BIODIVERSITÉ
Marseillan poursuit ses implantations de Biohut Le 16 mars, pour la seconde fois,, la Ville de Marseillan implante des Biohuts, ces modules grillagés remplis de matériaux naturels (coquilles d’huîtres essentiellement), conçus et développés par l'équipe d'Ecocéan. Nous vous avons parlé à plusieurs reprises de cette innovation qui vise à stimuler la vie marine côtière (poissons et crustacés), crustacés) en se servant des infrastructures rastructures portuaires. Chez Mer & Littoral Mag, on se lasse pas d'en parler, alors revenons à Marseillan… <°)))><
n ne change pas une équipe qui gagne… cette On formule le s'applique aussi au concept imaginé, conçu, réalisé et maintenant souvent installé à la demande de plusieurs villes côtières, notamment en Méditerranée : les très efficaces "Biohuts". Rappelons si nécessaire qu'un Biohut est quasiment une hutte de biodiversité construite construit pour avoir la forme d'un module en grillage remplis d'un matériau naturel : la coquille d'huître. C'est ce qu'il y a de mieux…
Il est ensuite positionné le long des quais et sous les pontons pour accueillir des larves et juvéniles de poissons dont la survie et le développement développe seront garantis. Bien entendu, plusieurs urs modules peuvent être immergés. Ensuite, si la qualité du milieu est bonne, la vie reviendra, notamment si on l'aide un peu au début. Pour en avoir souvent parlé avec Gilles Lecaillon,
le fondateur et responsable d'Ecocéan, d'Ecocéan ainsi qu'avec deux de ses spécialistes, Yann Guais et Rémy Dupas, plongeurs scientifiques également, nous savons que nous assisterons au développedéveloppe ment de la faune fixée, puis ensuite viendront des algues, les crustacés et les mollusques et finalefinale ment les larves, post-larves larves et les juvéniles de poissons. Les Biohuts installés attireront attirer des espèces locales déjà présentes (girelles, castagnoles, labres, serrans, entre autres), mais également des jeunes poissons plus "recherchés" et moins présents, comme par exemple les sars, daurades, mérous, bars (ou loups), loups) etc.
Pourquoi Marseillan renouvelle l'opération ? Rappelons déjà que 90 0 modules Biohut avaient été placés en 2014 sur la commune (60 60 à Marseillan-plage plage et 30 dans le port de MarseillanMarseillan ville). Ces habitats artificiels devaient contribuer à préserver les stocks de poissons en protégeant les post larves vulnérables face aux prédateurs très nombreux dans le milieu marin. En novembre 2016, les cages ont été sorties de l’eau afin d’analyser la situation n des habitats et de procéder à un comptage minutieux des différentes espèces qui s’y trouvaient. Au total, c’est plus de 16 000 individus et 35 espèces de faune marine qui ont été identifiés par l’équipe scientifique d’Ecocean.
En terme de faune vagile (les animaux plutôt rampants sur le fond ou des supports), qui se cachait dans les Biohut, "on a pu retrouver des galathée, oursins violets, pétoncle, coques, moules, 4 espèces de crevettes, 3 espèces de crabes, différentes espèces de comatules spectaculaires, ires, des magnifiques limaces de mer et des vers de toutes formes", formes soulignent-ils en précisant que : "Sinon, Sinon, les résultats précis sont plus de l’ordre de 45 espèces pour 20 000 individus !". On ne peut qu'applaudir !
Ayant souhaité avoir des précisions sur les espèces qui ont majoritairement bénéficié de l'implantation ion des Biohuts à Marseillan, nos amis d'Ecocéan nous ont indiqués qu'en ce qui concerne les poissons, les juvéniles de Sars S sont très souvent observés (Diplodus Diplodus puntazzo, Diplodus vulgaris, Diplodus sargus sargus et Diplodus annularis).
Marseillan a été l’un des précurseurs à avoir investi dans le concept Biohut avec l’installation des 90 modules dans les ports de Marseillan-ville Marseillan et plage contribuant ainsi au rétablissement des écosystèmes côtiers et lagunaires.
Ils ont aussi observé des espèces à intérêt patrimoniales comme les hippocampes et les syngnathes (et un mérou il y a 3 ans, non observé lors du suivi !!!).
Marseillan: une ville et un maire" heu-reux" heu !
Lors de cette nouvelle immersion de Biohuts, Biohuts et compte tenu du succès de la précédente de 2014, Marseillan a su marquer l'évènement : le 16 mars dernier, c’est en présence du Sénateur-maire Sénateur de Sète et président de la Communauté d’Aggloméd’Agglomé ration du Bassin de Thau, François Franç Commeinhes, du Maire aire de Marseillan, Yves Michel, très sensible aux questions environnementales, des conseillers départementaux, Marie-Christine Marie Fabre de Roussac et Sébastien Frey, du représentant de l’Agence de l’Eau et du Directeur départemental adjoint de la DDTM, Frédéric Blua, que s’est déroulée la réinstallation des habitats. Un peu plus tôt dans l’après-midi, midi, deux classes de sixième du collège de Marseillan ont participé à des ateliers de sensibilisation animés par les scientifiques. "Très Très intéressés par l’expérience, les collégiens suivront de près l’évolution de ses habitats tout au long de l’année scolaire", scolaire explique M. Tony Gay, le principal du collège, présent lors de la réinstallation.
