The FIFA Weekly Edition #49

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N o 49/2015, 11 DÉCEMBRE 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

ESPAGNE LA LIGA, TOUJOURS AUSSI SPECTACULAIRE IRAN DES STAGES FIFA POUR LES GARDIENNES RETOUR SUR L’ANNÉE 2015 DES TOURNOIS CHATOYANTS

PORTLAND TIMBERS

UN JEUNE CHAMPION AUX ÉTATS-UNIS W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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Nicaragua UNAN Managua ou Diriangén FC ? Les deux clubs s’affrontent en finale de l’Apertura de la Primera División nicaraguayenne.

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Croatie La 100e édition du “derby éternel” qui oppose le Dinamo Zagreb et Hajduk Split a tenu les fans en haleine jusqu’à la dernière minute.

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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Les meilleurs moments de l’année La Coupe du Monde des Clubs de la FIFA™, qui a débuté le 10 décembre au Japon, constitue la dernière grande compétition de l’année et vient clore en beauté toute une série de tournois FIFA. Nous revenons sur les grands moments qui ont marqué l’année 2015, de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ au Canada à la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA™ au Portugal, en passant par les catégories U-20 et U-17 de l’épreuve suprême, respectivement organisées en Nouvelle-Zélande et au Chili.

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MLS Cup Les Portland Timbers se sont imposés en finale contre Columbus Crew. (En image : Diego Valeri)

I ran L’ancienne internationale néerlandaise Marleen Wissink s’est rendue en Iran pour le compte de la FIFA afin d’animer un cours de formation pour gardiennes de but. Elle dresse un bilan positif : “C’était un échange très enrichissant, on a toutes appris les unes des autres.”

Un jeune champion aux États-Unis Notre couverture montre le triomphe des Portland Timbers, qui viennent de remporter pour la première fois la MLS Cup. L’image a été prise à l’issue de la finale, le 6 décembre à Columbus (Ohio). Jeff Swinger / USA TODAY Sports

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

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Espagne FC Barcelone reste en tête du classement de la Primera División. (En image : le trio infernal Suárez, Neymar et Messi, de g. à d.)

The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2

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Coupe du Monde des Clubs de la FIFA

Coupe du Monde de Futsal de la FIFA

10. – 20.12.2015, Japon

10.9. – 1.10.2016, Colombie


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Le Tournant L’international islandais Birkir Bjarnason revient sur son transfert au FC Bâle.

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Getty Images (2), imago (2)

Nadine Kessler La Joueuse Mondiale de la FIFA 2014 évoque le moment où elle a reçu cette récompense, le développement du football féminin et son éventuel retour sur les terrains.

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À DÉCOUVERT

Ce qui nous rend forts L

e soir du 20 juin 2015, les joueurs serbes ont laissé éclater leur bonheur. Au coup de sifflet final, ils se sont effondrés à genoux, en pleurs. Face aux caméras, ils n’ont pas cherché à retenir leurs larmes, bouleversés par tant d’émotions. Ce groupe de jeunes footballeurs, nés peu après la guerre de Bosnie, venait d’accomplir un exploit unique : devenir champions du monde U-20. Quelques jours plus tard, 50 000 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville de Belgrade pour les acclamer. En ces temps de crise, de telles histoires nous rendent plus forts. D’autres larmes de bonheur ont coulé pendant la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ au Canada, au Portugal (Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA™) et au Chili (Coupe du Monde U-17 de la FIFA™). Nous avons donc décidé de nous pencher à nouveau sur ces quatre tournois FIFA (à partir de la page 6). De son côté, Michael Lewis nous explique le fonctionnement de la MLS Cup, qui a permis aux Portland Timbers de devenir champions des États-Unis. Å

Mario Wagner / 2Agenten

Alan Schweingruber

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LES MEILLEURS MOMENTS DE L’ANNÉE

Une grande année de football touche à sa fin. Avant que la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Japon 2015™ ne vienne la clore en beauté, revenons ensemble sur les moments forts des différents tournois FIFA qui ont ponctué ces derniers mois, en commençant par la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™, remportée par l’équipe des États-Unis. La Coupe du Monde U-17 de la FIFA™ qui s’est déroulée au Chili et la Coupe du Monde U-20 de la FIFA™ organisée par la Nouvelle-Zélande ont elles aussi fait vibrer les passionnés de football du monde entier, tout comme la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA™ au Portugal. Retour sur une année riche en émotions et en belles actions !

Abby Wambach La meilleure buteuse des États-Unis (184 réalisations) fait son tour d’honneur après avoir remporté la finale de la Coupe du Monde. 6

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RECORDS À LA FÊTE AU CANADA

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’Amérique du Nord a été le grand vainqueur de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™. Tandis que le pays hôte a réservé au public du monde entier une compétition haute en couleurs et que l’équipe du Canada s’est présentée sous son plus beau visage, les ÉtatsUnis ont, quant à eux, décroché le trophée suprême pour la troisième fois de leur histoire. Un record dans le football féminin ! Ce n’est d’ailleurs pas le seul record à avoir été pulvérisé lors de cette compétition. Pour la première fois, 24 équipes se sont affrontées lors d’une Coupe du Monde Féminine, contre 16 lors de la précédente édition. Canada 2015 a également établi un nouveau record en termes d’affluence dans les stades, mais aussi de téléspectateurs et d’utilisateurs sur les nouveaux médias. De leur côté, les Stars and Stripes ont inscrit leur 112e but en Coupe du Monde, devançant ainsi les Allemandes (111). Quant à la légende du football féminin japonais Homare Sawa, elle a fêté sa sixième participation à une phase finale de Coupe du Monde. Marta, star mondiale Homare Sawa est désormais à égalité avec la Brésilienne Formiga. Le 9 juin 2015 à Montréal, à l’occasion du match de groupe opposant le Brésil à la République de Corée (2:0), cette dernière est également devenue à 37 ans la joueuse la plus âgée à marquer lors d’une phase finale de Coupe du Monde. Depuis cette rencontre, la coéquipière de Formiga, Marta, détient quant à elle le nouveau record de buts marqués en Coupe du Monde. Quintuple Joueuse Mondiale de la FIFA, Marta totalise actuellement 15 réalisations, ce qui ne l’a pas empêchée de rester proche du public comme elle l'a prouvé après ce fameux match contre la République de Corée en attendant dans les couloirs du stade olympique de Montréal le bus qui devait reconduire l’équipe du Brésil à son hôtel. Sortant à peine de sa douche, les cheveux encore mouillés, vêtue d’un sweat-shirt bleu et un sac à dos rempli à ras bord sur les épaules, la légende vivante du football féminin a pris le temps d’échanger quelques mots avec les journalistes. Elle avait le sourire aux lèvres, heureuse de la victoire de son équipe et fière de son nouveau record. Marta ne semblait pas vraiment fatiguée, seul son regard trahissait les efforts fournis quelques dizaines de minutes auparavant. Elle n’a cependant pas manqué de souligner que les écarts de niveau “étaient devenus beaucoup moins importants” et que “la situation avait beaucoup changé en dix ans.” En matière de performance, les équipes se sont en effet rapprochées les unes des autres. Les victoires à plate couture, comme le 10:0 des Allemandes contre la Côte d’Ivoire, sont devenues des exceptions. À l’issue de la phase de groupes, il est apparu au contraire que l’élargissement du nombre de participants constitue une étape nécessaire en vue d’établir le football féminin au niveau mondial et de montrer aux fédérations du monde entier que les investissements dans ce domaine portent leurs fruits. Leur intérêt est même double puisqu’en plus d'offrir une nouvelle perspective sur le plan sportif, le football propose également de nombreux avantages aux filles et aux jeunes femmes. L’adhésion à un club ou à une équipe permet de stimuler leur motivation et de renforcer leur sens du collectif. C’est également un loisir propice au développement de la personnalité, notamment dans les régions où l’éventail d’activités pour les jeunes filles est limité. T H E F I FA W E E K LY

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Les novices à la hauteur Le titre mondial remporté cette année par les États-Unis est à mettre avant tout sur le compte de Carli Lloyd (Ballon d’Or) et de la gardienne Hope Solo (Gant d’Or). Lloyd a également inscrit le plus beau but du tournoi : depuis la ligne médiane, l’attaquante de 32 ans a réalisé un lob qui est allé tromper la gardienne japonaise Ayumi Kaihori, permettant ainsi aux siennes de mener 4:0. En finale, elle a trouvé le chemin des filets à trois reprises. Dans le classement des buteuses, Lloyd occupe ainsi la deuxième place, derrière l’Allemande Celia Sasic. Les chemins de Lloyd et Sasic se croiseront de nouveau le 11 janvier 2016, à Zurich, lorsque sera désignée la Joueuse Mondiale de la FIFA. La troisième nominée est Aya Miyama. Âgée de 30 ans, la capitaine du Japon a emmené son équipe jusqu’en finale (2:5 contre les États-Unis). L’équipe d’Angleterre a elle aussi réalisé un très beau parcours. Sixièmes du classement mondial, les joueuses entraînées par Mark Sampson et emmenées par l’infatigable Steph Houghton ont terminé sur la troisième marche du podium. Parmi les nouvelles venues dans la compétition, certaines équipes ont également créé la surprise. Le Cameroun (11e), les Pays-Bas (13e) et la Suisse (15e) se sont ainsi qualifiés pour la phase à élimination directe de ce tournoi, qui ouvre de nouvelles perspectives au football féminin. Il y a fort à parier qu’au cours des prochaines années et décennies, la Coupe du Monde Féminine gagnera encore en popularité. Å Perikles Monioudis 8

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imago, C. Cox / Getty Images

Il est aujourd’hui urgent pour le football féminin mondial que les fédérations nationales procèdent à la création de championnats pour les jeunes filles et les femmes. La FIFA est là pour les aider dans cette voie en mettant à leur disposition des moyens financiers, des offres de conseil, ainsi que du matériel.


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LE TRIOMPHE TANT ATTENDU DU PORTUGAL En attendant les stars Le 10 juillet 2015, de jeunes supporters accueillent à New York l’équipe féminine des États-Unis, qui vient de remporter au Canada le troisième titre mondial de son histoire.

