The FIFA Weekly Edition #48

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N o 48/2015, 4 DÉCEMBRE 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

THAÏLANDE LES MALENTENDANTS BRILLENT EN COUPE DU MONDE DE FUTSAL “LIVE YOUR GOALS” LES ÉCOSSAISES AIDENT LA GAMBIE PORTUGAL IKER CASILLAS EST FÊTÉ

Équipes nationales sud-américaines

DE LA CONCURRENCE POUR LES GRANDS W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

La nouvelle Amérique du Sud Le Chili, l’Uruguay, l’Équateur et la Colombie font de l’ombre au Brésil et à l’Argentine, au point que l’on évoque aujourd’hui une possible passation de pouvoir en Amérique du Sud. Notre collaborateur Sven Goldmann s’est penché sur l’ascension des uns, les difficultés des autres et sur le retour très attendu de Luis Suárez.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

Danemark Midtjylland sait marier le cœur et la raison. Le champion du Danemark espère bien défendre son titre, en s’appuyant avant tout sur sa grande connaissance des statistiques.

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“ Live Your Goals” Les Glasgow Girls se sont rendues en Gambie pour y soutenir le développement du football féminin. La démarche du club écossais s’inscrit dans le cadre de la campagne “Live Your Goals” de la FIFA.

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Mandy Islacker Deux sélections, deux buts : la jeune internationale n’aurait pas pu rêver meilleurs débuts en équipe d’Allemagne.

De la concurrence pour les grands James Rodríguez, l’international colombien du Real Madrid, figure en couverture de ce numéro. La photo a été prise en mai 2015 en Espagne. Carles Carabí

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Suède Le gardien international Andreas Isaksson nous parle du championnat de Turquie, de la concurrence et de son avenir.

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Mexique L’attaquant français André-Pierre Gignac propulse les Tigres en demi-finales de l’Apertura.

The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2

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Coupe du Monde des Clubs de la FIFA

Coupe du Monde de Futsal de la FIFA

10. – 20.12.2015, Japon

10.9. – 1.10.2016, Colombie


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Thaïlande Les malentendants ont brillé durant la Coupe du Monde de Futsal à Bangkok. (En photo : le Thaïlandais Nares Numpakdee)

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Getty Images, imago, Reuters, Thananuwat Srirasant

Portugal Le FC Porto a fêté la 1 500e victoire en championnat de son histoire face à Tondela. (En photo : Yacine Brahimi)

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À DÉCOUVERT

Bouleversements L’

Mario Wagner / 2Agenten

Amérique du Sud ! Pour les fans de football, c’est LE continent du ballon rond et des émotions fortes. Un jeu inspiré, des supporters fougueux, des stades prestigieux et bien sûr de grands noms : Diego Armando Maradona, Pelé, Enzo Francescoli, Elías Figueroa ... mais aussi les stars d’aujourd’hui, Messi et Neymar en figures de proue. Voilà tout ce qui fait l’attrait du football sud-américain. Mais l’Amérique du Sud est aujourd’hui en plein bouleversement. Les géants traditionnels du football que sont l’Argentine et le Brésil sont confrontés à une concurrence à prendre au sérieux. Sous les maillots du Chili, de l’Equateur, de la Colombie et de l’Uruguay, des joueurs ambitieux et talentueux sont prêts à venir défier l’hégémonie de la Seleção et de l’Albiceleste. Leur objectif : la Russie. La compétition préliminaire de la CONMEBOL pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018™ a commencé. Notre rédacteur Sven Goldmann a enquêté sur la passation de pouvoir qui pourrait bien être en train de se produire dans le football sud-américain (à lire à partir de la page 6). Å Sarah Steiner

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AMÉRIQUE DU SUD

UN CONTINENT EN PLEINE MUTATION L’époque où le football sud-américain se résumait à l’Argentine et au Brésil est révolue. L’Uruguay, la Colombie et le Chili se sont en effet invités à la table des grandes nations du ballon rond, comme nous l’explique Sven Goldmann.

Suárez superstar Les supporters uruguayens attendent avec impatience le retour de leur attaquant.

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Matthias Hangst / Getty Images T H E F I FA W E E K LY

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L Lionel Messi Le meneur de jeu argentin après la défaite des siens en finale de la Copa América contre le Chili (4 juillet 2015).

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’avenir débutera donc là où le passé s’était arrêté, c’està-dire dans le nord du Brésil, région où l’été austral peut souvent être étouffant et lourd. Mais Luis Suárez s’en moque. Il a compté les mois, les semaines et les jours qu’il lui restait avant de pouvoir enfin s’adonner de nouveau à sa passion, à savoir marquer des buts pour l’Uruguay – y compris lors de matches importants et pas seulement à l’occasion de rencontres amicales contre Oman ou l’Arabie saoudite. Jusqu’à présent, Suárez a dû se contenter d’observer à distance le déroulement des eliminatorias, les qualifications sud-américaines pour la Coupe du Monde de la FIFA™ que la CONMEBOL organise sous la forme d’un mini-championnat continental, chaque équipe des dix pays s’affrontant en matches aller-retour. Mais ça y est, elle touche à sa fin, sa suspension à la suite de sa morsure contre l’Italien Giorgio Chiellini pendant la Coupe du Monde 2014. Suárez aura manqué neuf matches internationaux officiels qui se sont étalés sur près de deux ans, de juin 2014 à mars 2016. “La plus lourde punition aura été de ne pas pouvoir jouer aux côtés de cette fantastique équipe”, explique Suárez.

Diego Azubel/Keystone,Ricardo Moares / Reuters

Prêt à reprendre du service Suspendu pour neuf matches après avoir mordu un adversaire, Luis Suárez fera son retour en équipe d’Uruguay le 26 mars 2016.


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Le calendrier aura toutefois bien fait les choses en lui offrant pour son grand retour une rencontre spectaculaire. Le 26 mars prochain, Suárez et la Celeste rendront ainsi visite à leur grand voisin, le Brésil, sur la pelouse de l’Arena Pernambuco de Recife, 300 kilomètres au sud de Natal, la ville qui a servi de décor à l’attaque contre Chiellini. À la surprise générale, l’Uruguay a signé un très bon début de parcours dans ces eliminatorias, avec trois victoires en quatre matches disputés et seulement une courte défaite face à l’Équateur sur les hauteurs de Quito. Avec Luis Suárez, actuellement l’un des meilleurs renards des surfaces que compte la planète football, la Celeste gagnera sans aucun doute encore en qualité.

“La plus lourde punition aura été de ne pas pouvoir jouer aux côtés de cette fantastique équipe.” Luis Suárez

Hector Vivas / Getty Images,Juan Mabromata / AFP, Buda Mendes / Getty Images

Ce nouveau départ illustre parfaitement le changement des rapports de force qui se produit actuellement au sein du football sud-américain. L’époque où l’Argentine et le Brésil régnaient en maîtres sur le continent est bel et bien révolue. La Seleção souffre encore du traumatisme causé par sa lourde défaite 7:1 face aux Allemands, sur la pelouse de Belo Horizonte. À cela vient s’ajouter une pénurie de jeunes talents, à l’exception bien sûr de la star Neymar, alors que pendant plusieurs décennies, les supporters brésiliens, de Fortaleza à Porto Alegre, avaient été plutôt gâtés en la matière. Lors de la Copa América qui s’est déroulée au Chili en juin dernier, les Brésiliens n’ont pas été à la hauteur des attentes liées à l’arrivée du nouveau sélectionneur, Carlos Dunga. Quant aux fiers Argentins, les doutes grandissent d’année en année de les voir un jour revenir sur le devant de la scène mondiale. Leur dernier titre en Coupe du Monde remonte déjà à 1986, leur dernier succès en Copa América à 1993. Même Messi, si lumineux en club généralement, semble souvent bien pâle lorsqu’il porte le maillot rayé bleu ciel et blanc.

Brésil Au lendemain de l’élimination précoce du Brésil en Copa América contre le Paraguay (en h.), le sélectionneur Dunga (au m.) a devant lui un important travail de reconstruction. Lors des qualifications pour la Coupe du Monde, avec Neymar (en b.), la Seleçao s’est imposée face au Pérou (3:0, 17 novembre 2015).

L’Équateur surprend avec quatre victoires L’ensemble du continent sud-américain est actuellement en pleine mutation. Lors des eliminatorias, l’Équateur a ainsi réalisé un sans-faute avec quatre victoires en quatre matches. L’avenir nous dira si nous assistons à la naissance d’un nouveau géant du football ou s’il s’agit là d’un simple état de grâce passager. À la Coupe du Monde 2014 puis à la Copa América 2015, l’Équateur a en effet été éliminé dès la phase préliminaire. Pour l’heure, le véritable danger pour les grandes puissances sud-américaines se trouve ailleurs, du côté de la Colombie, du Chili et de l’Uruguay, où l’euphorie est actuellement au rendez-vous. Tandis que la Colombie a été la grande surprise de Brésil 2014, le Chili a remporté l’été dernier sa première Copa América depuis 99 ans. Quant à l’Uruguay, on ne peut que saluer l’aplomb avec lequel ce petit pays a su gérer l’affaire Suárez ainsi que le départ à la retraite de Diego Forlán, véritable héros national. Óscar Washington Tabárez, grand seigneur des entraîneurs sud-américains, travaille actuellement en vue de composer une nouvelle équipe prometteuse. Cette dernière aura l’occasion de montrer de quoi elle est capable dès le 26 mars prochain à Recife. Les raisons de la montée en puissance de ce nouveau triumvirat sont multiples. Le Chili a ainsi la chance de pouvoir T H E F I FA W E E K LY

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DON’T CRY FOR ME

Quand l’Argentine saisira-t-elle à nouveau sa chance ? La nation sud-américaine a toujours la nostalgie de l’année 1986, quand Diego Maradona lui avait offert le titre mondial avec une facilité déconcertante.

