Syndicats n°17 - 17/10/2008

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N°17 • BIMENSUEL • 63ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 82 90 Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

17 OCTOBRE 2008 • Éd. BRABANT/NAMUR/LUXEMBOURG

notre dossier

La maladie ne frappe pas au hasard

En septembre 1978, sous la houlette de l’OMS et de l’UNICEF, les représentants de 137 pays réunis à AlmaAta, au Kazakhstan, affirmaient leur ambition d’un accès de tous à un niveau de santé acceptable et d’un nouvel ordre économique mondial plus juste et plus solidaire. Trente années se sont écoulées et ces objectifs ne se sont toujours pas concrétisés. Selon une étude de l’OMS, les inégalités sociales frappent et fragilisent de plus en plus d’individus. Il existe un lien étroit entre inégalité sociale et inégalité face à la santé et à la mortalité. Et cela se vérifie aussi dans nos sociétés développées. Une plate-forme portée par de grands syndicats, des mutualités, des réseaux d’associations, des ONG et des académiciens dénonce les conséquences néfastes d’une politique néolibérale menée dans les secteurs de la santé et du social. Elle défend une gestion solidaire de la santé et l’idée que la santé est un droit universel. Chez nous l’expérience des maisons médicales démontre l’efficacité, en terme de coûts et de santé publique, d’une pratique moins libérale de la médecine.

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Photo Isopix

FGTB WALLONNE

Intérêts notionnels à revoir! Page 3

FILM

Une chaîne pour 2 Page 4

6 OCTOBRE 2008

Merci Pour votre Mobilisation! Page 5

CONVENTION COLLECTIVE

Le salaire minimum augmente Page 5



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RÉGIONS

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

Brabant

Luxembourg

Le 6 octobre, la FGTB Brabant Wallon avait décrété la grève générale et interprofessionnelle. De fait, les zonings ont été à l’arrêt, les grands magasins fermés, les transports quasi inexistants, etc. Une concentration eut lieu devant l’usine UCB de Braine l’Alleud, victime d’une restructuration dure. La secrétaire générale de la FGTB, Anne DEMELENNE, y rappela nos revendications au gouvernement et lança un nouvel avertissement au patronat. Même des entreprises où l’implantation syndicale est récente, comme l’Age d’Or à Marbais, ont bien suivi le mouvement.

Pour mieux comprendre les mécanismes de la crise financière et définir les réponses syndicales qui s’imposent, le C.E.P.P.S.T. et la F.G.T.B. Luxembourg ont invité Arnaud ZACHARIE, directeur du CNCD et spécialiste des questions financières - auteur de «Le nouveau désordre international et les raisons d’en sortir» (2005), pour une conférence-débat sur le thème

Crise, krach, boum Qui va payer la note? Le 24 octobre 2008 à 20 heures ULG – CAMPUS D’ARLON (grand auditoire) Avenue de Longwy, 185 Renseignements: CEPPST FGTB Mail

063/21.91.83 (Isabelle Buyssens) 063/23.00.59 (Sandrine Baetslé) fgtb.luxembourg@fgtb.be

INVITATION CORDIALE À TOUS. ENTRÉE GRATUITE.

> A TOUS NOS AFFILIÉS DU SECTEUR Nouveau en Brabant Wallon!

Permanences de l’UBOT (logistique, transport)

CONSTRUCTION DE LA RÉGIONALE DU LUXEMBOURG

Paiement des timbres fidélité Occupation du 1er juillet 2007 au 30 juin 2008 Paiement des timbres assimilation Incapacité de travail en 2007 Paiement à partir du 29 octobre 2008

Le 3ème vendredi du mois de 9h à 12h à partir du 17 octobre Le 2 octobre s’est tenue la foire à l’emploi de Braine l’Alleud. La FGTB Brabant Wallon et les Jeunes FGTB en particulier y étaient présents. De nombreux étudiants et demandeurs d’emploi sont venus y chercher des renseignements et conseils. Sur la photo, on voit notre animatrice A. DI CESARE discuter avec une visiteuse.

Rue du Géant 4, bte 3 à Nivelles Tel : 067/21.50.06 michel.dillies@ubot-fgtb.be

Pour accélérer le traitement de votre carte et donc permettre son paiement dès le premier jour, nous vous conseillons de nous la faire parvenir le plus vite possible. Les employeurs doivent délivrer les cartes au plus tard le 31 octobre. N’oubliez pas de mentionner votre numéro de compte bancaire sur lequel nous devrons verser le montant: vous devez conserver le talon de la carte. Nous vous rappelons que la domiciliation bancaire de vos cotisations syndicales facilite et donc accélère le traitement de votre dossier. Vous ne devez plus nous envoyer votre carnet syndical. Permanences dans les bureaux principaux:

Luxembourg Prochaine session à

BASTOGNE cours théorique pour le permis de conduire en filière libre

du 3 au 7 novembre 2008 de 9h à 13h Renseignements et inscriptions ForCA 063/ 21.91.83. (demandez Laurence BINET) forca@fgtb.be

• Libramont: de 8h à 12h et de 13h à 16h30 Le vendredi jusque 16h • Arlon: idem • Marche: uniquement le matin 2 permanences spéciales sont prévues les jeudis 23 et 30 octobre jusqu’à 18h • Barvaux: A la mutualité socialiste à Barvaux: de 18h30 à 19h30 – le 1er et le dernier mardi du mois d’octobre, de novembre et de décembre. Il n’y aura plus de permanence à partir du 1er janvier 2009. • Florenville: Eddy Schloremberg continuera à payer les timbres. Dépôt des cartes: • Laroche: Dépôt des cartes chez Michel Leclerc – 12, Rue de la Gare • Libin: Dépôt de cartes chez F. Marchal – 45, Rue Pairée • Vielsalm: Dépôt de carte au bureau de la FGTB chômage 57, Av. de la Salm Fermeture des bureaux: les 10 & 11 novembre 2008, les 25 & 26 décembre 2008 et les 1er & 2 janvier 2009


BRUXELLES

Travail et migration: la solidarité des travailleurs contre l’utilitarisme économique de l’immigration choisie a problématique de la politique migratoire est toujours bloquée au sein du gouvernement fédéral(1) et celui-ci n’a donc toujours pas concrétisé son engagement d’adopter une Circulaire établissant des critères clairs de régularisation des travailleurs sans-papiers. Aujourd’hui, le travail est (re)devenu un enjeu central dans les débats sur les politiques migratoires, alors que l’on assiste à une reprise des flux migratoires d’origine externe et que ces flux sont loin de s’affaiblir, vu la croissance des inégalités dans le monde.

grants «désirables», sur base de quotas ou de critères de sélection préétablis; 2) une restriction plus forte de l’immigration spontanée, via une réduction des possibilités de regroupement familial et d’asile et, de manière générale, une offensive contre tous les types de migration pouvant déboucher sur une installation définitive; 3) un rapport de subordination entre droit de séjourner et droit de travailler, l’autorisation de s’établir en Belgique étant conditionnée (subordonnée) à l’obtention et à la pérennisation d’un contrat de travail.

La FGTB veut se saisir pleinement de ces questions, pour défendre un projet favorable aux droits de tous les travailleurs, quelles que soient leur situation administrative et leur origine et, de manière plus générale, un projet à même de préserver la protection sociale et le droit du travail dans notre pays.

La Belgique tend à s’inscrire dans la logique d’une «immigration choisie»: l’ouverture sélective des frontières selon la «qualité» du travailleur va de pair avec un renforcement des mesures contre les travailleurs clandestins, les demandeurs d’asile et les candidats au regroupement familial.

C’est ce défi qui a été soumis au débat des militants de la FGTB de Bruxelles lors du Conseil syndical du 15 octobre dernier(2).

La FGTB s’est saisie de ces questions dans le but de préserver au mieux les droits et la protection sociale de tous les travailleurs.

Aujourd’hui, le mouvement des sans-papiers a acquis une visibilité particulière: manifestations, grèves de la faim successives, occupations de grues,…différents moyens pour tenter de mettre en évidence leurs conditions de vie et de travail et pour revendiquer le droit d’exister pleinement dans notre société.

Avec nos partenaires (dont, au premier chef, les asbl Coordination et Initiatives pour et avec les Réfugiés et Étrangers (Ciré), Organisatie voor Clandestiene Arbeidsmigranten (Orca) et Overlegcentrum voor integratie van vluchtelingen), nous ne cessons de réclamer l’adoption immédiate d’une Circulaire qui permette:

L

D’un autre côté, ceux-là même qui refusent de reconnaître ces «travailleurs de l’ombre» se font les tenants d’une nouvelle migration économique, dite «choisie», pour pallier les «pénuries de maind’œuvre» dans certains secteurs et attirer des travailleurs étrangers qualifiés. Cette optique utilitariste fait de la politique migratoire un «instrument essentiel» pour… la compétitivité des entreprises! L’«utilitarisme migratoire» peut se résumer à trois grandes tendances: 1) une sélection stricte des mi-

- la régularisation des personnes qui connaissent une impossibilité de retour en raison de la situation dans leur pays d’origine; - la régularisation des personnes pour maladie grave; - la régularisation des travailleurs sans-papiers pour raisons humanitaires, via la prise en compte de leurs «ancrages locaux durables» (sans-papiers ayant établi en Belgique «le centre de leur vie affective, économique et sociale»); cette régularisation leur donnerait le droit de vivre en Belgique, et donc d’y travailler, d’accéder aux services de formation professionnelle, d’aide à la recherche d’emploi, etc. Cette circulaire devra intégrer les ancrages locaux durables -dont le travail- dans les critères de régularisation: il s’agira alors d’une avancée politique indéniable, fruit du mouvement social en faveur des sans-papiers, dont la FGTB a été partie prenante.

Henri GOLDMAN (Centre pour l’égalité des chances et de la lutte contre le racisme) a analysé «50 ans de politiques migratoires sous haute tension»

Car il faut, en effet, régulariser les personnes en séjour illégal qui travaillent en Belgique: comme organisation syndicale, nous avons intérêt à favoriser les moyens qui permettent de sortir du «travail au noir» -et donc du travail précaire- toute une frange de la population, tant du point de vue de la protection de ces travailleurs eux-

6 octobre 2008: Mobilisation pour le pouvoir d’achat devant la Banque Nationale

Fred MAWET (CIRE) a abordé la question de «La crise des «sans-papiers» comme détonateurs social?»

mêmes que dans le but d’éviter le «dumping social». De plus, nous ne pouvons perdre de vue le fait que le «travail régulier» permet d’assurer la perception des impôts et des cotisations de sécurité sociale, au bénéfice du maintien d’un «modèle social belge» que nous avons largement contribué à produire… Dans ce dossier, une question essentielle est celle du lien entre séjour et travail. La reconnaissance éventuelle d’un droit de séjour sur base d’un contrat de travail ne peut avoir pour effet de placer le travailleur dans une situation d’insécurité et de précarité; il faut donc «déconnecter» ce droit, une fois acquis, du contrat de travail qui lie le travailleur à son employeur. Cela pourrait se faire, par exemple, via l’obtention d’un permis de travail sectoriel, qui permettrait au travailleur de changer d’employeur.

«Marre de camper!», le 8 octobre dernier, Place de la Monnaie, les jeunes FGTB en action pour le logement à Bruxelles

E.R. : Philippe Van Muylder, Rue de Suède, 45 - 1060 Bruxelles.

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SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

La FGTB de Bruxelles lutte pour les droits et le bien-être de tous les travailleurs, occupés ou non, belges ou étrangers. Elle mène, en outre, un travail de formation et d’éducation permanente à l’égard des travailleurs, quelles que soient leurs origines. Elle s’attache tout particulièrement à lutter contre l’exclusion sociale et les discriminations. Par ces activités, elle est confrontée en permanence aux problèmes rencontrés par les travailleurs immigrés. La FGTB de Bruxelles défend une politique des migrations respectueuse des droits et de la dignité des personnes. Elle rejette toute approche sécuritaire du phénomène migratoire.

Dans le cadre de la Fureur de Lire, la Centrale Culturelle Bruxelloise asbl, en collaboration avec la FGTB de Bruxelles et à l’initiative du CEPAG, vous invite à la soirée débat

LES NOUVEAUX MAÎTRES DE L’ÉCOLE (Ed. Aden)

En présence de l’auteur, Nico Hirtt. Jeudi 23 octobre, accueil et sandwichs à 18:00 Setca - Salle De Boe Place de Dinant 45 1000 Bruxelles Entrée libre - Infos : 02/552.03.53

(1) Cet article est mis sous presse le 14 octobre 2008. (2) Documents de travail disponibles gratuitement au 02/552.03.53 ou chez dominique. vanderose@fgtb.be.


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

Centre

Un nouveau Président et un nouveau Secrétaire régional à la FGTB du Centre a régionale FGTB interprofessionnelle du Centre tenait congrès le 3 octobre dernier. A l’ordre du jour, une révision des statuts notamment pour améliorer la représentation des groupes «cibles et spécifiques»: sans emplois, pensionnés & prépensionnés, etc. ainsi que pour entériner la nomination d’un directeur administratif et financier qui assistera le comité exécutif dans la gestion de la régionale. Mais la régionale devait surtout procéder au renouvellement de ses instances et plus particulièrement à la nomination d’un nouveau secrétaire régional en remplacement de Bernard Braglia, récemment prépensionné. Pas de réelle surprise puisqu’il n’y avait qu’un seul candidat soutenu par toutes les centrales en la personne d’Ahmed Ryadi (SETCa). Par contre l’élection d’un représentant du Syndicats des Employés techniciens et cadres, impliquait la démission de Manuel Morais, Président de la Régionale et du SETCa Centre. Une même centrale ne peut en effet pas cumuler les fonctions de président et de secrétaire de la même régionale FGTB interprofessionnelle. Un nouveau Président émanant de la Centrale Générale a donc été élu en la personne de Michel Martelez.

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Charleroi-sud Hainaut

Déménagement de la permanence de Chimay Dans le but d’améliorer notre accueil, la permanence chômage de Chimay sera prochainement transférée à l’adresse suivante:

Place Froissart n° 29B, Chimay A partir de quelle date? Pour la première fois à partir du Mardi 21/10/08, notre permanence chômage ouvrira ses portes à la nouvelle adresse dans des locaux entièrement rénovés. Heures d’ouverture – Pas de modification • Soit à Chimay (29B Place Froissart) Les Mardis: 9h à 11h Les Jeudis: 14h à 16h30 (du 01/10 au 28/02 possibilité sur rendez-vous UNIQUEMENT pour les chômeurs temporaires entre 16h30 et 18h00 – Tél.: 071/29 86 30). • Soit au site Central à Montigny le Tilleul (route de Gozée, 202) Les Mardis: de 14h00 à 16h30 (permanence complémentaire uniquement pour les chômeurs temporaires jusque 18h00 du 01/10 au 30/06). Les Vendredis: de 9h00 à 11h30 Heures des permanences téléphoniques – Pas de modification Les Lundis, Mercredis, Jeudis de 13h00 à 16h00 et les Mardis de 8h30 à 11h30 au 071/29 86 30.