Demi-finale à Edmonton La gardienne Ayumi Kaihori a été pour beaucoup dans la victoire du Japon contre l’Angleterre 2:1 (1er juillet 2015).

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omment faire pour “digérer” les mauvais résultats ? D’un côté, on a envie de tourner la page le plus vite possible, mais de l’autre, on peut tout de même essayer d’en tirer profit en retenant les enseignements qui s’imposent. Le Portugal ne repense sûrement pas volontiers à l’été 2004, été durant lequel il avait failli triompher sur la scène continentale avant d’échouer finalement au dernier moment. L’équipe nationale menée par Luis Figo s’était inclinée 1:0 face à la Grèce en finale de l’Euro organisé à domicile. Le pays tout entier était en larmes. Onze ans plus tard, le tournoi disputé était certes de moindre envergure, mais les conditions de départ étaient similaires : le Portugal était le pays hôte et l’un des favoris de la huitième Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA™. L’ancien petit village de pêcheurs d’Espinho a revêtu ses plus beaux atours pour cette grande fête. Les supporters sont venus en nombre de tout le pays, mais aussi du reste du monde. Au bout du compte, 96 300 spectateurs ont suivi les matches qui se sont succédé pendant dix journées sur le sable de l’Estádio da Baía. Le spectacle était au rendez-vous et les fans ont profité de l’entrée gratuite pour venir soutenir les joueurs.

Victoire 5:3 en finale contre Tahiti La finale, passionnante, a été à la hauteur de l’événement. Tahiti, petite nation du Pacifique Sud en pleine ascension sur la scène mondiale du beach soccer, a réussi à se hisser jusqu’à cette dernière étape. Pour les Portugais, le fantôme de l’échec de 2004 était bien présent lors de cette nouvelle finale disputée à domicile un brûlant dimanche de juillet. Mais cette fois, l’équipe nationale n’a pas manqué son rendez-vous avec l’histoire. Elle a dominé son adversaire 5:3 et décroché ainsi son premier triomphe dans un tournoi FIFA seniors. Derrière le Portugal et Tahiti, la Russie, double championne du monde, et l’Italie ont atteint respectivement les troisième et quatrième places. Seize nations ont pris part au tournoi organisé à Espinho et seules quatre d’entre elles venaient d’Europe, continent qui domine pourtant dans le monde du football. Si le beach soccer était autrefois un loisir décontracté que l’on ne prenait guère au sérieux, il est aujourd’hui devenu une discipline sportive à part entière. Même les pays qui ne disposent pas de plages de sable naturelles s’y sont mis, à l’instar du Paraguay ou de la Suisse, deux des participants à cette édition 2015. Le beach soccer bénéficie en outre de l’aura d’anciens grands noms du football comme Romario ou Eric Cantona, qui ont été parmi T H E F I FA W E E K LY

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L’ancien petit village de pêcheurs d’Espinho a revêtu ses plus beaux atours pour cette grande fête. les premières stars à faire la promotion du football sur sable en tant que professionnels dans les années 90. Un nouvel élan pour le beach soccer L’année 2015 aura donné un nouvel élan au beach soccer. La Coupe du Monde à Espinho est reconnue comme la meilleure jamais organisée en termes de qualité. Ce sport est devenu plus intense. Il est aujourd’hui presque impossible pour les footballeurs d’envisager une reconversion sur le sable à l’issue d’une carrière sur les pelouses. “Autrefois, on pouvait compenser avec une bonne technique. Aujourd’hui, ça ne fonctionne plus, le jeu est devenu trop rapide”, explique Ramiro Amarelle, icône du beach soccer qui a pris part à six éditions de l’épreuve suprême sous le maillot de l’Espagne. Après le Brésil, la France et la Russie, le Portugal est donc la quatrième nation à remporter le titre de championne du monde de beach soccer. La prochaine édition aura lieu en 2017 aux Bahamas. Å Alan Schweingruber

Tour nois FIFA à v enir 2015

10 – 20 décembre : Coupe du Monde des Clubs de la FIFA (Japon) 2016

4 – 5 mai : Tournoi Juniors FIFA /Blue Stars (Suisse) 10 septembre – 1er oc tobre : Coupe du Monde de Futsal de la FIFA (Colombie) 30 septembre – 21 oc tobre : Coupe du Monde Féminine U -17 de la FIFA (Jordanie) 13 novembre – 3 décembre : Coupe du Monde Féminine U -20 de la FIFA (Papouasie - Nouvelle - Guinée) En décembre : Coupe du Monde des Clubs de la FIFA (Japon)

Antonio Pedrosa

Le spectacle au rendez-vous L’Estádio da Baía (au m./en b.), situé sur la plage d’Espinho, peut accueillir 3 500 spectateurs. En haut, la Suisse et Oman s’affrontent en Coupe du Monde.


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Bain de foule L’équipe nationale de Serbie est accueillie par le public à Belgrade après son triomphe à la Coupe du Monde U-20.

SUCCÈS HISTORIQUE

Aleksander Djorovic / imago

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u rouge, du bleu et du blanc à perte de vue : 50 000 fans euphoriques rassemblés face au balcon de l’hôtel de ville de Belgrade ont constitué un impressionnant comité d’accueil pour leur équipe. Ils étaient là pour célébrer leurs héros : la sélection nationale U-20 qui, pour la première fois depuis l’indépendance de la Serbie, venait de remporter un titre dans cette catégorie. Un trophée gagné de haute lutte, car pour décrocher ce titre suprême des moins de 20 ans en Nouvelle-Zélande, les Serbes ont dû passer par la prolongation à l’issue de chacun des matches de la phase à élimination directe. En huitième de finale face à la Hongrie, ils sont passés à deux doigts de l’élimination avant d’égaliser à la dernière minute, puis finalement de s’imposer en infériorité numérique. En quart de finale contre les États-Unis, il a fallu passer par l’épreuve des tirs au but pour déterminer l’issue de la rencontre. Dans le dernier carré, face au Mali, le jeune Ivan Saponjic, 17 ans, a signé de la tête le but de la victoire à la 101e minute.

L’heure est venue ensuite pour la Serbie de disputer la finale contre le Brésil, une équipe qui, jusqu’à ce dernier match, avait enregistré un impressionnant record : vingt rencontres consécutives de Coupe du Monde U-20 de la FIFA™ sans la moindre défaite. Mais même la jeune Seleção n’a pas réussi à venir à bout de la rage de vaincre des Serbes, qui ont continué sur leur lancée. À la fin du temps réglementaire, le tableau affichait 1:1. C’est finalement Nemanja Maksimovic qui a fait pencher la balance en faveur des siens à la 118e minute. “Quelle finale, quel match !”, s’est exclamé le sélectionneur Veljko Paunovic à l’issue de ce succès historique. Le portier et capitaine Predrag Rajkovic, qui s’est illustré plus d’une fois par ses parades inspirées face aux Brésiliens, n’a pas caché sa joie lui non plus : “Nous venons de réaliser notre rêve.” Pour le jeune homme, sacré meilleur gardien du tournoi et récompensé par le Gant d’Or adidas, ce triomphe n’était cependant pas vraiment surprenant : “Franchement ? J’y ai cru dès le début. Depuis le premier jour, j’étais convaincu que l’exploit était possible. Je n’ai T H E F I FA W E E K LY

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jamais douté.” Cette belle assurance laisse augurer un avenir prometteur pour le football serbe. Cette Coupe du Monde U-20 s’est en tout cas avérée être, une fois de plus, un passionnant tournoi d’un niveau très élevé. En 52 matches, 154 buts ont été inscrits, pour le plus grand plaisir de toute la communauté internationale du football. Outre les champions du monde serbes, d’autres joueurs ont fait parler d’eux. En particulier Adama Traoré : l’attaquant malien a été couronné meilleur joueur du tournoi. Avec quatre réalisations et trois passes décisives, il a grandement contribué à la troisième place décrochée par son équipe. Cet excellent technicien s’est illustré par sa bonne lecture du jeu et sa rapidité. Danilo, le capitaine brésilien, s’est lui aussi montré convaincant. Après la Coupe du Monde, son club, le Sporting Braga, n’a d’ailleurs pas cessé de recevoir des offres. Le joueur de 19 ans a finalement décidé d’aller tenter sa chance à Valence. Qui sait comment évoluera la carrière de ces jeunes footballeurs en pleine ascension ? Une chose est sûre : on reverra certains d’entre eux à la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™. Å Sarah Steiner

Meilleur joueur Adama Traoré a remporté non seulement le Ballon d’Or adidas récompensant le meilleur joueur du tournoi, mais également le bronze avec le Mali.

CHILI 2015 : L’AFRIQUE À L’HONNEUR

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n 2013, Chidiebere Nwakali est rentré chez lui en héros. Il avait pour ambition de rendre heureux son pays à travers la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Émirats Arabes Unis 2013™ et il y est arrivé. Les Golden Eaglets ont décroché le titre, ce qui a propulsé Nwakali et ses coéquipiers au cœur d’une très grande fête. Deux frères auraient pu signer cet exploit ensemble sur le terrain. Kelechi Nwakali, plus jeune que Chidiebere de 18 mois, est en effet passé à deux doigts d’être sélectionné pour la phase finale du tournoi. Mais c’est de loin qu’il a vu la sélection nigériane des moins de 17 ans collectionner les victoires et finalement soulever le trophée. Il n’était pas non plus aux premières loges pour le retour triomphal de son frère, participant lui-même à une autre compétition de jeunes à ce moment-là. Kelechi s’est alors promis de vivre un jour pareille expérience. À la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Chili 2015™, qui s’est déroulée du 17 octobre au 8 novembre, Kelechi Nwakali était le capitaine de son équipe. Au bout du compte, il est à son tour rentré au Nigeria sous des milliers d’applaudissements de fans. Les Golden Eaglets ont remporté la finale 100 % africaine face au Mali (2:0) et ont été sacrés champions du monde U-17 pour la cinquième fois : un record dans l’histoire du tournoi ! But somptueux de Cortés Même s’il a fini sur la deuxième marche du podium, le Mali pouvait lui aussi repartir la tête haute. Après s’être adjugé sa première Coupe d’Afrique des Nations cette année, la sélection junior a atteint sa première finale de Coupe du Monde au Chili. Malgré l’immense déception après la défaite, les joueurs sont restés lucides sur leur parcours. Boubacar Traoré a confié : “Ici, j’ai beaucoup appris au contact de mon entraîneur, de mes amis et coéqui-

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Hannah Peters / Getty Images

On reverra certains de ces joueurs à la Coupe du Monde de la FIFA 2018 en Russie.


