N O 10/2015, 13 MARS 2015
ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
Carlos Tévez
Fuite en avant RÉALITÉ AUGMENTÉE LES STADES À L’HEURE DU NUMÉRIQUE
GUYANE FRANÇAISE LE VENT EN POUPE
COUPE DE L’ALGARVE LA MINI-COUPE DU MONDE W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com
“Tout le monde a le choix” Élevé à Fuerte Apache, Carlos Tévez a dû prendre très tôt une décision importante. Il a opté pour la voie du football afin de s’évader d’un quartier dont le quotidien reste marqué par la drogue et la violence. Dans un entretien accordé à Alejandro Varsky, l’attaquant de la Juventus évoque son enfance et sa carrière.
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S epp Blatter L’équipe féminine U-17 de Djibouti vient de réaliser un bel exploit. Le Président de la FIFA lui adresse ses félicitations et se penche avec optimisme sur l’avenir du football féminin dans ce pays.
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L’ère de l’écran Les progrès technologiques changent notre vie et notre façon de suivre un match dans un stade. Les applications et les codes QR proposent aux spectateurs des statistiques en temps réel, des ralentis et des analyses. Ronald Düker revient sur ce phénomène.
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Marvin Torvic Le défenseur a encore une chance de disputer la Gold Cup sous les couleurs de la Guyane. Pour le capitaine et son pays, une qualification s’annoncerait hautement symbolique.
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
17 Fuite en avant Grâce au football, Carlos Tévez a pu échapper à la drogue et à la violence qui gangrènent son quartier. L’international argentin nous parle de sa jeunesse.
Honduras Club le plus titré du pays, le Deportivo Olimpia a échappé de justesse à une défaite humiliante. (En image : Anthony Lozano)
The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues et aussi pour votre tablette. http://www.fifa.com/mobile
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Coupe du Monde Féminine 6 juin – 5 juillet 2015, Canada
imago (2), AFP, LNP Honduras
Gonzalo Lauda / fotogloria
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
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Portugal Arouca, qui lutte pour se maintenir dans l’élite, n’a pas pu créer la surprise face au Benfica. (En image : Nelsinho)
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Coupe de l’Algarve Le Président Blatter a décrit le tournoi portugais comme une Coupe du Monde Féminine miniature. (En image : Alex Morgan (13) et Eugenie Le Sommer (9))
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Juventus de Turin Le club le plus populaire d’Italie semble bien parti pour remporter son 31e “Scudetto”. (En image : Paul Pogba)
Blue Stars / FIFA Youth Cup
Coupe du Monde U-20
Coupe du Monde de Beach Soccer
Coupe du Monde U-17
13 et 14 mai 2015, Zurich (Suisse)
30 mai – 20 juin 2015, Nouvelle-Zélande
9 – 19 juillet 2015, Portugal
17 octobre – 8 novembre 2015, Chili
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À DÉCOUVERT
Nouveautés en vue
Mario Wagner/2Agenten
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à, un peu plus loin au coin de la rue. Là, à deux pas du stade. C’est là que se tenait habituellement le supporter vendeur de journaux. Par tous les temps, à longueur d’année, il agitait son petit fanzine haut dans le ciel. Le fanzine que lui et quelques amis rédigeaient, produisaient et imprimaient. À l’intérieur, on trouvait quelques vérités pas toujours belles à entendre au sujet de l’équipe locale et de l’entourage du club. Les auteurs se perdaient aussi parfois en spéculations, se fendaient d’un article humoristique ou bien lançaient des fausses pistes. Là où se tenaient autrefois ce vendeur de journaux qui fleurait bon le football d’antan, on retrouve désormais des fans absorbés par leurs smartphones. Ils s’informent des dernières nouvelles avant le début de la journée de championnat. Surtout, ils s’assurent que leur application fonctionne correctement afin que, une fois bien installés sur leurs sièges dans les tribunes, ils puissent consulter en temps réel les statistiques de tous les joueurs présents sur la pelouse. Aujourd’hui, aller au stade est une expérience différente de ce que nous connaissions il y a encore quelques années. Le confort est maintenant à l’ordre du jour, à grands renforts de stands de restauration, d’écrans géants et de sonorisation dernier cri. Les nouvelles technologies ont, elles aussi, fait leur apparition dans les travées. Pour suivre une rencontre, plus que jamais, il faut se servir de ses cinq sens, il faut vivre le football autrement. Le concept de réalité augmentée, puisque c’est bien de lui qu’il s’agit, permet des échanges raffinés entre la machine et l’être humain. Le numérique a envahi les stades du monde entier et à partir de la page 24, nous nous penchons sur ce phénomène nouveau. Å Perikles Monioudis T H E F I FA W E E K LY
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CARLOS TÉVEZ
TOUT LE MONDE A LE CHOIX 6
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CARLOS TÉVEZ
Dans une longue interview, l’attaquant argentin Carlos Tévez se livre au sujet de son enfance dans un quartier difficile, de ses amis et des barrières linguistiques. Il revient également sur ses expériences en Angleterre et, aujourd’hui, à la Juventus de Turin. Propos recueillis à Turin par Alejandro Varsky
Carlos Tévez, comment allez-vous ? Comment vous sentez- vous à Turin ? Carlos Tévez : Je vais très bien, merci. Après huit années à Manchester, j’ai vraiment été très bien accueilli à Turin. Les gens sont “relax”, c’est incomparable à ce qui se passe dans d’autres parties du pays, à Rome ou à Naples par exemple, où les supporters sont beaucoup plus passionnés. Tout est beaucoup plus calme ici, la vie est tranquille.
Que pouvez-vous faire ici que vous ne pouviez pas faire à Manchester ? Dans l’ensemble, l’Angleterre est encore plus calme que l’Italie. Mais je ne suis de toute façon pas le genre de personne qui sort beaucoup. Je profite de ma tranquillité à la maison, avec mes filles. Avec la Juve, nous jouons tous les trois jours, on est tout le temps à l’entraînement ou en déplacement. Donc quand j’ai du temps libre, je préfère le passer chez moi avec ma famille.
Est-ce que vous devez vous déguiser un peu pour passer incognito quand vous sortez ? Non, non. Il n’y a jamais de problème.
Vous avez déjà joué au Brésil, en Angleterre et en Italie. Où vous êtes-vous adapté le plus rapidement ?
Gonzalo Lauda/fotogloria
Ici en Italie, notamment à cause de la langue. Comme je suis hispanophone, je comprends un peu mieux l’italien. À Manchester, j’ai eu beaucoup de mal à me faire à l’anglais. Ce n’est pas une histoire de climat, je me sens aussi bien au soleil que dans le froid. Je n’ai aucune préférence à ce sujet. Mais c’est tout de même ici que j’ai eu le moins de mal à m’adapter.
L’Argentine vous manque-t-elle ? Oui. Les amis et la famille nous manquent toujours. Ils nous manquent dès le moment où on part. Heureusement, je reçois très souvent de la visite, je ne reste jamais longtemps tout seul. Los pibes, mes vieux copains, sont toujours venus me voir, peu importe où je me trouvais.
Vous avez sûrement beaucoup d’anecdotes à raconter au sujet des séjours en Europe de ces garçons de Fuerte Apache, un quartier en Buenos Aires ? Oh oui ! Énormément, surtout en Angleterre. Essayez de vous imaginer les gars de Fuerte là-bas ! Ça avait toujours un rapport avec la langue. À chaque fois qu’on sortait, il nous arrivait mille histoires. Ça m’a toujours fait du bien.
Pour ceux qui ont grandi dans un autre monde, en Europe par exemple, il est très difficile de s’imaginer la vie à Fuerte Apache. Pouvez-vous nous en parler ? Il est très compliqué de décrire ce que moi ou les habitants de mon quartier avons vécu. Les gens pensent ce qu’ils veulent. Ça ne sert à rien d’essayer de les influencer et de leur dire que ça n’a pas été facile tous les jours. Je ne peux pas vous expliquer tout ce que la rue m’a appris. Mais elle a été riche d’enseignements, ça c’est sûr.
Existe-t-il une expérience particulière qui a marqué votre enfance ? Toute mon enfance a été très difficile. On ne peut pas en ressortir un aspect plutôt qu’un autre. J’ai grandi dans un endroit où la drogue et la mort font partie du quotidien. On vit des choses très dures, dès son plus jeune âge. Ça fait grandir. Mais je crois que ça permet aussi à chacun de choisir sa voie, sans forcément prendre celle qui semble être prédestinée. J’ai suivi mon propre chemin. Je n’ai jamais versé dans la drogue ou les assassinats et heureusement, j’ai eu le choix de faire autre chose.
On dit que Darío Coronel, votre ami d’enfance, était aussi bon footballeur que vous. Mais lui n’a pas eu la chance de pouvoir choisir. Il est mort jeune. Je refuse de dire qu’il n’a pas eu la chance de pouvoir choisir. Comme je l’ai dit, chacun est maître de ses actions. Il avait tout pour devenir un grand joueur, mais il a choisi d’emprunter une autre voie, celle de la criminalité et de la drogue. C’est pour cette raison qu’il n’est plus parmi nous aujourd’hui. Je crois sincèrement que tout le monde a le choix. T H E F I FA W E E K LY
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CARLOS TÉVEZ
À propos de Carlos Tévez
Il a fait celui de la criminalité et de la drogue, il a emprunté la voie la plus facile. Ça n’a rien à avoir avec la chance.
Vous pensez souvent à lui ? Oui ! C’est, ou plutôt c’était, mon meilleur ami. Nous étions tout le temps ensemble, même si nous avons fini par ne plus être sur la même longueur d’ondes en ce qui concerne les discothèques et ce genre de choses. Mais nous passions nos journées ensemble.