En 2014, l’Argentine disputait déjà sa troisième f inale face à l’Allemagne. La très belle Coupe du Monde de la FIFA™, créée par le sculpteur italien Silvio Gaz zaniga en 1971, trô nait évidemment au stade Maracanã, prête à être soulevée. Le rêve de l’Argentine devait enf in devenir réalité. Comme Lionel Messi connaissait l’apogée de sa car r ière, tout le monde dressait déjà des comparaisons avec le tr iomphe fantastique de 1986. Au Mexique, l’Albiceleste avait af fron té le même adversaire et s’était imposée 3:2 grâce à un homme au sommet de son ar t : Diego Maradona. En f inale en 2014, Me s si n’a pas déçu le s at tente s, il était même le meilleur joueur sur le ter rain. Mais, 28 ans plus tard, son talent n’a pas suf f i. L e matc h, rempor té 1:0 par l ’A llemagne en prolongation, s’e s t révélé palpi tant et s’e s t joué sur de s détails. Un c hangement au bon moment . De la précipitation devant le but . Les Italiens ont sérieusement freiné Maradona A prè s leur premier sacre mondial à domicile en 1978, le s A rgentins n’ont at tendu que huit ans a vant de réitérer l’exploit . Mais rappelons le s événement s qui ont préc édé le grand rende z - vous mondial de 1986. En 1982, Mara dona (21 ans) par ticipait à sa première C oupe du Monde. Son rôle était déjà prépondérant au sein du groupe. Tou tef ois, il n’était pas as se z robus te physiquement . Jusque là, il avait toujour s évolué dans le c hampionnat argentin a vec A rgentino Junior s e t Boc a Junior s. C e n’ é tait pas as s e z p our e sp ér er vainc r e le s Eur op é ens, sur tou t le s Italiens, qui n’ont lais sé auc un e sp ac e à Mar adona e t l ’ont largement dominé dans le s duels. Tardelli et C abr i ni ont ins c r it le s bu t s de la v ic toir e (2:1), pr i vant le s Sud - A mér ic ains de demi - f inale. En 1986, c ’e s t un tout autre Maradona qui s’e s t pré senté au monde. Il c onnais sait enf in le f ootball européen puisqu’il avait por té pendant deu x ans le s c ouleur s du FC Barc elone et était ensuite devenu le meneur de jeu de Naple s. Avant lui, aucun f ootballeur n’avait autant mar qué de s on empr einte une c omp é t i t ion mondiale. Au Mex ique, il n’y en avait que pour le numéro 10 argentin. On repar le enc ore souvent du quar t de f inale c ontre l’A n gle ter r e, que Mar adona a f ai t b as c uler à lui s eul en quatre minute s. Il a d ’abord marqué de la main, puis a tr a ver sé la moitié du ter r ain p our doubler la mise. En 20 02, un sondage en ligne de la FIFA a élu c e t te deu x ième réalisation "But du siècle".

Point d’orgue de sa carrière Diego Maradona à Mexique 1986.

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Alan Schweingruber

imago

La dernière chance de Messi C er tains exper t s e s timent que L ionel Me s si e s t meilleur que tous se s prédéc e s seur s. Mais peut- on c omparer de s joueur s d ’ époque s totalement dif f érente s ? Gar y L ineker était- il meilleur que Geof f Hur s t ? Z inédine Z idane a - t- il sur pas sé Michel Platini ? Généralement, c e sont le s suc c è s en C oupe du Monde qui per met tent de trancher. Pour le s A rgentins, Me s si n’a pas encore égalé Maradona. Lor s de la prochaine grand - me s se du f ootball mondial en Rus sie, la Pulga aura déjà 31 ans. Il s’agira probablement de son ultime chanc e de devenir champion du monde.


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compter sur un réservoir de jeunes talents d’une qualité exceptionnelle que le pays considère déjà comme une génération dorée. Ces jeunes joueurs sont convoités par les clubs du monde entier. Les meilleurs professionnels uruguayens et colombiens évoluent eux aussi dans les grands championnats de la planète. Depuis de nombreuses années, les investisseurs des grands clubs européens n’hésitent d’ailleurs pas à placer de grosses sommes en Amérique du Sud, et pas seulement au Brésil ou en Argentine. On peut par exemple citer, entre autres, les Chiliens Arturo Vidal (Bayern Munich), Gary Medel (Inter Milan), Alexis Sánchez (Arsenal) et Claudio Bravo (Barcelone), les Uruguayens Luis Suárez (Barcelone), Martin Cáceres (Juventus de Turin), Edinson Cavani (Paris Saint-Germain) et Diego Godin (Atlético de Madrid) ou les Colombiens James Rodriguez (Real Madrid), Jackson Martinez (Atlético de Madrid) et Carlos Bacca (AC Milan). Tous ces joueurs sont devenus de véritables leaders au sein de leurs clubs respectifs et servent de modèles aux espoirs de leurs pays d’origine. Ces exemples de carrières couronnées de succès, combinés à la fierté nationale traditionnellement ancrée en Amérique du Sud, devraient garantir l’apparition de nouveaux talents pendant encore de nombreuses années.

La montée en puissance de James Rodriguez est également à mettre sur le compte du FC Porto .

Julian Finney / Getty Images, Quinn Rooney / Getty Images, imago

En Amérique du Sud, le football représente encore pour beaucoup un ascenseur social, comme l’illustre le cas de la Colombie. Les Cafeteros symbolisent ainsi le renouveau de tout un pays qui souhaite laisser derrière lui une époque marquée par la violence et la criminalité liée aux stupéfiants. James Rodriguez est le visage de cette nouvelle Colombie. Le hasard a voulu que la première qualification de son équipe pour les quarts de finale d’une Coupe du Monde ait lieu 20 ans jour pour jour après l’assassinat d’Andrés Escobar. Le joueur avait été abattu sur un parking de Medellín après avoir marqué contre son camp lors de la Coupe du Monde 1994 organisée par les États-Unis.

Le plus beau but de la Coupe du Monde Le jeune James Rodriguez (en h. lors de son premier but contre l’Uruguay) incarne le renouveau du football colombien.

La Colombie mise sur l’export La montée en puissance de James Rodriguez et son avènement au rang de superstar sont également à mettre sur le compte du FC Porto. Le modèle économique du club portugais repose en effet sur la recherche de jeunes talents sud-américains. Après avoir été formés, ces joueurs sont par la suite revendus afin de renflouer les caisses. Au cours des dix dernières années, le FC Porto a ainsi enregistré une balance des transferts excédentaire de 376 millions d’euros. Lors de sa signature avec le club, James avait 19 ans, son compatriote Radamel Falcao était, lui, âgé de 23 ans. James porte aujourd’hui les couleurs du Real Madrid tandis que Falcao, de retour après une blessure au ligament croisé, joue pour Chelsea. C’est dans ces nombreuses exportations que le football colombien puise sa force, plus que dans le championnat national. Dans les années 1940 et 1950, celui-ci attirait pourtant de nombreuses stars mondiales, à l’instar d’Alfredo di Stéfano, mais cette époque appartient depuis longtemps au passé. Parmi les 23 joueurs sélectionnés pour la Coupe du Monde 2014, un seul gagnait sa vie dans son pays natal. On retrouvait une proportion identique chez les Chiliens, tandis que l’Uruguay a aligné exclusivement des légionnaires. T H E F I FA W E E K LY

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Il fut un temps où le tout premier champion du monde luimême était durement touché par le déclin de sa ligue nationale. Autrefois, la Primera División uruguayenne était connue dans le monde entier. À eux deux, Peñarol et Nacional, les deux grands clubs de Montevideo, ont remporté huit titres en Copa Libertadores. Le dernier de ces triomphes remonte néanmoins à près de 30 ans. L’étiolement qui a suivi a été la conséquence directe de l’exode des jeunes talents vers l’Europe. Il aura fallu de nombreuses années à l’Uruguay pour comprendre que cette perte pouvait également être une chance. Aujourd’hui, le pays mise sur l’export en envoyant de jeunes joueurs bien formés en Europe. Là-bas, ils progressent en disputant chaque semaine des matches au plus haut niveau et mettent ensuite leur expérience au profit de l’équipe nationale.

Équateur L’équipe nationale s’impose face à l’Argentine lors de son premier match de qualification pour la Coupe du Monde (2:0). 12

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L’engagement d’Óscar Tabárez Véritable maître d’orchestre, Óscar Tabárez s’attache à faire régner l’harmonie entre ses stars internationales mais surtout à encourager la formation des plus jeunes. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre au Complejo Celeste, le centre d’entraînement de la Fédération uruguayenne de football situé à quelques

Hector Vivas / Getty Images, Daniel Jayo / Getty Images

Chili Les internationaux chiliens soulèvent pour la première fois de leur histoire le trophée de la Copa América (4 juillet 2015).