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piers, mais également de mes adversaires. Nous serons accueillis comme des héros lorsque nous retournerons à la maison.” Il ne restera donc de cette expérience que des souvenirs positifs. Ce n’est pas Diego Cortés, membre de l’équipe nationale junior du Mexique, qui dira le contraire. “J’ai cherché un coéquipier libre, mais il n’y en avait pas”, se souvient-il en décrivant le moment de la demi-finale qui lui a valu le trophée du But du Tournoi. Ne trouvant pas de solution, le jeune homme s’est lancé dans un slalom depuis son flanc. Il a dribblé un adversaire, un deuxième, et a filé vers le but en laissant sur place cinq concurrents au total. Il a conclu cet incroyable solo par un tir au ras du sol dans le coin du but. Cette magnifique réalisation a permis au Mexique de revenir provisoirement à 2:2 contre le Nigeria, mais pas d’obtenir son billet pour la finale. Les Sud-Américains se sont en effet inclinés 4:2. Ils ont ensuite essuyé un nouveau revers lors de la rencontre pour le bronze face à l’étonnante Belgique.

Tom Dulat / FIFA via Getty Images, AFP

Respirer le bon air de la Coupe du Monde Malgré tout, les supporters mexicains n’ont pas cessé de chanter. Avec les

Finale à Viña del Mar Le ciel ainsi que les équipes du Nigeria et du Mali nous ont offert un spectacle à couper le souffle.

Chiliens, ils ont assuré une ambiance incroyable pendant ce tournoi, qui a permis aux potentielles stars de demain de goûter aux plaisirs de la scène internationale et d’acquérir de l’expérience. Tous les footballeurs poursuivaient un même objectif : intégrer la sélection U-20 avant de rejoindre les seniors et d’à nouveau respirer le bon air de la Coupe du Monde. Å Annette Braun

Le Nigeria était venu défendre son titre de champion du monde U-17 et a été couronné pour la cinquième fois : un record !

Le rêve devient réalité Le champion du monde Kelechi Nwakali a été accueilli en héros à son retour. T H E F I FA W E E K LY

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LE S C H AMPIONN AT S À L A LOUPE

VU

DES

Primera División espagnole

Trop tôt pour crier v ictoire Jordi Punti est romancier. Il rédige de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.

La victoire sans appel du FC Barcelone dans le Clásico sur le Real Madrid (0:4), il y a quelques semaines, a créé une vague d’optimisme chez les supporters culés. En plus de creuser son avance en tête du championnat, le Barça a enregistré le retour de Messi, après deux mois d’indisponibilité pour cause de blessure. De fait, l’Argentin et ses coéquipiers en attaque, Neymar et Suárez, ont inscrit 31 des 34 buts marqués par le géant catalan depuis le coup d’envoi de la Liga 2015/16.

Manuel Queimadelos Alonso / Getty Images

Barcelone a donc toutes les raisons d’être heureux d’autant que, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, il n’a qu’à se

TRIBUNES

tourner vers son meilleur ennemi pour trouver d’autres motifs de satisfaction. Éliminé de la Coupe du Roi pour avoir aligné Cheryshev, suspendu, dans son match contre Cádiz, le Real Madrid doit également gérer le cas Benzema, mis en examen en France pour une affaire de chantage. L’équipe de Rafa Benítez continue d’être faible devant les forts et forte devant les faibles et le coach n’a toujours pas trouvé la solution pour combiner le talent des Isco, James, Casemiro, Kroos et Modric – Bale et Cristiano étant intouchables. Habitués à la souffrance, les aficionados barcelonais se demandent s’il n’est pas toutefois un peu tôt pour crier victoire. Cette période faste de leur équipe serait idéale au mois d’avril, à l'entrée de la dernière ligne droite dans les diverses compétitions. Elle l’est un peu moins avant Noël. À cet égard, ce qui s’est passé samedi lors de la quatorzième journée de Liga a tous les aspects d’un avertissement pour le Barça : alors que le Real Madrid déroulait devant Getafe (4:0), le leader a laissé échapper deux points lors des derniers instants de la partie à Valence (1:1). De

fait, une hésitation défensive dans un match parfait de la part des champions d’Espagne a relancé la compétition. Cela fait des années du reste que l’on n’avait pas assisté à une Liga aussi ouverte. Aux côtés du trouble-fête habituel qu’est l’Atlético de Madrid, des clubs comme Villarreal, le Celta Vigo ou encore le Deportivo La Corogne donnent du piment à la présente édition du championnat espagnol. Avec un Messi revenu au meilleur de sa forme, la question qui se pose au sujet de l’équipe trois fois couronnée la saison passée est de savoir si elle possède une marge de progression. Nous le saurons peut-être dans quelques jours, à l’occasion de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Japon 2015™. Ensuite, en janvier, le Barça pourra utiliser ses nouvelles recrues car la sanction de la FIFA aura pris fin. Arda Turan et Aleix Vidal pourraient ainsi être les déclencheurs qui permettront à Barcelone de convaincre définitivement ses supporters. Juste à temps pour le printemps, quand les titres se décident. Å

Abattus Lionel Messi (à g.) et Neymar ont dû se contenter du point du nul (1:1) à Valence. T H E F I FA W E E K LY

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Primera División nicaraguayenne

UNA N Managua à deu x doigts du titre Annette Braun est membre de l’équipe de rédaction de FIFA Weekly.

L’année semble placée sous une bonne étoile pour UNAN Managua, c’est en tout cas ce que doit penser la frange superstitieuse de ses supporters. Lors du match aller de la finale de l’Apertura contre le Diriangén FC, le club s’est en effet imposé 1:0. C’est également sur ce score que s’était terminé le match aller de la demi-finale qui l’avait opposé fin novembre au Deportivo Walter Ferretti. Dans les deux cas, le but décisif a été marqué par le jeune Jonathan Donado, 24 ans. Sur penalty. S’agit-il là d’un bon présage pour Managua, qui s’était qualifié de justesse pour la finale de l’Apertura après avoir arraché le nul 3:3 en demi-finale retour ? Un résultat équivalent lors du prochain match contre le Diriangén FC et Managua remporterait son tout premier titre en Primera División. L’équipe a toutefois déjà été sacrée à deux reprises, une fois en 2012 pour la Clausura, puis en 2013 pour l’Apertura. Mais à l’époque, elle évoluait en deuxième division. Cette saison, le club semble bien parti pour créer la sensation et écrire une nouvelle page de son histoire.

Il était déjà minuit passé lorsque la foule en liesse a envahi les rues de Diriamba, 2h30 du matin pour être tout à fait précis. Oubliant la fatigue, les habitants de la ville se sont mis 16

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par centaines à danser et à frapper dans leurs mains. Les joueurs du Diriangén FC étaient enfin de retour et ont été accueillis en héros avant de sillonner la ville à bord de camions et de bus, sur fond de klaxons assourdissants. Tout le monde pouvait les voir, les féliciter et exprimer sa joie. À la vue de ces images, on aurait pu penser que Diriangén avait déjà décroché le titre alors qu’il ne s’agissait en réalité “que” du cortège pour célébrer la victoire en demi-finale. Le match aller du tour suivant a cependant ramené brutalement les supporters à la réalité. Peu avant le coup de sifflet final, Diriangén a écopé de deux cartons rouges après avoir en outre encaissé à la 51e minute un penalty transformé par le Colombien Donado. Dans les rues de Diriamba, l’ambiance n’était plus vraiment à la fête lorsque le ballon de Donado

est allé se nicher dans le coin inférieur droit du but de leur gardien. De son côté, le buteur ne s’est pas privé d’esquisser un pas de danse avant de tomber à genoux, heureux. Si cette réalisation a déterminé l’issue de la rencontre, sera-t-elle décisive pour l’ensemble de cette finale de l’Apertura ? Les supporters de Diriangén espèrent bien sûr que ce ne sera pas le cas et que leur équipe prendra sa revanche lors du match retour. Les partisans de Managua les plus objectifs, eux, diront sans doute “peut-être” ou “espérons”, car la seconde rencontre est loin d’être gagnée d’avance. Quant aux superstitieux, ils devraient tous répondre “oui” sans hésitation. Le 20 décembre prochain, superstition ou non, nous connaîtrons quoi qu’il arrive le nom du vainqueur de l’Apertura 2015. Å

El nuevo diario

L’adversaire de Managua, Diriangén, est quant à lui un habitué des hautes sphères du football nicaraguayen. Avec 26 titres en championnat, le club détient en effet le record national en la matière. Mais ces succès remontent maintenant à plusieurs années. Ces derniers temps, l’équipe de Luis Javier Londoño s’est fait voler la vedette par son éternel rival, le Real Estelí. L’issue de la demi-finale qui a opposé le Diriangén FC au Real Estelí est donc loin d’être passée inaperçue : le premier nommé s’est qualifié à la faveur de sa victoire 1:0 puis d’un nul vierge. Ses supporters ont évidemment laissé exploser leur joie et se sont mis à rêver de voir le club retrouver sa splendeur passée.

Le buteur de la rencontre Jonathan Donado a permis à UNAN Managua de s’imposer 1:0.


Prva HNL croate

Derby remporté in extremis Sarah Steiner est membre de

techniquement et tactiquement. Au bout de cinq petites minutes, Junior Fernándes a marqué de la tête sur un excellent centre et ainsi donné l’avance au Dinamo. Mais il en fallait davantage pour déstabiliser Hajduk. À la 17e minute, son football offensif a été récompensé et Mijo Caktaš a égalisé.

l’équipe de rédaction de FIFA Weekly.