Centre L’asbl CEPRé et les Travailleurs sans emploi vous invitent à

UNE APRES-MIDI D’ENFER Michel Martelez (à gauche), 44 ans est marié et père de deux enfants. Ancien délégué principal de Sigma Coating à Seneffe, il fut délégué au Comité européen d’entreprise de Total en 2003, puis animateur au service formation de la Centrale Générale. En 2005, il devient secrétaire adjoint de la régionale FGTB du Centre de la Centrale Générale. Il est élu Président de la Régionale du Centre au XXe congrès. Ahmed Ryadi (à droite), 43 ans, marié, père de deux enfants, a commencé sa carrière syndicale comme délégué au Cora La Louvière. En 1997, il est embauché au Setca fédéral pour s’occuper du secteur de l’accueil de la petite enfance, puis a vu ses compétences s’élargir au commerce de détail indépendant. En 2000, il revient au Setca Centre comme permanent. Il est élu Secrétaire de la régionale FGTB interprofessionnelle par le XXe congrès. Motions Le congrès a adopté deux motions concernant les sans emploi. La première déposée par la Commission des Travailleurs sans emploi, demande une meilleure représentation des chômeurs au sein de la FGTB: «Les plus ou moins 20 000 travailleurs sans emploi, affiliés à la Régionale du Centre de la FGTB, représentent une part non négligeable des affiliés de notre régionale. Il est nécessaire et juste que les «Travailleurs Sans Emploi» soient mieux représentés au sein des différents organes de la régionale, non plus en tant qu’observateurs mais en tant que membres effectifs. A la différence des affiliés qui travaillent en entreprise, les chômeurs sont isolés et disséminés sur le territoire. Il faut donc les organiser sur base de leur lieu de résidence, avec une Commission Régionale qui coordonne l’ensemble et l’anime. L’ensemble devra dès que possible se doter d’une structure démocratique et que nous voulons efficace et représentative des chômeurs.» La seconde s’élève contre le renforcement annoncé du dispositif de contrôle des chômeurs. «L’objectif n’est pas de créer un nombre suffisant d’emplois de qualité mais bien de faire travailler aux conditions de plus en plus flexibles voulues par les patrons et les agences d’intérim. En ce sens, cette activation constitue aussi une menace sur les conditions de salaire et de travail de l’ensemble des travailleurs…» «Cette nouvelle procédure favorisera le cumul des sanctions... Les jeunes vont être soumis à cette procédure avant même de toucher des allocations de chômage et d’être syndiqués.» Il faut dénoncer la véritable hypocrisie qui consiste à s’émouvoir de l’augmentation de la pauvreté dans notre pays tout en malmenant ceux qui ont les revenus les plus bas en les excluant du chômage ». En conclusion de quoi, «la FGTB du Centre rappelle qu’elle est opposée à l’activation des chômeurs de 50 ans et plus et réaffirme sa demande que les travailleurs à temps partiel avec AGR ne soient plus contrôlés par l’ONEM comme c’est le cas actuellement.

La FGTB du Centre appelle donc à la mobilisation contre cette tentative de mise sous tutelle complète des chômeurs. Elle revendique l’arrêt des entretiens de contrôle menés par l’ONEM et met en cause le rôle de plus en plus répressif que les autorités politiques fédérales et régionales veulent faire jouer au FOREM.»

Invitation à tous nos diablotins de 1 à 12 ans Mercredi 29 octobre 2008 à partir de 13h45 A l’auditorium – 2ème Etage F.G.T.B CENTRE – rue Henri Aubry 23 7100 LA LOUVIERE AU CHAUDRON… De 14h00 à 15h00, spectacle de magie par MAGIC FLOOR Projection d’un film de 15h15 à 17h15

Suivi d’une collation gratuite pour nos diablotins et sorcières avec distribution de bonbons (le déguisement est apprécié) Contact pour la réservation de la collation: 064/28.24.71 – 0496/95.14.70

Tournai-Ath-Lessines

Attention à la fracture sociale! Problèmes de pouvoir d’achat, factures d’énergie impayables: les ménages sont déjà en difficulté. La précarisation des contrats de travail d’une part et le renforcement du contrôle des chômeurs d’autre part risquent de renforcer encore la dualisation de la population, explique Ronald Duval, Secrétaire de la Régionale FGTB de Tournai-Ath-Lessines. La FGTB de Tournai s’est inscrite dans le projet d’une Wallonie Picarde qui mise sur le dynamisme entrepreneurial, l’emploi, le développement durable, etc. Mais, elle insiste aussi sur le risque de plus en plus aigu de fracture sociale. Au niveau de l’emploi d’abord: au niveau national, le nombre d’intérimaires en équivalents temps plein a augmenté de 27% entre 2004 et 2007. Les contrats sont de plus en plus précaires: intérims, CDD ou temps partiels. En 4 ans, constate R. Duval, l’endettement des ménages sous forme de crédit à la consommation a doublé. Les revenus du travail sont globalement en baisse alors que les revenus du capital augmentent. Pas étonnant, donc qu’avec la hausse vertigineuse des prix et plus particulièrement des prix de l’énergie, les gens ont du mal à nouer les deux bouts. Les CPAS en font aussi le constat et doivent gérer de plus en plus de problème au niveau local. Mais un phénomène inquiète particulièrement la FGTB de Tournai qui paie plus de 60% des chômeurs de la région: l’augmentation du nombre de sanctions en matière de chômage. Le renforcement du fameux dispositif de contrôle de disponibilité débouche sur une escalade dans les sanctions et les exclusions de l’assurance chômage. Pour les seuls affiliés FGTB, l’ONEM en 2007 avait convoqué 2.900 personnes. 227 ont été frappés d’exclusion temporaire; 182 de sanction pour non présentation et 133 ont été purement et simplement exclus du chômage. Mi-2008, on voit nettement que le processus s’accélère: le nombre de convocations a augmenté de 48%. Le nombre des sanctions a suivi la même courbe: 139 exclusions temporaires; 159 sanctions pour non présentation et 101 exclusions définitives pour les 8 premiers mois de l’année. Sur base annuelle on arrive à une estimation de plus de 600 personnes sanctionnées, dont une part finit au CPAS. Rien que pour Tournai, le CPAS a octroyé 93 nouveaux de revenus d’intégration pour des personnes exclues du chômage. Ce même CPAs a ouvert 117 dossiers d’aide financière pour payer des factures d’énergie, parmi lesquels 92 concernent des chômeurs exclus. La régionale FGTB qui reçoit ces gens dans ses permanences, est confrontée quotidiennement à des problèmes sociaux, de divorce, de dettes de loyers, qui débordent largement du cadre du travail. Elle doit de plus en plus jouer un rôle social.

> LA CENTRALE GÉNÉRALE COMMUNIQUE Ramassage des cartes de timbres «fidélité 2007-2008» Attention!!! Nouveaux horaires pour les permanences Tournai (Centrale Générale FGTB – Avenur de Maire, 134) - Dès maintenant: tous les jours entre 9h et 12h et entre 13h et 17h Lessines (FGTB – Rue G. Freyberg, 11) - Dès maintenant: tous les vendredis entre 9h et 11h - Le 3ème samedi du mois entre 10h et 12h Ellezelles (FGTB – Place, 14) - Bureaux ouverts du lundi au jeudi entre 9h et 12h - Le mardi et le mercredi de 14h à 17h et le jeudi de 14h à 18h - Fermé le lundi après-midi et le vendredi toute la journée Leuze (FGTB, Grand Rue, 3) - Tous les jeudis entre 8h30 et 9h30 Basècles (FGTB, Rue des déportés, 25) - Tous les lundis entre 9h et 10h Peruwelz (FGTB, Place du Foyer Péruwelzien, 29) - Tous les lundis entre 10h30 et 11h30


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

Liège-Huy-Waremme

AYWAILLE

au local de la FGTB rue L. Libert, 22 Le JEUDI 23 octobre 2008 de 17H à 17H30

POULSEUR

au local de la Mutuelle, rue des Ecoles, 30 Le JEUDI 23 octobre 2008 de 16H à 16H30

HANNUT

au local de la FGTB rue Zénobe Gramme, 7 Le SAMEDI 25 octobre 2008 de 11H à 12H

WAREMME au local de la FGTB rue du Baloir, 5 Les VENDREDIS 17 et 24 octobre 2008 de 16H à 17H30 VISE

à la FGTB, rue des Récollets, 63 Le MARDI 21 octobre 2008 de 17H à 17H30

FLERON

au local de la FGTB avenue des Martrys, 86 Le MARDI 21 octobre 2008 de 14H à 14H30

HUY

au local de la FGTB rue l’Apleit, 12 Le SAMEDI 25 octobre 2008 de 8H30 à 9H30

JUPILLE

au local de la FGTB, rue Chafnay Le MARDI 21 octobre 2008 de 16H à 16H30

HERSTAL

au local de la FGTB, rue Large Voie, 36 Le MARDI 21 octobre 2008 de 15H à 15H30

CHENEE

au local de la FGTB rue Neuve, 18-24 A partir du Lundi 6 octobre 2008, les jours habituels d’ouverture

SCLESSIN

au local de la FGTB rue de l’Ile Coune, 50 A partir du Lundi 6 octobre 2008, les jours habituels d’ouverture

SERAING

au local de la FGTB rue de l’Ile Coune, 50 Le LUNDI 20 octobre 2008 de 15H à 15H30

FLEMALLE

au local de la FGTB. Grand Route, 122 Le LUNDI 20 octobre 2008 de 16H à 16H30

VILLERS-LE- à la Maison du Peuple BOUILLET Le SAMEDI 25 octobre 2008 de 10H à 10H30 CHAPONSERAING

Verviers

chez le Camarade Louis LAROCK Rentrer vos cartes dès réception


ÉDITO

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

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> ÉDITO

Le temps venu d’un nouvel ordre économique mondial N otre journée d’actions du 6 octobre a été un succès complet qui s’est vérifié tant au Nord qu’au Sud du pays alors que d’aucuns prédisaient des cassures communautaires ou mettaient en doute son opportunité. Cela prouve que la population est inquiète et que la question du pouvoir d’achat est une préoccupation majeure que nous avons relayée en priorité ces derniers mois.

Quant à savoir si le projet de budget 2009 rencontre ses préoccupations, à l’heure de mettre sous presse cette édition, il est trop tôt pour le dire. Nous devrons dans les jours qui viennent analyser les mesures proposées et en mesurer la portée par rapport à leur impact réel et par rapport à nos attentes. Car si des mesures positives ont été décidées, notamment en matière de pensions, de santé, de liaison au bien être, il faudra aussi examiner de très près quelles contreparties ont obtenues les libéraux, quelles demi-mesures – par exemple en matière d’énergie - sont insuffisantes, et quelles mesures nécessaires manquent tout simplement à l’appel.

financier qui a failli s’écrouler et qui dit tarissement du crédit, dit blocage de toute l’économie, des milliers de pertes d’emplois, et des problèmes de pouvoir d’achat de loin plus graves que ceux que l’on connaît aujourd’hui.

Socialisation des pertes L’opération ne s’est pas faite sans casse. Des milliers de petits actionnaires de Fortis et Dexia en ressortent plus ou moins plumés alors que les géants comme BNP Paribas, raflent la mise à peu de frais. Certains connaissaient le risque des placements boursiers. D’autres ont tout simplement été bernés par des produits opaques et - volontairement ou non - mal expliqués. Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Malgré les assurances données, on ignore à ce stade quelles seront les conséquences pour l’emploi chez Fortis et Dexia des changements de mains de nos deux principales institutions financières. Nous mesurons mal encore à quel point la crise financière va toucher l’économie sinon que l’on annonce plusieurs années de vaches maigres, voire une réelle dépression.

Bourrasque Vive l’Etat! Préoccupés, on le serait à moins après la bourrasque financière qui vient de traverser notre pays, mais aussi l’Europe entière, les Etats-Unis et le reste du monde. Et rien ne permet à ce stade d’affirmer que nous en sommes sortis.

Mais quoi qu’il en soit, nous ne pouvons nous contenter de pousser un ouf de soulagement et poursuivre comme si de rien n’était. Il faut en faire le bilan et en tirer les premières leçons.

Sans l’opération de sauvetage de l’Etat, des millions de petits épargnants qui ont amassé sou après sou pour se ménager une poire pour la soif, auraient pu tout perdre. Dans la foulée, c’est tout le système

La première qui s’impose, est plutôt un constat : quand tout va bien, en tout cas pour le monde de la finance, les libéraux de tout poil en appellent au désengagement de l’Etat, au «laisser faire laisser aller»

et à la privatisation de tout ce qui a une valeur marchande. Quand tout s’écroule, c’est l’Etat tant décrié, qui doit sauver les meubles et donner des gages de solidité même s’il y a à redire sur la manière dont l’affaire a été menée, en passant de la nationalisation à 100% à la reprivatisation à 75% de Fortis. Mais une fois encore, on assiste à une privatisation des profits et à une socialisation des pertes. Car les milliards que l’Etat a sortis de son chapeau, c’est de la dette et c’est nous citoyens, travailleurs, contribuables, petits épargnants rassurés ou plumés, qui allons la payer.

Réguler et moraliser Deuxièmement nous assistons clairement à la faillite du système capitaliste. Les USA qui servent de modèle à l’Europe nous ont montré ce qu’il ne faut pas faire: laisser la bride sur le cou des banquiers et des boursicoteurs conduit inévitablement à ce genre de crises majeures. La main invisible de l’économie ne peut que nous conduire dans le mur en nous faisant les poches au passage.

cière et des Assurances, supposée faire la police de la finance, n’a rien prévu, rien vu, rien dit. Bref n’a servi à rien. Pas plus que la Banque Centrale Européenne. Et on a vu ce que donnent les «codes de bonne conduite», dont le fameux «code Lippens», qui porte le nom de celui qui a conduit Fortis au bord du gouffre.

Une Europe de façade Enfin, il faut aussi faire le constat que l’Europe a une fois de plus fait la démonstration de son inexistence politique: sous le faux semblant d’un sommet européen, les Etats membres de la zone euro ont tous agi en ordre dispersé et se sont montrés incapables de s’entendre sur un système unique de contrôle du système bancaire. Si le rôle de l’Etat est réhabilité, encore faut-il trouver le bon niveau de pouvoir. Et à l’heure de la mondialisation, l’Europe est le niveau minimum d’intervention pour mettre en chantier le nouvel ordre économique mondial qui s’impose comme une nécessité.

Plus que jamais, il faut imposer des règles au marché, dont la principale, qui est de placer l’intérêt général au dessus des intérêts particuliers. Il est également temps d’imposer des règles de décence aux grands argentiers: lorsque que l’on commet des fautes d’une telle gravité que l’économie mondiale s’en trouve ébranlée, on n’a droit au mieux - qu’à un coup de pied au derrière et pas à un parachute doré ou un séjour à Monaco aux frais de la princesse c’est-à-dire en l’occurrence des petits épargnants! Imposer des règles et aussi contrôler leur application. Car des règles il y en a un petit peu mais la Commission Bancaire, Finan-

Anne Demelenne Secrétaire Générale

Rudy De Leeuw Président

> UNE ÉTUDE MENÉE PAR LA FGTB WALLONNE

> EMISSION REGARDS FGTB

Intérêts notionnels: il faut revoir la copie!