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minutes en voiture de Carrasco, l’aéroport international de Montevideo. Oscar Washington y vient quasiment toutes les semaines et s’investit dans les activités quotidiennes du centre. Les Uruguayens disposant d’un réservoir restreint, les quelques joueurs dotés d’un talent hors pair doivent pouvoir profiter très tôt d’une formation de qualité. Cet inconvénient peut toutefois se révéler être un atout. En effet, le fait de disposer d’un groupe

Les clubs et la fédération uruguayenne se sont mis d’accord pour que trois fois par semaine, les plus grands talents s’entraînent ensemble au Complejo Celeste. limité plutôt que d’avoir à choisir parmi plusieurs milliers de jeunes espoirs peut faciliter la mise en place d’un travail de développement structuré et axé sur des objectifs précis. La concentration de la vie footballistique dans une seule et même ville abonde elle aussi en ce sens. Sur les 16 équipes évoluant en Primera División, 12 sont domiciliées à Montevideo. Les clubs et la fédération se sont par ailleurs mis d’accord pour que trois fois par semaine, les plus grands talents s’entraînent ensemble au Complejo Celeste. Une fois arrivés à ce stade, les joueurs ne sont plus très loin d’un départ vers l’Europe. C’est avec d’autant plus de plaisir et de fierté pour leur pays qu’ils se retrouveront plus tard au Complejo afin de se préparer pour les grands tournois ou les matches des eliminatorias. En mars, Luis Suárez sera lui aussi de nouveau de la partie. Plus que trois mois, le joueur compte déjà les jours qui le séparent de ce moment où il redeviendra enfin plus qu’un simple supporter de la Celeste. Au cours des deux dernières années, Suárez a en effet suivi de très près le parcours de ses coéquipiers, comme en témoigne son activité sur Twitter. Pas un seul match ne s’est déroulé sans que l’attaquant ne chante les louanges de “ce magnifique maillot” avant d’entonner le cri de guerre national : “Vamos Uruguay, vamos!!!” Å

Uruguay Avant les matches, la sélection de l’entraîneur Óscar Tabárez (au m., en train de discuter avec Maxi Pereira) se retrouve au Complejo Celeste (en h.). Dans la campagne de qualification pour la Coupe du Monde, l’Uruguay s’est imposé contre la Colombie 3:0 lors de son deuxième match, le 13 octobre 2015 (en b.).

A mér ique du Sud Confédération : CONMEBOL Pays membres de la CONMEBOL :

Sandro Pereyra / Getty Images, Vladimir Rodas / AFP, imago

Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Equateur, Colombie Paraguay, Pérou, Uruguay, Venezuela Fondation : 1916 Siège de la confédération : Luque, Paraguay Champions du monde venus d’Amérique du Sud : Brésil (1958, 1962, 1970, 1994, 2002), Uruguay (1930, 1950), Argentine (1978, 1986). Participants à la Coupe du Monde de la FIFA™ : En dehors du Venezuela, toutes les équipes nationales se sont déjà qualifiées pour une Coupe du Monde. Nombre d’habitants en Amérique du Sud : Environ 400 millions T H E F I FA W E E K LY

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Partout Où Vous Souhaitez Être

Où souhaitez-vous être? Avec 3 titres mondiaux, 3 buts en finale de la coupe du monde féminine de la FIFATM et une place pour le Brésil, elle n’a pas fini de nous surprendre. C’est avec fierté que Visa soutient Carli Lloyd et tous ses rêves. Au sommet, tout simplement.

©2015 Visa. All rights reserved.


LE S C H AMPIONN AT S À L A LOUPE

VU

DES

Superliga danoise

Verdict au ­p rintemps Perikles Monioudis est rédacteur en chef de “The FIFA Weekly”.

Le champion d’Europe de 1992 n’est pas parvenu à se qualifier pour l’Euro 2016. Les Danois viennent de s’incliner face à la sélec­ tion suédoise en matches de barrage. Zlatan Ibrahimović a privé le onze d’Olsen d’un accès à la grande scène européenne, que les Danois semblent toutefois avoir déjà quittée depuis longtemps. Depuis 2004, l’équipe autrefois surnommée Danish Dynamite n’a plus parti­ cipé au championnat d’Europe ; depuis 2002, elle ne compte qu’une seule apparition en phase finale de la Coupe du Monde de la FIFA™.

Lars Ronborg / FrontZoneSport via Getty Images

Pourtant, le niveau du football danois est loin d’être mauvais. Tenant compte des nouvelles technologies du sport et ayant toujours la volonté de gagner, les Danois gardent l’espoir de s’améliorer. L’exemple du FC Midtjylland est significatif. Champion la saison dernière à

TRIBUNES

la surprise générale, ce club mise sur une stratégie à deux niveaux : d’une part, il tient compte des statistiques des rencontres et des footballeurs (et pas seulement celles de ses propres joueurs) ; d’autre part, il s’appuie sur l’aspect social en offrant aux joueurs un encadrement individuel durable dès qu’ils rejoignent ses rangs. Avec passion et intelli­ gence, les dirigeants de Midtjylland ont montré aux clubs traditionnels de la capitale – le FC Copenhague et Brøndby IF – comment il fallait s’y prendre pour décrocher un titre à l’heure actuelle.

Midtjylland et ­C openhague marquent aussi sans attaquant. Après la 17e journée de championnat, Midtjyl­ land n’occupe que la troisième place de l’élite, à égalité avec Aalborg BK (2e). Cependant, le champion en titre a disputé une rencontre de

moins, tout comme le leader du moment, le FC Copenhague (32 points). En effet, le duel du 29 novembre entre les deux équipes a été reporté en raison de la tempête Gorm qui a secoué le pays. Ce match au sommet ne se tiendra qu’au printemps : le FC Midtjylland a encore toutes ses chances en Ligue Europa, ce qui laisse peu de marge de manœuvre pour fixer une date. Le FC Copenhague n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement, car Midtjylland a attendu que le car de l’équipe soit arrivé à Herning pour annoncer la nouvelle du report de la rencontre. Les deux rivaux ont un point commun : ils ont tellement affûté leur tactique qu’ils n’ont plus nécessairement besoin d’attaquants pour inscrire des buts. Seul un footballeur sur les deux équipes figure dans le top 19 des meil­ leurs buteurs du championnat et il s’agit du milieu de terrain Kasper Kusk du FC Copen­ hague, avec 5 réalisations. L’année prochaine, la première division danoise passera de 12 à 14 clubs. Les attaquants des clubs promus auront donc des raisons d’espérer être ­couronnés meilleur buteur. Å

Mauvais temps William Kvist (FC Copenhague) quitte, impuissant, le terrain impraticable du FC Midtjylland à Herning. T H E F I FA W E E K LY

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Liga MX mexicaine

Gignac et les Tigres en demi-finales Annette Braun est membre de l’équipe de rédaction de FIFA Weekly.

“Au village sans prétention, j’ai mauvaise réputation ; que je démène ou que je reste coi, je passe pour un je-ne-sais-quoi”, disait George Brassens. Mais que faire, alors, quand on veut réellement se défaire d’une image écornée et passer pour “quelqu’un” ?

Manger moins pour marquer plus : André-Pierre Gignac enchante les fans. Cette efficacité a-elle permis à l’attaquant tricolore de se défaire de sa réputation de footballeur dilettante et amateur de fastfood ? Pas tout à fait. L’été dernier, lorsque Gignac a rejoint les Tigres de Monterrey et le championnat mexicain, d’aucuns se sont demandés si, loin du regard attentif de Biesla, il serait capable de surveiller son alimentation et de résister à la tentation des tortillas et autres nachos. Quelques mois plus tard, force 16

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Serial buteur André-Pierre Gignac, passé l’été dernier de Marseille au Tigres.

est de constater qu’il est en effectivement capable et qu’il n’a rien perdu de son talent. En quarts de finale de l’Apertura contre Chiapas, il a une nouvelle fois trouvé le chemin des filets, marquant à l’aller comme au retour pour deux succès (2:1 puis 1:0).

l’aventure s’achève dès les quarts de finale, tandis que le Club América affrontera l’UNAM au prochain tour.

Gignac s’est parfaitement intégré chez les Tigres. Il enchante les supporters par son sens du but et du jeu. Le Français est ainsi loin d’être étranger à la qualification de sa formation pour les demi-finales du tournoi d’ouverture, où il retrouvera Toluca.

Si l’équipe de Mexico est en demi-finales, elle le doit avant tout à son gardien. Lors du quart de finale aller face à Veracruz, Alejandro Palacios a en effet permis aux siens de limiter la casse, avec une défaite sur la plus petite des marges (1:0). Les Pumas ont ensuite emporté la manche retour, sur le même score. Cela leur a suffi à rejoindre le dernier carré, privilège de leur première place en saison régulière.

Malgré son succès 2:1 lors du match retour contre le Club América, le Club León a de son côté dû remiser au placard ses espoirs de titre, suite à une cuisante défaite 4:1 à l’aller. Après dix années en deuxième division, León est remonté dans l’élite en 2011. Depuis, il y enchaîne les bons résultats, au point d’en devenir l’un des poids lourds. En 2013/14, il a même été sacré à la fois lors de l’Apertura et de la Clausura. Cette année en revanche,

Quatre équipes, deux places, une finale … L’objectif est le même pour tous les candidats encore en lice. Et si André-Pierre Gignac continue à se montrer aussi prolifique d’ici là, ses coéquipiers et tous les supporters des Tigres n’auront certainement rien contre le fait de le voir mordre dans un hamburger. Ou même deux. Ils feront même probablement tout leur possible pour lui tenir ­compagnie à table. Å

Hector Vivas / Getty Images

Pendant longtemps, André-Pierre Gignac a été affublé d’une étiquette de joueur peu concerné par son métier. Ses détracteurs exhibaient en guise de preuve les quelques kilos superflus qu’il traînait sur les hanches. “Un Big Mac pour Gignac”, pouvait-on lire dans la presse à l’époque où il défendait les couleurs de l’Olympique de Marseille, entre 2010 et 2015. Marcelo Bielsa, l’un de ses entraîneurs, a tenté de lui proposer un régime à base de buts. Il lui a promis qu’il se fendrait de 25 réalisations dans la saison s’il affichait ne serait-ce que deux kilos de moins sur la balance. Alors Gignac a maigri, perdant même plus que les deux kilos requis. Et Gignac a marqué, à 21 reprises. C’est certes moins que ce qui était prévu, mais ce total n’en a pas moins empli le club, l’entraîneur et le joueur de satisfaction.


