N o 46/2015, 20 NOVEMBRE 2015
ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
HONGRIE RETOUR AUX AFFAIRES HONDURAS LE LEADER PROGRESO SE COMPLIQUE LA TÂCHE MAROC JOHN TOSHACK À LA FÊTE AVEC LE WYDAD
ÉQUIPE NATIONALE DE NOUVELLE-ZÉLANDE
Pas à pas W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com
Nouvelle-Zélande “J’ai un plan, je crois en mon travail et je crois en mes joueurs”, martèle Anthony Hudson, un an après avoir été nommé sélectionneur de la Nouvelle-Zélande. Au cours d’un entretien avec Annette Braun, il évoque les progrès de la formation locale, les défis logistiques propres à l’Océanie et son grand objectif, Russie 2018.
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Honduras La phase finale débute. Le Club Deportivo Progreso pourra-t-il déjouer les pronostics et empêcher Olimpia ou Motagua de remporter un nouveau titre de champion ?
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Thaïlande Tandis que le Port FC et son entraîneur Masahiro Wada sortent doucement la tête de l’eau, Buriram United continue de caracoler en tête du classement.
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M aría Elena Valverde Passionnée de football, la Costaricaine a fondé en 1949 la première équipe féminine de son pays, avec quelques amies.
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
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André Schürrle “Quand nous entrerons dans le vif du sujet, l’Allemagne retrouvera son meilleur niveau”, affirme le champion du monde dans une interview.
15 Pas à pas Notre couverture représente un kiwi. Cet animal est souvent présenté comme le symbole de la Nouvelle-Zélande.
Maroc En championnat, le Wydad Casablanca reste la référence. (En image : John Toshack)
Look and Learn / Bridgeman Images
The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2
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Coupe du Monde des Clubs de la FIFA
Coupe du Monde de Futsal de la FIFA
10. – 20.12.2015, Japon
10.9. – 1.10.2016, Colombie
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
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Qualifications pour l’Euro Gábor Király, son pantalon de jogging et le retour de la Hongrie sur le devant de la scène.
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imago (2), AFP, Getty Images
Raúl La légende espagnole a raccroché les crampons après un ultime titre.
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Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
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À DÉCOUVERT
Jamais deux sans trois D
epuis que l’Australie a quitté la Confédération Océanienne de Football (OFC) pour rejoindre la Confédération Asiatique de Football (AFC), la NouvelleZélande est devenue l’équipe océanienne à battre, par exemple lorsqu’il s’agit d’obtenir une place en barrages de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA™. Mais la Nouvelle-Zélande poursuit le même objectif. Elle s’est déjà qualifiée pour deux Coupes du Monde. En 1982, en Espagne, les Kiwis ont essuyé trois revers au premier tour et enregistré une différence de buts catastrophique : 2 buts inscrits pour 12 encaissés. En Afrique du Sud en 2010, les All Whites s’en sont au contraire sortis sans une seule défaite dans leur poule. Cette progression, qui se poursuit aujourd’hui, s’explique par la politique prudente de la fédération néo-zélandaise (NZF), fondée en 1891 : celle-ci met un point d’honneur à ne pas brûler les étapes. Dans une interview avec notre rédactrice Annette Braun (à partir de la page 6), le sélectionneur Anthony Hudson explique pourquoi il a de bonnes raisons de croire que son équipe participera à nouveau au grand rendez-vous mondial dans un futur relativement proche. Å
Mario Wagner / 2Agenten
Perikles Monioudis
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Shane Wenzlick / phototek
“NOUS VOULONS ÉCRIRE
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L’HISTOIRE”
Anthony Hudson a fêté sa première victoire en tant que sélectionneur de l’équipe de Nouvelle-Zélande à l’occasion d’un match amical contre Oman. Dans un entretien accordé à Annette Braun, le technicien de 34 ans revient sur son objectif à long terme : la qualification pour la Coupe du Monde 2018. T H E F I FA W E E K LY
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Anthony Hudson, vous avez joué et entraîné en Angleterre, aux Pays-Bas, aux États-Unis et à Bahreïn. Vous avez ainsi pu vous familiariser avec différentes cultures et plusieurs styles de jeu. En quoi le football néo-zélandais se distingue-t-il de vos précédentes expériences ? Anthony Hudson : Si cette mission est tellement différente des autres, c’est avant tout en raison de facteurs logistiques. Notre situation géographique a un impact sur notre relation avec les joueurs et notre programme.
Le rugby reste le sport numéro un en Nouvelle-Zélande. Où en est le football ? Il est très populaire. De toute façon, nous ne sommes pas en compétition avec le rugby. Notre préoccupation, c’est de faire progresser le football.
Quels arguments pourriez-vous employer pour convaincre de jeunes Néo-Zélandais de pratiquer le football plutôt que le rugby ? Qualifications pour la Coupe du Monde Des fans soutiennent leur équipe lors d’un match de barrage contre le Mexique en 2013.
Je ne discute jamais et je ne suis pas là pour convaincre les enfants de pratiquer tel sport plutôt que tel autre. De toute façon, pour devenir un bon footballeur, il faut aimer jouer. Les jeunes sont très impliqués dans le football ici. Le football possède le meilleur taux de participation chez les jeunes parmi les grands sports. C’est de bon augure pour l’avenir.
Vous avez fêté votre première année de présence sur le banc des All Whites en août. Quel regard portez-vous sur ces mois passés à la tête de la sélection ? Je suis très fier de tout ce que nous avons accompli. En effet, je ne suis pas seulement responsable de l’équipe A. J’entraîne aussi les U-23 et je supervise les U-20 et les U-17 et nous avons fait de gros progrès. À première vue, les résultats de l’équipe première peuvent paraître décevants, mais nous sommes en pleine phase de reconstruction. Nous jouons systématiquement à l’extérieur et nous ne disposons pas toujours d’un effectif complet. Il va falloir faire preuve de patience, mais les signes sont là qui montrent que nous avançons dans la bonne direction. Nous sommes bien partis pour atteindre notre prochain objectif, la Coupe des Nations.
Nous investissons beaucoup de temps dans la mise en place d’un style de jeu et d’une identité à tous les échelons. Nos U-20 ont écrit une page d’histoire en Coupe du Monde U-20 avec Darren Bazeley. L’arrivée d’entraîneurs talentueux comme Danny Hay et Chris Zoricich chez les U-17 est aussi un plus. C’est la première fois de notre histoire que nos deux sélections de jeunes ont passé la phase de groupes de la Coupe du Monde au cours du même cycle. Nous avons également remporté tous nos matches de qualification pour le Tournoi Olympique de Football, sans encaisser le moindre but. Ça aussi, c’est du jamais vu.
Malgré ces succès, n’est-il pas encore un peu tôt pour ces joueurs pour espérer jouer un rôle important dans les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ ? La fièvre du football Le public a répondu présent pendant la Coupe du Monde U-20 organisée cette année en Nouvelle-Zélande.
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Nous ne comptons pas exclusivement sur eux. Si c’était le cas, nos chances de qualification s’en trouveraient affectées. Mais nous avons de jeunes talents très
Hagen Hopkins / Getty Images, imago
Quel rôle les sélections de jeunes jouent-elles dans ce contexte ?
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Nom Anthony Hudson Date et lieu de naissance 11 mars 1981, Seattle (États-Unis) Poste Milieu de terrain Parcours de joueur 2000 Luton Town 2001–2002 NEC Nimègue 2006–2008 Wilmington Hammerheads
Photosport
Équipes entraînées 2008–2010 Real Maryland Monarchs 2011 Newport County 2012–2014 Bahreïn U-23 2013–2014 Bahreïn Depuis 2014 Nouvelle-Zélande T H E F I FA W E E K LY
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LE PLUS GRAND L’alpiniste Edmund Hillary était la plus grande idole de Nouvelle-Zélande. Il est le premier homme à avoir gravi le mont Everest. Ensuite, il a fait construire des écoles au Népal. Mais il est également connu pour sa recherche légendaire du yéti, qui a duré deux mois.
Objectif en vue Hillary (g.) et Norgay sur le mont Everest (28 mai 1953).
Le mont Everest une seule fois L’apiculteur de formation n’était pas seul lorsqu’il a atteint le pic enneigé du point culminant de la planète (8 848 mètres). Il était accompagné de son ami indo-népalais Tensing Norgay. C’est ce dernier qui a posé tout en haut avec un masque à oxygène pour la photo qui servirait de preuve. Il n’existe aucun cliché du Néo-Zélandais au sommet car jusqu’alors, Tensing n’avait encore jamais utilisé d’appareil photo. “L’Everest n’était certainement pas un lieu approprié pour l’initier”, s’est justifié Hillary. À 33 ans, E dmund Hillary a été fait chevalier commandeur de l’Ordre de
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l’Empire britannique par la reine Élisabeth II, ce qui a provoqué un débat insensé dans la population : lequel des deux est arrivé le premier au sommet ? Les légendes veulent que les deux hommes y soient parvenus ensemble. Le fils d’Hillary, Peter, a escaladé deux fois l’Everest. Interrogé sur cet exploit, son père a déclaré au “Süddeutsche Zeitung” : “Une fois m’a suffi. Après tout, les montagnes ne changent pas.” Immortalisé sur le billet de 5 dollars Hillary était certes réputé pour ses citations cyniques, mais il l’était e ncore plus pour son envie perpétuelle de participer à des œuvres de bienfaisance ou de réaliser des projets amusants. Avec une équipe et plusieurs tracteurs, il a traversé l’Antarctique. Par ailleurs, il a fait ériger des écoles et des hôpitaux au Népal. Plus tard, il a contribué à la création du Parc national de Sagarmatha. En 1960, il est parti à la recherche du yéti. Il a vécu deux mois dans les hautes montagnes accompagné de scientifiques et zoologistes. Malheureusement, leur appareil photo automatique n’a capté que des renards et des lièvres. Le Néo-Zélandais en a conclu que le yéti n’existait pas. Le portrait anguleux d’Hillary orne aujourd’hui le billet de 5 dollars néo-zélandais. “Je pensais que je ne serais célèbre que quelques années”, a-t-il confié. En janvier 2008, ce héros de tout un peuple est décédé d’une crise cardiaque. La Nouvelle-Zélande lui a organisé des obsèques nationales. Alan Schweingruber
Alfred Gregory / Keystone / Royal Geographical Society
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a Nouvelle-Zélande, magnifique pays du Pacifique sud, est férue de sport. Le rugby, évidemment, arrive en premier lieu. Les “All Blacks” viennent de remporter une nouvelle fois la Coupe du Monde, pour la plus grande fierté de leur petite nation. Si les sprints de ces internationaux sont largement appréciés, leur haka en début de match, caractérisé par les visages peints, les langues pendantes et les hurlements, les rend irrésistibles. Juste derrière, ce sont le cricket et le netball qui intéressent les 4,5 millions d’insulaires. À côté de cela, le pays des moutons et des kiwis compte des superstars dans l’une ou l’autre discipline sportive. Depuis quelques années, Valerie Adams fait des étincelles. Elle a été sacrée championne olympique à deux reprises et championne du monde par quatre fois en lancer du poids. Mais le plus grand héros national était sans nul doute Edmund Hillary. Le 29 mai 1953, il a été le premier homme à gravir le mont Everest dans l’Himalaya.
