps plein. On en arrive à avoir des travailleurs quasiment gratuitement… C’est pourquoi, au Conseil économique et social wallon la FGTB demandera que l’on ne puisse pas cumuler l’aide à l’emploi et l’incitant financier Sesam.
Patrons et syndicats signent un «pacte». La Concertation sociale fonctionne-t-elle mieux en Wallonie qu’au fédéral ?
Ici, on est dans le cadre d’une négociation sur l’utilisation d’une enveloppe mise à disposition par le Gouvernement Wallon. Mais on peut effectivement arriver à des accords équilibrés entre patrons et syndicats en Wallonie.
6
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
Les trois clés du bien-être au travail « Le bien-être au travail est le fruit d’une équation inégale entre le cadre de travail, l’attention portée et l’émotion ressentie. » C’est ce qui ressort de la 11ème édition du baromètre Edenred-Ipsos sur le bien-être au travail, menée auprès de 14 400 salariés, dans 15 pays à travers le monde (Allemagne, Belgique, Brésil, Chili, Chine, Espagne, ÉtatsUnis, France, Inde, Italie, Japon, Mexique, Pologne, RoyaumeUni, Turquie). Tour d’horizon. Qu’est-ce qui détermine le « bien-être » au travail. Ce baromètre, dont les résultats ont été rendus publics fin mai, estime que trois piliers, cumulés, déterminent la satisfaction au travail. Les questions posées aux plus de 14000 travailleurs interrogés se rattachaient à ces trois aspects : • LE CADRE DE TRAVAIL : l’équipement, l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, une idée précise de ce qui est attendu dans le cadre de ses missions… Un salarié bien dans son travail est notamment un salarié qui se sent bien dans son environnement de proximité. • L’ATTENTION: la considération de la part de sa hiérarchie, la gestion des compétences… Le bien-être dépend aussi de l’intérêt que le management porte aux salariés. • L’ÉMOTION : le plaisir à venir travailler le matin, l’intérêt pour son travail ou son aspect stimulant… Ce que ressent un salarié au quotidien est également à prendre en compte. • Il ressort que tous pays confondus, les salariés sont satisfaits des aspects liés au cadre de travail (par exemple, 86% sont satisfaits de la clarté de ce que l’on attend d’eux dans leur travail) quand les scores liés à l’attention et l’émotion sont plus bas (seuls 61% estiment travailler dans un environnement stimulant).
Une moyenne élevée mais des disparités entre les pays La baromètre donne des résultats assez élevés : 71% des salariés interrogés affichent des scores positifs (variables en fonction des trois piliers précités) sur le bien-être au travail. Deux pays se démarquent particulièrement aux extrémités, et les résultats peuvent être surprenants. L’Inde détient en effet le record de satisfaction, avec près de 9 salariés indiens sur 10 donnant des avis positifs (88%). Le Japon se trouve loin derrière les autres pays avec seulement 44% des salariés japonais se déclarant bien dans leur travail. Les pays d’Amérique (Mexique, Etats-Unis, Chili et Brésil) sont en tête juste après l’Inde quand l’Europe arrive derrière les économies à forte croissance. Ces résultats doivent être lus sous le prisme des biais culturels inhérents à ce type d’enquêtes, ou à la manière dont les gens y répondent, en fonction de leur bagage. Par exemple, le Japon se montre traditionnellement plus critique tandis que l’Inde a tendance à se montrer plus positive dans la manière d’aborder une enquête, précisent les auteurs de cette étude. Si les réponses sont donc éventuellement à prendre avec des pincettes, elles permettent de définir le « profil» des salariés à travers le monde. Quatre « familles » de pays se distinguent A l’issue d’une analyse (statistique) permettant de positionner les pays les uns par rapport aux autres et de neutraliser les biais culturels, 4 grands profils se distinguent :
• Le Japon, la Turquie, la Chine, l’Italie et la Pologne : le bien-être des salariés y est caractérisé par des scores plus élevés sur les points liés au CADRE DE TRAVAIL (leur équipement, la clarté des missions ou encore l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle). • L’Inde, le Mexique, le Brésil et le Chili, qui affichent les scores les plus élevés sur tous les items du bien-être au travail et en particulier les plus positifs sur l’ÉMOTION (le plaisir à venir travailler le matin, l’intérêt pour son travail ou son aspect stimulant, la confiance dans son avenir professionnel).
• L’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis : les résultats sur les trois piliers du bien-être au travail sont plus équilibrés mais caractérisés néanmoins par un DEFICIT D’ÉMOTION.
• La Belgique, la France et l’Allemagne qui, comme dans le profil précédent, se caractérisent par un meilleur équilibre des trois piliers, avec néanmoins un DEFICIT D’ATTENTION (c’est à dire un manque de considération de la part de leur hiérarchie, et des manquements dans la gestion des compétences).
Les leviers du bien-être au travail Quelles politiques RH ont le plus d’effet sur le bien-être au travail ? Qu’attendent concrètement les salariés ? • La gestion des compétences et des fins de carrière constitue la première attente des salariés d’aujourd’hui. En effet, seuls 68% des travailleurs interrogés estiment que leur entreprise mène aujourd’hui une politique active sur la transmission et le renouvellement des compétences et 64% sur la gestion des fins de carrière. Cette attente est citée devant la flexibilité dans l’organisation du travail ou la promotion de la santé au travail et loin devant la prise en compte de la diversité des collaborateurs et l’intégration des jeunes – jugées à la fois moins « impactantes » sur le bien-être au travail mais également moins attendues par les salariés. A titre d’exemple, 81% des salariés déclarent que leur entreprise mène une politique active sur la diversité, 76% sur l’intégration des jeunes ou 74% sur la santé au travail. • Travailler sur la culture numérique sera, comme la gestion professionnelle des seniors, un levier susceptible d’améliorer le jugement du bien-être au travail tandis que travailler sur les autres dimensions citées permettra avant tout d’éviter un jugement défavorable sur celui-ci. Rappelons que ces résultats englobent une multitude de profils de pays différents. Les priorités en matière de politiques de ressources humaines peuvent différer pas le profil socioéconomique même du pays en question. En Belgique par exemple, les travailleurs estiment que les entreprises ont des politiques favorables et reconnues sur la diversité et l’intégration des jeunes mais se préoccupent moins de la gestion des séniors et du développement des compétences.
Bien-être et motivation Le bien-être au travail impacte fortement la motivation. 37% des employés très positifs sur leur bien-être au travail affichent une motivation en augmentation (vs. 14% parmi ceux qui sont « plutôt » positifs et 5% qui affichent une opinion négative). Quel genre de travailleur êtes-vous ? Une infographie ludique permet d’illustrer le propos de l’étude, via un petit questionnaire sur le bien-être et la motivation au travail. Faites le test ! http://montravailetmoi.net/
Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11
UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
7
Pour un meilleur système de contrôle dans la navigation intérieure En sa qualité de responsable de l’UBT pour les secteurs maritimes, Jacques Kerkhof suit activement le secteur de la navigation intérieure au sein de l’ETF, la Fédération européenne des travailleurs du transport. Il occupe aussi la présidence du dialogue social organisé au niveau européen. Syndicats l’a interrogé sur les défis auxquels est confronté le secteur de la navigation intérieure. Syndicats : Pourriez-vous nous décrire brièvement le secteur de la navigation intérieure ? Jacques Kerkhof: «En Europe, environ 45.000 travailleurs sont occupés dans le secteur de la navigation intérieure et un multiple de ce chiffre travaille dans les ports fluviaux et dans les services administratifs du secteur. La navigation intérieure assure le transport
d’environ 7% des marchandises en Europe et quelque 16% des travailleurs occupés sont des femmes.»