Thierry Bodson: un militant à la tête de la FGTB wallonne

Depuis 2006, les syndicats, et la FGTB en particulier, dénoncent les dérives des intérêts notionnels. Une mise en garde concrétisée dans une étude réalisée par la FGTB wallonne sur base du bilan de près de 17.000 entreprises de toute la Belgique. Les intérêts notionnels sont un avantage fiscal octroyé, depuis 2006, aux entreprises. Par le biais de cette mesure, elles peuvent déduire un intérêt fictif de leurs fonds propres. A l’origine, les intérêts notionnels devaient permettre d’encourager le recours aux investissements sur fonds propres et de booster créations d’emplois. Dans les faits, on remarque que cette mesure a surtout servi à réduire fortement le taux d’imposition des sociétés. Les conclusions qui ressortent de l’étude parlent d’elles-mêmes: non seulement elles confirment les suppositions émises par la FGTB wallonne, mais leurs proportions dépassent l’imaginable. Les intérêts notionnels ont indéniablement participé à la baisse de l’imposition des sociétés à une moyenne de 22% avec pour conséquence une augmentation des fonds propres des entreprises en 2006. On est bien loin de la «pression fiscale» de 34% si souvent dénoncée par les employeurs. Par ailleurs, les intérêts notionnels n’ont pas suscité d’investissements significatifs. Quant à l’emploi, on est bien loin de résultats probants… On constate une légère augmentation des emplois dans les PME (+5,8%) mais l’effet des notionnels sur l’emploi est nul, voire négatif (-0,26%) dans les grandes entreprises. La FGTB wallonne n’est pas, par principe, opposée au système des intérêts notionnels mais force est de constater que, tels qu’ils sont appliqués aujourd’hui, ils semblent n’être rien d’autre qu’un « cadeau fiscal » supplémentaire aux entreprises.

Le groupe SuezTractebel, grand gagnant Le groupe Suez-Tractebel - très largement bénéficiaire - a été soumis, en 2006, à un taux d’imposition de 0,01%! Dans le cas du groupe SuezTractebel, par exemple, les intérêts notionnels ont permis de réaliser des profits plantureux: de 2005 à 2006, le bénéfice du groupe est passé de 2,6 à 8,6 milliards alors que les impôts sur le résultat ont fortement baissé! Un comble au moment la facture énergétique pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages. Il va de soi que le groupe pourrait sans difficulté financer la proposition de la FGTB de diminuer la TVA sur l’électricité de 21 à 6%, une proposition dont le coût est évalué à environ 250 millions d’euros… seulement!

En mai 2008, Thierry Bodson devenait le Secrétaire général de la FGTB wallonne, remplaçant Jean-Claude Vandermeeren, admis à la retraite. Homme de conviction, humain, disponible, il met ses qualités et ses compétences au service de la FGTB pour défendre les intérêts des travailleurs. Il a également tissé des liens intenses avec le monde associatif, conscient de la nécessité d’unir toutes les forces qui luttent pour une société plus solidaire. C’est dans un contexte aux nombreuses incertitudes qu’il prend ses fonctions: crise institutionnelle qui s’éternise et met à mal les solidarités de base, crise financière et boursière sans précédent. Les travailleurs, principalement ceux qui ont les revenus les plus bas, et allocataires sociaux sont les premiers à souffrir de ce climat de crise. Ils souffrent de la hausse des prix, notamment des carburants et de l’énergie. Leur pouvoir d’achat est en berne. En 28 minutes, le temps d’une émission «Regards», nous allons faire connaissance avec Thierry Bodson en évoquant ses convictions, ses analyses et les combats syndicaux et faire ressortir, comme il le souhaite, la dimension collective de toute action syndicale où chaque militant, de la base au sommet, tient un rôle essentiel. L’occasion aussi de faire le point sur les défis actuels auxquels sont confrontés les travailleurs et de mettre en avant les positions de la FGTB pour les affronter de manière solidaire. Dates de passage: Diffusion: Samedi 18 octobre 2008 à 10h30 – RTBF La Une Rediffusion: Mercredi 22 octobre 2008 vers 23h15 – RTBF La Deux Rediffusion (extrait 10’): Jeudi 30 octobre 2008 après JT dernière – RTBF La Une Émission proposée par la FGTB wallonne – Produite par le C.E.P.A.G. - Durée 28’30 – 2008


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

> CINÉMA

«Une chaîne pour 2»: travelling sur la condition ouvrière aujourd’hui n drame social traité sur le ton de la comédie, sans les pesanteurs et les silences assourdissants des films des frères Dardenne, il n’en fallait pas plus pour que l’on compare «Une chaîne pour deux» du Namurois Frédéric Ledoux à du Ken Loach. Dans les salles de cinéma en ce moment.

U

L’histoire est malheureusement banale: Grandville, une petite PME qui fabrique des vélos est rachetée par «New Deal», une boîte spécialisée dans la communication et l’Internet avec l’idée, c’est en tout cas l’emballage, de faire entrer l’usine dans l’ère de la «nouvelle économie». En clair les vélos seront vendus sur Internet: le marché local s’élargit au monde entier... Une nouvelle direction est dépêchée sur place et chargée d’optimaliser la production. Analyse des procès, caméras, chronométrage… Il s’avère rapidement qu’il va falloir restructurer… Les actionnaires attendent un return sur investissement. C’est-à-dire qu’il va falloir licencier la moitié des ouvriers. La jeune cadre dynamique chargée du sale boulot, n’a en fait aucune marge de manœuvre. Tout lui est dicté d’en haut. Plutôt que de choisir au vogelpick, et de risquer une rébellion du personnel, la direction choisit la division: les ouvriers seront répartis en deux équipes concurrentes sur deux chaînes identiques (d’où le

titre). L’équipe la plus productive, restera, l’autre sera virée.

se qui vaut à ce film l’appellation de «comédie sociale».

fourni l’outillage et les cadres de vélos en cours de montage.

Indignation légitime des ouvriers: «on va pas se laisser faire», «on va faire intervenir le syndicat…». Mais de syndicat, il n’y a point. C’est une PME, le patron était du genre bonne pâte, copain-copain. Personne n’est syndiqué. Alors il va falloir se résigner. Jouer le jeu même s’il semble inégal dès le départ: il y a une équipe jeune et une équipe de «vieux».

Comédie émaillée de gags, de coups de gueule et de blagues de potache comme on peut en faire dans les ateliers, ce qui lui donne aussi des accents d’hyperréalisme même si la trame frôle parfois la caricature: le «vrai» patron est très très méchant, le traître de service sans états d’âme, les travailleurs plutôt bonasses…

Mieux qu’un Zola, «Une chaîne

pour deux» décrit très justement ce qu’est la condition ouvrière aujourd’hui. A voir absolument.

Couleur locale Compétition La compétition fair play, dérape vite. L’ambiance de franche camaraderie du réfectoire devient irrespirable. Pour sauver son emploi, tous les coups sont permis. Et c’est là que la comédie devient très justement dramatique. Ceux qui ont vécu la restructuration d’AGC Splintex à Fleurus y retrouveront l’atmosphère pesante de la division entre les travailleurs. Il faut avoir vu entrer les cars des non grévistes, escortés par la police, sous les huées, les insultes et les jets de pierre des grévistes pour mesurer le drame qui se joue dans les têtes des uns et des autres. Tous tendus pourtant vers le même but: sauver leur emploi, payer leur crédit, nourrir leur famille… Dans «Une chaîne pour deux», les travailleurs retrouveront la voie de la raison et referont l’unité, ce qui ouvre la voie d’une fin plus heureu-

Les acteurs de cette saga sont pour la plupart des amateurs recrutés dans la région du tournage; à savoir Binche, Leval-Trahegnies et Chapelle-Lez-Herlaimont, c’est-à-dire le Centre, le Hainaut profond, avec son taux de chômage faramineux et un parler très couleur locale qui donne au film des accents de vérité inimitables. Certains d’entre eux n’ont eu aucune peine à se glisser dans la peau des personnages pour avoir vécu à un moment où à un autre de leur vie, une histoire très semblable, happy end en moins. Pour les besoins du film, il a fallu recréer une usine de vélo dans un hangar désaffecté de Leval-Trahegnies. Petit budget donc bricolage: un ferronnier namurois de génie, construit de A à Z deux chaînes de montage… actionnées par des moteurs de portes de garage! Et c’est une vraie usine de vélo qui a

> FORUM INTERSYNDICAL

Changements climatiques: relevons le défi!

Le 25 novembre 2008, Charleroi, CEME Avec le soutien de la Région wallonne

Le 25 novembre prochain, la FGTB wallonne, la CSC et la CGSLB organisent en front commun et dans le cadre des subventions RISE et mobilité, une journée d’information, de rencontres et de débats sur la thématique des changements climatiques.

Notre journée du 25 novembre prochain aura donc à cœur de poser clairement les enjeux mais aussi de proposer à nos militants des solutions concrètes pour diminuer les émissions de CO2, pour économiser l’énergie et alléger la facture énergétique.

Malgré une actualité sociale et économique chargée, les organisations syndicales ont la conviction de devoir continuer à se mobiliser sur cette question. Car au-delà des problèmes environnementaux alarmants, il y a aussi la question de l’énergie, de la mobilité, des denrées alimentaires et de leur prix. Réalités en lien direct avec notre combat pour une augmentation du pouvoir d’achat.

Au programme: des conférences, des ateliers-débat, des activités ludiques, des démonstrations pratiques, des expositions, des animations théâtrales et des stands d’une grande partie des acteurs de l’environnement et de la mobilité en Région wallonne. Ensemble, diminuons les émissions de CO2 et augmentons notre pouvoir d’achat!

Intéressé(e)? Contactez votre permanent pour l’inscription.

Programme complet des activités sur http://www.rise.be (rubrique colloques) Pour toute information complémentaire : Carmela SCHILLACI Rue Haute 42 – 1000 Bruxelles Tél. O2/506 83 96 – Fax 02/502 73 92 Courriel : carmela.schillaci@cepag.be

Date limite d’inscription : 31 octobre au plus tard (priorité aux premiers inscrits).

> CATASTROPHES NATURELLES A CUBA

Appel à la solidarité pour reconstruire les infrastructures syndicales Différentes centrales professionnelles de la FGTB: la Centrale Générale, les Métallurgistes de Wallonie-Bruxelles, la CGSP ainsi que les régionales FGTB de Flandre Occidentale et du Limbourg ont développé des projets de solidarité avec les syndicats et les travailleurs cubains, des projets allant de la formation syndicale à l’amélioration de la santé et de la sécurité des travailleurs. Cet été, les ouragans et autres tempêtes tropicales se sont abattus sur les Caraïbes. Et Gustav, Hanna, Ike… n’ont pas épargné l’île de Cuba. Toits arrachés, familles évacuées, bâtiments et installations détruites… Les dégâts sont nombreux et les infrastructures syndicales de l’île ont aussi été touchées. De nombreuses formations et activités ont dû être suspendues voire annulées à cause des dégâts aux infrastructures et aux systèmes de télécommunications. Pour que les projets entre la FGTB et les travailleurs cubains puissent se poursuivre, la FGTB appelle à la solidarité. Si vous le souhaitez vous pouvez verser une contribution sur le numéro de compte 132-5019717-08 (avec la mention solidarité Cuba) et aider à la reconstruction des infrastructures.

• «Tonus !» Du 17 au 19/10 et du 7 au 9/11, deux W.E. de détente et de remise en forme. • Les 18 et 19/10 : Notre W.E. champignon • Nouveau ! Du 31/10 au 2/11: Initiation au Nordic walking Hameau de Borzée, 4 6980 La Roche Tél. 084/41.17.87 • Fax 084/41.23.03 Réduction CGSP : 10% FGTB : 8% reservation@borzee.be • www.borzee.be Plus de détails : Demandez notre brochure «Borzée-News» • Du 10 au 12/10 : Randonnées en formule W.E.

réalisation I studioéventail I 084 368 358


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

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> JOURNÉE D’ACTION NATIONALE DU 6 OCTOBRE 2008

Tournai Namur

Brabant walon

Bruxelles

Mouscron

Luxembourg

Liège

Mons

Centre

Verviers

Bruxelles

Bruxelles

Le salaire minimum augmente

Mons

> COLLOQUE CEPAG

La Convention collective de travail a enfin été signée Grâce à nos actions et à notre persistance, les employeurs ont finalement signé la Convention collective de travail permettant l’augmentation des salaires minimums bruts de 25 e et ce, à partir du 1er octobre 2008. Cette Convention collective de travail concrétise enfin une mesure qui avait été convenue dans le cadre de l’AIP 2007-2008 qui prévoyait une augmentation de 25 e au 1er avril 2007 et une seconde au 1er octobre 2008. Le salaire minimum brut pour un jeune de 21 ans passe ainsi à 1.387,49 e/mois. Nous avons également réussi à majorer le «bonus à l’emploi»: à partir du 1er octobre, les cotisations sociales à payer par les travailleurs touchant le salaire mininum, diminueront de 175 e (au lieu des 143 e actuels). Dès lors, à partir de ce mois, les travailleurs tou-

chant le salaire minimum bénéficieront d’une augmentation de 30 à 37 e. Cet avantage est dégressif en fonction du salaire, mais les travailleurs dont le salaire dépasse le salaire minimum (jusque 1.600 e brut par mois) gagneront 15 e en plus. Il va de soi que la situation familiale de chaque travailleur (entre autres, le nombre d’enfants à charge) déterminera le montant net que recevront les travailleurs concernés. Pour calculer précisément quel sera son salaire net dès la fin du mois d’octobre, il suffit d’aller sur le site de la FGTB: www.fgtb.be. Un module de calcul permet à chaque travailleur de voir s’il gagne bien ce à quoi il a effectivement droit. Le tableau ci-dessous reprend les montants pour un travailleur isolé sans personnes à charge:

AUGMENTATION DES BAS SALAIRES A PARTIR DU 1er OCTOBRE 2008 (en euros) Isolé sans enfant