Dinamo Zagreb contre ­Hajduk Split : le traditionnel derby pimente le championnat de Croatie. La rivalité remonte aux années 40, alors que les deux clubs faisaient encore partie des quatre géants du football yougoslave, aux côtés de l’Étoile Rouge et du Partizan Belgrade. Après l’indépendance de la Croatie, le duel a persisté dans le nouveau championnat national créé en 1992. Depuis lors, les deux formations se sont partagé 23 des 24 titres de champion de Croatie.

Jurica Galoic / PIXSELL

Début décembre s’est déroulée la centième édition du Vjecni Derbi (derby éternel). Comme toujours, la tension était à son ­paroxysme. Les deux adversaires ont livré une très belle bataille au stade Maksimir, le domicile du Dinamo. L’épais brouillard n’a pas empêché les joueurs de sortir le grand jeu

“Dans le pire des cas, nous partagerons la première place avec le Dinamo.” Marko Vešović, NK Rijeka

En deuxième mi-temps, ce sont d’ailleurs les visiteurs qui se sont créé les plus belles occasions. L’équipe a même failli mettre un terme à l’impressionnante série de victoires du Dinamo. Cela fait en effet sept ans que la formation de Split enchaîne les défaites au stade Maksimir. Elle vient d’en enregistrer une nouvelle, au goût particulièrement amer. À la 94e minute, la magnifique reprise de volée de sept mètres effectuée par El Arbi

Hillel Soudani sur une rentrée de touche a terminé au fond des filets et les trois points sont allés aux Bleus. Les joueurs et les supporters ont explosé de joie et Soudani, qui a dédié son but à son père gravement malade, a été vivement acclamé par la foule en délire. Deux journées avant la pause hivernale, Zagreb a maintenant rattrapé le NK Rijeka en tête du classement. Pour le club de la pittoresque ville portuaire de Rijeka au bord de l’Adriatique, l’antépénultième journée a en revanche tourné au fiasco. Il a dû se contenter d’un pauvre 0:0 contre l’Inter Zaprešić. C’est déjà la troisième fois cette saison que ce prétendant au titre enregistre un tel résultat face à l’Inter. Le défenseur Marko Vešović a cependant relativisé les choses après la rencontre : “Nous pouvons encore conserver notre première place jusqu’à la trêve. Dans le pire des cas, nous la partagerons avec le Dinamo. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Nous devons tout simplement travailler dur jusqu’au bout.” Les joueurs du NK Rijeka se sont déjà offert un premier cadeau de Noël en se qualifiant pour la demi-finale de la Coupe de Croatie, grâce à leur succès 1:0 contre le Lokomotiva Zagreb. Å

But à la 94e El Ari Hillel Soudani a dédié le but de la victoire à son père gravement malade. T H E F I FA W E E K LY

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L’ I N T E R V I E W

“Il faut penser au-delà des frontières” L’an dernier, Nadine Kessler recevait le titre de Joueuse Mondiale de la FIFA. Dans un entretien, l’internationale allemande revient sur ce moment exceptionnel et sur le développement du football féminin. Nadine Kessler, qu’est-ce qui a changé dans votre vie depuis que vous avez été élue Joueuse Mondiale ?

nels comme Clarence Seedorf ou Thierry Henry, qui m’ont fait très plaisir.

Nadine Kessler : Le Ballon d’Or est une récompense mondialement reconnue. J’ai donc fait l’objet d’une attention médiatique beaucoup plus importante. Nous avons reçu un nombre de demandes incroyable après ce titre, qui a suscité un intérêt extraordinaire.

Il paraît que les paroles de Pavel Kuka vous ont particulièrement touchée. Comment cela se fait-il ?

Quand avez-vous réalisé que vous étiez devenue la meilleure joueuse de la planète ? J’ai pris conscience de l’importance de cette récompense tout de suite après le Gala, quand j’ai pu retrouver quelques amis et que j’ai vu la joie de ceux qui m’ont accompagnée tout au long du chemin.

Où se trouve votre trophée aujourd’hui ? Je l’ai mis dans mon salon, afin de pouvoir l’admirer tous les jours.

Votre village natal vous a réservé un accueil tout à fait particulier. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? La mairie de Weselberg dans le Palatinat m’a invitée dans le cadre de la fête du village pour me dédier une place. Il y a désormais une place Nadine Kessler là-bas ! Elle se trouve juste à côté de l’ancienne Bolzplatz, un lieu dans lequel j’ai beaucoup de souvenirs d’enfance.

Quelles sont les images du Gala de Zurich qui vous restent encore en mémoire aujourd’hui ?

Pavel Kuka était mon idole. C’est lui qui m’a donné envie de jouer au football et qui m’a fait aimer mon premier club, Kaiserslautern. Petite, je passais tout mon temps au stade. Dès qu’il m’a vue, il est venu vers moi. C’était un grand joueur et c’est un homme charmant. Après la cérémonie du Ballon d’Or, il a été l’un des premiers à me féliciter. Nous avons partagé un moment très émouvant, d’autant qu’il avait amené avec lui une lettre que je lui avais écrite quand j’avais sept ans. Il l’avait ramenée en République tchèque avec lui et il l’avait conservée pendant toutes ces années.

Depuis cette cérémonie, vous avez connu quelques revers. Vous avez notamment dû composer avec une grave blessure. Comment se passe votre convalescence ? Pour le moment, je ne peux malheureusement pas vous dire grand-chose. J’ai déjà subi beaucoup de blessures dans ma carrière. La question n’est donc pas de savoir quand je reviendrai, mais si je pourrai revenir. Je fais le maximum pour retrouver un jour les terrains.

Après avoir suivi la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ au Canada, avez-vous le sentiment que le football féminin a fait un pas en avant ?

Je ne suis pas près d’oublier cette soirée. Je me souviens bien sûr particulièrement du moment où je suis montée sur scène. Je ne m’y attendais pas du tout et il m’a donc fallu me concentrer pendant quelques instants avant de trouver les bons mots face à une telle audience. Je garderai toujours en moi le souvenir des premières félicitations et du premier appel téléphonique de ma famille.

Avant le début de la compétition, l’augmentation du nombre de participants a fait beaucoup parler. Aujourd’hui, je crois qu’on peut dire que les critiques se sont trompés. De nombreuses formations ont livré d’excellentes performances. Il faut absolument permettre à davantage de sportives de faire leurs preuves au plus haut niveau. Ça aura pour effet de dynamiser la compétition et de valoriser le football féminin.

Au Palais des Congrès, vous avez eu l’occasion de vous trouver aux côtés de Cristiano Ronaldo. Avez-vous pu échanger quelques mots, entre meilleurs joueurs de l’année ?

En Allemagne, en Angleterre, en Suède et en Norvège, le football féminin a le vent en poupe, mais ailleurs, il a plus de mal à s’établir. Qu’est-ce qui manque encore ?

Oui, nous avons pu discuter brièvement. J’ai aussi reçu beaucoup de félicitations très chaleureuses de la part d’ancien profession-

Je crois qu’il est important pour notre discipline de penser au-delà des frontières et de beaucoup échanger afin que tout le monde

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agisse de concert et aille dans le même sens. Dans un premier temps, il faut disposer des structures de base. Certains clubs travaillent dans de bonnes conditions, mais beaucoup d’autres connaissent des difficultés. Ce que les femmes sont capables d’accomplir en marge de leurs carrières professionnelles est remarquable. Mais les écarts au sein des championnats sont encore trop importants.

Avez-vous le sentiment que le football féminin a gagné ses lettres de noblesse ces dernières années ou doit-il encore lutter pour se faire respecter ? J’ai le sentiment qu’on parle de plus en plus de nos performances. Les gens sont conscients des progrès réalisés et ils disent : “Le football féminin s’est développé. Il est meilleur techniquement et physiquement. Beaucoup de nations se sont prises au jeu et nous offrent des matches passionnants.” Ça se sent sur le terrain, mais aussi à travers les sponsors et les retransmissions télé.

En tant que Joueuse de l’Année, que pouvez-vous faire pour soutenir le développement du football féminin ? La performance sportive figure toujours au premier plan. Par ailleurs, chaque joueuse doit avoir le courage de mettre en avant sa personnalité et de communiquer clairement sur ce qu’elle souhaite.

Que diriez-vous pour faire mieux connaître votre discipline et donner envie à une petite fille de devenir footballeuse ? Quand je parle de mon sport, je suis toujours sur le registre de l’émotion. C’est ce qui caractérise le football pour moi et c’est donc ce que j’essaye de faire passer. Le football nous rassemble et nous procure des émotions.

Revenons au Ballon d’Or : quelles sont les chances de Carli Lloyd, Aya Miyama et Celia Sasic, les trois nominées de cette année ? Elles se sont toutes illustrées à leur manière et elles méritent amplement leur nomination. Je suis impatiente de découvrir laquelle sera sacrée. Propos recueillis par Giovanni Marti


Nom Nadine Kessler Date et lieu de naissance 4 avril 1988, Landstuhl (Allemagne) Poste Milieu de terrain Carrière de joueuse 2004–2009 1. FC Sarrebruck 2009–2011 1. FFC Turbine Potsdam Depuis 2011 VfL Wolfsbourg Principaux succès

Nina Stiller

Vainqueur de la Ligue des Champions féminine 2010, 2013, 2014 Championne d’Allemagne 2010, 2011, 2013, 2014 Vainqueur de la Coupe d’Allemagne féminine 2013, 2015 Championne d’Europe 2013 Joueuse Mondiale de la FIFA 2014 Équipe d’Allemagne 29 sélections, 10 buts

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First Love Lieu : Khartoum, Soudan Date : 15 avril 2013 Heu re : 17 h 10 Photog raphe : Ezequiel Scagnetti

fotogloria


MLS CUP

Grand moment Fanendo Adi, l’attaquant de Portland, soulève le trophée de champion (6 décembre 2015). 22

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MLS CUP

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Le champion n’est pas toujours celui qu’on croit Le 6 décembre dernier, les Portland Timbers ont remporté la première MLS Cup de leur histoire. Pourtant, l’équipe ­entraînée par Caleb Porter avait dû se contenter de la ­troisième place de la Conférence Ouest en saison régulière. Depuis Columbus (Ohio), Michael Lewis revient pour nous sur le parcours du nouveau champion des États-Unis.