Syndicats : La navigation intérieure est un secteur fragmenté et par conséquent difficile à contrôler? Jacques: «Le secteur de la navigation intérieure en Europe est en effet caractérisé par de nombreuses petites et même des mi-
croentreprises – des particuliers ou de petits indépendants. Pour un secteur tellement fragmenté qui opère au niveau transnational, il faut mener au niveau européen une politique ferme et décidée afin de garantir une protection sociale efficace et des conditions de travail décentes.»
Syndicats : L’ETF met tout en œuvre pour renforcer le dialogue social européen et conclure des accords contraignants qui constituent une plus-value sociale pour les travailleurs. Mais l’UBT, elle aussi, se démène pour défendre les intérêts des travailleurs du secteur ? Jacques: «L’UBT est active au sein des organes permanents tels que les commissions fluviales (Rhin,
Jacques Kerkhof, responsable de l’UBT pour la navigation intérieure, est aussi président du Comité du dialogue social européen du secteur.
Danube), et elle participe aussi à des ateliers, des conférences, des séminaires, etc. Mais avant tout, nous investissons beaucoup de temps et d’énergie dans le Comité du dialogue social européen de la navigation intérieure, un organe de concertation européen réunissant les organisations des travailleurs et des employeurs. Avec l’Union européenne de la navigation fluviale (UENF) et l’Organisation européenne des bateliers (OEB), l’ETF travaille à l’élaboration de la réglementation sociale européenne applicable au secteur. Ainsi, un accord est intervenu le 15 février 2012 concernant l’organisation des temps de travail dans le secteur. Cet accord s’applique au transport aussi bien des personnes que des marchandises et aussi bien au personnel nautique qu’au personnel d’hôtellerie. Il a été soumis à
la Commission européenne pour qu’elle le transpose dans le droit européen en promulguant une directive du Conseil.»
Syndicats : Ne faut-il pas améliorer la réglementation et renforcer le contrôle de celle-ci ? Jacques: «L’UBT déposera sous peu à l’occasion d’une conférence de l’ITF/ETF une motion pour insister sur le développement d’un système de contrôle numérique européen. Ce système doit enregistrer les temps de navigation ainsi que les temps de travail et de repos afin de permettre aux différentes autorités d’effectuer des contrôles performants. L’objectif est de mettre la barre au même niveau pour tout le monde et de combattre les pratiques de dumping social organisées sur le dos des travailleurs.»
En lançant “bringr”, bpost donne le mauvais exemple Bpost a annoncé qu’il lancerait un service alternatif de livraison de colis, appelé « bringr ». ‘Tout le monde livreur de colis’, voilà le nouveau slogan, dans le cadre de l’économie de partage. Une initiative néfaste pour l’emploi, non seulement pour les travailleurs de bpost, mais aussi pour ceux des services de courrier. Economie de partage : pas de problème
Non, ce n’est pas l’économie de partage qui pose problème. Mais il y a bel et bien un problème quand des entreprises développent des initiatives dont elles seules tirent
profit et dont ne bénéficie pas le citoyen désireux de se faire quelques à-côtés. C’est souvent de cette manière que des services existants, rendus par des professionnels, sont éjectés du marché. Frank Moreels : “Sous le nom d’économie de partage, des entreprises veulent comprimer leurs coûts, gonfler leurs profits et, si la possibilité se présente, remplacer du personnel ‘difficile’, créant ainsi de nombreux emplois précaires. Car soyons clairs : souvent, les particuliers qui travaillent dans l’économie collaborative, n’ont pas d’autre choix.”
Les professionnels mis sur la touche
L’économie de partage est la baguette magique pour gommer des emplois. Des collaborateurs de bpost sont mis sur la touche et remplacés par un particulier qui ne se constitue pas de droits sociaux et qui coûte bien entendu moins cher. Ce genre de systèmes devient possible grâce
aux « statuts ubérisés » approuvés récemment par le gouvernement fédéral. Les entreprises économisent sur leur personnel et remplacent leurs travailleurs par des occasionnels. Des initiatives du genre « bringr » aboutissent à des contrats « zéro heure » : on vous appelle quand on a besoin de vous pour exécuter un petit boulot. Sans que vous ayez le moindre droit.
L’Etat organise lui-même le dumping social …
Bpost a beau être une société cotée en bourse, jusqu’à nouvel ordre, l’Etat belge est et reste l’actionnaire principal avec 50,01 % des actions. Frank Moreels, président de l’UBT: “Avec bringr, l’Etat déstabilise le marché du travail en organisant des contrats “zéro heure”. L’UBT appelle par conséquent les autorités à bien réfléchir aux conséquences. Mais nos collègues de bpost doivent également se demander sérieusement si ce n’est pas ouvrir la boîte de Pandore.”
Concurrence déloyale pour les services de courrier ?
En réalité, bpost copie ce qu’UBER a déjà fait : confier l’exécution de tâches à des personnes privées, plus flexibles et meilleur marché. On est en droit de se demander combien
de temps il faudra attendre avant que bpost n’utilise “bringr” pour tous les types de colis, et pas uniquement pour ceux appartenant à des particuliers. Inutile de dire que cela constituerait une attaque frontale contre l’emploi dans les services de courrier.
8
DOSSIER
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
REFORMES DES PENSIONS
Le gouvernement voit les pensions comme une charge p La plupart des travailleurs risquent de devoir travailler jusqu’à leurs 67 ans
VRAI
Le gouvernement vise les femmes
VRAI
Le gouvernement touche au montant de la pension
VRAI
Travailler plus longtemps et plus dur pour moins de pension. Voilà en résumé le projet de pension du gouvernement. Une fois de plus, ce sont surtout les femmes qui seront touchées par la vague d’austérité néolibérale.
Simone a travaillé pendant 30 ans presque à temps plein. Puis, elle a travaillé 1/3 temps pendant dix ans. Avec le calcul actuel, sa pension serait de 1.169 euros. Avec le nouveau calcul, elle verra sa pension diminuer à 940 euros.
Pension minimum
Le point n’était repris dans aucun programme électoral, mais il figurait néanmoins noir sur blanc dans l’accord de gouvernement: “L’âge légal de la retraite est porté en 2025 à 66 ans et en 2030 à 67 ans […].” Les électeurs ont purement et simplement été dupés. L’âge pour la pension anticipée a été relevé. A partir de 2019, il faudra justifier 42 années de carrière et avoir 63 ans pour pouvoir y prétendre.
Le ministre compétent en la matière, Daniel Bacquelaine (MR), a annoncé haut et fort que les pensions minimums seraient augmentées. Mais ceci ne vaut que pour les travailleurs qui ont une carrière complète de 45 ans. Les conditions d’accès deviennent plus strictes pour les travailleurs à temps partiel et le mode de calcul devient plus défavorable pour ceux qui combinent temps plein et temps partiel dans leur carrière. Au lieu d’augmenter les pensions jusqu’au seuil de pauvreté, le gouvernement adopte la démarche inverse en modifiant la façon dont la pension est calculée.
«Corrections sociales»
Ce qui nous attend encore
Le gouvernement Michel parle souvent de ‘corrections sociales’. Ce faisant, il donne l’impression que les plus faibles (les bas salaires, les peu qualifiés, les petites pensions, …) ne souffrent pas des nombreuses mesures d’austérité et réformes. Le fait que des corrections sociales soient nécessaires montre déjà que les réformes sont asociales à la base. Les ‘corrections sociales’ pour les pensionnés – mesures que le gouvernement annonce haut et fort – reviennent en fait à appliquer la liaison au bien-être qui a déjà été déterminée par la loi et qui est négociée tous les deux ans par les interlocuteurs sociaux. Que nous prépare le gouvernement Michel sur le plan des pensions ? L’actuel calcul de la pension protège en partie les travailleurs à temps partiel. C’est lors du précédent relèvement de l’âge de la pension (pour les femmes) que ces mesures de protection ont été introduites. A ce moment, et c’est toujours le cas, les femmes avaient des carrières différentes des hommes. Le ministre des Pensions ose donc non seulement relever à nouveau l’âge de la pension – et ce, sans mesures de protection pour les femmes – mais en plus, il souhaite supprimer la protection qui existait jusqu’à présent. On ne prendra plus les années de carrière, mais les jours de carrière comme base de calcul. Trois exemples. Pierre a travaillé pendant 45 ans à 2/3 (208 jours). Avec la réglementation actuelle, il reçoit une pension de 1.169 euros. Avec la nouvelle méthode de calcul, ce montant diminuera à 799 euros, malgré une augmentation de 2,50 % du montant de base. Anne a travaillé à temps plein pendant 30 ans, puis à mi-temps de 50 à 63 ans. Actuellement, elle aurait droit à une pension de 1.117 euros. A partir de 2018, elle n’aura droit qu’à 918 euros.
