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BRUXELLES

SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

La FGTB de Bruxelles en Congrès statutaire… Ce mercredi 19 mai 2010, la FGTB de Bruxelles s’est réunie en Congrès statutaire. Les 180 délégué(e) s des Centrales professionnelles ont adopté le Rapport d’activités, ainsi que des Résolutions de perspectives syndicales et d’actualité. Philippe Van Muylder a été reconduit pour quatre ans dans son mandat de secrétaire général. Et c’est Jean-Pierre Knaepenbergh (CGSP) qui présidera l’Interrégionale pendant la durée de ce mandat. Le Congrès a défini 5 chantiers syndicaux prioritaires: - la lutte contre la précarité croissante du travail à Bruxelles - la défense des libertés syndicales - le choix de la transition vers un développement juste et durable - la restauration de l’Etat social de service public - et les réponses à apporter aux manquements des politiques d’immigration. Le Congrès s’est également penché sur la crise politique et institutionnelle qui a conduit à anticiper au 13 juin prochain les élections fédérales. L’issue de ces élections anticipées est particulièrement incertaine: l’exacerbation des tensions communautaires risque de détourner l’électeur des véritables enjeux, qui sont économiques et sociaux. La Belgique risque bel et bien de devenir ingouvernable: les négociations qui présideront à la formation du prochain gouvernement fédéral seront plus que probablement longues et difficiles; elles butteront, à nouveau, sur le contentieux communautaire à la périphérie de Bruxelles mais aussi, très certainement, sur des revendications de plus en plus fermes de scinder l’emploi et…la sécurité sociale. Dans ce contexte, la FGTB de Bruxelles a rappelé qu’à ses yeux trois dangers précis guettent les travailleurs: - la remise en cause de l’unité du monde du travail et des solidarités entre travailleurs, essentielles pour maintenir les meilleurs rapports de forces possibles face au monde du capital et de la finance; - une paralysie de la décision politique, qui conduirait à une sorte de «non-gouvernance publique»; - le démantèlement du modèle de concertation sociale belge (scission du droit du travail, de la sécurité sociale, des conventions collectives du travail).

Le Congrès a rappelé que la Région de Bruxelles-Capitale est aujourd’hui en situation de quasi-faillite. Cette année, pour maintenir la tête hors de l’eau, elle a dû se résoudre à reporter d’importants investissements et…à réduire certains services, notamment en matière de transport public. Aujourd’hui, le besoin de refinancement de Bruxelles est estimé par des experts indépendants à minimum 500 millions d’euros par an. La FGTB a rappelé que ce montant, qui peut paraître important, ne représente en somme que 6 fois moins que la facture des intérêts notionnels ou encore 40 fois moins que la facture de la fraude fiscale! Or, il y a là comme une vraie bombe à retardement: la faillite programmée de la Région bruxelloise constituerait immanquablement un des points d’effondrement de l’Etat social dans notre pays. Mais ce trou qui se forme dans le modèle social belge pourrait bien devenir béant et provoquer… d’importants dégâts collatéraux: la panne de la concertation sociale et politique à Bruxelles prive le monde du travail de toute emprise sur les mutations en cours de l’économie urbaine et laisse le champ libre… à la libéralisation du plus grand marché d’emploi du pays. Ce phénomène affecte évidemment d’abord les travailleurs bruxellois (c’est-à-dire ceux qui travaillent et/ou habitent à Bruxelles), mais il pourrait bien ne pas épargner leurs Camarades de Flandre et de Wallonie. Car l’apparition, au cœur de l’économie belge, d’une espèce de zone franche, abandonnée au «laisser-faire», aurait vite fait d’ébranler le développement économique et social de l’ensemble du pays. A l’heure de poser des choix électoraux déterminants pour l’avenir, la FGTB a tenu à rappeler qu’il est fondamental que les travailleurs et travailleuses bruxellois privilégient: 1. l’unité des travailleurs, de Flan-

dre, de Wallonie et de Bruxelles; 2. la préservation des solidarités interpersonnelles, au travers d’une sécurité sociale fédérale forte (thématique qui a fait l’objet d’une Résolution spécifique); 3. la volonté d’un fédéralisme de coopération, fondé sur le respect mutuel et la collaboration entre les différents niveaux de pouvoir; 4. la mise en œuvre effective d’un refinancement structurel de la Région de Bruxelles-Capitale ; 5. la défense active des services publics. A noter encore: le Congrès a adopté deux importantes Résolutions complémentaires, relatives l’une aux jeunes travailleurs, l’autre à la situation des travailleurs en Palestine. Enfin, le Congrès bruxellois a confirmé et motivé son refus de la régionalisation de l’enseignement francophone.


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