En Argentine, les jeunes qui grandissent dans des quartiers pauvres tels que Fuerte Apache, Ciudad Oculta ou Villa Carlos Gardel sont souvent stigmatisés. Qu’est-ce que cela vous inspire ? 8
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C’est la nature humaine qui veut ça. Quand un jeune habillé bizarrement débarque à un endroit où un vol vient de se commettre, c’est lui qu’on accuse. Parce qu’aujourd’hui, les gens vivent dans la peur. À une époque, les criminels avaient un certain code d’honneur : ils te détroussaient, mais ensuite ils te laissaient filer. Maintenant, ils sont tous accros à la drogue. Tu leur donnes tout ce que tu as, mais ils te tuent quand même. Les jeunes ne portent plus les valeurs dont je me souviens. Avant, ils risquaient leur peau, ils partaient, volaient et revenaient. C’est tout. Là, les jeunes qui vont voler sont tous drogués. Ils risquent toujours leur peau, mais d’une autre manière. Ils ne pensent plus qu’à leur vie, pas à celle des autres.
Toby Binder / fotogloria
Idole Carlos Tévez sur les murs de Fuerte Apache.
Sur un terrain, Carlos Tévez n’a pas froid aux yeux : il ne recule devant aucun duel et a même tendance à les provoquer. À moins bien sûr qu’il ne soit déjà lancé vers le but. Dans ce cas, cet attaquant polyvalent, agile et infatigable est presque impossible à arrêter. L’Argentin est très volontaire, il est capable d’occuper tous les postes offensifs et il a le don de faire basculer une rencontre à lui seul, grâce à un dribble sensationnel ou à son incroyable frappe de balle. Ses talents footballistiques lui ont permis d’échapper à la violence et aux drogues, monnaie courante dans son quartier natal de Fuerte Apache, près de Buenos Aires. Tévez a ainsi percé très tôt. Il n’a que 17 ans lorsqu’il arrive à Boca Junior. Avec ce club, il remporte en 2003 la Copa Libertadores et la Coupe intercontinentale. En 2005, il est transféré au Brésil, au Corinthians de São Paulo, pour un montant record en Amérique du Sud. L’année suivante, il rejoint l’Europe et la Premier League anglaise. Il commence par sauver West Ham de la relégation lors de la dernière journée de la saison 2006/07 en inscrivant le 1:0 décisif contre Manchester United. Puis, il marque 19 buts avec les Red Devils, pour lesquels il joue deux ans et avec lesquels il gagne deux championnats d’Angleterre (2007/08, 2008/09), une Ligue des Champions (2007/08) et une Coupe du Monde des Clubs (2008). Tévez part ensuite chez l’éternel rival de la ville, Manchester City. Au cours de ses quatre saisons passées là-bas, il ajoute une FA Cup (2010/11) et un nouveau championnat d’Angleterre (2011/12) à son palmarès. À l’été 2013, enfin, il opte pour la Juventus de Turin et remporte immédiatement le Scudetto. S’il compte aujourd’hui 66 sélections en équipe d’Argentine, Carlos Tévez en est cependant mis à l’écart pendant plus de trois ans par Alejandro Sabella, qui reprend les rênes de l’Albiceleste en 2011. L’attaquant ne fait pas non plus partie de la sélection qui s’incline face à l’Allemagne en finale de la dernière Coupe du Monde. Il est finalement réintégré au groupe par le nouveau coach Gerardo Martino le 12 novembre 2014, à l’occasion d’un match contre la Croatie (2:1). Ce passionné de golf a également deux enfants avec sa femme Vanessa. mpe
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Intégré L’Argentin enchaîne les buts avec la Juventus.
Échappatoire Le petit Carlos dans son élément.
Avant, je jouais au ballon. Maintenant, je joue au football.
Marco Bertorello / AFP, Marco Luzzani / Getty Images, Offside
Hommage Un but dédié à ses deux filles.
Mais votre quartier a aussi un autre visage, non ? À Fuerte Apache et Ciudad Oculta, on trouve aussi de bons jeunes, comme dans toutes les villes d’Argentine. Tous les êtres humains ne sont pas mauvais. Je m’en suis sorti et il y en a beaucoup d’autres qui ont pu échapper à cette situation. Ce n’est facile pour personne. C’est même au contraire très dur de s’en sortir. Mais je le répète, chacun à son destin en main. Il faut prouver aux gens que nous ne sommes pas tous pareils.
Est-il exact qu’avant le quart de finale de la Coupe du Monde 2006, sur la route du stade Olympique de Berlin, vous avez repensé à tout votre parcours afin de vous motiver ?
C’est vrai, en effet. Sur la route du stade, on pense toujours à toutes sortes de choses, mais là, c’était complètement différent. Ça ne m’était encore jamais arrivé et ça ne s’est d’ailleurs pas reproduit depuis. Je me suis soudain retrouvé chargé à bloc. Je me suis dit : “Aujourd’hui, tu dois tout donner, parce que tu viens d’un endroit d’où il est difficile de sortir.” Je me suis souvenu de ces moments où, enfants, nous jouions avec un ballon fait de vieux vêtements, ce genre d’histoires, et ça m’a vraiment motivé. Toutes ces images défilaient dans ma tête, c’était comme si j’étais en train de revivre ces scènes. C’est venu comme ça et ça m’a vraiment motivé. T H E F I FA W E E K LY
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Chaque rĂŞve commence par un coup d'envoi. Inspirez sa passion. Utilisez votre carte Visa pour acheter des billets de la Coupe du Monde FĂŠminine de la FIFAMC.
CARLOS TÉVEZ
Concentration L’attaquant possède une frappe surpuissante du pied droit.
Giorgio Perottino / Reuters
Cette enfance dans un environnement difficile a-t-elle fait de vous le joueur et le guerrier que vous êtes aujourd’hui ? Je ne sais pas si tout ça a un rapport. J’ai toujours joué ou essayé de jouer de cette manière. Je dis toujours qu’avant, je jouais au ballon alors que maintenant, je joue au football. Ce n’est pas la même chose. Mais est-ce que ce sont les conditions dans lesquelles j’ai grandi qui ont fait de moi le joueur que je suis ? Je ne sais pas, c’est possible.
Qu’est-ce que vous préférez : jouer au football ou jouer au ballon ? Jouer au ballon ! Parce que jouer au football, c’est mon travail. Alors que quand je joue au ballon, je prends du plaisir,
je suis avec mes amis, il n’y a pas de pression. Quand je joue au football par contre, je sais qu’il y a énormément d’enjeux. Il en va du salaire de mes coéquipiers et de la passion des supporters. La pression est élevée.
Que ressentez-vous lorsque les tifosi de la Juventus chantent votre nom après un but, alors que ce n’est pas le cas en Amérique du Sud, où la culture est différente ? Est-ce un sentiment particulier ? Non, je ne ressens rien de particulier. Marquer un but est quelque chose d’unique et ce qui se passe après, je ne le remarque pas. C’est toujours le même sentiment qui me submerge quand je marque, c’est indescriptible. Les réactions autour de moi n’y changent rien. T H E F I FA W E E K LY
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Gentile, Boniek, Zidane & Co.
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râce à un but spect aculaire de Paul Pogba, l’étoile montante du football français, la Juventus a pu rempor ter son match en retard contre Sassuolo et poser une très sérieuse option sur un nouveau “Scudet to”. Il s’agirait du quatrième consécutif. L’AS Rome est reléguée à 11 points et même si elle par venait à revenir à hauteur du leader incontesté de la Serie A, la dif férence de buts par ticulière jouerait en faveur de ce dernier. Dans ces conditions, la conquête du 31e titre of ficiel de champion d’Italie n’apparaît plus que comme une simple formalité. Les suppor ters qui n’ont jamais accepté que les sacres de 2005 et 2006 aient été annulés par une décision de justice suite à l’af faire du “Calciopoli” fêteront pour leur par t le 33e titre “of ficieux”. Le terme de “Juventus” est issu du latin et signifie “jeunesse”. Avec 14 millions de “tifosi” dans tout le pays, le club est bien sûr le plus populaire du pays. Il repose sur une riche histoire qui a débuté voilà 118 ans sur le banc d’un parc situé à l’angle des rues Corso Re Umber to et Corso Vit torio Emanuele, à Turin. C’est là que se retrouvaient autrefois les élèves du lycée humaniste Massimo d’A zeglio après les cours. On commençait alors à parler d’un nouveau spor t venu d’Angleterre, un nouveau spor t à la popularité grandissante : le football. Sur ce banc aujourd’hui exposé dans le musée “bianconero”, les lycéens décidèrent de fonder un club, baptisé le “Spor t Club Juventus”. Le premier maillot of ficiel était rose, avec un col, une cravate et un pantalon noirs. Ce sont également les couleurs choisies par Palerme neuf ans plus tard. À force de lavages, les tons ont toutefois f ini par perdre de leur éclat, t ant et si bien que plus personne n’aimait les tenues. Le club a alors écrit à la Football Association, la Fédération anglaise de football, afin d’obtenir un jeu de maillots moderne. Not ts County a été la première formation à répondre favorablement à l’appel de la Juventus. À par tir de 1903, les rayures ver ticales noires et blanches des Anglais sont donc également devenues celles de la “Vieille Dame”. Au début des années 20, un événement est ensuite venu chan ger profondément le visage du club : la famille Agnelli, déjà propriét aire des usines automobiles Fiat, a également pris le contrôle de la “Juve”. Aujourd’hui encore, ce nom est indisso ciable de l’histoire turinoise. Les titres ont commencé à s’enchaîner et entre 1931 et 1935, l’équipe a même décroché cinq “Scudet ti” d’af filée, un record jamais bat tu. L’entraîneur de l’époque s’appelait Carlo Carcano. Il avait sous ses ordres des joueurs tels que “Mumo” Orsi et Luis Monti, vainqueurs de la Coupe du Monde 1934 avec l’Italie. Après la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle période faste a suivi. De nouvelles stars ont vu le jour, à l’image du “ Trio magique” composé de Giampiero Boniper ti (ensuite président du club de 1971 à 1990), de l’Argentin Omar Sivori (lauréat du Ballon d’Or
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1961) et du Gallois John Charles, surnommé “Il Gigante Buono” (le bon géant). L’armoire à trophée des Turinois s’est également en richie de plusieurs Coupes d’Europe sous la houlet te de Giovanni Trapat toni, qui pouvait s’appuyer sur Dino Zof f dans les but s, Claudio Gentile, Antonio C abrini et Gaet ano Scirea en défense, Marco Tardelli et Zbigniew Boniek au milieu, ainsi que Michel Platini et Paolo Rossi (tous deux vainqueurs du Ballon d’Or) sur le front de l’at taque. L a Juventus a ensuite connu l’époque de Ro ber to Baggio, qui a lui aussi reçu les honneurs du Ballon d’Or, puis celle de Gianluigi Buf fon, Alessandro Del Piero, David Trézéguet, Fabio Cannavaro et Zinédine Zidane. Les deux derniers cités ont d’ailleurs eux aussi inscrit leur nom au palmarès du Ballon d’Or. Le septième joueur à avoir réalisé cet te per formance dans l’histoire des “Bianconeri” n’est autre que le Tchèque Pavel Nedved, qui est aujourd’hui le bras droit d’Andrea Agnelli à la tête du club.
