BIODIVERSITÉ PORTUAIRE
Un premier bilan positif pour les Biohuts d’Ecocéan en Corse
La Corse s’est engagée depuis plusieurs mois dans une stratégie de préservation renforcée de ses écosystèmes marins, voire même, de relance de sa biodiversité. L’île s’est donc naturellement tournée vers les compétences d’Ecocéan et c’est aujourd’hui l’occasion de faire un premier bilan… Bien que nous ayons souvent décrit les caractéristiques et les opportunités que procurent les Biohuts conçus par Ecocéan, rappelons tout de même que ce sont des cages grillagées en acier galvanisées remplies de coquilles d’huitres qui, une fois positionnées sous la surface sur des quais de port ou des pontons, accueilleront des juvéniles ou des larves de poissons ou de crustacés qui pourront s’y développer à l’abri des prédateurs naturels.
octobre 2016, une cinquantaine de Biohuts étaient immergés dans les ports de l’île.
Bien entendu, une fois positionnés, les Biohuts font l’objet d’un suivi scientifique assuré par les équipes d’Ecocéan : 3 fois par an idéalement en mai, puis en septembre et enfin, en novembre. Notons que deux types de suivis sont réalisés, l’un concerne la faune libre (les poissons) et l’autre, la faune vagile (les animaux cryptiques dans les coquilles).
Plusieurs ports de Corse se sont équipés de ces structures en les positionnant soit contre leurs quais, soit sous leurs pontons. Ainsi, fin
Récemment, des plongées de suivi scientifique se sont déroulées dans ces ports corses et l’on peut aujourd’hui lever un coin de voile sur les résultats qui, au demeurant, sont vraiment source d’espoir pour la vie marine.
rendons-nous donc par exemple du côté de Saint-Florent. Ici, en novembre 2017, les recensements ont démontré la présence d’une centaine de Diplodus puntazzo (appelés aussi Sar à museau pointu), de différentes tailles entre 1 et 2 cm, puis quelques dizaines de sars communs (Diplodus sargus) entre 5 et 6 cm et de Diplodus annularis (avec une tache noire à la naissance de la queue) entre 5 et 6 cm, puis enfin des centaines de Mugilidae (ce que l’on appel des mulets ou des muges) entre 2 et 12 cm. A noter aussi la présence de 5 espèces de jeunes blennies (citons les Parablennius gattorugine, p.incognitus, p.sanguinoletus entre autres, parmi quelques gobies (ou Gobius) et enfin quelques jeunes crabes et crevettes bouquets autour des coquilles d’huitres.
A l’extrème sud de la Corse, à Bonifacio, toujours en novembre 2017, les plongeurs scientifiques d’Ecocéan dénombraient des centaines de sars à museau pointu (D.puntazzo) de même taille, entre 1 et 2 cm, des dizaines de mulets (mugilidae) entre 1 et 10 cm dont des adultes de plus de 50 cm, une dizaine de sars communs (D.sargus) entre 5 et 6 cm. Notons aussi la forte présence d’athérines (Atherina sp.) de 1 à 10 cm, plusieurs dizaines d’oblades (O.melanura) entre 3 et 8 cm, des saupes (S. salpa) entre 5 et 7 cm puis des Pageots (P. acarne) entre 7 et 10 cm et enfin quelques blennies (P. gattorugine).
Puisqu’il serait assez fastidieux de présenter un état complet des résultats port par port,
peuvent se développer dans une « nurserie » temporaire avant de s’aventurer vers d’autres habitats plus hostiles. Rappelons par ailleurs également qu'outre la construction des aménagements portuaires, la dégradation des herbiers de posidonies a très fortement participé à la chute de la natalité des poissons et des crustacés. Le projet NAPPEX consiste donc à développer et mettre en place des revêtements de quai adaptés, puis de les tester en situation réelle sur deux années de recrutement dans des ports représentatifs de la diversité du littoral. Ces habitats installés dans chaque port seront suivis régulièrement avec un protocole scientifique et comparés avec une zone témoin permettant ainsi d’évaluer les gains environnementaux dus à la présence des structures Biohut sur la population de post-larves et de juvéniles. L’objectif de proposer de remplacer « artificiellement » le rôle de nurserie des petits fonds soustraits par la présence du port. Pour les élus du littoral, c'est une chance !!!
NAPPEX : un projet devenu une réalité et d’une efficacité redoutable Toutes les implantations de Biohuts découlent du projet NAPPEX, porté par la société Ecocéan, et financé par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée-Corse dans le cadre de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité mise en place par le Ministère de l’Environnement. L’objectif de ce projet est de transformer les zones portuaires en véritables refuges pour les larves de poissons afin d’accroitre la biodiversité de nos côtes. L'idée est d'une simplicité déconcertante. Des Biohuts, que l’on peut appeler des habitats d’émancipation et qui ressemblent à des récifs artificiels miniatures, sont installés dans les ports contre les quais et les pontons pour accueillir des post-larves et des juvéniles de poissons et de crustacés. Les Biohuts, que l'on peut même appeler des "huttes de biodiversité" sont conçues pour remplacer l’habitat d’origine soustrait lors de la construction du port et ainsi protéger les "bébés" de leurs prédateurs naturels. De ce fait, les petits poissons
Résultats attendus : on devrait noter rapidement une nette amélioration des taux de persévérance des juvéniles dans les ports mais aussi du nombre d’espèces (augmentation de la biodiversité).
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Responsables portuaires, c'est le moment d'agir !!!
MER & LITTORAL Magazine – Rédac’Chef : Philippe LOMBARD – Mail : fifpop@aol.com - Tel : 06 09 17 79 15 – SITE : meretlittoral.com Rédaction : Route D81b, Hameau de la Ferayola, entre Calvi et Galéria - 20260 ><(((°>