Les 1 001 voitures que vous avez rêvé de conduire

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Une D-Type, un roadster Jaguar de compétition, devant le célèbre pont du Golden Gate à San Francisco.  f

Vega FVS | Facel

F

D-Type | Jaguar

GB

1954 • 4 524 cm³, V8 • 180 ch 0-97 km/h en 10,7 s • 181 km/h

1954 • 3 442 cm³, S6 • 253 ch 0-97 km/h en 5,7 s • 257 km/h

Le nom de Facel n’évoque peut-être plus grandchose de nos jours, mais les voitures de la marque ont suscité l’intérêt de nombreuses célébrités au fil des années, dont Albert Camus, Tony Curtis, Pablo Picasso, Dean Martin, Fred Astaire et Ringo Starr. Fondée en 1939 par l’ingénieur français Jean Daninos, la société Facel avait fourni des pièces pour de nombreuses automobiles, dont la Ford Comète et la Panhard Dyna. Daninos rêvait depuis toujours de fabriquer une voiture bien à lui. Son rêve se réalisa en 1954 avec la Facel Vega. La Vega FVS était l’une des premières voitures européennes équipées d’un moteur V8 américain, ce qui, allié au talent avéré de Daninos pour créer d’élégantes carrosseries, donnait un véhicule assez spécial. Moins de 3 000 exemplaires de la Vega FVS furent produits sur une période de huit ans. Chers et résolument élitistes, ces modèles, dessinés par Daninos, rendaient un hommage appuyé aux plus belles américaines de l’époque. Parmi tous les modèles de Daninos, la FVS était l’une des plus insolites, avec un pare-brise enveloppant unique en son genre. Bien que le constructeur revendique une vitesse maximale d’environ 181 km/h, certains parvinrent à la pousser jusqu’à 208 km/h. On ne s’étonnera donc pas que des pilotes de course, comme Stirling Moss et Maurice Trintignant, en aient acheté une. La société Facel dut mettre la clé sous la porte en 1964 après une tentative avortée pour produire une voiture de course, la Facellia, dont le développement coûta une fortune, mais qui souffrit de problèmes mécaniques et se vendit fort mal. Après avoir atteint le firmament, l’étoile de Daninos avait fini par s’éteindre. MG

La C-Type, construite spécialement pour remporter les 24 Heures du Mans, y était parvenue à deux reprises. Jaguar, qui se trouvait en position de réitérer son exploit, décida de produire un véhicule encore plus épatant : la D-Type. En réalité, la société en produisit six exemplaires en 1954, en augmentant la puissance du moteur, en réduisant son encombrement et en ajoutant un aileron derrière le pilote afin d’optimiser la stabilité du véhicule à la vitesse maximale. Le résultat fut un engin d’une beauté stupéfiante, dont les lignes simples exprimaient la puissance tout en retenue d’un animal sauvage s’apprêtant à bondir sur sa proie. Hélas, le fauve ne parvint pas à bondir sur le circuit du Mans, et bien que Jaguar ait inscrit quatre des six D-Type. qu’elle avait produites, c’est Ferrari qui franchit en premier le drapeau à damier. Les ingénieurs de Jaguar ne se laissèrent pas décourager et poursuivirent leur travail sur la D-Type., faisant tout leur possible pour lui donner un maximum de puissance. Ils retournèrent au Mans en 1955 et, cette fois, leur détermination s’avéra payante. L’une des D-Type. s’empara de la première place, mais cette victoire fut cependant éclipsée par un effroyable accident. Une Mercedes-Benz heurta l’arrière d’une Austin-Healey et percuta une barrière avant d’exploser dans un déluge de flammes, tuant son pilote et 80 spectateurs. Mercedes se retira de la course, provoquant l’abandon de la voiture de tête, qui avait deux tours d’avance sur la Jaguar. La D-Type. remporta ainsi une victoire au goût amer. Mercedes abandonna la compétition, suivie de près par Jaguar, et les D-Type restantes furent vendues comme voitures de route. MG

202 1945–1959


j Publicité des années 1970.