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Origines Tévez ne les renie pas.
Les chouchous des suppor ters se nomment dorénavant Carlos Tévez et Paul Pogba. Le milieu français de 22 ans, arrivé en provenance de Manchester United pour un prix dérisoire en 2012, ef fectue actuellement sa meilleure saison et sa marge de pro gression semble encore énorme. Alors qu’il reste encore un peu plus de deux mois et demi avant la fin de la saison, Pogba a déjà trouvé le chemin des filets à sept reprises en Serie A. À chaque fois ou presque, ses buts se sont révélés décisifs. Tous les grands clubs européens lui font les yeux doux et rêvent de s’at tacher ses ser vices cet été. Mais Mino Raiola, son agent, a déjà prévenu les prétendants : “Paul a autant de valeur qu’un chef-d’œuvre de Mo net. Pour l’acheter, il faudra met tre au moins 100 millions d’euros sur la table…” Massimo Franchi
Je ne me suis jamais mis en tête qu’il fallait que je sois digne de ce numéro 10. À Turin, vous portez le numéro 10, qui a notamment été la propriété de Michel Platini ou encore d’Alessandro Del Piero. Est-ce un poids ? Je ne vois pas les choses comme ça. C’est bien sûr important pour moi, mais je ne peux pas me mettre de pression supplémentaire à cause d’un maillot porté par beaucoup d’idoles du club. Je ne me suis jamais mis en tête qu’il fallait que je sois digne de ce numéro 10. Sinon, je deviendrais fou et je ne pourrais plus faire mon travail correctement.
Le “Trio magique” Omar Sívori, Giampiero Boniperti et John Charles (de g. à d. ; saison 1957/58).
Juve, Claudio Villa / Getty Images
Une dernière question au sujet de la Copa América, un tournoi où la chance ne vous a encore jamais souri. Vous avez échoué en finale contre le Brésil en 2004 et 2007, tandis qu’en 2011, vous avez manqué un tir au but décisif contre l’Uruguay en quarts. Avez-vous une revanche à prendre ? Oui, c’est réellement une grosse épine dans le pied de notre génération. Nous savons tous qu’un titre viendrait récompenser ces années passées ensemble. Ce titre se refuse à nous depuis longtemps et nous voulons notre revanche. Mais la prochaine édition de la Copa América débute bientôt et nous allons nous préparer du mieux possible afin d’arriver en pleine forme. Å
Plus d’informations sur Darío Colonel sur FIFA.com T H E F I FA W E E K LY
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THERE WILL BE ATERS
LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES Premier League kényane
G a r a nt i s a n s sorcel ler ie Mark Gleeson est journaliste
rival historique s’annonce comme l’un des principaux candidats à sa succession. Les Leopards ont ceint la couronne nationale à trois reprises entre 1980 et 1982. Piqué au vif, Gor Mahia avait répliqué dans la foulée en s’adjugeant par trois fois le titre entre 1983 et 1985.
et commentateur de football et vit au Cap.
Les supporters de Gor Mahia rêvent de voir leur équipe entrer dans l’histoire en décrochant un troisième sacre consécutif. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, le pays tout entier attend avec impatience le dénouement d’un imbroglio juridique. Le club le plus titré du Kenya a remporté les deux dernières éditions du championnat, après une longue traversée du désert qui aura duré plus d’une décennie. Aujourd’hui, tout semble réuni pour que le club reprenne le fil de son hégémonie sur le plan national.
Martin Mukangu
Depuis le lancement du championnat du Kenya il y a un peu plus de 50 ans, Gor Mahia a remporté 14 titres, soit deux de plus que l’AFC Leopards. Cette fois encore, son grand
Entretemps, seuls les Ulinzi Stars ont réalisé un exploit similaire, en s’imposant trois fois consécutivement entre 2003 et 2005. À l’époque, le club de l’armée avait su profiter du chaos qui régnait au sein de la hiérarchie du football kényan. De nos jours, la concurrence féroce entre Gor Mahia et les Leopards est de retour au premier plan, ajoutant une dimension supplémentaire à la saison de Premier League qui s’annonce. Gor Mahia puise ses origines dans la mythologie de la tribu Luo et doit son nom à un guérisseur légendaire. Le mot “mahia” signifie “magie” dans le dialecte des Luo. Son surnom, K’Ogalo, est aussi une référence à ce sorcier de légende. Toutefois, l’entraîneur Frank Nuttall serait bien inspiré de préférer l’abnégation à la sorcellerie, s’il veut renouveler l’exploit réalisé l’an passé.
Ses joueurs vont en effet devoir lutter sur deux fronts, puisqu’ils sont également engagés en Ligue des Champions de l’AFC. Après avoir habilement négocié le premier obstacle, Gor Mahia disputera ce week-end (15 mars) la première manche du deuxième tour, à domicile face à l’AC Léopards. Compte tenu de leur homonymie avec l’autre grand club de Nairobi, les Congolais peuvent s’attendre à une réception hostile de la part des supporters locaux. De leur côté, les Leopards kényans abordent eux aussi la saison avec de grandes ambitions. Pour les mener au succès, les dirigeants ont confié les rênes de l’équipe à Zdravko Logarusic, qui remplace le Néerlandais Pieter de Jongh. Le technicien croate est loin d’être un inconnu au Kenya. Il y a en effet entraîné… Gor Mahia, avant d’être remercié en 2013. Cette situation particulière risque fort d’attiser encore les tensions entre les deux équipes. D’autres clubs peuvent également prétendre se mêler à la course au titre, comme Sofapaka et Tusker (tous deux de Nairobi), ou encore les Ulinzi Stars de Nakuru. L’an passé, Sofapaka était d’ailleurs monté sur la deuxième marche du podium. Å
Les joueurs de Gor Mahia espèrent décrocher le 15e titre de leur histoire. T H E F I FA W E E K LY
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Le tournant Les stars du Benfica Jonas (à g.), Lima (au c.) et Pizzi fêtent le but du 2:1 face à Arouca.
B e n f ic a g â c h e l a fê te Alan Schweingruber est journaliste à “The FIFA Weekly”.
La ville d’Arouca, dans le nord du Portugal, est rarement au cœur d’événements importants. Située à 50 minutes de la mer en voiture, elle n’héberge que 4 000 habitants. Alors que les touristes du monde entier visitent les métropoles que sont Lisbonne ou Porto, Arouca n’est sous les feux de la rampe qu’une fois par an, à l’occasion du festival du court-métrage, qui se déroule au beau milieu des nombreux édifices historiques de ce petit village. Mais depuis 2013, quelque chose a changé à Arouca. Cette année-là, le club de football local est monté en première division, pour la première fois en 62 ans d’existence. La Primeira Liga est synonyme de FC Porto, de 16
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Benfica Lisbonne et de Sporting Lisbonne. Depuis cette incroyable accession, les matches disputés à l’Estádio Municipal, qui ne peut accueillir que 5 000 spectateurs, ont des allures de fêtes populaires. C’était encore le cas la semaine passée, quand Arouca a reçu la formation la plus titrée du Portugal, le Benfica Lisbonne. Au début, les spectateurs pensaient qu’ils n’assisteraient pas à une rencontre traditionnelle, au terme de laquelle le champion en titre repart comme d’habitude avec les trois points. Il faut dire que le petit poucet, en quête de points pour le maintien, a créé la surprise en ouvrant le score après à peine sept minutes. Iuri Medeiros a réussi un magnifique tir de 14 mètres. En cette chaude journée printanière, les supporters locaux ont alors retiré leur t-shirt et ont commencé à faire la fête. Arouca, qui a terminé sa première saison en première division à une honorable 12e place, semblait capable de résister aux attaques de son impressionnant adversaire. Puis, à l’instar d’un jeune escrimeur qui parvient d’une manière ou d’une autre à blesser le bras de
son maître, mais finit toujours par battre en retraite, le gardien d’Arouca a commis une erreur et a permis à Benfica d’égaliser à la 50e minute. L’attaquant Lima s’est chargé de donner l’avantage aux siens cinq minutes plus tard. Finalement, le favori l’a emporté 3:1. Actuellement, le Benfica Lisbonne essaie de sauver ce qui peut encore l’être dans cette saison ratée. En décembre, il a d’abord été éliminé de la Ligue des Champions, puis de la Coupe du Portugal. Il ne lui reste donc plus qu’à accrocher un 34e titre de champion à son palmarès pour se consoler. Cela a l’air bien parti puisque le Sporting Lisbonne (3e) accuse un retard de 12 points. Seul le FC Porto, deuxième à quatre points, pourrait encore faire du tort à l’équipe de Jorge Jesus. Dimanche, dix journées avant la fin du championnat, Arouca (15e) se rendra chez l’immense Porto. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple lorsqu’on lutte pour ne pas être relégué. Heureusement, une semaine plus tard, la fête pourra reprendre à domicile contre Gil Vicente, qui pointe au 17e rang du classement. Å
Miguel Riopa / AFP
Primeira Liga portugaise
Primera División hondurienne
Un e o c c a s io n ma nquée Sven Goldmann est spécialiste du football au “Tagesspiegel”
dix), bien loin des places qualificatives pour les play-offs. Mais contre toute attente, cette formation enchaîne les succès depuis le début du Tournoi de Clôture, au point d’aborder son déplacement sur le terrain de l’Olimpia en position de dauphin. Au final, les spectateurs honduriens ont bien failli assister à une improbable passation de pouvoir.
de Berlin.