Geoff Burke / USA Today Sports

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n 1996, la saison inaugurale de la Major League Soccer avait été marquée par le parcours triomphal de Tampa Bay Mutiny et de son milieu de terrain colombien, Carlos Valderrama. Après 32 journées ­harassantes, le club de Floride comptait plus de buts, plus de points et plus de victoires que n’importe quel autre pensionnaire de l’élite américaine … sans oublier neuf points d’avance sur le Los Angeles Galaxy, son plus proche poursuivant. Dans presque tous les pays du monde, un tel parcours aurait suffi à ceindre la couronne de champion. Pourtant, le palmarès de Tampa Bay restera à jamais vierge. Pour inscrire son nom au palmarès de l’épreuve, il lui aurait fallu remporter trois tours de playoffs et soulever la MLS Cup. Malheureusement, le Mutiny a connu un coup d’arrêt en s’inclinant en demi-finales face à D.C. United, futur lauréat de l’épreuve. L’entraîneur de l’époque, Thomas Rongen, n’avait pourtant pas ménagé sa peine pour expliquer cette particularité à Valderrama, à l’ancien international italien Giuseppe Galderisi et à plusieurs autres étrangers au sein de son effectif. “Au départ, ils ont pris tout ça un peu à la légère. ‘Oui, oui, c’est bon…’ Nous avions terminé largement en tête de la saison régulière. Rien ne nous résistait. Nous étions de loin la meilleure équipe du championnat, mais nous avons perdu au deuxième tour contre D.C. D’un seul coup, Carlos a compris que les efforts consentis avaient été vains.”

Au pays des playoffs Liam Ridgewell, le défenseur et capitaine des Portland Timbers, est le premier à admettre avoir eu quelques difficultés à expliquer le concept des playoffs à ses proches en Angleterre. “Ils s’attendaient à me voir revenir six semaines plus tôt. Ils ne savaient pas trop ce qui se passait”, confiait-il à la veille de la finale de la MLS Cup. “La seule façon de leur faire comprendre, c’est de comparer ça à une coupe traditionnelle.”

“Personne ne croyait en nous il y a trois mois. On disait même que nous n’atteindrions pas les playoffs.” Liam Ridgewell, capitaine de Portland

Pour prendre une autre image, les équipes de MLS doivent courir un marathon pendant huit mois, avant de participer à un sprint sur cinq semaines. Entre début mars et fin octobre, 20 formations disputent 34 matches chacune. T H E F I FA W E E K LY

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MLS CUP

Le temps des playoffs Liam Ridgewell (à g.) protège le ballon devant Kei Kamara.

L’objectif n’est pas nécessairement de terminer en tête du classement à l’issue de la saison régulière ; certaines n’hésitent pas à ruser pour tenter de se frayer un chemin plus facile vers le Graal. Tout au long de la saison, il faut savoir s’adapter et rester concentré. Quelques entraîneurs en profitent pour se livrer à des expériences, quitte à accumuler les défaites. En revanche, dès que les playoffs commencent, la moindre erreur devient fatale. La plupart des candidats au titre se préparent donc pour atteindre le sommet de leur forme durant cette période cruciale … sous peine de devoir s’en remettre à l’inspiration de leurs gardiens de but. L’équipe qui termine en tête de la saison régulière de la MLS se voit uniquement remettre le Supporters Shield, tout en validant également son billet pour la Ligue des Champions de la CONCACAF. Elle ne peut cependant pas se prévaloir du titre de champion, en dépit de la ténacité, de la constance et de l’énergie déployées pendant de longs mois. L’issue du marathon n’augure donc en rien de celle du sprint. Seuls sept des 20 lauréats du Supporters Shield ont atteint la finale de la MLS Cup. Parmi eux, six ont décroché le titre tant convoité. La dernière équipe en date à avoir réalisé cette performance n’est autre que le Los Angeles Galaxy, en 2011. Vainqueurs du Supporters Shield 2015, les Red Bulls ont abordé les playoffs en position de favoris, ce qui ne les a pas empêchés de s’incli24

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L’émotion du champion Le défenseur Nat Borchers plonge dans une mer de supporters.

ner (2:1) face à Columbus au meilleur des deux manches en finale de la Conférence Est. Cette mésaventure a évidemment été mal vécue du côté de New York. “C’est un échec car la MLS Cup était notre objectif. Nous avons fait tant de bonnes choses pendant la saison. Nous nous étions préparés à décrocher ce trophée”, regrette le milieu de terrain et capitaine de la franchise, Dax McCarty. “Pour la deuxième année de suite, nous n’avons pas été à la hauteur en finale de la Conférence. C’est dur à avaler.” Depuis le lancement du championnat, les playoffs de la MLS ont réservé bien des surprises aux amateurs de football nord-américains. En 1996, huit des dix clubs engagés ont validé leur billet pour la suite de la compétition. Cette année, seules 12 des 20 formations présentes sur la ligne de départ étaient concernées. En elle-même, la qualification est déjà un processus complexe. “Les Européens nous comprennent” Au sein de chaque conférence, six équipes poursuivent l’aventure au-delà de la saison régulière. Les deux premiers de chaque section sont cependant dispensés du premier tour, qui voit s’affronter le troisième et le sixième, ainsi que le quatrième et le cinquième sur un unique match de barrage. Les vainqueurs retrouvent les deux qualifiés d’office pour des demi-finales, disputées au meilleur des deux manches. À ­l’issue de ces duels, une double confrontation est organisée pour désigner le champion de la

Conférence Ouest et celui de la Conférence Est. Petite concession à la tradition footballistique, les buts à l’extérieur comptent double en cas d’égalité. À l’issue de ce processus, les deux champions se retrouvent en finale de la MLS Cup, organisée sur le terrain de l’équipe qui a accumulé le plus grand nombre de points sur l’ensemble de la saison régulière.

“Tout le mérite revient aux joueurs. Ce sont eux qui font vivre le jeu sur le terrain.” Caleb Porter, entraîneur de Portland

Si la plupart des nouveaux arrivants doivent se familiariser avec ce système, les amateurs de sports américains ne sont pas à l’abri de quelques surprises, eux non plus. “Les supporters américains ont souvent du mal à appréhender le concept de score cumulé”, reconnaît Luis Robles (New York), récemment élu


MLS CUP

Geoff Burke, Jeff Swinger, Mike DiNovo / USA Today Sports

Douche au champagne Les joueurs de Portland de retour aux vestiaires après leur sacre.

Gardien de l’année en MLS. “C’est plus simple pour les Européens, à cause de la Ligue des Champions et des compétitions de ce type. J’ai essayé d’expliquer ça à mon voisin et je crois bien qu’il n’a rien compris.” Cette année, lors des finales de conférence, ce sont les équipes les moins bien classées qui se sont imposées. À l'aller, les Portland Timbers ont ainsi disposé (3:1) du FC Dallas, champion de la Conférence Ouest, avant d’arracher le nul (2:2) au Texas. De son côté, Columbus l’a emporté 2:0 à ­domicile devant les Red Bulls. Le club de l’Ohio a pris l’avantage dès la neuvième seconde de jeu, doublant la mise à cinq minutes du terme. Dos au mur, les New-yorkais n’ont pas réussi à inverser la tendance au cours de la seconde manche. Ils ont certes gagné la bataille (1:0) mais ils ont tout de même perdu la guerre (2:1). Les deux finalistes ont donc su saisir la deuxième chance qui leur était offerte. “C’est énorme”, note Ridgewell. “Personne ne croyait en nous il y a trois mois. On disait même que nous n’atteindrions pas les playoffs.” “L’intérêt de la MLS, c’est qu’à partir du moment où on se qualifie, on peut tout à fait aller au bout”, précise l’entraîneur de Columbus ­Gregg Berhalter. Une première pour les Timbers C’est ce qu’ont fait ses adversaires. Ce 6 décembre, la troisième place des Timbers dans la Conférence Ouest a été totalement effacée des

mémoires. On retiendra uniquement le triomphe de Portland en MLS Cup, lors de laquelle la franchise de l’Oregon l’a emporté 2:1 contre le Crew. Devant les 21 747 spectateurs du MAPFRE Stadium de Columbus (Ohio), le meneur de jeu argentin Diego Valeri a inscrit le but le plus rapide de l’histoire de la finale, après 27 secondes de jeu seulement, contrant un ­dégagement du gardien adverse Steve Clark suite à un contrôle un peu long de celui-ci. Six minutes plus tard, le défenseur costaricain ­Rodney Wallace doublait la mise d’une jolie tête. Sur l’action, Colombus aurait dû ­bénéficier d’une remise en jeu après que le ballon a franchi la ligne de touche, mais cette ­petite polémique n’a pas suffi à doucher l’enthousiasme des vainqueurs. “C’est un sentiment grisant”, glisse l’entraîneur de Portland Caleb Porter. “Je ne pensais qu’à une chose, partager ce moment avec mes joueurs. La saison a été longue. Nous avons traversé ensemble les hauts et les bas, mais tout le mérite leur revient. Ce sont eux qui font vivre le jeu sur le terrain. Ce sont eux qui y ont cru. Je crois que je ne réalise pas encore complètement. Pour réaliser un parcours comme le nôtre, il faut être totalement concentré sur le prochain match. Je crois que nous n’avons pas encore réalisé qu’il n’y avait pas de prochain match. Nous avons le trophée bien en main. Nous sommes la meilleure équipe de MLS cette année.” À défaut d’être la meilleure de la saison régulière … Å

Major League Soccer La Major League Soccer (MLS), l’élite du football nord-américain, réunit des équipes des ÉtatsUnis et du Canada. Organisation autonome, la MLS est toutefois reconnue par l’United States Soccer Federation (USSF). Rattachée à l’échelle continentale à la CONCACAF, la MLS envoie des représentants dans les compétitions organisées par cette confédération. Actuellement, 20 équipes (17 domiciliées aux États-Unis et 3 au Canada) participent au championnat. La saison s’étale entre mars et décembre et débute par la saison régulière au cours de laquelle chaque équipe dispute 34 matches. Le premier du classement remporte le MLS Supporters’ Shield. Les 10 meilleures équipes du championnat s’affrontent ensuite dans le cadre des play-offs. Ce système de matches éliminatoires permet de désigner à la fin de la saison le vainqueur de la MLS Cup.