Brut octobre

Net avec bonus emploi Ouvrier Employé

Augmentation en net Ouvrier Employé

Salaire minimum 21 ans

1.387,49

1.137,51

1.138,02

37,50

35,21

Salaire minimum 22 ans/ 1 an d’ancienneté

1.440,67

1.154,78

1.157,03

31,06

29,23

Salaire 1.450 euros

1.450,00

1.159,98

1.162,53

25,40

23,04

Salaire brut 1.500 euros

1.500,00

1.175,30

1.179,49

19,40

17,48

Salaire 1.550 euros

1.550,00

1.189,12

1.194,94

13,42

18,94

Salaire 1.600 euros

1.600,00

1.209,95

1.210,41

14,50

13,45

Les organisations syndicales dans les processus de restructuration Le vendredi 24 octobre 2008, à 8h45 A l’Espace Solidarité Rue de Namur, 47 - 5000 BEEZ Dans le cadre du projet européen «PAROS», la FGTB wallonne a chargé le CEPAG d’organiser une journée de réflexion sur le rôle, les leviers d’action et les marges de manœuvre des organisations syndicales dans les processus de restructuration d’entreprises. La première partie de la journée sera consacrée, d’une part, à une photographie du contexte européen en matière de restructuration et, d’autre part, à la présentation de cas concrets d’interventions syndicales lors de licenciements collectifs qui ont eu lieu en France, en Italie, au Luxembourg et en Région wallonne. Le Ministre wallon de l’économie et de l’emploi, Jean-Claude Marcourt, nous exposera ensuite le rôle des pouvoirs publics ainsi que l’importance de l’implication syndicale dans les restructurations. S’ensuivra un échange entre les participants et les différents intervenants. Mateo Alaluf, professeur à l’ULB, synthétisera le contenu de cette journée de réflexion et en dégagera les principaux enjeux et perspectives. Programme, informations et inscriptions: Avant le 17 octobre par courriel: odette.lejeune@cepag.be ou par téléphone au 081/26.51.53


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SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

> JOURNÉE NATIONALE D’ACTION DU 6 OCTOBRE 2008

L’UBOT en première ligne pour défendre le pouvoir d’achat

Visitez notre site web: www.ubot-fgtb.be


CAMPAGNE

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

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> «LES TRAVAILLEURS NE SONT PAS DES OUTILS»

7 octobre 2008: 1ère Journée mondiale pour le travail décent Le 7 octobre dernier, une centaine de pays de par le monde, dont la Belgique, étaient à l’heure du travail décent. Lors de cette première journée mondiale pour le travail décent, syndicats et ONG s’étaient donné rendez-vous devant les bâtiments de la Commission européenne du Berlaimont pour crier haut et fort que «les travailleurs ne sont pas des outils.» ujourd’hui encore, la moitié de la population mondiale active gagne moins d’un dollar par jour. Plus de 12 millions de femmes et d’hommes travaillent dans des conditions d’esclavage. 200 millions d’enfants de moins de 15 ans travaillent au lieu d’aller à l’école. 2,2 millions de personnes meurent chaque année suite à des accidents du travail. 4 travailleurs sur 5 n’ont aucune protection en cas de maladie ou d’accident. Sans compter le chômage massif au niveau mondial, la violation des droits syndicaux et l’absence de protection sociale pour la majorité des travailleurs de «l’économie informelle»…

A

Ces chiffres alarmant montrent que travailler dans des conditions décentes n’est pas encore monnaie courante pour tous les travailleurs. La faute au capitalisme débridé - la preuve en est la crise financière de ces dernières semaines - mais aussi à la mondialisation qui a transformé le monde du travail. Les entreprises se livrent désormais à une course à la compétitivité sans limite dans laquelle les

travailleurs sont devenus des ressources potentielles en vue de créer un maximum de profits à court terme. Menaces de délocalisations, pression à la baisse sur les salaires et dégradation des conditions de travail sont devenus le lot quotidien de la plupart des travailleurs au Nord comme au Sud. Malgré une augmentation sans précédent des richesses à l’échelle mondial, 40% des travailleurs dans le monde vivent encore avec moins de 1 dollar par jour! Au nord, com-

me au sud, une part croissante des profits des entreprises est absorbée par les actionnaires au détriment des travailleurs. Le système économique actuel n’est plus là pour servir les êtres humains et pour garantir les droits fondamentaux tels que le droit à vivre et travailler décemment. Désormais, les travailleurs du monde entier sont les instruments, les outils d’un système qui les met en concurrence au détriment de leurs conditions de travail.

La Belgique s’inscrit pleinement dans la défense du travail décent au travers d’une campagne qui s’étalera sur deux années. Les syndicats, dont la FGTB, ont rejoint des ONG au sein d’une coalition «travail décent» (CNCD-11 11 11, côté francophone et elf elf elf, côté néerlandophone) avec un message fort: «Les travailleurs ne sont pas des outils». Ensemble, syndicats et organisations demandent la mondialisation d’un revenu décent pour une vie décente; d’inscrire le travail décent comme priorité dans les politiques de développement; de garantir une mondialisation des droits sociaux; de réguler les acteurs privés transnationaux. cf. Syndicats n°13 du 4 juillet 2008 et n°15 du 19 septembre 2008.

7 octobre 2008: Le coup d’envoi de la première Journée mondiale pour le travail décent était lancé en Belgique mais aussi dans plus d’une centaine de pays de par le monde. A Bruxelles, les syndicats belges (mais aussi CES et CISL, respectivement la Confédération Européenne des syndicats et la Confédération Internationale des Syndicats libres) et les ONG faisant partie de la plate-forme pour le travail décent (CNCD-11 11 11, côté francophone et elf elf elf, côté nérlandophone) s’étaient réunis au cœur même du quartier européen pour crier haut et fort que «les travailleurs ne sont pas des outils». Pour l’occasion, une boîte à outils géante a été installée sur le Rond-Point Schuman pour dénoncer les conditions de travail injuste au Nord comme au Sud. Les différents représentants syndicaux, ainsi que la vice-présidente de la Commission européenne Margot Wallstrom, ont signé, à cette occasion, la pétition internationale pour le Travail décent.

Les travailleurs du Nord aussi concernés Les conditions de travail injustes ne concernent pas uniquement l’ouvrière d’une usine textile chinoise, le paysan bolivien ou le mineur zambien. Les travailleuses et travailleurs du Nord aussi sont concernés. Et pas seulement les travailleurs de l’économie dite «informelle»… En Belgique, on estime à 1,5 million le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. C’est donc 14,7% de la population belge qui vit avec moins de 860e par mois (pour un isolé et 1.805e par mois pour une famille avec deux enfants). Parmi ceux-ci, on compte de nombreux travailleurs. Horaires coupés, temps partiels contraints, pénibilité des tâches, employeur exigeant, obligation de rendement, manque de considération… sont le quotidien de certains travailleurs. Nathalie Evangelinos et Anass Nadi sont délégués FGTB dans le secteur du nettoyage. L’une nettoie dans une usine du secteur chimique, l’autre nettoie les bureaux de la Commission européenne. Tous deux témoignent de conditions de travail qui frisent parfois l’indécence.

Plus… Encore et toujours plus N.E. «Le client est très exigeant. Il faut que ce soit vite fait et bien fait, en peu de temps et avec peu de personnel. Comment faire du bon travail dans de telles conditions? Il faut nettoyer tous les jours des douches, des vestiaires, un réfectoire et ce le plus rapidement possible. (…) Quand on pense à la cadence, je travaille dans cette usine depuis 14 ans et demi. Au départ, on était 40 temps plein. Aujourd’hui, on est 2 temps plein et 7 mi-temps pour un même travail! J’ai deux bâtiments à gérer et j’ai deux heures par bâtiment pour nettoyer, c’est inhumain. Comment voulez-vous bien faire votre travail?» A.N. «On travaille dans le centre nerveux de la Commission, au Berlaimont. Nos conditions de travail sont de pire en pire. Si, par exemple, il y a 5 ans, on devait nettoyer 500m2 de bureaux en 3 heures, aujourd’hui, c’est 1000m2 qu’on doit faire en 3 heures. (…) Chaque jour, on subit plus de contrôle, plus de pression. On exige de nous qu’on soit plus productif en moins en moins de temps.» N.E. «Le client est très exigeant. Il a signé pour une certaine qualité de travail et il la veut. Pour ceux qui nous dirigent, c’est tout à fait faisable… sur le papier. Dans la réalité, c’est différent.»

Temps de travail et déplacements N.E. «On travaille en sous-traitance. Depuis que j’ai commencé, j’ai déjà changé 4 fois d’employeurs. L’usine cherche sans cesse à faire des économies et à trouver les entreprises de nettoyage les moins chères mais à quel prix pour nous! Même si je comprends qu’on est en période de crise, il faut quand même rester humain. (…) Un exemple? Mon employeur actuel ne travaille qu’avec des mitemps. Je suis donc à mi-temps sur le site et j’ai un mi-temps ailleurs. Pour y arriver, je dois marcher 20 minutes parce que je n’ai pas de voiture. Heureusement, là-bas, ce n’est pas une usine chimique et le travail est beaucoup moins pénible.» A.N. «Quant aux horaires de travail, n’en parlons pas! Je me lève tous les jours à 5h du matin. J’ai un collègue qui lui doit se lever à 4h. Et on n’a pas intérêt à traîner dans les bureaux au moment où le personnel arrive...»

La peur au ventre A.N. «Même entre collègues, ce n’est pas évident. Il y a des tensions. Les ouvriers sont tout le temps soumis au stress. Tous les 3 ans, parfois même chaque année, il y a des nouveaux appels d’offre. Les sociétés de nettoyage bradent leurs prix pour obtenir les contrats et c’est les travailleurs qui en subissent les conséquences. On nous demande de faire toujours plus en moins de temps. A chaque nouvel appel d’offre, les ouvriers sont stressés. Ils ont peur de perdre leur emploi. Ce ne sont pas des conditions de travail normales… (…) Mais on fait avec parce qu’on n’a pas le choix. Surtout dans la situation actuelle.» N.E. «Il y a certains inspecteurs de l’entreprise de nettoyage qui nous mettent la pression. Si on ne suit pas, on subit des intimidations voire des menaces. J’ai des collègues qui se laissent faire et ne disent rien car ils sont nouveaux ou ils ne parlent pas bien notre langue… Le moral en prend un coup! On a peur de perdre son emploi, surtout par les temps qui courent!»

Le stress à la maison A Bruxelles, comme à Paris - où les syndicats belges ont répondu à l’invitation des syndicats francais pour la Journée mondiale du travail décent – le président de la FGTB, Rudy De Leeuw l’a répété: «Le travail décent doit plus que jamais être à l’ordre du jour!»

A.N. «Ne me parlez surtout pas de vie privée… On est détruit. Quand je rentre à la maison, je n’ai même pas le courage d’aider mes enfants pour leurs devoirs.» N.E. «Quant à la vie familiale… Quand on rentre le soir, c’est la fatigue totale, c’est le stress.»


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DOSSIER

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

«Le droit à la santé n’est pas à Trente ans après Alma Ata… n septembre 1978, sous la houlette de l’OMS et de l’UNICEF, les représentants de 137 pays se sont réunis à Alma Ata, au Kazakhstan. Leur ambition était de permettre à tous les individus d’accéder à un niveau de santé acceptable, au plus tard en l’an 2000. Leurs travaux ont accouché d’une déclaration, baptisée «déclaration d’Alma Ata». Ambitieux et révolutionnaire, ce texte prônait le développement d’actions urgentes, basées sur la promotion de la participation et des soins de santé primaires. Par ailleurs, il appelait à l’instauration d’un nouvel ordre économique mondial plus juste et plus solidaire.

E

Mieux vaut être riche et en bonne santé… La maladie peut vous tomber dessus à tout moment et personne n’est à l’abri. Elle ne frappe pourtant pas tout à fait au hasard. Ou plus exactement il y en a qui sont moins égaux que les autres face à la maladie. La santé, comme la mortalité, est, plus qu’on ne le pense, déterminée par des facteurs économiques et sociaux: revenu, emploi, milieu social,… Elle est dépendante de choix politiques en ce compris dans d’autres domaines que ceux de la santé elle-même: le logement, l’égalité des chances, l’environnement, la sécurité au travail et la protection des consommateurs,… rance de vie inférieure de 28 ans à un autre né à 13 kilomètres de là», relève l’Organisation Mondiale de la Santé. Il n’y a pas d’explication biologique. Les différences de niveau de santé entre les pays et à l’intérieur d’un même pays sont dues à «l’environnement social dans lequel les gens naissent, vivent, grandissent, travaillent et vieillissent», dit l’OMS. «Lorsque l’on compare les niveaux de vie dans nos pays développés et dans le tiers-monde, cela saute aux yeux. En Sierra Leone, par exemple, un enfant sur trois meurt à l’âge de 5 ans. Chaque année plus de 500.000 femmes meurent de complications liées à leur grossesse ou au moment de l’accouchement.»

Trente années se sont écoulées et ces objectifs ne se sont toujours pas concrétisés comme le prouve un rapport d’une commission de l’OMS, publié en août 2008. L’étude établit un lien entre pauvreté et vulnérabilité sociale. Il démontre que dans tous les pays, les inégalités sociales frappent et fragilisent de plus en plus d’individus. Les principes d’Alma Ata restent donc d’actualité pour contrer cette réalité et l’idée que la santé est un bien à acquérir et non pas un droit, dont chacun devrait pouvoir jouir. A l’occasion du trentième anniversaire de la déclaration d’Alma Ata, la plate-forme d’action Santé et Solidarité (www.sante-solidarite.be), souhaite rappeler que le droit à la santé ne se marchande pas. Pour ce faire, elle organise une grande journée de mobilisation, le samedi 18 octobre 2008. La plate-forme est une initiative portée par de grands syndicats, des mutualités, des réseaux d’associations, des ONG et des académiciens. Elle dénonce les conséquences néfastes d’une politique néolibérale menée dans les secteurs de la santé et du social. Elle défend une gestion solidaire de la santé et l’idée que la santé est un droit universel. L’instauration d’une sécurité sociale généralisée en Belgique est le fruit des luttes menées par les mouvements sociaux. De la même manière, l’avènement d’une politique internationale de santé publique ne sera possible que si mouvements sociaux du Nord et du Sud réussissent à changer les rapports de force existants. Ce vendredi 17 octobre, le groupe de travail Nord-Sud de la plate-forme d’action Santé et Solidarité organise un séminaire sur le droit à la santé au niveau international. Trois thèmes à l’ordre du jour: - la santé et l’égalité sociale, - la commercialisation et la privatisation des soins de santé, - les ressources humaines et les conditions de travail dans le secteur des soins de santé. La participation à cette journée de mobilisation est totalement gratuite. Si vous recevez votre Syndicats à temps vous pouvez y faire un saut: Colloque: Campus Erasme de l’Université Libre de Bruxelles (métro «Erasme») - Infos: 02/209.23.50. Rencontre festive: de 19h00 à 22h30. Beursschouwburg (salle d’argent/zilveren zaal). 20-29, rue A. Orts à 1000 Bruxelles (métro «Bourse»).

Plate-forme d’action «santé et solidarité» La santé est un droit pour tous La santé conçue comme un état général de bien-être physique, mental et social est un droit fondamental.

Réduire les inégalités face à la santé La lutte contre les inégalités face à la santé et à la maladie implique un ensemble de politiques cohérentes dans les domaines de l’enseignement, de l’environnement, du logement, de la mobilité, de l’emploi, des conditions de travail, de l’égalité des chances, etc.