C’est ce qu’on appelle une occasion manquée ! Après avoir mené 1:0 et disputé plus d’une mi-temps en supériorité numérique, le Club Deportivo Victoria a dû se contenter de partager les points avec le Club Deportivo Olimpia. Au-delà du résultat, l’affiche au sommet de la huitième journée de la Liga Nacional de Fútbol Profesional hondurienne a tenu toutes ses promesses, au moins en termes de dramaturgie.
LNP Honduras
Il y a quelques semaines encore, la confrontation aurait pourtant pu paraître déséquilibrée. L’Olimpia, basé à Tegucigalpa, est en effet le club le plus titré du pays avec 28 couronnes nationales à son palmarès. En face, Victoria, équipe de La Ceiba sur la côte caribéenne, n’a justifié son nom qu’à une seule reprise en 80 ans d’histoire… et encore, ce seul et unique sacre remonte déjà à 20 ans. Lors du Tournoi d’Ouverture, Victoria a terminé dixième (sur
De leur côté, les joueurs de l’Olimpia ont des choses à se faire pardonner. En décembre, leur parcours dans le Tournoi d’Ouverture s’est interrompu brutalement en demi-finale face à Motagua, leur grand rival, avec lequel ils partagent le stade national de Tegucigalpa. Dans la foulée, les Aigles Bleus ont remporté la finale face au Club Deportivo Real Sociedad de Tocoa, ce qui n’a évidemment pas contribué à redonner le sourire aux supporters de l’Olimpia. Jusqu’à présent, le Tournoi de Clôture avait donc des allures de rédemption pour le grand club de la capitale. L’Olimpia a rapidement pris sa revanche sur son encombrant voisin et après huit journées, le favori n’affichait qu’une seule défaite au compteur. Mais Victoria a bien failli tout remettre en question. Les visiteurs ont joué crânement leur chance et il s’en est fallu de peu qu’Erick Andino n’ouvre le score sur un coup franc de 25 mètres renvoyé par la transversale. Andino, qui fait régulièrement la
navette entre Victoria et l’Olimpia depuis trois ans, a d’ailleurs été l’acteur le plus en vue de la partie. À la demi-heure de jeu, il s’est à nouveau illustré en profitant d’un excellent travail de Wilson Güity pour donner l’avantage à son équipe. Dépassés par les événements, les locaux ont encaissé un nouveau coup dur à cinq minutes de la pause, avec l’exclusion du défenseur Bryan Johnson pour un deuxième carton jaune. À quelques minutes du terme, Olimpia a finalement réussi à sauver une situation largement compromise en profitant d’une incroyable erreur de Héctor Castellanos. Le malheureux milieu de terrain de Victoria s’est rendu coupable d’une faute parfaitement inutile sur Alberth Elis, alors que son gardien John Bodden avait apparemment la situation bien en main. L’intéressé a effectué une chute spectaculaire dans la surface de réparation, ne laissant aucun choix à l’arbitre. Sans se faire prier, Javier Estupiñán a exécuté la sentence d’une superbe panenka. Le Colombien a parfaitement imité le geste rendu célèbre par l’international tchécoslovaque Antonín Panenka en fouettant doucement le ballon du cou du pied en plein centre du but. Ce coup d’éclat restera l’unique moment de grâce pour le leader auteur d’un match bien terne qui aurait pu tourner à la catastrophe. Å
Duel au sommet Dans un match engagé, Victoria (en jaune) arrache un point au leader Olimpia. T H E F I FA W E E K LY
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C O M P T E À R E B O U R S C A N A DA 2015 : E N C O R E 8 5 J O U R S
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Classement Algarve Cup 2015 1.
États-Unis d’Amérique
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France
3.
Allemagne
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Suède
5.
Norvège
6.
Danemark
7.
Brésil
8.
Suisse
9.
Japon
10.
Islande
11.
Portugal
12.
RP Chine
Afp (2), imago (1)
Sous le soleil du Portugal Julie Johnston, buteuse lors de la finale (États-Unis ; en haut, à d.), la Japonaisse Rumi Utsugi (en bas, en bleu), Lena Goessling (Allemagne ; en bas, à d.).
Les Américaines, bonnes élèves à la répétition générale
ENCORE 85 JOURS
Les pays qualifiés pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™ poursuivent leurs préparatifs en vue de la phase finale, qui débutera le 6 juin. L’Algarve Cup fait figure de répétition générale pour le rendez-vous mondial. La compétition annuelle rassemble 12 équipes sur la côte portugaise et figure depuis longtemps en bonne place sur l’agenda de tous les passionnés de football féminin.
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epuis son édition inaugurale en 1994, le tournoi est considéré comme l’un des plus prestigieux, en dehors de ceux organisés par la FIFA. Cette année, neuf des 12 participants – le Brésil, la RP Chine, la France, l’Allemagne, le Japon, la Norvège, la Suède, la Suisse et les États-Unis – croiseront à nouveau le fer cet été au Canada. Le Danemark, l’Islande et le Portugal complétaient le casting 2015. Une fois de plus, les États-Unis sont sortis vainqueurs des huit jours de compétition, confirmant au passage la longue tradition qui les lient à ce tournoi. Mercredi 11 mars, les Stars and Stripes ont dominé la France 2:0 en finale pour s’adjuger leur dixième sacre en 22 éditions. Les Américaines accroissent leur avance au palmarès de l’épreuve ; la Norvège suit à bonne distance avec quatre succès, tandis que l’Allemagne et la Suède doivent se contenter de trois victoires chacune. Une compétition équilibrée Toutes les équipes ont disputé quatre rencontres : trois matches de groupes et un match de classement. À l’issue des débats, les États-Unis sont les seuls à quitter le Portugal invaincus. Annoncé comme le plus relevé, le Groupe A a tenu toutes ses promesses. Trois équipes en lice pour les quarts de finale de la Coupe du Monde Féminine 2011 – Allemagne, Suède et Brésil – y figuraient, aux côtés de la RP Chine. Les trois favoris ont remporté une victoire chacun. Les Scandinaves ont signé l’une des surprises de la compétition en s’imposant 4:2 devant l’Allemagne. Un succès suffisant pour décrocher la première place du groupe. Les Blagult ont ensuite mordu la poussière (2:0) face aux Brésiliennes, elles-mêmes battues 3:1 par l’Allemagne. Les Américaines sont elles aussi sorties vainqueur du Groupe B, mais les chiffres traduisent mal les difficultés rencontrées par les Stars and
Stripes. Elles ont certes signé un net succès face à la Suisse (3:0) lors de la deuxième journée, mais les deux autres rencontres ont été plus laborieuses. Les numéros deux mondiales ont dû inverser la tendance pour venir à bout de la Norvège 2:1, grâce à un doublé de Carli Lloyd. Lors de la dernière journée, elles se sont contentées d’un nul vierge avec l’Islande. Le Groupe C semblait devoir se résumer à un duel entre la France et le Japon. Cette fois, les Bleues ont pris leur revanche sur les championnes du monde en titre, qui les avaient privées de podium lors du Tournoi Olympique de Football Féminin 2012. Les Françaises ont fait la différence dans les derniers instants de la partie pour s’imposer 3:1, après avoir concédé l’ouverture du score aux Nadeshiko. Suffisant pour offrir la première place à la France, auteure d’une performance solide face au Danemark (4:1) et d’un succès étriqué devant le Portugal (1:0). Gloire et désespoir Moins en vue que leurs adversaires sur la scène internationale, les Portugaises ont tout de même signé un petit exploit en arrachant la onzième place aux tirs au but face à la RP Chine, après avoir obtenu le nul (3:3) en toute de fin de match. Les Japonaises terminent quant à elles en neuvième position, grâce à leur succès 2:0 sur l’Islande. Les protégées de Norio Sasaki affichent toutefois un bilan mitigé : deux victoires et deux défaites. La Suisse doit également faire face à de sérieuses interrogations. Avec un seul succès à son actif et une défaite 4:1 infligée par le Brésil en guise de cadeau d’adieu, la sélection helvète a souffert pour apprendre. La Seleçao boucle son parcours à la cinquième place, ce qui marque un regain de forme après deux années difficiles. Marta s’est illustrée en inscrivant un doublé face aux Suissesses.
La Suède n’a pas réussi à renouveler l’exploit réalisé en ouverture. Sa deuxième confrontation avec l’Allemagne s’est soldée par une victoire 2:1 de la Nationalmannschaft, le but de la victoire étant l’œuvre d’Alexandra Popp en seconde période. Sofia Jakobsson, qui a réduit l’écart, n’a pas permis aux Blagult de renverser la situation, mais elle termine tout de même meilleure buteuse du tournoi. En finale, deux frappes victorieuses en première mi-temps signées de la défenseuse centrale Julie Johnston et de l’attaquante Christen Press ont permis aux États-Unis de prendre le meilleur sur la France. Ironie du sort, les Françaises s’étaient imposées sur le même score face aux Américaines le mois dernier. Malgré la défaite, elles ne repartent pas les mains vides, puisque leur attaquante Eugénie Le Sommer a été élue meilleure joueuse du tournoi. L’identité des buteuses américaines en finale témoigne d’une passation de pouvoir. Les deux joueuses n’ont encore jamais disputé un tournoi FIFA avec l’équipe nationale. La gardienne Hope Solo en a profité pour lancer cet avertissement à tous les autres candidats au titre mondial : “Nous sommes encore à trois mois de la Coupe du Monde Féminine et tout indique que nous allons atteindre notre pic de performance à ce moment-là. Nous ne sommes pas encore au maximum, mais nous nous en rapprochons”. Å tfw
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First Love Lieu : Katmandou, Népal Date : 16 février 2015 Heure : 11h47 Photog raphe : Navesh Chitrakar
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Développer le football partout et pour tous
Organiser des tournois captivants
Œuvrer pour la société et l’environnement
Pour le jeu. Pour le monde. La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfice de tous. Sa mission est de : Développer le jeu L’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™ lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir USD 550 000 par jour dans le développement du football partout dans le monde. Toucher le monde La FIFA entend également toucher le monde à travers ses compétitions et événements internationaux qui fédèrent et inspirent les peuples du monde entier.