Le saut d’index implique une perte de dizaines de milliers d’euros sur une carrière complète. Les salaires sont gelés et ce que le gouvernement aimerait par-dessus tout, c’est de réorganiser le système des négociations collectives. On opère des coupes sombres dans les services publics, un élément crucial dans le pouvoir d’achat des simples citoyens. Les factures pour les ménages augmentent et les travailleurs paient les impôts que les grosses fortunes et les multinationales éludent. Mais le gouvernement aimerait aller plus loin encore. «Durant cette législature, le gouver-
nement mettra en œuvre la transition vers un système à points pour le calcul des pensions» , peut-on lire
dans l’accord de gouvernement. Sur la base de votre activité durant votre carrière (salaire et/ou allocations), vous obtenez un certain nombre de points. Le problème est que vous ne savez pas à l’avance à quel montant correspond un nombre déterminé de points. Tout dépend de la situation économique, des finances de l’Etat, de l’espérance de vie, etc. C’est l’incertitude totale ! (Voir Syndicats n°11 page 3 téléchargeable sur www.fgtb.be) Le gouvernement Michel a décidé d’« harmoniser » les pensions du secteur public et du secteur privé. Cette harmonisation signifie que les pensions des fonctionnaires doivent régresser, alors que c’est justement le mouvement inverse qu’il faut amorcer, à savoir que les pensions des salariés doivent augmenter. On oublie systématiquement de dire que la pension attrayante des fonctionnaires est une forme de salaire différé. Durant leur pension, les travailleurs de la fonction publique n’ont en effet pas de pension complémentaire (le « deuxième pilier »), ni de chèques-repas, ni de 13ème mois.
Intenable
Le gouvernement voit les pensions comme charge purement budgétaire, comme un poste que l’on peut et que l’on doit continuer à raboter. Le taux de remplacement (le rapport entre les revenus de pension des pensionnés entre 65 et 74 ans et le revenu des travailleurs entre 50 et 59 ans) s’élève à 47% pour notre pays. En France et au Luxembourg, ce taux est nettement supérieur, tout comme la moyenne de l’Union Européenne (respectivement 64, 75 et 55%). La Belgique dépense d’ailleurs moins pour les pensions que ses pays voisins, à savoir 2.400 euros par habitant, contre respectivement 2.618, 3.408 et 3.157 euros par habitant en Allemagne, en France et aux PaysBas. Au Danemark, ce montant monte même à 4.192 euros. Ce n’est donc pas une surprise si un gouvernement néolibéral qui prône l’austérité tous azimuts, met tout en œuvre pour économiser à gauche et à droite, sur le dos des travailleurs salariés. Il veut nous faire croire que le système actuel est intenable à cause des coûts croissants de la sécurité sociale. C’est pourquoi, il œuvre pour des ‘réformes nécessaires’ et pour la ‘modernisation’, euphémismes pour ‘régression sociale’. Évidemment qu’il existe des alternatives à cette politique asociale. À
commencer par une fiscalité juste. Pas d’échappatoires dans la législation fiscale. Pas de régimes privilégiés pour les multinationales, comme par ex. les ‘excess profit rulings’ et la déduction des intérêts notionnels. La clé pour un meilleur système social plus tenable réside dans un contrôle strict de la fraude et de l’optimisation fiscales, un impôt sur les grandes fortunes, une contribution équitable pour tous et les épaules les plus larges qui portent les charges les plus lourdes.
Périodes assimilées, c’est quoi ? Les périodes assimilées sont des périodes au cours d’une carrière pendant lesquelles on ne travaille pas mais qui sont néanmoins prises en compte dans le calcul de la pension. Pendant cette période d’inactivité, on continue à se constituer des droits de pension. Exemples : maladie, chômage involontaire, RCC (anciennement prépension), crédit-temps avec motif… Les périodes assimilées feront encore l’objet de discussions cette année: en effet, le gouvernement et les employeurs proposent de limiter fortement si pas supprimer entièrement les périodes assimilées, qui constituent pourtant une partie importante de notre protection sociale. Comment arriver à une carrière de 45 ans en tant que travailleur salarié, si les périodes qui suivent un éventuel licenciement ne sont pas prises en compte ? En outre, le contrôle du chômage commence déjà au moment où on devient chômeur. Si le chômeur est lui-même à l’origine de son licenciement, il n’a pas droit à des allocations de chômage et il ne se constitue pas de droits de pension. Le Ministre des Pensions et le Gouvernement entendent maintenant pénaliser également les chômeurs qui ne sont pas responsables de leur licenciement, en revoyant leur pension à la baisse. Les travailleurs trinquent donc deux fois : une première fois en perdant leur emploi et une seconde fois, des années plus tard, en touchant encore moins de pension. L’idée des périodes assimilées n’est certainement pas d’offrir un régime privilégié à ceux qui veulent faire le tour du monde. Elles concernent tout le monde. Elles protègent tous ceux qui, à un certain moment dans leur carrière, pour quelque motif que ce soit traversent une période d’inactivité. La suppression de certaines périodes assimilées ne cadre pas avec le modèle de société que nous préconisons. Nous préconisons une bonne protection sociale comme investissement à long terme, avec des opportunités et des droits pour tout un chacun. Un bon mix d’assurance et de solidarité est indispensable, tout comme des moyens supplémentaires pour continuer à en assurer le financement. Ces moyens existent, c’est la volonté politique qui fait défaut.
€950 Pension légale moyenne des hommes dans le secteur privé
€710 Pension légale moyenne des femmes dans le secteur privé
€1.085 Seuil de pauvreté La moitié des femmes ont une pension inférieure à 1.000 euros par mois
36,6 ans
carrière moyenne des femmes
75%
des femmes n’ont pas de carrière complète
50%
des hommes ont une carrière complète.
DOSSIER
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
9
> AG DES PENSIONNÉS & PRÉPENSIONNÉS WALLONS DE LA FGTB
purement budgétaire
Entre colère et inquiétude
© Istock
Les pensionnés et prépensionnés de la FGTB Wallonne se sont réunis en assemblée générale le 29 juin dernier à Farciennes sous la présidence de Gilbert Lonnoy. A l’ordre du jour : la place des pensionnés et des prépensionnés au sein de la FGTB, l’actualité bien fournie sur les projets en cours en matière de pensions, l’assurance autonomie en Wallonie.