Primeira Liga portugaise

Casillas se fait ­p ardonner Sarah Steiner est membre de l’équipe de rédaction de “The FIFA Weekly”.

Miguel Vidal / Reuters

Le football portugais ne connaît pas beaucoup de changements, du moins en ce qui concerne l’identité du champion national : sur les 81 saisons passées de la Primeira Liga, seuls cinq clubs différents ont réussi à s’adjuger le titre. On notera que Belenenses Lisbonne (en 1946) et Boavista Porto (en 2001) ont décroché chacun une couronne nationale. Tous les autres titres ont été remportés par les trois grandes écuries que sont le Benfica Lisbonne, le FC Porto et le Sporting Lisbonne. Cette saison encore, le pays de la péninsule ibérique ne devrait guère connaître de surprise. Le Sporting Lisbonne occupe actuellement la première place du classement avec 29 points en 11 journées, suivi du FC Porto, qui affiche au compteur cinq unités mais aussi un match de moins. Quant au Benfica Lisbonne, il comptabilise 21 points et également 10 ren­ contres disputées.

Pour Porto, le duel de la dernière journée contre Tondela s’annonçait sans difficulté sur le papier. En effet, le club promu de cette petite ville située dans le centre du pays, lanterne rouge du championnat, n’a obtenu jusqu’à présent que cinq points et encaissé quinze buts en onze rencontres. Mais si les favoris ont effectivement ajouté une victoire à leur bilan, c’est surtout à leur gardien de but qu’ils le doivent. Pourtant, il y a quelques jours encore, ce n’est pas de manière positive qu’Iker Casillas, transféré du Real Madrid au FC Porto cet été, faisait parler de lui. En Ligue des Champions, face au Dynamo Kiev, il s’est pitoyablement illustré par une grosse erreur, endossant ainsi une grande part de responsa­ bilité dans la défaite des siens. Alors qu’il aurait suffi d’un point aux Portugais pour se qualifier pour les huitièmes de finale, il sera désormais beaucoup plus difficile pour eux de valider leur billet. Face à Tondela, en revanche, Casillas a véri­ tablement été le héros du match. À la 82e minute de jeu, Maicon (Porto) a commis une faute sur John Murillo. L’arbitre a décidé de siffler un penalty. Salva Chamorro a tenté sa chance mais a vu son tir repoussé par le portier espagnol. Casillas a ainsi permis à son équipe de décrocher trois précieux points dans la course au titre national, mais égale­

ment de s’assurer une place dans les annales du football portugais, puisque le FC Porto a enregistré à cette occasion la 1 500e victoire en championnat de son histoire. D’autres gardiens ont pour leur part joué de malchance durant cette onzième journée de Primeira Liga. Dans la cage de Boavista, Mika a manqué de réussite à la 89e minute et encaissé le but du 2:1 inscrit par Cafú, alors qu’à la mi-temps, son équipe menait au score face à Guimarães. Un échec difficile à digérer pour le portier. Quant à André Moreira, il a dû tenter une ultime parade une minute avant le coup de sifflet final, sans succès : pour la deuxième fois de la rencontre, Arnold Issoko a réussi à déjouer sa vigilance. Vitória Setúbal n’a finalement pas pu faire mieux qu’un nul 2:2 face à União Madeira. La soirée a également laissé un goût amer à Hugo Ventura, le gardien du Belenenses. Face au Sporting Lisbonne, il n’a pas pu parer un penalty de William Carvalho dans le temps additionnel. Bilan ? Une victoire de plus (1:0) pour le leader. Å

Des hauts et des bas Le champion du monde et d’Europe Iker Casillas sous le maillot du FC Porto. T H E F I FA W E E K LY

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Nom Andreas Isaksson Date et lieu de naissance 3 octobre 1981, Smygehamn (Suède) Poste Carrière de joueur 1999 Trelleborg 1999–2001 Juventus de Turin 2001–2004 Djurgården 2004–2006 Rennes 2006–2008 Manchester City 2008–2012 PSV Eindhoven Depuis 2012 Kasımpaşa Équipe de Suède 127 sélection

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Ludvig Thunman / BILDBYRÅN / imago

Gardien de but


L’ I N T E R V I E W

“Les gardiens ont besoin de continuité” À 34 ans, le gardien de but suédois Andreas Isaksson est au sommet de son art. Dans un entretien, il revient sur sa carrière, le développement du football turc et la longévité des portiers suédois. Andreas Isaksson, on dit souvent que les gardiens de but atteignent leur maturité après 30 ans. Cela s’applique-t-il à vous ? Andreas Isaksson: Je le crois. J’ai 34 ans maintenant, et la dernière saison a été très bonne. Je me sens de mieux en mieux à chaque match, donc ce n’est pas un cliché. C’est l’âge idéal pour un gardien de but, je ne suis pas loin de mon meilleur niveau. Je ne sais pas si c’est le cas pour tous les gardiens, je ne peux parler que pour moi, mais je me sens dans une très bonne forme.

La preuve, votre club de Kasımpaşa possède actuellement la meilleure défense du championnat de Turquie, à égalité avec Fenerbahçe (neuf buts en 11 matches). Bien sûr, une partie du mérite en revient au gardien de but, mais le meilleur gardien du monde ne peut rien faire si l’équipe devant lui ne défend pas bien. Toute l’équipe se comporte très bien défensivement, et c’est la meilleure situation pour un gardien de but. Je suis très heureux que nous ayons concédé si peu de buts jusqu’à maintenant.

En dehors de la Turquie, on ne parle souvent que des trois grands clubs stambouliotes. Comment décririez-vous Kasımpaşa à un public qui n’est pas familier avec le football turc ? Kasımpaşa, c’est une jeune équipe. Le club lui-même est très ancien, mais tout l’environnement est quasiment neuf. Il y a des nouvelles installations, un stade moderne. Le club a une grande ambition de jouer un rôle important dans le football turc, nous avons une bonne équipe pour y parvenir. Tout est réuni. Le football turc s’améliore de plus en plus, et ne se résume pas seulement aux trois grands clubs. Il y a d’autres bonnes équipes, et de grands joueurs qui rejoignent le championnat turc chaque année, et pas seulement à Fenerbahçe, Galatasaray et Beşiktaş, comme Samuel Eto’o à Antalya. Le niveau s’est beaucoup amélioré dans les équipes plus modestes ces dernières années, dont Kasımpaşa.

À 34 ans, on peut déjà avoir un regard sur sa carrière. Auriez-vous dû faire d’autres choix ?

Par exemple, vous avez rejoint la Juventus en 1999 au même moment qu’Edwin van der Sar et, du coup, vous y avez passé deux ans sans jouer le moindre match. Si c’était à refaire, signeriez-vous à Turin ? Je referais la même chose, je n’ai aucun regret. C’était une grande expérience, je venais d’un petit club de Suède, et j’arrivais dans une grande équipe européenne. A cette époque, la Juventus était l’un des plus grands clubs au monde. Il y avait une énorme différence entre ce que j’avais vécu avant et le niveau de la Juve, mais j’y ai appris beaucoup. Certes, c’était une période difficile sur le plan personnel parce que j’étais seul, à 18 ans, loin de mes parents, dans un nouveau pays. Mais ça m’a beaucoup aidé à me développer, aussi bien en tant que joueur qu’en tant que personne. C’était quelque chose d’exceptionnel de s’entraîner face à Alessandro Del Piero, Zinédine Zidane ou David Trezeguet. Quel meilleur moyen de progresser que de s’entraîner chaque jour face à des joueurs de classe mondiale ?

Autre expérience difficile, vous avez évolué à Manchester City de 2006 à 2008, juste avant que le club ne connaisse sa période dorée, où vous étiez en compétition avec Joe Hart. Que retenez-vous de ce séjour en Angleterre ? J’ai eu ma chance, mais j’ai connu aussi des blessures au mauvais moment, juste avant le début de la saison les deux ans où j’y ai joué. J’ai perdu le rythme et dans le même temps, Joe Hart jouait très bien, donc il n’y avait rien d’illogique. C’était de la malchance, mais il n’y avait rien d’injuste. C’est simplement le football qui veut cela parfois. La décision de Sven-Göran Eriksson de choisir Hart comme titulaire était totalement justifiée. Il a été honnête et j’ai accepté sa décision.

Malgré tout, vous avez toujours conservé votre statut de titulaire dans les buts de la Suède. N’avez-vous jamais craint de perdre votre place ? J’ai toujours donné le meilleur de moi-même et les sélectionneurs ont cru en moi, malgré mes problèmes en club. C’était important d’avoir ce soutien en équipe nationale, notam-

ment de Lars Lagerbäck qui a été un entraîneur important dans ma carrière. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir toujours donné la possibilité de jouer en équipe nationale, même quand les choses n’allaient pas en club.

Ronnie Hellström a gardé les buts de la Suède pendant plus de dix ans, puis Thomas Ravelli a pris le relais pendant 16 ans. A votre tour, vous êtes international depuis 2002. Comment expliquer cette longévité des gardiens suédois ? La gestion d’un gardien de but est particulière. Je ne pense pas que ce soit un poste où il faut changer trop souvent. Si ce n’est pas indispensable de le remplacer, alors il ne faut pas le faire. La confiance est très importante pour ce poste. Bien sûr, il y a toujours des moments où le gardien peut faire des erreurs et se trouve dans une moins bonne période. Mais il faut peut-être être plus constant avec les gardiens qu’avec les autres postes et ne pas changer constamment à la moindre mauvaise performance. Tout le monde peut faire un mauvais match, mais il faut plus de continuité au poste de gardien. C’est important pour le reste de l’équipe. Cela, les sélectionneurs de la Suède l’ont toujours compris.

