Olivia Snaije Nadia Benchallal
chats parisiens
où les chats dorment dans des paniers placés dans les recoins de grands restaurants, paressent au soleil derrière les vitrines des galeries ou font la sieste sur les armoires à desserts de bistrots réputés. Le promeneur chanceux pourra également les voir vagabonder dans les parcs et jardins historiques ou autour des nombreux musées et monuments de la capitale.
Flammarion
CHATS_PARISIENS_FR_couv_v2.indd 1
-:HSMASB=XVX\ZU:
14-IV
Prix France : 19,90 ISBN : 978-2-0813-1375-0
Création Studio Flammarion
Une autre façon de découvrir la ville.
Flammarion
Embarquez pour une odyssée féline à travers Paris,
texte
Olivia Snaije
ChATS PARISIeNs À la rencontre des félins incontournables de la capitale photographies
Nadia Benchallal
Flammarion
19/03/14 11:42
SOMMAIRE 4
Introduction
8
Vanille, Au Père Tranquille
14
Kitty, Shakespeare and Company
20
Mimine, Café de l’Industrie
26
Swiffer, Le Café Zéphyr
32
Narcisse, Mini Palais
40
Fa-raon, Le Bristol Paris
48
Racaillou, Pétrelle
56
Pilou, La Maison de Poupée
64
Zwicky, Fleux
70
Boule & Baba, Atelier Marie La Varande
76
Roxane, Le Rostand
84
Helypse, Le Canu-Millant
90
Mickey, Le Select
98
Arthur, Page 189
104
Rucquette, Café Ruc
110
Milou, Le Carillon
116
Salis, Musée de Montmartre
122
Beaujolais, La Rôtisserie
e l d d l i n Va e Pier
16, ru
I
34 ILLE 08 00 NQU 1 45 TRA 3 3 E + R s È i AU P 1 Par 7500 ot
c re-Les
l n’est guère difficile d’imaginer ce que furent les folles années 1920 dans cette brasserie du quartier des Halles. Une publicité de l’époque, retrouvée dans la cave et réimprimée par les actuels propriétaires, montre un couple élégant descendant d’une luxueuse voiture pour entrer dans cet ancien cabaret du xixe siècle, lequel promettait de divertir ses clients de minuit jusqu’à l’aube par de la danse, des chansons, du vin et de la bonne chère. Les horaires de l’établissement sont aujourd’hui plus raisonnables – il ouvre tôt et ferme à minuit. Et stratégiquement, c’est à l’heure de la fermeture qu’est nourrie Vanille, la vive petite chatte noir et blanc installée au Père Tranquille depuis 2005, afin de s’assurer qu’elle revienne de ses vagabondages avant que le personnel quitte les lieux. La brasserie se trouve rue Pierre-Lescot, du nom d’un architecte de la Renaissance qui, durant trente-trois ans au xvie siècle, travailla pour divers rois – concevant une extension du palais du Louvre ou encore la fontaine des Innocents, non loin. C’est aujourd’hui une rue piétonne très fréquentée, aussi le café est-il rarement vide. Arrivé au Père Tranquille en 2002, Damien Revel est l’un des trois directeurs qui s’occupent en alternance du lieu. Prendre soin de Vanille « fait partie du job », affirmet-il, précisant qu’il est celui qui emmène la chatte chez le vétérinaire. Vanille aime promener son nez noir et son poitrail blanc à travers le vaste territoire, toujours fort animé, des Halles. Le marché public institué sur des champs sur décision de Louis VI et devenu au fil des siècles le cœur du ravitaillement de la capitale se modernise, à partir
9
y mpan nd Co rie a e r e a Bûch espe Shak ue de la 37, r Paris 93 5 7500 43 25 40 1 +33
Kitty
É
tablie en face de la Seine et de Notre-Dame de Paris, la célèbre librairie anglosaxonne du quartier Latin est fondée en 1951 par George Whitman, nomade américain établi en France, qui baptise l’endroit avec la bénédiction de la légendaire Sylvia Beach – laquelle tint une librairie homonyme de 1919 à 1941. C’est aujourd’hui la fille de George (prénommée Sylvia en hommage à la libraire et éditrice) qui dirige la librairie, au côté de David Delannet, son compagnon. Pas moins de sept chats, portant presque tous le nom de Kitty, ont fréquenté les lieux en même temps que des poètes et des écrivains tels qu’Allen Ginsberg, Lawrence Durrell, Henry Miller, Jack Kerouac, ou encore Anaïs Nin. « Il y a toujours eu des chats à la Shakespeare and Company », affirme David. L’actuel félin en titre, un mâle à la fourrure immaculée et au regard bleu étonné, a accompagné George jusqu’à sa mort en 2011, à l’âge de quatre-vingt-dix-huit ans. Et sans doute parce que Kitty a été élevé par Colette, le chien de Whitman, il se montre incroyablement sociable et obéissant pour un félin. Des photographies ou des peintures représentant les personnalités qui fréquentèrent la librairie couvrent le mur d’entrée. Parmi celles-ci, un cliché montrant Ernest Hemingway, un chat dans les bras. Et tandis que les clients se fraient un chemin entre les divers recoins du rez-de-chaussée ou des étages et s’installent, un livre à la main, sur un fauteuil en velours ou une banquette en bois, Kitty, lui, opte pour un refuge offrant un point de vue privilégié : sur le piano, sur le dernier rayonnage d’une étagère d’où il fait tomber les livres, ou encore entre une fenêtre et une machine à écrire Underwood
15
présents à Paris Les bouquinistes (ci-dessous) sont ions anciennes, édit e depuis le xvii siècle. Vendant des des gravures, on, casi des romans contemporains d’oc d’entre 216 es, azin des lithographies ou des mag Seine. la de s quai des eux sont installés le long
Sylvia Whitman (fille du fondateur de Shakespeare and Company) et David Delannet, avec leur chien Colette et le dernier chat de George Whitman, Kitty (à gauche).