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prometteurs et, associés aux internationaux plus expérimentés, ils peuvent nous mener en Russie.
Quelles qualités sont nécessaires pour franchir le fossé qui sépare les sélections de jeunes et l’équipe nationale ? Je crois que le courage et l’ambition sont les deux principaux atouts qu’un jeune se doit de posséder. Il faut du courage pour franchir le pas et s’exprimer au plus haut niveau ; il faut aussi de l’ambition pour prendre conscience que le plus difficile ne fait que commencer. Même une fois entré dans la cour des grands, il reste beaucoup à faire.
Vous avez déclaré vouloir donner à la Nouvelle-Zélande un visage plus jeune et plus offensif. Pourtant, après le nul (1:1) contre le Myanmar, certains médias et plusieurs entraîneurs ont fait part de leur scepticisme quant à votre approche. Que répondez-vous à ces critiques ? J’ai un plan, je crois en mes idées et je crois en mes joueurs. Ce n’est pas une question d’approche ni de style. Nos performances le prouvent, celles de l’équipe nationale comme celles des sélections de jeunes. Nous sommes confrontés à plusieurs défis pour accélérer notre courbe de progression. Nous allons notamment devoir trouver une certaine régularité au sein du groupe.
Des jeunes prometteurs L’équipe de Nouvelle-Zélande U-17 pendant la Coupe du Monde.
“Il faut être passionné et sérieux. Mon plus grand plaisir, c’est de préparer le prochain match.” Comment comptez-vous y parvenir ?
Tom Dulat / Getty Images, Victor Decolongon / Getty Images, Marty Melville / AFP
Un entraîneur préfère travailler systématiquement avec les mêmes joueurs, afin de créer des liens et d’organiser l’équipe collectivement. À ce jour, je crois que nous n’avons jamais pu aligner deux fois la même équipe. Le travail de reconstruction n’est pas de tout repos, mais nous serons prêts à temps pour les matches de qualification, l’année prochaine. J’ai une confiance totale en notre méthode.
À la barre Danny Hay, sélectionneur de la Nouvelle-Zélande U-17.
Vous êtes donc convaincu d’être dans le vrai avec votre stratégie et l’intégration de jeunes joueurs ? À cent pour cent. Ça prend du temps et c’est parfois frustrant car nous aimerions aller plus vite. Malheureusement, nos contacts avec les joueurs restent épisodiques. Cela signifie qu’il faut faire preuve de patience.
En 2006, l’Australie a rejoint la Confédération Asiatique de Football (AFC) en quête d’un challenge plus relevé dans les préliminaires de la Coupe du Monde. Avez-vous déjà pensé à suivre cette voie ? La Nouvelle-Zélande fait partie des piliers de la Con fédération Océanienne de Football (OFC). Au sein de cette organisation, nous avons accès à des opportunités qui nous seraient interdites ailleurs. Nous n’avons aucune intention de partir et si l’idée devait être évoquée, une telle décision stratégique devrait faire l’objet d’un consensus au sein de toute la fédération. Ça ne dépend pas que de moi.
Un garçon plein d’avenir Bill Tuiloma (à d.) pendant la Coupe du Monde U-20. T H E F I FA W E E K LY
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Football breaks down barriers Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality. FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football. Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism. For more information visit FIFA.com
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Selon vous, quel est le principal atout de l’Océanie ? Ces dernières années, en tant que membre de l’OFC, nous nous sommes régulièrement qualifiés pour différents tournois FIFA, des U-17 aux U-23. Cette expérience sur la scène mondiale nous a aidés à préparer nos joueurs aux exigences du football international.
Dans l’attente d’une première victoire en Coupe du Monde
Si vous remportez les préliminaires océaniens, vous rencontrerez le cinquième des qualifications sud-américaines. On imagine que vous auriez préféré un autre adversaire… Quel que soit le pays que l’on affronte, les barrages intercontinentaux sont toujours difficiles. La qualification pour la Coupe du Monde ne va jamais de soi. Ce sera dur, mais nous devons y croire.
Vous avez baigné dans le milieu du football toute votre enfance grâce à votre père, l’ancien milieu de terrain de Chelsea et de Stoke City Alan Hudson. Le sport vous a-t-il déjà frustré ? Non, le football ne peut pas être source de frustration. Les épreuves et les personnalités sont parfois difficiles à gérer, mais c’est précisément ce qui fait tout l’intérêt de ce métier.
Vous avez débuté votre carrière d’entraîneur à 27 ans. Est-ce parce que l’on attendait trop de vous en tant que footballeur ? En fait, j’ai pris mon premier poste d’adjoint à 23 ans. J’ai été nommé entraîneur pour la première fois à 27 ans. Je me suis passionné très tôt pour ce rôle.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans le travail d’entraîneur et quelles sont vos qualités ? Il faut être passionné et sérieux. Mon plus grand plaisir, c’est de préparer le prochain match.
Harry Redknapp a dit de vous que vous étiez “le nouveau José Mourinho”. Comment vous décririez-vous ? J’adore le football, j’aime construire une équipe et travailler avec les joueurs.
Quels sont vos objectifs pour les trois prochaines années ? Une qualification pour la Coupe des Confédérations puis la Coupe du Monde … et écrire une nouvelle page d’histoire en phase finale ! Å
Geoff Robins / AFP Photo
LA NOUVELLE-ZÉLANDE SUR LE CHEMIN DE LA COUPE DU MONDE 2018 L’équipe nationale de Nouvelle-Zélande a manqué de peu sa qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™ : elle s’est inclinée face au Mexique lors des barrages intercontinentaux. Pour espérer décrocher un billet pour le grand rendez-vous mondial 2018 en Russie, l’équipe d’Anthony Hudson va d’abord devoir se mesurer aux Îles Salomon, aux Fidji et à Vanuatu dans le cadre du deuxième tour des qualifications océaniennes. Les deux premiers de ce groupe seront ensuite confrontés en demi-finales aux deux premiers de l’autre groupe (Tahiti, Nouvelle-Calédonie, Samoa et Papouasie-Nouvelle-Guinée). Les vainqueurs des demi-finales s’affronteront en finale de la Coupe des Nations de l’OFC, dont le gagnant représentera l’Océanie à la Coupe des Confédérations de la FIFA 2017™. Les trois meilleures équipes de chaque groupe du Tour 2 se qualifieront pour le Tour 3 du tournoi préliminaire. Ces six équipes seront versées dans deux groupes de trois et joueront selon une formule championnat en aller-retour. Les premiers des deux groupes s’affronteront dans un duel au meilleur des deux manches, dont le gagnant participera aux barrages intercontinentaux en novembre 2017 face au cinquième des qualifications sud-américaines. Le vainqueur sera qualifié pour la Coupe du Monde 2018.
Entraînement L’équipe de Nouvelle-Zélande pendant la Coupe du Monde au Canada.
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uand Hannah Wilkinson joue en Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ sous les couleurs de la Nouvelle-Zélande, son équipe repart du stade avec le point du nul. Ce sont les statistiques qui le disent. C’est en effet ce qui s’est passé pendant le tournoi 2011 en Allemagne, où la joueuse, alors âgée de 19 ans, est entrée en cours de match face au Mexique lors de la phase de groupes et a signé le but de l’égalisation (2:2) à la 94e minute. Durant l’édition 2015 au Canada, l’attaquante a une nouvelle fois égalisé à 2:2 sur une tête d’Amber Hearn lors du match de groupe contre la RP Chine. Quatre participations à la Coupe du Monde Les “Cygnes” de Nouvelle-Zélande ont pris part à quatre reprises à la Coupe du Monde Féminine (en 1991, 2007, 2011 et 2015) et les quatre fois, l’équipe, qui domine pourtant le football féminin océanien, est repartie sans victoire. Sur les 12 rencontres disputées au total, elle en a perdu 9 et a comptabilisé trois matches nuls. Outre les deux nuls auxquels Wilkinson a contribué en marquant, la Nouvelle-Zélande a enregistré en 2015 un 0:0 face au pays hôte. La qualité des prestations néo-zélandaises est malgré tout sur une pente ascendante. Au Canada, les joueuses de Tony Readings ont affiché de nets progrès et si leurs performances n’ont pas été récompensées par une première victoire ou par une qualification pour la seconde phase du tournoi, c’est en partie parce qu’elles ont joué de malchance. Petit à petit, elles se rapprochent du niveau des poids lourds du football féminin international, même si la Nouvelle-Zélande n’a pas souvent l’occasion de se mesurer à de gros calibres du fait de sa situation géographique. De nouveaux objectifs L’équipe féminine de Nouvelle-Zélande rêve de marquer de son empreinte non seulement l’Océanie, mais aussi le football mondial. Les buts d’Hannah Wilkinson pourraient l’y aider. La joueuse de 23 ans détient actuellement un record national : personne d’autre (joueur ou joueuse) n’a marqué pour la Nouvelle-Zélande lors de deux Coupes du Monde. Si Wilkinson continue sur sa lancée, la première victoire des “Cygnes” dans la reine des compétitions ne devrait plus être qu’une question de temps. Annette Braun T H E F I FA W E E K LY
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LE S C H AMPIONN AT S À L A LOUPE
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Botola Pro marocaine
John Toshack enchante Casablanca Alan Schweingruber est journaliste à “The FIFA Weekly”.