La Suède a manqué les deux dernières Coupes du Monde de la FIFA™. Se qualifier pour Russie 2018 serait-il la fin de carrière idéale ? Dans les qualifications pour le Brésil, nous avions l’Allemagne dans notre groupe, et ils sont devenus champions du monde ensuite. Ils ont logiquement gagné le groupe, donc on a dû aller en barrages contre le Portugal. Les matches ont été très difficiles et finalement, ils étaient juste un petit peu meilleurs que nous. Les qualifications précédentes, le Danemark avait fini premier, le Portugal deuxième, mais nous n’avions pas bien joué. Ce ne fut pas une bonne campagne. Et 2018, c’est loin… Pour l’instant, je regarde vers l’Euro 2016. Ça pourrait être mon dernier tournoi avec la sélection, donc j’ai vraiment envie d’y participer. Å Propos recueillis par Julien Sebbah

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First Love Lieu : Qooqqut, Groenland Date : 21 juin 2014 Heure : 18h30 Photog raphe :Mads Pihl


Visit Greenland A / S

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FUTSAL

Le ballon sans le son La quatrième Coupe du Monde de Futsal des Sourds vient de s’achever à Bangkok. Le tournoi a proposé des matches de qualité et un suspense de tous les instants, comme nous le raconte Reto Thurnherr depuis la Thaïlande. Photos de Thananuwat Srirasant.

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alvatore Terranova lève les bras au ciel. L’Italien vient de marquer le but du 6:4 et la Coupe du Monde semble débuter sous les meilleurs auspices pour ses couleurs. Devoir affronter dès l’ouverture la Thaïlande, pays hôte de la compétition, n’est pourtant pas un cadeau. À cet instant, personne ne se doute d’ailleurs que ce match se révèlera en fait décisif pour l’Italie. La quatrième Coupe du Monde de Futsal des Sourds, organisée à Bangkok du 20 au 28 novembre 2015, a par moments attiré énormément de monde. À domicile, les supporters thaïlandais ne se sont ainsi pas fait prier pour venir soutenir leur équipe nationale. Lorsque celle-ci jouait, le bruit se faisait étourdissant dans une salle qui, quelques heures durant, faisait également office de refuge pour échapper à l’étouffante chaleur pesant sur les rues de la ville.

Vibrations dans le corps L’Italie mène donc 6:4 dans ce match d’ouverture, dont la fin approche à grands pas. Mais les fans thaïlandais redoublent d’ardeur. Ils agitent leurs drapeaux, récitent leurs chants et tapent sur leurs tambours. On est déjà entré dans la 40e et dernière minute lorsque Nares Numpakdee surgit par deux fois et égalise. Cet incroyable coup de théâtre est notamment tendu possible par le fait que dans cette discipline, le chronomètre est arrêté dès lors que le ballon ne roule pas (voir également l’encadré page 25). À la dernière seconde, l’Italie perd deux points qui s’avèrent cruciaux, puisque ce sont ceux-là même qui lui manquent afin de sortir de son groupe et de se qualifier pour la suite du tournoi. Pour la Thaïlande en revanche, ce retour in extremis marque le début d’une folle série qui

Meilleur joueur du tournoi Le Thaïlandais Nares Numpakdee (au c.).

Fans fidèles L’équipe de Thaïlande a pu compter sur le soutien des locaux.

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Joie orange Les Néerlandais ont terminé à la quatrième place, derrière les champions du monde iraniens, la Thaïlande et la Russie. 23


FUTSAL

“Personne ne doit se sentir défavorisé” Le Néerlandais Ado Pelito a créé une école de football destinée aux sourds et malentendants afin de faciliter leur intégration. Ado Pelito, vous avez joué par le passé avec des footballeurs qui n’avaient pas de problèmes d’audition. Comment faisiez­vous pour communiquer les uns avec les autres ? Ado Pelito : Au début, c’est vrai que

ça n’a pas toujours été facile. Quand les autres joueurs s’exprimaient verbalement sur le terrain, ça allait souvent trop vite pour moi. Je n’arrivais pas toujours à suivre et je me trouvais donc en position d’infériorité. Mais mes coéquipiers devaient s’habituer à moi, c’est normal. Par la suite, j’ai eu un accompagnateur qui me traduisait les échanges quand ça devenait un peu compliqué.

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générales, la qualité de mon jeu s’est améliorée. J’ai progressé.

Vous êtes un joueur de futsal très expérimenté puisque depuis 2002, vous avez participé à chaque Coupe du Monde. La prochaine sera-t-elle la dernière de votre carrière ? Je ne sais pas encore. Si les espoirs néerlandais continuent de progresser comme c’est le cas actuellement, je laisserai ma place aux plus jeunes. Mais j’aimerais pouvoir, d’une manière ou d’une autre, faire profiter l’équipe de mon expérience.

Par exemple ?

Vous avez déjà ouvert une école de football pour sourds et malentendants.

Les consignes tactiques ou bien les explications de l’entraîneur. En effet, chaque détail a son importance. Une fois que j’ai pu comprendre les idées

C’est vrai. À mes yeux, il est impor­ tant d’encourager les jeunes footballeurs atteints de surdité. Ils doivent avoir la possibilité de se préparer avec des joueurs

Ado Pelito Pilier de l’équipe des Pays-Bas

sans problèmes d’audition. Je peux les aider. Je sais ce qui manque quand la communication ne fonctionne pas normalement. Je suis là pour faciliter l’intégration des joueurs malentendants. L’objectif, ce serait que les joueurs atteints de surdité puissent vraiment trouver leur place dans les équipes et ne se sentent plus défavorisés.

Cette année, la Thaïlande a accueilli la Coupe du Monde de Futsal des Sourds. Quel souvenir en gardez-vous ? Fantastique. D’année en année, le tournoi gagne en qualité, sur le terrain mais aussi en termes d’organisation. Propos recueillis par Reto Thurnherr

l’emmènera jusqu’en finale. À chaque rencontre, les joueurs sont poussés par leur public. Pour les malentendants, les tambours ­représentent d’ailleurs un élément essentiel des encouragements. S’ils ne perçoivent pas les basses, ils n’en ressentent pas moins les vibrations dans tout le corps. À l’image de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA™, la Coupe du Monde de Futsal des Sourds a lieu tous les quatre ans. Cette année en Thaïlande, les matches ont été organisés dans quatre salles différentes, toutes situées à environ 20 minutes en voiture du centre de Bangkok. Les meilleures sélections féminines de la planète s’y sont également retrouvées, en parallèle du tournoi masculin. Certaines nations ont toutefois dû renoncer à participer cette année en raison de problèmes financiers ou politiques

et le plateau a finalement réuni 11 équipes masculines ainsi que 13 équipes féminines. Lorsque des footballeurs s’affrontent sur un terrain, la com­ munication est toujours d’une extrême importance. Les malen­ tendants ne font pas exception à la règle, mais dans la mesure où la parole n’est pas exploitable, les échanges se font par gestes et ­m imiques. En futsal, plusieurs arbitres quadrillent également le terrain. Il est ainsi plus facile d’interrompre une partie par le biais de signes rapidement visibles par tous les acteurs. Parmi les joueurs, certains ont naturellement recours dans leur vie quo­ tidienne à des appareils auditifs. Afin de garantir une certaine équité, ces appareils sont toutefois interdits en match officiel. Une légende du futsal, le Néerlandais Vic Hermans, a honoré

Azzurri L’Italien Amas Fabio (à g.) est attentif aux consignes de Salvatore Di Fazio.

Signes Pour les malentendants, bien se comprendre est essentiel.

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FUTSAL

Tournoi féminin Les Thaïlandaises, ici contre la Suède, ont achevé leur parcours au huitième rang.

­ lusieurs matches de sa présence. Il est le sélectionneur de l’équipe p de Thaïlande de futsal (celle des “entendants”) et vit à Bangkok. “Il y a eu ici de nombreuses rencontres passionnantes et de très haut niveau”, s’est-il réjoui. Le point d’orgue de la compétition aura sans conteste été sa dernière journée, réservée aux deux ­finales. Chez les hommes, l’Iran a triomphé 7:3 de la Thaïlande, tandis que chez les femmes, la Russie a été sacrée aux dépens du Brésil (3:2). Salle comble pour les finales Dans l’enceinte du Nimiburtr Stadium, plein à craquer, l’ambiance a bien sûr une nouvelle fois été fantastique. Les supporters thaïlandais se sont déplacés en masse, armés de leurs tambours. S’ils

n’ont pas pu fêter de titre mondial, ils ont tout de même pu réserver une ovation à leur compatriote Nares Numpakdee, élu meilleur joueur de l’épreuve masculine. Å Reto Thurnherr, auteur de cet article et lui-même malentendant, travaille à la FIFA.

