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Lipizzan HISTORIQUE – AUTRICHE – RARE
hauteur 1,52 à 1,65 m. modèle Une grande tête noble, avec un chanfrein droit ou busqué. Sa puissante encolure est bien arquée, bien greffée et bien portée. Les lipizzans possèdent un poitrail profond et éclaté, leur garrot est peu prononcé,
grâce martiale
et leur dos est long et puissant. L’arrière-main est musclée, la croupe légèrement oblique, et la queue est plantée haut. robe Grise en général. aptitudes Trait léger, dressage, dressage de haute école, selle.
argileux de Karst, une région hostile qui a beaucoup contribué aux caractéristiques du lipizzan. Le terrain rocailleux et l’absence d’abri produisirent des chevaux avec des membres et des pieds exceptionnellement forts et solides. Ils pouvaient vivre dans les environnements les plus pénibles, à tel point que le taux de fertilité des lipizzans chutait lorsqu’ils étaient élevés dans des conditions plus clémentes. D’une très grande longévité, ces chevaux ont une maturité tardive, mais leurs
Rares sont les scènes aussi spectaculaires que celles
capacités athlétiques vont au-delà de vingt ans et s’améliorent
des lipizzans gris (blancs) de l’École espagnole de Vienne
constamment avec l’âge.
en train d’exécuter leurs extraordinaires airs relevés,
Un troisième et dernier haras royal fut établi à Halbturn,
le summum des mouvements de dressage. Ces stupéfiants
en Autriche, en 1717, et ce sont ces trois haras – Kladrub,
athlètes associent une vitalité et une puissance hors
Lipizza et Halbturn – qui fournirent en chevaux l’École
du commun à un calme étonnant, qui font d’eux une des rares
espagnole de Vienne. L’École espagnole de Vienne est le joyau
races capables d’endurer un dressage aussi exigeant aux
et le plus ancien des établissements d’équitation de haute
niveaux physique et mental. Cette race a connu une histoire
école. Elle fut constituée en 1572 avec des chevaux espagnols
tumultueuse ayant pratiquement conduit à sa destruction.
et avait pour mission d’enseigner à la haute société
Une histoire est inextricablement liée à celle de l’École
les techniques équestres classiques.
espagnole de Vienne. La survie de la race et celle de l’école
Le développement du très spécifique lipizzan commença
témoignent de la grande valeur historique qu’elles représentent.
à partir d’un mélange de chevaux issus des trois haras royaux
La race remonte au xvie siècle. Il y avait à cette époque
et ayant du sang espagnol à leur fondation. Le haras
une demande en chevaux majestueux, capables à la fois
de Halbturn ferma en 1743 et celui de Lipizza devint
de combattre, de porter des monarques et d’exécuter
le principal centre d’élevage des chevaux blancs. Les lignées
des mouvements compliqués de haute école. L’enseignement
originelles d’étalons continuent de se perpétuer et il en est
de l’équitation constituait un pan important de l’éducation
de même pour de nombreuses lignées originelles de juments
des souverains et des nobles, mais exigeait un type spécifique
qui existent encore.
de cheval, intelligent, beau et avec un tempérament docile.
Le sort des haras de lipizzans fut toujours menacé en temps
Les chevaux ibères, et l’andalou en tête, correspondaient
de guerre, et dans certaines circonstances extrêmes, le cheptel
à ce type et étaient donc très demandés en Espagne,
fut déplacé. Au cours de la Première Guerre mondiale,
au Portugal et dans la plupart des pays d’Europe.
les chevaux d’élevage de Lipizza furent transférés à Laxenburg,
L’indispensable sang espagnol arriva jusqu’en Autriche, lorsque
près de Vienne, et certains poulains furent replacés à Kladrub.