John Toshack entraîne des équipes depuis un certain temps déjà, 1978 précisément. Il y a bien longtemps qu'il ne fait plus de courbettes devant un club. Ceux qui l'engagent savent qu'ils choisissent de miser sur un homme qui n'a pas sa langue dans sa poche. Il y a quelques années de cela, il avait fait cette réponse volontairement provocante à des journalistes qui lui demandaient combien de temps encore il allait entraîner le Real Madrid : "J'aimerais bien le savoir, moi aussi".
TRIBUNES
En juin 2014, l'ancien attaquant de Liverpool est arrivé à la tête de la formation la plus titrée du Maroc, le Wydad Casablanca. Comme le nombre de succès enregistrés par Toshack s'était un peu atténué ces dernières années, son recrutement a été accueilli avec scepticisme par une partie de l'entourage du club. Un an et demi plus tard, force est de constater que le ciment a pris entre le Wydad et Toshack. Le technicien gallois de 66 ans a remporté avec ses hommes le titre de champion dès sa première saison aux commandes du club. Il n'avait réussi ce tour de force qu'une seule fois par le passé, en 1990, durant sa collaboration réussie avec le Real Madrid. Cette saison, après sept journées, Toshack et son équipe ne cachent pas leurs ambitions en 2015/16 : le Wydad Casablanca, invaincu pour le moment, occupe la première place du classement alors même qu'il affiche un match
de moins au compteur que la grande majorité des équipes. Le 21 novembre, il se mesurera au deuxième, l'Ittihad de Tanger, lors d'une rencontre au sommet. Le Raja Casablanca évolue quant à lui dans d'autres sphères, de manière un peu surprenante. Il y a quatre mois, il a recruté lui aussi un entraîneur étranger en la personne de Ruud Krol. Mais les relations entre le Raja et le Néerlandais de 66 ans sont restées compliquées. Lorsque le club a connu une première mini-crise à l'issue de quelques journées, Krol a immédiatement été remercié. Aujourd'hui, c'est Rachid Taoussi qui officie sur le banc du Raja. Le Marocain compte à son palmarès d'entraîneur une Coupe d'Afrique des Nations remportée avec l'équipe nationale U-20. Saura-t-il donner un nouveau souffle au Raja ? Lors de la dernière journée, les Aigles Verts se sont une nouvelle fois inclinés face au Moghreb de Tétouan, sur leur pelouse (3:2). C'est une tâche difficile qui attend Taoussi. D'autant plus que le 19 décembre, le Raja se mesurera à son rival local le Wydad dans le derby de Casablanca, qui s'annonce comme le match le plus attendu de la fin de l'année. Ces duels disputés dans le grand stade Mohammed V, qui s'avère être le fief des deux clubs, constituent traditionnellement un événement au retentissement immense dans le pays. Les supporters des deux camps sont célèbres dans le monde entier pour leurs chorégraphies parfaitement rodées. Revenons à Toshack. En 2012, il a quitté son poste de sélectionneur de la Macédoine au bout d'un an seulement parce qu'il ne voulait pas résider dans ce pays. Son contrat suivant le liait au FK Khazar Lankaran, un club azerbaïdjanais, et n'a duré que huit mois. Il semblerait en revanche aujourd'hui qu'avec le Wydad Casablanca, ce soit du sérieux.
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En 1999, le Real Madrid avait licencié le technicien après avoir bénéficié de ses services pendant neuf mois, à cause d'une phrase lancée par celui-ci : "Il y a plus de chances de voir un cochon voler au-dessus du stade Bernabeu que de me voir changer". Å
Entraîneur à succès John Toshack (à g.) concentré sur son objectif : décrocher un nouveau titre pour sa deuxième saison à la tête du club. T H E F I FA W E E K LY
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Liga Nacional hondurienne
Progreso veut entrer dans l’histoire Sven Goldmann est spécialiste du football au “Tagesspiegel” de Berlin.
Actuel leader, le Club Deportivo Honduras Progreso semble connaître en ce moment une petite baisse de forme après avoir créé la surprise tout au long de la saison. À moins que le club n’économise tout simplement ses forces en vue de la série éliminatoire du Torneo Apertura. Lors de la 18e et dernière journée de la Liga Nacional de Fútbol Profesional, il a en tout cas concédé le nul 1:1 face au Club Deportivo Vida. Si ce résultat n’a eu aucune incidence sur le classement final (le leader affiche toujours quatre points d’avance sur son premier poursuivant, le Club Deportivo Motagua), la tendance actuelle a tout de même de quoi inquiéter l’entraîneur de Progreso, Héctor Castellón. Sur ses quatre derniers matches, son équipe n’a empoché qu’une victoire. Pelouse détrempée Progreso et son capitaine Calix ont eu des difficultés face au Club Deportivo Vida (1:1).
Zaldivar, défenseur à la silhouette élancée et aux cheveux teints en bleu et blanc, a
cependant su conserver son sang-froid et le cuir est allé se loger dans le coin gauche. En raison de son penchant pour les coiffures extravagantes et les tatouages, les Honduriens ont surnommé Zaldivar le Arturo Vidal de Progreso. Il est passé à deux doigts du doublé au cours de cette partie. À quelques minutes de la fin, l’arbitre Nelson Salgado a sifflé un deuxième penalty pour Progreso. Zaldivar se préparait déjà mentalement, mais Salgado est finalement revenu sur sa décision suite à une intervention de son assistant sur la ligne de touche et la rencontre s’est soldée par un nul 1:1. Tout comme son dauphin, Motagua, Progreso est directement qualifié pour les demi-finales et va donc avoir la chance de pouvoir se reposer pendant une semaine, tandis que Vida (face à Marathon) et le tenant du titre
Il va falloir mobiliser les dernières forces. 16
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Olimpia (contre la Real Sociedad) vont d’abord devoir passer le cap des quarts de finale. Pour le leader, il s'agira de mobiliser ses dernières forces afin de signer le plus grand succès de son histoire et de finir en beauté cette saison grandiose. Ce club du nord du pays, qui a traversé des périodes mouvementées tant sur le plan sportif qu’économique, n’a en effet jamais remporté le titre. Son arrivée dans l’élite ne date d’ailleurs que de 2014. Jusqu’à ce jour, le football hondurien était largement dominé par les deux grandes formations de la capitale Tegucigalpa. Olimpia a ainsi remporté 29 couronnes nationales, tandis que son rival local Motagua en a décroché 13. En mai dernier, la finale du Torneo Clausura a comme d’habitude opposé ces deux équipes lors du clásico del fútbol hondureño. Héctor Castellón a lui aussi été sacré champion du Honduras. C’était en 1977, l’ancien milieu de terrain portait alors les couleurs d’Olimpia. Il espère à présent connaître la même joie en sa qualité d’entraîneur de Progreso. Å
LNP Honduras
Le tournoi de l’Apertura a bien failli se terminer sur une défaite, qui aurait été la cinquième cette saison. Le public a assisté à un match pour le moins étrange sur la pelouse de l’Estadio Humberto Micheletti détrempée par la pluie. Ces conditions ont quasiment réduit à néant toute ambition technique de la part des joueurs. Progreso a eu beau être la meilleure des deux équipes, c’est Vida qui a ouvert le score. Maycol Montero a inscrit le but du 1:0 en milieu de seconde période grâce à une magnifique préparation signée Marcelo Canales. Dix minutes plus tard, Jorge Zaldivar est parvenu à égaliser à la faveur d’un penalty suite à une faute de l’Argentin Leonardo Domínguez sur Fredixon Elvir. Plusieurs minutes auront été nécessaires à l’arbitre pour faire taire les protestations et donner enfin le signal de l’exécution.
Premier League thaïlandaise
Plus rien n’arrête Buriram United
maintien. Tout semble donc encore possible pour cette formation qui tient à tout prix à rester dans l’élite après avoir connu en 2012 la première relégation de son histoire. L’année suivante, le club était toutefois parvenu à remonter en première division.
Annette Braun est membre de l’équipe de rédaction de “The FIFA Weekly”.
Masahiro Wada réussira-t-il à garder sa place sur le banc du Port FC ? Le Japonais est déjà le cinquième entraîneur à prendre cette saison la tête du club menacé de relégation. Tous ses prédécesseurs ont été contraints de mettre prématurément fin à leur mission pour cause de résultats décevants. Le Port FC naviguait à vue en bas du tableau et son maintien semblait de plus en plus compromis.
