Argeles sur mer s'equipe de 55 biohuts d'ecocean

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BIODIVERSITÉ PORTUAIRE

Le port d’Argelès source de biodiversité grâce à Écocéan

Argelès-sur-Mer vient d’installer carrément 55 Biohuts d’Écocéan ! La liste des sites où sont installés les Biohuts, conçus et réalisés par les scientifiques d’Écocéan ne cesse de grandir. Cette fois-ci, c’est à Argeles-sur-Mer. Et l’idée novatrice du Maire a été d’associer les enfants à une meilleure connaissance de la vie marine par ce biais…

Nos lecteurs connaissent maintenant bien les Biohuts puisque nous suivons attentivement leurs implantations, aujourd’hui nombreuses et efficaces. Nous vous rappelons donc simplement qu’il s’agit de structures grillagées remplis de matériaux (coquilles d’huîtres essentiellement) destinés à accueillir des larves de poissons et garantir leur survie et leur développement. Rémy Dubas et Yann Guais, plongeurs scientifiques d’Écocéan nous expliquaient lors d’une précédente installation que « la base est une cage en grillage galvanisé que nous fabriquons avec une maille bien définie pour un ensemble de larves de poissons. Ensuite, nous remplissons ces cages d’un substrat totalement neutre que nous avons testé parmi d’autres et donnant toute satisfaction…, des coquilles d’huîtres. Bien entendu, ces ouvrages ne concernent pas les juvéniles et alevins de poissons plats. Ils sont destinés aux autres espèces de poissons ainsi que celles des crustacés… L’utilisation de Biohut répond non seulement à un besoin de retour de la biodiversité, mais répond aussi à une demande de la part du monde de la pêche à la nécessité de favoriser le retour d’un peuplement halieutique des zones

appauvries pour relancer l’activité économique de la profession. C’est cela aussi, le développement durable ».

Une fois les Biohuts immergés sur les sites stratégiques, l’opération devra suivre un protocole précis d’observation de l’évolution de l’enrichissement des Biohuts. Le plongeur scientifique réalisera 2 à 3 plongées par mois sur les Biohuts pour quantifier et qualifier l’augmentation de la colonisation par les larves et


Cap sur la biodiversité et la sensibilisation à l’environnement marin… et l’éducation des enfants.

les juvéniles de poissons et crustacés dans les structures installées. Dans un premier temps, nous savons que la faune fixée se développera en priorité, puis ensuite des algues, les crustacés et les mollusques et finalement les larves, post-larves et juvéniles de poissons. Les Biohuts installés à Argelèssur-Mer vont bien sûr attirer en outre des espèces indigènes (castagnoles, girelles, serrans, labres, etc.).

Fondamentalement, le système Biohut a été mis au point pour permettre aux larves et juvéniles de poissons et crustacés d’être à l’abri de leurs prédateurs naturels, grossir en toute tranquillité, avant de partir du système pour vivre leur vie, se reproduire et donc enrichir le reste du milieu marin avoisinant.

A Argelès-sur-Mer, les élus et responsables de l’environnement littoral et marin ont eu la belle idée (et c’est une Première sur le littoral national), d’associer le monde des scolaires à l’Opération Biohuts. En effet, les enfants ont pu suivre en temps réel l’installation des structures et, surtout, poser des « milliards de questions » aux plongeurs scientifiques et aux pêcheurs locaux. Ils ont donc pu évoluer parmi les spécialistes, mais aussi parmi les élus, renforçant ainsi leur sentiment d’être concernés par ce que font les adultes pour leur avenir. Cette belle journée, teintée de larges sourires, d’yeux curieux et d’enrichissement d’une meilleure connaissance de la vie marine, nous a permis un rapide aparté avec Antoine Parra, maire d’Argelès-sur-Mer, Marc Séverac, adjoint au maire chargé de la mer et de la plage et Antoine Casanovas, adjoint au maire chargé de l’environnement. M&L : L'engagement de votre Ville en faveur de la préservation de son environnement littoral et marin est-il plutôt récent ou se manifeste-il depuis plusieurs années ? Et donc quelles sont vos réalisations et stratégies dans ce domaine ? Antoine Parra : Vous savez, sur son logo, la Ville d’Argelès-sur-Mer a pour slogan « la naturelle », et c’est loin d’être seulement une affaire de communication ! Si la ville est une escale nature très appréciée des plaisanciers et des plongeurs sous-marins, c’est que sa situation de trait d’union entre les Pyrénées et la Méditerranée l’a dotée d’une large variété d’espaces naturels et d’une riche biodiversité : réserves naturelles, sites du Conservatoire du littoral... »,