vers 1562, Maximilien II (1527-1576) créa son haras royal
À partir de 1920, les principales activités d’élevage furent
à Kladrub, qu’il approvisionna en chevaux espagnols. En 1580,
transférées au haras de Piber, dans le sud de l’Autriche,
l’un des frères de Maximilien, l’archiduc Charles II (1540-1590),
et aujourd’hui encore, c’est de Piber que sont originaires
fonda un autre haras à partir de chevaux espagnols, qu’il
les chevaux de l’École espagnole. L’existence de l’école fut
installa à Lipizza (Lipica), aujourd’hui en Slovénie et proche
véritablement menacée au cours de la Seconde Guerre
de Trieste, en Italie. Le haras de Lipizza était situé sur le plateau
mondiale. En 1942, le haut commandement allemand déplaça
grâce martiale
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239
Clevel and Bay Historique – angleterre EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION hauteur 1,63 à 1,68 m.
modèle
Une tête délicate et ravissante, avec de grands yeux bienveillants et de longues oreilles délicates. L’encolure longue, musclée et arquée est bien attachée à de larges épaules bien inclinées.
Le poitrail et le cadre sont larges et profonds. Les membres sont sains et musclés et ne présentent pas de fanon.
robe
Baie avec des points noirs.
aptitudes
Attelage et maniabilité, trait léger, selle, dressage, saut d’obstacles, chasse.
dans la région de nombreux chevaux espagnols, andalous pour la plupart, qui avaient appartenu à des officiers militaires de haut rang. On peut voir l’influence espagnole dans la physionomie et l’équilibre naturel du cleveland, ainsi que dans son tempérament immuable. Au début du xviiie siècle, la race fut encore améliorée grâce à l’introduction de sang oriental et de pur-sang des débuts. À cette époque, le cleveland avait grandi et était devenu
Le magnifique et si caractéristique cleveland bay est
un cheval d’attelage exceptionnel, ainsi qu’un cheval de selle
la plus ancienne race britannique de chevaux, à l’exception
et de chasse admirable. À la fin du xviiie siècle, la race avait
des poneys indigènes. Les premiers témoignages qui
fixé ses caractéristiques et fut alors élevée fidèlement à son
s’y rapportent datent du Moyen Âge et le situent dans
type ; il n’y a aucune indication d’autres influences extérieures
le nord-est du Yorkshire, dans les cantons de North Riding
postérieures au xviiie siècle. Le cleveland bay était à cette
et de Cleveland, d’où la race tire son nom. Des siècles d’hivers
époque reconnu comme le principal cheval d’attelage
glacials ont contribué à la robustesse et à l’intelligence innée
en Angleterre, si ce n’est en Europe, et on l’employa beaucoup
du cleveland. Surtout composé de terres argileuses, le paysage
pour améliorer les autres races.
très dégagé n’offre que peu de protection ; le cleveland a donc
L’amélioration des routes entraîna une demande en chevaux
évolué avec des jambes saines et sans fanon.
d’attelage plus rapides, et on croisa des cleveland bays avec
Les fermiers de cette région avaient développé un cheval
des pur-sang afin de produire l’excellent trotteur yorkshire
extrêmement fort et très polyvalent, de petite taille mais
roadster (aujourd’hui éteint). Le succès du yorkshire roadster
avec un cadre assez lourd, qui était utilisé pour la selle, le bât,
entraîna presque la disparition du cleveland, et dans les
le trait léger et les travaux agricoles. Bien que peu massifs,
années 1880 la race était alors compromise. La Cleveland
ces chevaux étaient réputés pour leur force, et le cleveland
Bay Horse Society (CBHS) fut fondée en 1884, et il y eut peu
d’aujourd’hui est encore très robuste, beaucoup plus fort
après un regain d’intérêt, en particulier de l’étranger. On utilisa
que ne le laisse supposer son apparence. Le puissant cheval
considérablement les cleveland bays au cours de la Première
yorkshire fut d’abord appelé cheval chapman, d’après le terme
Guerre mondiale, mais leurs capacités militaires contribuèrent
anglais utilisé pour désigner les commis voyageurs
encore plus à l’effondrement de cette race, car de nombreux
qui parcouraient cette vaste région avec leurs chevaux bais
chevaux moururent à la bataille. Dans les années 1960, la race
chargés de marchandises. Le chapman fut aussi employé
était sur le point de disparaître, avec seulement quatre
dans le secteur minier prospère de la région, et il était
étalons au Royaume-Uni. En 1961, la reine Elizabeth II acheta
admiré pour sa capacité à porter des charges incroyablement
le jeune étalon Mulgrave Supreme (né en 1961) afin d’éviter
lourdes depuis les mines reculées jusqu’à la côte.