Thananuwat Srirasant / Buriram United
C’est donc maintenant au tour de Masahiro Wada de tenter une opération de sauvetage. Jusqu’ici, la chance semble lui sourire, puisque son équipe a remporté ses deux derniers matches. Après sa victoire 2:1 sur TOT-CAT, le Port FC s’est imposé 3:1 sur sa pelouse face au Sisaket FC le 14 novembre dernier. Si le club est toujours en position de relégable, il n’est plus qu’à un petit point du
À la fin des années 1990 et au début des années 2000, le Port FC avait connu une période plutôt faste et figurait régulièrement dans le premier tiers du classement, sans pour autant réussir à décrocher la couronne. Aujourd’hui, l’écart avec les grandes équipes du pays s’est creusé et les aspirations au titre de champion ne sont plus vraiment à l’ordre du jour. De son côté, Buriram United enchaîne les succès depuis plusieurs années. Après avoir terminé premier du classement en 2008, 2011, 2013 et 2014, le club fait la course en tête cette année encore avec une confortable avance de sept points sur son premier poursuivant, Muangthong United, et semble bien parti pour décrocher son troisième titre d’affilée. Buriram s’est imposé avec la manière (6:0) face à Chiangrai United grâce, entre autres, à un triplé du Brésilien Diogo. En seconde période, ce dernier a signé un coup du
c hapeau en l’espace de seulement 13 minutes. Le compteur de l’attaquant est ainsi passé à 27 réalisations cette saison. Le Brésilien détient d’ores et déjà le record du nombre de buts marqués en Premier League thaïlandaise lors d’un seul et même exercice. Arrivé cette année à Buriram en provenance de Palmeiras (Brésil), Diogo a trouvé le chemin des filets à 27 reprises en 27 matches disputés et la saison n’est pas encore terminée. Au regard de sa forme actuelle, on peut s’attendre à ce que l’attaquant place la barre encore plus haut. Du côté de Muangthong United, le doute est en train de s’installer après la rencontre avec Suphanburi. Ses chances de tenir la dragée haute à Buriram lors de la dernière ligne droite semblent de plus en plus ténues. Face à Suphanburi, après avoir mené 2:0, l’actuel deuxième a finalement dû concéder le partage des points à domicile (2:2). Il est toutefois assuré de terminer au moins dauphin cette année, puisqu’il affiche une avance de 13 points sur le troisième. Mais à cinq journées de la fin du championnat, ce match nul semble avoir quasiment tué dans l’œuf ses chances d’inquiéter Buriram. Å
Concentré Diogo de Buriram United, meilleur buteur du championnat, ne perd jamais le ballon de vue. T H E F I FA W E E K LY
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“Il est important de rester fidèles à notre style de jeu” Auteur de la passe décisive pour Mario Götze en finale de la Coupe du Monde 2014, André Schürrle a été l'un des grands artisans de la victoire (1:0) de l'Allemagne, qui a remporté ce soir-là son premier titre international depuis 18 ans et sa première Coupe du Monde depuis 1990. André Schürrle, quelle est la première Coupe du Monde de la FIFA que vous vous souvenez avoir suivie ? André Schürrle : C’était Corée/Japon 2002. Je me rappelle encore avoir regardé la finale entre l’Allemagne et le Brésil avec mes parents, sur le canapé du salon. J’étais tellement triste au coup de sifflet final.
À l’époque, vous imaginiez-vous disputer vous-même une Coupe du Monde ? Peut-être même participer à la finale ? Les enfants rêvent beaucoup. Quand on voit ses idoles à la télévision, on pense pouvoir marcher sur leurs traces. Mon modèle, c’était Michael Ballack. J’espérais faire du football mon métier, connaître le succès et peut-être même jouer un jour en équipe nationale. Mais en toute franchise, je ne m’attendais vraiment pas à participer à la construction du but décisif en finale de la Coupe du Monde.
En Allemagne, vous faites partie des valeurs sûres depuis plusieurs années. À l’étranger, on vous connaît surtout comme l’homme qui a offert le but de la victoire à Mario Götze au Maracanã. Ce moment vous revient-il souvent en mémoire ?
rence la plus notable. Jouer une finale de Coupe du Monde permet de mieux gérer la pression. Chaque rencontre a ses propres enjeux mais après une telle expérience, vous savez que vous avez réussi à surmonter la tension inhérente au plus important match de football du monde. Ça permet de se concentrer totalement sur la tâche à venir, quel que soit le niveau. Après un tel événement, rien ne peut entamer votre sérénité.
Quels sont vos objectifs à moyen terme ? À Chelsea, j’étais cantonné dans un rôle de joker. J’étais donc très attiré par l’idée de me faire une place à Wolfsbourg, une équipe de Bundesliga ambitieuse. Notre objectif est de jouer les premiers rôles en championnat et de nous qualifier régulièrement pour la Ligue des Champions. Nous sommes sur la bonne voie, mais il nous reste encore beaucoup de travail à accomplir.
L’Allemagne a validé son billet pour l’UEFA EURO 2016, sans toutefois faire preuve de l’autorité d’un champion du monde. Que faut-il améliorer d’ici la phase finale en France ?
Évidemment ! Cet instant et notre triomphe en Coupe du Monde représentent le sommet de ma carrière. L’action qui a amené ce but historique passe souvent à la télévision. J’ai donc fréquemment l’occasion de me remémorer tout ça. Je ne pense pas que j’oublierai un jour ce que j’ai vécu à ce moment-là.
L’essentiel est de nous assurer que nos cadres évitent les blessures et soient tous présents en France. Si nous y parvenons, je suis certain que nous aurons encore notre mot à dire dans la course au titre. Après la Coupe du Monde, nous avons perdu Philipp Lahm, Per Mertesacker et Miroslav Klose, trois piliers de notre équipe. Il a fallu reconstruire. C’est la raison pour laquelle il est important de rester fidèles à notre style de jeu.
En quoi votre vie a-t-elle changé, ce 13 juillet 2014 ?
L’équipe actuelle est-elle très éloignée de celle qui s’était imposée au Brésil en 2014 ?
Je fais l’objet d’une attention beaucoup plus soutenue, aux quatre coins du monde. Peu importe où je me trouve, les gens me reconnaissent. C’est certainement la diffé-
Nous avons beaucoup de fortes personnalités sur le terrain. Je pense avant tout à Manuel Neuer et Bastian Schweinsteiger, qui jouent au plus haut niveau depuis des années.
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Il y aussi Thomas Müller, un type extraordinaire. Nous pouvons compter sur des joueurs de classe mondiale comme Mats Hummels et Toni Kroos. J’en suis convaincu : quand nous entrerons dans le vif du sujet, l’Allemagne retrouvera son meilleur niveau.
Comment voyez-vous votre rôle en sélection ? Joachim Löw me fait confiance parce qu’il sait ce qu’il peut attendre de moi. Je suis parfois titulaire, parfois remplaçant. Quoi qu’il en soit, je répondrai toujours présent, à chaque fois que le sélectionneur fera appel à moi.
Sur le plan technique et tactique, comment l’Allemagne peut-elle encore progresser ? Nous devons innover car nos adversaires nous connaissent de mieux en mieux. Toutes les équipes veulent faire le match de leur vie contre le champion du monde. Durant les qualifications pour l’EURO, nous avons trouvé en face de nous des joueurs qui défendaient assez bas. Nous avons entre 70 et 75 % de possession de balle, mais il faut repérer la faille dans des défenses renforcées. Nous devons donc travailler et profiter de la moindre occasion. Si nous passons du temps ensemble et que nous disposons de trois ou quatre semaines pour régler les automatismes, nous serons en mesure de venir à bout de tels adversaires.
Pouvez-vous remporter le titre en France ? Certainement ! Nous sommes champions du monde en titre et nous avons une excellente équipe. Remporter l’EURO n’a rien d’utopique. En tout cas, je ne vois aucune autre sélection qui possède notre force de caractère. Å Propos recueillis par Andreas Alf
Nom André Horst Schürrle Date et lieu de naissance 6 novembre 1990, Ludwigshafen (Allemagne) Poste Attaquant / milieu de terrain Parcours de joueur 2009–2011 Mayence 2011–2013 Bayer Leverkusen 2013–2015 Chelsea Depuis 2015 VfL Wolfsbourg
Thomas Rapsch / laif
Palmarès Champion du monde 2014 Champion d’Angleterre 2015 Vainqueur de la Coupe d’Allemagne 2015 Équipe d’Allemagne 49 sélections, 20 buts
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Magnum Photos
First Love L i e u : Va l l é e d e l ' O m o , É t h i o p i e Date : 8 août 2013 Heure : 9h52 Photog raphe : Steve McCurr y
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Porte-bonheur Le gardien hongrois Gábor Király est indissociable de son pantalon de jogging gris.
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Laszlo Balogh / Reuters
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Le réveil d’un géant endormi Dans les années 50, l’équipe de Hongrie dominait le monde du ballon rond. Mais depuis trop longtemps déjà, les supporters vivaient dans le souvenir d’exploits passés. Cette époque est aujourd’hui révolue, car après des décennies à manger son pain noir, la sélection est enfin parvenue à se qualifier de nouveau pour la phase finale d’un Euro. Un récit d’Annette Braun.