FIFA.com
Bâtir un meilleur avenir Le football est bien plus qu’un simple sport. Son universalité lui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir envers la société qui dépasse les frontières du football.
JOURNÉE IN T ERN AT ION ALE DE L A FEMME
LE BILLET DU PRÉSIDENT
Les experts s’expriment en faveur de quotas pour les femmes Ce vendredi 6 mars, des experts et des personnalités du monde du football, des affaires et de l’ensemble de la société étaient réunis au siège de la FIFA pour une grande conférence, afin de définir les méthodes à employer pour favoriser le développement du football féminin et créer plus d’ouvertures pour les femmes aux postes de direction partout dans le monde.
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our marquer la Journée internationale de la femme, le Président de la FIFA Joseph S. Blatter a signé la déclaration “BrightonHelsinki” du Groupe de travail international sur les femmes et le sport lors de la conférence de la FIFA. Ce document constitue une déclaration d’intention autour du soutien de l’émancipation des femmes dans la société et la promotion de l’égalité des sexes. “Nous sommes encore loin de l’égalité entre hommes et femmes”, remarque Lydia Nsekera, première femme membre de plein droit du Comité Exécutif de la FIFA. “Il faut davantage de femmes dans les congrès des associations et au Congrès de la FIFA. J’appelle toutes les femmes à travailler sans relâche aux côtés des hommes pour faire tomber les dernières barrières.” Le Président Blatter a rappelé pour sa part que la FIFA était prête à aller encore plus loin dans ses efforts pour encourager le développement du football féminin et améliorer la représentation des femmes dans les instances dirigeantes. “Plus de 30 millions de femmes et de jeunes filles jouent au football partout dans le monde. Il est de notre devoir d’exploiter pleinement ce potentiel. Il nous faut donc de veiller à ce qu’hommes et femmes bénéficient des mêmes opportunités au sein de nos associations membres.” La FIFA réserve une place de plein droit aux femmes au sein de son Comité Exécutif. Cet organe oriente et définit la politique de la communauté du football mondial. Deux membres féminins cooptés figurent également au sein de cette instance. Moya Dodd, l’une des membres cooptées du Comité Exécutif de la FIFA, voit dans les quotas un outil nécessaire pour promouvoir une société plus juste, notamment dans le football. “Dans un monde idéal, nous n’aurions pas besoin de quotas. Je soutiens néanmoins cette initiative, car je pense qu’elle permet de faire bouger les choses beaucoup plus rapidement. Sans les quotas, je ne serais pas là.” Le Président Blatter a souligné que ces postes réservés à des membres féminins étaient apparus comme une nécessité à l’instance dirigeante du football mondial, après avoir fait le constat que les confédérations régionales n’étaient sans doute pas encore prêtes à désigner des représentants féminins au sein du Comité Exécutif. Les six confédérations votent pour la composition du Comité Exécutif, à l’exception du président et de la représentante des femmes. Piara Powar, membre de la Task Force contre le racisme et la discrimination de la FIFA, est lui aussi d’avis que les quotas sont nécessaires dans le football pour assurer une représentation plus juste au sein des organes de décision. “Il existe un moyen efficace de faire évoluer la situation : il faut se fixer des objectifs. Nous devons forcer les gens à changer, sinon il ne se passera rien.” La conférence a été rythmée par les contributions de plusieurs dirigeants de la FIFA, d’anciens joueurs et entraîneurs qui ont appelé les fédérations nationales à encourager les jeunes filles et les femmes à s’impliquer dans le football à tous les niveaux, qu’il s’agisse d’entraîner, de jouer ou d’administrer. Å tfw
Le bel exploit des Djiboutiennes
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jibouti n’est pas l’Allemagne. Djibouti occupe actuellement la 206e place du Classement mondial FIFA, devançant uniquement les îles Cook, Anguilla et le Bhoutan. Dans le classement féminin, Djibouti n’apparaît pas du tout car son équipe nationale n’a pas disputé le moindre match depuis dix-huit mois. Son unique sortie en match officiel remonte aux qualifications pour la Coupe du Monde Féminine 2007 et s’était conclue sur un score sans appel : Kenya 7:0 Djibouti. Pourtant, le football féminin progresse aussi dans ce petit pays de 600 000 habitants, comme en témoignent les derniers résultats. Les jeunes Djiboutiennes ont atteint la finale du championnat U-17 des pays arabes disputé à Doha, avant de s’incliner 1:0 face au Liban. Qu’il me soit ici permis de saluer cette performance et de féliciter chaleureusement les joueuses, ainsi que le président de la fédération Souleiman Hassan. La réussite de ces filles prouve que les projets Goal de la FIFA et les sommes versées dans le cadre de notre Programme d’Assistance Financière (comme le bonus de 1,05 million de dollars versé spécialement l’année dernière grâce à la Coupe du Monde) remplissent parfaitement leurs objectifs et créent un contexte favorable pour progresser. Les jeunes femmes qui ont participé à cette belle aventure seront appelées demain à amener le football féminin djiboutien au plus haut niveau. Elles sont d’ores et déjà considérées comme des stars. Une réception a ainsi été préparée spécialement à leur intention, dès leur arrivée à l’aéroport. Plus tard, elles ont été reçues pour un dîner officiel avec l’épouse du président Kadra Mahamoud Haid, dans sa résidence privée. “Le football est une grande école de la ville. Il est synonyme de confiance en soi et de respect. Il fournit également une motivation pour obtenir de bons résultats en dehors des terrains”, a rappelé la première dame. En guise de récompense, chaque joueuse a reçu une tablette numérique. Ce cadeau a évidemment une valeur symbolique. Car le football relie les individus et ouvre des portes, même dans les régions où le combat pour l’égalité sociale et culturelle n’en est qu’à ses débuts.
Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY
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RÉ ALITÉ AUGMENTÉE
UNE MAIN SUR L’ÉCRAN La technologie moderne a profondément modifié le séjour des visiteurs dans les stades. Jusqu’où va nous emmener cette évolution ?
Ronald Düker (texte), Mario Wagner (illustration)
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es innovations technologiques ne tombent pas du ciel. Mais à chaque fois qu’une nouveauté auparavant impossible d’un point de vue technique apparaît, on peut être sûr que celle-ci existait déjà dans notre imagination ou dans la littérature. Il en va ainsi du concept d’augmented reality, la réalité augmentée. Bien avant que celui-ci ne se concrétise techniquement au milieu des années 90, l’écrivain Ray Bradbury nous avait déjà donné une idée de ce à quoi cela pourrait ressembler dans sa nouvelle intitulée La Brousse, publiée en 1951. Et nous pouvons nous estimer heureux qu’il ne s’agisse là que de littérature car la vision qu’a Bradbury de la technologie du futur est plutôt pessimiste. Dans sa nouvelle, l’auteur dresse un tableau très noir du futur, un tableau représentant une maison dans laquelle vit une famille. Tout y est automatisé :
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RÉ ALITÉ AUGMENTÉE
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RÉ ALITÉ AUGMENTÉE
La réalité a ugmentée f onctionne sur la base d’un d ialogue c omplexe entre l’homme et la m achine.
la préparation et le service des repas, le ménage et même la garde des enfants que les parents ont décidé de confier à la maison elle-même. Les murs de la n ursery se sont métamorphosés en écrans, la pièce entière n’est plus qu’une machine à illusions produisant des sons et des odeurs télécommandés par les pensées des enfants. Les parents réalisent trop tard que la steppe africaine où, jour après jour, leur progéniture s’imagine vivre devient non seulement de plus en plus réaliste mais surtout de plus en plus réelle et donc de plus en plus menaçante. Lorsqu’ils décident d’éteindre la pièce avec tous ses animaux sauvages, le mal est déjà fait : l’imagination des enfants s’est retournée contre leurs parents et les bêtes sont à l’affût. Appelé à la rescousse, le psychologue familial finira par trouver les corps du père et de la mère, déchiquetés par les lions de la steppe de la nursery avant de se voir offrir une tasse de thé par Wendy, la petite fille.
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La simulation est complémentaire de la réalité S’agit-il là de réalité augmentée ? Oui, mais pas de panique, cette vision pessimiste appartient à la littérature. La réalité est nettement plus divertissante, surtout lorsque cette technologie rencontre le football. Mais pour commencer, qu’entend-on par réalité augmentée ? Contrairement à la réalité virtuelle, sa cousine peut-être mieux connue du grand public et qui consiste en un univers artificiel créé à partir d’outils numériques dans lequel l’utilisateur peut entièrement disparaître (par exemple sous la forme d’un avatar dans un jeu vidéo), la réalité augmentée fonctionne elle sur la base d’un dialogue complexe entre l’homme et la machine. Des objets virtuels, c’est-à-dire qui n’existent pas dans la réalité, sont, en temps réel, intégrés à la réalité de façon à créer une nouvelle image mi-réelle, ou mi-virtuelle, selon la perspective adoptée. La simulation vient ainsi compléter la
RÉ ALITÉ AUGMENTÉE
R É A L I T É A UGMEN T ÉE Le terme “réalité augmentée” fait référence à l’utilisation de technologies numériques pour enrichir la perception humaine. Les sens sont, pour ainsi dire, affûtés par des moyens électroniques. Le cerveau reçoit des informations générées par ordinateur et présentées sur des écrans fixes, par des images en mouvement ou, grâce à des lunettes spéciales, directement dans le champ de vision. Il y a plusieurs années, les Japonais ont eu l’idée de filmer un match de football à l’aide de douzaines de caméras pour le retransmettre n’importe où dans le monde sous forme d’hologramme. Les spectateurs pourraient alors voir une simulation réaliste et grandeur nature de la rencontre, comme s’ils y étaient. mpe
r éalité. Prenons un exemple bien connu dans le football : un joueur se trouve en position de hors-jeu, pendant la retransmission à la télévision, la scène est montrée au ralenti et une ligne est alors intégrée à l’image afin de déterminer si un seul pied, la moitié du buste ou encore le corps entier du joueur se trouvait devant le dernier joueur de l’équipe adverse. On peut aussi citer en exemple deux usages plus récents, à commencer par la distance séparant le ballon du mur des défenseurs lors d’un coup franc. Celle-ci est signalisée par l’arbitre sur le terrain à l’aide d’une mousse blanche bien réelle tandis que le téléspectateur voit apparaître une ligne virtuelle qui lui montre si la distance entre le ballon et les joueurs est bien respectée. L’exemple suivant a été introduit de manière spectaculaire lors de la dernière Coupe du Monde. Il s’agit bien sûr de la technologie sur la ligne de but : les téléspectateurs assistent rétrospectivement à une simulation numérique du mouvement du ballon qui a atterri devant, sur ou bien derrière la ligne de but. Cette technique est révolutionnaire et pas seulement parce qu’elle permet de vérifier au millimètre près les décisions des arbitres. Par l’intermédiaire d’un écran géant, cette simulation de l’instant le plus
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RÉ ALITÉ AUGMENTÉE
Une bulle est créée autour d’un moment éphémère, un peu comme au musée.