La santé n’est pas à vendre

«Un enfant né dans une banlieue de Glasgow, en Ecosse, aura une espé-

Mais chez nous aussi, dans le même pays, voire d’une région à l’autre, avec le même système de sécurité sociale, nous ne sommes pas tous

égaux face à la maladie ni, comme on le verra par ailleurs, face à la mort. Des ét udes épidémiologiques ont déjà démontré qu’il existe par exemple des risques plus importants de maladies cardio-vasculaires dans les milieux et régions défavorisées. Dans une étude récente, les mutualités chrétiennes ont objectivé cette relation entre inégalité sociale et problèmes de santé. Cette étude corrobore le constat déjà fait par les mutualités socialistes selon lequel l’accès aux soins de santé devenait de plus en plus difficile pour les ménages à faible revenu. Cela se traduisait par des reports de soins ou le tri dans l’achat des médicaments. Selon la plate-forme Sante-solidarité, 10% de la population a, au moins une fois dans sa vie, reporté une visite

La mort: l’inégalité se paie au prix fort Tous les Belges sont égaux. Egaux en droits, égaux devant la loi, mais pas égaux face à la mort. Une étude de la Vrij Universiteit Brussel, portant sur les hommes et les femmes d’âge moyen sur base de données statistiques entre 1991 et 1996, fait apparaître ou plutôt confirme que la mort frappe plus ou moins tôt selon le statut socio-économique, le niveau de revenu, le niveau de confort, le fait d’être propriétaire ou non, le niveau d’étude ou la profession, étant entendu que les uns découlent des autres.

Selon la profession:

Pas de mystère, si on fait un métier dur, on a plus de risque de mortalité que si on est un universitaire planqué dans un bureau ou - exception compréhensible - un agriculteur qui vit sainement au grand air. Ceux qui sont sous la ligne médiane, ont plus de chances de longévité. Ceux qui sont au dessus ont de plus grands risques de mortalité.

Selon les revenus:

La privatisation du financement des soins de santé et la commercialisation de ces derniers conduisent à des systèmes de soins de santé à deux vitesses. La santé doit échapper à toute logique de commerce et de privatisation.

Baisser le prix des médicaments Les signataires sont favorables à l’application du modèle kiwi pour la gestion publique des médicaments. Ce modèle - basé sur des appels d’offres après études scientifiques - permettrait de rationaliser le marché des médicaments, de baisser le coût pour la sécurité sociale.

Des soins de qualité et de bonnes conditions de travail pour le personnel de santé Les signataires plaident pour une approche globale de la santé mettant le patient au centre des soins. Dans cette optique les soins de première ligne intégrant médecins généralistes, infirmières, paramédicaux et travailleurs sociaux constituent un élément central. Un système favorisant cette approche multidisciplinaire ou médecine de groupe soutiendra une vraie politique de santé publique.

Plus le revenu est élevé, mieux on vit. Et plus longtemps aussi.


DOSSIER

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

à vendre» chez le médecin pour des raisons financières. Il faut en effet savoir que malgré les dispositifs mis en place: remboursement préférentiels aux VIPO, statut OMNIO, réductions dans le cadre d’un Dossier médical global, conventions médico-mutualistes limitant les honoraires, et maximum à facturer qui limite le montant des dépenses de santé pour les ménages en fonction des revenus, les patients paient quand même de leur propre poche 28% de leurs frais médicaux. La part qu’ils paient pour une hospitalisation a augmenté de 47% au cours de ces 7 dernières années. Une personne qui a un faible niveau d’étude meurt trois à cinq ans plus tôt qu’une personne ayant un niveau d’études supérieur. Elle peut s’attendre à vivre en bonne santé de 18 à 25 années de moins qu’une personne avec un haut niveau d’étude. Dans leur étude, les Mutualités chrétiennes ont croisé les statistiques fiscales disponibles avec les données de remboursements de santé et de médicaments de leurs 4,5 millions de membres. Elles ont ainsi objectivé le lien étroit entre la santé et

les revenus. Après avoir divisé leur population en cinq niveaux de revenus: inférieurs, bas, moyens, hauts et supérieurs, les MC ont pu établir une corrélation entre revenus et santé. Les revenus inférieurs, bas et moyens ont 13 à 16% de risques en plus de choper une maladie cardiaque. Si on regroupe maladies bronco-pulmonaires et cardio-vasculaires, on arrive à un risque de 15% supérieur entre revenus inférieurs et supérieurs. Ces maladies étant étroitement liée au tabagisme et à une alimentation malsaine, plus caractéristiques des milieux défavorisés. L’incapacité de travail de primaire (moins d’un an) ou l’invalidité (plus d’un an de maladie) est un autre indicateur révélateur: la classe de revenus le plus faible ont un risque de maladie de plus de 30 jours supérieur de 25% et un risque d’invalidité accru de 33% par rapport à la moyenne; mais ces risques passent à 55 et 66% par rapport au groupe des revenus les plus élevés. Dans l’invalidité, il faut aussi entendre maladie d’ordre psychiatrique qui se traduit notamment par une consommation élevée d’antidépresseurs.

Selon le niveau d’étude: Généralement, la profession et le revenu sont déterminés par le niveau d’études. Logiquement, plus le niveau d’études est élevé, plus longtemps on vit.

La maison médicale meilleure en prévention et moins chère pour le patient Favoriser la première ligne plutôt que d’aller directement à l’hôpital à grands frais pour la sécu, allier à la fois accessibilité aux soins sans distinction de classe sociale, approche globale de la santé, et bonnes conditions de travail du personnel, c’est en gros la philosophie des maisons médicales. Après 30 ans de fonctionnement, les maisons médicales ont rempli le contrat: selon un rapport officiel, elles s’avèrent plus efficaces en matière de prévention et rendent la santé moins chère pour les patients. ées dans les années ‘70, de la révolte contre l’Absym, le tout puissant syndicat des médecins, alors dirigé par le célèbre Dr Wynen qui conduisit la grève des médecins en 1979-80, les maisons médicales sont une réaction à la médecine «bourgeoise», basée sur le paiement à l’acte, accusée d’être inégalitaire et corporatiste. C’est donc souvent à l’initiative de l’extrême gauche que les premières maisons médicales pratiquant une «médecine pour le peuple» virent le jour chez nous avec une prédilection pour les quartiers ouvriers défavorisés. La gratuité qui y était pratiquée entraînait les foudres de l’Ordre des médecins qui se confondait alors avec l’Absym.

N

Mais, par ailleurs, des médecins progressistes réfléchissaient à une réforme de la médecine libérale accusée, de ne pas favoriser la prévention, de pousser à la surconsommation médicale et de ne pas tenir compte de la dimension globale, socio-économique et culturelle de la santé… Peu à peu les maisons médicales ont essaimé, se sont constituées en fédération et in fine, ont obtenu une reconnaissance légale, une petite subsidiation pour leur personnel administratif, et l’accord de l’INAMI pour le remboursement des soins sur une base forfaitaire. Il y a aujourd’hui quelque 75 maisons médicales en Communauté française.

Comment ça marche? Une maison médicale, c’est, comme son nom l’indique, un lieu où sont rassemblés plusieurs acteurs de la santé: médecins, infirmier(ère)s, éventuellement d’autres professionnels de la santé dans ses différents aspects: kinés, psys, assistants sociaux. Les patients qui veulent s’y faire soigner doivent prendre un abonnement et sur la base du nombre d’inscrits par mois - en tout cas dans les maisons médicales majoritaires qui travaillent au forfait et pas à l’acte - la mutuelle remboursera un forfait par tête. Ce paquet servira à rémunérer le personnel soignant. A La Brèche, à Châtelineau, l’option prise est un salaire horaire égal (variable à l’ancienneté) entre médecins et infirmières ou accueillantes. Le personnel administratif et l’accueil par des assistantes sociales sont payés sur le pot. Le kiné est par contre payé à l’acte.

Selon la propriété: Qui dit revenu, dit accès différent à la propriété. Et dans la propriété, il y a de la marge entre la bicoque et le château. La longévité est aussi liée à la propriété et au niveau de confort.

L’avantage du forfait, explique le Dr Van Laethem de la maison médicale La Brèche, c’est de donner à tous, y compris aux plus défavorisés un même accès aux soins de santé, sans aucune stigmatisation. VIPO ou assurés ordinaires sont au même régime: c’est gratuit. «Et puis, cela me permet d’éviter de terminer chaque consultation par une transaction financière qui me rend mal à l’aise», dit le docteur. Avoir un bon contact avec le patient et terminer en disant «ça fait 20 euros», ce n’est pas sa tasse de thé… Mais c’est surtout «beaucoup de souplesse et plus de disponibilité» avec ce bémol que la pénurie de médecins se fait quand même sentir. Une fois débarrassés de l’aspect financier, le médecin ou l’infirmière, peuvent soit se contenter d’un conseil par téléphone, soit retourner voir plusieurs fois un patient qui en a besoin, sans donner l’impression de courir après les honoraires.

Souplesse et interdisciplinarité

Données: Statistics Belgium Working Paper n°6, «Socio-economische ongelijkheid en sterfte op middelbare leeftijd in België, een analyse van de Nationale Databank Mortaliteit» (uniquement en néerlandais) est disponible sur le site http://www.statbel.fgov.be/studies/paper06.pdf.

9

Et puis l’intérêt de la maison médicale, c’est de travailler sous le même toit avec des soignants de différentes disciplines. Ça favorise les échanges et ça permet une prise en charge globale de la santé dans ses aspects médicaux, sociaux, psychologiques… «Ça change la pratique médicale, dit le Dr Van

Laethem. Ça permet plus facilement de faire du bon travail». Ce qui ne veut pas dire que les autres médecins n’en font pas. Mais ils n’ont pas la structure intégrée sous la main. Le patient, de son côté, ne doit rien débourser lorsqu’il se rend chez le médecin, ou reçoit des soins infirmiers ou autres. Certaines maisons médicales s’adjoignent ainsi les services d’un kiné. Mais on peut aussi y trouver une aide psychologique ou celle d’un assistant social. Rien n’empêche le patient de se désabonner, ou d’aller à l’occasion consulter un autre médecin généraliste, mais dans ce cas il ne sera pas remboursé. Comme il y a généralement plusieurs médecins qui tournent, il peut aussi changer de médecin sans changer de maison médicale. Malgré leur volonté égalitaire, force est de constater que les maisons médicales, drainent «un public plus défavorisé, plus jeune, plus malade, plus pauvre» dit le Dr Pierre Drielsma de la Fédération des Maisons Médicales. Mais c’est aussi quelque part l’objectif recherché qui se traduit par ailleurs par une implantation dans les zones urbaines ou industrielles défavorisées. Les maisons médicales dans leur projet initial sont supposées faire de la prévention, c’est-à-dire par exemple de l’éducation à la santé. On trouve par exemple dans la salle d’attente de La Brèche les mêmes conseils anti-tabac que dans toutes les salles d’attentes. A côté de cela La Brèche diffuse un petit journal et organise des séances d’information thématiques. «Mais on a l’impression que ceux qui y viennent sont ceux qui sont déjà informés. Ceux qui en auraient le plus besoin ne sont pas là…» dit le Dr Van Laethem.

Bilan positif Le bilan des maisons médicales est assez positif. Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a comparé le coût et la qualité des soins de première ligne prodigués d’un côté par des prestataires rémunérés à l’acte et de l’autre par ceux rémunérés forfaitairement. Cette étude a été menée en collaboration avec l’UGent, l’ULB et l’UCL. Pour le KCE, le coût pour la collectivité et la qualité des soins sont semblables dans les deux systèmes. Mais les pratiques forfaitaires réalisent de meilleures performances dans les activités de prévention. Pour le patient, les pratiques au forfait sont financièrement plus intéressantes. D’autant qu’il est moins souvent envoyé à l’hôpital ou chez le spécialiste, ce qui lui fait épargner des tickets modérateurs et des suppléments en seconde ligne. Les médecins travaillant en maison médicale respectent souvent mieux les recommandations en matière de prescription d’antibiotiques et atteignent de meilleurs résultats dans le domaine de la prévention (dépistage du cancer du sein, vaccination contre la grippe,…).


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SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

> POINT DE VUE

> LA CENTRALE GÉNÉRALE À DÉSORMAIS UNE GRANDE

Le modèle libéral ne marche pas

La fusion nous rend plus forts

SECTION POUR LA FLANDRE ORIENTALE

Les banques prennent des risques insensés. Elles s’effondrent. Le gouvernement doit y aller à coups de milliards pour sauver tout le système financier. Mais en fin de compte, qui paie l’addition?»

«

C’est par ces mots qu’un délégué de la Centrale Générale s’exprimait la semaine dernière sur la crise financière. On ne peut pas être plus concis. Et effectivement, qui d’autre, sinon l’ensemble de la population, paie l’addition de cette gigantesque crise du monde bancaire et des marchés financiers? Tout le monde est conscient des enjeux. Il ne faut pas être un expert financier pour comprendre ce qui se passe. Les banques ont pris des risques absolument irresponsables. En gros, elles ont prêté de l’argent dont elles ne disposaient pas à des gens incapables de rembourser les prêts. Un tel comportement devait être tôt ou tard fatal. Cela fait des années que des spécialistes ont mis en garde. Mais l’effet boule de neige a continué. Et pour cause, il n’y a pas de règles. Il n’y a pas de contrôle, ou du moins, il est totalement insuffisant. Et c’est là le nœud du problème. Un marché libre complètement dérégulé n’aide pas le monde à aller mieux. Au contraire, il entraîne les crises à la chaîne. Ce modèle néolibéral ne marche tout simplement pas. Il ne suffit donc pas d’injecter l’argent de l’état dans les banques. De cette manière, on sauve le système financier du déclin total. Mais il reste toujours aussi malsain et dangereux. Pour éviter cela, il faut un contrôle strict sur les faits et gestes du monde financier. Un contrôle de l’état qui garantirait que les banques gèrent bien l’argent en bon père de famille. Parce que c’est de notre argent qu’il s’agit, l’argent des petits épargnants, l’argent qui fait tourner notre économie. En ce qui concerne notre pouvoir d’achat aussi, nous voulons, avec la FGTB, que les autorités encadrent le marché libre de règles strictes. Une de nos principales revendications porte sur l’introduction d’un contrôle des prix sur les biens de première nécessité et d’équipement tels que l’alimentation, l’énergie, le logement. Ou comme le disait notre délégué la semaine dernière: “manger, se chauffer et se loger, ce ne sont quand même pas des produits de luxe. Ce sont des choses indispensables que chacun doit pouvoir payer”. L’état doit y veiller. Il doit garder le contrôle du marché. (14 octobre 2008)

Un moment historique pour la Centrale Générale: les sections de GandTermonde et de la Flandre orientale méridionale ont fusionné en une seule grande section pour l’ensemble de la province. Le bon moment pour y faire un tour, ce qui ne manquera pas d’intéresser les membres et les militants des autres régions. Comment fonctionne la nouvelle section de Flandre Orientale de la Centrale Générale? Quelle est la raison de la fusion entre ces deux sections syndicales au fonctionnement optimal et financièrement saines? La fusion en Flandre Orientale a été entérinée au cours du congrès du 4 octobre. Mais avant ça, il y a eu de nombreux mois de préparation. Les discussions ont notamment porté sur les nouveaux statuts et le document de base: «Quelle section syndicale voulons-nous?». Les 150 congressistes l’ont approuvé à l’unanimité. Alain Clauwaert, président fédéral de la Centrale Générale, lui-même ancien de la section de Gand-Termonde, considère cette fusion comme essentielle: «Nous encourageons les accords de coopération et les fusions entre sections parce que nous sommes convaincus que des sections plus importantes arrivent à mieux s’organiser». Erwin Van Der Hoeven en Erwin Callebaut, tous deux secrétaires régionaux, nous en disent plus. Erwin Van Der Hoeven: «Une fusion renforce nos deux sections. Tant au niveau du fonctionnement qu’au niveau des collaborateurs et des secrétaires. Ensemble, nous arrivons à mieux répartir le travail. Les services dispensés aux membres et l’appui aux délégués pourront à présent être encore mieux organisés.» Erwin Callebaut: «Le syndicat est un outil de travail entre les mains de la classe ouvrière. Il lui permet de s’organiser et d’occuper une position plus forte dans la société. C’est indispensable parce que nous sommes confrontés à d’autres groupes qui défendent des intérêts contraires. Si, ensemble nous sommes plus forts, nous avons à fortiori plus à dire.»