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l s’agit certainement du pantalon de jogging le plus célèbre de l’histoire du football. Il est gris, il est équipé d’élastiques au niveau de chevilles et il est toujours une taille trop grande pour celui qui le porte. Il a déjà goûté les pelouses de nombreux pays d’Europe, il est régulièrement martyrisé 90 minutes durant par son propriétaire, mais n’en réapparaît pas moins immaculé au match suivant. L’été prochain, ce même pantalon gris débarquera en France, bien au chaud dans les valises d’un certain Gábor Király. Depuis le début de sa carrière dans les années 90, le gardien de l’équipe de Hongrie a toujours renoncé au port du short, quitte à subir les railleries en raison de son look de sportif du dimanche. Gábor et son pantalon n’en ont cure, car pour eux, la prochaine étape n’est autre que la phase finale de l’Euro 2016.
djoint Andreas Möller, qui a intégré le staff a hongrois uniquement pour ces deux matches couperets. Le lourd héritage des années 50 Désormais, les supporters peuvent rêver à nouveau, après avoir longtemps baigné dans la nostalgie. Nombreux sont ceux qui se languissent encore de la période dorée du football hongrois, lorsque dans les années 50, la sélection comptait parmi les meilleures au monde. À l’époque, le célèbre Onze d’Or composé de Puskás, Kocsis, Hidegkuti, Grosics, Czibor et consorts pratiquait un jeu offensif et plaisant. Il est même resté invaincu entre le 14 mai 1950 et le 4 juillet 1954, date de la finale de la Coupe du Monde de la FIFA™ à Berne contre l’Allemagne de l’Ouest, soit un total de 31 matches consécutifs. Au-
jourd’hui encore, les images d’archives passent et repassent à la télévision hongroise, inlassablement, qu’importe le nombre d’années écoulées. Les Magyars enchaînaient les succès les uns après les autres et en coulisses, on n’imaginait pas vivre des lendemains qui déchantent. Mais pendant que les autres nations faisaient évoluer leur jeu, les artistes hongrois faisaient du surplace, au point de finir par être rattrapés, puis même dépassés. La Hongrie est tombée dans un profond marasme : sa dernière participation à un Euro remonte à 1972. En Belgique, elle s’était inclinée devant l’Union soviétique au stade des demi-finales. En 1986, l’équipe nationale avait encore pu se qualifier une dernière fois pour une phase finale de Coupe du Monde. Mais au Mexique, l’aventure avait tourné court, après une phase de poules achevée à la troisième place derrière l’Union soviétique et la France. Depuis lors, tous les grands tournois se sont déroulés sans elle. La sélection a même touché le fond en 2013 à l’occasion d’une rencontre de qualifications pour la Coupe du Monde face aux Pays-Bas, s’inclinant 8:1. Cette claque retentissante a alors été érigée en symbole de la déliquescence du football hongrois, relégué tout en bas de la hiérarchie. Un pantalon de jogging et des ambitions Deux ans plus tard, la métamorphose est spectaculaire. En disposant de la Norvège lors des récents barrages, La Hongrie pointe de nouveau le bout de ses crampons sur l’échiquier européen. Surtout, cette qualification n’est pas le fruit du hasard. Depuis 2010 déjà, le gouvernement investit massivement afin de faire repartir le beau jeu de l’avant. Les stades sont rénovés ou reconstruits et les clubs bénéficient d’un soutien financier plus important. Les premiers
“C’est comme un petit miracle”
Trond Tandberg / Getty Images
Andreas Möller, entraîneur adjoint de la Hongrie
Premier Euro depuis 43 ans La sélection hongroise est en effet parvenue à se qualifier. Enfin. Quarante-trois ans après sa dernière participation à la compétition, en 1972, l’équipe aujourd’hui dirigée par Bernd Storck a disposé de la Norvège en barrages. Elle s’est d’ailleurs imposée à l’aller comme au retour : 1:0 à Oslo, puis 2:1 à Budapest. Un retour sur le devant de la scène européenne après une longue traversée du désert, de nombreux doutes et un désarroi généralisé. “C’est comme un petit miracle”, se réjouissait l’entraîneur
Objectif atteint Pour la première fois depuis 1972, la Hongrie participera à la phase finale d’un Euro.
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“Les nuits qui donnent un sens à ta vie” “J
ust Can’t Get Enough” est loin d’être le plus beau morceau du groupe Depeche Mode, l’un des inventeurs de la synthpop. Lorsque la mélodie simpliste de ce single sorti en 1981 résonne quelque part, c’est en général parce qu’un événement heureux vient de se produire et que les gens tiennent à exprimer leur joie. Tout le monde se met alors à chanter les paroles à tue-tête, y compris les personnes au talent musical limité. Il faut dire que le texte s’y prête. La soirée du 16 novembre touchait à sa fin lorsque le public du stade national de Dublin s’est lui aussi livré à l’exercice. 50 000 spectateurs avaient fait le déplacement pour soutenir la sélection irlandaise qui affrontait la Bosnie-et-Herzégovine, donnée favorite. Les Irlandais se sont finalement imposés 2:0 malgré une prestation dont certains ont pu regretter le manque de finesse. Sans compter que le premier but a été marqué sur un penalty controversé. L’issue du match n’en reste pas moins indiscutable et, pour la troisième fois de son histoire, l’Irlande participera à l’Euro. La Bosnie-et-Herzégovine aurait sans doute eu de meilleures chances si elle s’était montrée plus agressive à l’avant. La débâcle européenne de 2012 Les Irlandais espèrent à présent faire aussi bien qu’en Coupe du Monde de la FIFA™. Le petit pays compte en effet déjà trois participations à son actif et n’a pas à rougir de ses résultats, bien au contraire. L’Irlande s’est ainsi qualifiée à deux reprises pour les huitièmes de finale. En 1990, elle a même
réussi à atteindre les quarts de finale avant de se faire éliminer 1:0 par l’Italie, pays hôte. Mais l’Euro est un tout autre tournoi et les spécialistes s’accordent à dire que son niveau de difficulté est plus élevé, surtout pendant la phase de groupes. En 2012, l’Irlande en a d’ailleurs fait les frais sur le sol polonais. L’équipe entraînée par Giovanni Trapattoni s’est alors fait éliminer sans avoir engrangé le moindre point et avec une différence de buts désastreuse (1:9). Lors de leur deuxième match de groupe, les Irlandais se sont même fait humilier (4:0) par l’Espagne, future championne d’Europe. Pour l’île verdoyante, l’Euro a été un véritable désastre. Lors du barrage retour qui s’est déroulé le 16 novembre à Dublin, J onathan Walters a sans conteste été l’homme de la rencontre. Tout juste revenu de suspension, il a inscrit les deux buts de la soirée. Mais au coup de sifflet final, c’est Martin O’Neill qui a fait exploser l’applaudimètre. Après avoir été remercié en 2013 par Sunderland, qui considérait alors qu’il n’était pas à la hauteur pour mener à bien la lutte pour le maintien, l ’entraîneur a fait vendredi soir un beau cadeau à la Fédération irlandaise de football : une équipe soudée qui, l’été prochain, s’envolera pour la France en compagnie de plusieurs milliers de supporters. O’Neill reste circonspect Pendant son temps libre, le sélectionneur O’Neill, qui a comme adjoint l’ancien milieu de terrain de Manchester United Roy Keane, pratique un hobby pour le moins original : il se passionne pour les histoires criminelles. Après la victoire des siens à Dublin, il s’est toutefois contenté de faire une déclaration toute en sobriété alors que tout le pays s’attendait à plus d’enthousiasme : “Ce sont ces nuits-là qui donnent un sens à ta vie. J’ai du mal à trouver les mots. Je ne suis pas William Shakespeare.” Alan Schweingruber
La fête jusqu’au bout de la nuit À Dublin, les Irlandais arrosent leur qualification pour l’Euro.
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David Maher / SPORTSFILE
La République d’Irlande s’est qualifiée pour le troisième Championnat d’Europe de son histoire. Le sélectionneur Martin O’Neill peut s’appuyer sur une équipe soudée.
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Barrages de qualifications pour la phase finale 12 / 15 novembre 2015 Norvège Hongrie
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13 / 16 novembre 2015 Bosnie-et-Herzégovine République d’Irlande
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14 / 17 novembre 2015 Ukraine Slovénie
2 1 3 0 1 1
Suède Danemark
Âge d’or La grande équipe de Hongrie, ici emmenée par son gardien Gyula Grosics lors de la demi-finale de la Coupe du Monde 1954 en Suisse.
Popperfoto
fruits ont donc pu être récoltés cette année. Dans son groupe de qualifications pour l’Euro 2016, la sélection a pris la troisième place derrière l’Irlande du Nord et la Roumanie, suffisant pour gagner le droit de disputer les barrages. Si face aux Scandinaves, elle faisait figure d’outsider, elle n’en était pas moins consciente qu’elle possédait une occasion en or de rouvrir les livres d’histoire. Les hommes de l’Allemand Bernd Strock, qui a succédé cet été à Pál Dárdai, ont parfaitement su saisir leur chance, célébrant deux succès hautement mérités. Au retour, l’attaquant Tamás Priskin, préféré au pensionnaire d’Hoffenheim Ádám Szalai, a ouvert la marque dès la 14e minute sous une pluie battante. Après le deuxième but, inscrit contre son camp par Markus Henriksen à la 83e, les 26 186 suppor-
ters massés dans l’enceinte de Budapest ont pu laisser éclater leur joie, aucunement ternie par la réduction du score norvégienne en toute fin de partie. Dans les rues de la capitale, la fête s’est prolongée jusque tard dans la nuit. Gábor Király, qui honorait pour l’occasion sa 101e cape, a lui aussi participé à la victoire des siens avec une parade décisive à la 76e minute. L’été prochain, pendant l’Euro, le portier aura 40 ans. Il arborera fièrement son fidèle pantalon de jogging, qu’il garde toujours dans son sac auprès de lui. Avec ses coéquipiers, il espère avant tout livrer de belles prestations et, avec tout le respect dû au glorieux passé du pays, offrir de nouveaux souvenirs à ses compatriotes. Nul doute que ceux-ci comporteront quelque culotte grise, bien malgré elle synonyme de nostalgie, elle aussi. Å
En disposant de la Norvège lors des barrages pour l’Euro, La Hongrie pointe de nouveau le bout de ses crampons sur l’échiquier européen.
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Les 24 participants à la phase finale (par ordre alphabétique) Albanie Allemagne Angleterre Autriche Belgique Croatie Espagne France Hongrie Irlande du Nord Islande Italie Pays de Galles Pologne Portugal République d’Irlande République tchèque Roumanie Russie Suède Suisse Slovaquie Turquie Ukraine Le tirage au sort des groupes de l’UEFA EURO 2016 aura lieu le samedi 12 décembre 2015 à partir de 18h00 (CET) à Paris. T H E F I FA W E E K LY
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GRASSROOTS
FIFA inspiring girls and boys to play football FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play. For more information visit FIFA.com
F IFA IN T E R AC T I V E WORLD C U P 2016
LE BILLET DU PRÉSIDENT
Les dix vainqueurs de la Saison 1 dévoilés
Unis pour la paix
D Le bal des manettes Les qualifications pour la Grande Finale de la FIWC 2016 sont en cours.