Discussion avec Yves Michel, le Maire de Marseillan. Mer & Littoral : Pour la seconde fois, vous avez décidé d'implanter des modules Biohut, concept développé par Ecocéan, sur 2 sites de votre Ville. Pourquoi avoir réitéré cette opération ? Yves Michel : « La Méditerranée est un réservoir de biodiversité mais elle est fortement impactée par les aménagements côtiers. En effet, les côtes bétonnées réduisent la fonction de nurserie des petits fonds côtiers rocheux et sableux eux qui sont des habitats essentiels pour très jeunes poissons et de nombreux animaux marins. Partant de ce constat, s’il était primordial d’identifier et de préserver l’habitat naturel propice aux jeunes recrues, l’idée de développer une technique de restauration tauration écologique marine, le Biohut m’a paru excellente. L’objectif étant de rendre compatibles les infrastructures portuaires existantes en réintroduisant la fonction écologique de nurserie (habitat et nourriture) initialement présente. Au mois de novembre, ces premiers abris installés en 2014, ont été sortis de l’eau afin d’analyser la situation et procéder à un comptage minutieux sur les différentes espèces qui s’y trouvaient. Au total, c’est plus de 16 000 individus qui ont été triés, identifiés, mesurés, comptabilisés, par l’équipe scientifique d’Ecocean. Voilà pourquoi nous avons décidé de réitérer l’opération pour 4 ans.»
poissons et autres animaux marins dans les phases initiales de leurs existences. Notre écosystème est en danger, nous sommes dans une démarche de protection environnemenenvironnemen tale suivie. En protégeant ses petits pe poissons de la prédation, tout en leur fournissant une nourriture adaptée, le procédé leur permet d'atteindre “la taille refuge” afin de contribuer efficacement à l’accroissement l’accro des populations adulte ». - Finalement, et outre votre souci de protéger l'équilibre des fonds marins, peut-on on également souligner que l'impact de votre stratégie environnementale dans le domaine marin est favorable, ou peut peu dynamiser, le développement économique local ainsi que le secteur de la pêche et des loisirs subaquatiques subaquatiq ? « Marseillan est située sur le territoire de Thau, la qualité des milieux y est précieuse. L’eau est la source d’une économie importante : pêche, conchyliculture, tourisme et thermalisme. Sa vulnérabilité est d’autant plus forte que ces activités économiques nomiques sont soumises à des normes de qualité très élevées. Face à l’augmentation des besoins, la ressource en eau est fragilisée en qualité et en quantité. Sa gestion est un enjeu majeur du territoire de Thau, d’où l’intérêt du programme Natura 2000 de Thau T lancé en 2012, par le Syndicat Mixte du Bassin de Thau dont je suis le président depuis quelques mois, et qui s’attache à sa préservation. C’est aussi l’objectif du Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau, véritable loi sur l’eau à l’échelle du bassin sin de Thau. C’est pour répondre à ces enjeux, que nous avons mis en place un programme d’actions globales en étroite collaboration avec tous les acteurs qui interviennent sur le territoire de Thau. Nous traitons ensemble des problématiques liées à l’aménagement l’aména du territoire, à la gestion de l’eau et à la préservation de l’environnement, dans un souci de cohérence et de concertation». concertation <°)))><
- Connaissant votre intérêt pour la biodiversité et votre souci de préserver la vie marine, avez-vous vous constaté un enrichissement ssement de vos fonds marins depuis l'installation de 90 modules en 2014 ? « Il est encore un peu tôt pour se prononcer sur le réel impact qu’apporteront ces installations. Mais je suis confiant quant au résultat. Cet habitat artificiel offre « le gîte et le couvert » et favorise ainsi le taux de survie des
La parole aux scientifiques d'Ecocéan M&L : Même si une opération d’implantation de Biohut n’est pas d’un coût rédhibitoire, un gestionnaire de port peut-il bénéficier de subventions pour l’installation de Biohut dans son port ? "Tout à fait ! Le port peut bénéficier de soutiens pouvant émaner de différentes collectivités. L’Agence de l’Eau, très concernée par le sujet, a dès le début accompagné les ports qui ont adhéré à notre concept. Si l’Agence de l’Eau est généralement un partenaire sur lequel on peut compter, une Région, un Département et même une commune peuvent participer au financement d’une implantation de Biohut". Peut-on installer des Biohut dans tous les ports ? "Bien évidemment… à condition, bien entendu, que le besoin d’en installer soit démontré et que la démarche s’inscrive dans une approche globale de développement durable et de recherche du retour de la biodiversité. Le système Biohut que nous avons mis au point peut être positionné sur n’importe quel type de pontons ou de quai".
… Et peut-on en installer sur d’autres structures ? En milieu continental ? "Précisons que nos compétences sont, depuis 12 ans, la capture et l’élevage de post-larves des poissons marins côtiers. A ce stade, les jeunes poissons évoluent et se développent en sub-surface : nos Biohuts sont donc placés plutôt en haut de la
colonne d’eau, et non sur des profondeurs de 20-30 mètres comme pour les récifs artificiels. Un Biohut n’est donc pas un récif artificiel, mais plutôt une « nurserie artificielle» spécifiquement étudiée pour les larves et jeunes juvéniles de poissons et invertébrés. Si aujourd’hui nous travaillons essentiellement le long des quais et sous les pontons, notre objectif est de développer de nouvelles solutions qui puissent s’adapter sur tout type d’infrastructures, digue, pile de pont, canaux… que ce soit en milieu marin ou en eau douce. <°)))><