Le thème du congrès était le pouvoir d’achat. Comment l’avez-vous abordé?

Jacques Michiels Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

Erwin Callebaut: Il s’agit d’une problématique très actuelle que nous avons d’abord explorée avec nos secrétaires syndicaux et plus de 250 militants. Nous avons pour ce faire pu bénéficier de l’appui très apprécié de l’équipe de formation

de la FGTB de Flandre Orientale.» Erwin Van Der Hoeven: «Nous avons aussi pu compter sur l’aide des services d’étude de la Centrale Générale Fédérale. Ils ont élaboré une brochure sur le pouvoir d’achat qui Rie ien que ie ue des d s visag de v viisag sa age ag ess heu he h eu e ure re eu ux. L’u un niio nio on de des es éclaire pour nous les R mécanismes et les no- forces ne peut que venir renforcer le service aux affiliés et la défense des intérêts des tions économiques.» travailleurs. Elle nous a permis de formuler 23 résolutions Optimisme! de congrès combatives concernant l’index, la norme salariale, la fisca- Erwin Van Der Hoeven: «Lors de lité et la sécurité sociale.» son allocution de clôture, mon collègue Erwin a repris une phrase L’ancienne section de Gand-Ter- d’une chanson célèbre en Flandre: monde connaissait une tradition «L’important, ce n’est pas ce que c’est, de «réunions ouvertes de mili- mais ce que l’on fait avec». Et c’est tants». Comptez-vous la poursui- tellement vrai. Notre section est vre? devenue aujourd’hui l’une des plus grandes de la Centrale Générale. Erwin Van Der Hoeven: «Cela va Toutefois, ce n’est pas une raison de soi. Nous entendons organiser pour se reposer sur ses lauriers. dans toutes les régions de la pro- Nous voulons continuer à aller de vince des assemblées ouvertes de l’avant, mais cela suppose que tout militants. Les militants seront in- le monde y contribue, les militants, vités au moins à huit rencontres les collaborateurs et les secrétaide ce type où des sujets actuels et res.» politico-syndicaux seront essentiellement abordés. Par ce biais, nous Des remerciements et des félicisommes à même d’entretenir des tations ont été adressés lors du liens très étroits avec la base dans congrès. A qui étaient-ils destitoute la province.» nés? Erwin Callebaut: «Centraliser pour décentraliser» est le principe qui nous a guidés tout au long de la fusion. Nous devons être très proches de nos affiliés car si nous sommes là, c’est pour eux. Ils ont droit à des services de qualité et à une solide défense de leurs intérêts. Actuellement, nous comptons 4 bureaux et 11 permanences fixes où ils peuvent venir nous trouver. C’est, au minimum, un secrétaire et un collaborateur social qui sont à leur disposition dans chaque bureau. En outre, des travaux de transformation sont en cours à Alost afin de pouvoir y accueillir les membres de manière plus conviviale.»

Erwin Callebaut: «Nous avons tenu à remercier tous nos collaborateurs qui ont durement travaillé pour veiller au succès de ce congrès. Nous avons également profité de l’occasion pour féliciter et adresser nos remerciements à notre secrétaire Katrien Van Der Helst. En effet, fin de l’année, elle quittera la section pour la Centrale Générale fédérale où elle a été élue secrétaire fédérale. Nous lui sommes très reconnaissants pour ses années de dévouement et nous lui souhaitons plein succès dans sa nouvelle fonction.»

La Centrale Générale de Flandre orientale en chiffres

> CONCOURS THE INTERIM TIMES

Un DVD pour 20 gagnants Dans le journal événementiel The Interim Times, publié à l’occasion de la journée des droits des intérimaires, le 17 septembre dernier, nous organisions un concours qui permettait de remporter des DVD du film ‘It’s a Free World’ de Ken Loach. Un tirage au sort a désigné les 20 heureux gagnants. Voici la liste: André André – Cluysen Charles – Debue Joël – Delaitte Geraldine – Doumont Gregory – Duboisdenghien Marie-Thérèse – Gerkens Guy – Griez Jean-Pierre –Karkan Luc – Keita Ahmed - Kever Jean-François – Meert Felipe – Pauque Maryse – Pigeolet Michel – Raemdonck X. – Rédiger Raphaël – Saquet Laurent – Segnon Akouavi – Sironval Jean-Paul – Verstraeten Annette.

Grrâc âce à lla a fu ussion, io on n,, la Cen Cent Ce ntral rra ale le Gé én né érralle de de Fla land dre e orriie ie en ntta ale le peu eut désormais compter sur 25 collaborateurs permanents. Sur la photo, Erwin Callebaut se trouve sur la dernière rangée, le deuxième à partir de la droite et Erwin Van Der Hoeven le troisième à partir de la droite.

✓ 33.880 ouvriers sont actuellement affiliés à notre section. ✓ 976 militants assurent activement le travail syndical: 277 femmes et 699 hommes. ✓ 565 délégué(e)s occupent dans 250 entreprises un mandat en conseil d’entreprise, comité de prévention et de protection au travail et en délégation syndicale. ✓ 25 membres du personnel se trouvent quotidiennement au service des affiliés et des militants: 9 secrétaires, 11 collaborateurs sociaux, 4 collaborateurs administratifs et 1 technicienne de surface. ✓ La section compte 15 points de contact.


SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

> 50.000 TRAVAILLEURS DES TITRES-SERVICES POSENT LA QUESTION

Où est passé mon index? Les salaires minimum dans le secteur des titres-services (CP 322.1) montent de 2%. Tout augmente, l’inflation grimpe et donc les salaires sont adaptés. Il ne s’agit pas d’augmentation mais de veiller à ce qu’avec le même salaire, vous puissiez acheter autant. Ou peut-être serait-il plus juste de dire aussi peu? Et pourtant, la FGTB s’interroge, au nom des 50.000 travailleurs des titres-services: où est notre index? Qu’est-ce que ça cache? L’indexation n’est valable que pour les salaires minimums. Ceux-ci s’élèvent depuis le 1er octobre à 9,48€ pour un débutant, 9,85€ après un an d’ancienneté et 9,98€ après deux années d’ancienneté. En raison du niveau très bas des salaires minimums, de nombreuses entreprises paient plus à l’heure. Et pour ces salaires plus élevés, il n’existe aucun accord en ce qui concerne les indexations. Avec le système actuel, les travailleurs sont donc lésés. Il y a une indexation, mais tous ceux qui touchent plus que le minimum n’y ont pas droit. Les syndicats exigent un accord afin que tous les salaires soient indexés. Mais les employeurs refusent de signer un tel accord. Ce qui a comme conséquence que depuis le 1er octobre, des milliers de travailleurs perdent 2% de pouvoir d’achat. On dit partout que le pouvoir d’achat doit être amélioré, mais ici, c’est tout le contraire, il régresse. Impensable, et en tous cas, inacceptable. La FGTB et les autres syndicats ont interrompu la concertation sociale dans ce secteur jusqu’à ce que l’affaire soit résolue. Nous avançons deux revendications. • Les autorités doivent assumer leurs responsabilités et introduire un financement structurel. Elles ont créé un système qui

occupe à l’heure actuelle plus de 50.000 travailleurs. Le système doit rester viable. Cela suppose au minimum une indexation de la partie payée par les autorités (aujourd’hui 13,5€) et une indexation du prix pour les clients (aujourd’hui 7€ brut de l’heure – 4,9€ net de l’heure). Au bénéfice des travailleurs. • Les employeurs doivent accepter l’indexation de tous les salaires et signer un accord à ce propos. Si le gouvernement indexe la partie payée par l’état et la partie payée par les clients, il doit également imposer aux employeurs de signer un accord dans ce sens. Dans un secteur qui est subsidié pour près de 75 % par l’état, c’est une évidence.

La multinationale Saint-Gobain envisage la suppression de 6.000 postes de travail. Des économies s’imposent et, par conséquent, des emplois doivent passer à la trappe. Parallèlement, le groupe engrange de plantureux bénéfices. Alors que des dividendes sans cesse croissants viennent contenter les actionnaires, c’est la dèche pour les travailleurs. Saint-Gobain est un fabriquant de matériaux de construction qui se focalise, dans notre pays, sur l’industrie du verre. Le groupe compte en Belgique 33 sites qui occupent, au total, 2.300 travailleurs. Parmi les entités d’exploitation, nous citons entre autres Glorieux à Kuurne et Saint-Gobain à Auvelais où les ouvriers ont encore dû récemment digérer plusieurs coupes sombres pour obtenir le remplacement d’un four obsolète.

La perte d’emplois dont il est question aujourd’hui, frapperait essentiellement des sites aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Espagne. Rien ne garantit toutefois que notre pays soit épargné. Les travailleurs ont décidé de ne pas se laisser faire. Ils ont uni leurs forces au-delà des frontières. Ils étaient près de 500, réunis sous la bannière de la fédération syndicale européenne EMCEF, à s’être donné rendezvous devant le siège central de Saint-Gobain à Paris. Parmi les manifestants, outre les collègues français et des délégations allemande, espagnole et italienne, figuraient une trentaine de syndicalistes belges de la Centrale Générale et du SETCa. La revendication des organisations syndicales est double. La sauvegarde de l’emploi, mais aussi le respect du dialogue social par le groupe industriel. Pour preuve, l’absence de toute information préalable aux représentants des travailleurs concernant le nouveau plan d’austérité. Cette première action sera suivie d’autres. En effet, ce regroupement des syndicats de divers pays permet aux travailleurs de se battre avec plus de force pour défendre leur gagne-pain.

Le LLes es tr es trava av av va aill illlle eu eur ur urs de Sai aiint-Gobain venus de différents pa pay p ays on ay ntt men me m en né une ne a accction commune devant le siège cce cen en e ntra trra ra l à P Pa arris iss. Parm arm ar mi eux, une délégation belge.

Adaptation des salaires en octobre 2008 Vous trouverez ci-dessous les secteurs de la Centrale Générale FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er octobre 2008. Seuls les secteurs où des changements sont intervenus sont mentionnés. Des informations détaillées sont disponibles sur le site de la Centrale Générale: www.accg.be. Octobre 2008

CHE PRESENTE:

«50 ans de révolution cubaine» haitent en savoir plus sur Cuba. Le 1er janvier 2009, Cuba fêtera les 50 ans de sa révolution, une bonne occasion donc d’analyser ces 50 années par le biais d’une importante conférence qui accueillera des invités internationaux. Une autre conférence sera - quant à elle consacrée à la situation des femmes cubaines et une autre portera sur la campagne pour le libération des ‘Cinq Cubains’ et des expériences de voyage dans l’île. Comme toujours il y aura aussi des films cubains. Et des rencontres dont une réunissant de nombreux militants syndicaux Vous pourrez en outre découvrir de multiples stands d’information et vous pourrez vous imprégnez de l’atmosphère cubaine, un délicieux mojito à la main.

La journée débutera dès 12h30 avec un ‘brunch Che’. Elle se poursuivra par un ensemble d’activités. L’événement constitue une occasion unique pour tous ceux qui sou-

Les syndicats exigent de Saint-Gobain emploi et respect

Lors de la rédaction de cet article, la décision du gouvernement n’était pas encore claire. Nous reviendrons dans notre prochain numéro sur la question de l’indexation ou non des interventions de l’état et du client seront indexées ou non.

> 26 OCTOBRE, JOURNEE SOLIDARITE

Le dimanche 26 octobre aura lieu la 15e édition de ‘Che Presente’, une journée nationale de solidarité avec Cuba. Une initiative qui émane de Cuba Socialista (ICS).

> ACTION EUROPÉENNE À PARIS

La FGTB exige du gouvernement Leterme une solution dans le budget 2009.

Dans tous les cas, nous ne laissons pas tomber nos exigences: chaque travailleur des titres-services doit recevoir une indexation de 2% au 1er octobre 2008. Eric Neuprez et Werner Van Heetvelde, nos deux secrétaires fédéraux responsables de ce secteur suivent le dossier de près.

11

Cette journée de solidarité se terminera de manière festive, au son de la musique avec un concert du groupe cubain Contrabando et une fiesta cubaine à laquelle il est impossible de résister. Quand? le dimanche 26 octobre de 12h30 à 23h00 Où? Campus de la Plaine (VUB)- Auditorium Q – Avenue de la Plaine 2 – 1050 Bruxelles Entrée: 6/10€ Programme complet: www.cubanismo.net Info: ics@cubanismo.net

N° commission paritaire

Secteur

Type d’adaptation

Augmentation des salaires

100

Auxiliaire ouvriers

Augmentation conventionnelle sur le revenu minimum mensuel moyen garanti

+ 25€

102.02

Petit granit Liège-Namur

Indexation barèmes minimum et réels

+1%

102.03

Porphyre

Indexation barèmes minimum et réels

+1%

102.05

Kaolin et sable

Indexation barèmes minimum et réels

+1%

102.09

Chaux-calcaire

Indexation barèmes minimum et réels

+1%

106.01

Ciment

Indexation barèmes minimum

Salaire précédent x 1,002167

113.04

Tuileries

Indexation barèmes minimum et réels

Salaire précédent x 1,0118

117

Industrie et commerce du pétrole

Indexation barèmes minimum

Salaire précédent x 1,002167

125.01

Exploitations forestières

Indexation barèmes minimum

Salaire précédent x 1,013

125.02

Scieries et industries connexes

Indexation barèmes minimum

Salaire précédent x 1,013

125.03

Commerce du bois

Indexation barèmes minimum et réels

Salaire précédent x 1,013

126

Ameublement et transformation du bois

Indexation barèmes minimum

Salaire précédent x 1,013

128

Cuirs

Indexation barèmes minimum et réels

Salaire précédent x 1,0119

133

Tabac

Indexation barèmes minimum et réels

Salaire précédent x 1,0118

152

Enseignement (Communauté çaise)

Indexation barèmes minimum et réels

+2%

317

Gardiennage

Indexation barèmes minimum et réels

+2%

318.02

Services des aides familiales et des aides seniors de la Communauté flamande

Indexation barèmes minimum et réels

+2%

319.01

Établissements et services d’éducation et d’hébergement de la Communauté flamande

Indexation barèmes minimum

+2%

322.01

Titres-services

Indexation barèmes minimum

+2%

327.01

ETA com. Flam.