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es premiers joueurs à avoir validé leur billet pour la Grande Finale de la FIFA Interactive World Cup 2016 sont désormais connus. Grâce à leurs performances lors de la Saison 1, dix gamers de sept nationalités différentes ont d’ores et déjà gagné le droit d’aller défier Abdulaziz Alshehri, le champion en titre, l’an prochain à New York. Les 10 places disponibles dans cette première saison ont été réparties équitablement entre les utilisateurs de Playstation®4 (PS4) et de Xbox One. La FIWC, qui existe depuis 13 ans, est le plus grand tournoi de jeu vidéo au monde et l’édition 2016 est la toute première lors de laquelle les participants peuvent jouer à leur convenance sur l’une des deux consoles les plus répandues à travers la planète. Félicitations aux joueurs suivants pour leur qualification à l’issue de la Saison 1 en ligne :
Alexander Hassenstein / FIFA via Getty Images
Playstation 4 • SP__FIFA (États-Unis) • Nalla_Otcapmi (Brésil) • epsilon_sigma_ (Burkina Faso) • DimFifa (Angleterre) • codASW96 (Angleterre) Xbox One • xXThe RoyalXx (Arabie Saoudite) • TheSchaeferhund (Allemagne) • D1g0 Fifeiro (Brésil) • Voncita20 (Costa Rica) • Miracle Raseck (Allemagne) Format des qualifications Chaque saison, cinq joueurs se qualifient depuis le classement général sur PS4 et cinq autres depuis le classement général sur Xbox One. Pour chaque plateforme, les cinq billets qualificatifs sont répartis comme suit : première et deuxième places (Europe), première place (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes), première place (Amérique du Sud) et première place (Afrique, Asie et Océanie). La Saison 2 est en cours : elle a lieu du 1er novembre au 1er décembre 2015. Å
ans un monde où la division et le conflit détruisent tant de vies innocentes, il est capital que chacun de nous apporte sa pierre à l’édifice dans l’optique de rapprocher les peuples de toutes nationalités, cultures et croyances. Le football ne peut en aucun cas prétendre offrir des solutions aux problèmes politiques du monde, mais étant le sport le plus populaire de la planète, il a le devoir singulier d’agir là où il le peut au cœur de notre société. Avant tout, la sécurité des supporters et des joueurs doit rester notre priorité absolue. Aucun match de football n’est plus important qu’une vie, et nous devons soutenir toute décision prise par les autorités dans l’intérêt de la sécurité. Mais nous avons également vu que le sport a le pouvoir de rassembler les peuples dans les moments les plus difficiles. Mardi soir, à Wembley, supporters et joueurs anglais se sont mis à l’unisson de leurs homologues français à la suite de l’effroyable massacre survenu la semaine dernière à Paris. Le football a prévalu dans un esprit de paix, à l’image de ces supporters de deux nations footballistiques rivales, unis dans la plus grande solidarité. Ce formidable geste d’espoir a apporté la plus belle des réponses à la barbarie. La FIFA n’est pas une instance politique, et il est essentiel que nous restions neutres, mais je sais que je parle au nom de tous les membres de la famille du football lorsque je dis que nous nous tenons aux côtés de tous nos frères et sœurs du monde entier contre la violence, peu importe où elle sévit ou qui la perpétue. Le football est un sport d’amitié ainsi qu’une expression d’humanité. Il l’a toujours été et il le restera à jamais. C’est le message que nous devons continuer d’envoyer au monde. Nos pensées et notre profonde affection vont droit aux familles des nombreuses victimes de la violence dans le monde, y compris celles des conflits qui ne font pas les gros titres internationaux.
Votre Issa Hayatou
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Une pionnière d’exception
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out a commencé lors d’une veillée funèbre. Neuf jours de prière qui ont donné lieu à une conversation sur le football avec les enfants du défunt, Fernando et Manuel Emilio Bonilla, qui voulaient mettre sur pied une équipe féminine mais ne trouvaient pas de joueuses. De son côté, elle aimait le football mais ne trouvait pas d’équipe. “Quand nous sommes ressortis de là, nous étions 7 femmes décidées à aller voir nos connaissances et les membres de nos familles respectives pour essayer de former une équipe”, raconte María Elena Valverde. On est le 27 février 1949. À peine trois semaines plus tard, la première équipe féminine de la CONCACAF, le Deportivo Femenino Costa Rica, s’entraîne pour la première fois. María Elena et ses amis ont réussi à former un groupe d’une trentaine de filles qui, le 19 mars, le jour de San José (saint patron de la capitale costaricienne), se retrouvent pour un entraînement inaugural dans une ferme nommée Las Delicias. “Avant de commencer l’entraînement, il a fallu nettoyer toutes les bouses de vache. Ça 28
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nous a servi d’échauffement !”, se souvient l’une des premières Costariciennes à avoir pratiqué le football. “La plupart des filles ont dit chez elles qu’elles allaient faire une partie de basket, car leurs familles respectives ne les auraient pas laissées aller jouer au foot. Personnellement, je n’avais pas ce problème. Ma mère jouait dans les buts quand nous organisions des matches sur la place du village avec les cousins et les tantes. J’étais toute petite, mais je me souviens que c’est elle qui nous donnait l’exemple, à moi et à mes cinq frères.” Aujourd’hui âgée de 87 ans, María Elena s’exprime de façon posée, mais avec moult détails. Chaque mot semble faire apparaître devant ses yeux de nouvelles images de cette merveilleuse aventure. “Je n’avais jamais imaginé tout ce que j’allais pouvoir vivre grâce à cela, grâce au football”, poursuit-elle. Ce qui avait commencé comme une réunion presque clandestine entre amies passionnées de ballon rond allait peu à peu prendre la forme d’un tour du monde pour ces ambassadrices du football féminin costaricien. En 2014, María Elena a même été décorée de l’Ordre du Mérite
de la FIFA. Elle ouvre un album photos où un cliché la montre dans les tribunes à l’occasion du match d’ouverture de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™, aux côtés de légendes comme Just Fontaine et Franz Beckenbauer. Plus récemment, elle a assisté à la finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™. Oublions un instant les photos couleurs de ces dernières années pour revenir au noir et blanc de la ferme Las Delicias. Pendant un an, María Elena apprend les rudiments du poste d’ailier droit, jusqu’à ce que le projet prenne une nouvelle dimension. Le 27 mars 1950, ce groupe de filles audacieuses se divise en deux équipes, l’une vêtue de blanc, l’autre de bleu ciel, avec comme objectif de montrer – le temps d’un match de football – l’étendue de leur talent balle au pied. “Les Bonilla ne voulaient pas jouer sans l’autorisation des différentes familles. Ils l’ont obtenue. Le lendemain du match, le quotidien La Nación écrivait : ‘Elles jouent mieux que les hommes’ ”, se souvient-elle avec fierté. Les filles rencontrent un tel succès que dès la semaine
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Elle a lancé le football féminin au Costa Rica : María Elena Valverde a suivi son cœur en fondant, avec quelques amies, la première équipe féminine du pays.
HISTOIRE
“Je n’avais jamais imaginé tout ce que j’allais pouvoir vivre grâce à cela, grâce au football.” Maria Elena Valverde
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Pionnières L’équipe féminine du Deportivo Femenino Costa Rica.
Souvenirs Valverde ouvre son album de photos.
Débuts historiques La première sortie de l’équipe féminine a eu lieu en mars 1950 à San José.
suivante, elles s’embarquent pour une tournée internationale qui les conduira au Panama, en Colombie, à Curaçao, au Honduras et au Guatemala, où elles disputeront des matches de gala. “À Bogotá, nous n’avons pas pu jouer car la Liga de la Decencia avait décrété que nos shorts étaient trop courts. Quand je pense que cette ligue était composée exclusivement de femmes”, ajoute-t-elle d’un air indigné. María Elena défend les droits des femmes, par la parole et par le geste. Elle tient à préciser : “Quand je veux quelque chose, en général je l’obtiens. On n’obtient rien sans se battre”. Son amour du ballon rond la pousse même à se séparer d’un mari qui ne voit pas d’un bon œil cette passion pour le football. “Il était hors de question que je me soumette à son caprice. Si j’avais fait quelque chose de répréhensible ou d’immoral, d’accord, mais je faisais quelque chose de positif. Ma famille m’a complètement soutenue. Si j’avais cédé, rien de tout cela ne serait arrivé”, ajoute-t-elle avec une joie rayonnante, la joie de celle qui a accueilli à bras grands ouverts ce que la vie a bien voulu lui offrir.