et à cela Antoine Casanovas ajoute naturellement et à raison : « Mais cet environnement préservé est le fruit d’une certaine politique en matière d’équipements, de sensibilisation et d’éducation. Le port est ainsi Pavillon bleu depuis 1993. Nous l’avons équipé d’une zone éco-technique (contrôle du rejet des eaux, mini-déchetterie...) et nous sensibilisons régulièrement ses usagers aux enjeux environnementaux ». M&L : Aujourd'hui, vous accompagnez le dynamisme de la ressource halieutique locale par l'installation de Biohuts développés par Ecocean. Qu'attendez-vous de ce projet devenu réalité ? « Avec l’installation des nurseries Biohut, reprend Antoine Parra, il s’agissait de monter encore d’un cran pour oeuvrer en faveur de la préservation du milieu marin et de sa biodiversité. Cette initiative va clairement dans le sens d’un tourisme durable, notamment au niveau du développement des loisirs nautiques, compatible avec le maintien d’une activité économique liée aux petits métiers de la pêche. Il s’agit de préserver ensemble nos ressources. C’est une première de cette ampleur dans notre département, et nous serions heureux de faire des émules ! M&L : Pour parfaire cette dernière initiative, vous associez la sensibilisation et l'ouverture à la connaissance de l'environnement aux enfants d'Argelès. C'est assez rare pour le souligner et qu'attendez-vous de cette belle idée ? Marc Séverac, soulignant l’intérêt de cette initiative, nous explique que « le programme « Enfants de la mer » a été lancé par la ville d’Argelès-sur-Mer en 2009. Pour le grand public, c’est d’abord une magnifique exposition de photos grand format visible chaque année sur la promenade du front de mer, avec de très belles signatures à la clé. Mais c’est en réalité bien plus que ça ! Il s’agit d’un vaste programme de sensibilisation et d’éducation à l’environnement qui permet notamment de soutenir les enseignants dans leurs démarches d’éducation à l’environnement, de valoriser notre patrimoine marin, et de créer du lien entre tous les acteurs du monde marin. Sensibiliser les enfants au recul de la biodiversité est l’un de nos objectifs avec ce programme. Il a donc semblé tout à fait opportun qu’ « Enfants de la Mer » soit associé à

la journée d’installation des Biohuts et que les enfants scolarisés dans la commune touchent de près la nécessité de préserver nos ressources halieutiques ».


Questions pratiques aux spécialistes : Yann Guais et Rémy Dupas d’Écocéan

M&L : Même si une opération d’implantation de Biohut n’est pas d’un coût rédhibitoire, un gestionnaire de port peut-il bénéficier de subventions pour l’installation de Biohut dans son port ? Y.G. : Tout à fait ! Le port peut bénéficier de soutiens pouvant émaner de différentes collectivités. L’Agence de l’Eau RM&C, très concernée par le sujet, à dès le début accompagné les ports qui ont adhéré à notre concept. Si l’Agence de l’Eau est généralement l’un des principaux partenaires, une Région un Département et même une Ville peuvent participer au financement d’une implantation de Biohut. Peut-on installer des Biohuts dans tous les ports ? R.D. Bien évidemment… à condition, bien entendu, que la nécessité soit démontrée et que la démarche s’inscrive dans une approche globale de développement durable et de recherche du retour de la biodiversité. Le système Biohut que nous avons mis au point peut être positionné sur n’importe quel type de pontons, de digues ou de quai.

POUR CONTACTER ÉCOCÉAN, consultez notre rubrique des "Entreprises pour les élus du littoral" dans notre barre de menu


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