Un regard sur son smartphone plutôt que sur le terrain Dans un avenir proche, les nouvelles technologies vont modifier fondamentalement l’expérience vécue par les spectateurs dans les tribunes des stades. Aujourd’hui déjà, la plupart des supporters, en plus d’arborer l’écharpe ou le drapeau de leur club, sont équipés de smartphones. Mais quel intérêt peut-il bien y avoir à regarder son téléphone plutôt que ce qui se passe sur le terrain ? Lorsque sur l’écran géant apparaît ce qu’on appelle un code QR, ce graphique codé abstraitement qui conduit à un site internet une fois qu’il a été lu par l’appareil photo d’un téléphone, les spectateurs ont la possibilité de consulter sur leurs appareils tous les contenus mis à leur disposition. Les sponsors des clubs, en particulier, espèrent ainsi avoir
à leur disposition un support inédit de publicité fonctionnant grâce à des outils totalement différents de ceux des annonces classiques présentes sur les panneaux autour du terrain, tels que les images a nimées. Autre exemple, l’application de stade que vient de développer le Bayer Leverkusen. Objectif : créer un Second pitch dans l’enceinte même du stade et agrémenter le match de commentaires en direct, de statistiques en temps réel et d’autres informations, tels que le classement actuel et les scores des autres rencontres de Bundesliga. L’application doit également permettre aux supporters de regarder les ralentis de certaines actions sans avoir à a ttendre d’être rentrés chez eux. En résumé : les différences entre assister à un match dans les tribunes ou le suivre à la télévision doivent disparaître. En effet, il y a encore quelques années, celui qui avait la malchance de manquer un but parce qu’il était en train de fouiller dans son sac ou de faire la queue pour acheter une saucisse ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Il arrivait aussi que la distance rende difficile l’identification du buteur. Voir son visage en gros plan était alors un privilège réservé aux téléspectateurs qui, eux, passaient à côté de l’ambiance dans le stade. Ici et là, comme dans la BayArena du Bayer Leverkusen ou, prochainement, au Bayern Munich, le public a donc accès à cette forme de réalité augmentée. Dans la plupart des enceintes cependant, la réalité reste prisonnière du monde analogique. Mais la qualité de la connexion Internet y est souvent si médiocre qu’y proposer ce genre d’applications semble encore à des années-lumière. Le Bayer Leverkusen lui-même a d’ailleurs dû commencer par installer dans son stade un système Wi-Fi plus performant. La complexité du tracking Que ce soit dans l’enceinte même du stade ou lors de la couverture médiatique à la télévision, l’idée reste au fond la même. Grâce à la réalité augmentée, le match, quel que soit son rythme, est enrichi à l’aide d’outils analytiques et explicatifs. Une bulle est créée autour d’un moment éphémère, un peu comme au musée. Chaque action sur le terrain peut être observée sous tous les angles. Dans le football, cette fonction reste néanmoins cantonnée aux ralentis, contrairement à d’autres disciplines sportives où aujourd’hui déjà, ce type d’analyse en temps réel fait partie du paysage télévisuel. C’est par exemple le cas de la natation, du cyclisme sur piste, du saut à ski ou encore de l’aviron où il est en effet possible de montrer en direct le record du monde à battre, par exemple. À l’image, une ligne située devant ou derrière le sportif indique si la performance de celui-ci frôle, s’apprête à pulvériser ou se trouve en deçà du chronomètre de référence et si l’athlète doit continuer à tout donner ou bien s’il peut d’ores et déjà relâcher l’effort. Le football, lui, est un sport d’équipe, mais pas de ceux où un attaquant doit effectuer un sprint sur le couloir extérieur afin de battre un record du monde. La multitude des acteurs implique un nombre de situations infini et rend ce sport difficile à trans poser dans le monde virtuel. Mais les ordinateurs travaillent à plein régime. Pour les téléspectateurs, les analyses du match proposées à la mi-temps sont ainsi devenues depuis longtemps chose courante. Les déplacements des joueurs ainsi que la trajectoire du ballon sont passés à la loupe et les différentes alternatives sont analysées. L’action dans son ensemble est disséquée pour devenir un
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Mario Wagner / 2Agenten
critique du football s’adresse également directement aux spectateurs présents dans le stade. Le pouvoir de persuasion des images peut avoir une influence considérable sur l’humeur de dizaines de milliers de personnes. Un but accordé ou refusé prétendument à tort ? Cette source d’indignation appartiendra au passé à partir du moment où l’ensemble des spectateurs pourra de ses propres yeux voir si le ballon a dépassé ou non la ligne.
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doivent encore être franchis et les mentalités humaines doivent elles aussi évoluer et pas seulement celle des n ostalgiques d’une époque depuis longtemps révolue. Sommes-nous prêts à nous imag iner à quoi les stades ressembleront lorsque, dans un avenir pas si lointain, les spectateurs porteront quasiment tous des lunettes Google Glass et qu’ils observeront l’action sur le terrain agrémentée de multiples simulations ? Comment ferons-nous alors pour serrer nos voisins dans les bras lorsqu’un but sera marqué sans pour autant courir le risque d’abîmer l’onéreux accessoire posé sur notre nez ? Aurons-nous encore envie de reprendre en choeur “You’ll never walk alone” alors que nous serons occupés à consulter des statistiques sur la possession du ballon ou les heat maps des différents joueurs ? Pas de panique, nous ne sommes pas chez Ray Bradbury ! La réalité augmentée présente dans les stades ne nous transformera pas en des lions assoiffés de sang. Å
éritable tableau analytique permettant aux téléspectateurs de mieux v comprendre ce qui leur avait échappé en temps réel, dans le feu de l’action. Ces simulations ont beau paraître évidentes, elles reposent sur un logiciel extrêmement complexe permettant de calculer ces images. La technique dite du tracking est au coeur de ce dispositif. Elle consiste à isoler puis identifier un objet en mouvement filmé par la caméra. Le logiciel doit être en mesure de reconnaître si la silhouette sur le terrain est celle de l’arbitre, du gardien ou d’un joueur de champ et, le cas échéant, de savoir à quelle équipe il appartient. Le ballon lui aussi doit être identifié en tant qu’objet porteur d’une signification spécifique et intégré au scénario. Enfin, les objets complémentaires générés par voie numérique et appartenant au domaine virtuel, tels qu’une ligne, doivent être intégrés à l’image. Plus le lien entre les ajouts générés par ordinateur et la réalité filmée par la caméra est ténu et moins les jonctions entre réel et simulation sont visibles, plus l’illusion sera grande. Mais c’est loin d’être chose f acile. Ce qui semble évident à l’œil humain et à la perception des (télé)spectateurs, qui ont souvent l’habitude de suivre des matches depuis plusieurs a nnées et sont en mesure de détecter intuitivement une position de horsjeu, par exemple, requiert de la part de la machine une performance hors du commun. Une expérience différente Si cette évolution a déjà commencé, elle n’en est encore qu’à ses balbutiements. De nombreux obstacles techniques T H E F I FA W E E K LY
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Š2014 FIFA TM
6 juin - 5 juillet
TRIBUNE
COUP DE PROJEC TEUR
INFORMATIONS GÉNÉR ALES Trigramme FIFA : TKM Pays : Turkménistan Nom officiel : Turkmenostan Respublikasy
Standing Ovation Sarah Steiner
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ous sommes à la 64e minute du match entre Newcastle et Manchester United lorsque l’entraîneur John Carver demande un changement. Le défenseur Ryan Taylor est invité à céder sa place à un joueur frais, plus à même de créer des décalages dans le couloir gauche. Le remplaçant se trouve déjà près de la ligne de touche. Il se frotte les mains, ajuste son maillot, se touche le nez. Il tape dans la main de Taylor, se baisse pour effleurer la pe louse et se signe avant d’aller prendre son poste. Il s’appelle Jonás Gutiérrez. À ce mo ment, tous les spectateurs de St. James’ Park se lèvent pour applaudir. Car pour Gutiérrez, cette entrée en jeu représente bien plus qu’un simple match sur son CV. Au cours des derniers mois, l’Argentin a livré un combat compliqué contre un adversaire redoutable, le cancer. En septembre 2014, plusieurs agences de presse internationales font savoir que Gutiér rez est atteint d’un cancer des testicules. L’in téressé se sait malade depuis le printemps. Une opération lui coûte un testicule, tandis qu’une chimiothérapie intensive lui fait perdre tous ses cheveux. Il confie alors : “C’est le match le plus difficile de ma vie.” Cette victoire est donc aussi la plus belle. Heiko Herrlich sait quels tourments Gutiér rez a enduré. À l’automne de l’année 2000, le joueur se voit diagnostiquer une tumeur cérébrale maligne. Considéré comme l’un des meilleurs attaquants de sa génération, notre homme a, à l’époque, tout pour être heureux. Sa femme est enceinte de trois mois. Il se
souvient : “Je n’arrivais pas à comprendre. N’avais-je pas fait tout ce qu’il fallait pour ne pas tomber malade ?” Lui aussi se bat et lui aus si remporte le combat. En septembre 2001, il effectue son retour sur les terrains. La résurrection sportive d’Éric Abidal tient elle aussi du miracle. En 2011, les méde cins découvrent une tumeur dans le foie de l’international français. Après une opération et quelques semaines loin des terrains, le dé fenseur reprend la compétition. Un an plus tard, le joueur accuse un nouveau coup : le cancer est de retour. Cette fois, seule une transplantation peut encore le sauver. Son cousin donne une partie de son foie et Abidal revient encore. L’année suivante, il devient le premier footballeur en activité à avoir subi une transplantation du foie. Le cancer ne s’arrête évidemment pas aux portes du stade. Certains l’ont vaincu, d’autres ont succombé. Gutiérrez veut faire de son combat une source d’inspiration pour les autres malades : “L’argent n’est pas important. Ce qui compte, c’est la santé. J’ai décidé de ra conter mon histoire parce que je crois qu’elle peut aider d’autres personnes, qui souffrent également du cancer.” Å
Continent : Asie Capitale : Achgabat
INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 488 100 km² Point culminant : Ayrybaba 3 139 m Façade maritime : Mer Caspienne
FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 144e position Coupe du Monde : –
RECENSEMENT Tous les joueurs : 100 415 Joueurs licenciés : 1 415 Joueurs non licenciés : 99 000 Clubs : 15
La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly
Officiels : 195 T H E F I FA W E E K LY
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LE MIROIR DU TEMPS
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Berlin, Allemagne
1920
Collection Raiss / fotogloria
Deuxième couche pour le grillage.