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GRASSROOTS

FIFA inspiring girls and boys to play football FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play. For more information visit FIFA.com


RÉFORMES

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Le Comité Exécutif de la FIFA favorable aux réformes

La réforme pour changer de culture

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e Comité Exécutif a approuvé à l’unanimité une série de réformes présentées par la Commission des Réformes de la FIFA 2016 et ainsi ouvert la voie à des changements aussi importants que ­nécessaires au niveau de la structure de gouvernance de la FIFA. Les recommandations seront soumises pour approbation sous la forme de propositions de changements statutaires au Congrès extraordinaire qui se réunira à Zurich le 26 février prochain.

Extraits Séparation des fonctions de management et politiques Le Conseil de la FIFA (remplaçant l’actuel Comité Exécutif) sera en charge d’établir l’orientation stratégique globale de l’organisation, tandis que le secrétariat général supervisera les activités opérationnelles et commerciales requises pour exécuter efficacement cette stratégie. Les membres du Conseil seront élus par les associations membres des différentes régions, conformément au Règlement électoral de la FIFA. Une Commission de Contrôle de la FIFA sera en charge d’effectuer des contrôles d’intégrité poussés. Des mesures concrètes seront prises pour accroître le rôle des femmes dans la gouvernance du football, avec au moins une femme élue membre du Conseil par chaque confédération. Diversité La promotion des femmes en réponse à un objectif statutaire explicite de la FIFA afin de contribuer à ce que l’environnement et la culture de prise de décision soient plus diversifiés. Durée des fonctions Limitation de la durée des fonctions à trois mandats de quatre ans pour le Président de la FIFA, ainsi que pour tous les membres du Conseil de la FIFA, de la Commission d’Audit et de Conformité et des organes juridictionnels de la FIFA. Membres indépendants des commissions Les décisions financières capitales seront prises par les Commission des Finances, du Développement et de Gouvernance, commissions qui seront tenues d’observer des critères concernant le nombre minimum de membres indépendants. Contrôle d’intégrité Contrôles d’intégrité obligatoires, effectués par une Commission de Contrôle de la FIFA indépendante, pour tous les membres de toutes les commissions permanentes de la FIFA. Renforcement de l’efficacité des commissions Réduction de 26 à 9 du nombre de commissions permanentes avec participation accrue des parties prenantes de la communauté du football pour davantage d’efficacité. Plus grande transparence et intégration Création d’une Commission avec les membres représentant les principales parties prenantes du football, à savoir les joueurs, les clubs et les ligues.

L

a semaine dernière, le Comité Exécutif a approuvé les réformes qui permettront de jeter les bases d’une nouvelle gouvernance mondiale du football, impliquant des changements importants comme par exemple une structure de gouvernance plus responsable, une limitation de la durée des fonctions, ainsi que des contrôles d’intégrité centralisés et une plus vaste représentation des femmes. Dans le même temps, nous avons vu les autorités agir dans le cadre de leurs enquêtes contre différents méfaits perpétrés dans le football. La FIFA continue d’apporter son plein soutien à ces opérations, qui sont des étapes essentielles de notre difficile parcours pour redorer le blason de la FIFA et reconstruire une organisation aussi éthique que professionnelle, à même d’accomplir sa mission. Qu’elles soient judiciaires ou de reformes, les procédures en cours sont nécessaires au renouveau de la FIFA. D’une part, nous construisons un nouveau cadre de gouvernance dûment armé contre toute déviance. D’autre part, nous travaillons avec les autorités qui enquêtent sur les mauvais agissements de l’ancien système. Ce n’est que par ces deux actions que nous pourrons faire en sorte que la FIFA se redresse. J’attends de toutes nos associations membres et de toutes les confédérations qu’elles soutiennent, promeuvent et mettent en œuvre les nouvelles réformes. Ne pas y consentir serait un honteux camouflet pour les centaines de millions de joueurs et d’amateurs de football du monde entier, ceux-là mêmes qui font du football le sport numéro un. Il est vital que la communauté du football mette ces réformes en pratique dans leur totalité ; mais il est tout aussi vital que chaque individu impliqué dans la gouvernance du football soit prêt à changer de culture. Les réformes nous donnent le cadre dont nous avons besoin pour gérer le football de manière juste, transparente et responsable, mais ce n’est pas une fin en soi. Nous avons besoin que les professionnels en charge du football considèrent ce cadre comme normal et positif, et qu’ils honorent l’esprit des réformes comme une affaire de conscience personnelle. Comme nous l’avons vu durant la crise financière internationale, il est bien trop facile de tomber dans la complaisance et le déni. Nous avons fait un grand pas la semaine dernière, mais le football aura besoin de plus qu’un simple vote pour résoudre ses problèmes. Il lui faut un changement culturel, du sommet vers la base.

Votre Issa Hayatou

Le Comité Exécutif a par ailleurs recommandé que le Congrès approuve la mise en œuvre d’un nouvel article aux Statuts de la FIFA qui engage l’instance dirigeante du football mondial à respecter tous les droits de l’homme internationalement reconnus et à s’efforcer de promouvoir la protection de ces droits. Å tfw T H E F I FA W E E K LY

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PROGR AMMES DE DÉVELOPPEMENT DE L A FIFA

“Un échange enrichissant” Marleen Wissink, ancienne gardienne de but, a notamment honoré 141 sélections en équipe des Pays-Bas et passé dix ans en Allemagne, du côté du 1. FFC Francfort. En novembre dernier, elle s’est rendue en Iran pour le compte de la FIFA afin d’animer un cours de formation pour gardiennes. Marleen Wissink, vous revenez d’Iran, où vous avez participé à un cours de formation pour gardiennes de but. À qui ce programme était-il adressé ? Marleen Wissink : Le cours, qui a duré cinq jours, a réuni 29 joueuses de toutes les classes d’âge. Il y avait des jeunes filles de 18 ans, mais aussi des femmes plus âgées. C’est justement cette mixité qui a rendu cette formation si intéressante. Toutes les parti­ cipantes avaient en commun une grande passion pour le ballon rond. Elles avaient toutes une certaine expérience dans le monde du football ou du futsal et jouaient en club.

Quelles étaient vos attentes au moment d’atterrir là-bas ? Je me suis rendue en Iran sans attentes particulières. C’était la première fois que j’allais dans ce pays et je ne voulais pas gâcher cette découverte par des préjugés ou des a priori. Je n’ai pas été déçue. Dès le début, je me suis sentie comme chez moi et j’ai vrai­ ment été touchée par le chaleureux accueil qui m’a été réservé.

Comment s’est passée la collaboration avec les footballeuses iraniennes ? J’organisais deux entraînements par jour, un le matin et un l’après-midi. Chacun débu­ tait par une petite partie théorique, au cours de laquelle nous discutions du contenu de la suite de la séance. Le travail collectif et le dialogue étaient au centre de mes intérêts. Je voulais savoir ce que les participantes pen­ saient, ce qu’elles retenaient et dans quels domaines elles voulaient progresser. Après cette partie théorique, on allait sur la pelouse. 28

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Atmosphère détendue Marleen Wissink lors de sa formation pour gardiennes en Iran.

Je suis une adepte du “learning by doing”, l’apprentissage par la pratique. On exécutait certains exercices en groupes et ensuite, on les analysait. C’était un échange très enrichis­ sant, on a toutes appris les unes des autres.

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionnée ? J’ai beaucoup apprécié le fait que toutes les participantes étaient actives et avides d’apprendre. On avait un objectif commun, qui était de progresser et de faire avancer le football féminin. Ça nous a soudées. Chacune à sa manière a permis de rendre ce cours vraiment particulier. Pour cela, toutes les femmes ont d’abord défini leurs propres attentes : elles voulaient en savoir plus au sujet de la condition physique, du mental, de l’entraînement spécifique aux gardiennes, de la technique et de la tactique. Je crois que grâce à ce cours, elles ont pu emmagasiner plein de nouvelles connaissances pour la suite de leurs parcours respectifs.

Quelles sont les qualités d’une bonne ­gardienne de but ? Chaque entraîneur a bien sûr son propre avis et ses préférences quant au rôle d’une gardienne. Mais dans l’ensemble, on peut quand même constater qu’aujourd’hui, elles doivent savoir jouer. Le contrôle du ballon et

Je suis entièrement dédiée au football féminin et à l’avenir des gardiennes de but.


PROGR AMMES DE DÉVELOPPEMENT DE L A FIFA

LE FOOTBALL FÉMININ EN IRAN L’Iran aligne des équipes nationales féminines dans toutes les catégories d’âge à partir des U-13. L’équipe A occupe actuellement le 59e rang du Classement mondial. Le pays compte 1 125 licenciées. La première division comprend 12 clubs, qui disputent un total de 122 matches par saison, tandis que le deuxième échelon regroupe cinq autres formations. On dénombre en outre 105 équipes de futsal réparties en quatre divisions. La sélection nationale de futsal a marqué les esprits en septembre dernier en décrochant le titre de championne d’Asie.

Théorie Marleen Wissink prépare la séance d’entraînement avec ses joueuses.

la technique ont donc une plus grande importance que lorsque j’étais encore active. À mon époque, on nous demandait surtout d’arrêter les ballons.

Comment évaluez-vous le niveau des gardiennes en Iran ? En Iran, il n’est pas encore habituel de voir un entraîneur pour les gardiennes dans les équipes féminines. En conséquence, elles s’échauffent toutes seules, comme c’était encore le cas pendant ma carrière. Et c’est justement l'un des aspects sur lesquels il reste énormément de progrès à faire pour exploiter l’énorme potentiel footballistique du pays.

Pensez-vous que votre cours a pu avoir une influence sur le développement du football féminin dans le pays ?

Mise en pratique La partie théorique est ensuite testée sur le terrain.

Amin Jamali / FIFA via Getty Images (4)

Absolument. Je peux par exemple imaginer que les participantes ont gardé en tête plein d’idées pour de nouvelles méthodes ­d’entraînement. Après leurs carrières de joueuses, elles veulent rester dans le monde du football, devenir entraîneuses. Avec leurs connaissances nouvelles, elles sont tout à fait ­capables de hausser le niveau du football féminin.