5 | Renault

F

Falcon XA | Ford

AUS

1972 • 5 782 cm³, S4 • 42 ch 0-97 km/h en 18,9 s • 137 km/h

1972 • 4 100 cm³, S6 • 132 ch 0-97 km/h en 9,7 s • 174 km/h

Si, en étudiant la Renault 5 selon les critères du on se contente d’y voir un terne break carré à 3 portes, on sera passé à côté de tous les atouts qui ont séduit les Français en 1972. Construite pour séduire les jeunes femmes urbaines, l’agile Renault 5 aux roues avant motrices faisait preuve d’un style élégant. Son intérieur était particulièrement « dans le vent » avec ses couleurs éclatantes et son tableau de bord en plastique moulé aux compteurs carrés encastrés. Son hayon, très incliné, s’ouvrait jusqu’au pare-chocs arrière. C’était l’une des premières voitures à hayon modernes. Un nouveau type de carrosserie renforcée, absorbant mieux les chocs, devait lui permettre de mieux résister aux accidents. Ses boucliers en polyester armé étaient enchâssés dans la carrosserie au lieu de faire saillie. Deux modèles ont été mis en vente en 1972, la L et la TL, toutes deux pourvues de sièges arrière rabattables, la TL disposant de sièges avant inclinables et d’une lunette arrière chauffante. Le talentueux concepteur de la voiture, Michel Boué, qui s’est malheureusement éteint avant son lancement, a défini les éléments primordiaux d’une tendance alors novatrice, mais qui existe toujours aujourd’hui. La Renault 5 allait en effet devenir le chef de file des superminis, terme britannique désignant des automobiles plus grandes que les minis mais pas assez pour entrer dans la catégorie des familiales. Deux ans après son lancement et grâce à sa consommation réduite en essence, la Renault 5 devenait la voiture la plus vendue en France. La crise pétrolière de 1973 accentua les choses et Renault en produisit plus de 5,3 millions. BS

L’une des voitures les plus attendues de l’histoire automobile australienne, la Falcon XA, « née du vent », a constitué une étape essentielle pour Ford Australie. C’était la première Ford entièrement pensée et réalisée dans ce pays. Disponible en berline, et plus tard en hard-top à 2 portes, elle devait aider Ford Australie à rivaliser avec Holden dont la Monaro était de plus en plus populaire. Mais les passagers arrière se sont plaints du manque d’espace et de l’inconfort des sièges. Pour le conducteur et le passager avant cependant, la XA était nettement plus spacieuse que le modèle précédent, la XY. On pouvait choisir parmi une impressionnante liste d’options, depuis les ceintures de sécurité et la climatisation à l’arrière jusqu’à la direction assistée. Bien que la voiture se soit avérée difficile à guider, les acheteurs ont longtemps hésité à commander la direction assistée offerte en option. Ils pouvaient aussi choisir un modèle GT qui ne déparait pas sur les circuits de course, car ses ailes arrière bombées pouvaient accueillir des pneus extra-larges. La GT avait été conçue pour la course, mais aussi dotée de caractéristiques qui devaient séduire les conducteurs moyens, telles qu’une ergonomie améliorée, des sièges plus confortables et un tableau de bord panoramique qui lui donnait l’allure d’un cockpit. Elle paraissait moins agressive grâce à sa carrosserie arrondie abritant une calandre chromée et six feux arrière. La taille réduite de la lunette et les sièges arrière très rehaussés de la XA pouvaient compliquer la tâche du conducteur en marche arrière, mais les atouts de la voiture dépassaient largement ses défauts et elle symbolisait l’indépendance de Ford Australie. BS

xxie siècle,

1970–1979  465


959 | Porsche

D

1986 • 2 847 cm³, F6 • 457 ch • 0-97 km/h en 3,9 s • 317 km/h En 1981, plusieur ingénieurs chez Porsche pensaient que la 911 approchait de la fin de son existence naturelle. Porsche procèda alors à diverses innovations technologiques donnant ainsi naissance à la 959. Pour être homologué en rallye international au sein du groupe B, le nouveau modèle devait être accompagné de 200 autres homologués sur route. Lorsque ces premières voitures de série ont été révélées, la 959, à transmission intégrale, s’avérait un véritable tour de force 582  1980–1989

technologique qui relevait plus du laboratoire automobile ambulant que de la voiture de rallye. Équipée d’un 6 cylindres en ligne de 2 847 cm³ qui avait fait ses preuves en compétition, la voiture jouissait d’une transmission du couple à chaque roue, contrôlée par ordinateur, qui lui permettait d’atteindre 97 km/h en moins de 4 secondes. Même si la 959 participait désormais moins à la compétition automobile, elle s’est extrêmement bien comportée dans l’éreintant Paris-Dakar, se classant

aux première et deuxième place en 1986. Cette même année, une version préparée pour les circuits a remporté sa catégorie aux 24 Heures du Mans. Les consommateurs ont dû attendre un an de plus avant de pouvoir acquérir le modèle homologué sur route. Capable d’une vitesse de 317 km/h, la 959 constituait la voiture de série la plus rapide de 1987. Malgré son prix élevé, plus de 780 000 dollars actuels, Porsche n’a pu couvrir qu’environ la moitié des frais de

production. Quoi qu’il en soit, la 959 valait chacun de ses centimes et, sans elle, la 911, si adorée du public, n’aurait peut-être pas survécu. Comptant aujourd’hui parmi les classiques du design moderne, une 959 argentée, propriété de Ralph Lauren, a été exposée au musée des Beaux-Arts de Boston en 2005. L’acteur Jerry Seinfeld et les fondateurs de Microsoft, Bill Gates et Paul Allen, comptent parmi les propriétaires célèbres de ce modèle. DS 1980–1989  583



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