Tous les résultats sur http://info2015dfwc.sat.or.th La discipline en détails sur http://deafsocceracademy.com

QU’EST-CE QUE LE FUTSAL ? Cette discipline met aux prises des équipes de quatre joueurs de champ plus un gardien sur un terrain de 38–42m x 20–25m (standards internationaux). Le match dure deux fois 20 minutes et les entraîneurs peuvent procéder à autant de changements qu’ils le ­d ésirent. Les coups de pied arrêtés doivent être tirés en quatre ­s econdes maximum. La quatrième édition de la Coupe du Monde de Futsal des Sourds a eu lieu cette année. Le choix de la ville-hôte qui s­uccèdera à Maastricht (PB, 1996), Sofia (BUL, 2007), Örebro (SUE, 2011) et Bangkok (THA, 2015) n’a pas encore été arrêté. Nimiburtr Stadium Théâtre des deux finales. T H E F I FA W E E K LY

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Football breaks down barriers Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality. FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football. Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism. For more information visit FIFA.com


F IFA BALL ON D’OR 2015

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Célébrer le meilleur du football

U Les finalistes dévoilés

C

FIFA

’est sur FIFA.com, francefootball.fr et la chaine de la FIFA sur YouTube que les concurrents aux titres de meilleur joueur et meilleure joueuse de l’année ont été annoncés ce 30 novembre par Kate Abdo (présentatrice de Sky Sports), entourée de Nadine Kessler (internationale allemande et Joueuse Mondiale de la FIFA 2014) et Edgar Davids (ancien international néerlandais). Par ordre alphabétique, les nominés au FIFA Ballon d’Or 2015 sont Cristiano Ronaldo (Portugal/Real Madrid), Lionel Messi (Argentine/ FC Barcelone) et Neymar (Brésil/FC Barcelone), tandis que Carli Lloyd (État-Unis/Houston Dash), Aya Miyama (Japon/Okayama Yunogo Belle) et Célia Šašić (Allemagne/1. FFC Francfort) se disputeront le titre de Joueuse Mondiale de la FIFA 2015. Les nominés pour les titres d’Entraîneurs de l’Année FIFA pour le football féminin et masculin ont également été annoncés. Par ordre alphabétique, les nominés sont Pep Guardiola (Espagne/Bayern Munich), Luis Enrique Martínez (Espagne/FC Barcelone), Jorge Sampaoli (Argentine/équipe nationale du Chili) pour le football masculin et Jill Ellis (États-Unis/équipe nationale américaine), Mark Sampson (pays de Galles/équipe nationale d’Angleterre) et Norio Sasaki (Japon/équipe nationale du Japon) pour le football féminin. De plus, les trois nominés pour le Prix Puskás de la FIFA, qui récompense l’auteur du plus beau but de l’année, ont aussi été annoncés. Il s’agit de : Alessandro Florenzi (16/09/2015, AS Rome - FC Barcelone, Ligue des Champions de l'UEFA), Wendell Lira (11/03/2015, Atletico-GO - Goianesia, Campeonato Goiano, Brésil), Lionel Messi (30/05/2015, Athletic Bilbao - FC Barcelone, Coupe du Roi, Espagne). La procédure de chacune des distinctions est supervisée et contrôlée par l’observateur indépendant PricewaterhouseCoopers (PwC) Suisse. Toutes ces distinctions seront remises lors de la cérémonie du FIFA Ballon d’Or qui aura lieu le 11 janvier 2016 au Palais des Congrès de Zurich et sera retransmise en direct et en streaming sur FIFA.com et sur YouTube. Å tfw

ne fois par an, en janvier, la FIFA célèbre les meilleur(e)s joueurs, joueuses et entraîneur(e)s lors de la cérémonie du FIFA Ballon d’Or. C’est l’occasion pour le monde du football de rendre hommage à ceux qui apportent tant de joie et d’inspiration aux supporters et aux jeunes joueurs du monde entier. Nous avons annoncé cette semaine le nom des nominés en lice pour chacune des principales distinctions. Carli Lloyd, Aya Miyama et Célia Šašić, qui ont joué un rôle prépondérant dans le succès de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, concourent pour le prix de Joueuse Mondiale de la FIFA. Chez les hommes, Cristiano Ronaldo et Lionel Messi ont été rejoints cette année par Neymar pour la course au FIFA Ballon d’Or. Le titre d’Entraîneur de l’Année FIFA pour le football masculin reviendra à Pep Guardiola, Luis Enrique Martínez ou Jorge Sampaoli, tandis que Jill Ellis, Mark Sampson et Norio Sasaki se disputeront celui d’Entraîneur de l’Année FIFA pour le football féminin. Avoir autant de brillants ambassadeurs du ballon rond en même temps est une chance inouïe. Cela montre le succès et la bonne santé de notre sport. Ces grands noms sont des références pour tous les autres. Ils peuvent rendre facile ce qui ne l’est pas, mais derrière tous ces ­moments de magie technique et tactique ressort un enseignement important : pour atteindre un tel niveau, le talent ne suffit pas. Beaucoup d’engagement, de sacrifices et d’années de dur labeur sont nécessaires, tout comme il est par ailleurs nécessaire de disposer des bonnes infrastructures pour attirer et former les meilleurs joueurs et entraîneurs dès le plus jeune âge. La FIFA et ses associations membres travaillent pour fournir ce type d’infrastructures et nous augmentons nos investissements dans le développement du football pour relever ce défi. Nous avons hâte d’être en janvier pour célébrer la fine fleur du football. Que cette soirée soit également un rappel de notre devoir envers l’ensemble de la communauté du football – depuis sa base, d’où viennent les futures stars de notre sport, jusqu’au plus haut niveau.

Votre Issa Hayatou

Plus d’informations sur http://fr.fifa.com/ballondor T H E F I FA W E E K LY

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FOOTBALL FÉMININ

Duel intense Katie Hay (à g.) des Glasgow Girls à la lutte avec Isatou Jallow d’Interior.

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FIFA

La force du football féminin Des joueuses écossaises et gambiennes se retrouvent dans le cadre de la campagne “Live Your Goals” de la FIFA.


FOOTBALL FÉMININ

Ensemble pour un avenir meilleur Les joueuses des Glasgow Girls se sont rendues en Gambie pour y encourager le développement du football féminin. Cette année, l’Écosse et la Gambie ont rejoint la campagne “Live Your Goals” de la FIFA.

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eux mille cinq cents personnes sont présentes dans les travées du ministade Serekunda East pour assister à la rencontre entre l’équipe nationale de Gambie et les Écossaises du Glasgow Girls FC. L’affiche est historique à plus d’un titre. Pour commencer, la sélection nationale féminine n’avait plus effectué la moindre sortie depuis trois ans. En outre, c’est la première fois que les Gambiennes affrontent une équipe basée au-delà des frontières de l’Afrique occidentale. Construire des ponts Sous un soleil éclatant, le duel s’achève sur un score de parité (1:1), pour le plus grand bonheur d’un public enthousiaste. On n’aurait pu

l’image du football féminin, faciliter l’accès au jeu pour les femmes et les jeunes filles et, plus généralement, susciter de l’intérêt pour la discipline. “Le football construit des ponts, il rassemble les pays, combat la pauvreté et élargit les horizons”, note Sainey Sissohore, responsable du football féminin en Gambie et ambassadrice “Live Your Goals” dans ce pays. Le pont désormais bâti entre l’Écosse et la Gambie repose sur des bases solides. Les Glasgow Girls ont été accueillies dès leur arrivée avec des tambours et de la musique. Les Écossaises se sont même essayées avec bonheur à la danse africaine. Il leur a cependant fallu se familiariser avec un climat bien différent de celui auquel elles étaient habituées. Mais l’occasion était aussi belle de découvrir

La semaine a été rythmée par des matches de haut niveau, des spectateurs conquis et des échanges chaleureux. imaginer meilleur résultat à l’issue de cette rencontre rythmée de bout en bout. Au coup de sifflet final, les joueuses des deux équipes s’étreignent chaleureusement. “Le football est plus qu’un sport, c’est une famille”, explique la Gambienne Veronica Malack. Les Glasgow Girls et leurs hôtesses sont soudées, ça ne fait aucun doute. Pendant une semaine, les Écossaises ont voyagé à travers le pays pour soutenir et encourager le développement du football féminin. Le déplacement a été organisé par Martin Myers d’Adventure Kicks, responsable de plusieurs projets en Gambie et de l’intensification des relations entre les Fédérations écossaise et gambienne de football. “Nous voulons offrir au football féminin l’attention qu’il mérite. Nous espérons également inciter davantage de jeunes filles à s’intéresser au ballon rond.” Ce n’est évidemment pas un hasard si les deux fédérations ont rejoint cette année la campagne “Live Your Goals”. Cette initiative vise à développer

une autre culture et de lier connaissance avec les singes et les crocodiles. Voilà une expérience qu’elles ne sont certainement pas près d’oublier. Le développement au cœur des activités Quatre rencontres amicales figuraient au programme des Glasgow Girls : contre les Red Scorpions, Jeshwang United, Interior et l’équipe de Gambie. Le bilan des Écossaises s’établit à une victoire, deux nuls et une défaite. De toute façon, les résultats étaient secondaires. L’accent était mis sur le football et sur son potentiel. Écossaises et Gambiennes ont ainsi pu partager leurs expériences au cours de séminaires. Adama Tamba, attaquante des Red Scorpions et de l’équipe nationale, s’est montrée particulièrement impressionnée par le sens tactique de ses adversaires. “Elles étaient bien organisées et très rigoureuses. C’était un plaisir de jouer contre elles.”

De son côté, Martin Myers a été conquis par le talent des Africaines. “Toutes les joueuses étaient incroyablement agiles et douées techniquement.” Avec de tels atouts, les Gambiennes peuvent nourrir de grandes ambitions. Fatou Fatty, internationale et capitaine des Red Scorpions, déclare : “Je ne raccrocherai pas les crampons tant que la Gambie n’aura pas participé à une grande compétition internationale.” Notre interlocutrice est convaincue que l’attente ne sera pas longue. “Cette semaine avec les Glasgow Girls était bonne pour le moral et elle aura peut-être encouragé d’autres jeunes filles à se mettre au football.” Fatty et ses collègues comptent bien continuer à s’investir dans le beau jeu au-delà de leurs carrières de joueuses, en devenant monitrices ou en intégrant la fédération. “Je veux transmettre ce que j’ai appris à la prochaine génération”, confirme Adama Tamba. Martin Myers aussi a de grands projets. Il souhaite permettre à des équipes britanniques de se rendre à l’étranger pour populariser à leur tour le football féminin. “Nos quatre matches ont attiré en tout 8 000 spectateurs. Nous avons été très impressionnés de constater l’intérêt suscité par le football féminin et par notre venue.” Ce constat est évidemment de bon augure pour la suite. Quoi qu’il en soit, les participants n’oublieront pas de sitôt cette expérience extraordinaire. Å Annette Braun

La FIFA en Gambie Depuis 2002, la FIFA a soutenu le football gambien à hauteur de 1 699 763 dollars US via le Programme Goal. Cet argent a notamment servi à la construction d’un nouveau terrain de football. Cet équipement a permis d’augmenter le nombre de championnats féminins organisés, ainsi que le temps d’entraînement des jeunes. De plus, un centre technique a ouvert ses portes à Banjul pour accueillir, entre autres, des séminaires consacrés au développement de la formation.