D’un point de vue plus personnel, qu’est-ce que l’avenir vous réserve ? En ce moment, je suis sélectionneuse des équipes U-15 et U-17 néerlandaises. Je suis entièrement dédiée au football féminin et à l’avenir des gardiennes de but. Il me tient vraiment à cœur de participer à leur développement et de m’engager pour cela. Å Propos recueillis par Annette Braun

Toucher de balle Les participantes mettent énormément de cœur à l’ouvrage. T H E F I FA W E E K LY

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Partout Où Vous Souhaitez Être

Où souhaitez-vous être? Avec 3 titres mondiaux, 3 buts en finale de la coupe du monde féminine de la FIFATM et une place pour le Brésil, elle n’a pas fini de nous surprendre. C’est avec fierté que Visa soutient Carli Lloyd et tous ses rêves. Au sommet, tout simplement.

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TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES

Meilleurs amis Alan Schweingruber Il y a quelques jours, au stade. “Dis donc, le numéro 9, là, il ne s’est pas blessé la semaine dernière ? Il rejoue déjà ?” “Il s’appelle Lewandowski, Klaus. LE-WANDOW-SKI. Tu pourrais au moins connaître son nom, depuis le temps.” “Mais pourquoi il joue ? Il s’était pourtant fait une déchirure !” “C’était il y a trois semaines, Klaus.” Deux minutes plus tard. “Tu me marches sur le pied, Klaus.” “Pardon.” “Tu n’as pas l’air en forme, aujourd’hui.” “J’ai froid, c’est tout.”

Mario Wagner / 2Agenten

Dix minutes plus tard. “C’est sympa d’aller au stade, hein Klaus ? Ça nous sort un peu de la routine.” “Oui, c’est vrai.” “À passer son temps dans le canapé à boire du thé, on s’ennuie à la longue. On en vient même à ne plus savoir quoi faire.” “Je vais m’acheter une bière à la buvette. Tu en veux une ?” “Oh, reste assis, ne t’embête pas. Je m’en occupe.”

“Quelle occasion ! Il aurait dû la mettre ! Mais, Klaus, tu saignes ! Tu t’es ouvert la lèvre ?” “C’était ton coude.” “Ah, ce n’est rien. Tiens, voilà un mouchoir.” Robert Lewandowski ouvre finalement le score à la 51e minute. “Super ! Enfin une bonne action. Le Polonais donne une bonne leçon au Néerlandais. Alors, qui a marqué le but, Klaus ? Allez, dis-nous son nom ! Tu le connais maintenant !” Autour d’eux, tout le monde rigole. À la fin du match, sur le chemin du parking. “C’était trois points importants, Klaus. ­Maintenant, on est quasiment champions.” “C’est vrai.” “Tu as l’air complètement gelé. Tu as le nez tout rouge et ta lèvre commence à gonfler. Tu es sûr que ça va, Klaus ?” “Oui, oui.” “Allez, viens, on va se faire un bon thé chaud à la maison.” “Avec plaisir, Marie.” Å

Pays : Suisse Trigramme FIFA : SUI Confédération : UEFA Continent : Europe Capitale : Berne

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 41 285 km² Point culminant : Dufourspitze 4 634 m Façade maritime : Aucune

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 12e position Coupe du Monde : 10 participations Meilleure performance : Quarts de finale, 1934, 1938, 1954

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 21e position Coupe du Monde : 1 participation Meilleure performance : 8e de finale, 2015

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Autriche - Suisse 1:2 17 novembre 2015 Femmes : Suisse - République Tchèque 5:1 1er décembre 2015

Huit minutes plus tard. “Qu’est-ce qu’il fait froid. Et ce vent. On se croirait à Hambourg.” “Décidément, toujours en train de te plaindre.”

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA Arjen Robben trouve le poteau. Le stade se lève comme un seul homme, les bras levés.

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

Depuis 2010 : 3 500 000 USD T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

St. James’ Park, Newcastle (Angleterre)

1939

Humphrey Spender / Getty Images

Newcastle United fait son entrée devant son public.

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T H E F I FA W E E K LY


LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Maracanã, Rio de Janeiro (Brésil)

2014

Fabrizio Bensch / Getty Images

L’équipe d’Allemagne championne du monde monte les marches pour recevoir le trophée.

T H E F I FA W E E K LY

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Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

# B E T H E D I F F E R E N C E


L’A R T D U F O O T B A L L

Le rêve de l’entraîneur

LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE

“Oui, j’aime sa musique et l’homme qu’il était. Il n’était pas ‘factice’. Il était authentique. J’aime les gens qui prennent des chemins de traverse et qui se ­distinguent par leur talent.” Arsène Wenger, manager d’Arsenal, évoque sa passion pour Bob Marley

“Pour moi, c’est vraiment la meilleure joueuse au monde. Elle est phénoménale. Elle ne se donne pas de grands airs. Elle vient, elle fait ce qu’elle a à faire et elle rentre à la maison. Le lendemain, elle est encore là pour répéter les mêmes gestes. Elle a l’énergie, la puissance, la technique, le jeu de tête… pour moi, elle a toutes les qualités.” Stephanie Roche, nominée pour le Prix Puskas de la FIFA 2014, parle avec admiration de l’internationale américaine Carli Lloyd

Ronald Düker

imago

T

ous les enfants savent que le football se joue avec les pieds et que l’utilisation des mains est strictement interdite pour tous les joueurs, à l’exception notable du gardien. Tous les enfants savent aussi que pour pratiquer ce sport, il faut beaucoup courir. Le nombre de kilomètres parcourus par un joueur au cours d’un match est généralement un indicateur important de son implication dans la performance de son équipe. Il existe toutefois une variante du beau jeu dans laquelle toutes ces caractéristiques sont largement remises en question. Cette variante est en fait un “football de table” qui ne se pratique qu’à deux voire quatre joueurs au lieu des 22 habituels. Ces joueurs n’utilisent leurs jambes et leurs pieds que pour garder l’équilibre, car le “football de table” se joue … avec les mains. Celles-ci sont fermement agrippées autour de poignées servant à actionner des barres rotatives sans lesquelles les figurines qui y sont fixées ne pourraient pas faire vivre le ballon. La table, qui est en fait une caisse rectangulaire ouverte sur le dessus, se nomme “baby-foot” en France ou encore “kicker” en Belgique et en Allemagne. Lucien Rosengart, ingénieur automobile de son état, est l’inventeur originel de ce jeu. Il faut toute-

fois attendre l’année 1937 pour qu’un Galicien du nom d’Alexandre de Fisterra pense à le faire breveter. Bien que le baby-foot se rencontre souvent dans des bars enfumés ou dans des endroits relativement peu fréquentables, il serait pour autant malvenu de le dénigrer. En effet, ce jeu n’est pas qu’une simple variante miniature ou primitive du vrai football. Le baby-foot revêt même des attraits qui ne représentent que des idéaux inaccessibles à ceux qui en préfèrent la version grandeur nature. Le joueur de baby-foot contrôle son équipe à la manière d’un marionnettiste. Quel entraîneur ne rêverait pas lui aussi de décider d’un simple geste de la main à quel joueur passer le ballon ? Quel entraîneur ne rêverait pas lui aussi d’instaurer une discipline collective semblable à celle imposée par la construction même du baby-foot, avec des joueurs obéissants à ses ordres, c’est le cas de le dire, “comme à la baguette” ? Les figurines, elles, n’ont pas de visage, ont toutes les mêmes qualités et ne donnent pas d’interview après les matches. Au baby-foot, seul compte le génie de l’entraîneur-joueur qui éveille à la vie lesdites figurines. Devant sa table et ses poignées, il est le dieu qu’il ne pourrait jamais être dans la vie réelle. Å

“Le président doit être un peu dingo. Pour dire les choses franchement, je n’aurais jamais imaginé une chose pareille quand je jouais à Stocksbridge.” Jamie Vardy, attaquant de Leicester, vient d’apprendre que son ancien club envisage de donner son nom à une tribune de 450 places

“À Barcelone, oui. Je dirais même dans toute l’histoire car faire jouer ensemble des footballeurs de ce niveau, marquer autant de but et garder une telle solida­ rité, je n’ai jamais vu ça dans aucune autre équipe. Je ne prétends pas tout connaître de l’histoire du football, mais je crois [qu’ils sont les meilleurs].” Luis Enrique, entraîneur de Barcelone, se prononce sur la place du trio composé de Lionel Messi, Neymar et Luis Suárez dans l’histoire du beau jeu

“La façon dont nous avons défendu en deuxième période était excellente. On nous a parfois reproché notre approche défen­ sive, mais le but du jeu, c’est de gagner.” Caleb Porter, entraîneur des Portland Timbers, revient sur la victoire de son équipe en finale de la MLS Cup face à Columbus Crew T H E F I FA W E E K LY

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FIFA PARTNER


LE TOURNANT

“Au bout de dix minutes, je savais que j’allais rester.” Avec l’équipe d’Islande, Birkir Bjarnason s’est qualifié pour le premier grand tournoi de l’histoire de son pays.