Swi ffer LE C AFÉ ZÉP H
YR 1 2, B OUL E
H
VA R D
MO
NTM
ART
RE 7 500
9 PA RIS
+33
1 47 70 8 0 14
onoré de Balzac et Guy de Maupassant les ont mis en mots, Fred Astaire leur rend visite dans Drôle de frimousse, Yves Montand les a chantés : eux, ce sont les Grands Boulevards, érigés sur l’emplacement des anciennes fortifications abattues au xviie siècle. Dès le siècle suivant, ces longues avenues droites bordées d’arbres deviennent le lieu où Parisiens et touristes viennent se montrer – que ce soit au Café de la Paix, au Café Anglais, au Café Riche, aux Folies-Bergère, ou encore dans le plus grand cinéma d’Europe, Le Rex. Inauguré au début du xxe siècle sur le boulevard Montmartre, Le Café Zéphyr reste un lieu de rendez-vous privilégié pour les habitants du quartier, en dépit de sa proximité avec le musée Grévin, dont les figures de cire attirent un public venu du monde entier. À l’intérieur, un décor de style colonial et un sol en mosaïque traditionnelle accueillent les clients. Dans l’arrière-salle, où est disposé un billard, une estrade recouverte de moquette rouge propose quelques tables supplémentaires. À l’extérieur, la vaste terrasse abritée par temps froid permet d’observer les passants qui empruntent ce boulevard très fréquenté. Tôt le matin, avant que la circulation devienne dense, un chat à la fourrure gris sombre se joint aux clients sur la terrasse. Certains piétons s’arrêtent pour le caresser, et le félin n’hésite pas à poser devant l’appareil des touristes. Portant un peu injustement le nom d’une marque de plumeaux, Swiffer n’a pourtant rien de banal. Ce mâle élégant dont les yeux verts et les poils longs suggèrent une ascendance racée vient d’Auvergne, tout comme le propriétaire et la plupart du personnel. Et quoique très animé en journée, le café évoque au petit matin l’intérieur d’une maison – dans la cuisine, derrière le bar, les commis émincent les légumes ou battent dans une jatte le chocolat qui servira à la confection d’un gâteau.
27
Le buste en bronze (au centre, à gauche) de Francisque Poulbot, illustrateur et figure emblématique de Montmartre, a été inauguré en 2012 dans le jardin du musée de Montmartre.
Olivia Snaije Nadia Benchallal
chats parisiens
où les chats dorment dans des paniers placés dans les recoins de grands restaurants, paressent au soleil derrière les vitrines des galeries ou font la sieste sur les armoires à desserts de bistrots réputés. Le promeneur chanceux pourra également les voir vagabonder dans les parcs et jardins historiques ou autour des nombreux musées et monuments de la capitale.
Flammarion
CHATS_PARISIENS_FR_couv_v2.indd 1
-:HSMASB=XVX\ZU:
14-IV
Prix France : 19,90 ISBN : 978-2-0813-1375-0
Création Studio Flammarion
Une autre façon de découvrir la ville.
Flammarion
Embarquez pour une odyssée féline à travers Paris,
texte
Olivia Snaije
ChATS PARISIeNs À la rencontre des félins incontournables de la capitale photographies
Nadia Benchallal
Flammarion
19/03/14 11:42