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Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

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TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES

Baptême du feu pour Neymar Perikles Monioudis

Mario Wagner / 2Agenten

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e vainqueur du FIFA Ballon d’Or 2015 est déterminé. Qui est-ce ? Aucune idée ! Bien que la FIFA décerne le Ballon d’Or, l’instance dirigeante du football mondial ne découvre le nom de l’heureux élu qu’à la dernière minute. Comment est-ce possible ? Chacun le sait, le lauréat ainsi que les deux autres finalistes ne sont pas désignés par la FIFA, mais sont choisis par les capitaines et sélectionneurs des équipes nationales des 209 fédérations membres de la FIFA ainsi que des journalistes invités par le magazine sportif France Football. Le vote a été clôturé le 20 novembre. Le taux de participation des membres de la fédération internationale était de 79,71 %. Leurs représentants doivent à présent garder secrète l’identité de leur footballeur préféré. C’est la société PricewaterhouseCoopers (PwC, Suisse) qui conserve l’information confidentielle. Sur ordre de la FIFA et de France Football, elle surveille et contrôle la procédure de sélection pour toutes les distinctions du ­Ballon d’Or. Chaque année, les spéculations sur le vainqueur vont bon train. Tout le monde se prête à ce grand jeu, qui consiste à évaluer jusqu’au bout tous les facteurs possibles et imaginables pouvant faire basculer la balance du côté du premier, du deuxième ou du troisième candidat. Mais il n’y en a qu’un seul qui l’emportera – et son sort est déjà scellé. Au fait, qui sont ces potentiels gagnants ? Cristiano Ronaldo défendra son titre. Le Portugais avait déjà été couronné l’année précédente. Au total, il a déjà reçu la récompense à trois reprises.

Lionel Messi, à nouveau présélectionné, compte déjà quatre trophées du genre. C’est la cinquième fois de suite que ces deux géants, Ronaldo et Messi, figurent sur le podium. À leurs côtés, cette fois, un nouveau grand talent : le Brésilien Neymar. Marquera-t-il le début d’une nouvelle ère ? Sera-t-il désormais souvent mentionné sur les bulletins de vote ? Comment ce prodige va-t-il gérer son baptême du feu chez les plus grands du football ? Les trois prétendants ont en commun une technique irrésistible et une intelligence de jeu supérieure à la moyenne. Sans oublier qu’ils évoluent dans le championnat espagnol : la Liga rassemble les trois meilleurs footballeurs de la planète actuellement. Messi et Neymar font des prouesses à Barcelone, tandis que Ronaldo illumine Madrid. Le nom de celui qui a, en plus, réussi à conquérir le cœur du monde footballistique sera dévoilé le 11 janvier 2016 à Zurich. Å

Pays : Nigeria Trigramme FIFA : NGA Confédération : CAF Continent : Afrique Capitale : Abuya

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 923 768 km² Point culminant : Chappal Wadi 2 419 m Façade maritime : Océan Atlantique

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 59e position Coupe du Monde : 5 participations Meilleure performance : 8e de finale, 1994, 1998, 2014

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 38e position Coupe du Monde : 7 participations Meilleure performance : Quarts de finale, 1999

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Nigeria - Swaziland 2:0 17 novembre 2015 Femmes : Côte d’Ivoire - Nigeria 2:1 17 septembre 2015

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

Depuis 2003 : 4 610 000 USD T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Old Trafford, Manchester, Angleterre

2000

Clive Brunskill / Allsport

La star planétaire David Beckham sous les couleurs de Manchester United, avec son fils Brooklyn.

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T H E F I FA W E E K LY


LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Old Trafford, Manchester, Angleterre

2015

Alex Livesey / Getty Images

Brooklyn Beckham remplace son père David pendant un match de bienfaisance en faveur de l’Unicef.

T H E F I FA W E E K LY

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N E T Z E R L’ E X P E R T

La position d’avant-centre n’estelle pas en train de disparaître ?

LE S DÉC L AR AT ION S DE L A SEM AINE

“J’ai déjà dit que la quatrième place était un objectif qui ne me semblait pas irréaliste. Si on parle du titre, en revanche, c’est mission impossible. Il faudrait demander à Tom Cruise.” José Mourinho, entraîneur de Chelsea

“On se passait un vieux ballon. Il n’y avait pas de championnat, pas de but, pas d’organisation. On choisissait notre ­t errain où on pouvait. C’était amusant et nous jouions jusqu’au coucher du soleil ou jusqu’à ce que les tirs reprennent.” Kei Kamara, attaquant de Columbus Crew et de la Sierra Leone, dans un entretien sur son parcours et son enfance dans un pays en guerre civile

“J’aime les bonnes affaires. Qui ne les aime pas ? Je ne connais pas g­ rand-monde qui tournerait le dos à une bonne affaire.” Arsène Wenger, l’entraîneur d’Arsenal, laisse entendre qu’il serait prêt à recruter en janvier

Du gauche Günter Netzer, 23 ans, sous les couleurs du Borussia Mönchengladbach.

imago

T

out est question d’interprétation. Cette appellation est apparue parce qu’un jour il a été décidé que l’attaquant devait se positionner à l’avant, au centre. Les offensifs se placent encore là aujourd’hui. Cependant, il leur arrive d’abandonner ce secteur et de faire preuve de créativité au milieu de terrain. L’attaquant de pointe, au sens littéral, n’existe donc plus, du moins dans le football de haut niveau. Ce phénomène s’observe également aux autres postes : un défenseur, par exemple, ne se contente plus de bloquer l’adversaire et de passer le ballon récupéré à l’un de ses coéquipiers plus doué techniquement et tactiquement. C’est absolument impensable dans le football moderne. Un défenseur doit être ­capable de contribuer à la construction du jeu voire de lancer une attaque en jouant avec un milieu de terrain ou même l’avant-centre. Par le passé, les attaquants avaient une spécialité et on ne leur en demandait pas davantage. Un footballeur excellent de la tête faisait irruption dans la surface de réparation adverse lors d’une attaque, afin d’exploiter au mieux le

centre qui lui était adressé. Aujourd’hui, le spectateur attend des attaquants qu’ils donnent eux-mêmes les centres, qu’ils possèdent une bonne frappe et qu’ils puissent adresser des passes décisives (autrefois la spécialité du numéro 10). L’entraîneur moderne doit permettre des rotations intelligentes et faire en sorte que ses joueurs puissent librement changer de place sur le terrain. Actuellement, un coach excelle en la matière : Pep Guardiola avec le Bayern Munich. Å

“En Grande-Bretagne, le football est ­disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Pour apprendre et progresser, c’est le terrain de jeu idéal.” John Herdman, entraîneur du Canada, fait partie des cinq présélectionnés britanniques pour le titre d’Entraîneur de l’Année pour le football féminin 2015

“Franchement, pour moi, le football est une affaire sérieuse pendant 90 minutes mais pas au-delà. Tout le cirque qui l’entoure, les protagonistes qui sont censés être comme ceci ou comme cela … c’est de la folie. Heureusement, je pense avoir le bon sens de voir les choses comme elles sont. C’est la raison pour laquelle je préfère prendre les choses avec humour.” Jürgen Klopp, entraîneur de Liverpool

“Je vais être honnête : j’aime beaucoup le mien.” Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org

Philippe Mexès évoque le but qui lui a valu de figurer parmi les nominés pour le Prix Puskás de la FIFA T H E F I FA W E E K LY

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FIFA PARTNER


LE TOURNANT

“Un rêve devenu réalité” L’Allemande Mandy Islacker a découvert la sélection relativement tard, à 27 ans. Cela ne l’a pas empêchée de marquer dès son premier match.

Getty Images

J

e n’oublierai jamais ce 22 octobre 2015, date de mes débuts en équipe d’Allemagne. Je n’aurais jamais imaginé être titulaire à l’occasion de notre match face à la Russie dans les qualifications pour le prochain Euro, match finalement remporté 2:0. Lorsque j’ai appris que j’étais dans le onze de départ, j’ai été très surprise, mais aussi immédiatement déterminée à tout donner. J’ai ouvert le score à la huitième minute de jeu. Sur un centre de Leonie Maier, j’ai d’abord échoué sur la barre. Sara Däbritz a enchaîné mais sa tête n’a trouvé que le poteau. J’étais de nouveau à la réception et j’ai enfin pu trouver le chemin des filets. C’était mon premier but sur la scène internationale. Trois jours plus tard, contre la Turquie, j’ai poursuivi sur ma lancée avec une deuxième réalisation, de nouveau pour l’ouverture du score, mais dès la sixième minute cette fois-ci. J’étais au septième ciel. À 27 ans, je ne pensais plus connaître les joies de la sélection. La dernière fois que j’avais revêtu le maillot de l’Allemagne, c’était chez les U-17. Ce sont mes buts pour le 1. FFC Francfort qui ont permis de refaire parler de moi. Celui de la victoire en finale de la Ligue des Champions contre le Paris Saint-Germain au printemps dernier m’a d’ailleurs beaucoup aidée et a renforcé l’opinion selon laquelle j’étais une joueuse qui répondait présente dans les moments décisifs. Pourtant, je déteste ces étiquettes tout autant que la lumière des projecteurs. Pour moi, tout ce qui compte, c’est de donner le meilleur de moi-même à chaque entraînement et de faire ce qu’il faut pour jouer le match suivant. C’est une philosophie qui m’apporte énormément. Elle me permet de poursuivre mes objectifs personnels sans me mettre trop de pression. C’est aussi grâce à cette attitude que j’ai retrou-

vé l’équipe nationale, dix ans après ma dernière apparition pour l’Allemagne, et un rêve est ainsi devenu réalité. Pour ma famille également. Mon père Frank a évolué en première division pour le VfL Bochum et m’a transmis ses gènes de footballeur. Au début, il pensait que je perdrais rapidement l’envie de jouer à force de m’écorcher les genoux sur les terrains en stabilisé. Mais il s’est trompé, à tel point qu’aujourd’hui, j’ai disputé plus de matches de Bundesliga que lui. Mon grand-père Franz était lui aussi un grand amoureux du ballon rond. En 1954, il a honoré une sélection sous les ordres de Sepp Herberger. Il serait sûrement très fier de moi. Avec le Rot-Weiss Essen, il a remporté la Coupe (1953) puis le championnat d’Allemagne (1955). Je n’y suis encore jamais parvenue, mais je fais tout pour. Å Propos recueillis par Rainer Hennies

