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Flammarion
Trenet
Nicolas Preschey est journaliste et programmateur musical de l’émission Ce soir ou jamais sur France 2. Il collabore régulièrement aux émissions spécialisées sur la musique à France Inter.
Dessins de Cabu
Flammarion
Création Studio Flammarion
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Charles
Didier Varrod est journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur la chanson et de portraits documentaires pour la télévision. Producteur à France Inter d’émissions spécialisées sur la musique (notamment, pendant trois ans, d’une chronique quotidienne dans la matinale de Patrick Cohen), il est devenu le directeur de la musique de la chaîne à la rentrée 2012.
Charles
Trenet
DIDIER VARROD NICOLAS PRESCHEY
franceinter.fr
13-IX
Prix France : 35 € ISBN : 978-2-0812-9566-7
Couverture : © Germaine Krull
La série « Trenet tout l’été », conçue et produite par Didier Varrod pour les radios francophones publiques et diffusée sur France Inter, est devenue un livre pas tout à fait comme les autres, à l’image de Charles Trenet : pas une biographie classique donc, mais un objet impressionniste élaboré à quatre mains avec Nicolas Preschey, le précieux documentaliste de la série radiophonique. Ensemble, les auteurs ont restitué cette incroyable traversée du siècle, de petits formats en photos sépia, de partitions en contrats, de correspondances manuscrites inédites en fulgurances d’auteur. Un livre qui balance dans le tempo et le swing de Trenet, entre documents rares, la parole du Fou chantant et le regard précis des intervenants de la série radiophonique.
DIDIER VARROD • NICOLAS PRESCHEY
Flammarion
08/08/13 09:56
7 Avant-propos
8
Mes jeunes années 1913 -1930
10 Les
premiers pas 18 La paix, le divorce, la pension 30 De Perpignan à Paris
42
Je suis swing 1930 - 1938
44 L’arrivée
à Paris 52 Charles et Johnny 66 Le Fou chantant 88
Douce France 1938 - 1945
90 Drôle
de guerre 102 Le temps de l’Occupation 126
Fidèle 1945 - 1975
128 Le voyageur 146 Le music-hall 160 La traversée
du désert 172 Le retour en grâce et en adieux 182
L’âme des poètes 1975 - 2001
184 Tours
d’honneur 210 Moderne attitude
Photos de famille C’est une drôle de famille que l’on retrouve sur des photos sépia et quelques papiers d’identité. Une famille française éclatée… Marie-Louise Caussat, née le 5 septembre 1889, institutrice. Mariée à Lucien Trenet, né le 9 janvier 1909. Profession : notaire. Le père de Marie-Louise, Augustin Caussat, né le 14 avril 1857 à Narbonne, est marchand de bois et… fabricant de tonneaux pour abreuver du vin familial les soldats au front. Lorsque sa femme disparaît, il part pour Toulouse et meurt le 8 avril 1931. Sa mère, Marie-Anne Berthe, née à Béziers le 26 mai 1863, sera emportée par la grippe espagnole le 21 septembre 1918. Charles adorera son arrière-grand-mère, Marie Gras, et pleurera beaucoup à sa mort, le 14 novembre 1917. Emilie Caussat, la grand-mère maternelle de Charles
Marie-Louise Trenet, 1917
La famille Caussat en 1900. Augustin, Emilie et Marie-Louise
Marie-Louise et Lucien Trenet Marie-Louise Caussat à 7 mois
Marie-Louise Caussat en première communiante Charles et son frère Antoine, Narbonne, 1917
15
1924
Les vacances maternelles C’est comme un rituel, Charles rejoint toujours sa mère pour les vacances. La séparation reste douloureuse, mais elle nourrit sa curiosité. Les voyages forment la jeunesse et parfois la déforment. Décidément, ce garçon ne peut pas ressembler aux autres de son âge, entre une enfance perdue à jamais et la conquête de la liberté d’un homme qui décide très tôt de son destin.
«
Ce sont des années de voyage dans une époque où l’on n’avait pas l’occasion de voyager. Quand je suis allé à Vienne, j’avais dix ans. Lorsque ma mère ne venait pas nous rendre visite, c’est nous qui y allions.
On a traversé bravement toute l’Europe avec mon frère Antoine qui avait treize ans et demi. Les voyages se sont toujours très bien déroulés. Ce n’était pas tellement compliqué. On allait de Perpignan à Paris. À Paris, un ami de mon père nous mettait dans le train de Vienne, qui était direct.
Et voilà ! On y passait nos vacances. On habitait dans une petite rue charmante, pas loin de la grande artère de Vienne. Nous avons tout vu là-bas. Notre mère nous a tout montré, Schönbrunn, la cathédrale de Saint-Étienne… que de beaux souvenirs. »
Charles Trenet
33
87
1941
Charles joue la comédie
La Romance de Paris (1941) Réalisé par Jean Boyer. L’histoire est celle d’un chanteur dont le destin est de rencontrer un public populaire. Mais les aléas de la vie et de sa situation familiale vont le contraindre à prendre un pseudonyme et à dissimuler son succès.
I
l a fait du cinéma parce qu’on lui demandait d’écrire des chansons. Sa motivation, c’était d’écrire des lyrics. Quand on lui a demandé de faire autre chose, ça n’a jamais très bien marché.