Message clair des syndicats à l’intention du gouvernement Les pensions belges sont déjà basses. Les réformes annoncées ne créent que plus d’insécurité pour les travailleurs. Pour les futurs pensionnés, des conditions de carrière plus strictes sont proposées et des statuts précaires introduits, induisant dès lors une diminution drastique du niveau de protection sociale. Les pensionnés subissent de nouveau une perte sensible de pouvoir d’achat à la suite du saut d’index et d’autres mesures gouvernementales. Nous ne pouvons pas accepter ce déni de la réalité et certainement pas que les réformes soient imposées sans un vrai débat. Ce débat doit porter sur : • Un engagement social : un taux de remplacement suffisamment élevé pour la pension légale pour les travailleurs. Pour nous, ce taux de remplacement pour la pension légale des travailleurs du secteur privé doit être porté à 75 % du salaire moyen. • L’octroi, de façon automatique, de moyens nécessaires pour atteindre cet objectif. Un contexte de crise économique dans lequel le taux d’emploi diminue ne peut pas non plus entrainer une diminution de ce taux de remplacement. • La discussion sur les pensions doit être menée en même temps que la discussion sur le marché du travail. Ce n’est qu’à cette condition-là que la réforme des pensions à des chances de réussir. • Il est exclu de toucher encore aux systèmes de RCC (auparavant la prépension) ou aux emplois fin de carrière. Au contraire, les conditions d’accès aux emplois fin de carrière doivent être assouplies. • Les périodes de chômage, d’incapacité de travail ou de RCC doivent rester assimilées au dernier salaire. Autrement, cela signifie que les travailleurs qui perçoivent une pension moins élevée parce qu’il ont perdu leur travail sont doublement punis. • Le régime du travail pénible, encore à développer, ne peut pas être financé par les économies réalisées au niveau des pensions. La réforme des pensions ne peut réussir qu’à condition d’être portée par l’ensemble de la population. Ceci n’est toutefois possible que si un débat sérieux peut avoir lieu au préalable en tenant compte des préoccupations des travailleurs et de leurs représentants.
Le secrétaire fédéral de la FGTB, JeanFrançois Tamellini, a fait le point sur les projets du ministre MR Bacquelaine et les débat au Comité national des Pensions, et il a plus largement évoqué les mesures prises par le gouvernement en matière de pensions. Mais d’emblée J.-F. Tamellini a tenu à s’élever contre les accusations du gouvernement et du MR en particulier selon lesquelles la FGTB « désinforme ». C’est le MR qui n’a cessé de mentir, dit Tamellini. Avant les élections, il clamait ne pas vouloir toucher à la pensions à 65 ans, ne pas vouloir toucher à la pension des fonctionnaires ou des enseignants, ne pas vouloir toucher à l’index. Après les élections, il a fait passer l’âge de la retraite à 67 ans, il veut harmoniser par le bas la pension des fonctionnaires, il s’attaque à la bonification des années d’études des enseignants pour le calcul de leur carrière, il a fait le saut d’index.
J.F. Tamellini
Ça c’était pour le passé. Parce qu’au présent, M. Bacquelaine continue de proférer des contrevérités. Il dit vouloir faire travailler les gens plus longtemps mais a supprimé l’incitant positif qu’était le bonus pensions. Il soutient que le recul de l’âge de la retraite se justifie par l’allongement de l’espérance de vie, mais il se fait que l’espérance de vie commence à reculer et qu’elle est très différente selon le niveau d’instruction et les revenus. Il prétend que seuls 10% futurs des pensionnés seront concernés par la pension à 67 ans, mais ses réformes (réduction des périodes assimilées, allongement des conditions de carrière pour les préretraites, non prise en compte des années d’études pour le calcul de la carrière pour les fonctionnaires comme c’est déjà le cas pour les pensions du privé) font que peu auront leurs 45 ans de carrière avant 67 ans. Quant aux critères de pénibilité qui permettraient de partir plus tôt la retraite, il n’y a aucun
accord vu le blocage des employeurs. Sans parler des promesses non tenues. Les 127 millions qui étaient promis aux pensionnés pour compenser le saut d’index ont été affectés au bonus emploi. Les 50 millions destinés à compenser le tax-shift vu que les pensionnés n’y gagnent rien, sont devenus 25 millions, mais destinés à relever la pension minimum seulement de ceux qui ont 45 ans de carrière, soit 10 à 20% des pensionnés. D’autre part les barèmes fiscaux ne seront pas indexés si bien que tout relèvement de la pension sera neutralisé par l’impôt. Enfin M. Bacquelaine prétend que ses réformes profitent plus aux femmes, or, les femmes ont souvent des carrières incomplètes et perdront donc à la fois sur les périodes assimilées, sur la pension minimum et sur le calcul de la carrière en jours pour les temps partiels (voir article ci-contre), bref sur toute la ligne.
10
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
11
12
MÉTAL
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
> POINT DE VUE
Belgique, Brexit, budget: doutes et incertitudes…
Sur papier, les diables devaient aller en finale. Sur papier, le Royaume-Uni ne devait pas larguer les amarres européennes. Sur papier, la grève du 24 juin ne devait pas «déranger la suédoise »(1). Sur papier, la coalition des droites libérales et flamandes devait profiter d’un été ensoleillé - … sur papier !- pour concrétiser quelques mauvais coups. La réalité, comme la vraie vie, n’est cependant pas écrite… sur papier.
> ARISTON
La délégation Métallo d’ARISTON-ELCO majoritaire !
L
’époque est marquée du sceau de l’incertitude. Un sérieux doute s’installe sur la pertinence des recettes de l’Union européenne comme celles de la coalition fédérale. Elles sont semblables. Le 24 juin, la grève menée par la FGTB a paralysé le pays, dans l’indifférence médiatique. Le MR ne s’était pas trompé sur l’importance de la mobilisation. Dans les jours qui ont précédé la grève, il a mobilisé d’importants moyens publicitaires pour opposer un discours de mensonges à la pédagogie syndicale déployée à propos de la « loi Peeters » et de la réforme des pensions. Il a dépêché en radio et en télévision son président et le Premier ministre en personne. Histoire de limiter l’impact de l’action du syndicat prétendument « minoritaire » ? La presse gouvernementale a accueilli le succès syndical en ne ménageant pas ses efforts pour tenter de discréditer et d’isoler la FGTB et ses dirigeants : « La FGTB, un syndicat déchiré par les divisions internes »(2), « Comment le PTB infiltre les syndicats »(3), « Les emmerdeurs magnifiques. Alain Destexhe est le chantre
de la droite décomplexée. Marc Goblet est l’apôtre du syndicalisme de combat. L’un et l’autre sont détestés, par beaucoup. Jusque dans leur propre camp…»(4) La grève s’annonçait mal chez les éditorialistes : elle
a été une démonstration de force sur le terrain. Son actualité a néanmoins été éclipsée par l’annonce des résultats du référendum anglais. Pour la troisième fois en onze ans, un peuple européen a fait un bras d’honneur aux institutions européennes et aux politiques qu’elles incarnent. Il y a eu, en 2005, la consultation française sur le Traité constitutionnel. Il y a eu, il y a un an, celle organisée en Grèce sur l’imposition des mémorandums de la « troïka ». Le Brexit est présenté comme l’événement le plus déterminant sur le vieux continent depuis la chute du mur. Rien que ça… Les réactions qu’il a créées donnent le spectacle singulier d’un renversement de perspectives : ceux qui militaient pour le maintien de la perfide Albion dans la l’Union à la veille du week-end, revendiquaient en début de semaine des décisions rapides organisant la sortie… La surprise consécutive à tous les désaveux populaires de l’Europe telle qu’elle est construite a généré les mêmes réactions : incrédulité, incrimination du peuple dans l’erreur, trompé voire irresponsable. Comme s’il n’était pas imaginable que la politique néolibérale des institutions européennes puisse être radicalement mise en cause (en fonction de valeurs progressistes ou en fonction de dérives nationalistes, du reste). Gouvernement divisé L’oligarchie européenne se donne de grandes libertés avec les principes démocratiques. Le Brexit n’a rien modifié à cette propension. Le président de la Commission a ainsi annoncé dans le désarroi ambiant qu’il pourrait se passer de l’avis des Parlements nationaux pour adopter le traité de libre-échange avec le Canada (CETA). Avec ce type de comportement, allez faire rêver les peuples ! L’Europe n’est ni sociale ni solidaire sur le plan fiscal. Elle n’apporte pas de réponse « humaine » à la crise des réfugiés. Sa politique économique est un échec. La politique monétaire de la Banque centrale injecte des liquidités faramineuses dans l’économie financière au profit d’acteurs qui n’en ont pas besoin dans l’espoir de voir les autres dépenser l’argent qu’ils n’ont pas pour relancer l’économie. Dans le même temps, la Commission se réjouit que cette politique détende la pression sur les dettes publiques mais empêche les Etats de profiter des taux bas pour investir utilement pour l’emploi, l’investissement et la satisfaction de besoins collectifs ! La BCE met un lion dans le moteur et la Commission est debout sur les freins ! Faut pas être diplômé de Solvay pour comprendre à qui profite cette politique. Chacun mesure que ce ne sont pas les populations ! De son côté, le gouvernement Michel-De Wever se révèle incapable d’honorer son propre calendrier. Le budget 2017, la « loi Peeters » et la révision de la loi de 96 sur la formation des salaires ne seront pas pliés pour le 21 juillet. Le Tax shift produit des effets incontrôlés dans le financement de la sécurité sociale et la coalition est divisée sur les solutions à mettre en œuvre. Ce gouvernement de l’aventure budgétaire se donne de l’air, du temps et des vacances avant de décider… Doutes et incertitudes le tenaillent. Sur papier, c’était pas prévu !
