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8 pages détachables Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

13 JANVIER 2012

Pourquoi la menace d’une grève?

DOSSIER SPECIAL

Ce qu’a décidé le Gouvernement...

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La fiscalité...

Les fins de carrière...

Une régression sociale violente Sous couvert de retour à l’équilibre des finances publiques et de contrainte européenne, on assiste à la pire régression sociale depuis des décennies. Les systèmes de solidarité mis en place par les travailleurs depuis le lendemain de la guerre à travers la sécurité sociale et les services publics sont détricotés. • Avec le nouveau système de dégressivité accélérée, l’assurance chômage ne protègera plus contre la perte de revenu mais mènera jeunes et travailleurs âgés, isolés ou chefs de ménage, sous le seuil de pauvreté. • Les possibilités d’aménagement de sa carrière à travers le crédit temps sont réduites alors que les pouvoirs publics ne sont pas à même de répondre aux besoins croissants en matière d’accueil et d’aide aux personnes. • Les possibilités de lever le pied à travers les prépensions sont anéanties ou fortement réduites alors que le travail devient de plus en plus pénible, que le stress et les rythmes de travail vont croissant. • Sous couvert de solidarité entre générations, les pensions déjà bien maigres le seront encore plus à l’avenir compte tenu de la limitation des règles de calcul des périodes assimilées (chômage, crédit-temps, prépension). Toutes ces mesures ont été décidées sans concertation avec les interlocuteurs sociaux. Ou plus exactement sans prendre l’avis des travailleurs. Parce que le monde patronal a su, lui, trouver ses relais et imposer ses vues. On a gelé la concertation sociale et passé une série de lois et d’arrêtés à la hussarde et en catimini pour nous placer devant le fait accompli. On a même rompu des engagements passés à l’égard de bon nombre de travailleurs. Une spirale infernale Cela fait déjà pas mal de bonnes raisons de se rebeller. Et pourtant nous n’avons pas fini d’en trouver d’autres. Le déséquilibre des efforts demandés par exemple. A travers une multitude d’économies budgétaires et de mesures fiscales, on touche en priorité les revenus du travail alors que les revenus du capital sont à peine égratignés. L’effort des banques reste limité. La taxe sur la rente nucléaire n’atteint pas le quart de ce qui pouvait être imposé. La lutte contre la fraude fiscale semble avoir été marquée «pour mémoire». Les cadeaux aux entreprises restent largement intacts et toujours inconditionnels, c’est-à-dire sans obligation de résultat en matière d’emploi. Et ce n’est pas fini… Comme partout ailleurs, ce plan d’austérité a été taillé sur mesure pour satisfaire les marchés financiers mais comme partout ailleurs il n’offre pas de réelle perspective de sortie de crise et de relance de l’activité économique. Au contraire. Il va nous faire entrer en récession avec les risques d’une spirale infernale d’appauvrissement, de chômage et de nouvel endettement tels que les connaissent les pays où l’on a déjà appliqué ces méthodes.

Le chômage...

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Les crédits-temps...

... et le reste

Il ne faut pas être devin pour imaginer les gros titres des journaux du 29 ou du 30 janvier: «une grève générale pour quoi faire?» Il n’est pourtant pas difficile de comprendre combien est dure et injuste l’attaque que le plan d’austérité du Gouvernement représente pour le monde du travail.

... et ce que nous voulons revoir et corriger

Que voulons-nous? Nous voulons d’abord que l’on nous consulte. La plupart des mesures dites de «réformes structurelles» en matière sociale ont été prises dans la précipitation. Elles comportent des inepties juridiques, des ruptures de contrat, des conséquences sociales catastrophiques et des risques d’exclusion. Nous voulons les revoir et les corriger. Nous voulons que l’on rééquilibre les efforts demandés à la population et que l’on répartisse les efforts sur les épaules les plus larges et pas sur le plus grand nombre des revenus les plus faibles. Nous voulons enfin que l’on prenne des mesures ouvrant des perspectives d’avenir, d’emploi, de reconversion industrielle, d’investissements publics et de services collectifs. Que l’on tourne le dos aux diktats de l’Europe inspirés par le souci de maintenir les privilèges et les profits de la haute finance. Que l’on construise une Europe solidaire et suffisamment forte pour mener des politiques constructives au lieu d’une surenchère dans la régression sociale. C’est aussi ce message que nous envoyons au sommet européen qui se tient le 30 janvier.

Anne Demelenne Secrétaire générale

Rudy De Leeuw Président


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