Richard Cannavo
Frédérica (1942) Réalisé par Jean Boyer. Gilbert avait écrit, en rêveur qu’il est, des lettres d’amour à une inconnue idéale qu’il avait surnommée Frédérica. Ces lettres tombent finalement dans les mains d’une certaine Frédérica qui les prend pour elle. Or elle n’est pas libre et l’auteur des lettres à l’imagination débordante est fiancé. L’arrivée impromptue de la vraie Frédérica crée une situation embrouillée. Tout s’arrange dans les rires, la musique et les chansons.
109
1963
Charles et les yéyé
L
es années yéyé, ce n’est pas encore la libération sexuelle de 1968. C’est un mouvement à la fois très effronté et très sage. C’est peut-être ce qui gêne le plus Charles Trenet. Non pas que le déferlement yéyé soit effronté, mais qu’au contraire il soit un peu sage pour lui. Et d’un certain point de vue, il se met de côté. Les yéyé, ce sont des gens qui travaillent sur le son et sur le rythme. Charles Trenet est celui qui a apporté le swing. Tout dormait avant lui, et avec lui tout s’est mis à bouger. Et cet homme va être dépassé en fin de compte par ce qui se met à bouger encore plus que lui. Il va devoir accepter que d’autres viennent à sa place faire ce que lui-même avait déjà fait.
C
urieusement, Charles Trenet ne va pas profiter de cette vague des yéyé. Aznavour par exemple écrit pour Johnny Hallyday et Sylvie Vartan, Serge Gainsbourg pour France Gall, mais Charles Trenet, à partir de cette époque-là, n’écrit plus du tout pour les autres. Et je trouve finalement que s’il y a bien une époque où les chansons de Trenet auraient dû cartonner, c’est bien au temps des yéyé. C’est très curieux que des groupes ne se soient pas emparés de son répertoire à ce moment-là, qu’il n’y ait pas eu de reprises de chansons de Charles.
«
À l’époque où j’ai débuté il n’était pas question de parler de rythme, les gens n’en voulaient pas,
Laurent Balendras
Charles et Claude François lors de son premier Olympia, Paris, août 1966
L
’arrivée des yéyé, c’est aussi l’arrivée d’une nouvelle génération de journalistes, l’émergence de nouveaux animateurs à la radio, c’est l’arrivée de nouveaux réalisateurs, producteurs et de nouvelles têtes à la télévision. Charles Trenet paie pour tout ça. Il fait ainsi partie d’un vieux monde…
Serge Hureau
Charles, Johnny Hallyday et Sylvie Vartan à l’Olympia, Paris à la fin des yéyé, mars 1967
Bertrand Dicale
ils voulaient des chansonnettes sentimentales un peu fades et j’ai bataillé beaucoup pour apporter ce rythme. Et maintenant que je vois que cette génération est là, qu’elle a l’oreille du public, qu’elle a ce rythme-là, eh bien je souhaiterais qu’elle ait des chansons un petit peu mieux faites du point de vue des paroles. “Yéyé”, c’est une expression de jeunes, un cri, un appel qui est entendu par les jeunes et que j’entends aussi. Je trouve qu’ils sont épatants, qu’ils ont beaucoup de talent mais qu’ils ne sont pas très heureux dans le choix de leur répertoire. Car les musiques ne sont pas mauvaises, mais les paroles sont vraiment très plates. J’ai entendu ce matin à la radio une chanson qui se termine vingt fois par “surprise-partie”. C’est chanté par cette charmante Sheila qui a une très jolie voix. Eh bien elle mérite mieux. Et nous aussi. Si un jour, un poète de la chanson a une inspiration pour écrire sur ce style rock, eh bien le rock y gagnera. »
Charles Trenet
165
1975
Les adieux
«
Vous savez, je ne peux pas me retirer, un artiste ne se retire pas, c’est le public qui se retire de lui.
On peut changer d’idée. Je vais vous dire une chose qui rejoint une idée de Montherlant : “Être fidèle à ses idées, c’est avouer qu’on en a peu.” »
Charles Trenet
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Trenet
Nicolas Preschey est journaliste et programmateur musical de l’émission Ce soir ou jamais sur France 2. Il collabore régulièrement aux émissions spécialisées sur la musique à France Inter.
Dessins de Cabu
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Création Studio Flammarion
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Charles
Didier Varrod est journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur la chanson et de portraits documentaires pour la télévision. Producteur à France Inter d’émissions spécialisées sur la musique (notamment, pendant trois ans, d’une chronique quotidienne dans la matinale de Patrick Cohen), il est devenu le directeur de la musique de la chaîne à la rentrée 2012.
Charles
Trenet
DIDIER VARROD NICOLAS PRESCHEY
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Prix France : 35 € ISBN : 978-2-0812-9566-7
Couverture : © Germaine Krull
La série « Trenet tout l’été », conçue et produite par Didier Varrod pour les radios francophones publiques et diffusée sur France Inter, est devenue un livre pas tout à fait comme les autres, à l’image de Charles Trenet : pas une biographie classique donc, mais un objet impressionniste élaboré à quatre mains avec Nicolas Preschey, le précieux documentaliste de la série radiophonique. Ensemble, les auteurs ont restitué cette incroyable traversée du siècle, de petits formats en photos sépia, de partitions en contrats, de correspondances manuscrites inédites en fulgurances d’auteur. Un livre qui balance dans le tempo et le swing de Trenet, entre documents rares, la parole du Fou chantant et le regard précis des intervenants de la série radiophonique.
DIDIER VARROD • NICOLAS PRESCHEY
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