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LE MIROIR DU TEMPS
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Shif, Iran
2014
Hossein Fatemi / VISUM
Indispensables filets.
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THIS IS THE ONE Introducing
Official Mascot for the FIFA U-20 World Cup New Zealand 2015
@FIFAcom #Wooliam
/ďŹ fau20worldcup
L’A R T D U F O O T B A L L
La philosophie du jeu Ronald Düker
LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE
“Je viendrais à la nage si Barcelone me contactait.” Paulo Dybala, Palerme
“Les coups francs d’Alaba sont sans égal. Ses frappes sont tout simplement incroyables.” Franck Ribéry, Bayern Munich
“N
otre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction.” Si l’on transpose cette phrase de l’artiste français Francis Picabia au football, si l’on se demande pourquoi le ballon est rond, on se retrouve alors plongé au cœur de la relation toujours plus compliquée qu’entretiennent le beau jeu et la philosophie. Au cœur d’une relation qui, au fil du temps, a pris des tours et des contours inattendus. Le sport est devenu l’un des sujets favoris des penseurs en tout genre. Ceux-ci se permettent d’éclairer notre lanterne d’analyses profondes et complexes au sujet de notre sport. D’ailleurs, la notion de “philosophie de jeu” fait depuis longtemps partie de notre vocabulaire. Mais que se passerait-il si un match mettait uniquement aux prises des philosophes, sans que le ballon ne change de direction ? Pourrait-on tout à coup admirer le jeu de la pensée, pourtant invisible ? Ces questions, la célèbre troupe de comédiens britanniques des Monthy Python a tenté d’y répondre pour l’un de ses sketches télévisés en 1973. La grande finale entre la Grèce et l’Allemagne n’y dure que quatre minutes. Elle se déroule au stade Olympique de Munich et c’est finalement la Grèce qui l’emporte 1:0. Après tout, celle-ci n’a-t-elle pas engendré, de tous temps, les meilleurs philosophes ? Kant, Hegel, Schopenhauer, Nietzsche, Heidegger et consorts d’un côté ; Platon, Aristote, Sophocle, Archimède et leurs compères de l’autre. Voilà à quoi ressemble la composition des deux
équipes. Le seul nom qui détonne quelque peu au milieu de ce rassemblement de grands sages est celui de Beckenbauer, dont la philosophie n’est pas tout à fait la spécialité première. Le résumé du match, lui, est rapide. Nos penseurs sont certes équipés de chaussures de football mais pour le reste, ils évoluent dans leurs tenues historiques traditionnelles : redingote et costume pour les Allemands, robes longues pour les Grecs. Ils n’ont ni l’allure, ni les réactions typiques des sportifs. Au coup d’envoi, le ballon demeure ainsi au beau milieu du rond central. Personne n’y touche. Les joueurs déambulent, perdus dans leurs pensées, et gesticulent de temps à autre comme s’ils voulaient imposer tel ou tel argument à leur vis-à-vis. Le sort de la partie n’est décidé qu’à la toute dernière seconde. C’est le moment que choisit Archimède pour avoir une illumination. Eurêka ! Il s’empare du ballon sur la ligne médiane, passe à Socrate, qui passe à Héraclite, qui rend la politesse à Socrate, qui reprend de la tête. Un à zéro ! Les Grecs prennent un avantage décisif. Leibniz, le gardien allemand, se désintéresse totalement de l’action et continue à se promener entre ses poteaux comme si de rien n’était. A-t-il seulement remarqué qu’Archimède et Socrate viennent de répondre à une grande question philosophique ? Si le ballon est rond, c’est tout simplement pour qu’il puisse rouler et que l’on puisse marquer des buts ! Å
“Quand on est footballeur, on apprend à ignorer les coups bas qui sont destinés uniquement à vous énerver. Mais cracher, c’est vraiment minable. Si quelqu’un avait la mauvaise idée de me cracher dessus ou même dans ma direction, je crois qu’il se retrouverait à manger son dîner avec une paille.” Jonathan Walters, Stoke City
“Gagner un derby, c’est comme un orgasme. Et je peux vous dire que celui-là était particulièrement intense.” Pierre-Emerick Aubameyang après la victoire (3:0) de Dortmund sur Schalke
“Pour moi, Pogba est actuellement le meilleur joueur en Italie, mais Pirlo est un expert du football. Mon modèle, c’est Lampard. J’ai toujours voulu jouer comme lui.” Marcelo Brozović, Inter Milan
“Ça ne me dérange pas de payer une amende. Je me suis excusé et je vais même donner un pain de viande à l’équipe. Je suis quelqu’un d’impulsif et j’ai mal réagi.” Stefan Aigner, Eintracht Francfort, auteur d’un mauvais geste lors de son remplacement T H E F I FA W E E K LY
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LE TOURNANT
“Ce n’est pas la taille du pays qui compte” Dans 10 jours, la Guyane tentera de battre le Honduras, afin de se qualifier pour la Gold Cup. Tout un symbole pour le capitaine Marvin Torvic.
Daniel Sommer / 13 Photo
C
ette soirée du 25 mars 2015 sera inoubliable pour moi et pour toute la Guyane. En tant que capitaine, je serai le leader de l’équipe nationale contre le Honduras. Nous essayerons de décrocher le dernier billet pour la Gold Cup 2015, la plus grande compétition continentale d’Amérique du Nord, centrale et Caraïbes (CONCACAF). La Guyane n’est pas membre de la FIFA, elle est une subdivision de la Fédération française de football (FFF). Elle peut néanmoins participer au tournoi de la CONCACAF. Je suis incapable d’exprimer ce que je ressens à l’approche de cette rencontre. Je ne fais qu’y penser, jour et nuit. Nous allons jouer contre une équipe qui a disputé la Coupe du Monde 2014. Il s’agit là du point culminant de ma carrière et de l’événement le plus marquant de la jeune histoire de notre sélection. Tous les Guyanais attendent ce match avec impatience. J’ai quitté ma patrie à l’âge de neuf ans pour rejoindre la France, mais je lui dois mon amour pour le football. C’est en effet au nord de la forêt équatoriale que j’ai touché mon premier ballon, je n’avais que deux ans. Cet épisode a marqué le début d’une grande passion. Il est très important pour moi de jouer pour mon pays. La Guyane est ma maison : ma famille et mes amis y vivent. Elle me manque beaucoup, même si j’ai fini par m’habituer à ne pas être chez moi. Il ne m’est jamais venu à l’esprit de ne pas jouer pour la Guyane. Représenter mon pays dans les tournois internationaux constitue un immense honneur. Nous sommes une toute petite nation. C’est pourquoi, il est important de réaliser des exploits, non seulement pour l’équipe, mais également pour les jeunes joueurs, afin qu’ils se fassent connaître à l’échelle internationale. Je suis déjà très fier de ce que nous avons accompli car nous avons montré au monde entier que nous étions capables de rivaliser
au plus haut niveau. Nos derniers résultats sont d’autant plus impressionnants que nos meilleurs joueurs, évoluant dans des clubs européens, n’ont pas toujours la possibilité de rentrer en Guyane pour les matches internationaux. Il y a deux ans, personne n’aurait imaginé qu’un jour nous connaîtrions un tel succès. Aujourd’hui, nous sommes à deux doigts de l’exploit. Ma mission et mon devoir de capitaine sont de toujours y croire et de motiver mes coéquipiers. Nous avons réalisé de gros progrès, nous sommes sur la bonne voie, quelle que soit l’issue de ce duel. Nous nous sommes rendu compte petit à petit que nous pouvions nous qualifier pour la Gold Cup. Lors des affrontements avec les meilleures sélections caribéennes, nous avons prouvé que la taille du pays n’avait pas d’importance en football. Å Propos recueillis par Emanuele Giulianelli
Nom Marvin Torvic Date et lieu de naissance 5 janvier 1988, Cayenne (Guyane) Poste Défenseur Clubs 2010–2011 Lorient B 2011–2013 US Sinnamary 2013–2014 PS Kemi depuis 2014 TSV 1860 Rosenheim Équipe nationale 9 sélections, 0 buts
Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY
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CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN
Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe
+/- Points