sa vente à l’étranger, et elle parraina la CBHS. Mulgrave
Le cleveland semble devoir un grand nombre de ses caractères
Supreme fut beaucoup utilisé pour l’élevage avec des
au barbe nord-africain introduit auprès du cheptel local
juments de pure race et demi-sang, et dans les années 1970,
au xviie siècle. On retrouve l’influence du barbe dans son
le nombre d’étalons britanniques était remonté à trente-six.
profil busqué distinctif et sa majesté naturelle. À la fin
Aujourd’hui, on trouve des cleveland bays dans les écuries
des guerres civiles anglaises (1642-1651), il y avait également
royales, et la race est sous protection de Sa Majesté.
fougue grandiose
fougue grandiose
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SORRAIA
envahies par les conquistadores au xvie siècle ; c’est pourquoi
influencé par du sang arabe ou oriental, ni même par les races
le sang ibère est à la source de nombreuses races américaines,
nord européennes. Il présente une remarquable similarité
PRÉHISTORIQUE – PORTUGAL, ESPAGNE – RARE
telles que le criollo argentin et le paso péruvien.
de conformation avec le tarpan reconstitué, à l’exception
Le nom de la race provient des rivières Sor et Raia, qui coulent
du profil busqué caractéristique. En dépit de sa petite taille,
en Espagne et au Portugal et forment les frontières de l’habitat
la conformation du sorraia n’est pas celle d’un poney.
hauteur 1,27 à 1,40 m. modèle Grosse tête, souvent avec un chanfrein busqué ou droit et un front large. Les oreilles peuvent être assez longues et légèrement courbées aux extrémités. L’encolure bien attachée est longue et élégante, le garrot bien défini, et le dos court
et puissant. La croupe est oblique et la queue attachée bas. Les jambes et les pieds sont très résistants. robe Toutes les robes primitives ; souvent isabelle souris, alezan sauvage ou souris, avec des zébrures sur les jambes et une raie de mulet. aptitudes Selle, bât, travail du bétail.
naturel des sorraias. Ayant évolué sur les plaines sauvages
Les jambes sont longues, le corps est compact et l’encolure
son modèle moderne reconstitué. Des théoriciens ont suggéré
et clairsemées qui s’étendent entre les deux rivières,
est typiquement bien greffée. À bien des égards, le sorraia
que le sorraia avait également des liens avec le cheval
les chevaux peuvent survivre sur de maigres rations. En outre,
ressemble à l’andalou en miniature, mais sans toutes ses
asiatique sauvage, mais cela reste très discutable, et il n’existe
l’absence d’espace abrité les a rendus très robustes et résistants
qualités. Il possède une grande force compte tenu de sa taille
que peu de similitudes apparentes. Néanmoins, il constitue
à la chaleur et au froid extrêmes. Le garrano, qui descend
et fut employé pendant des siècles par les vachers espagnols
un vestige de cheval primitif, il n’a subi aucune interférence
d’un cheptel préhistorique similaire à celui du sorraia, s’est
et portugais pour travailler le bétail et pour le bât.
humaine et n’a pas été « créé » à partir d’élevages sélectifs.
développé plus au nord, dans les vallées portugaises
La survie du sorraia est due surtout aux efforts d’un célèbre
Malgré sa taille relativement petite et sa très grande rareté
luxuriantes de Garrano do Minho et de Traz dos Montes.