(1) Le Soir du 24 juin 2016. (2) La Libre Belgique du 24 juin 2016. (3) La Libre Belgique du 1er juillet 2016. (4) Le Vif du 1er juillet 2016
Nico Cué Secrétaire général
La délégation de la Fédération du Brabant d’ARISTON-ELCO
Les représentants de la Fédération du Brabant d’ARISTON-ELCO ont remporté une belle victoire lors des récentes élections sociales en mai dernier. C’est la première fois que la FGTB est majoritaire dans cette entreprise depuis de nombreuses années. Cette carte blanche est l’occasion d’apporter un éclairage sur les raisons de ce succès ! Située à Anderlecht, ARISTON et ELCO étaient deux entités distinctes avant de former une entreprise qui emploie environ 120 travailleurs dont 56 ouvriers. Spécialisée dans l’entretien et la maintenance de chaudières, l’entreprise fait partie de la multinationale ARISTON. Ce groupe est le leader européen dans ce secteur et occupe 20.000 travailleurs. Le porte-parole de la délégation, Ludo, fait une description du travail des ouvriers. Il consiste principalement à faire du dépannage, cela représente beaucoup d’heures sur la route et chez le client. Ce qui n’est pas toujours évident pour le boulot syndical. C’est compliqué d’organiser des
assemblées générales du personnel étant donné l’éparpillement des travailleurs. Malgré tout, ils essaient de se voir le plus possible. L’équipe syndicale est composée de TERZO Ludovic («Ludo»), CROISIER Nicolas, GOEMANS Geoffrey et LEEUWS Lodewijck. Ils représentent les Métallos de la Fédération du Brabant au Conseil d’entreprise, au CPPT et en DS. L’entreprise ARISTON- ELCO fait partie de la Fédération du Brabant depuis peu. Lors des élections sociales en 2012, l’entreprise était située dans le Brabant flamand. La FGTB est devenue majoritaire suite aux dernières élections sociales organisées en mai dernier. La Fédération du Brabant a progressé de 3 mandats par rapport aux élections de 2012. Cela faisait très longtemps que les rouges n’avaient pas la majorité. Pour Ludo, il s’agit du second mandat. Il s’est engagé sur les listes à la demande d’un ancien délégué. La volonté étant de faire bouger les choses et modifier ce qui n’allait pas. Le choix de la FGTB était une évidence, tant les valeurs prônées correspondent aux siennes. Qu’est-ce qui a permis de gagner les élections? La liste de la Fédération du Brabant y a remporté les élections grâce au travail effectué durant les 4 dernières années et une campagne avec un
programme clair. Un climat de confiance s’est instauré avec la base. Les travailleurs ne sont pas dupes, ils voient quand le travail syndical est fait sur le terrain. La reconnaissance du travail effectué s’est traduite par une belle victoire aux élections. « Même des
travailleurs pas affiliés ont voté pour nous », ajoute Ludo. Ces résultats permettent d’avoir une légitimité, une représentativité auprès de la direction. Actuellement, le dialogue social dans l’entreprise se déroule correctement. Mais des points faisant l’objet de revendications existent, notamment en matière de conditions de travail et de formation. En effet, des différences salariales subsistent encore entre les anciens d’Elco et Ariston. La direction se dit prête à régler le problème. Mais le suivi n’est toujours pas assuré. Autre exemple, la formation des techniciens. Ils veulent être formés afin de ne pas être mis sur le carreau à l’avenir et réussir leur transition. C’est forte du succès et de la légitimité obtenus lors des élections sociales que la délégation Métallos de la Fédération du Brabant est prête à relever les défis qui l’attendent. Les intérêts des travailleurs restent la priorité dans le respect des valeurs qui sont les nôtres !
ALIMENTATION - HORECA - SERVICES
Grève générale du 24 juin La FGTB a élaboré un plan d’actions afin de lutter contre les attaques du gouvernement Michel sur le monde du travail. Le 24 juin, alors que l’ensemble du monde du travail est touché, la FGTB seule, a continué le combat. Sur les piquets, beaucoup de militants FGTB se sont étonnés de ne pas voir de « verts » comme si les attaques gouvernementales ne concernaient que les travailleurs affiliés à la FGTB. Comme ils l’avaient déjà crié haut et fort lors de la manifestation du 24 mai dernier : les travailleurs ne lâcheront rien ! Le gouvernement Michel s’assied sur des décennies d’avancées sociales et la réponse des travailleurs est très claire : ils se battront pied à pied pour éviter le massacre.
Walibi: la solidarité au rendez-vous !
Parallèlement au plan d’actions de la FGTB, une situation particulière a nécessité une réponse d’envergure. L’action menée à Walibi a démontré que dans les moments difficiles, la solidarité n’était pas qu’un slogan à la FGTB HORVAL. Ce 24 juin, la FGTB HORVAL avait réuni de très nombreux militants. Les sections de la FGTB HORVAL
d’Anvers et de Flandre Orientale avaient affrété des cars pour amener des centaines de militants aux portes de Walibi et ainsi renforcer les troupes déjà présentes de militants wallons de la FGTB HORVAL mais aussi d’autres Centrales. A noter la présence de Alain Detemmerman et Tangui Cornu, les deux Co-Présidents de la FGTB HORVAL, du Secrétaire général de la Centrale Générale, Robert Vertenueil, du Secrétaire régional du Brabant wallon, Enzo Gramaglia et surtout du Secrétaire général de la FGTB wallonne, Thierry Bodson. Leur présence témoignait de l’importance de ce dossier. Walibi a battu tous les records en devenant le premier employeur à licencier un délégué élu 4 jours à peine après la tenue des élections. Le dossier Walibi constitue un symbole ! Nous sommes bien au-delà d’un problème sectoriel. Nous touchons ici aux menaces qui pèsent lourdement sur la démocratie sociale dans notre pays. Certains patrons en déliant les cordons de la bourse et au mépris des procédures légales pensent pouvoir rayer purement et simplement la présence d’une organisation syn-
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
13
A la mémoire d’Erwin Clerens dicale au sein de leur entreprise. Un délégué FGTB nouvellement élu a été licencié sans motif parce qu’il a porté les couleurs de la FGTB. Certains patrons se sentent pousser des ailes et osent tout car le gouvernement Michel leur montre la voie en reniant la concertation sociale. Autre symbole, ce 1er licenciement a eu lieu, est-ce un hasard, sur les terres de notre cher Premier Ministre libéral, Charles Michel. A ceux qui affirment que les actions syndicales sont inutiles, la FGTB HORVAL répond que sans se battre, on ne peut pas gagner. Dans le cas qui nous occupe, l’action menée a permis de renouer le dialogue au sein de l’entreprise. Une réunion a été programmée quelques jours après le 24 juin. Il semblerait à l’heure où nous rédigeons ces quelques lignes qu’un accord soit en bonne voie pour garantir la représentation de la FGTB au sein du parc et la protection de ses délégués. La FGTB HORVAL rappelle que la protection des délégués est un principe indiscutable. La FGTB HORVAL luttera toujours contre l’anti syndicalisme primaire et le déni de démocratie !