Allemagne (inchangé) Italie (10e, + 2 places) Espagne (11e, – 1 place) 7 Barbade, Bermudes, Grenade, St-Vincent-et-les-Grenadines (2 matches chacune) Israël (+ 75 points) Barbade, Bermudes (+ 11 places) Liban (– 90 points) Dernière mise à jour : Liban (– 25 places) 12 mars 2015
P osition Équipe
+/- Points
P osition Équipe
+/- Points
P osition Équipe
+/- Points
1 Allemagne
0 1770
55 Afrique du Sud
1
608
109 Qatar
0
300
163 Swaziland
2
106
2 Argentine
0 1577
56 République de Corée
-2
594
110 Soudan
2
288
164 Belize
3
100
3 Colombie
0 1499
56 Turquie
-4
594
110 Cuba
4
288
164 Tahiti
3
100
4 Belgique
0 1471
58 Égypte
-1
582
112 Libye
1
281
166 Guyana
0
94
5 Pays-Bas
0 1415
59 Pérou
0
565
113 Namibie
-2
277
167 Guam
-5
93
6 Brésil
0 1348
60 Zambie
0
560
114 Niger
4
271
168 Gambie
1
90
7 Portugal
0 1191
61 Panamá
0
557
115 Mauritanie
8
268
169 Bermudes
8 France
0 1180
61 Albanie
2
557
116 Canada
1
266
9 Uruguay
11
89
170 Pakistan
1
88
0 1164
63 Trinité-et-Tobago
-1
553
117 Liberia
-2
264
170 Laos
-9
88
10 Italie
2 1146
64 Rwanda
8
550
118 Kenya
-2
263
172 Montserrat
-2
86
11 Espagne
-1 1130
65 Australie
-2
549
119 St-Vincent-et-les-Grenadines
-9
260
173 Inde
-2
74
12 Suisse
-1 1126
66 République d’Irlande
1
537
120 Lesotho
5
257
174 Sri Lanka
-1
73
13 Costa Rica
0 1095
67 Monténégro
-2
531
121 Saint-Kitts-et-Nevis
-2
244
175 Yémen
4
72
14 Roumanie
2 1081
68 Burkina Faso
0
529
122 Moldavie
-1
243
176 Turks et Caicos
0
66
15 Chili
-1 1057
69 Émirats arabes unis
-3
523
123 Liechtenstein
7
238
177 Comores
-3
64
16 République tchèque
1 1045
70 Norvège
-1
522
124 Zimbabwe
-5
237
178 Seychelles
-1
60
17 Angleterre
-2 1031
71 Bulgarie
-1
501
125 Koweït
3
231
179 São Tomé-et-Principe
-5
58
18 Algérie
0
986
72 Ouzbékistan
-1
483
126 Géorgie
0
225
180 Népal
0
57
19 Croatie
0
963
72 Venezuela
7
483
126 Burundi
-2
225
181 Saint-Marin
-1
55
20 Côte d’Ivoire
0
944
74 Ouganda
2
478
128 Aruba
4
221
181 Cambodge
3
55
21 Mexique
0
935
75 Togo
0
466
128 Philippines
4
221
181 Dominique
-1
55
22 Slovaquie
0
932
76 Jamaïque
3
463
130 Vietnam
2
220
184 Îles Salomon
0
53 51
23 Autriche
0
916
77 Haïti
1
454
131 Barbade
11
218
185 Nicaragua
-8
24 Ghana
1
887
78 Finlande
-5
450
132 Sainte-Lucie
8
216
185 Timor oriental
2
51
25 Tunisie
1
881
79 Arménie
-5
437
133 Maldives
2
214
187 Macao
1
45
26 Israël
6
880
80 Paraguay
-1
434
134 Nouvelle-Zélande
2
211
188 Chinese Taipei
-4
43
27 Grèce
-3
872
81 Honduras
-4
433
134 Guinée-Bissau
4
211
188 Soudan du Sud
1
43
28 Danemark
0
863
82 Guatemala
0
425
136 Luxembourg
-7
209
190 Maurice
0
36
29 Équateur
0
852
83 RP Chine
-1
423
137 Afghanistan
7
203
191 Vanuatu
0
34
30 Bosnie-et-Herzégovine
0
841
84 Angola
0
403
138 Kazakhstan
1
199
192 Fidji
0
30
31 Ukraine
-4
838
85 Chypre
4
398
139 Azerbaïdjan
-8
198
192 Samoa
0
30
32 États-Unis
-1
828
86 Mozambique
4
385
140 Palestine
-14
194
194 Bahamas
1
26
33 Russie
0
788
87 Estonie
-2
379
141 Tadjikistan
-4
192
195 Mongolie
-1
25
34 Pologne
6
778
87 Sierra Leone
-1
379
142 Thaïlande
1
189
196 Tonga
0
17
35 Islande
2
776
89 Salvador
-2
378
143 République centrafricaine
2
178
197 Îles Vierges américaines
0
16
36 Sénégal
0
772
89 Maroc
-1
378
144 Turkménistan
3
175
198 Brunei
0
15
37 Pays de Galles
-3
763
91 Malawi
2
376
145 Malte
4
168
199 Papouasie-Nouvelle-Guinée
0
13
38 Cap-Vert
-3
761
92 Bolivie
0
372
146 Liban
-25
164
200 Samoa américaines
0
12
39 Écosse
-1
727
92 Bénin
3
372
147 Madagascar
1
163
201 Andorre
0
8
40 Serbie
-1
709
94 Lituanie
2
364
148 Tchad
-2
155
201 Îles Vierges britanniques
1
8
41 Nigeria
1
701
95 Lettonie
5
361
149 RDP Corée
3
149
201 Érythrée
1
8
42 Iran
-1
692
96 Oman
-5
356
150 Kirghizistan
1
146
204 Somalie
0
6
43 Irlande du Nord
8
679
97 Irak
-3
353
151 Nouvelle-Calédonie
2
143
205 Îles Caïmans
0
5
44 Guinée
-1
669
98 Belarus
3
346
152 Syrie
-2
141
206 Djibouti
0
4
45 Suède
-1
663
99 Arabie saoudite
-1
339
153 Myanmar
-12
137
206 Îles Cook
0
4
46 Hongrie
2
659
100 Tanzanie
7
331
153 Singapour
3
137
208 Anguilla
0
2
47 RD Congo
-1
651
101 Jordanie
-4
326
153 Malaisie
1
137
209 Bhoutan
0
0
48 Slovénie
-1
649
102 Antigua-et-Barbuda
-3
325
156 Indonésie
2
129
49 Cameroun
-4
646
102 Éthiopie
0
325
157 Hong Kong
2
127
50 Guinée équatoriale
-1
630
104 Bahreïn
-1
319
158 Grenade
-3
126
51 Mali
2
626
105 Îles Féroé
0
317
159 Curaçao
1
125
52 Congo
-3
625
106 Botswana
-1
316
160 Porto Rico
2
119
53 Japon
2
617
107 République dominicaine
1
310
161 Suriname
3
115
54 Gabon
4
610
108 ARY Macédoine
-4
308
162 Bangladesh
-5
112
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T H E F I FA W E E K LY
http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
PUZZLE
Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878 Président Joseph S. Blatter
Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.
1
8
4
7
6
2
7
FACILE
1
4
3
Secrétaire Général Jérôme Valcke Directeur de la Communication et des Affaires publiques Walter De Gregorio
4 8
Rédacteur en chef Perikles Monioudis
5 2
3
1 9
5
6
7
1
4 2
Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner
6
Conception artistique Catharina Clajus Service photo Peggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint)
2
2
8
6
4
2
8
6
6
7
8
7
7
3
8 3
5 2
1
Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub
2
7
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Production Hans-Peter Frei
6
2 8
Assistantes de rédaction Alissa Rosskopf, Honey Thaljieh
8 7
7
6
9
6
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DIFFICILE
3 5
4
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6
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La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.
9 3
5
7 4 8
3 8
7
6
9
Internet www.fifa.com/theweekly
Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.
3
4
6
Ont contribué à ce numéro Massimo Franchi, Emanuele Giulianelli, Mark Gleeson, Alejandro Varsky
Contact feedback-theweekly@fifa.org
7
3
Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn
Impression Zofinger Tagblatt AG
4
MOYEN
Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach
Traduction www.sportstranslations.com
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2
4 4
4
2
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T H E F I FA W E E K LY
Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku
Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli
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R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E
LE SONDAGE DE L A SEMAINE
Quel joueur terminera meilleur buteur de la Ligue des Champions de l’UEFA 2014/15 ?
Qui gagnera la Ligue des Champions de la CONCACAF 2014/15 ?
53+32+4321 62510 32 3%
2% 1%
4%
53%
≠ Lionel Messi (FC Barcelone) ≠ Cristiano Ronaldo (Real Madrid) ≠ Mario Mandžukić (Atlético Madrid) ≠ Luiz Adriano (Shakhtar Donetsk) ≠ Jackson Martínez (FC Porto) ≠ Edinson Cavani (Paris Saint-Germain) ≠ Sergio Agüero (Manchester City) ≠ Karim Benzema (Real Madrid)
· Alajuelense (CRC) · Club América (MEX) · Impact de Montreal (CAN) · Herediano (CRC) Pour voter, rendez-vous sur : FIFA.com/newscentre
LA SEMAINE EN CHIFFRES
spectateurs étaient réunis au Citrus Bowl d’Orlando pour assister à la rencontre d’ouverture de la saison de MLS entre Orlando City et New-York City. C’est la première fois que la ville de Floride accueillait un si grand nombre de fans. Même la Coupe du Monde 1994 n’avait pas attiré une telle foule !
triplés ont été inscrits par Messi dans toutes les compétitions auxquelles participe le FC Barcelone : un nouveau record. Jamais, dans l’histoire du football espagnol, un joueur n’avait été l’auteur d’autant de hat-tricks en matches officiels. La Pulga dépasse ainsi Telmo Zarra, qui en avait marqué 31.
9 rencontres à domicile d’affilée sans victoire et un nouveau record pour le VfB Stuttgart. Le match nul et vierge contre le Hertha Berlin constitue par ailleurs le neuvième match à domicile de la saison au cours duquel les Souabes ont été incapables de marquer le moindre but. Dans l’histoire de la Bundesliga, seuls deux clubs ont fait pire : le Tasmania Berlin en 1965/66 (11 matches) et Greuther Fürth en 2012/13 (10 matches).
Alfredo Estrella / AFP, Getty Images, imago (2)
Source : Fifa.com
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