Nom Mandy Islacker Date et lieu de naissance 8 août 1988, Essen (Allemagne) Poste Attaquante Parcours de joueuse 2004–2006 FCR Duisbourg 2006–2007 SG Essen Schönebeck 2007–2010 Bayern Munich 2010–2013 FCR Duisbourg 2013–2014 BV Cloppenburg Depuis 2014 1. FFC Francfort Principaux succès Vainqueur de la Ligue des Champions 2015 Vice-championne d’Allemagne 2009 Équipe d’Allemagne 2 sélections, 2 buts

De grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY

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CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Plus grand nombre de matches disputés Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Belgique (inchangé) aucune aucune 137 RD Congo, Zambie, Angola et Namibie (4 matches) Hongrie (plus 186 points) Libye (plus 32 places) Portugal (moins 145 points) Liberia (moins 21 places)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

1 Belgique

0 1494

54 Jamaïque

7

591

109 Malawi

2 Argentine

1 1455

56 Serbie

-7

590

3 Espagne

3 1370

57 Australie

3

4 Allemagne

-2 1347

57 Égypte

0

5 Chili

0 1273

59 Cameroun

-8

583

6 Brésil

2 1251

60 RD Congo

-5

580

7 Portugal

-3 1219

61 Slovénie

3

565

115 Aruba

8 Colombie

-1 1211

62 Mali

1

552

116 Mauritanie

9 Angleterre

0 1106

63 Ouganda

5

550

117 Azerbaïdjan

0 1091

64 Panamá

1

544

118 Sierra Leone

10 Autriche

Dernière mise à jour : 3 décembre 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

-12

322

163 Grenade

4

139

110 Zimbabwe

-1

318

164 Gambie

4

135

585

111 Mozambique

14

317

164 Liechtenstein

-1

135

585

112 Burundi

-5

307

166 Inde

6

132

113 République centrafricaine

-3

302

167 Samoa américaines

-2

128

114 Tchad

22

301

167 Îles Cook

2

128

-3

298

167 Samoa

-3

128

-12

297

170 Malaisie

1

127

-2

296

170 Timor oriental

-8

127

3

295

172 Comores

5

120

11 Uruguay

1 1074

65 Émirats arabes unis

2

543

119 Turkménistan

2

294

172 Porto Rico

-2

120

12 Suisse

-1 1050

66 Nigeria

-7

541

120 Éthiopie

-6

293

174 Yémen

5

119

13 Équateur

8 1040

67 Belarus

3

514

121 Saint-Kitts-et-Nevis

-20

289

174 Maurice

-1

119

14 Pays-Bas

2

994

68 Bolivie

9

500

122 Géorgie

-11

286

176 Dominique

-1

107 88

15 Italie

-2

991

69 Israël

-8

498

123 Arménie

4

285

177 Îles Vierges américaines

1

16 Roumanie

-2

980

69 Guinée équatoriale

0

498

124 Bahreïn

-9

278

177 Laos

-1

88

17 Pays de Galles

-2

974

71 Bulgarie

-5

494

125 Syrie

7

276

179 Indonésie

-5

84

18 Croatie

1

958

72 Afrique du Sud

3

487

126 Lituanie

-3

274

180 Cambodge

3

83

19 Côte d’Ivoire

3

950

73 Zambie

-2

481

127 Belize

-10

273

181 Nouvelle-Calédonie

-1

80

20 Hongrie

13

945

74 Ouzbékistan

-3

470

128 Madagascar

-10

272

182 Bangladesh

-2

78

21 Turquie

-3

933

75 Maroc

4

469

129 Kazakhstan

2

266

182 Chinese Taipei

5

78

22 Bosnie-et-Herzégovine

-2

898

76 Gabon

-3

468

129 Namibie

-11

266

184 Pakistan

1

76

22 Mexique

2

898

77 Haïti

-4

467

131 Swaziland

-1

265

185 Brunei

1

74

24 Russie

-1

895

78 Bénin

25

461

132 Tanzanie

3

264

186 Fidji

4

68

25 France

-1

868

79 Chypre

-3

441

133 Thaïlande

11

263

187 Montserrat

1

67

26 Slovaquie

1

860

80 Arabie saoudite

0

432

134 Soudan

-6

259

188 Bhoutan

-8

64

26 République tchèque

-9

860

81 Libye

32

427

134 Palestine

4

259

189 Seychelles

0

56

28 Algérie

-2

845

82 Antigua-et-Barbuda

-2

409

136 ARY Macédoine

3

257

189 Tahiti

2

56

29 Ukraine

-1

842

83 Venezuela

0

408

137 Hong Kong

8

252

191 Suriname

-7

55

30 Irlande du Nord

-1

825

84 RP Chine

0

405

138 Soudan du Sud

-4

246

192 Népal

0

49

31 République d’Irlande

11

810

85 Monténégro

-7

403

139 Koweït

-6

239

193 Vanuatu

8

47

32 États-Unis

1

784

86 Qatar

-1

401

139 Philippines

-2

239

194 Sri Lanka

0

45

33 Ghana

-3

778

87 Jordanie

-5

399

139 Liban

1

239

195 Macao

0

44

34 Pologne

4

776

88 Canada

14

388

142 Luxembourg

4

237

196 Îles Caïmans

-3

43

35 Suède

10

771

89 Burkina Faso

4

381

143 St-Vincent-et-les-Grenadines

-14

221

197 Turks et Caicos

0

33

36 Islande

-5

761

89 Irak

-2

381

144 Sainte-Lucie

-1

216

198 Saint-Marin

-2

28

37 Costa Rica

3

759

91 Cuba

17

377

145 Barbade

-3

214

199 Îles Vierges britanniques

-1

27

38 Albanie

-2

746

92 Nicaragua

8

370

146 Guinée-Bissau

-5

207

200 Îles Salomon

-1

26

39 Cap-Vert

-7

745

93 Estonie

-3

369

147 Vietnam

0

200

201 Mongolie

2

6

40 Tunisie

1

711

94 Guatemala

-3

368

148 Tadjikistan

12

196

201 Andorre

4

6

41 Grèce

-4

706

95 Botswana

10

364

149 Singapour

3

195

203 Papouasie-Nouvelle-Guinée

3

4

42 Danemark

-7

685

96 Togo

-8

363

150 Afghanistan

6

194

204 Anguilla

3

0

43 Finlande

13

663

97 Îles Féroé

-8

357

151 Curaçao

-1

192

204 Bahamas

3

0

44 Sénégal

-5

661

98 Kenya

27

345

151 Nouvelle-Zélande

8

192

204 Djibouti

3

0

45 Iran

-2

653

99 Salvador

-5

344

153 Lesotho

-6

185

204 Érythrée

-2

0

46 Paraguay

1

647

100 Niger

5

339

154 République dominicaine

-5

180

204 Somalie

-1

0

47 Pérou

10

644

101 Rwanda

-5

338

155 Moldavie

-1

172

204 Tonga

-4

0

48 Congo

4

638

101 Lettonie

-2

338

156 São Tomé-et-Príncipe

1

170

49 Trinité-et-Tobago

5

628

101 Honduras

-6

338

157 Guam

-2

162

50 Guinée

3

621

104 Oman

-12

333

158 Myanmar

3

155

51 République de Corée

-3

617

105 RDP Corée

15

330

159 Bermudes

-8

154

52 Écosse

-8

609

105 Angola

-7

330

160 Maldives

6

150

53 Japon

-3

607

107 Liberia

-21

329

161 Guyana

-9

144

54 Norvège

-8

591

108 Kirghizistan

16

324

162 Malte

-4

143

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T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html


PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président par intérim Issa Hayatou

1

8

2

4

5

Secrétaire Général par intérim Markus Kattner

2

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (p. i.)

7

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner

4

Conception artistique Catharina Clajus

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

2

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3

3

3

2 4

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4

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8

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6

Ont contribué à ce numéro Rainer Hennies, Julien Sebbah, Thananuwat Srirasant, Reto Thurnherr

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9 7

Assistante de rédaction Alissa Rosskopf

6 8

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Production Hans-Peter Frei

Impression Zofinger Tagblatt AG

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MOYEN

Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Matt Falloon, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn

Traduction www.sportstranslations.com

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Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

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Rédacteur en chef Perikles Monioudis

Service photo Peggy Knotz, Christiane Ludena (suppléance 13 Photo)

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FACILE

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Contact feedback-theweekly@fifa.org

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Internet www.fifa.com/theweekly La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse. Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

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Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

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GRASSROOTS

FIFA inspiring girls and boys to play football FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play. For more information visit FIFA.com


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