Il est difficile d’accepter qu’Erwin ne soit plus parmi nous. C’est avec une immense tristesse que la FGTB HORVAL Flandre orientale a fait ses adieux à Erwin Clerens. Il est né à Alost le 5 avril 1963 et décédé à l’hôpital ASZ le 13 juin 2016. Erwin souffrait d’une maladie et il a dû se résigner après une longue lutte. Il s’est engagé totalement pour ses camarades sur le terrain. Il était membre du conseil d’entreprise et de la délégation syndicale chez Rendac à Denderleeuw et il a marqué profondément plusieurs dossiers en tant que porte-bannière de la FGTB HORVAL au sein de l’entreprise. Nous gardons de beaux souvenirs d’Erwin et nous lui serons toujours reconnaissants. Surtout son sourire et sa justice sociale resteront toujours en nous. Erwin, tu manqueras à tes nombreux camarades, tes amis et tes collègues. Celui qui se bat peut perdre, celui qui ne se bat pas a déjà perdu. Nous présentons non condoléances à sa chère épouse, Marleen, et à sa famille.
FGTB HORVAL Flandre orientale
Ces derniers temps, nous sommes confrontés à des drames humains, difficiles à surmonter. A nouveau, notre section doit faire ses adieux à une femme unique. Ann Ramont, née le 15 août 1963 et décédée le 25 juin. Ann était une militante rouge dans l’âme. Elle a toujours milité pour une amélioration des conditions de travail, pour la justice et la démocratie. Elle croyait possible de réaliser des changements positifs à travers le syndicalisme. Les camarades étaient ses amis et ses amis étaient ses camarades. Elle parlait le langage de l’ouvrier. Hélas, une maladie, encore inguérissable, a brusquement mis fin à sa vie et cela nous pèse énormément sur le cœur. Tu nous manqueras. Nous ne t’oublierons jamais. Nous exprimons nos condoléances à son époux, son fils et sa famille. Que vous puissiez trouver du soutien auprès de votre famille. Horval Flandre orientale
HORECA : la caisse enregistreuse Les critères de l’utilisation obligatoire des caisses enregistreuses dans l’horeca seront modifiés à partir du 1er juillet. Dorénavant, la norme officielle pour déterminer si une caisse enregistreuse est nécessaire ou pas sera la réalisation d’un chiffre d’affaire annuel de plus de 25.000 euros dans l’alimentation. L’AR a été publié au Moniteur le 24 juin. Le 1er janvier 2016, le système de la caisse enregistreuse a finalement été instauré, après un délai de plus de 6 ans, dans le cadre de la lutte contre la fraude dans le secteur de l’horeca. A ce moment-là, il était déjà clair que cette caisse serait obligatoire pour tous les établissements horeca réalisant un chiffre d’affaire annuel de plus de 25.000 euros dans l’alimentation. Les établissements horeca réalisant un chiffre d’affaire inférieur dans l’alimentation sont dispensés. Ce critère devient seulement officiel à partir du 1er juillet. Entretemps, les employeurs ont déjà annoncé qu’ils interpelleront le Conseil d’Etat pour contester cette discrimination. Le Conseil d’Etat a déjà annulé, en octobre de l’année passée, la règle dite des 10 pour cent, stipulant que la caisse enregistreuse est obligatoire pour les établissements qui servent ‘régulièrement’ des repas et réalisent 10% de leur chiffre d’affaire dans cette activité. A l’heure actuelle, on ne sait pas si l’instauration de la caisse prendra à nouveau du retard à cause de cette nouvelle évolution.
La FGTB HORVAL vous souhaite de bonnes vacances!
14
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
Indexations également en juillet
DES VACANCES BIEN MÉRITÉES
Nous souhaitons des vacances bien méritées à tous nos membres. Nous sommes toutefois bien conscients qu’elles ne seront pas aussi plaisantes pour tous. En effet, de nombreux travailleurs vivent dans l’incertitude de restructurations présentes ou à venir, avec les dégraissements de personnel qui les accompagnent, ou sont confrontés à d’autres revers professionnels, familiaux, ou encore médicaux. Nous leur souhaitons beaucoup de courage et de force pour surmonter ces obstacles et surtout, un repos bien mérité dans les prochaines semaines pour recharger les batteries.
DES TEMPS INCERTAINS Le « Brexit » démontre à quelle vitesse certaines certitudes
peuvent être remises en cause, pour les habitants du RoyaumeUni, mais aussi pour les citoyens d’autres États membres de l’Union européenne. Le résultat fait également apparaître qu’une autre Europe, plus sociale, est plus que jamais nécessaire. La population européenne a besoin d’un projet européen progressiste dont elle sait qu’il apportera de la prospérité. Cette conviction fait actuellement défaut. Pire, la logique d’austérité de l’Europe s’y oppose radicalement. Tomber dans l’autre extrême, dans les réflexes nationalistes qu’attisent certaines forces politiques, ne résout pas non plus les problèmes auxquels nous sommes confrontés. L’attentat terroriste à Istanbul nous rappelle à nouveau cet autre facteur d’incertitude. Il ne faut cependant pas tomber dans le piège que nous tendent les terroristes, celui d’une vie inspirée par la peur et d’une société où prédominent la xénophobie et les réactions nationalistes. Les défis sont de taille, mais nous avons surmonté de plus gros problèmes par le passé. Il y va à présent de la responsabilité des politiques que de rassembler autour d’un projet porteur de prospérité et de progrès.