Lever de rideau pour le Real María Elena n’oubliera jamais la date du 15 août 1961. “La première fois que le Real Madrid est venu au Costa Rica pour y affronter le Deportivo Saprissa, c’est le Real lui-même qui nous a demandé si nous étions d’accord pour affronter une autre équipe féminine en lever de rideau. Ils nous avaient vues en Colombie et avaient été enchantés.” Au moment de pénétrer sur la pelouse de l’Estadio Nacional, María Elena est très nerveuse. Ce n’est pas la perspective de voir Alfredo di Stéfano, Ferenc Puskás ou Raymond Kopa en chair et en os qui l’effraie, mais un détail… qui n’en est pas un : “L’entraîneur m’avait demandé de jouer milieu de terrain, un poste auquel je n’avais jamais évolué. Mais j’ai dû bien m’en sortir car à la fin du match, j’ai été portée en triomphe. Ce fut mon dernier match, et mon meilleur”, révèle-t-elle avant de confier que toute petite, elle rêvait d’être danseuse de ballet. Aujourd’hui, María Elena consacre le plus clair de son temps à ses quatre enfants, ses 13 petits-enfants, ses 14 arrière-petits-enfants
et ses 3 arrières arrière-petits-enfants. Au cours des décennies 1970 et 1980, le football féminin a connu des années creuses au Costa Rica. Tout a changé en 2014, avec l’organisation par le pays de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA™. “Ce fut un moment merveilleux, très spécial. Jamais je n’aurais pensé assister à cela de mon vivant”, conclut celle qui a donné le coup d’envoi du football féminin au Costa Rica, il y a déjà plus de 60 ans. Å Tamara Castro
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TRIBUNE
COUP DE PROJEC TEUR
INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Chili Trigramme FIFA : CHI Confédération : CONMEBOL Continent : Amérique du Sud Capitale : Santiago
Raúl : une légende raccroche les crampons
INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 756 950 km² Point culminant : Ojos del Salado 6 893 m Façade maritime : Océan Pacifique
Annette Braun
Mario Wagner / 2Agenten
S
es adieux au monde du football ont été à sa hauteur : il a terminé sur un titre. Avec ses coéquipiers du New York Cosmos, Raúl González Blanco a été sacré champion de la NASL américaine après avoir battu Ottawa 3:2. Ce triomphe n’est certainement pas le plus marquant des 21 ans de carrière de l’attaquant, durant lesquels il a notamment remporté six championnats d’Espagne avec le Real Madrid et trois Ligues des Champions de l’UEFA. Mais de toute façon, ce n’était pas le plus important pour Raúl. La star planétaire aimait jouer au football, tout simplement. La célébrité ne l’intéressait que si elle pouvait servir son équipe. En dehors des terrains, il restait discret. Raúl a tapé dans ses premiers ballons sur le sable. D’ailleurs, il n’a jamais oublié d’où il venait, ni quelles étaient ses racines. Il est la modestie incarnée. Ça pourrait sembler normal, mais c’est de plus en plus rare dans le monde délirant du football. Il avait pourtant toutes les raisons de se mettre en avant et de se repaître de sa gloire. Il est resté sous contrat avec les Merengues pendant 16 ans et a inscrit un total inouï de 323 buts en matches officiels pour le club de son cœur. Seul Cristiano Ronaldo a fait mieux. Raúl prenait ses responsabilités de capitaine non seulement en club, mais également en sélec-
tion. Néanmoins, il ne faisait plus partie du groupe lors des sacres de 2008, 2010 et 2012. Quoi qu’il en soit, Raúl occupera toujours une place dans les mémoires de la plupart des fans de football. Non pas pour les grands moment glamours, mais en raison de sa réserve. C’est sa gentillesse qui restera. Il a accompli toutes ses tâches avec passion, ardeur et honnêteté – au Real Madrid, à Schalke 04, à al-Sadd Sport Club et à New York. À l’issue de son ultime rencontre, Raúl s’est dit heureux, mais aussi un peu triste. C’était le bon moment. Le stade l’a acclamé comme il se devait et ses coéquipiers l’ont porté sur leurs épaules pour faire un tour d’honneur. Encore un coup d’éclat, encore une fois sous les feux des projecteurs. Puis, ce très grand monsieur du sport a quitté la pelouse en souriant timidement. Å
FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 5e position Coupe du Monde : 9 participations Meilleure performance : 3e place, 1962
FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 42e position Coupe du Monde : aucune participation
DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Uruguay - Chili 3:0 17 novembre 2015 Femmes : Paraguay - Chili 3:2 20 septembre 2014
INVES TISSEMENTS DE L A FIFA La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly
Depuis 2003 : 6 260 000 USD T H E F I FA W E E K LY
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LE MIROIR DU TEMPS
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Chorzów, Pologne
1989
Bob Thomas / Getty Images
Tony Dorigo, Tony Adams, Dave Beasant et Mike Newell (en partant de g.) pendant la rencontre de qualification pour la Coupe du Monde Pologne – Angleterre (0:0).
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T H E F I FA W E E K LY
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Moscou, Russie
2013
Ian Horrocks / Newcastle United via Getty Images
Les remplaçants de Newcastle United pendant le match de Ligue Europa contre Anzhi Makhachkala au stade Loujniki (0:0).
T H E F I FA W E E K LY
33
Partout Où Vous Souhaitez Être
Où souhaitez-vous être? Avec 3 titres mondiaux, 3 buts en finale de la coupe du monde féminine de la FIFATM et une place pour le Brésil, elle n’a pas fini de nous surprendre. C’est avec fierté que Visa soutient Carli Lloyd et tous ses rêves. Au sommet, tout simplement.
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N E T Z E R L’ E X P E R T
Qu’est-ce qui rend un stade agréable ?
LE S DÉC L AR AT ION S DE L A SEM AINE
“Je voulais qu’Arsenal soit le deuxième prénom de Hussein, mais Tania n’a rien voulu savoir.” Mo Farah, champion olympique, après la naissance de son premier fils
“Dans certains cas, il n’y a que deux choses à faire : jeter l’éponge ou tout donner pour faire taire les critiques. J’ai choisi la deuxième option et j’espère que Van Persie fera de même. Mais je sais que dans des périodes comme celle-ci, on a l’impression de vivre l’enfer.” Wesley Sneijder à propos de l’éviction de Robin van Persie en équipe des Pays-Bas
Portraits obligatoires Günter Netzer, membre de la Mannschaft, en février 1974.
“Marton était un homme charmant qui ne nous a apporté que de la joie. Son sourire radieux illuminait le vestiaire de Sunderland. C’est terrible. Sa famille était merveilleuse aussi. Je ne peux que faire écho aux sentiments des joueurs, des anciens joueurs, des anciens collègues et de tous ceux qui l’ont côtoyé. Il était si attentif aux autres. Chaque jour, il était soucieux d’aider les jeunes. Tous ceux qui l’ont connu vont être très tristes.” Niall Quinn à propos du décès du gardien de but hongrois Marton Fülöp
imgao
L’
Allemagne a eu la chance de pouvoir organiser la Coupe du Monde de la FIFA 1974™. Ce tournoi ainsi que le Championnat d’Europe 1988 ont donné un nouveau souffle à la culture des stades, alors démodée. Les fans ont recommencé à remplir les arènes, car celles-ci avaient été remises au goût du jour et avaient gagné en confort. En effet, les gradins n’ont pas toujours été ce qu’ils sont aujourd’hui : au Borussia Mönchengladbach, pour lequel j’ai joué une grande partie de ma carrière, les supporters étaient debout dans la boue. Les jours de pluie, ils dévalaient les pentes. Il est évident que les spectateurs doivent pouvoir se distraire pendant 90 minutes. Dans le meilleur des cas, ils assistent à un match rapide et palpitant, voire spectaculaire. Dans le pire des cas, ils ont droit à une partie fade, sans le moindre but. Mais généralement, il s’agit de rencontres moyennes que les fans apprécient tout de même parce qu’ils sont dans de bonnes conditions : dans un stade moderne. Un toit, des tribunes protégées du vent, de la musique, un snack à deux pas, des
toilettes à proximité ... Ce ne sont là que quelques exemples. Cependant, tout est question de proportionnalité. L’offre du stade ne doit pas être supérieure à ce que proposent les footballeurs sur la pelouse. Chaque année, je vais voir environ dix à quinze matches, principalement en Allemagne. J’observe toujours attentivement l’importance que les spectateurs accordent à l’événement. Que ce soient des supporters endurcis, des familles, des jeunes ou des hommes d’affaires, ce qui est certain, c’est qu’ils viennent au stade pour voir des stars, une victoire et de beaux buts. Mais ils sont également là pour passer un bon moment ensemble : deux heures, trois heures ou même une journée entière. Å
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org
“C’est extraordinaire. C’est un geste formidable qui m’a donné la chair de poule.” Le défenseur du Bayern Munich Holger Badstuber exprime son émotion après la standing ovation du stade pour marquer son retour à la compétition
“Sérieusement, ce n’est pas facile. Je sais que 50 pour cent [des femmes] ne s’intéressent à moi que pour [la célébrité]… C’est normal, ça n’a rien à voir avec moi. Tous les gens connus ont ce type de problèmes. Mais je ne suis pas du genre à douter de moi. Je suis grand, j’ai toutes mes dents et je suis plutôt bien fait de ma personne.” Cristiano Ronaldo évoque les attentions dont il fait l’objet de la part de la gent féminine T H E F I FA W E E K LY
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FIFA PARTNER
LE TOURNANT
“Une aventure à échanger pour rien au monde” Wolfgang Sidka, ancien joueur de Bundesliga, doit avant tout sa brillante carrière d’entraîneur dans le Golfe persique à un heureux hasard.