éleveur de lusitaniens, Ruy d’Andrade, qui découvrit en 1920
actuelle, le sorraia peut être considéré comme appartenant
Cette race, moins robuste que le sorraia, a été très influencée
un troupeau de sorraias férals dans la région de Coruche, située
L’incroyable ressemblance de ce petit cheval avec
à l’un des groupes de chevaux les plus fondamentaux. Avec
par du sang étranger, en particulier arabe. De nos jours,
dans le bas Sor Raia, et comprit très vite leur importance.
les peintures rupestres des grottes préhistoriques d’Espagne,
ses parents proches, le garrano et l’asturcón, il a eu une
si le garrano possède peu de points communs avec ses
D’Andrade déplaça un petit nombre de ces chevaux sur ses
du Portugal et de France, montre la très grande ancienneté
importance significative sur l’évolution des races de chevaux
premiers ancêtres, il n’en demeure pas moins un petit poney
terres, et cela constitua le début d’une longue aventure entre
de cet important équidé. On considère que le sorraia est
ibères (telles que l’andalou, l’alter real et le lusitanien),
de selle de très bonne qualité.
ces chevaux et sa famille, qui perdure encore aujourd’hui.
la représentation moderne de l’Equus stenonis, l’un des rares
et il est l’ancêtre direct ou indirect d’un grand nombre
En revanche, le sorraia a peu changé et ne s’est presque jamais
Les sorraias sont également protégés par la réserve naturelle
chevaux préhistoriques identifiés, et qu’il présente beaucoup
de races modernes. On pense que les sorraias firent partie
mélangé aux autres races, principalement à cause de son
de chevaux sorraias, créée en 2002, mais le nombre
de points communs avec le tarpan désormais disparu et avec
des premières expéditions de chevaux vers les Amériques,
habitat isolé. Il est un des rares chevaux à n’avoir jamais été
d’individus reste limité et l’avenir de la race est incertain.
grâce martiale
grâce martiale
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trotteur français Moderne – France – Commun
hauteur 1,55 à 1,68 m.
modèle
La tête est grande et jolie, avec un profil rectiligne et attachée à une encolure plus ou moins longue. Le dos est assez long, les épaules sont modérément inclinées, et la croupe est allongée.
L’arrière-main est puissante, et les jambes sont solides et saines. Ce cheval présente un cadre robuste et possède beaucoup d’os.
robe
Essentiellement baie ou alezane.
aptitudes
Courses attelées, selle.
normand donna rapidement naissance à un nouveau type, une version affinée du cheval normand dont la meilleure conformation des épaules améliora le mouvement. Il devint connu sous le nom de trotteur français, et grâce à des influences de pur-sang puis de standardbred, il s’est de plus en plus affiné au fil des cent dernières années. Aujourd’hui, les trotteurs français sont des chevaux à la fois solides et avec de grandes qualités. Ils ont un cadre bien
Le magnifique trotteur français est un autre produit
équilibré, une arrière-main puissante et une excellente
de l’élevage habile réalisé en Normandie. Il est élevé en grande
amplitude de foulée. Malgré l’apport considérable de sang
quantité aussi bien par des éleveurs privés que par d’importants
de standardbred, les trotteurs français ont conservé leur trot
haras. En général, les éleveurs privés possèdent et élèvent deux
par bipèdes diagonaux et n’amblent pas comme leurs
à trois chevaux qu’ils entraînent et font courir eux-mêmes.
homologues américains. Le trotteur français est réputé
Pendant la première moitié du xix siècle, les Haras nationaux
pour son tempérament extrêmement généreux, et il est
subventionnèrent les activités des éleveurs, ce qui leur permit
souvent croisé pour obtenir des chevaux de selle
d’importer d’Angleterre des pur-sang, des norfolk roadsters
et de compétition ; il transmet invariablement sa nature
et des demi-sang de type hunter. Ces magnifiques et fins
aimable et son impressionnante musculature.
chevaux furent alors croisés avec les anciens normands,
Afin de maintenir la qualité de la race, les étalons trotteurs
légèrement plus petits et avec un cadre plus lourd.
français doivent répondre à certains critères avant d’être
e
fougue grandiose
C’est principalement à partir du norfolk roadster, aujourd’hui
utilisés pour l’élevage public. Ils doivent avoir obtenu
éteint, que ce cheval a acquis sa très grande capacité de trot.
des résultats en fonction de leur âge et de leur spécialité
L’étalon demi-sang Young Rattler (né en 1811), qui possédait
(montés ou attelés). Les juments peuvent concourir pour
également une bonne portion de sang roadster, eut un effet
des primes de sélection et des primes de modèles.
notoire sur les premiers développements du trotteur français.