RECHARGER LES BATTERIES POUR L’AUTOMNE
Des batteries bien chargées seront plus que nécessaires. Pendant les grandes vacances, ce gouvernement risque de prendre plusieurs nouvelles mesures lourdes de conséquences pour les travailleurs et les allocataires sociaux, qu’il s’agisse de mesures budgétaires (avec de nouvelles économies dans la sécurité sociale ?), de nouvelles mesures dans le dossier des pensions (poursuite du démantèlement des droits ?) ou encore de la fameuse loi Peeters. Au moment où nous écrivons ces lignes, tout porte à croire que les décisions concernées seraient reportées après l’été. Cela signifie que nous pourrons peser sur le processus décisionnel dès après les vacances. Entre-temps, nous restons bien sûr vigilants, vacances ou pas. Myriam Delmée, Vice-présidente du SETCa Erwin De Deyn, Président du SETCa
Nous vous annoncions dernièrement le début de la fin du saut d’index. En effet, suite à plusieurs décisions du gouvernement (les taxes, les augmentations de factures, l’augmentation de la TVA sur l’électricité), le coût de la vie a sérieusement augmenté ces derniers mois (jusqu’à 2,16% sur une année). Les prix ont véritablement grimpé… Dans certains secteurs, on constate que le « saut d’index » cesse de produire ses effets et cède de nouveau la place à des indexations. Ce sera également le cas dans de nombreuses commissions paritaires en juillet. Il s’agit là d’une bonne nouvelle, mais ne vous réjouissez pas trop vite : l’indexation de 2% que vous avez entre-temps perdue l’est à jamais, et vous traînerez cette perte tout au long de votre carrière. Les secteurs suivants seront indexés en juillet 2016: CP 209 Commission paritaire pour les employés des fabrications métalliques : +0,88% (dans cette commission paritaire, l’indexation aurait été de 2,51% s’il n’y avait pas eu de saut d’index) CP 222 Commission paritaire des employés de la transformation du papier et du carton : +0,88% (dans cette commission paritaire, l’indexation aurait été de 1,44% s’il n’y avait pas eu de saut d’index) CP 307 Commission paritaire pour les employés des entreprises de courtage et agences d’assurances : +2% CP308 Commission paritaire pour les sociétés de prêts hypothécaires, d’épargne et de capitalisation : +0,61% CP 309 Commission paritaire pour les sociétés de bourse : +0.6143% CP 310 Commission paritaire pour les banques : +0.61% CP 317 Commission paritaire pour les employés des services de garde : +2% CP 318.01 Commission paritaire pour les services d’aide aux familles et aux personnes âgées subsidiés par la Région wallonne : +2% CP 318.02 Commission paritaire pour les services des aides familiales et des aides seniors de la Communauté flamande : +2%
CP 319.00 Commission paritaire des établissements et services d’éducation et d’hébergement : +2% CP 319.01 Commission paritaire pour des établissements et services d’éducation et d’hébergement (Communauté flamande) : +2% CP 319.02 Commission paritaire pour des établissements et services d’éducation et d’hébergement (Communauté française, Région wallonne et Communauté germanophone) : +2% CP 329.01 Commission paritaire pour le secteur socioculturel (Communauté flamande) : +2% CP 329.02 Commission paritaire pour le secteur socioculturel (Communauté française, Région wallonne et Communauté germanophone) : +2% CP 329.03 Commission paritaire pour les organisations socio-culturelles fédérales et bicommunautaires : +2% CP 330.03 Commission paritaire pour les établissements de prothèses dentaires : +2% CP 331 Commission paritaire pour le secteur flamand de l’aide sociale et des soins de santé : +2% CP 332 Commission paritaire pour le secteur germanophone de l’aide sociale et des soins de santé : +2%
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°13 • 8 JUILLET 2016
15
Le SETCa dit adieu à Hans Schippers 110 emplois menacés chez Dow Corning à Seneffe Acteur de pointe de la chimie spécialisé dans la fabrication de silicone, Dow Corning ne connait aucune difficulté financière. Et pourtant, l’entreprise vient d’annoncer, à la veille des vacances, que 110 travailleurs sur les 650 que compte l’implantation belge verront leur poste supprimé. Le rachat de l’entreprise par Dow Chemical et la perspective d’une fusion avec le groupe DuPont a provoqué un plan d’économies au sein de Dow Corning. Les travailleurs sont à nouveau les premières victimes.
Après avoir lutté courageusement pendant un an, notre secrétaire du SETCa Anvers, Hans Schippers, a perdu son combat et s’est éteint la semaine dernières des suites d’une longue maladie. Le SETCa perd un jeune collègue qui défendait pleinement ses objectifs sur le plan syndical. Nous souhaitons exprimer notre plus profonde compassion à la famille, aux connaissances et aux collègues de Hans. Hans était quelqu’un de chaleureux, qui s’entendait bien avec tout le monde et ne cachait jamais son avis. Où qu’il y ait de l’injustice, il choisissait le côté du plus faible. Hans aimait rire ; autour d’un verre, il pouvait, pendant des heures, discuter politique et refaire le monde. Un proverbe malgache dit « Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés ». Nous poursuivrons la lutte de Hans contre l’injustice et nous ne l’oublierons pas.
Truvo en faillite L’éditeur des pages d’Or a déposé le bilan. L’entreprise compte 520 emplois répartis sur 4 sites (Anderlecht, Berchem, Gand, Liège) et a déjà subi plusieurs restructurations, notamment en 2010 et 2015. Une reprise de l’activité est envisagée, mais le nombre de travailleurs serait fortement impacté, puisque le repreneur avance un chiffre de 220 à 310 travailleurs. DOD Les magasins DOD sont en mauvaise posture. Il y a quelques semaines, une demande de réorganisation judiciaire avait été introduite en vue de chercher un éventuel repreneur. La seule offre probante reçue est celle de l’actuel propriétaire et fondateur de DOD, Marc Kissous. Elle prévoit la reprise de 27 travailleurs sur 203. Seules 5 boutiques devraient subsister. L’incertitude et la colère dominent chez les travailleurs. Pour bon nombre d’entre eux, c’est un scenario catastrophe qui se profile. Le SETCa mettra tout en œuvre pour défendre l’emploi au maximum et préserver les intérêts du personnel. Econocom Ce prestataire de services informatiques auprès de diverses grosses entreprises (dont la STIB) mène une politique profondément antisociale et souhaite flexibiliser le travail à l’extrême. En quelques mois, 5 délégués syndicaux ont été licenciés sans ménagement. Trois d’entre eux se voient reprocher des faits liés à l’exercice de leur mandat syndical. La direction nie systématiquement tout dialogue social. Le SETCa dénonce cette attitude inadmissible.
Pause estivale avant une rentrée très chaude ?
Même si ces derniers temps la météo semble parfois nous dire le contraire, l’été est à nos portes. Sur le plan politique et social, le rythme va ralentir dans les prochaines semaines. Le moment sera venu pour tout le monde de prendre un repos bien mérité et de recharger ses batteries avant un automne qui s’annonce chargé sur le plan syndical. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces derniers mois ont été intenses. Petit retour en arrière sur ce premier semestre 2016. Une année d’élections sociales.
On ne peut pas parler de ce début 2016 sans passer à côté des élections sociales... Tous les collaborateurs du SETCa au niveau fédéral et dans les sections mais aussi les militants se sont activement impliqués pour mener à bien ce processus démocratique qui se répète tous les 4 ans. Les travailleurs ont ainsi choisi les représentants syndicaux avec lesquels ils dessineront leur avenir au sein de leur entreprise. Nous pouvons être satisfaits des résultats obtenus. Le SETCa maintient sa position avec environ 30% de mandats dans le collège employé, tant pour le conseil d’entreprise que pour le comité pour la prévention et la protection au travail. Le SETCa réalise un meilleur score en voix (33%) mais ce pourcentage ne se traduit pas toujours en mandats. Il faut également souligner que nous continuons d’effectuer une belle progression dans le secteur du Non Marchand. Petite ombre au tableau : notre score concernant la représentation des cadres, en légère baisse. Il s’agit là d’une catégorie de travailleurs pour laquelle nous devons renforcer nos efforts lors des prochaines élections sociales.
Emplois sous pression
Jet Airways, H&M (centre logistique), Tech Mahindra, Amcor, Optima, Makro, Delhaize/ Ahold, etc. : ces derniers mois ont également été marqués par plusieurs restructurations, réorganisations ou décisions difficiles dans de nombreux secteurs. Les raisons invoquées par les employeurs sont désormais un refrain trop connu : perte de productivité, concurrence exacerbée, objectifs non-atteints, changements
d’habitudes du consommateur, modernisation, etc. A chaque fois, le SETCa était bien évidemment présent pour se battre aux côtés des travailleurs. Préserver l’emploi et leurs intérêts est notre priorité.
Loi Peeters : insoutenable !
Sur le plan politique, les attaques à l’encontre des travailleurs ont été nombreuses et répétées. Après le saut d’index l’an passé et l’entrée en vigueur début de cette année de toute une série de mesures très dures (durcissement des mesures de fin de carrière et des conditions d’accès au RCC, relèvement de l’âge de la pension anticipée, etc.), les citoyens ‘lambda’ sont à nouveau la cible du gouvernement, avec une série de propositions de loi plutôt difficiles à avaler. Le Ministre de l’Emploi, Kris Peeters, a ainsi lancé son projet de nouvelle organisation du travail, qui prévoit par exemple la suppression des 38h/sem et l’annualisation de la durée de travail, l’introduction du contrat de travail intérimaire à durée indéterminée, l’élargissement du travail de nuit, l’assouplissement de la règlementation sur le travail à temps partiel (avec des horaires connus 24h à l’avance, le flou sur les heures de travail dans le règlement de travail, pas de sursalaire pour les heures complémentaires). Ces mesures injustes visent à flexibiliser plus encore le marché du travail, instrumentalisent le travailleur et ne profitent qu’aux employeurs.