Augmentation conventionnelle sur le revenu minimum mensuel moyen garanti

+ 25€

329

Secteur socioculturel

Indexation barèmes minimum et réels

+2%

libre fran-


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MÉTAL

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

> POINT DE VUE

Travailleurs irresponsables?

L

a grève du 6 octobre a été un réel succès en Wallonie et à Bruxelles, rappelant à ceux qui en doutaient encore la principale force de notre organisation: la mobilisation collective pour des combats justes et solidaires.

De 100.000 travailleurs à être descendus dans les rues en juin, nous étions bien plus encore à crier notre ras-le-bol devant les portes closes des usines, ateliers et magasins ce 6 octobre, témoignant de la montée en puissance de notre colère et de notre ferme volonté d’obtenir gain de cause de la part du gouvernement. Mais que les choses soient claires: la grève du 6 octobre n’était qu’un avertissement. Un signal d’alarme retentissant vis-à-vis d’un gouvernement bien plus préoccupé par la défense des intérêts des riches que par la sauvegarde du pouvoir d’achat de ceux qui en ont véritablement besoin. Si nous ne sommes pas entendus, nous continuerons à mobiliser jusqu’à ce que le gouvernement comprenne. Les réactions patronales ne se sont évidemment pas faites attendre. Après les provocations et les manoeuvres d’intimidation d’avant grève, voici à présent une nouvelle tentative de culpabilisation de la part d’Agoria, qui insulte les travailleurs qui se battent pour la défense de leur pouvoir d’achat en les traitant d’irresponsables, osant même dire que les syndicats ont perdu le contact avec la réalité! A ces donneurs de leçons d’Agoria, haut perchés dans leurs tours d’ivoire bien loin des réalités et des fins de mois difficiles, nous répondons clairement que si, selon eux, la défense des intérêts des travailleurs fait de nous des irresponsables, nous l’assumons pleinement. Si le simple fait de revendiquer le droit à la dignité nous rend irresponsable, nous signons des deux mains. Si se battre pour que les travailleurs et les citoyens puissent se chauffer et vivre décemment est irresponsable, nous le sommes et le serons encore un peu plus demain. Et si c’est vous, patrons et charlatans libéraux, vous qui tremblez de ne plus pouvoir exploiter les travailleurs pour faire gonfler vos bulles spéculatives, qui vous estimez responsables, soyez-le jusqu’au bout. Si c’est en vous nourrissant de la misère des gens, en crachant sur l’index et en refusant la liaison des allocations sociales au bien être, que vous vous proclamez responsables, répétez-le en vous regardant dans le miroir pour vous en convaincre. Si c’est vous, en détruisant nos emplois et en réduisant à néant les espoirs de nos enfants pour assurer vos fonds de placement et vos actions dans des paradis fiscaux, qui vous sentez responsables, mâchez-le bien et ravalez-le aussitôt… Parce que les travailleurs ne sont pas dupes. Parce que ce sont eux qui sont à la base du seul système qui vaille la peine d’être défendu. Pas celui fait d’illusions et de miroirs aux alouettes, où les efforts des travailleurs s’envolent en fumées dans des actions de papiers spéculées par des capitalistes avides de profits. Mais un système où les travailleurs et les citoyens récoltent ce qui leur revient de droit, un système où la création de richesse se repartage équitablement et où la justice sociale est la seule à pouvoir juger de ceux qui sont responsables et ceux qui ne le sont pas!

Nico Cué Secrétaire Général MWB-FGTB

La vérité, même si elle ne plaît pas! Alstom Belgium Transport joue dans la cour des grands. Filiale d’un groupe mondial de plus de 120.000 personnes, le site de Charleroi emploie aujourd’hui plus de 900 travailleurs (200 ouvriers et 700 employés). Centre d’excellence en convertisseurs et leader mondial dans la signalisation sur voies et à bord des trains, l’entreprise est régulièrement sous les feux de la rampe; son know-how a récemment permis au TGV de battre un nouveau record de vitesse. Cerise sur le gâteau, sa maîtrise sur une gamme de produits à très haute valeur ajoutée génère un chiffre d’affaires «canon» et des bénéfices pour le moins rondelets! Je travaille, tu travailles, il travaille, … les gros bonnets profitent! Si le côté face de la pièce brille jusqu’à en éblouir, le côté pile est moins riant et mérite qu’on s’y attarde! Des intérimaires en surnombre et une CCT prépension à moitié respectée Avec un carnet de commandes ouvert désormais sur l’agenda 2011 et dans lequel s’inscrivent des projets concernant Londres ou l’Italie, l’Inde, la Chine, l’Argentine et le Brésil; le motif de recours à l’intérim pour cause de surcroît de travail temporaire tient de la farce. Une mauvaise farce d’ailleurs puisque ce sont plus de 50 intérimaires qui travaillent aux côtés des 150 ouvriers sous CDI! Alors bien sûr, Alstom Belgium Transport tient aujourd’hui plus du gigantesque bureau d’études que de l’usine industrielle en tant que telle… Il n’empêche que trop de départs d’ouvriers en prépension donnent suite à des engagements d’ingénieurs alors que le boulot dans les ateliers ne diminue pas… loin de là! Des heures supplémentaires et une flexibilité galopantes: Suite logique de la dérive ci-dessus mentionnée Moins de personnel ouvrier pour un rendement identique voire supérieur se traduit inévitablement par un encouragement (comprenez «pression») aux heures supplémentaires. Les justificatifs vont «du prix à payer pour maintenir la boîte sur sa marche de leader» ou de la «seule solution pour mainte-

> JOURNÉE D’ACTION NATIONALE DU 6 OCTOBRE 2008

nir la pérennité de l’emploi» … les excuses ne manquent pas. Une classification de fonctions à revoir d’urgence Parmi les dossiers que nous entendons finaliser au plus vite figure celui de l’harmonisation des salaires et des règles de saut de classe. C’en est fini des - parfois 50 centimes/heure de différence à l’engagement pour la même fonction ainsi que des avancements annuels après évaluation attribués de façon pour le moins aléatoire! Une entreprise téléguidée depuis Paris Filiale d’un groupe français, Alstom Belgium Transport nous donne trop souvent l’impression d’être gérée à grands coups de frein et d’accélérateur. C’est vrai qu’il n’est pas facile de tenir le cap d’un navire lorsqu’on le manoeuvre depuis la berge. Tout le monde le sait: le syndicalisme c’est le terrain d’abord. Mais la gestion d’une entreprise c’est également le terrain. Les décisions prises trop loin du bruit des machines et de la sueur des hommes ne tiennent pas longtemps la route … Le message qu’adresse la délégation MWB-FGTB – désormais majoritaire – à la Direction est clair: Alstom Belgium Transport ne va pas mal mais elle pourrait aller beaucoup mieux. Des correctifs doivent être envisagés. Nous avons de multiples propositions à faire. Prenons date! Ensemble on est plus forts!

La délégation MWB-FGTB


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

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> JOURNÉE D’ACTION NATIONALE

6 octobre 2008: Manifestation réussie à Gand

Plus de 7000 manifestants ont participé le lundi 6 octobre à une manifestation organisée à Gand par la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant. A part les nombreux militants de notre centrale venant de tous les coins du pays, on y a vu également beaucoup de travailleurs des entreprises menacées de fermeture ou restructuration (Beaulieu Wielsbeke, Berry Yarns, UCO et Domo Gand, Prado, Ralos, …). La solidarité montrée par les autres centrales et la FGTB fédérale était également très manifeste. Surtout les militants de l’Union Belge des Ouvriers du Transport (UBOT) qui sont venus renforcer nos rangs. La manifestation était une protestation vigoureuse contre le ravage social provoqué dans le secteur textile par un certain nombre d’employeurs et la passivité irresponsable du gouvernement par rapport au pouvoir d’achat et à l’emploi. Dans son allocution au «Vrijdagmarkt», qui était devenu littéralement un marché rouge, Donald Wittevrongel, président de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant, a remercié les nombreux manifestants.

Stop aux augmentations de prix!

Donald Wittevrongel (au micro) – Président de la FGTB TextileVêtement-Diamant

Donald Wittevrongel a dénoncé l’attitude des employeurs du textile, qui mettent 2.000 travailleurs sur le pavé. Le manager de l’année 2006, Philippe Vlerick, ferme UCO-Gand et s’enfuit vers la Roumanie, où il peut se présenter comme baron et capitaliste de risque. Beaulieu International Group ferme une entreprise rentable à Ninove et restructure à Wielsbeke, malgré des promesses antérieures de ne pas le faire. Bekaert Textiles à Waregem licencie une masse de travailleurs à cause d’une surcapacité qu’ils ont organisée eux-mêmes en République tchèque et en Turquie. Donald Wittevrongel avait un avertissement très clair et net face à ces employeurs: ils se comportent en tant que déserteurs sociaux et ils devront payer pour les dégâts qu’ils causent. La FGTB négociera dès lors très résolument pour un bon plan social et passera à l’action si nécessaire. Le gouvernement Leterme a aussi reçu de mauvais points dans l’allocution. Il est grand temps que le Premier Ministre se penche sur les problèmes qui préoccupent réellement les gens, notamment l’emploi, le pouvoir d’achat, la sécurité sociale et des impôts plus justes. Les tergiversations du gouvernement depuis plus de 15 mois déjà ont pour conséquence que la pauvreté est en train de s’installer structurellement dans notre pays. Il faut maintenant soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs et des allocataires sociaux et faire quelque chose pour la liaison au bien-être des allocations.

Eddy Van Lancker Secrétaire fédéral e la FGTB

Nous voulons un plan social juste de la part de UCO Textiles

Nous publions sur cette page quelques photos de notre manifestation réussie.

Licenciement? Non! Augmentation? Oui!

Stop aux délicalisatiosn dans le secteur du Diamant!

B.I.G. Un patron avec des manières de cochon

Des impôts justes!

Le travail, c’est du pouvoir d’achat!

Bekaert Textiles -281 Jobs Les travailleurs = trompés et largués


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

L’Alimentation Centre, Charleroi, Mons, Brabant Wallon dit oui à l’alliance avec la Centrale Générale La Centrale Alimentation-Horeca-Services du Centre, Charleroi, Mons et Brabant wallon tenait congrès le 26 septembre dernier à La Louvière. Outre le bilan -positif- des élections sociales, l’ordre du jour comportait un point essentiel pour l’avenir de la Centrale toute entière: l’alliance avec la Centrale Générale, la plus grande centrale ouvrière de la FGTB, prémisse d’une alliance au niveau fédéral des deux centrales pour former à terme la plus grande centrale ouvrière de la FGTB. 11 mandats dont 48 en CE et 63 en CPPT, dans 38 entreprises, soit 17 de plus qu’en 2004… Le résultat des élections sociales est extrêmement positif et confirme la progression constante de la Centrale de l’Alimentation-Horeca-Services.

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Pour ce qui est de la « multirégionale » C.C.M.BW, le nombre des affiliés a quasiment doublé depuis 1997 pour passer de 5.283 à 9.480 en 2007. Cela se vérifie dans toutes les régionales et conforte donc la progression que l’on constate au niveau fédéral puisque la Centrale qui espérait atteindre les 100.000 membres pour son 100e anniversaire qui aura lieu en décembre 2008, en est déjà à 108.000. Bref, la centrale se porte bien. Et pourtant on parle d’alliance avec la Centrale Générale FGTB. C’est d’ailleurs de cela qu’il était question au congrès C.C.M.BW. Plusieurs régionales auront à prendre la même décision. C’est la base qui est souveraine. Le congrès d’octobre prendra la décision finale. Alors pourquoi cette alliance?

S’ améliorer…

…s’ adapter …

C’est justement parce que la centrale est en progression constate, explique Jean-Pierre Van Mulders, secrétaire de la C.C.M.BW, qu’il faut renforcer la structure et améliorer la qualité des services, chercher la plus grande efficacité.

« La société bouge, dira de son côté le Président Fons De Mey, le syndicat doit s’adapter, se moderniser ». La frontière entre les statuts ouvriers et employés s’estompe et on s’achemine vers une harmonisation, d’ailleurs dictée par l’Europe. Dans une même entreprise, cohabitent des contrats et statuts différents, CDI, CDD, intérimaires, sous-traitants, ouvriers employés. Le statut ne peut plus être le seul critère d’organisation et il faudra de plus en plus organiser le syndicalisme en réseau pour s’adapter à l’organisation des entreprises et du travail. Pour la CG et l’Alimentation-Horeca-Services, l’avenir est dans le syndicat de secteur ou d’industrie.

C’est que malgré sa bonne santé et ses efforts, la centrale n’a pas encore atteint la masse critique suffisante pour poursuivre son développement et assurer les services optimums auxquels peuvent prétendre les affiliés et les délégués. Les moyens restent trop faibles eu égard aux ambitions. Le soutien logistique doit être amélioré. Le cadre administratif doit être développé. Les locaux manquent et les délégués attendent de leur centrale toujours plus de formations et un soutien des services d’études. Il est donc tout naturel, dit JP. Van Mulders, de se tourner vers le grand frère ouvrier avec qui la centrale partage déjà des sections régionales (Verviers, Mouscron, Kempen-Limburg…), des secteurs, des services, le réseau informatique et surtout une culture syndicale ouvrière.

…et se renforcer La Centrale Générale organise déjà 40 secteurs différents, confirme Alain Clauwaert, Président de la CG. Mais dans ces secteurs, il y a beaucoup de PME, beaucoup de travail précaire. Et pas mal de travailleurs exclus du marché de l’emploi sont isolés. «Ensemble, entre secteurs

La FGTB Alimentation-Horeca-Horticulture Flandre Occidentale organisait ‘La soirée du militant’

forts et faibles, on peut mieux défendre les droits de tous.» Voilà l’enjeu de cette «alliance». Même si on fait les comptes: 108.000 + 370.000, la nouvelle future structure, qui devrait porter aussi un nouveau nom, sera avec près d’un demi million d’affiliés, la première centrale, disons – harmonisation des statuts oblige - , de «culture ouvrière» de la FGTB. Le processus d’alliance prendra le temps qu’il faut. Il ne s’agit pas d’une absorption: chacun doit y trouver son avantage et sa repré-

sentation. «L’objectif est encore lointain», dit A. Clauwaert qui espère néanmoins annoncer l’alliance à son congrès en décembre qui fêtera le centième anniversaire de la CG. Mais en attendant dit-il il faut avancer. «L’objectif est de former une nouvelle centrale plus forte, qui dépasse la simple addition des effectifs, et qui renforcera la FGTB interprofessionnelle toute entière». Car pour reprendre notre slogan à tous: «ensemble, on est plus forts…» Le congrès a approuvé à l’unanimité le projet d’alliance.