En 1937, le stud-book a été fermé aux chevaux non français
En France, on attribue à Rattler la même reconnaissance
afin de préserver l’unicité et les admirables qualités
que celle que les États-Unis attribuent au pur-sang Messenger
de la race, mais les croisements entre trotteurs français
(né en 1780) qui influença le standardbred américain.
et standardbreds ont été récemment autorisés.
C’est en définitive à partir de Rattler que furent fondées
Les premières courses de trot en France datent de 1806,
les principales souches du trotteur français, y compris celle
ce qui coïncide plus ou moins avec l’émergence de cette
de Conquérant (né en 1858), dont le fils Reynolds (né en 1873)
discipline sportive aux États-Unis. La première course
et le petit-fils Fuchsia (né en 1883) furent fondamentaux
officielle se déroula sur le Champ-de-Mars à Paris et c’était
aux débuts de l’élevage des trotteurs. L’étalon Lavater
une course montée. Le trot monté est toujours pratiqué
(né en 1867) fut également un des premiers reproducteurs
en France, bien qu’il ne soit pas aussi populaire que
importants, auquel s’ajoutent d’autres influences de norfolk
les courses attelées. Les trotteurs français sont en général
roadster avec Norfolk Phenomenon (né en 1824), et de pur-sang
spécialisés en trot attelé ou monté. Il existe cependant
avec Sir Quid Pigtail (né en 1874) et Heir of Linne (né en 1853).
quelques exemples où des chevaux ont été victorieux dans
Cette combinaison de pur-sang/roadster avec l’ancien
les deux disciplines.
fougue grandiose
3 puissance sublime Depuis les temps préhistoriques jusqu’au milieu du xxe siècle,
également pour battre le grain, mais non pour le labour
inférieure à 15 mains (1,52 m) et décréta que chaque
le cheval a été à l’épicentre des entreprises humaines.
– domaine réservé aux bœufs, moins véloces. On estime
propriétaire important devait posséder au moins deux
Il a porté des civilisations dans le monde entier, ouvert
que le collier d’harnachement rembourré est arrivé en Europe
juments d’une hauteur supérieure à 13 mains (1,32 m).
de nouvelles frontières, remporté des batailles, transporté
au vii siècle, et les premières mentions qui font état
Cependant, la qualité des chevaux de travail ne se limite pas
des produits et travaillé la terre. Les chevaux ont fourni
de chevaux employés au labourage et au hersage datent
seulement à la taille. On les classe historiquement selon trois
la plupart des transports terrestres ; ils ont travaillé pour
du ix siècle. Cependant, on préférait en général utiliser
groupes : le premier est constitué de petits chevaux à usages
le secteur minier, la sylviculture, l’agriculture et l’élevage
les bœufs plus puissants pour le travail pénible du labourage,
multiples, qui font partie des races autochtones de poneys
du bétail (pour lequel on les emploie encore de nos jours) ;
et on gardait les chevaux, encore relativement petits, pour
britanniques et de petits chevaux d’Europe – notamment
ils ont transporté du gibier, du poisson, de lourdes plaques
le hersage. Les races de chevaux de trait lourd émergèrent
l’islandais, le noriker, l’haflinger et le fjord. Le deuxième
de tourbe et les marchandises de contrebande le long
plusieurs siècles plus tard.
groupe est celui des traits légers, qui étaient historiquement
des littoraux et des frontières. D’un point de vue historique,
Même si les bœufs étaient moins onéreux à entretenir,
des chevaux de taille moyenne de type cob et qui sont
ce n’est que très récemment que son rôle en tant qu’outil
ils étaient beaucoup moins rapides que les chevaux. Exemple
aujourd’hui surtout représentés par le trait irlandais.
de travail s’est amoindri. Ce tournant a conduit au déclin
frappant : dans la fertile et très ancienne région agricole
Le troisième groupe est celui des traits lourds, qui ont été
du nombre d’individus chez certaines races de chevaux
de l’East Anglia, à l’est de l’Angleterre, les fermiers locaux
développés pour leur taille et leur force, et qui comprend
de travail, tandis que d’autres se sont adaptées à leurs
se tournèrent progressivement vers les chevaux, plus rapides,
le clydesdale, le shire, le suffolk punch, le percheron, le breton,
nouvelles conditions de vie.