Qualité de travail, qualité de vie
Ces derniers mois, le SETCa a mené plusieurs actions et lancé une campagne de sensibilisa-
tion concernant les mesures envisagées pour les travailleurs à temps partiel. Bon nombre d’entre eux (bien souvent des femmes) se trouvent déjà dans une situation précaire… qui ne pourrait que s’aggraver avec ce qui est sur la table (plus d’infos sur notre site www. setca.org/tempspartiel) Aux côtés de la FGTB, c’est toute la politique de ce gouvernement que nous avons dénoncé à travers la mise en œuvre de notre plan d’action. La manifestation du 24 mai dernier en était le coup d’envoi. Ce 24 juin, diverses actions de grève se sont tenues un peu partout dans le pays afin de maintenir la pression. Les efforts se poursuivront dès la rentrée, avec une manifestation en front commun annoncée le 29 septembre, suivie d’une grève nationale également en front commun annoncée le 7 octobre. Nous sommes convaincus que d’autres alternatives sont possibles. Les citoyens paient depuis trop longtemps le prix fort, tandis que les employeurs se frottent les mains et que les nantis et les grosses fortunes s’en sortent à bon compte. L’avenir doit passer par une concertation sociale de qualité, où la justice, la solidarité et le bien-être des citoyens de base de ce pays (les travailleurs, les chercheurs d’emploi, les malades, les personnes âgées) sont au cœur des préoccupations.
16
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°13 • 08 JUILLET 2016
> ÉDITO
« To be or not to be ? » A la question tragique « to be or not to be (in)?” les Anglais ont répondu par la négative. Notons d’emblée que le Brexit, c’est-à-dire la sortie de la riche Grande Bretagne de l’Union européenne, suscite bien plus d’émotion que la perspective d’une sortie de la pauvre Grèce. Le ministre Allemand des Finances l’aurait volontiers flanquée dehors. Notons aussi que l’on pleure plus les gros sous que l’on risque de perdre à l’exportation que le sort des travailleurs britanniques ou non qui pourraient en faire les frais.
Où est l’Europe ?
Certains voient dans ce Brexit l’opportunité de relancer l’idée européenne, de lui redonner du souffle, de réformer les institutions. C’est un peu ce que l’on avait dit au lendemain de la crise financière : on allait réguler le marché, mettre les banques au pas… On a bien pris alors quelques mesures conservatoires mais on a vite oublié les velléités régulatrices pour revenir au business as usual. D’autres y voient le début de la fin de l’Europe sans s’apercevoir que cette Europe n’existe pas. L’Europe n’est qu’un marché unique. Pour le reste, c’est la cacophonie. On a une monnaie unique que seuls 19 Etats partagent sur 28, un marché unique mais sans fiscalité européenne, sans harmonisation sociale. Les accords de Schengen, que seuls 22 membres ont signés, ne sont plus appliqués et chacun bloque les réfugiés à ses frontières quand il le peut (ou les remballe) en ignorant les plans de répartition. Où est l’Europe des Droits de l’Homme ? Où est la solidarité européenne ? Où est la politique
internationale européenne? Où est l’Europe de la défense ? Où est l’Europe sociale ? Où est l’Europe de la politique industrielle ? Où est l’Europe de l’énergie ? Où est l’Europe de l’environnement ? Si le Brexit a fait sortir un empêcheur de tourner en rond, plus souvent dehors que dedans, sur le fond ça ne change rien. Sauf peut-être qu’à l’avenir, les partisans de l’Europe «à la carte » se multiplieront.
Quelle démocratie ?
Tout le monde dit maintenant vouloir respecter le choix démocratique des Britanniques mais force est de constater que ce respect de la démocratie est une grande première. On a ignoré les référendums français et néerlandais sur la constitution européenne qui, sortie par la porte est revenue par la fenêtre. On a ignoré l’avis des Grecs appelés à se prononcer sur l’austérité. On négocie un traité de libre-échange transatlantique dans le plus grand secret. Et tout récemment encore, le Conseil européen, plus libéral que le pape du libéralisme, a préféré - au mépris de la santé publique - ne rien décider sur l’interdiction du Glyphosate, pesticide et poison notoire qui fait les choux gras de Monsanto, une multinationale même pas européenne. L’establishment européen ne se reconnaît qu’une faute : la mauvaise communication. Ou au pire la lâcheté des uns, et surtout des autres, qui attribuent à l’Europe les mesures désagréables qu’ils ont votées en Conseil des Ministres et s’approprient les bienfaits de l’Europe - car il y en a aussi. Cet establishment continue à dire et répéter que les
DANS LE MONDE DE BERNARD normal on ne trouve pas m que la prime omniu re itu d’une vo and ne diminue pas qu e. inu m sa valeur di V Voilà pourquoi P& ce an ur lance l’ass sive. omnium dégres
P&V AUTO La nouvelle omnium pour les voitures de plus de 2 ans dont la prime diminue d’année en année. Plus d’infos dans votre agence ou sur www.pv.be
citoyens ne comprennent pas ce qui est bon pour eux et qu’il faut mieux leur expliquer. Au point que l’idée circule déjà d’ignorer le référendum britannique ou d’en organiser un nouveau… Si voter revient à souffler dans un violon, il ne faut pas s’étonner si la participation aux élections européennes est en chute libre.
Chercher les vraies raisons
Si on veut creuser un peu et tenter d’expliquer le désenchantement des citoyens européens, l’abstentionnisme, les replis nationaux, les velléités indépendantistes, la montée des populismes ou de l’extrême droite, de la xénophobie, le recul de la solidarité au profit de l’égoïsme, il faut mesurer les effets du libéralisme dans le contexte de la mondialisation et poser la question de savoir ce que les gens attendent de l’Etat qu’est supposé être l’Europe ; sous quelles conditions ils sont disposés à déléguer le petit pouvoir que leur confère le suffrage universel. Comme le suggérait dans De Standaard l’économiste Gert Peersman, pour expliquer le Brexit: si les bénéfices de l’intégration européenne et du libre-échange ne profitent qu’à une minorité de «happy few », il faut s’attendre à un retour de bâton de ceux qui ne profitent pas du gros gâteau. Pourquoi en effet les citoyens continueraient-ils à soutenir le projet européen si l’Europe n’est pas capable de les protéger de la mondialisation ni même de la concurrence intraeuropéenne et du dumping social ? Si elle ne sait pas résoudre la crise de l’emploi, solution première aux problèmes d’immi-
gration ? Si elle leur impose au contraire l’austérité, la dérégulation du droit du travail, l’affaiblissement de la sécurité sociale, le démantèlement des services publics, bref, l’insécurité ? Ceux – souverainistes, nationalistes et autres indépendantistes - qui pensent pouvoir peser sur le monde en se repliant sur un Etat «racrapoté» se trompent, évidemment. Seule l’Europe, en ce qui nous concerne, peut le faire. Mais pour retrouver la grâce des citoyens, éviter les dérives nationalistes qui comme disait Jaurès du capitalisme « portent la guerre comme le nuée porte l’orage », il faut que l’Europe replace l’homme, les travailleurs, les petites gens, au centre de son projet. Qu’elle réforme ses institutions paralysantes pour s’ériger en Etat fédéral complet et complètement démocratique, avec son droit social égal pour tous de manière à mettre fin au dumping social, sa fiscalité unique, ses politiques économiques donnant priorité aux investissements, notamment publics. La question existentielle « to be or not to be » se pose pour toute l’Europe : elle sera sociale, ou risque de ne plus être.
Rudy De Leeuw Président
Marc Goblet Secrétaire général