Congrès de la FGTB Horval Section Anvers La section d’Anvers tenait son congrès les 26 et 27 septembre. Sous le slogan solidaire et combatif plus de 100 militants participaient au congrès statutaire de la section Anvers. Les militants ont discuté en groupes de travail du pouvoir d’achat et du recrutement des membres. Deux sujets importants qui nous tiennent à cœur. Le vendredi, le rapport d’activités a été présenté afin que les militants puissent évaluer si les objectifs des 4 dernières années ont été réalisés. Ce rapport a été approuvé à l’unanimité et le mandat du tandem De Jonge – Van Cauwenbergh a été confirmé.

Le 27 septembre, les militants de la FGTB Alimentation-Horeca-Horticulture Flandre occidentale ont organisé leur congrès. Ce n’était pas un congrès ordinaire, mais une ‘Soirée du militant’ dans un décor approprié ‘De Oude Kaasmakerij’ à Passendale. Freddy Quackelbeen a fait rapport sur les activités durant ces 5 dernières années. Un fonctionnement qui, plus que jamais, peut être mis en avant. Il est parvenu à faire croître la centrale à plus de 10.000 membres. De plus, lors des élections sociales le nombre de mandats progresse ainsi que le nombre des voix. En 2008, pas moins de 298 candidats ont été introduits dont 154 candidats existants et 144 nouveaux candidats. Ceci se faisait dans 72 entreprises. Dans 22 entreprises, nous avons atteint la majorité des votes. Les permanences ont également été étendues tant au niveau des bureaux que des fréquences. La Centrale est présente dans les communes d’Ostende, Bruges, Roulers, Izegem, Courtrai, Furnes, Ypres, Blankenberge et Knokke. Freddy Quackelbeen a mis son mandat à disposition. Pour lui une carrière de 31 ans de travail syndical dont 16 ans en tant que Secrétaire provincial de la Centrale, c’est plus que suffisant. Il a choisi consciemment de passer les dernières années de sa carrière comme il le dit lui-même «à l’abri du vent». En 2006, il avait annoncé qu’il souhaitait déposer son mandat de Secrétaire provincial avant le congrès de 2008. Fin 2006, les instances se sont prononcées sur sa succession. En 2007, les différentes étapes préparatoires ont été franchies et le 31 décembre 2007, Freddy faisait un pas sur le côté et Conny Demonie est devenue la nouvelle Secrétaire provinciale. Au congrès, Conny a exposé sa conception du développement de la Centrale. Une vision avec des engagements clairs qui est considérée comme très innovatrice par les congressistes. Elle a dès lors reçu un soutien à 100%. En bref les points de départ: - La Centrale Provinciale doit rester unie et indivisible.

- Il faut œuvrer pour une FGTB grande et forte. - Les délégués sont le moteur du travail syndical dans les entreprises. - Davantage de professionnalisme de nos services. - Pour grandir, il faut investir. - Avoir l’œil pour les tâches de chacun et affiner là où c’est nécessaire. - Tous les secteurs sont importants et doivent être suivis au maximum. - Evaluer le fonctionnement et suivi de l’analyse force/faiblesse. Afin de pouvoir réaliser un des points de départ, les statuts ont été adaptés. Afin de pouvoir associer davantage les militants aux activités syndicales, il a été décidé de réformer les Comités actuels et le Comité provincial en Conseils de Militants. Des Conseils de Militants où on ambitionnera la plus grande représentation possible avec un temps maximal pour adopter des communications ou des décisions. Complété par l’information/la formation syndicale + de l’actualité sociale + plus de discussions syndicales. En outre, afin de pouvoir prendre rapidement et adéquatement des décisions, le Comité journalier est élargi.

Vendredi après-midi, les militants ont adopté les résolutions reprenant nos objectifs pour la législature prochaine. Des décisions importantes qui renforcent notre syndicat à l’avenir. • Notre section veut maintenir le processus décisionnel démocratique existant • En préparation des actions collectives, nous discuterons dans une commission la faisabilité et l’efficacité. • Nous lancerons des campagnes ciblées afin de recruter de nouveaux affiliés • Nous intensifierons nos actions «jeunes» et «seniors». • Nous verrons comment renforcer la FGTB. Le samedi, tous les projets ont été transformés en décisions effectives et les militants ont approuvé les résolutions à l’unanimité. Un projet solidaire et combatif dont nos affiliés retireront de substantiels bénéfices dans quelques années. Aujourd’hui, il faut oser prendre des décisions concernant les objectifs qui se concrétiseront à l’avenir.

Conny Demonie a clôturé son discours en insistant sur la nécessité du maintien de la solidarité et de la fraternité. Il n’est pas possible de défendre les intérêts des travailleurs sans solidarité et fraternité. C’est le pivot du syndicat. Cela s’exprime en respectant les autres et en respectant ses engagements ou au travers de l’intégrité et de l’équité, par la prise d’initiatives avec un souci continu de l’efficacité. En d’autres termes, elle souhaite un syndicat où l’on se sent chez soi.

Le congrès a été une réussite puisque le message pour les 4 prochaines années est très clair.

L’ensemble du congrès lui a donné un mandat pour diriger la section en tant que Secrétaire provincial.

Yvan De Jonge Secrétaire régional

Un extrait du discours final du secrétaire régional. «Les 4 années à venir nous nous battrons pour l’amélioration des conditions de travail de nos affiliés. Nos militants doivent déterminer les objectifs de la FGTB. Nous optons pour une FGTB interprofessionnelle»

En tant que Horval Anvers nous feront preuve de combativité contre toutes les initiatives qui essaient de miner la solidarité entre les travailleurs! Un grand merci à toute mon équipe qui a presté un travail magnifique tant avant que durant le congrès.


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SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

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Journée d’action nationale: un succès! Partout dans le pays, le lundi 6 octobre, les militants du SETCa se sont mobilisés pour le pouvoir d’achat. Voici un petit aperçu non exhaustif des actions. Vous y reconnaîtrez Bruxelles, Gand, Malines, Tournai, La Louvière et Braine-l’Alleud.

Voici quelques mois, le site web du SETCa s’est offert une petite cure de jouvence: un nouveau graphisme, une structure plus accessible, des articles spécifiques… Depuis, setca.org est actualisé chaque jour. Entre l’actualité économique et syndicale, les indexations et les nouvelles publications, le site internet est le complément au quotidien de votre magazine Syndicats. Tant d’informations qui vous attendent… mais peutêtre n’avez-vous pas le réflexe ou la possibilité d’aller consulter setca.org régulièrement? Pour vous informer de toutes les nouveautés du site web directement dans votre boîte e-mail, le SETCa vous propose un outil ultrapratique: une newsletter bimensuelle. Elle regroupera en une seule page les dernières mises à jour, mais aussi des contenus exclusifs: liens, vidéos, petits conseils juridiques… S’inscrire à la newsletter? Rien de plus simple: connectezvous sur setca.org. Dans la colonne de droite, cliquez sur le bouton «inscription newsletter» et remplissez le formulaire. C’est gratuit. Rendez-vous le 5 novembre dans votre boîte e-mail pour le premier numéro de la newsletter du SETCa!

Carrefour: au rabais aussi, les travailleurs? La chaîne de distribution Carrefour annonce l’ouverture d’un magasin «au rabais» à Bruges dans quelques jours. Il ne s’agit pas de brader les prix mais bien le pouvoir d’achat et les conditions de travail du personnel! En front commun avec le syndicat chrétien, le SETCa s’oppose à ce projet qui risque de faire tache d’huile sur tous les magasins. maginez l’un des géants européens de la distribution. Malmené par la crise du pouvoir d’achat, il est aussi en cruelle panne d’imagination. Alors, plutôt que de construire une stratégie commerciale crédible, le géant préfère s’attaquer à ceux qu’il pense être les plus faibles: les travailleurs. L’idée de Carrefour est très simple: réaliser des économies sur le dos du personnel. Et pas qu’un peu! Entre le salaire et les diverses primes, les différences de revenus entre un employé de Carrefour «Blauwe Toren» de Bruges et son collègue d’un autre hypermarché Carrefour pourraient atteindre 25%.

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ble que tente d’utiliser la direction de Carrefour: passer artificiellement vers la commission paritaire

Ce serait là d’une régression intolérable. Avec ce type d’attitude, ce sont les conditions des travailleurs de tout le secteur qui seraient mises à mal à court et à moyen terme.

Le front commun syndical SETCaCNE s’oppose à un tel projet. Après l’échec d’un bureau de conciliation fin septembre, un préavis de grève national a été déposé. Celui-ci est arrivé à expiration le 12 octobre. Derrière l’enjeu brugeois de Carrefour «Blauwe Toren», se cachent des conditions de travail que personne n’envie. Bas salaires, polyvalence, horaires flexibles et difficilement conciliables avec une vie privée équilibrée, beaucoup de contrats à temps partiel non-volontaires… Il s’agit d’un subterfuge inaccepta-

Pour ne prendre que quelques exemples, les travailleurs y seraient payés un quart de moins que leurs collègues des autres magasins. Ils pourraient prester jusqu’à 6 jours par semaine, avec des horaires pouvant s’étaler entre 5 h du matin et minuit. En outre, le personnel devrait travailler jusqu’à 40 dimanches par an sans la moindre compensation. Il n’aurait pas de délégation du personnel pour le défendre. Etc, etc, etc.

On le voit, l’enjeu dépasse très largement la seule implantation de Carrefour à Bruges. C’est pourquoi les syndicats ont élaboré un plan d’actions progressif. Si Carrefour maintient son sinistre projet, le magasin de votre région pourrait connaître une fermeture menée par les travailleurs.

202.01, celle des «moyennes entreprises d’alimentation», totalement inadaptée à une entité comptant 250 travailleurs.

Travailleur du commerce? C’est pour vous! «L’Info Commerce. Commissions paritaires: faites votre marché!». Le titre de cette nouvelle publication ne manque pas d’ironie. Explication. En Belgique, les magasins sont répartis en différentes commissions paritaires (CP). C’est là que nous, syndicats, nous mettons à table avec les employeurs pour négocier. Il y a cinq commissions au total pour le commerce. Comme syndicat, nous tentons toujours de faire appliquer les améliorations dans toutes les commissions paritaires. D’ailleurs, nous estimons depuis longtemps déjà que les cinq CP devraient fusionner pour offrir des conditions de travail et de rémunération maximales. Cette brochure éditée avec nos collègues de la CNE compare les sorts des travailleurs, reprend leurs témoignages concrets et détaille nos revendications. Votre délégué et votre régionale vous fourniront gratuitement et sur simple demande un exemplaire de «L’Info Commerce». Sur www.setca.org, vous pouvez aussi le télécharger facilement.


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SYNDICATS • N°17 • 17 OCTOBRE 2008

> POINT DE VUE

Période agitée Pour plus de pouvoir d’achat La journée d’action nationale du 6 octobre pour le pouvoir d’achat a été une réussite. Les actions des militants ont été organisées dans les trois régions du pays. Peu importe ce que certains en disent et en écrivent. Personne ne s’étonnera du fait que le banc patronal, ainsi que la partie la plus à droite de la presse aient essayé de déstabiliser la mobilisation. Ce type de petit jeu ne date pas d’hier. Mais il y a plus étonnant. Certains, pourtant considérés comme proches de nous, ont contribué à ce climat de démobilisation. Cette action nationale était nécessaire pour montrer la force de notre message au Gouvernement et aux employeurs. A l’heure d’écrire ces lignes, nous ignorons encore le sort que le Gouvernement fédéral réservera à nos revendications en matière de pouvoir d’achat. Nous attendons des mesures palpables pour faire face à l’augmentation des prix ressentie par la population et les travailleurs. Le budget de l’année 2009 doit en tenir compte. A présent, nous attendons également que les employeurs se remettent autour de la table de négociations. Qu’un accord soit finalement intervenu pour une augmentation du salaire minimum et pour l’accélération du bonus à

l’emploi, c’est certainement positif. Ceci dit, le signal reste insuffisant. Il y a encore du pain sur la planche pour apporter du pouvoir d’achat supplémentaire aux allocataires sociaux, dans le cadre de la réalisation de la liaison des allocations au bien-être. Il y a aussi du pain sur la planche pour que les employeurs soient prêts à négocier un accord interprofessionnel correct, offrant des marges pour améliorer les salaires de l’ensemble des travailleurs dans notre pays. Nous jugerons les actes des uns et des autres dans les jours et semaines à venir. Nous en tirerons les conclusions qui s’imposent.

Fortis, Dexia, etc. Même s’il n’y avait – à première vue – pas beaucoup d’autres choix. Au moment où l’on parle beaucoup des risques pour les carnets d’épargne et les actionnaires, notre préoccupation est centrée sur l’avenir de tous les travailleurs des banques, des assurances et des autres entreprises de ce domaine. Ce qui est vrai pour ce secteur l’est également pour les autres. Comme SETCa, la sauvegarde des emplois de qualité nous guide quotidiennement dans nos interventions. Dans ce contexte, nous sommes

totalement convaincus que la transparence et le contrôle des institutions financières doivent être améliorés, tant au niveau européen qu’à l’échelon national. Ce sera un point essentiel de nos contacts des semaines qui viennent. Le capitalisme-casino, qui puise ses origines dans l’idéologie néolibérale, a amené les marchés hypothécaires aux Etats-Unis dans une situation catastrophique. On a ensuite découvert les retombées chez nous. La spéculation qui règne sur les marchés boursiers a renforcé ce processus et a entraîné un effet de boule-de-neige.

Pour couronner le tout, la concentration des institutions financières sans équivoque, instruite par la mégalomanie de certains managers, n’est pas innocente dans ce que nous venons de vivre. Alors, oui, nous disons clairement: «Stop à l’idéologie néolibérale!». Comme le disait à l’époque, feu l’ancien secrétaire général de la FGTB, Georges Debunne, un contrôle réel des travailleurs est nécessaire dans ce monde capitaliste. Ceci permettrait d’éviter des dérives qui peuvent amener l’économie dans une situation catastrophique.

Crise financière mondiale Ces dernières semaines, à côté du coût de la vie, une autre expression se lit sur toutes les lèvres: la «crise financière mondiale». Tout doit être entrepris pour éviter que le système capitaliste libéral ne nous conduise droit vers une régression de l’économie et des conditions de vie de chacun. Avec nos collègues du secteur financier, nous suivons le fil des événements d’heure en heure. Nous intervenons systématiquement avec la FGTB auprès des interlocuteurs adéquats. Nous restons plus que vigilants quant aux décisions prises par le Gouvernement dans les dossiers

Myriam Delmée Vice-présidente SETCa - BBTK

Erwin De Deyn Président SETCa - BBTK

habitation, e c n a r u s s a Une bonne votre vie. re-pensée. ça s’adapte à

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