pour travailler leurs terres. C’est là que se développa le suffolk
le boulonnais et le brabant. Ces trois types de chevaux sont
Le collier d’harnachement rembourré – inventé en Chine
punch, la plus ancienne des trois races britanniques
remarquables pour leur force et leur puissance innée,
environ un siècle av. J.-C. – remplaça des techniques
de chevaux de trait lourd.
indépendamment de leur taille.
antérieures beaucoup moins efficaces qui exerçaient alors
La plupart des chevaux étant alors relativement petits,
La plupart des races de petits chevaux à usages multiples
une énorme pression sur la trachée du cheval et rendaient
on s’employa activement à augmenter leur taille. L’Europe
évoluèrent dans des environnements très spécifiques
très difficile la traction de lourdes charges. Rendons hommage
avait besoin de grands chevaux de guerre, afin de créer
et très isolés. Cela inclut le poney shetland (dont la taille
aux inventeurs chinois, car leur système n’a été que très peu
une cavalerie lourde à même de contrer les tactiques
minuscule cache une force incroyable), le highland, le dales
modifié depuis. Grâce à cet immense progrès, le cheval put
de cavalerie légère des cavaliers maures ainsi que pour
et le dartmoor. Ces races de poneys survécurent à la longue
tirer des charges considérables. Cependant, malgré cette
les croisades qui suivirent. Cela entraîna une politique
tradition d’élevage de grands chevaux, avant tout grâce
découverte, il fallut plusieurs centaines d’années avant qu’on
d’élevage orientée sur la hauteur et les capacités à la guerre.
à l’isolement de leur environnement et parce qu’ils étaient
n’emploie le cheval à des usages agricoles ; ce rôle était
Les chevaux de Belgique, le grand cheval, le cheval flamand
parfaitement adaptés pour travailler dans les rudes conditions
largement rempli par les bœufs. Au Moyen-Orient et en Asie,
ou cheval des Flandres, étaient très appréciés pour leur taille
de leur habitat. C’étaient des animaux faciles, peu onéreux
où le cheval était particulièrement vénéré, il demeura
(néanmoins encore assez petite en comparaison de leurs
à entretenir et avec une force incroyable. Toutes ces races
une monture de guerre, de transport et de transmission
équivalents modernes) et leur force, et on en exporta
étaient parfaites pour traverser des terrains difficiles tout
de messages, tandis que les bœufs, les mules et les ânes
un nombre important en Europe, et tout particulièrement en
en étant lourdement chargées de marchandises : ils étaient
servaient pour travailler la terre. C’est en Perse, autour
Angleterre pour y améliorer le cheptel indigène. Il en fut de
capables de travailler toute la journée et de parcourir
e
e
du iii siècle av. J.-C., qu’apparut l’un des premiers systèmes
même du formidable frison et du fameux cheval de guerre
des terrains accidentés qui auraient rebuté des chevaux plus
de messagerie, grâce aux rapides et fougueux chevaux
français, connu par la suite sous le nom de breton.
grands. Ces braves petits chevaux et poneys étaient employés
du désert qui se rendaient d’Égypte jusqu’en Asie mineure et
Henry VIII d’Angleterre institua de nombreuses lois en vue
dans tous les domaines de la vie rurale, travaillaient la terre
d’Inde jusqu’en Grèce. Les Romains utilisaient leurs
d’augmenter la taille des chevaux britanniques. Il ordonna
et étaient montés. Les highlands étaient particulièrement
chevaux avant tout pour la guerre, le transport de personnes
l’élimination des « carnes de petite taille », prohiba le droit
appréciés pour rabattre le gibier, tandis que le poney shetland,
et de produits, ainsi que pour les courses. Ils les employaient
de pâture sur les terres communales aux étalons d’une hauteur
le dales et le dartmoor servirent beaucoup dans les mines.
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