filiber 2 NOVEMBRE 2008
LITTÉRATURE des fêtes 2008 Boris JIKTOV Viktor VAVITCH
Charles LEWINSKY Melnitz
C’est une saga familiale : une famille juive que l’on va suivre de 1870 à 1945. Au début, ils vivent dans un village où il n’y a que des juifs, puis vont, petit à petit, s’assimiler, plus ou moins facilement selon les caractères. On les accompagne au quotidien: les mariages, les naissances, les rivalités... Mais le personnage le plus marquant est Melnitz lui-même qui est l’oncle de la famille. Il est mort au début du roman mais il revient chaque fois qu’il y a un rassemblement familial, mariage, bar-mitsva... Il leur renvoie à la figure les choses qu’ils préfèrent oublier, il représente la tradition du yiddish et de l’humour juif. C’est aussi un livre politique qui nous donne l’image d’une société qui se veut ouverte et tolérante mais qui au quotidien se révèle beaucoup plus raciste. La traduction est très bonne et le récit très prenant.
Gigantesque fresque de la première Révolution russe de 1905, condamnée à l’oubli par le pouvoir stalinien puisque les communistes y brillèrent surtout par leur absence : ouvriers au bord de la révolte, esprits libéraux désireux de réformer une Russie tsariste d’un autre âge, police impériale sentant souffler le vent de la colère, et qui veille au grain... Digne des plus grands romans du genre, écrite dans un style nerveux et cinématographique, cette épopée broie dans un chaos qui annonce la dureté des temps à venir, les ambitions et les destins avec une ironie féroce, y compris celui de son antihéros, Viktor Vavitch, carriériste sans scrupules...
La librairie Filigranes a 20 ans. Filiber en est tout chose d’autant plus qu’il reçoit Véronique Sels, de l’agence Air, qui a conçu la dernière campagne de publicité de la librairie. f : Quel était le point de départ de cette campagne ? V : Pour les 20 ans de la librairie, nous avons préféré nous focaliser sur le rôle que Filigranes se doit de jouer pour la promotion de la lecture qui est en perte de vitesse considérable. Notre société est foncièrement visuelle et le public - qualifié par certains de ‘zapping génération’ - privilégie le visuel au texte. Or le livre reste un des rares outils du développement de l’imagination. F : Comment fait-on pour passer de ce postulat à cette représentation Bollywoodinene de La Métamorphose de Kafka ? V : Sous le titre Faites votre propre film : lisez un livre, nous nous sommes concentrés sur la lecture, le plaisir de lire. Nous avons tenté de matérialiser la mise en scène intérieure réalisée lors de la lecture d’un livre tout en se construisant son propre imaginaire. Comme les images sont forcément différentes en fonction des lecteurs, nous avons décliné le même thème selon des points de vue différents. La campagne se développe donc en plusieurs tableaux : Las Vegas, Manga, Cinéma Muet, Bollywood… F : Pourquoi avoir choisi La Métamorphose ? V : Il fallait trouver un ouvrage accessible, qui soit connu du plus grand nombre, pas trop complexe. De plus La Métamorphose a l’avantage d’être un roman qui n’a pas vieilli et à fort potentiel visuel. F : Et la suite ? Faites votre propre film, lisez un livre est plus qu’une campagne ponctuelle. Nous préparons un concours qui appellera les lecteurs à proposer leurs propres représentations d’un livre de leur choix. Je n’en dis pas plus pour l’instant, on vous en parlera très bientôt Filiber, enfin, si je peux me permettre de vous appeler par votre prénom… F : (il en devient tout rose) Que ce soit pour Saint Nicolas, Hannouka ou Noël, les choix proposés par nos libraires ne manqueront pas, j’en suis persuadé, de vous faire votre propre film... Bonnes fêtes à tous !
Gaëtan, rayon littérature
Marianne, rayon littérature
Spike MILLIGAN Mon rôle dans la chute d’Adolf Hitler
Patrick GRAHAM L’apocalypse selon Marie
Ceridwen DOVEY Les Liens du sang
Denis JOHNSON Arbre de fumée
Spike Milligan nous décrit avec un humour irrésistible les personnalités, les chefs et les grandes manoeuvres de son unité indisciplinée et goguenarde, et transforme le «comique roupies» en grand art.
L’auteur a un don pour jouer avec nos peurs primaires, nos espoirs de rédemption et nos émotions les plus intimes. Son roman ouvre un chemin qui mène droit à la fin du monde. Vous n’aurez pourtant jamais envie de faire demi-tour.
Creusant une veine entre Le Dernier Roi d’Écosse et Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, Ceridwen Dovey nous plonge au coeur du despotisme. Plus qu’allégorie sur la condition humaine, Les Liens du sang est une méditation sur la culpabilité et la rédemption.
« Il était une fois une guerre … et un jeune Américain qui se voyait comme l’Américain Discret et l’Américain Laid, il aurait aimé n’être ni l’un ni l’autre, mais plutôt l’Américain Tranquille ou le Bon Américain, il a fini par se considérer comme le Vrai Américain puis, finalement, simplement comme le Putain d’Américain. C’est moi. »
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Isabelle JARRY La traversée du désert
Isabelle Jarry nous transporte et nous captive, nous faisant partager une aventure intérieure essentielle.
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