C
imago
’
était en l’an 2000, je sortais d’un court intermède à la tête du VfL Osnabrück après également être passé sur le banc du Werder de Brême, en première division allemande. Alors que je me trouvais sur l’autoroute entre Brême et Berlin, j’ai reçu un coup de téléphone d’un journaliste de Munich. Celui-ci m’a demandé si je pouvais m’imaginer prendre en charge l’équipe nationale de Bahreïn. J’ai d’abord été pris de court, mais j’ai quand même demandé à ce qu’il m’explique l’affaire plus en détails. Le sélectionneur de l’époque, sur le départ, avait pour dernière mission de trouver son successeur. Il avait fait la connaissance de ce journaliste, qui lui avait recommandé quelques candidats. Il se trouve que j’étais l’un d’entre eux. J’ai sans cesse repoussé ma décision, jusqu’à ce qu’un jour, une invitation m’arrive directement en provenance de Bahreïn. Je n’avais pas grand-chose à perdre et je suis allé là-bas. J’y ai passé une petite semaine et j’ai été vraiment impressionné par les efforts consentis pour me convaincre. J’ai fini par accepter leur offre. On m’a envoyé un contrat que j’ai pris le temps de bien étudier. Mais quand j’ai débarqué sur l’île, dans la capitale de Manama, pour la signature du contrat en présence de très nombreux journalistes du pays et de membres de la fédération, j’ai remarqué qu’un nouveau paragraphe avait été ajouté. Contrat de sept mois, avec un préavis de licenciement d’une seule journée pendant les trois premiers mois. J’ai réfléchi quelques instants. Je me suis dit que ça passerait ou que ça casserait et j’ai signé. Ces sept mois dans le Golfe se sont transformés en sept années, dans le royaume de Bahreïn, mais aussi dans l’émirat voisin du
atar. Sans être viré du jour au lendemain. J’ai Q découvert un peuple bahreïni très fier et, surtout, fou de ballon rond. Il y a là-bas beaucoup de joueurs talentueux et des gens très ouverts. Au Classement mondial, on est passé du 138e au 50e rang. Le football est devenu tendance, les stades étaient pleins. En 2003, on a terminé à la deuxième place de la Coupe du Golfe des Nations et dans les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2006™, on n’a été éliminé qu’en barrages. J’ai appris à connaître des mentalités différentes, découvert des pays étrangers et des cultures nouvelles, participé à ma manière au rapprochement des peuples, noué des amitiés qui durent toujours aujourd’hui … Vraiment, pour rien au monde je n’échangerais cette aventure dans le Golfe. Å Propos recueillis par Rainer Hennies
Nom Wolfgang Sidka Date et lieu de naissance 26 mai 1954, Lengerich (Allemagne) Poste Milieu de terrain Parcours de joueur 1971–1980 Hertha Berlin 1980–1982 1860 Munich 1982–1987 Werder Brême 1987–1989 Tennis Borussia Berlin 1989–1992 VfB Oldenburg Principales équipes entraînées 1997–1998 Werder Brême 1999–2000 VfL Osnabrück 2000–2003, 2005 Bahreïn 2003–2005 Al-Arabi Doha
De grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY
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CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN
Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipe avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe
+/- Points
Belgique (plus 2) Autriche (10e, plus 1) Pays de Galles (15e, moins 7) 172 Éthiopie (5 matches) Turquie (plus 224 points) Tchad (plus 39 places) Pays de Galles (moins 163 points) Soudan (moins 44 places)
P osition Équipe
+/- Points
Dernière mise à jour : 5 novembre 2015
P osition Équipe
1 Belgique
2 1440
55 RD Congo
5
587
109 Zimbabwe
2 Allemagne
0 1388
56 Finlande
8
586
3 Argentine
-2 1383
57 Égypte
-6
4 Portugal
0 1364
57 Pérou
5 Chili
4 1288
59 Nigeria
6 Espagne
0 1287
60 Australie
7 Colombie
-2 1233
61 Jamaïque
8 Brésil
-1 1208
61 Israël
-14
559
115 Azerbaïdjan
9 Angleterre
1 1179
63 Mali
-1
552
117 Belize
10 Autriche
1 1130
64 Slovénie
-18
547
11 Suisse
1 1073
65 Panamá
0
12 Uruguay
8 1051
66 Bulgarie
12
+/- Points
P osition Équipe
+/- Points
0
305
163 Liechtenstein
-7
110 République centrafricaine
16
302
164 Samoa
-2
152
583
111 Géorgie
-1
301
165 Samoa américaines
-1
145
-7
583
112 Aruba
3
299
166 Maldives
10
141
-7
582
113 Libye
-8
297
167 Grenade
-8
137
-2
573
114 Éthiopie
-6
294
168 Gambie
-7
135
-4
559
115 Bahreïn
8
293
169 Îles Cook
-3
132
-10
293
170 Porto Rico
-5
129
1
292
171 Malaisie
0
127
118 Madagascar
9
290
172 Inde
-5
122
515
118 Namibie
7
290
173 Maurice
-5
117
497
120 RDP Corée
9
288
174 Indonésie
-3
108
154
13 Italie
4 1040
67 Émirats arabes unis
3
495
121 Sierra Leone
0
281
175 Dominique
-1
104
14 Roumanie
-1 1039
68 Ouganda
7
491
121 Turkménistan
34
281
176 Laos
3
90
15 Pays de Galles
-7 1032
69 Guinée équatoriale
-2
487
123 Lituanie
-7
279
177 Comores
16 Pays-Bas
-2
70 Belarus
28
479
124 Kirghizistan
22
277
6 -18
976
17 République tchèque
-2
974
71 Ouzbékistan
3
477
125 Kenya
18 Turquie
19
941
71 Zambie
0
477
125 Mozambique
16
89
178 Îles Vierges américaines
0
88
274
179 Yémen
1
81
274
180 Bangladesh
2
80
19 Croatie
-3
924
73 Haïti
4
470
127 Arménie
-36
271
180 Nouvelle-Calédonie
-11
80
20 Bosnie-et-Herzégovine
10
923
73 Gabon
-8
470
128 Soudan
-44
267
180 Bhoutan
-7
80
21 Équateur
10
921
75 Afrique du Sud
-2
461
129 St-Vincent-et-les-Grenadines
-7
262
183 Cambodge
3
78
22 Côte d’Ivoire
-1
890
76 Chypre
38
444
130 Swaziland
5
258
184 Suriname
-3
77 76
23 Russie
3
885
77 Bolivie
-10
442
131 Kazakhstan
11
256
185 Pakistan
-8
24 Mexique
3
881
78 Monténégro
-6
426
132 Syrie
-9
254
186 Brunei
1
74
24 France
-2
881
79 Maroc
1
422
133 Koweït
-5
252
187 Chinese Taipei
-4
71
26 Algérie
-7
872
80 Arabie saoudite
8
417
134 Soudan du Sud
10
246
188 Montserrat
-4
67
27 Slovaquie
-9
857
80 Antigua-et-Barbuda
3
417
135 Tanzanie
1
245
189 Seychelles
-5
60
28 Ukraine
-4
806
82 Jordanie
17
411
136 Tchad
39
240
190 Fidji
-1
59
29 Irlande du Nord
6
797
83 Venezuela
-14
408
137 Philippines
-3
236
191 Tahiti
-3
56
30 Ghana
-5
793
84 RP Chine
-3
403
138 Palestine
-8
233
192 Népal
-2
51
31 Islande
-8
792
85 Qatar
7
397
139 ARY Macédoine
-7
230
193 Îles Caïmans
-2
49
32 Cap-Vert
9
762
86 Liberia
9
394
140 Liban
0
228
194 Sri Lanka
-3
45
33 Hongrie
0
759
87 Irak
-2
392
141 Guinée-Bissau
6
216
195 Macao
-2
44
33 États-Unis
-4
759
88 Togo
-9
386
142 Barbade
12
206
196 Saint-Marin
0
35
35 Danemark
-7
743
89 Îles Féroé
-4
385
143 Sainte-Lucie
-4
204
197 Turks et Caicos
0
33
36 Albanie
-4
723
90 Estonie
-3
370
144 Thaïlande
1
202
198 Îles Vierges britanniques
1
27
37 Grèce
7
718
91 Guatemala
-9
367
145 Hong Kong
8
199
199 Îles Salomon
-2
26
38 Pologne
5
712
92 Oman
10
365
146 Luxembourg
-4
197
200 Tonga
0
17
39 Sénégal
-1
678
93 Burkina Faso
-17
363
147 Vietnam
2
193
201 Vanuatu
0
13
40 Costa Rica
2
671
94 Salvador
0
361
147 Lesotho
41 Tunisie
-5
668
95 Honduras
-6
359
149 République dominicaine
42 République d’Irlande
12
659
96 Rwanda
-3
356
150 Curaçao
43 Iran
-4
651
97 Malawi
4
351
44 Écosse
-4
649
98 Angola
-1
45 Suède
0
647
99 Lettonie
4
46 Norvège
-12
637
100 Nicaragua
47 Paraguay
14
610
101 Saint-Kitts-et-Nevis
5
606
102 Canada
48 République de Corée
-7
193
202 Érythrée
0
8
-30
187
203 Mongolie
0
6
2
182
203 Somalie
0
6
151 Bermudes
-13
181
205 Andorre
0
5
344
152 Guyana
-15
179
206 Papouasie-Nouvelle-Guinée
0
4
342
152 Singapour
5
179
207 Anguilla
1
0
-5
341
154 Moldavie
-22
177
207 Bahamas
1
0
11
340
155 Guam
-5
170
207 Djibouti
-1
0
2
335
156 Afghanistan
-6
168
49 Serbie
14
605
103 Bénin
-3
333
157 São Tomé-et-Príncipe
36
165
50 Japon
5
603
104 Mauritanie
-15
328
158 Malte
-1
164
51 Cameroun
-3
597
105 Niger
15
327
159 Nouvelle-Zélande
-11
163
52 Congo
-3
593
105 Botswana
6
327
160 Tadjikistan
0
159
53 Guinée
2
589
107 Burundi
6
321
161 Myanmar
2
157
54 Trinité-et-Tobago
5
588
108 Cuba
9
312
162 Timor oriental
8
155
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T H E F I FA W E E K LY
http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
PUZZLE
Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
Président par intérim Issa Hayatou
1
3
6
6
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FACILE
4
2
Secrétaire Général par intérim Markus Kattner Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (p. i.) Rédacteur en chef Perikles Monioudis
1
5
Conception artistique Catharina Clajus Service photo Peggy Knotz, Christiane Ludena (suppléance 13 Photo) Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli
8
4
9
3
4
8
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2
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5 8
8
5
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Production Hans-Peter Frei
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Assistante de rédaction Alissa Rosskopf
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2
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8 3 7
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DIFFICILE
1
Impression Zofinger Tagblatt AG Contact feedback-theweekly@fifa.org
2
Internet www.fifa.com/theweekly
4
Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.
5
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Ont contribué à ce numéro Andreas Alf, Tamara Castro, Rainer Hennies
La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.
3
MOYEN
Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Matt Falloon, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn
Traduction www.sportstranslations.com
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Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach
Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub
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Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner
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Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku
Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878
Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.
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FOOTBALL FOR HOPE
Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.