Basile Bornand / 13 Photo

J

’ai passé trois années en Italie. Après une saison réussie en Serie B avec Pescara Calcio, j’étais convaincu que c’était dans ce pays que mon avenir de footballeur se jouerait. J’avais pris ma décision. Et puis est arrivée cette proposition en provenance de Bâle. Avec mon conseiller, nous avons décidé de nous rendre en Suisse pour examiner tout ça de plus près. Juste comme ça, sans aucune arrière-pensée. Je n’aurais jamais imaginé que quelque chose puisse me faire changer d’avis. Nous nous sommes laissé guider à travers le stade et dans les vestiaires, nous avons visité l’ensemble du complexe. Je me suis ensuite entretenu avec le président et le directeur sportif. Au bout de 10 minutes, je savais que j’allais rester. Ils savaient déjà tout à mon sujet, ils connaissaient mon passé, mon jeu, mes points forts et mes points faibles. Ils m’observaient depuis longtemps et m’avaient suivi au fil de ma carrière. Et le plus important : ils me voulaient absolument. Cela m’a convaincu. D’autant plus qu’au cours des six dernières années, le FCB a joué cinq fois en Ligue des Champions et qu’il évolue en Ligue Europa cette saison. Le niveau du championnat est lui aussi meilleur que ce à quoi je m’attendais. Et puis, la vie en Suisse ressemble beaucoup à la vie dans le nord. Je me sens beaucoup plus chez moi ici qu’en Italie. Chez moi, c’est en Islande. C’est là que j’ai grandi avant que mes parents ne partent s’installer en Norvège, alors que j’avais onze ans. On s’entraînait cinq fois par semaine, même les juniors. La formation des jeunes est très importante aux yeux de la Fédération islandaise. Et aujourd’hui, cela porte ses fruits. Avec la sélection nationale, nous nous sommes qualifiés pour l’Euro 2016 en France. Pour la toute pre-

mière fois de son histoire, l’Islande va parti­ ciper à un grand tournoi. C’est incroyable ! Lorsque nous avons validé notre billet pour la phase finale après avoir décroché le nul 0:0 contre le Kazakhstan, une vague d’euphorie a déferlé sur tout le pays. Sur le coup, nous n’avons pas vraiment réalisé ce qui était en train de nous arriver, nous ne savions pas vraiment comment réagir. C’était la première fois que nous vivions un moment pareil. Le public était lui aussi pris au dépourvu. Après la rencontre, nous sommes allés dans le centre-ville et nous avons fait la fête avec les gens. Nous avons tous hâte que le tournoi commence. ­L’Islande sera quasiment déserte en juin 2016. Pour notre match de qualification contre les Pays-Bas, un pour cent de la population nous avait accompagnés pour nous encourager. Quel autre pays au monde peut se vanter d’avoir un tel soutien ? Å Propos recueillis par Sarah Steiner

Nom Birkir Bjarnason Date et lieu de naissance 27 mai 1988, Akureyri (Islande) Poste Milieu de terrain Parcours de joueur 2005–2011 Viking FK Stavanger 2008 FK Bodø/Glimt (prêt) 2012–2013 Standard de Liège 2012–2013 Pescara Calcio (prêt) 2013 Pescara Calcio 2013–2014 Sampdoria Gênes 2014–2015 Pescara Calcio Depuis 2015 FC Bâle Équipe d’Islande 44 sélections, 6 buts

De grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY

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CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Plus grand nombre de matches disputés Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Belgique (inchangé) aucune aucune 137 RD Congo, Zambie, Angola et Namibie (4 matches) Hongrie (plus 186 points) Libye (plus 32 places) Portugal (moins 145 points) Liberia (moins 21 places)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

1 Belgique

0 1494

54 Jamaïque

7

591

109 Malawi

2 Argentine

1 1455

56 Serbie

-7

590

3 Espagne

3 1370

57 Australie

3

4 Allemagne

-2 1347

57 Égypte

0

5 Chili

0 1273

59 Cameroun

-8

583

6 Brésil

2 1251

60 RD Congo

-5

580

7 Portugal

-3 1219

61 Slovénie

3

565

115 Aruba

8 Colombie

-1 1211

62 Mali

1

552

116 Mauritanie

9 Angleterre

0 1106

63 Ouganda

5

550

117 Azerbaïdjan

0 1091

64 Panamá

1

544

118 Sierra Leone

10 Autriche

Dernière mise à jour : 3 décembre 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

-12

322

163 Grenade

4

139

110 Zimbabwe

-1

318

164 Gambie

4

135

585

111 Mozambique

14

317

164 Liechtenstein

-1

135

585

112 Burundi

-5

307

166 Inde

6

132

113 République centrafricaine

-3

302

167 Samoa américaines

-2

128

114 Tchad

22

301

167 Îles Cook

2

128

-3

298

167 Samoa

-3

128

-12

297

170 Malaisie

1

127

-2

296

170 Timor oriental

-8

127

3

295

172 Comores

5

120

11 Uruguay

1 1074

65 Émirats arabes unis

2

543

119 Turkménistan

2

294

172 Porto Rico

-2

120

12 Suisse

-1 1050

66 Nigeria

-7

541

120 Éthiopie

-6

293

174 Yémen

5

119

13 Équateur

8 1040

67 Belarus

3

514

121 Saint-Kitts-et-Nevis

-20

289

174 Maurice

-1

119

14 Pays-Bas

2

994

68 Bolivie

9

500

122 Géorgie

-11

286

176 Dominique

-1

107 88

15 Italie

-2

991

69 Israël

-8

498

123 Arménie

4

285

177 Îles Vierges américaines

1

16 Roumanie

-2

980

69 Guinée équatoriale

0

498

124 Bahreïn

-9

278

177 Laos

-1

88

17 Pays de Galles

-2

974

71 Bulgarie

-5

494

125 Syrie

7

276

179 Indonésie

-5

84

18 Croatie

1

958

72 Afrique du Sud

3

487

126 Lituanie

-3

274

180 Cambodge

3

83

19 Côte d’Ivoire

3

950

73 Zambie

-2

481

127 Belize

-10

273

181 Nouvelle-Calédonie

-1

80

20 Hongrie

13

945

74 Ouzbékistan

-3

470

128 Madagascar

-10

272

182 Bangladesh

-2

78

21 Turquie

-3

933

75 Maroc

4

469

129 Kazakhstan

2

266

182 Chinese Taipei

5

78

22 Bosnie-et-Herzégovine

-2

898

76 Gabon

-3

468

129 Namibie

-11

266

184 Pakistan

1

76

22 Mexique

2

898

77 Haïti

-4

467

131 Swaziland

-1

265

185 Brunei

1

74

24 Russie

-1

895

78 Bénin

25

461

132 Tanzanie

3

264

186 Fidji

4

68

25 France

-1

868

79 Chypre

-3

441

133 Thaïlande

11

263

187 Montserrat

1

67

26 Slovaquie

1

860

80 Arabie saoudite

0

432

134 Soudan

-6

259

188 Bhoutan

-8

64

26 République tchèque

-9

860

81 Libye

32

427

134 Palestine

4

259

189 Seychelles

0

56

28 Algérie

-2

845

82 Antigua-et-Barbuda

-2

409

136 ARY Macédoine

3

257

189 Tahiti

2

56

29 Ukraine

-1

842

83 Venezuela

0

408

137 Hong Kong

8

252

191 Suriname

-7

55

30 Irlande du Nord

-1

825

84 RP Chine

0

405

138 Soudan du Sud

-4

246

192 Népal

0

49

31 République d’Irlande

11

810

85 Monténégro

-7

403

139 Koweït

-6

239

193 Vanuatu

8

47

32 États-Unis

1

784

86 Qatar

-1

401

139 Philippines

-2

239

194 Sri Lanka

0

45

33 Ghana

-3

778

87 Jordanie

-5

399

139 Liban

1

239

195 Macao

0

44

34 Pologne

4

776

88 Canada

14

388

142 Luxembourg

4

237

196 Îles Caïmans

-3

43

35 Suède

10

771

89 Burkina Faso

4

381

143 St-Vincent-et-les-Grenadines

-14

221

197 Turks et Caicos

0

33

36 Islande

-5

761

89 Irak

-2

381

144 Sainte-Lucie

-1

216

198 Saint-Marin

-2

28

37 Costa Rica

3

759

91 Cuba

17

377

145 Barbade

-3

214

199 Îles Vierges britanniques

-1

27

38 Albanie

-2

746

92 Nicaragua

8

370

146 Guinée-Bissau

-5

207

200 Îles Salomon

-1

26

39 Cap-Vert

-7

745

93 Estonie

-3

369

147 Vietnam

0

200

201 Mongolie

2

6

40 Tunisie

1

711

94 Guatemala

-3

368

148 Tadjikistan

12

196

201 Andorre

4

6

41 Grèce

-4

706

95 Botswana

10

364

149 Singapour

3

195

203 Papouasie-Nouvelle-Guinée

3

4

42 Danemark

-7

685

96 Togo

-8

363

150 Afghanistan

6

194

204 Anguilla

3

0

43 Finlande

13

663

97 Îles Féroé

-8

357

151 Curaçao

-1

192

204 Bahamas

3

0

44 Sénégal

-5

661

98 Kenya

27

345

151 Nouvelle-Zélande

8

192

204 Djibouti

3

0

45 Iran

-2

653

99 Salvador

-5

344

153 Lesotho

-6

185

204 Érythrée

-2

0

46 Paraguay

1

647

100 Niger

5

339

154 République dominicaine

-5

180

204 Somalie

-1

0

47 Pérou

10

644

101 Rwanda

-5

338

155 Moldavie

-1

172

204 Tonga

-4

0

48 Congo

4

638

101 Lettonie

-2

338

156 São Tomé-et-Príncipe

1

170

49 Trinité-et-Tobago

5

628

101 Honduras

-6

338

157 Guam

-2

162

50 Guinée

3

621

104 Oman

-12

333

158 Myanmar

3

155

51 République de Corée

-3

617

105 RDP Corée

15

330

159 Bermudes

-8

154

52 Écosse

-8

609

105 Angola

-7

330

160 Maldives

6

150

53 Japon

-3

607

107 Liberia

-21

329

161 Guyana

-9

144

54 Norvège

-8

591

108 Kirghizistan

16

324

162 Malte

-4

143

38

T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html


PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président par intérim Issa Hayatou

1

1

9

5

6

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1

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (p. i.) Rédacteur en chef Perikles Monioudis

2

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MOYEN

6

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5 2

Assistante de rédaction Alissa Rosskopf

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Production Hans-Peter Frei

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DIFFICILE

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Contact feedback-theweekly@fifa.org

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Internet www.fifa.com/theweekly

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Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

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Ont contribué à ce numéro Michael Lewis, Giovanni Marti

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

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Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Matt Falloon, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn

Impression Zofinger Tagblatt AG

3

8

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Traduction www.sportstranslations.com

6

3

Conception artistique Catharina Clajus

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

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Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

8 7

Secrétaire Général par intérim Markus Kattner

Service photo Peggy Knotz, Christiane Ludena (suppléance 13 Photo)

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FACILE

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Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

39


FOOTBALL FOR HOPE

Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.


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